Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

  Août 2020 (15 articles)

Tristes Trotskistes

  lundi 31 août 2020

31 août 2020 – Les lecteurs de notre site fameux savent bien que nous éprouvons, disons une certaine tendresse bienveillante pour le site de la IVème Internationale (trotskiste), WSWS.org. Ce sentiment n’est pas gratuit ni infondé sur de la solide matière : WSWS.org a montré depuis longtemps une réelle capacité d’analyse, dans sa façon de tenir compte d’arguments divers, de faits précis et parfois inattendus ; bref, n’être pas du tout d’accord avec l’idéologie qu’il vénère (ce qui est  évidemment mon cas) n’empêche en aucune façon de lui reconnaître loyalement de réelles capacités dans l’exploration de la marche du monde, – et, certes, nous l’avons souvent signalé et aussi souvent utilisé en référence.

Tenez, encore le 16 juin dernier, alors qu’on était au début du grand déferlement dans les rues des grandes cités américanistes, engagés dans le tourbillon mortel de cette “guerre civile-GC4G”, ces observations de notre part :

« Le site WSWS.org  confirme une analyse qui est parfaitement la nôtre pour ce cas, qui est de dénoncer l’attitude du Système en faveur du thème de l’antiracisme, qui permet d’écarter la mise en cause fondamentale (antiSystème) ; évidemment, pour WSWS.org, la “cause fondamentale” est plutôt l’appel au socialisme (le trotskisme), et à ce point nos chemins divergent comme on s’en doute, et sans que cela nous bouleverse outre-mesure puisque nous tenons le trotskisme pour une très-vieille lune. Ce qui nous intéresse, c’est la rigueur du raisonnement du site trotskiste. [...] 
» Un peu plus loin dans le même article, le site trotskiste avance des remarques, voire des faits qui renforcent son analyse selon laquelle il s’agit moins de racisme que de contestation globale contre le Système (ce que nous nommons entre nous, sans trop le dire à WSWS.org, antiSystème). Il note l’importance considérable de la population blanche dans les manifestations qui ont été provoquées par la mort de George Floyd, et essentiellement montées par le groupe Black Lives Matter (BLM). »

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Échos de la gauche profonde

  samedi 29 août 2020

29 août 2020 – Nos lecteurs ont déjà lu divers textes où est citée la commentatrice et auteure Diana Johnstone, ou bien où sont commentées certaines de ses positions. J’ai rencontré Diana Johnstone à deux reprises, disons que nos chemins se sont croisés dans les longues marches de la dissidence antiSystème de cette formidable et terrible époque. Elle fut une des meilleures commentatrices des sanglants événements de l’ex-Yougoslavie dans les années 1990, surtout dans la deuxième période de la décennie et l’épouvantable guerre du Kosovo, la première guerre virtuelle, le premier simulacre sanglant et puant de notre civilisation, criblée de mensonges et de manipulations, de constructionnisme maléfique et de moraline “démocrorompue”.

(“démocrorompue” : guillements acceptables pour la réunion de deux mots si jumeaux, tellement l’un-vaut-l’autre & Cie, – “démocratie” et “corrompue” [venue en droite ligne, sans correspondance, de “corruption”])..

La caractéristique principale de Johnstone, dissidente antiSystème de longue date et de belle tradition, est son véritable ancrage à gauche, sans ambiguïté possible, mais accompagnant en toute honnêteté et complète objectivité l’attitude extrêmement rare de ce que je pourrais nommer “la doctrine de l’ennemi principal” : vous, esprit indépendant honnête et lucide, que vous soyez de gauche ou de droite, que vous divergiez sur tel ou tel sujet, même d’une certaine importance certes, mais parce que vous êtes honnête puisqu’indépendant, parce que vous avez une conscience aiguisée des priorités fondamentales puisque lucide, alors vous devez vous unir contre “l’ennemi principal”, – et dans ce cas, le Système certes.

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T.C.-93 : La promesse du crépuscule

  vendredi 28 août 2020

28 août 2020 – La situation aux USA est extraordinairement confuse, chaotique et tendue jusqu’à un paroxysme mythique qu’elle semble toujours parvenir à aggraver et à recommencer, encore et encore, au moment de l’atteindre. Avec les émeutes de Kenosha, dans le Wisconsin, un tournant a eu lieu, un paroxysme de plus. Tom Luongo écrit : « C’est un moment de rupture où les Américains normaux concluent finalement : “Ça suffit, cela ne peut pas continuer comme ça”. »

Même CNN, la ‘tête parlante’ des démocrates et le ‘cerveau manquant’ au pauvre Biden, avertit les uns et l’autre (démocrates et Biden), dans le chef de son présentateur vedette Don Lemon, que tout ce beau monde révolutionnaire et postmoderne se trouve désormais dans ce qui ressemble à s’y méprendre à une bien fâcheuse posture en ne dénonçant pas ces violences comme il est désormais de bonne politique de le faire. Les sondages disent la même chose, qui condamnent les violences et réduisent l’avance de Biden-dans-son-bunker.

Mais comment condamner ceux qu’on a lancés dans la mêlée et sur lesquels on compte (ou l’on s’illusionne) pour s’attirer les votes de la gauche progressiste (les “Sander’s troops”) et des minorités ? C’est dire la difficulté de répondre : le pauvre Biden-dans-son-bunker en est à accuser Trump de favoriser les violences.

Les démocrates ne sont plus très loin du panic mode face à un Trump hyper-offensif. Il faut entendre les affirmations époustouflantes de Nancy Pelosi, déniant la moindre légitimation de président à Trump, et des commentateurs de la presseSystème (“Trump, le président qui a menti 20 000 fois”) ; tout ce toutim d’arguments forcés  et grotesques pour éviter les débats télévisés Biden-Trump où l’état mental terrible du vieux démocrate ne manquerait pas de lui faire perdre quelques points supplémentaires. Ainsi l’élection se resserre singulièrement et l’on passe peu à peu d’une perspective de victoire assurée de Biden à la perspective d’une bataille serrée débouchant sur d’interminables querelles juridiques, et un blocage complet des institutions... Le pire des scénarios.

Or, ce qui est remarquable dans cette situation où tous les efforts de l’administration Trump devraient être tendus vers la situation intérieure, c’est que les USA continuent à développer une politique extérieure active qui ne prétend même pas à assurer une diversion. La machine infernale de la politiqueSystème, que Caitline Johnstone décrit comme un python qui étouffe sa proie plus que comme un tigre qui la dévore, continue à tourner à plein régime. Les Chinois s’en aperçoivent en Mer de la Chine du Sud et les Russes en Syrie, où les incidents approchent dangereusement à l’affrontement, autant que sur tous les fronts des sanctions et des pressions de toutes sortes.

Les “alliés” européens ne sont pas mieux traités. Tom Luongo juge que Trump a juré de détruire l’Union Européenne, à commencer par l’Allemagne : « ...[L]a méfiance croissante de Trump à l'égard de l'UE et la résurgence d'Angela Merkel en Allemagne, dont il sait qu’elle s’oppose activement à sa réélection. Il n’y a aucun amour entre ces deux-là, et Trump a clairement désigné Merkel comme son plus grand ennemi en Europe. » Et lorsque les Français et les Italiens interviennent dans une manœuvre navale en soutien de la Grèce menacée par la Turquie pour des questions d’exploitation de gisements d’énergie, nul ne peut ignorer que les USA soutiennent clairement quoique sans trop le clamer les ambitions d’Erdogan, simplement pour contrer l'UE. Entre “alliés” de l’OTAN, on peut se rendre des petits services, n’est-ce pas ? Joies sans fin de l’alliance, particulièrement pour les Européens dont on connaît l’esprit de cohérence et le courage confinant à l’héroïsme.

Par ailleurs et sans la moindre surprise, – drôles d’Européens, comme on dit “drôle de guerre”, – pas drôle du tout... Après avoir fait force sourires et ouvertures à Poutine (NordStream 2, équilibre stratégique, etc.) en traçant des plans sur la comète, puis avoir demandé à Poutine de calmer le jeu en Biélorussie, sorte d’Objet Crisique Non Identifié (“révolution de couleur” ? Tour de vis du dictateur ou dégagement du dictateur ? Coup d ‘épée dans l’eau ? Renversement d’absence d’alliance ?) ; après tout cela donc, Allemands et Français sautent sur la très confuse affaire Navalny pour à nouveau faire une nième leçon de moraline-express mais très-pressante à l’intention de Poutine, à partir d’un dossier comme toujours fondé sur des accusations sans preuves et cousues de FakeNews.

Les Russes et les Chinois, de ce point de vue, sont depuis longtemps dans un grand état de mépris chronique sans irritation excessive vis-à-vis des Européens de l’UE et ils se cachent à peine pour préparer ce qui serait une aide militaire substantielle à l’Iran (on parle de $400 milliards de crédit de la part de la Chine, de la modernisation du système de défense aérienne et de S-400 de la part de la Russie). Cela se ferait éventuellement dès que l’embargo sur les armes que les USA voulaient à tout prix sera levé, à partir d’octobre, suite au départ unilatéral de ces mêmes USA du JCPOA.

Trump-Pompeo ont subi au Conseil de Sécurité de l’ONU une fameuse défaite en voyant leur proposition de résolution prolongeant l’embargo être rejetée (2 voix pour seulement sur 15), y compris par les Européens en pleine crise d’audacieuse abstention. La trompeuse apparence ferait donc penser que les Européens n’ont rien à redire à cette éventuelle démarche russo-chinoise de donner à l’Iran des moyens de défense contre les constantes menaces USA-Israël. Il n’en est à peu près rien ; au contraire sans doute, les Européens sont très inquiets et le chuchotent à qui de droit (aux Russes et aux Chinois qui n’ont rien à leur refuser, on s’en doute...). Ils veulent bien une levée théorique de l’embargo pour “adresser un message à Washington D.C.” mais surtout pas de livraisons qui accentueraient l’ire de Washington D.C. Les Européens ne changeront jamais dans les conditions présentes, où la pusillanimité et la lâcheté mondaine font figure de vertus postmodernes.

En effet et par ailleurs, les Européens ne se cachent pas pour faire comprendre qu’ils attendent, espèrent et pronostiquent une défaite retentissante de Trump et un retour à une Grande Politique de Soumission Volontaire & Transatlantique par le biais du rétablissement d’un comportement ‘convenable’, – avec le départ de Trump, – bon débarras, retour aux vieilles habitudes. Ce en quoi, bien entendu, ils se trompent, sans étonner vraiment les regards impartiaux.

D’abord, comme on l’a vu, Trump est loin d’être dégagé et reprendrait plutôt des couleurs pour un second mandat ; mais il ne semble pas que les experts et dirigeants européens s’intéressent vraiment aux réalités intérieures américanistes. Ensuite, si le sémillant Biden-dans-son-bunker est élu, on aura une marionnette poussive et épuisée, très vite remplacée par une dame flamboyante qui brûle de donner des gages à sa gauche ultra-militante et de rester dans l’histoire comme “la première femme de couleur présidente” ayant transmuté les USA en USSA.

Quant à la politique extérieure de cette improbable doublette, autant la future présidente que Biden sont des pro-israéliens convaincus, et tout prêts à laisser libre cours à l’installation aux commandes d’influence des neocons, phénix éternels qui ne meurent jamais et sont aux aguets pour enfin donner un peu de nerf belliqueux à cette politique capitularde de Trump. Nous prendrions même le pari : un Biden élu ne ramènerait jamais les USA dans le JCPOA avec l’Iran, bien qu’il ait été vice-président de l’administration qui le mit en place et que son programme prévoit cet acte : les temps ont changé et ce qui est fait est fait, surtout si cela plaît à Israël, – à moins que Netanyahou connaissent d’ici là, sa propre “révolution de couleur”, barbouillée de l’intérieur, par des citoyens exaspérés par sa corruption, – Israël à l’imitation du grand frère-USA....

Au-dessus de tout cela planent l’ombre glaciale et glaçante, et bien entendu masquée réglementairement, de Covid19, accompagné en formation serrée d’une crise économique, sociale et financière d’une dimension “biblique” (c’est le qualificatif généralement affectionné). On y ajoutera les agitations des globalistes avec leurs complots divers ; les projets des postmodernes et dérangés-mabouls, les ‘milliardaires avec un fric de dingue’, Gates, Musk & Co ; les GAFA’s boys/girls avec leur Intelligence Artificielle à défaut du produit naturel ; la banquise qui fond, qui fond, qui fond,– “Ainsi font, font, font les jo-olies-euh marionnettes”...

Ainsi ce bref et succinct Tour Operator vous permet-il de mesurer combien toutes les issues de secours sont bloquées, verrouillées et scellées, tandis que l’impasse s’est renforcée d’un statut officiel de “voie sans issue”... D’ailleurs, à quoi bon spéculer ? D’ici là, USA ou USSA, tout cela n’existera plus, non ?

Il n’y a rien de précis, rien de droit, rien de net et d’assuré, rien d’évident dans tout cela, dans ce cortège dont on ne comprend pas le sens ni dans quel sens il va, dont on ne voit ni le début ni la fin puisqu’on ne sait pas où se trouve le début et où se trouve la fin, dont on tente en vain de comprendre la raison d’être, et s’il a raison d’être, s’il ne ferait pas mieux de ne pas être, et finalement voilà que tout cela c’est nous... La caravane passe et les chiens n’aboient même pas, ne reconnaissant nullement là-dedans quoi que ce soit qui ressemblât à une caravane ; et plutôt qu’aboyer, après tout, les chiens tournent fous en se mordant la queue, se demandant ce qui a foudroyé et fourvoyé les hommes, leurs soi-disant ‘maîtres’, pour les mettre dans une telle occurrence où même un cercle ne semble jamais devoir finir, comme un cercle sans fin, comme un univers en expansion sans limitation de vitesse, un peu comme le sont devenues vanité et suffisance, et notre si-précieux hybris, ces traits de notre-caractère qui semblent promis à l’éternité.

Vous comprenez alors comment on peut voir une promesse dans le crépuscule tombant sur cette partie de dupes jouée par des dieux sans divertissement et pressés d’en finir... “Passons à autre chose” conclut l’un d’eux, je ne sais qui.

Dans les mâchoires du piège-Covid

  dimanche 23 août 2020

23 août 2020 – Confinés et déconfits, déconfinés et reconfits, satisfactions et accusations, démentis, espérances et espoirs déçus, reconfinés ou pas complètement, par saucissonnage des couleurs (zones rouge-orange-vert, arc-en ciel du temps), rentrée scolaire ou non, valse des Grands Professeurs, des chefs de service et des chefs-soignants, des mandarins et des malandrins échangeant horions et serments d’Hippocrate, nécessité pour “les jeunes” de clamer leur besoin de liberté à distance de sécurité non respectée, avalanche de théories, de soupçons et de certitudes, matches sans publics ni mi-temps, temps des complots et des conspirations, complotisme et conspirationnisme réunis jusqu’à l’explication banale et explosive de l’extraordinaire et sublime, et cosmique sottise des gouvernants-Système et des gouvernements à mesure devant la catastrophe dont ils ont accouchés avec zèle. Le jour où ils mirent le doigt dans l’engrenage...

(Lisez cet article de Jeffrey Tucker sur leur sottise, et notamment ceci comme emblématique de l’esprit abandonné de toute mesure pour croire à sa seule suffisance, perdu dans sa propre folie qui les aveugle sur sa propre incongruité : « L’Australie, à sa façon, a créé un slogan dystopique pour caractériser sa campagne “Staying apart keeps us together”[‘Nous tenir séparés à distance-barrière nous rassemble”], selon Orwell, je veux dire selon la direction de la province de Victoria... ») 

...  Ainsi allons-nous au gré d’une crise-Covid19 évidemment salutaire parce qu’à la fois paroxystique et extrêmement durable dans la mise en évidence de la fragilité et de l’imposture du Système, qui se révèle également mais surtout diraient certains, comme le champ d’une intense bataille de désordre, de confusion, d’influences, etc., indiquant les véritables dimensions de l’événement. Les acteurs sont innombrables et antagonistes, et plutôt figurants qu’acteurs ; tous sont parties prenantes, aucune n’est partie régnante.

Seule la crise règne...

(Suite)

Les ratés du simulacre

  samedi 22 août 2020

22 août 2020 – S’il vous plaît, vous n’allez pas faire de moi un partisan de Trump, un ‘trumpiste’ ? Halte là, pas de ces dérives avec moi, à mon encontre, pour me salir, me rouler dans le stupre de la corruption... Pas plus, évidemment, que je ne serais partisan de Biden, le raisonnement est absolument identique.

(Et pas plus de Macron en France, ou même d’un autre ! Pas plus ! Éclat de rire général dans mon chef, de toutes mes dents absentes : comment voulez-vous être partisan de qui que ce soit dans le trou noir du tourbillon crisique actuel ? Gardez-vous en bien, en sachant que vous n’êtes ni anarchique, ni entropiste-nihiliste, mais l’exact contraire. Cette attitude que je vous recommande, du refus de leur simulacre de démocratie, cette attitude est celle de l’ordre et de la sagesse puisque eux, les gestionnaires du simulacre qui soufflent dedans comme fait un enfant d’un ballon gonflable, eux sont les locataires du diable et les locataires féconds du ventre promis à alimenter la production des choses diaboliques du monde en cette étrange et terrible époque.)

Cela bien mis au point pour qu’on sache à quoi s’en tenir, je reviens sur cette information glissée dans le RapSit-USA2020d’hier, – bien que la réflexion que je développe ici ne soit pas spécifiquement du domaine RapSit-USA2020mais plutôt du domaine du système de la communication, de nos psychologies et des dangers qui les menacent, des forces qui pèsent sur nous et dont nous ne savons rien, et ainsi de suite :

(Suite)

T.C.-92 : Jusqu’au bout, chaque jour 

  jeudi 20 août 2020

20 août 2020 – Le dernier texte de :la rubrique “T.C.” (“Tourbillon Crisique”) date du 30 mai 2020, ce qui fait très loin et très inhabituel. Dieu sait s’il n’a pas manqué d’événement pour justifier l’appel à “T.C.” ; c’est simple, on pourrait parfois penser que chaque jour est un spasme gigantesque de plus du “Tourbillon Crisique“ du monde.

(Bien entendu, Covid19 est passé par là, même là s’il n’est pas directement concerné. Il a décisivement et sans retour bouleversé la psychologie.)

C’est un peu pour cela que j’ai délaissé cette rubrique “D.C.” : parce que chaque jour presque devrait s’y inscrire. En cela aussi, et vis-à-vis de mes références personnelles, je répéterais que nous sommes entrés dans une “nouvelle ère-nouvelle”. (Les “ères-nouvelles” défilent aujourd’hui à la vitesse des jours et des heures folles.) Je dirais même que cette “nouvelle ère-nouvelle” mérite bien cette étrange formulation, car il s’agit peut-être bien, voire sans le moindre doute, d’une forme différente d’“ère-nouvelle” par rapport à ce que nous avons connu.

Il n’y a pas qu’un simple aspect quantitatif : des crises de plus en plus importantes, qui s’accumulent, qui surgissent de plus en plus vite, qui s’intègrent, qui tourbillonnent, qui mugissent, etc. Il y a aussi un aspect qualitatif inédite, concernant la forme ou le ‘modèle’ de la crise (concept pris en général), sa spécificité, mais aussi son originalité, sa complexification dans la mesure où le domaine touché n’est normalement (?) en rien crisique. Dans cet aspect qualitatif, il y a également un chapitre important qui est dévolu à la question des contradictions qui est devenue d’une considérable et incroyable importance, qui projette les uns et les autres dans des situations inattendues, à partir des positions diverses qu’ils affirment, sans qu’ils se doutent de ce que ces choix leur réservent.

Un exemple me revient souvent à l’esprit. Ce sont les mêmes, – en général dissidents et antisystèmes, et se réclamant implicitement d’être de ‘bons’ antisystèmes par leur dénonciation des antiSystème jugés trop entreprenants ou utopiques dans leur bataille , – qui, d’une part, se plaignent que les exigences dites de ‘sécurité sanitaire’ (le confinement, ou bien le port obligé du masque), est non seulement attentatoire à la liberté (ce qui n’est pas faux), mais surtout dénoncent une vaste opération (oserais-je dire ‘complot’ ?) destinée à isoler l’individu, en le coupant des autres, en le ‘désocialisant’, en l’amollissant, en le mettant définitivement à merci d’une sorte de dictature indéfinissable ; si vous voulez et pour faire bref, “vaste opération” destinée à le ‘zombifier’ en son isolement extrême, seul avec son impuissance, pour l’empêcher de s’opposer aux forces sombres qui nous assaillent. Les mêmes vont diraient d’autre part, sinon vous disent dans un même souffle que ce qui favorisent ces ‘forces sombres’ et leur permet d’imposer le confinement ou le masque pour nous zombifier, c’est que nous, – c’est-à-dire eux, les gens, le peuple, sont d’ores et déjà abrutis, servilement volontaires pour être serviles, complètement anesthésiés dans leurs i-pad/i-phone et leur ‘tourisme de masse’ (ou bien, disons ce qu’il en reste) ; bref, résumons, tout ça d’ores et déjà ‘zombifiés’ dans tous les sens.

Pour faire bref justement, ceci : ainsi cherche-t-on à ‘zombifier’ dans une vaste opération, coûteuse, bruyante, suspecte, des masses molles frappées d’aboulie sauf pour la servilité, bref des masses d’ores et déjà ‘zombifiées’. Le grand complot porte sur la zombification de ceux qui sont déjà zombifiés.

(Moi-même, si je peux me permettre un aparté, me suis trouvé dans une situation où j’ai glorifié le confinement après tout... Voyez ci-dessous, en note [*], un rappel de ma perception du confinement, effectivement interdicteur de ma liberté.)

Voilà le type de contradiction qui est apparue un petit peu ces dernières années, qui s’installe et nous inonde avec brutalité et dans le plus grand fracas ces derniers mois avec Covid. L’événement fait du champ de bataille crisique, désormais, plus un affrontement au sein du camp antisystème, mais un peu comme si plus personne ne se réclamait du camp du Système et se disait d’une façon ou l’autre antisystème. (On notera l’absence de majuscule, par rapport à mon antiSystème, qui est une toute autre affaire.)

C’est ainsi, je crois que nous sommes entrés dans une “nouvelle ère-nouvelle”, c’est-à-dire une “ère-nouvelle” qui n’a plus aucun lien de parenté, ni avec ce qui a précédé, ni avec ce qui a existé. Cette “nouvelle ère-nouvelle” est caractérisée par son caractère absolument, totalement et même totalitairement crisique. La substance même du temps et du monde, des événements, des affrontements, des parti-pris, de tout ce qui est terrestre et ne fait pas appel à une référence supérieure, tout cela est crisique, ou matière dynamique de crise, et donc soumis à la relativisation qu’impose la crise ; et dans ces circonstances, vous vous trouvez dans une difficulté considérable, quasiment sans une issue qui vous permettrait de rétablir même temporairement de la stabilité, d’identifier qui est qui, qui est de votre parti, qu’est-ce que c’est que votre parti et ainsi de suite.

Nous sommes sur une terre mouvante qui bouge à chaque pas, qu’animent sous nos pieds de terribles secousses telluriques, un monde en crise totale et totalitaire, terra incognita marquée par la fureur des dieux et le feu grondant de l’enfer. Ainsi en est-il des crises, et de la plus grande d’entre elle, la GCES-totalitaire. (Voilà bien un concept nouveau sur lequel il faudra se pencher à partir de l’idée de la GCES : la ‘crise-totalitaire’.)

Dans un tel magmas et torrent de lave, il est impossible d’en rester à des considérations terrestres, et notamment, et essentiellement, s’en tenir à des références terrestres pour fixer sa position, la faire évoluer, la fixer à nouveau. Il faut une sorte de ‘Ligne Générale’ dont le trait est tracé par au-dessus de nous. Voilà le rôle principal du Système dans mon cas, majusculé pour le distinguer, qui est le représentation opérationnelle du Mal qui règne sur la terre. Il ne s’agit pas d’une ‘création’ de circonstance, une référence surgie de nulle part pour jouer les utilités. Je perçois le Système comme cette “représentation opérationnelle” du “déchaînement de la Matière” d’à partir de la fin du XVIIIème siècle, laquelle, par les moyens de la modernité façonnant les psychologie vers le pire, par les outils bien-connus (systèmes du technologisme et de la communication) qui séduisent les Sapiens-Sapiens pour en faire des exécutants, déclenchent le séisme de toutes les infamies qui avaient été précieusement rangées depuis plusieurs siècles en un arsenal de dévastation.

Ainsi je dispose de ma référence négative, contre quoi je me situe, la chose qui domine le reste dans le domaine de la malédiction et de l’effondrement, et alimente l’empire qui nous enferme depuis plus de deux siècles. Si vous voulez, c’est mon étoile polaire. Aujourd’hui, dans cette crise-totalitaire où la confusion règne, où nul ne sait dire s’ils ne trahit pas à l’instant ce qu’il chérissait l’instant d’avant, par simple goût de la vanité de s’en tenir à ses propres conceptions, je me tiens ferme en référence à mon étoile polaire, qui est ma bataille-totalitaire contre le Système.

Notre monde a finalement basculé dans le plus complet subjectivisme, qui aurait dans les salons la réputation de pouvoir s’avérer être un outil décisif pour le Système. Pour qui sait y faire et riposter mortellement, il y a “Janus” à portée de main et le moment est venu, comme il était envisagé il y a deux jours... « ...[P]our mener à son terme la phase historique à laquelle il a présidé et que les choses puissent se mettre de façon à se transmuter en une fondation métahistorique qui serait ouverte sur les possibilités de l’avenir, le Système doit effectivement se découvrir complètement en semant tous les malheurs qu’il est capable d’engendrer et de produire selon la logique subversive et la dynamique du “déchaînement de la Matière”. Il doit complètement “jeter le masque”, dirions-nous selon une image à double sens dans les temps de la pandémie Covid19. »

Pour cela, il faut tenir ferme, comme on le doit dans un ouragan qui semblerait signer votre arrêt de mort, pour affronter tous les périls (« la montée des périls », disait le général). Le fait est que l’époque, la “nouvelle ère-nouvelle”, est absolument structurée pour être le théâtre de cet affrontement final, suivi d’effondrement. Il n’y a plus de crise, nous sommes la crise.

 

Note

(*) Un rappel de ma perception du confinement, lorsque j’écrivais le 29 mars 2020 :

« Je n’ai pas peur du confinement ni n’en souffre nullement. Pour vous dire le vrai, par nature et par la nature de mon travail que je considère comme une mission, je me suis confiné moi-même depuis des années et des années, peut-être bien depuis 30 ans dans l’esprit de la chose. Sur le tard, je suis devenu intransigeant et ne veux plus rien voir du monde de cette époque “étrange et monstrueuse” que je n’aime pas jusqu’à l’ignorer absolument comme l’on dédaigne, – curieusement et paradoxalement jugeront certains, bien que mon métier soit de la connaître dans tous ses états et dans tous ses vices, ce que je fais bien plus et bien mieux que tant et tant d’être qui y vivent comme l’on s’y vautre.
» Ainsi puis-je vous dire que l’on peut faire de belles et saines choses dans une épopée de confinement. Il importe que ce confinement que le monde (le Système) vous impose, vous en fassiez une forme de refus de ce monde (le Système). Un confinement n’est pas nécessairement l’acquiescement d’une servilité, – seuls les esprits prompts à se soumettre peuvent y songer, – cela peut être aussi la défiance inébranlable de la résistance.
» Vous ai-je dit le moment le plus heureux, le plus joyeux de ma journée ? La matin, à la fine pointe de l’aube, ma chienne Marie et moi. Pas un bruit, plus rien de ce grondement sourd du trafic de la grande nationale dans la vallée, aucune trainée de condensation dans le grand ciel bleu, pas une voiture dans mes petits chemins de fortune menant à la forêt, là-bas, tout près, rien que la nature qui chante (les oiseaux n’ont jamais été si joyeux et si bavards)... Alors, je rêve un peu, – “Rêvons un peu”, disait Sacha ; le jour où ils ordonneront, triomphants et épuisés, la fin du Grand Confinement, leur répondre avec un amical doigt d’honneur, pour leur dire : “Non non, nous continuons comme nous avons appris à vivre, d’une nouvelle façon, avec quelques petits aménagements, notre propre organisation vous voyez, c’est tout... Sortis du Système et confinés hors de lui, nous ne voulons plus y retourner, car que ferions-nous d’une équipée désolée au milieu du champ des ruines de la modernité ?” »

Des L.A. Dodgers à l’éternité

  dimanche 16 août 2020

16 août 2020 – Je lis donc ce texte d’un journaliste, Robert Bridge, qu’il m’arrive de consulter régulièrement, parfois sur RT.com (bien sûr, vilain garnement !), parfois sur Strategic-Culture.org. Je parcours son article du 15 août sur le second site mentionné, au titre finalement assez sympa : « Une romance progressiste inoubliable : quand le confinement Covid19 rencontre la ‘Cancel Culture’ » ; d’abord l’œil un peu distrait, disons en diagonale, parce que pas encore fluently english ; jusqu’à cette phrase qui m’arrête : « J’étais sur le point de cliquer sur cet article avec un profond dégoût quand quelque chose sur la photo d’illustration sollicita mon attention... »

L’article de Bridge détaille d’abord une scène d’un match de base-ball entre les équipes d’Oakland et de Houston. Il y a une furieuse ou chaleureuse mêlée de réclamation ou de félicitations, je ne sais, à la fin du match et sous la plume du journaliste dont Bridge lit l’article. Je crois qu’il s’agit d’une querelle ou d’une exclamation parce que, me semble-t-il, il se pourrait bien qu’un joueur n’ait pas respecté le geste-barrière de la ‘distance de sécurité’, justement en cette fin du match, lorsque les adversaires se congratulent. D’où la réaction de Bridge, dans le genre nausée, parce que l’incident est vraiment le centre d’attention et de réflexion de l’article qu’il lit et que cela lui apparaît comme bien dérisoire et certainement illustratif de notre étrange époque : « J’étais sur le point de cliquer sur cet article avec un profond dégoût... »

...Mais qu’est-ce qui attire donc son attention, à Bridge ? Les gradins, mais c’est bien sûr ! Bridge s’aperçoit que les gradins clairsemés (“distance-barrière”, friends) sont en fait parsemés, non de spectateurs mais de figurines comme des sortes de mannequins grossièrement taillées dans du carton-bouillie de très mauvaise qualité (je veux dire : pas trop cher) selon une silhouette humaine vue de face et franco de port, et sur laquelle on a collé une photo en couleur d’un visage (souriant, très souriant, très-très) et du buste qui va avec. Première surprise (quoique la trouvaille se retrouve ailleurs, sur d’autres gradins, pour se sentir moins seul, mais peut-être bien sans photos je ne sais).

(Suite)

Existe-t-il un vaccin contre le complot ?

  vendredi 14 août 2020

14 août 2020 – Cette époque, mes amis, est éblouissante : c’est-à-dire que lorsqu’on la regarde, on est aveuglé par l’éclat des choses et des événements ; et par certains côtés, là où elle ne pue pas, elle est plus simplement et plus décisivement sublime, je veux dire sans retour possible. Je vous dis ça à propos du vaccin, le fameux tueur de Clovis19 (nom de code de qui-vous-savez)n car c’est bien la plus fameuse des occurrences qui nous frappent.

Comme vous le savez également, car vous savez tout, l’intervention de Poutine a été un énorme pavé dans la mare, – ce qui signifie en réalité, si vous lisez entre les lignes : “un énorme complot dans la mare”. Libé en a fait son super-titre à partir du traitement au MI6-007 conseillé par le docteur épidémiologiste fameux, Sir James Bond : « Ne dites jamais jamais ».

(Le journal bien-parisien a confondu, je trouve d’une façon terriblement suspecte, avec « Tomorrow Never Die ». Pour ne pas être dupe et comme on le remarque, je choisis nombre de mes URL de référence dans la presse en ligne extrêmement suspecte, donc russe. C’est pour brouiller les pistes et permettre au complot que je développe de se former.)

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Un couple improbable hautement inflammable

  mercredi 12 août 2020

12 août 2020 – Ne comptez pas sur moi pour vous détailler le CV de la candidate-VP choisie par Joe, avec ses diverses bifurcations, son ambition aux dents longues jusqu’à laisser des raies accusatrices sur le parquet, son opportunisme ondoyant et sa démagogie pour toutes les saisons. Kamala Harris, – c’est le nom de la Belle-au-Joe-dormant, – est taillée sur mesure, avec sa réputation de dure type-“law-&-order” et sa récente reconversion progressiste-sociétale, avec sa situation extrêmement aisée qui la met facilement dans les fameux 0 ;1% (revenu cumulé d’un peu plus de $1,8 million en 2018, avec son mari avocat très célèbre et très-très cher, et elle-même sénatrice de Californie) ; avec son origine croisée très LGTBQ-BLM mais aussi un petit zeste d’originalité (père jamaïcain et mère tamoule), et ainsi de suite. Du cousu-main et du plaqué-or, et le choix de Joe aussitôt approuvé par la Lady McBeth démocrate-sociétale (Hillary) et le Iago démocrate-progressiste (Bernie Sanders).

Ce qui m’intéresse, c’est de vaticiner un peu autour de ce “ticket” si improbable, entre une sénatrice pleine de feu et de voltefaces de 57 ans, et un vieux crouton gâteux de 77 ans, noyé dans ses obsessions, dans ses incertitudes cognitives, dans sa démence souriante et explosive, dans son masque anti-Covid et aujourd’hui encore peut-être pas vraiment informé qu’il est candidat à la présidence. Tous les gens sérieux sont d’accord, – et notamment WSWS.org qui retrouve un peu de sa verve et de son venin pour l’occasion, – pour dire que Harris est la candidate-VP préférée du parti, du Complexe, du Corporate Power, de Soros et du Système.

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Ruée vers l’or postmoderne

  lundi 10 août 2020

10 août 2020 – Voilà au moins une entame qui a le mérite de la netteté, du tranchant, qui ne s’attarde pas dans les détails ni dans les fioritures, qui vous trace droitement votre avenir à nous tous. Ce n’est pas décevant. Voici donc ce qui nous attend, disons d’ici 2022, pour le centenaire du début du dégommage de la République de Weimar, et pour la raclée historique reçue “en temps réel” par le président sortant-sorti :

« Le lingot cote déjà 55.630 euros, à Paris, soit +27,01 % depuis le début de l’année. À Londres, l’once d’or est passée, en un an, de 1.500 à 2.030 dollars. Ces 30 derniers jours, son prix a grimpé de 1.800 à 2.030 dollars. Jusqu’où l’or et l’argent vont-ils monter ? Réponse : augmentation continue du cours de l’or jusqu’au déclenchement de l’hyperinflation au printemps 2021, puis augmentation accélérée et à la verticale du cours de l’or, avec explosion probable, entre-temps, de la zone euro, jusqu’à l’effondrement du Système en 2022. Bref, le schéma exact de la République de Weimar en 1923. Le seul élément réjouissant de la folle saga qui nous attend : Macron, le beau parleur, ne sera pas réélu... »

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Le VMM de Chomsky, selon Orlov

  vendredi 07 août 2020

7 août 2020 – J’éprouve en ce moment particulièrement un grand plaisir à lire les chroniques d’Orlov, puisque quasi-exclusivement rédigées pour nous décrire l’effondrement du système de l’américanisme. On comprend que je ne peux que me sentir conforté dans mes appréciations intuitives, encore plus quand les textes consultés s’ébrouent naturellement dans une ironie spontanée, qui suggère une certaine distance du jugement et une dérision certaine pour les agitations humaines en-cours, particulièrement américanistes.

Dans sa chronique du jour, un passage arrête mon attention, et me conduit à renchérir et développer en élaborant à partir de ses remarques qui ne manquent pas de profondeur, derrière le style enlevé et moqueur. C’est ce passage où Orlov parle de Chomsky :

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Dieu a-t-Il un Plan-B ?

  jeudi 06 août 2020

6 août 2020 – En un sens, l’énorme catastrophe de Beyrouth qui, à deux jours près, se situe au jour du 75èmeanniversaire d’Hiroshima, nous rappelle tragiquement, presque métaphysiquement comme si le Ciel veillait sur nos sottises incontinentes, – ce qu’est une guerre nucléaire ; parce que, justement, les explosions de Beyrouth ont semblé être “nucléaires”, que l’analogie est tout de suite venue à l’esprit, touchant aussi bien les officies, les commentateurs, les dessinateurs politiques, éventuellement votre serviteur-PhG soi-même, toujours fasciné par cette remarque métaphysique de l’homme de science, désespéré et stupéfié par la beauté de l’enfer de feu et de force, découvrant l’horreur sublime de sa création, et murmurant : « Plus clair que mille soleils ».

Même les divers explorateurs et découvreurs de complots complotistes se sont servis de la tangente nucléaire qui permet sans aucun doute de faire monter la sauce, et l’on comprend que cela ne peut nous étonner une seconde. Ces volontaires des ‘forces spéciales’ de la plume dissidente et alternative ont reçu un entraînement de commandos tous-terrains, –  soit qu’ils évoquassent, ces complotistes de complots, une arme nouvelle et évidemment mystérieuse, soit qu’ils identifiassent un nouvel épisode spécial de la guerre asymétrique mondiale ; ou alors, bien plus classiquement, qu’ils aient immédiatement vu là où il fallait regarder, une attaque israélienne à l’arme tactique nucléaire (les précisions étant détaillées avec force, on peut aller voir ici ou bien ailleurs) sur fond de complot globaliste du type business as usual, avec Netanyahou en guide de nos phantasmes...

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Images de l’autre monde

  mercredi 05 août 2020

5 août 2020 – Je ne suis pas du genre à m’exclamer devant les catastrophes qui nous frappent. Je ne vois rien à écrire qui soit d’une grande originalité ni d’une grande aide. Ma compassion est d’une sorte banale, qui va à tous les événements de cette nature, par simple réflexe de solidarité.

Mais voilà que je déroge à cette règle, et que je ne l’ai décrite que pour dire avec plus de force que je ne l’ai pas respectée.

J’ai été frappé par Beyrouth jusqu’à ressentir presqu’avec angoisse le fracas extraordinaire des explosions, et couronné, bien entendu, par les images de la chose. Pourquoi cela s’est-il passé de cette façon inhabituelle pour mon compte ?

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Salut, Jumbo

  dimanche 02 août 2020

2 août 2020 – Cette semaine, Boeing a annoncé qu’il allait cesser (en 2022, disent-ils s’ils existent encore) la production du 747, amicalement surnommé dans des temps plus heureux Jumbo Jet. Les commentaires ont fusé, citant la première mise en service de cet avion en janvier 1970. Cela m’a ramené à quelques souvenirs précisément du mois précédant cette date.

J’étais alors encore jeune et fringant...

Une invitation de Boeing était arrivée à mon journal où j’étais déjà connu pour mon intérêt constant pour les choses de l’aviation. Aussitôt pensé, aussitôt fait. Je partis pour New York pour un vol de présentation du 747 pour la “presse internationale” hors-Anglosphère, un New York-Seattle à bord d’un des proto-Jumbo, suivi d’une visite de Boeing à Everett, près de Seattle. C’était au début de décembre 1969. J’arrivai à New York alors qu’on annonçait partout l’arrestation de Charles Manson, l’espèce de rocker-gourou, et Jésus-Christ réincarné, qui avait mené des jeunes filles du ‘culte-Manson’ dans le massacre de Sharon Tate et d’amis qui se trouvaient chez elle, en août 1969. C’étaient les Sixties et l’ère du Verseau...

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“Ainsi soit-il”, – approximativement, en tout cas

  samedi 01 août 2020

1er août 2020 – Les caprices de l’actualité mettent en évidence combien cette actualité peut s’arranger pour nous donner des signaux nous permettant de lire en elle comme à livre ouvert et hors des simulacres, c’est-à-dire hors de toute contrainte de sa hiérarchie de surveillance, tournant les interdits du dogme comme si l’on s’en jouait. Elle s’appuie pourtant sur une narrative pleine de dévotion religieuse dans sa forme, un conformisme dont on craint de dévier comme l’on craint l’excommunication d’une religion qu’on vénère et qu’on craint à la fois.

Madame Chantal Delsol résume comme ceci la conformation du simulacre du temps dans « Le crépuscule de l’universel », son dernier ouvrage de février 2020 : « La morale des droits de l’homme a acquis pour son compte le caractère sacré autrefois porté par la religion originelle. Notre morale est, littéralement, devenue une religion, la seule religion qui nous reste après la fin de la chrétienté. La ferveur qu’elle suscite, l’organisation de ses rites par l’intermédiaire de ses prêtres, ne laisse aucun doute là-dessus. Que s’est-il passé ? Arendt et Voegelin avaient montré l’aspect religieux des totalitarismes du XXème siècle. Probablement nous trouvons-nous, avec l’humanitarisme, devant une nouvelle expression religieuse. »