Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

N’en croyez pas un mot, ni un Joe

  mardi 13 octobre 2020

13 octobre 2020 – Comme nul ne doit en ignorer, l’Amérique est la terre de tous les possibles, et aujourd’hui, dans les circonstances qui-sont-ce-qu’elles-sont, cela se réalise comme une sorte d’American Dream au Pays des Merveilles, dans un terrible brouhaha. Je veux dire qu’il y a, fort bruyamment j’en conviens, du rêve fabriqué, du simulacre, du post-vérité et de l’after-postvérité (comme on dit aftershave), dans tous les sens et de toutes les façons, de bas en haut et du centre-extrême à l’extrême-centre. La folie est ravageuse, elle tourbillonne et fabrique des ‘trous noirs’ et les événements finissent par se résumer à n’être plus que des ‘horizons d’événement’ (je n’invente rien, ils inventent pour moi, cette étonnante et fascinante expression.)

... Dès lors et quoi qu’il en soit, qu’on puisse, presqu’avec un enthousiasme assuré et même avec de l’extase quasiment extatique pour certains, qu’on puisse disais-je accueillir la perspective d’une écrasante victoire de Joe Biden, et même la pronostiquer comme allant de soi, accepter pourcentage comptant les sondages qui vont bien pour saluer par avance cette “divine surprise”, relève d’une étape majeure des plus hautes montagnes d’un Tour de France de légende, du temps d’Anquetil ou d’Eddy Merckx. Il s’agit d’un exploit de la volonté simulacre.

En février 2020, il y a donc quelques mois d’ici comme l’on dit du Pont-Neuf aux Deplorables, le pauvre Joe se perdait misérablement au cœur et foulé aux pieds de la meute des candidats démocrates à la désignation, piétiné par elle, en queue de pelotons comme un Poulidor corrompu passant par l’Ukraine ; Tamara, elle, liquidée par Tulsi Gabbard, avait déjà jeté l’éponge. Les deux semblaient promis, pour ceux qui s’en rappelleraient, à l’essoreuse de l’Histoire... Et hop ! Lapins sortis du chapeau ! Mais non, z’aviez pas bien compris (sur l’air de « Z’avez pas vu Mirza ? »), c’étaient bien eux que le destin se réservait d’appeler.

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Psychanalyse inquiète de notre-Président

  vendredi 09 octobre 2020

9 septembre 2020 – Macron est vraiment le président de tous les reflux, de toutes les angoisses, de toutes les folles incertitudes, de toutes « les marées du soir » (malgré son jeune âge et la citation de Montherlant)... Ainsi lit-on, à notre sens, l’analyse du ‘communicant’ Arnaud Benedetti, qui semble plutôt savourer une sorte de fonction de psychanalyste quasiment proche de la magie rassurante par la voie du symbolisme, maître dans l’art de la ‘psychanalyse de l’enfance’.

Passons outre et à un autre paragraphe... Voilà comment, toujours et prudemment ‘à notre sens’, la très-récente causerie de Macron au coin du bois relève-t-elle de plus en plus du tour de France sans fin d’un président-enfantin nous confiant ses préoccupations apeurées, de la sorte qui doit l’empêcher malheureusement, sous l’aiguillon funeste et cruel de ses préoccupations, de se laisser docilement et maternellement emporter dans le ‘do-do-l’enfant-do’ réparateur de nos primes-enfances hors-genre et enfui de nos souvenirs, “réparateur” mais soumis à question, “maternellement” mais sacrément soupçonné d’être un “privilège de marmot blanc”.

Ainsi de son interview de mercredi soir, pour entendre la voix chaude et dynamique de notre-président en incursion salvatrice dans ‘les territoires’, – plutôt “quelques territoires des campagnes de la République” que le tout-net et trop-net “les territoires de la République“ dont on craint tant qu’il soient perdus ; ici après les grandes pluies sudistes, produits de l’incompréhensible colère des dieux qui semblent par instant prendre le relais des fausses-vraies attaques marseillaises du Covid parisianisé, suscitant les vraies-fausses insurrections marseillaises, pagnolesques et si attristantes par rapport aux promesses de la globalisation, quoique bombastiquement jubilantes, – « Tu me fends le cœur ! .. Pas vrai Escartefigue, il nous fend le cœur ! » ; car enfin,  “Il me fend le cœur, et à toi il ne te fend rien !”, dit César s’adressant au président-parisien venu porter la bonne nouvelle des sachants décidés à faire capituler sans condition l’infâme Covid.

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L’axe des fous en fer-blanc de l’UE

  jeudi 08 octobre 2020

8 octobre 2020 – Après avoir longuement hésité pour faire ou non quelque chose de sérieux sur cette affaire, non décidément ce ne l’est pas, ce ne peut être sérieux ! Alors, je me permets de vous signaler derechef, dans ce Journal-dde.crisis et sans alarme particulière, que l’axe franco-allemand se trouve embarqué dans une attaque frontale type-Barbarossa contre la Russie à propos du vaudeville-bouffe ‘Navalny-Novichok’.

Sur cette affaire, je ne me prive pas de vous confier qu’à mon avis l’un des plus avisés commentateurs est l’inimitable Dimitri Orlov avec l’impassible ironie-bouffe dont il a le secret hypersonique. Ni Français, ni Allemands, ni Navalny ne méritent plus, dans le champ de la considération je veux dire, dans cette circonstance comme en d’autres, dans cette sidérante époque narcissimus-médiocrissimus-néantissimus, que ce regard moqueur et connaisseur de notre chroniqueur terriblement russe.

...Voici quelques références pour vous tenir au fait de la séquence particulière dite ‘axe des fous en fer-blanc’ déclenchée hier  par une communication de l’exaltant couple des ministres Maas-Le Drian (dans l’ordre, l’Allemand Heiko Maas et le Français Jean-Yves Le Drian). La porte-parole du ministère russe des affaires étrangère, Maria Zakharova-la-pugnace, et également aussi charmante et aussi remarquable danseuses folklorique que débatteuse à la dent dure, nous explique qu’il s’agit de ceci, qui ne plaît guère aux Russes :

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Comment ose-t-il ?

  lundi 05 octobre 2020

5 septembre 2020 – ... Comment ose-t-il, lui Trump, défier la narrative de la presseSystème et le conformisme-Covid19 ? La presseSystème a écumé de rage en découvrant que Trump avait faussé compagnie au sacro-saint pool des journalistes-Système accrédités à la Maison-Blanche ; tous gens en extrême majorité conformément représentatifs de la presseSystème. Trump est parti en balade dimanche après-midi, en SUV super-protégé, protégé par d’autres SUV super-protégés, pour saluer ces grappes de foules stationnant autour de l’hôpital Walter Reed pour lui dire leur soutien ; et il a fait ça sans faire dire à ses chevaliers de la vérité-Système que sont les ‘accrédités’ qu’il se déplaçait.

La petite sortie était une bonne “idée de communication”, ont apprécié les professionnels. Mais il y a l’aspect ‘moral’, n’est-ce pas, et là nous eûmes droit à un déferlement. D’une façon générale, si vous voulez le sentiment était celui-ci : “Comment ?! Ce type n’est pas encore en train de crever ? ...N’est pas déjà mort ?!” On a pas mal mis en évidence l’intervention assurée et vertueuse d’un de ces grands médecins US émargeant à la grande communauté scientifique internationale globalisée, un de ceux qui nous montrent et surtout nous expliquent, depuis des mois, sur tous nos chers petits écrans devenus grands, dans tous les sens, se croisant et s’insultant, leur maîtrise pour nous protéger du terrifiant Covid19, nous les paumés, les incultes, les non-sachants, ceux qu’on destine à une rigoureuse conduite sous surveillance et avant le couvre-feu. Le Dr. James Phillips, attending physician à l’hôpital militaire de Walter Reed, couvert de diplômes et de gloires hypocratiques, s’est donc écrié, tweet dégainé et vertu progressiste ebn bataille :

« Ce SUV présidentiel est non seulement à l'épreuve des balles, mais aussi hermétiquement fermé contre les attaques chimiques. Le risque de transmission de COVID19 à l’intérieur est aussi élevé qu’en l’absence de procédures médicales de défense. L’irresponsabilité est stupéfiante. Mes pensées vont aux gens du Secret Service contraints de jouer dans cette pièce sordide. »

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Larme de Dieu

  samedi 03 octobre 2020

3 septembre 2020 – Le titre pourrait se lire “L’arme de Dieu”, et il serait aussi vrai, peut-être plus juste. (Je ne cesse de faire des titres à tiroir, à plusieurs significations,  jouer avec les mots... ) Qu’importe, ‘larme’ ou ‘l’arme’, Covid19 est sans aucun doute ‘de Dieu’, comme l’on est à son suzerain, tant il montre de brio et prouve à chaque instant, à chaque détour, à chaque nouvelle annonce, non seulement son utilité mais désormais sa nécessité.

Monsieur Alain Jakubowicz, ancien président de la LICRA, tweete, plein d’une grande espérance compassionnelle : « #DonaldJTrump testé positif au #COVID19. Et si Dieu existait ? » Si l’on est un peu soupçonneux, et si l’on croit être dans les petits papiers de Dieu, on conclura que ce message implique qu’il serait de bonne fortune que Trump trépassât, dans tous les cas que le Covid fût punition de Dieu à son encontre et démonstration de la vilénie trumpiste.

La drôlerie du propos, à propos d’une situation qui n’est pas nécessairement drôle mais plutôt étrange selon le deuxième sens du mot (la “drôle de guerre” n’a jamais fait rire personne), est que ce tweet est inséré dans un texte où la personne interrogée nous dit cet avantage paradoxal que la maladie de Trump, s’il ne s’ensuit pas un funeste développement, prive les démocrates de la stratégie d’attaque contre le susdit Trump ainsi transformé en personnage tragique, en ‘gentil’. On nous précise, pour que nul ne s’y trompe que « [l’]un des principaux axes de la campagne de Joe Biden était de taper sur le méchant Trump ; maintenant qu’il est malade, il devient difficile de l’attaquer car ce serait très mal perçu... »

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T.C.-94 : Covid métaphysique

  vendredi 02 octobre 2020

2 septembre 2020 – Difficile de suivre le rythme de l’histoire heure par heure, lorsqu’elle a décidé de se mettre en mode métahistorique-turbo, et qu’elle tient ce rythme en nous informant directement, nous laissant tous ébahis et épuisés. Dans la matinée (à la première heure de ce vendredi dans la nuit), Trump a mis en ligne le tweet suivant :

« Tonight, @FLOTUS  [Melania Trump]  and I tested positive for COVID-19. We will begin our quarantine and recovery process immediately. We will get through this TOGETHER! »

Ce tweet est sans le moindre doute le plus diffusé de tous les tweets-Trump, et peut-être même de l’histoire du tweet en général. Je renonce à donner un chiffre, sinon que nous évoluons dans les millions. Paul Joseph Watson, sur son site Prison Planet, déroule un nombre impressionnant de tweets de réaction à l’annonce de la nouvelle. Il s’agit d’un reflet spontané du climat de folie régnant aux USA, notamment celui de la haine, avec ces tweets stupéfiants qui célèbrent l’événement, souhaitant une mort prompte et sans retour à Trump, etc. : « Les gauchistes célèbrent le diagnostic positif au Covid de Trump ». Nous marchons dans une exo-réalité, pour certains une réalité des enfers, pour d’autres une sur-réalité, – tout ce qu’on veut sauf la normalité, ; peut-être même les gauchistes sont-ils en train de prier, comme de bons croyants soudain devenus, pour la mort rapide et sans un pli de Satan...

Il va sans dire que c’est toute la direction du pouvoir aux USA qui est pour l’instant dans une sorte d’état de décapitation virtuelle puisqu’en nécessité d’être testée et peut-être assignés à une quarantaine, et de toutes les façons plongée dans un désordre extraordinaire. Il y a la chaîne des successeurs constitutionnels du président en cas de disparition, les principaux dirigeants, son vice-président et la Speaker Pelosi, son adversaire Joe Biden, etc. Toutes ces personnes ayant été en contact ou proches de Trump sont effectivement susceptibles de se voir assigné un temps de quarantaine.

J’essaie en vain de donner des indications précises, mais c’est une tâche absurde ; finalement, le désordre de mes indications est le meilleur reflet des effets de l’événement. Il y a quelque chose d’absolument métaphysique dans ces événements, et notamment dans cette infection au Covid, à 35 jours de l’élection. Le président, et un président si absolument furieux et producteur de chaos, qui se moquait du Covid en le défiant, va-t-il disparaître ? ...Ou bien, au contraire, revenir sur la scène et profiter d’un climat de sympathie que susciterait un tel rebondissement, – et alors Covid s’avèrant un allié complètement inattendu et fort généreux, pour celui qui le moquait autant ?

Chaque péripétie extraordinaire, effectivement métaphysique, nous fait encore plus nous persuader que nous vivons une séquence d’événements d’une sorte qui n’existe pas dans notre mémoire historique, qui jamais ne projeta l’Histoire du monde sur une terra incognita secouée de tant de fureurs sismiques. Ce qui me frappe avec une puissance inouïe, ce n’est pas tant le contenu de ces événements, ni leur signification, – ils sont trop rapides pour qu’on puisse y songer, – mais leur rythme sans égal, l’espèce de méthode surhumaine de l’art du contrepied : à peine avez-vous commencé à vous rétablir des effets de l’un, dans un sens, qu’un autre vous envoie sa secousse tellurique, – dans l’autre sens !

Je suis assis à ma machine et ressens un calme étrange, alors que défile la cacophonie des constats, des observations, des réactions hystériques, des fureurs et des angoisses ! Ajouter à cela que la perspective est une période de plusieurs jours de calme, le temps de voir progresser l’infection, pour savoir si elle s’efface ou s’enflamme ; ce calme imposé, comme dans l’œil du cyclone !

Je suis frappé comme par la foudre, – c’est une métaphore, n’est-ce pas, – par l’autonomie des événements dans l’ordonnancement des choses et de leur dynamique. Chaque événement peut être compris et expliqué rationnellement, par notre « superbe raison humiliée et suppliante » de et selon Blaise Pascal ; effectivement « humiliée et suppliante », car l’enchaînement et la dynamique, les rapports de cause à effet, la nécessité et la dérision des événements répondent à un ordre qui n’est pas le nôtre ; à une maîtrise qui nous dépasse et dont nous sommes les jouets.

 Que dire de plus ? J’entends ici et là, partout autour de nous, les machines furieuses de la communication, zombies en bandouillère, qui produisent et crachent leur prévisions, leurs hypothèses, entre quarantaine et 25ème amendement, fourrées au milieu d’une chaîne de successeurs constitutionnels dont les maillons sont autant de gérontes maquillés en gérontocrates, qui font paraître le PolitBuro des années 1980-1985 comme un rassemblement de boy-scouts, jusqu’au dernier possible successeur de la lignée, presque un de la famille puisque un nommé Grassley, un Charles Ernest de l’Iowa à 86 ans... Tout cela se fait et se dit, sur les chaînes d’info, dans une ambiance presque joyeuse et effarée, rigolarde et secouant la tête, dans le genre “On renonce à comprendre” et allons-y, ‘Embrassons-nous Folleville’, ayant décidément choisi le côté bouffe de la chose.

Que dire de plus ? m’interroge encore cette question... Je n’avais qu’à choisir de ne rien écrire, ce qui eût été montrer de la fidélité à la tradition et à la méthode dedefensa.org, et une marque de respect pour ‘notre’ métahistoire. Mais non, justement ! Ces gémissements ne sont pas de mise : si j’ai parlé très vite d’un événement de cette importance dynamique, par son rythme et la surprise qu’il porte, c’est bien entendu pour saluer cette métahistoire et nous rappeler combien nous dépendons d’elle, directement avec le Ciel pourrait-on dire, et combien peu de moyens d’influence, et encore moins d’action, nous pouvons avoir sur elle.

Voilà donc la conclusion : le fait de n’avoir rien à dire en cet instant, et le dire d’une façon si ouverte, c’est prendre la mesure de la dimension extraordinaire de la dynamique des événements qui accompagne l’effondrement du Système dans sa Grande Crise. Alors et compte tenu de ces conditions, le destin du ‘candidat du chaos’ balance entre les enfers où le jette ses ennemis, et la Résurrection où l’attendent ses partisans. En tout état de cause, nous ne pouvons que suivre le spectacle que les dieux ont décidé de monter pour nous.

La découverte de l’Amérique

  jeudi 01 octobre 2020

1er octobre 2020 – ... Ou bien “la (re)découverte de l’Amérique” ? Finalement non. Ce n’est pas l’Amérique qui a changé et qu’on redécouvre, mais bien l’Amérique poussée à son extrême et qui nous apparaît telle qu’elle-même, en majesté, – ou plutôt et pour être plus justes, ‘en obscénité’ et ‘en barbarie’, pour être plus juste.

C’est cela et rien d’autre qu’ils ‘découvrent’, Christophe Colomb innombrables de la modernité, avec le supplément effrayant qu’il s’agit de notre modèle bienaimé, que nous imitons depuis tant de temps, et que nous-mêmes, finalement, sommes de cette même sorte et de cette même eau... “bloc-BAO”, Système, nous y sommes et nous en sommes ! Tout le monde est à bord du Titanic.

Je veux dire, plus simplement après cette introduction tonitruante, que le débat entre les deux brutes a révélé à tous les amis où en est l’Amérique en vérité. Toute notre classe des élitesSystème a pris en pleine figure, sans aucun ménagement et au rythme des insultes de Biden-Trump et des injures de Trump-Biden cette affreuse vérité ; le spectacle de l’affreux duel et du terrible affrontement leur révèle que non seulement la vérité-de-situation est catastrophique, mais qu’en plus elle s’effondre en cascade vers une catastrophe plus grande encore. Je prends une conversation de commentaire très parisien, qui fut exemplaire à cet égard, une émission du programme ‘C dans l’Air’ (celui du 30 septembre sur TV5) qui avait pour cette fois troqué le Covid pour un USA2020 pas piqué des vers.

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L’odeur du mensonge et le bouquet du simulacre

  mardi 29 septembre 2020

29 septembre 2020 – On a remarqué que je préfère le mot plein de sophistication, d’élégance, presque de la légèreté d’une bulle ou d’un songe, de ‘simulacre’, au mot, infiniment plus grossier et vulgaire, de ‘mensonges’. Je trouve que c’est là, comme on dit dans les débats sur nos plateaux, un “vrai débat” de notre temps, au terme duquel on peut avancer des jugements sur notre temps, son étrangeté, sa radicalité, son exceptionnalité, – et finalement, au bout, badaboum, – sa chute.

Je mets les deux mots en balance, comme l’on dit dans un débat, alors que deux textes très récents viennent apporter beaucoup d’eau au moulin de notre souffrance, et à l’argument de votre désespérance. Le premier m’a été signalé par un mien ami qui veille sur le bon fonctionnement et l’entretien de ma santé approximativement intellectuelle tandis que le second m’est tombé sous la dent comme à l’habitude, lors de mes pérégrinations de sentinelle de nos esprits agressés par les termites de leur déconstruction et de nos âmes pressées par les docteurs de leur néantisation.

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Le masque-Covid19 et la GrandeEmeute-2020

  mardi 29 septembre 2020

29 septembre 2020 – Il y a un texte du plus grand intérêt sur le rapport entre le port du masque suite à la pandémie Covid19, essentiellement aux USA pour ce cas, et ce que nous nommons ‘GrandeEmeute-2020”, savoir essentiellement les troubles public aux USA depuis la mort de Floyd le 25 mai 2020. On trouve cette idée dans un texte de Epoch Times, publication d’un groupe de presse chinois-aux-USA, opposant de longue date du régime actuel du PC chinois. Ce texte, d’un ancien officier de l’U.S. Army, est repris par ZeroHedge.com. On donne ici les premiers paragraphes.

« Comme les manifestations violentes ont commencé à diminuer pour le moment dans des régions comme Portland, il est temps de réfléchir sur ceux qui développe la violence de rue dans les villes US ; non seulement qui sont ces personnes mais qu’est-ce qui incite ces personnes à agir ?
» Un élément clé est intuitivement évident, – c’est le masque [de la pandémie Covid19]. L’anonymat [implique le sentiment d’impunité et] donne l’audace de s'emporter et de se comporter de manière agressive. L'étude psychologique originale qui a établi cette propension est la célèbre (ou tristement célèbre) étude de Stanford de 1971. Cette étude a établi de nombreuses façons le phénomène social des lunettes de soleil à miroir, à la fois comme phénomène de mode et comme symbole ésotérique de l’autoritarisme.
» Le résultat de cette étude est que l'anonymat encourage à bien des égards des comportements que la plupart des gens n'adopteraient pas en temps normal. Des études mises à jour en 2010 ont confirmé l’association de l’anonymat avec des actes agressifs et méchants et, en vérité, les débuts d’actes violents étaient axés sur la satisfaction de soi. »

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PhG fait son pro domo

  jeudi 24 septembre 2020

24 septembre 2020 – Avez-vous vu et lu ce qu’est devenu ce qu’on nommait ‘la grande presse’, selon une expression involontairement admirative, et que je désigne comme d’autres dans l’esprit désormais depuis deux décennies, de l’expression de “presseSystème” ? J’y pensais avant-hier, rédigeant cette pagesur Le Figaro et le bouffe-Navalny, cuvée 2020. Cette sorte de pensée, au moment où les ai, m’attriste profondément, même si par ailleurs et à d’autres moments, j’en fais mon miel dans le plein de la satire et de l’ironie.

Ce qui m’apparaît comme toujours comme le plus étonnant, on dirait objectivement comme incroyable et surréaliste, vous savez un des caractères extraordinaires de cette étrange époque, c’est la différence radicale presque comme deux mondes étrangers, et différence d’une complète opposition, entre l’esprit des gens de la presseSystème et nous autres, ceux de la presse disons indépendante, pour ne pas dire “alternative”, antiSystème, etc., même avec toutes nos différences et désaccords parfois féroces. Chez nous, une farce du type-Navalny, déclenche aussitôt la réaction de l’hypothèse centrale qui est comme l’anticorps d’une pandémie omniprésente : très-très forte possibilité probable, comme à l’habitude, d’un nouveau coup foireux et honteux du Système, voyons voir dans ce sens et préparons notre plume.

(Le Système ? Les Services surtout UK, – renseignements et relations-bobards publics, simulacres et sales coups, – les Soros divers, les ONG bien rentées comme on dit bien membrées, les ‘experts’ européens et européistes, ceux des grandes capitales du continent à la dérive, des salons parisiens et des talk-shows persifleurs, les bureaucraties washingtoniennes, les neocons et les progressistes-interventionnistes du monde bloc-BAO qui veulent bien se donner la main pour faire leur chaîne et psalmodier leur catéchisme, et tout cela qui tient le haut du pavé et débite ses salades.)

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Sans liberté de délirer, il n’est point de FakeNews sexy

  mardi 22 septembre 2020

22 septembre 2020 – Sans rire, je suis fier de mes petites plumes françaises... Avant, un peu condescendant, on parlait des “petites mains”, aujourd’hui ce sont les ‘petites plumes’ de notre scintillante presseSystème.

Savez-vous que nos petits-salons comme-il-faut frémissent pour Navalny ? C’est le vrai John Wayne de la Neva, le White Lives Matter de notre Armageddon conduit avec une conscience très correctement politique contre l’inacceptable et insupportable Poutine. Deux exemples très récents, de la même publication qui est le quotidien Le Figaro dont la réputation de sérieux et de référentiel n’est plus à faire, méritent notre attention d’un instant par leur caractère d’exemplarité, – et je vous les soumets pour cette raison. Vous pourrez ainsi méditer sur les sommets de la zombifurcation que tous nos commentateurs agréés gravissent avec entrain.

• Le 7 septembre 2020, un texte titré « Avec l’affaire Navalny, la Russie se tire une balle dans le pied ». Il nous est expliqué combien cette affaire est invraisemblable, absurde, du point de vue de l’auteur du crime (Poutine, Who Else ?). En chemin, on commente : « C’est Ubu. Il est extrêmement difficile de bâtir un scénario rationnel qui expliquerait ce crime. » Et, après avoir examiné tout en détails, et confirmé combien tout cela montre une grande stupidité, une affreuse maladresse, etc., confirmant aussitôt le jugement de “combien cette affaire est invraisemblable, absurde, du point de vue de l’auteur du crime (Poutine, Who Else ?)”, on termine par cette citation définitive qui fait frissonner nos petits-marquis :

« Face à l’empoisonnement de Navalny, on a envie de reprendre le mot de Boulay de la Meurthe sur l’exécution du duc d’Enghien par Bonaparte. “C’est pire qu’un crime, c’est une faute.” »

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De California Dreamin’ à California Burnin’

  lundi 21 septembre 2020

21 septembre 2020 – C’est devenu une règle de cette époque tournée vers un futur technologiquement et moralement radieux, d’être absolument sans aucune vision réaliste, concrète, concevable, de l’avenir. Ainsi, chacun des deux partis du ‘monde en place’ (voyez que je ne dis même pas ‘ancien monde’ ou ‘vieux monde’, montrant ainsi mon mépris sans fin pour les besogneux puants de la com’), chacun qui argumente sur son extraordinaire vision et sa capacité progressiste infinie, tournée vers le futur, ‘chacun des deux partis’ dis-je choisit pour seuls arguments irrésistibles pour soi-même, pour ‘son propre parti de soi-même’, la dénonciation des  travers innombrables du parti adverse, interdisant à ce parti adverse de jamais prétendre à représenter l’issue glorieuse de cette Grande Crise non-autorisée et à peine reconnue comme telle.

Ils ne voient le ‘futur radieux’ que dans leur opposition à ce qu’ils pensent que sont leurs adversaires. Ils ne savent rien de l’avenir et ne parlent que du futur. (Car, vous l’avez noté, le ‘futur’ n’est certes pas ‘l’avenir’). Le Système les rend fous.

Les deux partis trouvent leurs seules vertus dans l’infinie accumulation des vices de l’autre. Comme si l’avenir avait le choix pour un voyage organisé soit pour Charybde, soit pour Scylla, comme si les espérances devaient choisir entre la défécation urgente et les selles extrêmement liquides, toutes deux puantes sur les trottoirs des rues de San Francisco.

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Big-Bang bouffe

  mercredi 16 septembre 2020

16 septembre 2020 – Nul ne sait si Joe Biden sera élu mais tout le monde sait déjà qu’il s’agira de la plus grande création d’un événement de cette sorte, entièrement tourné en Technicolor et colorisé en téléréalité. L’affaire se jouera autour d’une question à $64 000 : “Mais au fait, c’est l’Administration de qui ?”. Le consultant politique et analyste, spécialiste conservateur des médias sociaux, Nick Short, s’interroge candidement par tweet interposé :

« Alors, est-ce une Administration Biden-Harris, ou une Administration Obama-Biden, ou une Administration Harris-Biden ? » Et pourquoi pas une administration Clinton-Obama-Harris-Biden, avec deux ou trois vice-présidents, un certificat de diversité et un groupement de soutien et de donation spontanée ‘Vice-President Lives Matter’ ?

Le même Nick Short tweete par ailleurs, pour mettre du beurre dans les épinards et pour que les choses soient claires pour nous tous, rassemblés autour du pow-wow USA2020qui désigne d’un doigt rythmé l’Ennemi qui fomente l’affaire : « The Black Futures Lab, une société appartenant à la fondatrice de ‘Black Lives Matter’, est sponsorisée par la ‘Chinese Progressive Association’ (CPA), une organisation qui travaille avec le gouvernement communiste chinois pour faire avancer son programme d’influence aux USA. »

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PhG devant le monstre

  mercredi 16 septembre 2020

16 septembre 2020 – “Le monstre”, ce sont les Etats-Unis dans cet état de fusion où l’on les voit, alors que le reste du monde recompte ses masques et attend avec sagesse le nouvel “équilibre des forces” et l’installation de relations internationales dignes de la globalisation. Lorsque je dis “en fusion”, il s’agit de bien plus que d’une image : la situation des incendies en Californie et surtout dans l’État de l’Oregon, où se situe un des épicentres de la révolte (Portland), nous restitue une image digne de L’Enfer de Dante, dans sa Divine Comédie. (Avec en plus, cerise sur le gâteau, les accusations nombreuses mettant en cause des Antifas/BLM comme incendiaires de forêts, à partir de constats troublants.) Ne voit-on pas que là, dans le grondement de l’incendie cosmique des Etats-Unis, que là se joue le sort du monde ? La “société du spectacle”, dites-vous ? Nous en sommes au terme, avec comme représentation sur une scène d’une dimension inégalée, leur Crépuscule des dieux.

Vous voyez combien mes images-références, – Dante, Wagner, – nous renvoient à notre glorieux passé que nous voudrions tant défigurer pour lui appliquer la chirurgie esthétique et plastique de notre simulacre. Si nous voulons défigurer notre passé, et le remodeler, modèle-LGTBQ2020, c’est que nous ne supportons plus son regard porté sur les ruines du monde qu’est devenue notre époque, et dont nous sommes comptables, quoi qu’il en soit... Mais l’Amérique, certes ! Mettre en cause l’Amérique !

Comment y comprendre quelque chose, là où il n’y a rien d’objectif à expliquer, là où le sentiment-sensiblerie écrase tout, à l’image de leur American Dream, cette machine à broyer la pensée et à pulvériser le cara         ctère ? Ainsi ai-je voulu fixer un peu mieux mon attitude vis-à-vis de cette crise, selon des normes évidemment subjectives, mais d’une subjectivité qui pourrait être également, et même d’abord, celle de l’intuition. On verra...

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Racines tranchées, arrachées, dispersées

  mercredi 09 septembre 2020

9 septembre 2020 – Arrêtons-nous un peu, voulez-vous ? J’ai l’âge de proposer une de ces lubies du grand âge, d’autant que je traîne le poids de sept vies. Je suis un de ces migrants dont nul ne sait la cause, ni l’infinie souffrance : un migrant qui est aussi un déraciné dont les racines ont été tranchées comme la guillotine abrège les choses, ou bien arrachées je ne sais, mais je suis sûr que cela est sans espoir de retour car leurs dépouilles sont dispersées à jamais. La vérité est que, dans mon cas où l’histoire a statué et ordonné, je ne suis pas un migrant car je suis un errant.

J’ai appris à ne pas geindre de cette condition et je n’ai que mépris pour cette époque notamment dite-‘victimaire’, d’inversion et de détestation de soi, de culpabilisation, de prostitution de souffrances qui vous ont été données en legs, que vous n’avez pas subies mais que vous faites fructifier comme un bon placement en bourse. J’admire le zèle friqué de tous ces humanoïdes de l’humanisme, qui affirment leur mépris vis-à-vis du capitalisme tout en en profitant grandement, qui transforment en un beau portefeuille d’actions boursières leur vertu révolutionnaire, humaniste, voire ‘racisée’ pour qui hume de loin comme ils font avec leur nez fin, La couleur de l’argent.

Je suis un migrant sans passé et condamné à errer, sans narrative du moindre intérêt pour les associations subventionnée et les plateaux des talk-shows. Mes racines ont été sectionnées net par l’histoire, ce qui m’a poussé à me réfugier un peu plus haut, question d’air pur, dans l’Histoire (la métaHistoire). Ce sont des mots et des choix qu’on ne comprend plus ni n’entend pas plus d’ailleurs, – je parle de cet aujourd’hui, – parce que le bruit qui domine est celui des geignements agressifs de leur effondrement. Sachez bien qu’à propos de cet effondrement, j’éprouve une triste satisfaction, une ironique lassitude et un mépris indifférent et fatigué. Voyez-vous, ce qui me fait encore vivre, c’est la vivacité des souffrances de ces racines séparées et qui ne cessent de saigner de leur mort pourtant accomplie ; ce qui me fait encore vivre, c’est ce qu’ils ont tué en moi.

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MI5, MI6 & (r)évolution

  samedi 05 septembre 2020

5 septembre 2020 – Je ne cacherais pas que le rôle des SR britanniques (MI5 pour la sécurité intérieure, MI6 pour le renseignement extérieur) ces quinze-20 dernières années, et surtout sinon essentiellement leur rôle dans les coups fourrés au Moyen-Orient et contre les Russes notamment, – false-flag, hoax, ‘révolutions de couleur’ et autres spécialités culinaires, – a souvent attiré mon attention et provoqué un certain étonnement, voire de la déception. Cette fois c’est-à-dire une fois encore, avec le cas Navalny-Novichok, la bande MI5-MI6, même si pas directement impliquée, est présente comme inspiratrice dans un de ces montages dont on a vu qu’ils épuisent les « narrativologues » par leur grossièreté, leur amateurisme brutal.

“Étonnement, voire déception”, ai-je écrit, parce que j’avais pour ces ‘services’ une assez haute estime, disons professionnelle, je veux dire pour leurs capacités professionnelles. Aujourd’hui, ils travaillent comme des cochons, sans souci de l’art et de la finesse, en traficotant des coups gros comme des maisons et comme le nez au milieu du visage de Tony Blair.

... Car, bien entendu, ce n’est pas un hasard mais un artifice de transition, si je cite le nom du frétillant Tony.

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Les narrativologues sont fatigués

  vendredi 04 septembre 2020

4 septembre 2020 – Le bien-connu ‘b’ de MoonofAlabama (MoA) commença son texte du 2 septembre (3 septembre 2020 sur le Sakerfrancophone) par cette exclamation suivie de quelques considérations à la volée toutes marquées du sceau de la dérision stupéfaite et de l’ironie fatiguée :

« Waouh ! a été ma première réaction quand j’ai lu ceci. Ils n’auraient pas pu inventer une histoire plus crédible ?
» “Le gouvernement allemand affirme que les tests effectués sur des échantillons prélevés sur le dirigeant de l'opposition russe, Alexei Navalny, ont montré la présence de l'agent neurotoxique de l'ère soviétique, le Novichok. [...]
» “Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, a déclaré mercredi que les tests effectués par un laboratoire militaire allemand spécial avaient montré la présence d'un ‘agent chimique neurotoxique du groupe Novichok’.
» “Le Novichok, un agent neurotoxique de l'ère soviétique, a été utilisé pour empoisonner un ancien espion russe, Sergei Skripal, et sa fille en Grande-Bretagne. Il s'agit d'un inhibiteur de la cholinestérase, qui fait partie de la classe de substances que les médecins de l’hôpital de la Charité ont initialement identifiées sur Navalny.”
» C’est marrant comme le Novichok, “le plus mortel” des poisons, de “nature militaire”, ne tue jamais personne.
» Au fait, où sont les Skripals ? Navalny va-t-il maintenant disparaître, comme eux ?
» D’autres questions pourraient être posées – mais personne n’y répondra... »

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Les grands espaces métaphysiques

  mercredi 02 septembre 2020

2 septembre 2020 – Il revient à Finkielkraut pour son compte d’avoir constaté, d’avoir fait le constat et dit en quelques mots la nouvelle situation de notre compréhension des événements du monde. Je reviens donc sur mon sujet d’hier tant il me plaît, tant il me paraît inépuisable, tant il me paraît fondamental, tant il rejoint finalement les conceptions, les orientations et la dynamique de ce site, notre-site à vous et à moi. A partir de lui (du sujet d’hier),vous pouvez tout embrasser de cette folle époque marquée sur son avers, ou bien est-ce sur son revers, du signe du maléfice et du démon.

Je poursuis ma réflexion, à partir du constat d’hier rapportant le « constat de Finkielkraut », mais hier sans en mesurer toutes les implications. Le temps, même les heures, fait son œuvre pour la réflexion, et il faut constater qu’il le fait si vite, avec une telle vivacité de vif-argent. Le temps va, c’est la logique même, à la vitesse des événements dont Finkielkraut nous dit qu’il faut en faire une épreuve pour la pensée.

(La citation complète, pour rappel : « Nous ne disposons plus aujourd’hui d’une philosophie de l’histoire pour accueilli les événements, les ranger et les ordonner. Le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous. Il est donc nécessaire, inévitable de mettre la pensée à l’épreuve de l’événement et la tâche que je m’assigne, ce n’est plus la grande tâche métaphysique de répondre à la question “Qu’est-ce que ?” mais de répondre à la question “Qu’est-ce qu’il se passe ?”... »)

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Constat de Finkielkraut

  mardi 01 septembre 2020

1er septembre 2020 – Le 31 août de l’an 2020, le philosophe et Académicien Alain Finkielkraut, qui participait à sa première émission de chroniqueur sur le réseau LCI, dans l’émission dite-24 Heures de David Poujadas (une demi-heure chaque lundi à 19H00), déclara en guise d’introduction, et pour expliquer son acceptation d’être dans une émission régulière de commentaire de l’actualité :

« Nous ne disposons plus aujourd’hui d’une philosophie de l’histoire pour accueillir les événements, les ranger et les ordonner. Le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous. Il est donc nécessaire, inévitable de mettre la pensée à l’épreuve de l’événement et la tâche que je m’assigne, ce n’est plus la grande tâche métaphysique de répondre à la question “Qu’est-ce que ?” mais de répondre à la question “Qu’est-ce qu’il se passe ?”... »

Ce jugement, comme je l’ai entendu, ne m’a pas du tout paru être, pas une seule seconde, un abaissement du philosophe, descendant de la “grande question”.  Tout au contraire, il s’agit d’une chose qui m’est chère, qui est un constat, qui est celui de la reconnaissance de l’essence métaphysique des événements de l’en-cours. En quelque sorte, dirait le chroniqueur cynique des salons parisiens, “la métaphysique descend dans la rue” ; ce à quoi je lui répondrais aussitôt et sans faiblir : “Par les événements qui s’y déroulent, la rue se hausse au rang de la métaphysique”. C’est donc bien le devoir du philosophe de prendre son poste de sentinelle à l’affut de l’intuition qui l’éclairera sur la signification et par conséquent sur le sens de ces événements.

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Tristes Trotskistes

  lundi 31 août 2020

31 août 2020 – Les lecteurs de notre site fameux savent bien que nous éprouvons, disons une certaine tendresse bienveillante pour le site de la IVème Internationale (trotskiste), WSWS.org. Ce sentiment n’est pas gratuit ni infondé sur de la solide matière : WSWS.org a montré depuis longtemps une réelle capacité d’analyse, dans sa façon de tenir compte d’arguments divers, de faits précis et parfois inattendus ; bref, n’être pas du tout d’accord avec l’idéologie qu’il vénère (ce qui est  évidemment mon cas) n’empêche en aucune façon de lui reconnaître loyalement de réelles capacités dans l’exploration de la marche du monde, – et, certes, nous l’avons souvent signalé et aussi souvent utilisé en référence.

Tenez, encore le 16 juin dernier, alors qu’on était au début du grand déferlement dans les rues des grandes cités américanistes, engagés dans le tourbillon mortel de cette “guerre civile-GC4G”, ces observations de notre part :

« Le site WSWS.org  confirme une analyse qui est parfaitement la nôtre pour ce cas, qui est de dénoncer l’attitude du Système en faveur du thème de l’antiracisme, qui permet d’écarter la mise en cause fondamentale (antiSystème) ; évidemment, pour WSWS.org, la “cause fondamentale” est plutôt l’appel au socialisme (le trotskisme), et à ce point nos chemins divergent comme on s’en doute, et sans que cela nous bouleverse outre-mesure puisque nous tenons le trotskisme pour une très-vieille lune. Ce qui nous intéresse, c’est la rigueur du raisonnement du site trotskiste. [...] 
» Un peu plus loin dans le même article, le site trotskiste avance des remarques, voire des faits qui renforcent son analyse selon laquelle il s’agit moins de racisme que de contestation globale contre le Système (ce que nous nommons entre nous, sans trop le dire à WSWS.org, antiSystème). Il note l’importance considérable de la population blanche dans les manifestations qui ont été provoquées par la mort de George Floyd, et essentiellement montées par le groupe Black Lives Matter (BLM). »

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