Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

  Mars 2023 (11 articles)

L’angle mort de l’américanisme

  vendredi 31 mars 2023

31 mars 2023 (16H15) – Je vais reprendre ci-dessous l’annonce de la décision saoudienne de demander une position de “partenaire de dialogue” dans l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) par deux médias que nous consultons souvent. En principe, ils sont plutôt de notre bord, avec quelques différends ici ou là comme il est normal. Ce qui nous importe, c’est la façon dont ils présentent la nouvelle. On trouve le titre, le sous-titre s’il y en a un, et quelques-unes des première lignes du texte.

Le premier est ‘ZeroHedge.com’, grand site de la presse alternative US. Le texte est du site lui-même, signé par ‘Tyler Durden’, qui est la signature-lige du site.

« L'Arabie Saoudite rejoint le bloc économique et de sécurité dirigé par la Chine, – La Russie en est également membre »

« Le gouvernement saoudien a approuvé l'adhésion partielle du royaume à un bloc économique, politique et de sécurité dirigé par la Chine, ce qui constitue la dernière preuve d'un changement majeur dans la dynamique du pouvoir mondial.   

» L'Arabie saoudite rejoindra l'Organisation de coopération de Shanghai avec le statut initial de "partenaire de dialogue". Créée en 2001, l'OCS est composée de la Chine, de la Russie, de l'Inde, du Pakistan, du Kazakhstan, du Kirghizstan, du Tadjikistan et de l'Ouzbékistan.

» L'Iran devrait devenir membre à part entière dans le courant de l'année, tandis que les autres partenaires de dialogue comprennent deux autres pays qui se trouvent traditionnellement dans la sphère d'influence des États-Unis : le Qatar et l'Égypte : Le Qatar et l'Égypte. Soulignant la composante sécuritaire du groupe, les membres de l'OCS mèneront un “exercice antiterroriste” conjoint dans la région russe de Tcheliabinsk, au nord du Kazakhstan, au mois d'août... »

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Multipolarité et “postOccident-collectif” ?

  samedi 25 mars 2023

25 mars 2023 (16H45) – A partir de son site en Finlande, texte repris en français par Euro-Synergie puis diversement éparpillé, le professeur finlandais Markku Siira évoque une étude de deux “experts” normalement classés dans le camp globaliste du Bien, Mark Leonard et Timothy Garton Ash, pour le think tank, également de bonne réputation, ECFR (European Council on Foreign Relations). L’étude s’intitule audacieusement « United West, divided from the rest » (« L'Occident uni, séparé du reste »).

Il s’agit bien d’un milieu général conforme au Système, avec notamment l’historien “de la haute” Timothy Garton Ash (TGA), que nous avons déjà cité à plusieurs reprises sur ce site. Son ‘Wiki’ ne trompe pas : Garton Ash est un globaliste de gauche et “de la haute”, – j’insiste, – extrêmement ‘very British’ dans le bon sens du terme, d’Oxford à la Californie, ennemi du Brexit et des populistes, des Trump, Orban et Poutine, ami de Soros, du ‘Guardian’, de la Communauté Européenne et des USA « as a superpower ». Bref, un TGA ‘very british’ mais à la mode inclusive qui sait canceller quand cela importe, – ce qui l’amène à faire l’éloge de l’identité britannique qui doit être préservée alors qu’elle est devenue un rassemblement incroyable et inclusif de tous les horizons, des plus colonialistes aux plus décolonisés, – cela le conduisant à cet étrange apologie de la protection d’une identité que plus personne ne parvient à définir, à saisir, à comprendre ni à entendre :

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L’Événement de la Vitesse du Temps

  vendredi 24 mars 2023

24 mars 2023 (17H10) – Combien de fois n’ai-je cité ces mots qui viennent de ce livre réunissant des chroniques et un essai après le 11-septembre et la guerre infâme contre l’Irak. Il est de “Philippe Grasset” (dixit PhG), les premières phrases de l’essai contenu dans le livre, fixant ce phénomène que je n’ai plus jamais cessé de constater, de mesurer, parfois affolé par son accélération...

« D'abord, il y a ceci : en même temps que nous subissions cet événement d’une force et d’une ampleur extrêmes, nous observions cet événement en train de s’accomplir et, plus encore, nous nous observions les uns les autres en train d'observer cet événement. L’histoire se fait, soudain dans un déroulement explosif et brutal, nous la regardons se faire et nous nous regardons en train de la regarder se faire. On sait également que ceux qui ont décidé et réalisé cette attaque l’ont fait parce qu’ils savaient qu’existe cet énorme phénomène d’observation des choses en train de se faire, et de nous-mêmes en train d’observer. Le monde est comme une addition de poupées russes, une duplication de la réalité en plusieurs réalités emboîtées les unes sur les autres. » (*)

Une chose simplement pour cette chronique, pour poursuivre cette chronique, – mettre une majuscule à “événement” et l’élever au rang de phénomène cosmique, unique : « ...en même temps que nous subissions [l’Événement] d’une force et d’une ampleur extrêmes », – Événement, Toi dont nous subissons toujours, aujourd’hui plus que jamais jusqu’au paroxysme, l’extrémité de Ta force et de Ton ampleur... Événement-Dieu, si vous voulez, pour parler symboliquement et se fixer notre orientation.

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Carlson, Poutine et la NSA

  mercredi 22 mars 2023

22 mars 2023 (16H35) – « C’est une histoire de tous les jours », comme disait la chanson des jours heureux. Mais le considérable Dario Moreno parlait d’amour tandis qu’avec Tucker Carlson nous sommes en plein dans le temps de la Fin des Temps. L’histoire choisie et développée ci-dessous vous raconte les tentatives infâmes de l’odieux Carlson d’interviewer l’inqualifiable Vladimir Poutine, l’héroïque défense de la liberté par la NSA qui vous pique tous vos courriels, et le courageux exemple de solidarité professionnelle et de défense de la liberté d’expression de la presseSystème pour l’un des siens qui n’est pas vraiment-Système.

L’auteur(e) s’appelle Anya Parampil, citoyenne américaine dont le père est d’origine indienne (des Indes, pas des peaux-rouges). Elle a travaillé pour RT-America, qu’elle a quittée après que les USA ait appliqué à ce réseau le traitement que ce réseau était bruyamet accusé d’appliquer. Entretemps, elle était devenue collaboratrice du site ‘the Grayzone’, excellent site dissident.

Tout cela l’avait conduit à rencontrer Carlson, à être mise au courant de son projet poutinien sans être sollicitée de le favoriser, puis à songer à intervenir lorsqu’elle avait rencontré le vice-ministre russe des affaires étrangères Riabkov, lors d’une réunion du Mouvement des non-Alignés à Caracas. Ainsi et assez involontairement, je veux dire sans préméditation ni tentative subversive, elle avait suggéré à Carlson de contacter Riabkov pour arranger cette rencontre poutinienne. A partir de là, intervention de la NSA, courriers détournés, communication interrompues, Carlson mis sur écoutes et ainsi de suite... Vous comprenez que l’interview n’a jamais eu lieu, d’autant qu’entretemps, ‘Ukrisis’ a pris ses aises depuis le 24 février 2023.

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Ontologie de la Troisième Guerre mondiale

  samedi 18 mars 2023

18 mars 2023 (17H45) – Ce qui rend très difficile une analyse impérative de la guerre en Ukraine, de l’‘Ukrisis’, de la “Troisième Guerre mondiale est déjà commencée”, etc., c’est un caractère singulièrement spécifique qui fait qu’il est absolument impossible de placer les adversaires chacun dans “leur camp”. Il n’existe aucun facteur de classement impératif classique, – idéologie, géopolitique, histoire, ethnie, etc., – à moins d’en venir aux arguments suprêmes de l’ontologie de la métaphysique, avec une représentation du Bien et du Mal, selon la position que l’on entend occuper, souvent en jouant des arguments du simulacre.

En lisant le dernier texte de Larry S Johnson, je m’aperçois comme étant présent d’une façon spectaculaire et inattendue, de ce facteur qui est présent dans mon esprit, de plus en plus précisément au cours des années, depuis au moins 2012-2013 lorsqu’il s’agit de la Russie et de Poutine. C’est le texte de Johnson du 17 mars 2023, qui décrit bien autre chose qu’une “guerre par procuration” :

« Understanding the scale and brutality and the global stakes of the war in Ukraine » (approximativement : « Comprendre l'ampleur et la brutalité, et les enjeux suprêmes de la guerre en Ukraine »)

La partie qui nous intéresse commence par un commentaire sur l’“inculpation” de Poutine pour “crimes de guerre” par la Cour Internationale  de La Haye, présenté par Johnson comme un moyen de pression sur le président chinois Xi au moment de sa rencontre avec Poutine. Cette vision extrêmement sommaire doit tout de même être mentionnée “sérieusement” ; je veux dire que les manœuvres ordonnées à la Cour sont attendues par les manipulateurs occidentaux, des communicants “de guerre” qui prennent des actions maquillées de moraline et d’humanitarisme comme des actes de guerre, – justement “comme des actes de guerre”. En aucune façon et dans aucun sens, je ne vois la moindre réserve des auteurs de cet acte, sur le fait qu’une telle manipulation réduit à néant toutes les prétentions de légalité internationale, ni d’une légitimité quelconque, le seul principe possible sur lequel Talleyrand avait appuyé son action au Congrès de Vienne et auquel il reconnaissait une formidable capacité d’autorité dans les relations internationales. 

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L’Europe de Crédit Suisse

  vendredi 17 mars 2023

17 mars 2023 (18H05) – On a fait hier, dans notre ‘F&C’ sur le “‘perfect storm’ crisique” un rappel analogique sur les circonstances de la fin de l’été 2008, lors de l’enchaînement des deux-crises, la “guerre géorgienne” (7 août 2008) et la faillite de Lehman Brothers (15 septembre 2008). Je laisse de côté l’usage des théories crisiques qui en est fait pour m’attacher aux circonstances, et comparer les situations européennes.

Sarko était président du Conseil européen depuis le 1et juillet (jusqu’au 31 décembre) et hérita donc des deux crises. Il y fut très actif dans les deux, même s’il commit la très grave erreur de laisser la crise géorgienne devenue crise de la sécurité européenne complètement de côté malgré la main tendue de Medvedev :

« Le 15 septembre 2008, la “deuxième guerre...” [Géorgie] passe à la trappe, remplacée en première ligne de la communication par le faillite de Lehman Brothers et l’explosion de Wall Street puis de la suite. La “deuxième crise” a complètement  éclipsé la “première crise”, – laquelle durera bien sûr, et même des années, – jusqu’à nous, certes ! (Sollicité par Medvedev, Sarko ratera complètement le coche.) Mais dans la perception, et dans l’appréciation de directions politiques de plus en plus affaiblies et rejetées dans une perception de l’instant, elle s’efface. »

Quoi qu’il en soit, Sarkozy se lança à fond dans la crise financière qui, bien entendu, de Wall Street affectait le monde entier. Il s’y montra extrêmement actif comme déjà dit, assumant d’autorité ses fonctions présidentialo-européennes, parfois en affrontant l’Anglais Gordon Brown, – sans dire pour mon compte, en mentionnant cela, qu’il fit bien la chose et qu’il fit ce qu’il fallait, sinon colmater la brèche sans aller au terme de la résolution du problème, et bien au contraire au bout du compte puisqu’on le voit resurgir. Il avait bien débuté, psychologiquement et opérationnellement, dans un discours qu’il fit à Nice le 25 septembre. Son discours, évidemment écrit par Henri Guaino, avait des accents rooseveltiens, du FDR de la Grande Dépression :

« The only thing we have to fear is fear itself » (5 mars 1933, inauguration du nouveau president). 

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La “crise” est “en crise”

  mercredi 15 mars 2023

15 mars 2023 (15H55) – Pour “illustrer” la crise bancaire qui s’est déclarée en plein jour aux USA, on avait choisi (moi-même y pressant) ce cas étonnant de la directrice à la “culture d’annulation” de la banque chargée temporairement de la fonction d’alerte de crise (‘Chief Risk Officer’ [CRO]) ; cela d’avril 2022 à janvier 2023 et elle continuant à préparer la Gay Pride et à écrire des articles sur les queers.

Là-dessus et pour poursuivre autant que justifier, s’impose à mes yeux ravis le fait qu’il ne s’agit pas d’un incident isolé mais bien d’une tendance générale, qui commence à faire du bruit. Paul Joseph Watson consacre un texte court mais révélateur sur cette “tendance” qui est déstructurante, – mais structurellement et non accidentellement déstructurante...

 « Après que les autorités de régulation de l'État de New York aient fermé la Signature Bank dimanche, une série de vidéos de promotion de style-Woke produites par la banque est devenue virale, les critiques notant qu'il n'est pas étonnant que Signature Bank ait fait faillite si c'est ce sur quoi elle se concentrait.

» La fondatrice de Grit Capital, Genevieve Roch-Decter, a partagé les vidéos en demandant : “Est-il surprenant que Signature Bank se soit effondrée ?”. “Leur équipe de direction a dépensé des millions de dollars pour produire des vidéos musicales et des émissions de télévision [du style-Woke] sur eux-mêmes”, a-t-elle poursuivi, ajoutant : “Essayez de ne pas rugir de fureur en regardant cela”. »

On rappelle ce passage du texte précédent sur « Der Rattenfänger von Silicon Valley », où l’on justifiait le choix de l’épisode-Woke comme un des aspects les plus intéressants, si par l’un des plus importants de cette crise de la BSV. J’insisterais à ce point sur la dernière phrase de ce passage qui souligne le mélange détonnant de domaines de caractères structurels si complètement différents.

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Le joueur de flûte devenu fou

  lundi 13 mars 2023

13 mars 2023 (20H15) – ... C’est du “Joueur de flûte de Hamelin”, selon la légende allemande dite ‘Der Rattenfänger von Hameln’ (‘L'Attrapeur de rats de Hamelin’) que je veux parler. Ce “Joueur de flûtes” sévit aussi bien en Ukraine qu’à la Maison-Blanche, que chronologiquement plus récemment à la banque déjà-fameuse, la BSV : « Der Rattenfänger von Silicon Valley »...

En effet, ce week-end a été fourni et agité, donnant une mesure de la semaine écoulée et de l’accumulation des événements. La faillite de la BSV (‘Bank of Silicon Valley’), les files d’attente des déposants de diverses banques dans le pays, venant reprendre leur argent comme rappel lugubre de la Grande Dépression à son sommet de 1932-1933. Ces images, on les connaît et moi-même je les retrouve parfois dans une de mes mémoires perdues et revenue un instant, elles sont survenues avec brutalité, pour rajouter une nouvelle dimension à ce que nous nommons sur ce site la “GrandeCrise’ (GCES), dont ‘Ukrisis’, depuis le 24 février 2022, est une formidable accélération vers la phase finale.

C’est dire que je tiens à cette ligne d’analyse qui mêle étroitement d’une part pour le temps courant les tourments du secteur bancaire aux USA, avec inflation, accélération de la pauvreté et de l’insécurité, avec les erreurs catastrophiques du gouvernement, des zombie errants, Joe Biden, tout ça,  etc. ; avec d’autre part la guerre en Ukraine et ses effets économiques, et le tourment, la tempête énorme des relations internationales qui accompagne le conflit.

Notes de PhG-Bis : « Lorsque, par exemple, un lecteur anonyme de Larry Johnson écrit : “Par exemple [justement], depuis que nous avons appris le rapprochement entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, avec la médiation de la Chine, deux grandes banques américaines se sont soudainement effondrées. Il semble que les Saoudiens le savaient à l'avance. Les vrais experts craignent un effet domino. Des millions de personnes descendent actuellement dans les rues de Paris, de Londres et d'autres villes européennes... »

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Tragédie-bouffe dans la Baltique

  vendredi 10 mars 2023

10 mars 2023 (17H45) – Je me suis longuement interrogé après les nouvelles d’avant-hier, et rencontrant sur mon chemin des articles goguenards, rigolards, complètement barjots à l’encontre de la version donnée par le couple New York ‘Times’/‘Die Zeit’ (renforcé quelques heures plus tard par le fidèle ‘Times’ de Londres et le Washington ‘Post’). Par exemple, celui de Bob Bishop, un copain de Larry Johnson invité dans les colonnes de ‘A Son of the New American Revolution’ (‘Sonar21.com’) à donner une critique en forme de caricature complète de la dernière version en date du sabotage.

Pour donner une idée encore plus significative de l’ambiance du texte, je prends un commentaire d’un lecteur de ce texte, qui donne sa propre version, à mi-chemin entre les Marx Brothers et “Monty Python”, – lecteur sous le nom discret de ‘Nobody’... C’est drôle-bouffe, jugerais-je avec satisfaction, correspondant si bien à la folie-bouffe (version-maxi de la tragédie-bouffe) des Derniers Temps, même s’il ne nous est pas précisé si l’ivrogne était un Russe saoul ou un Ukrainien bourré...

« La vérité sur le “NordStream” éclate !

» Il semble que le sabotage NordStream ait été un accident malheureux. Selon de nombreux témoignages, la nuit précédant la destruction, un groupe de copains a interpellé un ivrogne au sujet du NordStream. L'ivrogne, de plus en plus énervé par la discussion, s'est mis en grande colère et est parti en clamant qu'il allait démolir ce “foutu machin de merde”.

» Plusieurs témoins l'ont vu se diriger vers la mer. D'après les calculs officiels, on pense qu'il a nagé jusqu'au NordStream et qu’il a brisé les tuyaux à mains nues. Il l’a fait en six heures, puis a été ramené sur une plage par le courant, oubliant tout ce qu'il avait fait. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas eu d'informations pendant des mois, car l’ivrogne, cuvant son vin, était introuvable. Sans la compétence de la CIA, personne n'aurait pu résoudre le mystère du “NordStream”. »

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Pourquoi faire simple... ?

  mercredi 08 mars 2023

(Question ukrainienne posée aux débris de NordStream 2.)

Ainsi va le proverbe, que la langue anglo-américaine reprend complètement en français dans le texte : « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? » Ainsi (suite) appliquerons-nous cette recette à l’affaire scandaleuse que rien ne parvient à faire couler, du sabotage du gazoduc du fond de la Baltique, NordStream2.

La grande nouvelle qui permet de compliquer infiniment l’affaire et de passer de la thèse d’une “opération de guerre des USA contre l’Allemagne” à la thèse de “la meilleure façon de se débarrasser du fardeau qu’est devenue l’Ukraine”, se trouve dans un article fleuve-et-choc du New York ‘Times’, dont on sait qu’il ne publie rien d’essentiel sans  tenir la main de sa nounou, ou ‘baby-sitter’, que constitue sa source multidimensionnelle de la communauté de sécurité nationale et du renseignement de Washington. Cette fois donc, le NYT nous annonce qu’il se pourrait bien, – eh oui ! – que ce soit “des Ukrainiens” qui aient attenté à la bonne marche du gazoduc, et que le gouvernement ukrainien n’était peut-être pas au courant, ou bien au contraire et après tout, – eh oui ! – qu’il était peut-être au courant. En même temps, en Allemagne, des articles dans le même sens, ce qui fait comme une sorte de coordination après la visite type-James Bond de Scholz à Joe Biden.

Du coup, nous voilà dans une occurrence bien compliquée, et toute la basse-cour de la presseSystème caquète dans tous les sens en se demandant dans quel sens vont les consignes ; on court de-ci de-là, en plein affolement comme des poulets sans têtes. Faut-il aujourd’hui se préparer à haïr ce que nous avons hier tant adoré ? Vaste programme pour tant de cœurs brisés.

Joe Lauria, rédacteur-en-chef de ‘ConsortiumNews’, consacre donc un article à l’article du NYT (plus ceux des Allemands) en vaticinant autour de l’idée que le gouvernement des États-Unis en a peut-être assez de soutenir, d’armer à grands frais et d’habiller de vastes simulacres l’Ukraine héroïque et combattante. Il y ajoute en complément quelques mots sur l’affaire de Bakhmout, où les Ukrainiens se sont faits encercler au prix de pertes affreuses, ce qui a l’heur de déplaire au Pentagone.

La Chine a-t-elle pris la mouche ?

  mardi 07 mars 2023

7 mars 2023 (19H55) – Soudain, la Chine parle ferme. Il s’agit de deux interventions coup sur coup, dont une de Xi, tout à fait inédite dans le fond même la forme reste conforme à la tradition chinoise. Deux jours auparavant, Fiodor Loukianov, rédacteur-en-chef de ‘Global Times’, avait publié une longue analyse sur la situation chinoise dans RT.com. Le titre dit tout, et il annonce les discours du lendemain :

« La Chine assume enfin son rôle de superpuissance. Cela va changer le monde.

» La sphère internationale s'aligne sur deux blocs, l'un dirigé par les États-Unis et leurs alliés, l'autre par Pékin et Moscou. »

Les discours du lendemain ? Une soudaine fermeté, un parler franc et rude, à propos du principal centre de crise dans le temps actuel, le centre opérationnel d’‘Ukrisis

• Le ministre des affaires étrangères Qin Gang lance un cri d’alarme à propos de la situation en Ukraine. Il pense qu’il faut absolument se décider à négocier pour mettre en place une situation de paix. L’heure actuelle est  « calme, à la raison et au dialogue », et cela aussi vite qu’il est possible de faire. Est-il possible de faire ? Si on ne le fait pas, pense le ministre, la situation va échapper à tout contrôle.

(Suite)