Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

“Révolution” ou “Guerre Civile” ?

  samedi 10 août 2019

10 août 2019 – On a vu hier notre analyse selon laquelle la question de la possession d’armes à feu (armes en vente libre) aux USA est passée du domaine “moral” et “progressiste-sociétal” au domaine clairement politique, lié à l’actuelle tension entre la droite et la gauche, les progressistes-sociétaux et les conservateurs, etc., notamment dans la perspective de la possibilité d’une “guerre civile”. La chose est résumée par cette phrase « Ainsi et comme on l’a vu, la question de la vente libre ou non des armes à feu devient-elle une question d’armements de ceux qui vont affronter la guerre civile, ou bien la déclencher, ou bien se défendre contre elle, etc. », avec l’apport du commentaire d’un lecteur sur le Forum du texte.

Là-dessus, je m’arrête à un texte très court publié par un collaborateur du colonel Lang, Robert Willmann, sur Sic Semper Tyrannis le 8 août. Willmann signale un texte extrêmement érudit, de la revue juridique de la Law School de Charleston (édition de l’hiver 2012), sur les événements qui conduisirent directement, à partir d’une situation politique de grande tension où l’on trouve les causes fondamentales du conflit, à ce que nous appelons la “Guerre d’Indépendance” des USA.

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Joker-USA(-2020)

  lundi 05 août 2019

5 août 2019 – Depuis 2008, semble-t-il, à chaque élection présidentielle aux États-Unis, surgit un accident inattendu, une sorte de Joker, un candidat qui n’a aucune chance qui, soudain, semble avoir une chance. En 2008, on crut quelques semaines qu’Obama était ce Joker avant qu’on ne découvre qu’il s’agissait d’une carte-maîtresse et consentante de l’aile gauche du Parti Unique. Le véritable Joker, cette année-là, ne le fut pas trop longtemps. Il fallut attendre 2012 pour vraiment croire, sinon pendant quelques mois disons pendant quelques semaines, que Ron Paul, l’indomptable vieux sage, était un véritable Joker. Puis le vieux sage fut, après une belle résistance, gobé par l’aile droite du Parti Unique.

En 2016, le Joker fut... Vous savez bien qui, et plus encore qu’il fut élu. Trump ne peut pas être le Joker 2020, il a déjà servi. Ainsi sommes-nous d’ores et déjà à la recherche du Joker 2020. Il se pourrait que l’on puisse s’arrêter un peu plus sérieusement à l’hypothèse que Tulsi Gabbard soit ce Joker. Elle ne cesse d’enchaîner plusieurs dynamiques qui lui donnent une position importante dans le système de la communication : 

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Epstein, serial-illusionist

  jeudi 01 août 2019

1er août 2019 – On aurait pu croire qu’on le qualifierait de serial-raper, à l’image des serial-killer, parce qu’ainsi on aurait eu l’impression de rester, disons dans le même domaine, la même spécialisation, et qu’ainsi l’on aurait conservé une certaine cohérence même si c’est celle du Malin comme dirait tel moine qui aurait fait vœu de silence et de solitude, sans crainte de l’acédie, devant l’étrangeté de la turpitude du monde de notre “étrange époque”. Mais non, le fameux quotidien de référence a d’autres projets, d’autres révélations.

Le New York Times, qui ne craint pas les aspects les plus croustillants et lunatiques dans cette affaire pleine de simulacres, choisit, pour qualifier Epstein, le terme de serial-illusionist. (C'est assez classe, non ?) Cette idée conduit la longue analyse-NYT du 31 juillet 2019 où l’on est informé des projets d’Epstein, de transgénisme, de transexualisme, de transfécondationnisme, de transcongélationnisme (j’aurais pu écrire cryogénisation, mais c’est un peu trop simple pour lui, et pas assez pour moi) ; ce dernier domaine est détaillé pour nous confirmer qu’il s’agit essentiellement de la congélation de sa tête et de son pénis (transpénisme ? transérectionnisme ?) qu’il importait de conserver, selon les projets à long terme d’Epstein, pour cette démarche toute entière consacrée au culte du transhumanisme sous toutes ses formes possibles. (Des amis, nous précise le NYT, auraient précieusement recueilli ces confidences lors d’élégants dîners que donnait le serial-illusionist.)

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“Sous le soleil-mort exactement”

  mercredi 31 juillet 2019

Le vénérable sage des paléoconservateurs qui a acquis une influence considérable de “conscience du conservatisme”, Patrick Buchanan, donnait le titre suivant à son commentaire du 23 juillet : « Une nation du “Nous contre Eux” »... 

« L'Amérique, disent-ils, sera si inaltérablement changée dans quelques années que votre espèce n’exercera plus jamais le pouvoir politique, et votre Amérique disparaîtra dans une Amérique différente où ‘The-Squad’ et les gauchistes de même opinion établiront le programme.
» Les ‘Deplorables’, qui se comptent par dizaines de millions, accepteront-ils un avenir où eux, leurs enfants et les enfants de leurs enfants seront soumis à la domination permanente de personnes qui les détestent visiblement et les considèrent comme racistes, sexistes et fascistes ?
» L'Amérique de la classe moyenne de l’origine s’enfoncera-t-elle doucement dans cette profonde nuit ? »

Le pays-continent baptisé “Nouveau-Monde” qui nous a donné l’hypercapitalisme globalisé, lequel nous a donnés l’expansion infinie des bénéfices par l’ouverture sans fin et sans bornes des frontières des nations aux migrations à très bas-salaires, est entré dans la phase ultime de la polarisation qui est l’insurrection notamment à cause de ce qui est perçu, symboliquement encore plus qu’opérationnellement, comme l’immigration sans contrôle porteuse de quelque chose qui ressemblerait à une sorte de ‘Grand Remplacement’-Made-In-USA. (Je parle de ‘Grand remplacement’ au sens symbolique et à l’effet symbolique de l’expression, pas au sens statistique qui est la seule voie de la perception des technocrates.) Cette “étrange époque” accouche un monde devenu fou où l’épicentre de l’explosion par concentration du potentiel explosif de cette folie se trouve exactement où apparurent, comme autant de plantes vénéneuses parées du charme des nouveautés exotiques, les germes de cette folie.

Éloge de la dérision contre le Système

  lundi 29 juillet 2019

29 juillet 2019 – Il est vrai que l’écologie, “le climat”, toutes ces sortes de choses, ont une côte grandiose en ce moment. Les machines à pub, les “éléments de langage”, les grandes âmes progressistes, les milliardaires censeurs et postmodernes, les gardiens du temple du politiquement correct, tous s’ébattent dans l’extase écologique. “Il faut sauver le monde !” leur dit l’entraînante Greta Thunberg, à la dégaine incroyablement proffe d’un institut luthéro-catholique pour jeunes filles de la haute société ; “Nous sauverons le monde !” répondent-ils en chœur et d’une seule voix.

Face à ce nouveau “6-Juin-44 postmoderne”, – “sauver le monde”, What else !– nombre de guerriers antiSystème réagissent comme le spasme de Pavlov, par un déchaînement anti-complotiste puisque la crise climatique interprétée en mode-Système est nécessairement le dernier complot à la mode. L’affrontement inévitable, et manufacturé pour ne pas être évité, est sanglant et sans espoir de résolution. Il est fait plutôt pour boucler chacun à double tour dans ses convictions, – et dans ce cas, pour conforter les zombieSystème dans leurs positions. C’est une bataille de communications à verrous fermés. Le seul qui s’en sort indemne est le Système, et jusqu’au paradoxe : dans leur opposition farouche au politiquement correct (Système) qui décrète la crise du climat, les antiSystème en viennent à assurer qu’il n’y a pas de crise du climat, et par conséquent qu’en l’occurrence le Système est blanc comme neige, – signe décisif de l’absence de réchauffement climatique.

C’est un labyrinthe terminé par une impasse.

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Anatomie d’un(e) OVNI

  samedi 27 juillet 2019

27 juillet 2019 – D’abord, il faut savoir que RT.com a ouvert une rubrique spéciale sur son site, Tulsi Gabbard News, où il rassemble toutes les nouvelles qu’il (RT.com) a publié sur la candidate aux primaires présidentielles Tulsi Gabbard. “On vous l’avait bien dit” diront ceux qui ne cessent de nous dire que Gabbard est un missile hypersonique actionnée directement de sa datchapar le président Poutine, sur les conseils de l’Ingénieur des Âmes, le glorieux camarade-Staline qui s’y connaissait si bien en “idiots utiles”.

... Ou bien serait-ce que les journalistes de RT-com font bien leur travail ? (Quel est l’“idiot utile” qui m’a soufflé cette question ?)

On va finir par croire (bis) que j’en pince pour la Gabbard. Intellectuellement, ce n’est pas faux : comment une jeune femme comme elle peut-elle avoir les tripes de poursuivre comme elle le fait face à la fureur du système de la communication, là où tant d’individus bénéficiant de la gloire des sunlights et des interviews complaisants capitulent fort rapidement pour prendre la route des “éléments de langage” du Système ?  Arriver à faire écrire au New York Times qu’elle fait moins de 1% dans ses propres sondages-NYT pour les primaires démocrates et, la ligne suivante, que sa candidature est « historique », effectivement il faut en avoir...

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Mister Mueller Goes to Congress

  jeudi 25 juillet 2019

25 juillet 2019 – Ca devait faire pschitt, ça a fait “pouet-pouet”…Soyons plus rigoureux et disons-le, et je le dis : cela devait être explosif et ce fut un pétard mouillé qui ne nous a même pas rafraîchis, nous autres, par ces temps de canicule infâme et écrasante. Toutes les images sont bonnes pour décrire l’incroyable fiasco que fut l’audition du procureur spécial Mueller, hier, au Congrès des États-Unis où piaffaient les démocrates. ZeroHedge.com, qui décrit le désastre, va même chercher comme référence de son jugement l’anarcho-gauchiste Michael Moore, pourfendeur du capitalisme et des fascistes associés, qui ne prend pas de gants pour asticoter ses amis démocrates qui mettaient tous leurs espoirs dans Mueller, pour avoir la peau de Trump :

« Nous ne vous demandons pas de nous croire sur parole. Il suffit de lire le cinéaste Michael Moore, qui rend compte parfaitement de la sombre humeur des démocrates lors de la prestation de Mueller, mercredi :
» “Vieil homme frêle, incapable de se souvenir de choses évidentes, trébuchant, refusant de répondre aux questions essentielles… Je l'ai dit en 2017 et Mueller l'a confirmé aujourd'hui”, a tweeté Moore, ajoutant : “Vous tous, experts, modérés et démocrates boiteux, qui avez dit au public de faire confiance à l'estimé Robert Mueller, – fermez-là désormais.” »

Tout content Trump, qui tweete-en-masse comme on l’imagine, notamment un segment du présentateur Sean Hannity, sur FoxNews, nous entretenant sur le thème « La chasse aux sorcières est finie ! ». Il est vrai, d’après une quasi-unanimité rarement atteinte ces dernières années à “D.C.-la-folle”, que le Procureur Spécial s’est montré absolument, comment dire, –déplorable, comme dirait Hillary. Moi qui n’ai rien vu de son témoignage sinon un coup d’œil ici ou là, je peux le confirmer : la plus grande affaire d’influence et d’ingérence du XXIème siècle, le terrible Russiagate, fut donc confié à un médiocre bureaucrate, péquenot des dossiers laborieux, incapable de se rappeler des points essentiels de son rapport, etc., etc.

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Post-Scriptum sur “la garde prétorienne” d’Erdogan

  mercredi 24 juillet 2019

24 juillet 2019 – J’enchaîne sur une précédente page de ce Journal-dde.crisispour montrer l’extrême relativité des informations dans cette “étrange époque” où, notamment, la réalité est désintégrée ;  l’extrême subjectivité de la communication qui conduit à considérer et à apprécier ces “informations” (guillemets de prudence) ; l’extrême nécessité d’une raison maîtrisée, souvent avec l’outil de l’intuition, pour proposer un verdict final et avancer l’hypothèse de la vérité-de-situation... Il s’agit du texte « Le S-400, garde prétorienne d’Erdogan », publié il y a dix jours, le 14 juillet 2019.

J’ai un peu hésité à faire ce Post-Scriptum, dont je connais les éléments depuis trois jours, – et puis non, finalement, allons-y ! Il y a une leçon, et même plusieurs, à tirer, justement sur le plan de la communication en général, et sur celui du positionnement des antiSystème selon circonstances, perception et interprétation... On se rappelle le sujet du texte référencé, qui est l’interprétation selon laquelle une des causes de l’insistance d’Erdogan pour acheter des S-400 est de disposer d’une défense aérienne autonome contre sa propre force aérienne, laquelle est depuis toujours totalement infiltrée par les USA (l’USAF & le reste) ; laquelle fut la force principale lançant le coup d’État contre le président turc il y a trois ans.

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Leur fascination les fascine

  samedi 20 juillet 2019

Je ne parviens pas à me défaire de cette stupéfaction sans fin devant la grande majorité du système de la communication en Europe, – presseSystème évidemment en tête, et comment ! –, ignorant à ce point l’importance des événements en cours aux USA, à Washington D.C, à “D.C.-la-folle”, – comme il vous plaira. On dira que je me répète, et le site idem, car il y a eu beaucoup déjà là-dessus, mais les choses avancent et il s’agit de les suivre, de les mesurer, de les peser.

On a eu des échos, ces derniers jours, de l’affrontement désormais frontal, furieux, absolument déchaîné, entre Trump-tweets et les quatre jeunes « femmes de couleur nouvellement élues » qui se nomment The-Squad, les quatre Représentantes (députée) démocrates élues pour la première fois, les “Quatre cavalières de l’Apocalypse” selon le président-tweet. Ce qui est absolument remarquable, je trouve, c’est le déséquilibre apparent des choses ; à mesure que se précisent les conditions de l’affrontement, c’est le nombre réduit des acteurs par rapport aux conséquences possibles et même probables, et c’est la disproportion apparente par rapport aux fonctions exercées.

Je me souviens avoir écrit ceci, le 26 février 2019, alors que la crise qui laissait voir ses prémisses le 7 janvier 2019 commençait à prendre ses aises, et ceci contenant par rapport à ce que l’on voit aujourd’hui une lourde erreur, laquelle se comprend parce que la scène décrite est vraiment trop extraordinaire et hors des standards pour l’avoir vue venir : 

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Gabbard & Twitter : qui est le traître de qui ?

  mercredi 17 juillet 2019

17 juillet 2019 – Les uns ne manqueront pas de s’exclamer qu’“ils l’avaient bien dit”, que Gabbard est un falseflag en vérité complètement acquise et manipulée par le Système, par l’intermédiaire de ses accointances secrètes. Les autres, ceux d’en face hurlent à la mort et à la trahison commise par l’un des grands des GAFA, Jack Dorsey, le grand chef de Twitter, qui soutient une candidate “amie d’Assad” et “soutenue par les Russes et Poutine”... Pour tout dire, pour moi un moment d’une joie intense devant le spectacle du désordre-Système et des enfermements antiSystème.

Mais bon, j’en viens aux faits, qui sont  justement détaillés par Danielle Ryan, de RT, à partir du fait bien inattendu pour beaucoup d’un soutien financier conséquent de Dorsey à la campagne présidentielle de Gabbard.

« Dorsey a donné le don maximum de 5 600 $ à la campagne de Gabbard un jour après sa prestation lors de la première présentation publique des candidats démocrates aux présidentielles, selon les rapports de la Commission électorale fédérale (FEC), dont BuzzFeed a fait état.
» De tous les candidats démocrates à l'investiture de 2020, la congressiste hawaïenne a été la cible favorite des journalistes américains, qui l’accusent d’être “pro-Russie”[et soutenue par les Russes]en raison de sa position anti-interventionniste en politique étrangère. Elle a également été régulièrement prise pour cible pour avoir rencontré le président syrien Bachar Assad lors d'un voyage en 2017 dans ce pays déchiré par la guerre, les médias l’identifiant aussitôt comme “une apologiste d’Asssad”. [...]
» Inutile de dire que la propre machine conspirationniste de Dorsey, – aussi connue sous le nom de Twitter, – s'est emballée, les gens l'accusant d'être un apologiste d’Assad russe qui roule au rythme des bruits de botte russes... » 

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Epstein et la décadence de l'Empire

  lundi 15 juillet 2019

Qui se souvient de l’“affaire Dutroux” qui, en 1996, avait failli faire littéralement exploser le royaume de Belgique ? Moi, je m’en souviens épisodiquement, sinon fortement par instant, cette sensation effectivement de la potentialité de l’explosion, de la possibilité de tout... Jeffrey Epstein est-il le “Dutroux-globalisé”, est-il au XXIème siècle commençant ce que Dutroux fut au XXème finissant ?

Rien à faire, depuis presque cinq-six jours, je n’arrive pas à me faire une religion sur la façon d’aborder cette affaire, et autant de difficultés par conséquent à prendre la plume pour aller au-delà de ce qui lui vient trop facilement dans l’encrier et qu’on retrouve un peu partout dans le système de la communication... Juste quelques paragraphes le 9 juillet 2019, on s’en rappelle, quelques images d’atmosphère :

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Le S-400, garde prétorienne d’Erdogan

  dimanche 14 juillet 2019

14 juillet 2019 – “Quelle serait la véritable motivation d’Erdogan pour acquérir des S-400 russes ?”, interroge fort à propos Spoutnik-français en présentant une interview de Mark Sleboda ; et je dirais plus volontiers : “quelle est la véritable motivation d’Erdogan, qui lui a donné assez de force pour résister aux pressions US, épouvantables et écrasantes depuis 2015-2016”, –et puis enfin, je dirais encore plus volontiers, “depuis août 2016, un mois après juillet 2016”... 

(La source est des plus acceptables pour mon compte... Sleboda a fait l’objet en mai 2018 d’une colonne du Guardian l’accusant d’être un propagandiste pro-Kremlin, ce qui serait un bon signe, presqu’une décoration Pour le Mérite de la loyauté journalistiquepar simple logique négative puisque l’accusateur est comme d’habitude embourbé dans son habituel simulacre, et ainsi ne trouve-t-on guère de source plus faussaire que le Guardian dans ce domaine. Il ne fait aucun doute que Sleboda, un expert très international [né aux USA, d’origine russe, aujourd’hui habitant Moscou, un proche de Douguine], est plutôt du côté de Poutine que du côté des FEMEN et des Pussy Riot ; de ce fait plus instruit, mieux informé, d’un intérêt infiniment plus élevé et d’un professionnalisme à mesure, plus fin et nuancé même quand il plaide sa cause et défend effectivement la politique russe. On peut donc bien mieux entendre ce qu’il nous dit, faire éventuellement le tri si nécessaire, et en apprendre là-dessus ; c’est ma préférence, plutôt que de supporter le fardeau des geignements affectivistes et les proclamations terroristes de la moraline hystérique des milieux sociétaux-progressistes-modernistes.)

Sleboda a une thèse sur les S-400 livrés à Erdogan. Parlant donc à Spoutnik, il dit à l’intention des braves et inquiets experts américanistes et technologistes du Pentagone qui tremblent pour leurs magnifiques F-35 : “Ne craignez rien”... (Nous ajouterions à l’intention des Turcs, car vous connaissez notre affaire-JSF : “Et vous, Turcs, ne regrettez rien, et surtout pas, surtout pas le F-35”.) 

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T.C.-77 : La Crise d’Effondrement-bouffe

  mardi 09 juillet 2019

9 juillet 2019 – Lors de sa conférence de presse en fin de G20 à Osaka, Poutine répondit à une question sur son interview donné au Financial Times (FT), au cours duquel il constatait sur un ton assez “badin” que l’hyperlibéralisme était “obsolète”. Il admit que la chose (l’interview) avait été discutée comme s’il s’agissait d’une très importante matière avec plusieurs de ses interlocuteurs lors des rencontres bilatérales en marge du G20, avec présidents, premiers ministres divers, etc., du bloc-BAO pour le cas, et que cela fut pour lui une complète surprise : « Cela a été une complète surprise pour moi qu’une interview où j’ai dit ce qui me semble être un constat de routine...[...] ait pu soulever tant d’intérêt... »

Là-dessus, sans sollicitation du journaliste qui l’interrogeait, il enchaîna de lui-même sur la question des mœurs, notamment liées à la question du sexe (ou disons du “genre” pour bien se conduire), bien plus que sur les problèmes économiques et politiques liés à cet “ultralibéralisme” ;

« Le chef d'État a évoqué, une nouvelle fois, ce qu'il considère être les limites de l’“idée libérale”, en prenant pour exemple des thématiques précises : “Comment peut-on s’imaginer que, dans certains pays européens, dans les écoles on dise aux parents : ‘Les filles ne devraient pas porter de jupes à l'école’. [...] ‘Pour des raisons de sécurité’.[...]  Pourquoi cela devrait-il être ainsi ?[...] A mon avis, on va trop loin avec cette idée disons ‘libérale’ qui commence à ‘se dévorer’ elle-même.. [...] J’ai dit dans cet interview : on a inventé cinq ou six genres. Je ne comprends même pas ce que cela veut dire”[...] “Il faut respecter tout le monde, c’est vrai, mais on ne peut pas imposer sa position par la force. Ces derniers temps, les partisans de la soi-disant idée libérale l’imposent, ils insistent sur la nécessité d’une certaine éducation sexuelle à l’école. Les parents s’y opposent, et ils sont presque mis en prison pour ça” ».

Puis Poutine quitta son pupitre, repoussant l’avalanche de question d’un geste de la main par-dessus l’épaule qu’on traduira audacieusement et directement par un “Bullshit ! Y en a marre...” extrêmement polyglotte. Quoi qu’il en soit de ma traduction également audacieuse, il reste qu’il est remarquable et significatif que le président russe, à partir d’une question sur l’idéologie écrasante de l’hyperlibéralisme, concrétise son propos en s’étendant sur les questions des mœurs postmodernisés, essentiellement à connotation du labyrinthe sexe-genre qui marque notre époque très-étrange.

La Grande Crise d’Effondrement du système a aujourd’hui une connotation nettement liée aux mœurs de type “diversité” et au sexe du type “genre” pris dans leur sens le plus confusément égalitaire, sorte par exemple de sexe rock’n’roll si vous voulez. La politique, aujourd’hui, et même des questions essentielles de politique, se trouvent là, au cœur de notre Grande Crise, et ainsi soit-il de notre civilisation, ou contre-civilisation.

D’où l’émoi extraordinaire autour de l’arrestation, le 6 juillet à New-York, du milliardaire Jeffrey Epstein. Sa principale occupation semble être d’organiser, déplacement aérien privé à l’appui, d’immenses partouzes globalisées avec des mineures sur une mignonne petite île des Caraïbes qui lui appartient, – “paradis sexuel” comme il y a des paradis fiscaux dans la zone, – pour lui-même et quelques-uns de ses riches et influents amis. C’est sa spécialité, la pédophilie de luxe, pour laquelle il a déjà été condamné en 2008 à 18 mois de prison alors qu’il méritait au moins 20 ans, essentiellement avec de jeunes mineures rabattues par quelques spécialistes de son entourage, grassement payés pour cette rude tâche.

(Détail passionnant : le procureur avec lequel il parvint à ce marché si scandaleusement avantageux, – on parle de la peine de prison, qui plus est dans une prison confortable, – est aujourd’hui ministre des transports de Trump.)

ZeroHedge.com, qui se précipite sur le cas qui passionne “D.C.-la-folle”, ressort l’affaire du soi-disant “carnet noir” d’Epstein, détaillée en 2015 par Gawker.com, où l’on trouve cités divers noms (une cinquantaine) et dates de déplacement qu’on pourrait, selon la tournure de l’esprit qu’on a et les notes d’appréciation qu’on trouve, associer dans des rôles différents aux entreprises courantes de Epstein ; il s’agit de gens du show-business, d’hommes politiques, de copains-milliardaires, etc. : notamment Ted Kennedy, David Koch, Ralph Fiennes, Alec Baldwin, Courtney Love, Barbara Walters, Ehud Barak, Tony Blair, le prince Andrew, Peter Soros (neveu de George), – « And of course, poursuit l’article, Bill Clinton and Donald Trump ». Les Clinton, surtout, sont réputés pour leurs liens avec Epstein.

Le roi des “complotistes”, Alex Jones, se fait un délice sur Infowars.com de ressortir ses archives, lui qui a suivi Epstein depuis des années et en a fait, durant la campagne présidentielle de 2015-2016, un des arguments de son accusation concernant la dépravation satanique des élites progressistes et démocrates. La chose avait fait partie effectivement de la fiesta des rumeurs de USA-2016, notamment autour de Hillary Clinton et de ses supposées tendances sataniques, comme cela état rapporté le 6 novembre 2016 : 

« Drôle d’atmosphère, agrémentée de  détails déplorables  (The Deplorable, selon Hillary) sur les déplacements de Bill (une vingtaine) et même d’Hillary (six) vers une sorte de Sex Island (Orgy Island ou Sex Slaves Island, selon d’autres sources) fournie en mineures de bas âge et tenue par un pédophile notoire  et confirmé puisque déjà condamné pour ce délit, Jeffrey Epstein ; la petite île faisant partie semble-t-il, – cela ne s’invente pas quoique restant à confirmer, – des Virgin Islands, ou Îles Vierges... »

... Tout cela retrouvant par ce biais des rapports avec USA-2016 un aspect politique que cette situation n’a d’ailleurs jamais perdu, et plus encore lorsqu’on sait qu’une offensive dévastatrice pourrait avoir lieu contre le DeepState, notamment le FBI et la CIA, – et le Russiagate pourrait alors se transformer en DeepStateGate exulte ZeroHedge.com. C’est Ray McGovern, dissident de la CIA et auteur confirmé, qui détaille la chose dans ConsortiumNewsdans ses possibilités explosives : « Le DeepState gagne presque toujours. Mais si le procureur général Barr obtient l’appui de Trump pour s’en prendre à des enquêteurs [de la CIA et du FBI sur le Russiagate contre Trump], c'est l’enfer qui risque de se déchaîner [contre le DeepState], car les preuves contre ceux qui ont pris de sérieuses libertés avec la loi pourraient bien leur éclater à la figure.... » Si un tel DeepStateGate avait effectivement lieu, il ne fait aucun doute que le scandale sexuel “de genre” Epstein y aurait sa place, d’une façon ou l’autre.

Peut-on ranger dans la même catégorie l’affaire sans précédent de l’amiral William Moran, choisi en avril par Trump pour devenir CNO (Chief of Naval Operations, chef d’état-major de la Marine), confirmé par le Sénat en mai, et qui décide brusquement de démissionner, de partir à la retraite et de laisser l’US Navy dans l’improvisation de trouver un autre amiral pour cette prestigieuse fonction stratégique ? C’est un événement sans précédent dans l’histoire militaire des forces armées US, pour un chef d’état-major nommé et confirmé ; la démission de Moran est la conséquence d’une pression irrésistible du ministre de la Marine Richard Spencer, qui vient d’être mis au courant d’une implication indirecte de Moran dans des occurrences embarrassantes, par le fait et le biais d’un de ses collaborateurs compromis dans des affaires de polissonneries, sans doute “de genre”, sans doute de type orgies homosexuelles, etc.

On comprend alors que, dans cette époque si étrange, on juge impérativement et stratégiquement que ce choix d’un collaborateur au comportement social et hiérarchique douteux aurait certainement compromis la capacité de l’amiral Moran à ordonner et à suivre le déplacement de ses porte-avions. (Ou bien, est-ce dire n’importe quoi ?) Et l’on comprend aussi bien que sa démission brutale et sans précédent accroit vertigineusement la crise à la fois du vide et du désordre du Pentagone, marqué précédemment par la démission du faisant fonction de secrétaire à la défense Shanahan il y a un mois, avec remplacement par un nouveau “faisant fonction”, Mark Esper.

« Drôle d’atmosphère », tout cela, qui est poursuivie et renforcée, en basculant dans une autre dimension de la Grande Crise des sexes et des genres, autant que de la diversité qui l’accompagne, tout cela qui paraît être l’essence de cette époque étrange, celle qu’évoquait avec accablement Poutine : l’affaire de la victoire de l’équipe des USA dans la Coupe du monde du football féminin. La grande vedette de l’équipe, Megan Rapinoe, « homosexuelle affichée depuis 2012, défend les droits de la communauté LGBT et a récemment affirmé: “vous ne pouvez pas gagner sans les gays dans votre équipe”. » Qui plus est et pour renforcer son dossier, Rapinoe est si complètement antitrumpiste qu’elle ne répondra certainement pas à la “fucking invitation” à la Maison-Blanche adressée par Trump à l’équipe de football ... « Drôle d’atmosphère » et étrange époque, car tout cela, de Epstein à Rapinoe, est fondamentalement politique, peut-être bien plus que la tension entre les USA et l’Iran qui ne cesse de s’afficher comme un vrai simulacre.

Et l’on ne s’arrête pas là ! Car si elle est certes vertueuse puisque femme et LGTBQ, Rapinoe, elle est aussi blanche, ce qui est nettement, nettement moins glorieux sinon “frankly suspicious”. D’où l’article du Monde de Stephanie Le Bars (femme certes, mais black je ne sais pas) qui se scandalise d’une équipe première US très-trop majoritairement blanche (« Coupe du monde féminine : les États-Unis en manque de diversité. Alors qu’elle rencontre les Pays-Bas en finale dimanche, la sélection américaine, symbole de la défense de minorités, est majoritairement composée de joueuses blanches. ») Cela suscite un autre article, à la fois profondément accablé et ironiquement furieux, du commentateur de Figaro-Vox Gilles William Goldnadel (certes juif, mais Français et blanc...). Goldnadel termine par cette conclusion ironique et désabusée, qui mesure bien la catastrophe intellectuelle qui embrase la civilisation régnante, contre-civilisation et civilisation de la néantisation de l’esprit :

« De même, mon imagination est impuissante à décrire la réaction du journal du soir, si un beau matin, me prenait l’idée de considérer qu’il y a trop de noirs dans l’équipe de basket-ball olympique américaine. Ou que j’en vins à m’étonner de la sous-représentation des blancs parmi les sprinteurs.
» Mon compte serait bon. Autrement dit mauvais.
» On voit bien où je veux en venir: l’antiracisme devenu fou incarne une schizophrénie chromatique de la pensée : vous trouvez qu’il y a trop de blancs de peau, votre esprit est blanc comme neige. Vous considérez qu’il y a trop de noirs, votre âme l’est tout autant.
» Jusqu’à quel sous-sol de l’obsession racialiste et de l’anti-occidentalisme bêtifiant certains vont-ils descendre ? »

En effet et contrairement à ce que la raison qui échappe à la subversion, extrêmement rare dans ces temps étranges j’en conviens, vous inviterait à croire, tout cela n’est nullement accessoire mais au contraire profondément politique, et l’essence même (quoique frelatée à très faible octane) de la Grande Crise en cours, la Crise de l’Effondrement devenue bouffe. C’est bien sur ce point que se dresse la plus grande difficulté pour l’esprit de peser et de mesurer les évènements les uns par rapport aux autres, et l’importance de leur poids et de leur rôle dans cette même Grande crise d’Effondrement du Système.

Comment accepter que la mesure de la destruction du monde, et de l’éventuelle rédemption qui pourrait naître, si “les forces de l’esprit” auxquelles croyait Mitterrand, ou les forces d’au-dessus de l’esprit qu’elles inspirent voudraient bien à nouveau nous inspirer, passent d’abord par ce sas de la folie des psychologies déclenchant une explosion des mœurs à destination, à consommation et à connotation toutes liées à l’explosion sociétale (sexe-genre, racialisation de tout, etc.), dont le but est l’uniformisation-totale et entropique de l’être réduit à ses caractéristiques les plus sommaires et éventuellement les plus pervers, et à la bassesse, à la primitivité de la pensée réduite au slogan de l’idiot et à l’anathème du fou ?... Comment accepter cela ? Au contraire, comment ne pas l’accepter puisque cela est et s’impose absolument, et qu’il faut en passer par là ? 

Cette Grande Crise d’Effondrement, en quelques années, a été investie pour une très grande part, peut-être pour sa plus grande part, par cet extraordinaire désordre des mœurs concentrés sur l’aspect du sexe-genre et de ses compléments d’uniformisation égalitaire rejetant tout ce qui a précédé, comme dans une volonté de génocide du passé et de transmutation invertie et subversive de la grande mémoire métahistorique. C’est, du point de vue de l’“Idée” et de l’opérationnalisation de l’“Idée”, une complète inversion, une sorte de Révolution par le plus bas de l’être, transformé comme on s’imagine transcender le monde en domaine d’exception et presque métaphysique d’un esprit qu’on aurait logé dans le confort de nos phantasmes les plus vils et les plus fous, et de nos conceptions les plus barbares... Il s’agit d’une barbarie pire que celle qu’on a coutume de désigner, il s’agit de cette barbarie de la postmodernité, une barbarie-bouffe et rock’n’roll ; il s’agit, considéré plus gravement, de la Barbarie intérieure dont parlait Jean-François Mattei, arrivée à son terme catastrophique et entropique.  

Eh bien certes, il faut en passer par là...

Le dissident et son dilemme

  lundi 08 juillet 2019

8 juillet 2019 – La chronique de Patrick Buchanan du 5 juillet 2019 est révélatrice des contradictions terribles où le Système à l’agonie plonge nombre de personnesengagées le plus souvent selon les axes de la dissidence à tournure antiSystème. Dans cet article, Buchanan en vient à se tourner vers le criminel larbin du Système qu’est le New York Times et la propagande-simulacre qu’il célèbre (celle du NYT lui-même, et celle de Trump selon l’orientation du vent avec les mandarins républicain) pour pouvoir célébrer, lui-même Buchanan, ce qu’il nomme le “patriotisme de Trump”. En l’occurrence, ce “patriotisme” de Trump que décrit Buchanan est défini selon le commentateur par la première partie du discours du président, lors de la cérémonie du Fourth-of-July, comme extrêmement vertueux. Buchanan ne voit-il pas que ce ne fut qu’une orgie absolument caricaturale à force d’emphase bombastique de militarisme de type déterministe-narrativiste célébrant indirectement, sinon directement, ce que ce même Buchanan et la droite paléoconservatrice, libertarienne et populiste, ont toujours haï : l’interventionnisme, les guerres-neocons extérieure et toute cette agitation belliciste, mortifère et entropique depuis 9/11 ?

Lisez un extrait de la prose enthousiaste et lyrique de Buchanan devant le spectacle de la célébration du 4 juillet, spectacle monté de toutes pièces, grand show de téléréalité recouvrant le désarroi et le vide d’un Empire en processus désordonné et précipitamment fardé d’effondrement, succès populaire indéniable d’une population désespérée et ne sachant plus à quel simulacre de saint se vouer, et se raccrochant au dernier truc du saltimbanque de la Maison-Blanche pour pouvoir “y croire” encore. Le désespoir ainsi étalé sans que ceux qui en sont porteurs en soient conscients est pathétique et profondément débilitant. Le jugement de l’honnête homme oscille entre “ah, les imbéciles” et “oh, les pauvres gens”...

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A l’ombre du CNR

  samedi 06 juillet 2019

« Ce n’est pas un sprint, c’est une course de fond », résume Jacques Sapir pour commentaire du démarrage de la campagne pour obtenir les 4,7 millions de signatures de “soutien” permettant de faire avancer, peut-être décisivement mais pas nécessairement, le projet de Référendum d’Initiative Partagée sur la privatisation d’ADP (Aéroports De Paris), dit “Référendum ADP”. Cette campagne a été ouverte le 13 juin pour durer 9 mois, justifiant l’image sportive offerte par Sapir.

Je vous recommande l’émission du 1erjuillet de Sapir et de Clément Ollivier, une vidéo de 47 minutes sur Spoutnik-français, le fameux réseau d’influence russe et antidémocratique qui met en danger cette civilisation dont nous sommes si fiers et qui brille des mille feux de ses très-nombreuses vertus.

(A suivre les deux réseaux russes partout dénoncés comme diaboliques entreprises contre la vertu démocratique, on mesure la bassesse extraordinaire atteinte par les balbutiements du simulacre couturés de cicatrices qui nous sert de cadre civilisationnel. Nous sommes, – ils sont vraiment aux abois et sans la moindre conscience de l’infamie qu’ils sont devenus, nos zombieSystème qui prétendent nous diriger. Même la colère à leur encontre s’épuise, remplacée par le mépris radical, presqu’à les plaindre de s’agiter dans leur cloaque. La croisade menée contre RT et Spoutnik par rapport au comportement de la presseSystème est tellement grotesque qu’il ne reste plus qu’à en mourir de rire... Mais poursuivons.) 

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L’adieu aux armes

  dimanche 30 juin 2019

30 juin 2019 – Dans notre époque si étrange, les mots, les phrases, les analyses, les recherches acharnées des vérités-de-situation, le système de la communication sont plus que jamais les armes des hommes plongés dans cette ultime bataille de notre-Armageddon postmoderniste. Le “lynchage médiatique”, qui passe par les mots et le système de la communication, est une pratique courante de la guerre d’aujourd’hui. L’internet est, pour nous les combattants, un fantastique champ de bataille où vous savez pourquoi vous vous battez. Nous savons tous, d’une façon ou d’une autre, avec des mots différents, des perceptions dissemblables, nous savons tous que nous menons la bataille suprême face au Système.

Je parle pour ceux qui savent. Pour ceux-là, il y a dans ces quelques jours, dans un instant ou pour un moment, une grande tristesse qui passe son chemin et qu’il faut éprouver dans toute sa force. Je ne connaissais pas Justin Raimondo et il m’étonnerait beaucoup qu’il ait jamais entendu parler de moi. Mais, comme moi, comme nous, comme vous qui nous lisez, c’était un guerrier engagé dans cette guerre, et sa mort est une triste nouvelle. Elle n’est nullement une surprise puisqu’il avait informé ses lecteurs de son état (un cancer de la gorge), mais pour moi c’est comme s’il était mort au combat. Il lutta héroïquement durant ces derniers mois, donnant épisodiquement un texte à sa chronique d’Antiwar.com dont il était le co-fondateur.

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Tulsi & WSWS.org

  samedi 29 juin 2019

29 juin 2019 – Le texte précédent à peine bouclé, voici que je reviens sur le sujet. On croirait le vieux capitaine un peu fleur-bleue, non ? Ce serait une bonne explication, qui permettrait d’évacuer le sujet et de passer à autre chose.

(“Il faut passer à autre chose”, expression typique de l’individualisme de notre temps, très courante, retrouvée dans nombre de dialogues de films, quand il s’agit d’expédier une tragédie, un événement proche de l’incompréhensible, quelque chose qui nous dépasse, des sentiments tragiques ou désespérés, bref tout ce qui freine la marche en avant du Progrès de la post-postmodernité … A l’image du scientifique qui, confronté à un problème qu’il ne parvient pas à résoudre selon les canons de la science moderniste occidentale, décrète qu’on laisse cela de côté pour poursuivre raisonnement et démonstration s’appuyant ainsi sur une affirmation non démontrée, affirmant que d’autres y reviendront plus tard avec la solution conforme qu’on aura trouvée dans le catéchisme.)

Bref, pourquoi tant parler d’elle si ce n’est fleur-bleue ? Parce qu’il faut avoir, seule au milieu de tous ces messieurs-dames fort bien montés (les candidats à l’investiture démocrate, USA-2020), – oui il faut “avoir des couilles” pour parler comme parle Tulsi Gabbard.

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Gabbard ? In Memoriam et la mémoire courte

  samedi 29 juin 2019

29 juin 2019 – Il m’a paru rien moins que très intéressant de suivre les effets et retombées de l’excellente performance, en termes d’intérêt du public, de Tulsi Gabbard dans le premier des deux débats de la cohorte des candidats à la désignation démocrate. Le reste, y compris dans le deuxième débat, avec les vieux croutons type-Biden, type-Sanders, – vraiment aucun intérêt, chacun calibrant ses interventions. La fille de McCain (Meghan), aussi inepte que son père, avait pourtant raison dans son tweet retiré au bout de quelques toutes petites heures, – car franchise et honnêteté sont des denrées rares, qu’il ne faut pas trop gaspiller au nez et la barbe dure des impératifs d’image, de communication et de bienpensance partisane : Gabbard fut “la plus authentique”. Qu’en reste-t-il dans le système de la communication ? Voilà l’objet de cette intervention.

... Pratiquement rien pour le Système, la presseSystème & Cie. Gabbard fut l’objet d’un déni, d’une sorte de négationnisme auprès duquel l’“autre”, le seul acceptable, fait figure de piètre montage. Le déni non-Gabbard est autant “authentique” qu’elle le fut elle-même... La bienpensance, ou politically correct, c’est un peu comme la vache qui rumine : on mâche deux, trois fois après régurgitation de l’estomac les vérités-de-situation jusqu’à ce qu’il n’en reste rien, sinon quelques pets malodorants sous forme d’articles des sacro-saintes putains des New York Times et WashingtonPostdu cartéchisme.

Pour ce faire ma rapide enquête, j’emprunte deux textes qui situeront la chose : aussi bien un détail engagé de l’intervention de Gabbard par rapport à Trump par un partisan honnête de Trump quand elle n’est pas mâchée-remâchée ; que, pour le second texte, un florilège des réactions du Système dans la presseSystème.

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La sagesse du pire

  mardi 25 juin 2019

25 juin 2019 – Après la dernière séquence où nous avons frisé l’attaque de l’Iran à la suite de la destruction de l’imposant RQ-4C Global Hawk, il y a une idée que je dirais empreinte de sagesse, – assez paradoxalement en apparence mais nous sommes là pour en débattre, – une idée qui se répand et s’étend, qui se résume à ceci : “Quelle dommage que Trump ait empêché cette attaque” (avec ce complément réellement désopilant pour le sage : “Heureusement, il n’a pas [encore ?] viré Bolton et Pompeo”).

On trouve cette idée dans ces trois paragraphes  de la dernière chronique de Paul Craig Roberts :

« Une partie du minuscule pourcentage de gens dans le monde occidental qui sont encore capables de penser regrette que Trump ait annulé son plan d’attaque fou. Ils pensent que les conséquences auraient été la destruction des gouvernements saoudien et israélien, –deux des pires engeances de l'histoire, – et l'interruption de l'approvisionnement en pétrole des États-Unis et de l'Europe, avec la dépression qui en aurait résulté et le renversement des gouvernements belligérants occidentaux.  Ils croient que la défaite américaine catastrophique est la seule façon de rétablir la paix dans le monde.
» En d'autres termes, il n'est pas clair que la décision de Trump d’annuler l’attaque nous a sauvés ou a constitué un échec pour nous. Le lobby israélien et ses agents néoconservateurs n’ont été aucunement sanctionnés [et n’ont pas eu la leçon qu’ils méritaient]. Trump n'a pas viré Bolton et Pompeo pour avoir failli déclencher une conflagration, et il n'a pas remis à sa place son stupide vice-président.  Donc, tout cela peut se reproduire.
» Et ce sera probablement le cas. La seule leçon que Bolton et Israël ont retenue est que le montage d’une attaque iranienne contre un cargo japonais, dénoncée par les Japonais, n’était pas suffisant pour mettre Trump dans la situation de devoir sauver la face en attaquant l'Iran.  Préparez-vous donc à une plus grande provocation bien orchestrée. Bolton et Israël savent que la presseSystème les couvrira. Soyez à l'affût d'une provocation qui ne permettra pas à Trump d'autre choix qu'une attaque. »

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Analyse après autopsie

  lundi 24 juin 2019

24 juin 2019 – La semaine dernière a vu une évolution importante, peut-être bien décisive pourquoi pas, dans l’affrontement entre les USA et l’Iran. Il s’agit, selon un jugement porté après des réflexions contradictoires, d’une séquence complète, que j’estime donc achevée, – d’où les enseignements pouvant en être tirés. Mon constat théorique est qu’il y a eu suffisamment d’“actions”, de commentaires, de communication, de réactions et d’absence de réactions, de ce qu’on nomme un “événement”, pour qu’on puisse considérer qu’il y a là une “séquence” complète et achevée. Un jugement est donc possible, effectivement par “autopsie” puisque le “cadavre” est encore chaud.

Bien entendu, cette séquence achevée n’achève absolument rien de la crise elle-même ; au contraire, elle lui fait franchir un palier supplémentaire. Elle débouche sur l’inconnu, y compris et surtout l’inconnu des intrigues et complots divers et extrêmement nombreux du côté américaniste : la crise est beaucoup plus à Washington qu’entre Washington et Téhéran. Enfin, pour ceux qui suivent ces événements de préférence aux réflexions de leur smartphone, cette séquence fixe la crise iranienne dans sa véritable dimension tragique.

L’épisode de la destruction du Global Hawk a mis en évidence, “en circonstances réelles” comme on dit “en temps réel”, les situations des uns et des autres dans une séquence d’une si extrême intensité qu’elle se rapproche de ce que serait le “climat” de la communication en cas d’ouverture des hostilités. Une remarque préliminaire porte, si l’on considère comme c’est très probable que l’on a frôlé la possibilité d’une attaque US, sur l’extraordinaire différence de l’atmosphère, de l’état d’esprit, du comportement, de l’organisation, bref de l’ordre et du rangement du côté US, entre la confrontation avec l’Irak de mars 2003 dont j’ai le plus vif souvenir et l’épisode dont nous avons tous eu le spectacle la semaine dernière. (Iran-Irak, les deux cas sont souvent rapprochés.) En mars 2003, tout était aligné, rangé, ordonné du côté US et derrière les USA, aux ordres ; en juin 2019, tout le contraire.

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