Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Juin 2022 (14 articles)
27 juin 2022 (16H15) – On trouve ce jour un article de de Ramzy Baroud, publié sur le site ‘CommonDream.org’ le 25 juin 2022, présentant d’une manière très complète l’appréciation de Noam Chomsky sur la guerre Russie-Ukraine, ce que nous nommons Ukrisis. Il s’agit d’une appréciation très détaillée, avec son arrière-plan historique devenant l’essentiel du propos, avec l’affirmation que le « fondement » de cette guerre, évidemment complètement absent des présentations de la presseSystème, est tout bonnement « l’expansion de l'OTAN ».
Je reprends ici un de ces “détails” importants que rappelle Chomsky, d’une façon très précise, qui est la cause opérationnelle directe de la décision d’expansion de l’OTAN vers l’Est, prioritairement vers la Pologne. Le passage est ici :
« Chomsky estime que le principal “fondement” de cette guerre, un facteur absent de la couverture médiatique dominante, est “l’expansion de l'OTAN”.
» “Ce n'est pas seulement mon opinion”, a déclaré Chomsky, “c'est l'opinion de tous les hauts fonctionnaires américains des services diplomatiques qui ont une quelconque familiarité avec la Russie et l'Europe de l'Est. Cela remonte à George Kennan et, dans les années 1990, à Jack Matlock, l'ambassadeur de Reagan, y compris l'actuel directeur de la CIA ; en fait, tous ceux qui s'y connaissent ont averti Washington qu'il était imprudent et provocateur d'ignorer les lignes rouges très claires et explicites de la Russie. Cela remonte bien avant (Vladimir) Poutine, cela n'a rien à voir avec lui ; (Mikhail) Gorbatchev, tous ont dit la même chose. L'Ukraine et la Géorgie ne peuvent pas rejoindre l'OTAN, c'est le cœur géostratégique de la Russie”.
» Bien que diverses administrations américaines aient reconnu et, dans une certaine mesure, respecté les lignes rouges russes, l'administration de Bill Clinton ne l'a pas fait. Selon Chomsky, “George H. W. Bush ... a fait une promesse explicite à Gorbatchev que l'OTAN ne s'étendrait pas au-delà de l'Allemagne de l'Est, parfaitement explicite. Vous pouvez consulter les documents. C'est très clair. Bush l'a respectée. Mais quand Clinton est arrivé, il a commencé à la violer. Et il a donné des raisons. Il a expliqué qu'il devait le faire pour des raisons de politique intérieure. Il devait obtenir le vote polonais, le vote ethnique. Donc, il a laissé les pays dits de Visegrad entrer dans l'OTAN. La Russie l'a accepté, elle n'a pas aimé, mais elle l'a accepté”. »
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26 juin 2022 – Il est maintenant acquis que la décision de la Cour Suprême (SCOTUS) a déclenché une nouvelle vague de protestation aux USA, et peut-être même s’agit-il d’une nouvelle phase de la “guerre civile culturelle” dans ce pays : “nouvelle phase” vers la phase finale, ou “phase finale”, c’est à voir. Quoi qu’il en soit, la chute se poursuit, et l’effondrement avec.
Mais c’est à un autre propos que je m’attache. On l’avait abordé d’une manière tangentielle mais fermement dans notre texte d’hier, affirmant que la question n’était certainement pas celle de l’avortement, mais celle des rapports des pouvoirs aux USA. Je rappelle les deux passages qui sont consacrés à cet aspect de la chose, le reste concernant essentiellement la question éminemment politique de la cohésion interne des USA, entre États de tendances opposées.
« Comme il était prévu depuis la fuite (début mai) largement manipulée d’un projet de jugement sur la question du droit à l’avortement examiné et tranché par la Cour Suprême (SCOTUS) ce 24 juin, ce jugement lève une tempête de fort belle violence aux USA. Le jugement annule deux précédentes décisions de 1973 et 1992 qui donnait au pouvoir fédéral l’autorité de trancher (en fait d’autoriser l’avortement sur tout le territoire des USA) et renvoie cette autorité à chaque État de l’Union, pour son territoire et ses citoyens. [...]
» Il est remarquable que pour la plupart sinon tous les commentaires, particulièrement hors des USA, particulièrement en Europe et surtout en France, la grande question débattue était celle de l’avortement, et l’action de la SCOTUS considérée en général comme un assassinat du droit désormais sacré de l’avortement. Nous sommes évidemment d’un avis complètement différent. La véritable question est celle de la cohésion des États-Unis, et c’est bien cela qui est au cœur du jugement ; et la Cour Suprême n’a pas choisi sciemment d’aggraver la situation intérieure des Etats-Unis, elle s’est simplement conformée à une interprétation de la Constitution dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle est loin d’être critiquable... »
Cette vision des choses est complètement partagée par l’avocat Régis de Castelnau, sur son site ‘VuDuDroit’, qui attaque violemment les “élites”, notamment, non particulièrement françaises, – pour leurs prises de position autour de l’IVG lui-même, et en général en sa faveur bien sûr, – mais surtout sur un mode hystérique et catastrophiste. Il faut noter que, dans le second paragraphe de son texte du 25 juin, Castelnau précise bien qu’il n’en est pas moins un partisan de l’IVG :
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24 juin 2022 (17H55) – Suis-je du parti de Douguine, déjà souvent cité dans cette affaire de l’Ukrisis, je veux dire cité en tant que philosophe ? Et même, selon moi, la seule plume philosophique qui ait quelque intérêt, considérable d’ailleurs, à suivre cette crise en tant que philosophe optant pour la spiritualité métaphysique comme outil d’investigation. Par conséquent, la question “Suis-je du parti de Douguine ?” n’a guère de sens.
Il ne fait aucun doute que Douguine s’exprime en tant que Russe, et bien russe ; il s’exprime en tant que nationaliste, et “nationaliste intégral”, un peu comme l’était Maurras ; il est partisan de l’eurasisme, qui est une façon de tourner le dos au bloc américaniste-occidentaliste, – mais je n’ai aucunement l’impression qu’il me tourne le dos, à moi ! En fait, son “nationalisme intégral”, son eurasisme, sont des éléments intéressants pour ressentir plutôt que le reste de ce que nous dit Douguine, et manifestement le reste c’est l’essentiel.
Dans un texte récentsur un de ses articles commentant Ukrisis, on le voit ainsi passer de l’accessoire (son “parti”) à l’essentiel (effleurant ce que je nomme ici « Eschatologie d’Ukrisis »). D’abord, il s’explique sur ce qu’il juge être une bien mauvaise politique de Poutine, après l’acte nécessaire de la reprise de la Crimée de 2014, mais sans l’aide nécessaire à apporter aux russophones des républiques autoproclamées de l’Est de l’Ukraine...
Les premières lignes de cette citation avertissent de la nécessité de situer l’accessoire avant d’en venir à l’essentiel :
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22 juin 2020 (18H35) – Il est vrai, je l’avoue sans réticence, que j’ai depuis longtemps (tiens, septembre 2006) un grand intérêt pour AMLO (Andrés Manuel Lopez Obrador), increvable candidat à la présidence du Mexique, enfin parvenu à ses fins, et aujourd’hui président mexicain avec la stature de l’inspirateur du continent Latino, ex-basse-cour toujours en arrière-cour du système de l’américanisme. Aussi est-ce avec une particulière jouissance de l’esprit que j’ai appris qu’AMLO prend le sort d’Assange en mains pour le balancer à l’excellent Joe Biden lors de leur prochain sommet, le mois prochain.
Confidences d’AMLO à la presse, d’abord qu’on donne en résumé d’une façon générale :
« Le cofondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a été traité "très injustement”, à la honte du monde entier, et le Mexique a proposé de l'accueillir, a déclaré le président Andres Manuel Lopez Obrador à la presse mardi. Il a indiqué qu'il évoquerait le cas d'Assange avec son homologue américain Joe Biden lors de leur rencontre en juillet.
» Le Royaume-Uni a annoncé la semaine dernière qu'il allait extrader le journaliste emprisonné vers les États-Unis, où il risque d'être accusé d'espionnage et de passer jusqu'à 175 ans derrière les barreaux s'il est condamné. La décision de la ministre britannique de l'intérieur, Priti Patel, est “très décevante”, a déclaré AMLO. »
... Ensuite, d’une façon bien plus spécifique et opérationnelle, annonçant qu’il fera de l’ignoble extradition d’Assange aux USA, et de l’ignoble traitement qui lui est en général assigné, le sujet d’une intéressante discussion avec l’humaniste et progressiste président Biden, lors du sommet de juillet entre les deux hommes. Pas un seul politicien libéral, progressiste, globaliste, des pays de la civilisation occidentale, ou plutôt civilisation-UE qui s’empresse d’entendre tout ce que Zelenski a à dire, aurait les tripes, ‘the balls’, comme ils disent, de prendre cette décision. Tout juste un ancien ministre australien des affaires étrangères [Assange est de nationalité australienne] propose-t-il que l’actuel Premier ministre australien demande à Biden d’arrêter ce harcèlement mortel contre Assange, sous l’argument de la lassitude et de la mauvaise publicité de cette affaire pour la réputation par ailleurs si mérité de grande nation humaniste et démocratique des Etats-Unis, tout cela par bonté de cœur anglo-saxonniste. Pour ma part, je préfère donner la parole à AMLO :
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20 juiin 2022 (16H45) – Deux événements, réalisés le même jour, sont à interpréter de la même façon, dans le même sens, dans la même dynamique symbolique, remplaçant aujourd’hui avec toute sa joyeuse mise à nu de l’imposture la dynamique politique qui n’a plus aucune force, plus aucun sens :
• Le résultat “historique” du Rassemblement National (RN) aux élections législatives, quelles que soient les autres circonstances (abstentions, etc.) qui valent pour tous.
• La décision du parti républicain du Texas, dans le chef de ses délégués représentants de la base, d’inscrire dans son programme l’affirmation que le président Biden est illégitime parce que son élection est issue d’une fraude électorale massive.
Je vais d’abord présenter ma perception de ces deux événements, et par conséquent les raisons, pour mon compte, du rapprochement que je fais entre les deux. On devra noter avec attention que, dans ces circonstances et pour cette analyse, je ne tiens aucun compte des programmes en général, des capacités d’action politique institutionnelles, des manœuvres politiques envisageables, en bref de tous les rapports opérationnels des deux événements choisis avec la situation politique générale.
Seule m’intéresse la signification symbolique d’une intrusion d’éléments extérieurs dans des structures institutionnelles de pays où la prédominance du Système est avérée ; et l’on verra que je ne prête garde qu’à l’action de “citoyens” considérés collectivement sans position hiérarchique particulière ni vers le bas, ni vers le haut, – militants ou pas, abstentionnistes et ceux qui ne se sont pas abstenus, citoyens de rencontre fixés dans l’action qu’ils imaginent antiSystème, indépendants sans étiquette, ironie des circonstances, “complotisme” devenue une option sérieuse (dans ce cas, pour les USA, avec le documentaire de l’homme respectable qu’est Dinesh D’Souza, “2000 mules”).
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19 juin 2022 (19H15) – Il me semblerait que l’on peut dire que notre désormais fameuse Ukrisis s’élargit. Certains notent que la Lituanie juge de bonne stratégie d’interférer sur les relations entre la Russie et son enclave de Kaliningrad ; ils ne négligent pas l’hypothèse qu’il s’agit là des bons conseils de Washington. D’autres signalent que la situation en Syrie pourrait fort bien s’embraser à nouveau, et que cela pourrait représenter une manœuvre stratégique de Washington pour “affaiblir”, sinon la Russie elle-même, dans tous les cas le rythme de ses opérations réussies en Ukraine.
Vis-à-vis de l’Ukraine, le bloc-BAO lui-même est en assez bonne forme. Il montre une grande souplesse d’évolution dans ses grands buts stratégiques, du type “la stratégie de la peau de chagrin”. Je goûte comme il convient l’exposé qu’en fait Alastair Crooke dans sa dernière analyse du 17 février...
« D’abord, il s’agissait d’imposer à Poutine une défaite militaire humiliante. Ensuite, d’affaiblir militairement la Russie, de telle sorte qu'elle ne puisse plus jamais répéter son “opération spéciale” ailleurs en Europe. Ensuite, il s’agissait de limiter le succès militaire russe au Donbass, puis à Kherson et à Zaporizhzhia. Ensuite, il s'agit tout simplement de poursuivre l'usure des forces russes dans les mois à venir, afin de blesser la Russie.
» Récemment, on a dit que les forces ukrainiennes devaient poursuivre le combat afin d'avoir leur mot à dire dans tout “accord” de paix, et peut-être aussi pour “sauver” Odessa. Aujourd'hui, il est dit que seul Kiev peut prendre la décision douloureuse de la perte souveraine de territoire qu'il peut “supporter”, – pour le bien de la paix.
» C'est vraiment “Game over”. C'est un jeu de reproches réciproques. La Russie va imposer ses propres conditions à l’Ukraine dans la logique de la situation sur le terrain.
» L’importance stratégique de cette situation n'a pas encore été pleinement perçue. Ce sont les dirigeants occidentaux qui ont hautement affirmé qu’en l’absence de l’humiliation douloureuse et de la défaite militaire de Poutine, l’ordre libéral fondé sur des règles était terminé. »
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18 juin 2022 (08H45) – Nous avions, céans, sur ce site et à propos d’AMLO (Andrès Manuel Lopez Obrador), évoqué le destin des choses qui font qu’aujourd’hui, un “nouveau G-8” vaudrait largement le G-8 ancien avant de devenir G-7 (expulsion de la Russie). L’idée a été lancée de Russie, du président de la Douma :
« Dans une communication sur ‘Telegram’, le Speaker de la Douma Viacheslav Volodine a inclus un tableau avec des données du FMI sur le PIB basé sur la parité de pouvoir d’achat (PPA) des pays qu'il appelle le “nouveau G8” et des pays formant l'actuel G7 (après la suspension de la participation de la Russie au bloc en raison du vote de la Crimée en 2014, le G8 s'est effectivement transformé en G7).
» “Le groupe des huit pays ne participant pas aux guerres des sanctions rassemblés en termes de PIB mesuré en PPA, – Chine, Inde, Russie, Indonésie, Brésil, Mexique, Iran, Turquie, – a une avance de 24,4% sur l'ancien groupe”, écrit Volodine.
» Selon lui, les économies des membres du G7, – États-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie et Canada, – continuent à “s’effondrer sous le poids des sanctions imposées à la Russie”. »
Là-dessus, nous élaborions à partir de cette hypothèse, dans une époque où les choses vont si vite que de telles supputations ont largement leur place ; avec la question prospective : que serait exactement ce “nouveau G-8” ? Eh bien, beaucoup plus qu’un simple “G” (Groupe) de plus...
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16 juin 2022 (16H15) – A l’une ou l’autre reprise, ces dernières semaines, je fus tenté d’écrire quelques lignes, un avis, un commentaire, un trait d’humeur ou d’humour sur la situation française. Après tout, ma nationalité m’y autorise, et certains de mes souvenirs pourraient parfois me feraient penser, – ou plutôt croire qu’on y trouve quelques cendres à ranimer.
Je fus même tenté, ces derniers jours, de débattre avec moi-même, hors de toute polémique et sans nul parti-pris, de l’avantage éventuel de faire une bonne presse momentanée à l’espèce d’entourloupe nommée Mélenchon, c’est-à-dire celle qu’il a trouvée pour favoriser une sorte de “destin national”, du type « Élisez-moi premier ministre ». Je le voyais surtout, s’il obtenait un résultat forçant à la cohabitation, comme un excellent dynamiteur de la non-politique extérieure de la France, puisque plutôt favorable à Poutine, et cette situation hypothétique ménageant au fort en gueule et au putschiste en chambre qu’il est quelques joyeuses algarades avec son président. Sachant Macron et l’UE avec la position qu’on sait, cela ferait quelques vaguelettes otaniennes, non ?
Au fond, c’était rejoindre l’idée que le mensuel ‘Le Causeur’ a trouvé chez une citoyenne aux idées bien arrêtées, dans ses projets du second tour des législatives. Son propos, que je vous livre ci-dessous, résume assez bien le mien, la seule idée qui pourrait avoir encore quelque crédit dans cet immense marigot qu’est devenue, avec le bloc-BAO autour d’elle et au-dedans elle. Cette idée vient d’une personne avec laquelle j’ai de la parenté, puisque pied-noir comme moi (et comme Mélenchon, tiens donc ! [Voir la 'Note’ de cet article du 6 avril 2017])...
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12 juin 2022 (16H10) – Au départ, la chose paraît éventuellement intéressante quoiqu’étrange, ou quelque chose d’aussi vague, lorsque vous lisez le titre : « L’Ukraine recevra des armes lourdes allemandes à une date symbolique ». Puis le texte, peu de précisions, juste une expression, – « vers le 22 juin », – quelques lignes d’appréciation plus que d’explication, et puis le reste sans importance. Ce texte et son titre sont publiés sur ‘Russia Today’ alias RT, – en général défini comme « un organe de propagande » financé “par l’État” (russe), par les élites européistes et libérales, – et néanmoins ou ‘par conséquent’ censureuses ; et donc institution diabolique, hautement condamnable, d’ailleurs condamnée avant d’être jugée, apostrophée et mise à l’index, relaps et excommuniée dans les bonnes formes, – détestée dit-on par Macron, ce qui est un indice du type ‘start-up’, – “En joue, Feu !”...
Par conséquent, en voici la première partie :
« L’Ukraine recevra le premier lot d’armes lourdes de l’Allemagne vers le 22 juin, a déclaré vendredi l'ambassadeur ukrainien à Berlin, Andrey Melnyk, au journal ukrainien Novoye Vremya. La livraison devrait inclure sept obusiers PzH 2000 promis par la ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht début mai, a-t-il ajouté.
» “Nous recevrons ces systèmes vers le 22 juin”, a déclaré M. Melnyk, en faisant référence aux obusiers et en critiquant une nouvelle fois Berlin pour sa lenteur dans la livraison d'armes. La date mentionnée par l'ambassadeur correspond au jour même où l'Allemagne nazie a envahi l’Union soviétique en 1941. À l’époque, l'URSS comprenait l’Ukraine et la Russie, et l’Ukraine a été l'un des premiers territoires soviétiques attaqués par les nazis.
» M. Melnyk lui-même n'a pas commenté le choix de la date. En revanche, il a déclaré que l'Ukraine recevrait 15 systèmes de défense antiaérienne autopropulsés ‘Gepard’ d’ici la fin du mois de juillet et une autre livraison de 15 systèmes ‘Gepard’ un mois plus tard. »
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7 juin 2022 (18H30) – Vous dirais-je que la plupart des choses venues de France depuis le 24 février m’ont enragé et attristé ? De tous les pays du bloc américaniste-occidentaliste lancé avec rage dans cette curée de haine et de bêtise, ce pays qui se trouve être le mien me sembla largement caracoler en tête ; se regardant longuement et bien plus qu’à son tour dans son miroir, France si satisfaite d’elle-même et de son train sans fin de beaux sentiments jusqu’à la nausée : “Miroir, mon beau miroir, dis-moi ! Suis-je la plus haineuse ? Suis-je la plus bête ?” On opina de tous côtés et le miroir, à vous dire le vrai, faillit se briser de stupéfaction, – que ce fut elle, la France, avec ces questions, avec ce comportement...
Sans l’excuse de la délectation de la cruauté cynique, comme l’a en général l’Angleterre lorsqu’il s’agit de suivre les cousins, ni celle de la jouissance de la soumission disciplinée, comme les Teutons lorsque le maître le commande, la France fit grand panache de sa haine et de sa bêtise. Il y en eut pour voir dans cette circonstance, une exaltation de la nation ressuscitée avec mafia théâtrale en tête, qui justifiait ainsi notre gloire d’avoir été la Grande Nation : on eut dit Cyrano revu par Bernard-Henri Biden, ma parole ! Je me méconduis, con et content à la fois, mais quel panache !
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6 juin 2022 (21H00) – C’est avec une intention à peine cachée, – et d’ailleurs signifiée sans s’en expliquer, – que nous avons voulu mettre en ligne le long article d’Alexandre Douguine sur « La philosophie gagnante ». Cela est dit, effectivement, dans ce paragraphe, où il est bon de noter que ce n’est pas sur le fond de ce texte que je veux m’arrêter :
« Nous nous réfèrerons, dans une autre réflexion, à ce texte de Douguine, en nous intéressant essentiellement à son opportunité dans la chronologie des événements, et à sa forme, et à l’esprit de cette forme, et nullement au fond lui-même qui se comprend aisément à sa lecture. »
Douguine est particulièrement qualifié pour soutenir cette réflexion sur la destinée dernière de la GrandeCrise, parce qu’il est Russe, parce qu’il est philosophe et même “philosophe de la géopolitique”, parce qu’il observe les événements d’un point de vue métahistorique. En un sens Douguine observe l’“actuel” de l’histoire, notamment Ukrisis, en la faisant métahistoire de la façon que conseillait Finkielkraut en 2020 (Finkielkraut, lui, a perdu la méthode pour ce qui est de ses jugements sur Ukrisis, suivant en cela la triste voie française) :
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5 juin 2022 (17H30) – Un peu de détente, avec Jacques Attali... Sur la recommandation d’un ami dont je me demande encore s’il me veut du bien, j’ai lu une chronique de Jacques Attali, sur son site, en date du 25 mai. Ce n’est pas du tout-frais ; mais avec cet homme au regard perçant et qui voit le monde plus loin que l’ombre de son ombre, chaque texte vaut pour les mille saisons qui viennent. C’est comme du Racine.
Or, il se trouve que le grand et vieil homme se livre à son sport favori qui est celui de la prédiction, et qu’il en est effondré, et qu’il me remplit d’une joie reconnaissante. Je lui reconnais ceci qu’il semble comprendre que le cœur, le nœud et l’issue de ce que je nomme avec emphase la GrandeCrise que nous vivons se trouvent aux USA, beaucoup plus qu’en Europe ou qu’en Ukraine. Moi de même, je pense cela ; ce qui nous sépare grandement, là-dessus, c’est que là où il geint j’ai du mal à cacher ma joie.
Mais laissons geindre l’oiseau sur sa branche, sur le thème de « Sommes-nous préparés à un retour au pouvoir de Donald Trump ? », – et que pas du tout, et que nous sommes impréparés au-delà de l’inconscience, et que nous ignorons complètement quelle catastrophe ce sera... Moi-même, par contre et m’extrayant du “nous-mêmes”, tout à fait prêt je vous l’assure, ne rêvant qu’à cela... Dans tous les cas, voici ce que nous dit le Grand Sachem sorti de sa consultation des augures :
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2 juin 2022 (17H20) – Ukrisis ne cesse de nous réserver surprise et surprise... La dernière, celle de Marek Halter, qui fut un compagnon de BHL (ou plutôt “BHL compagnon de Marek Halter”, la préséance de la notoriété aidant, et moi-même doutant que cela continue...). On connaît la personne, la notoriété, ses activités, “combattant infatigable de la paix”, moraliste, droitdel‘hommiste, à la fois défenseur d’Israël dans son principe mais aussi des Palestiniens dans leurs droits, impliqué dans les recherches sur la Shoah (sa famille juive allant de de Pologne en URSS, plongée dans les convulsions de cette catastrophe qui mzarqsua tout le centre de l’Europe, lui-même et sa famille retournant en Pologne en 1946 puis s’expatriant en France en 1950, où tous prirent la nationalité française) ; enfin, auteur, commentateur, cinéaste-documentariste, romancier, référence morale, etc.
Autant vous le dire en toute franchise : classé un peu dans le genre BHL, je n’appréciai guère Halter, bien que je lui trouvasse certains tragédies de sa vie qui inspiraient un peu plus de respect et de compétences que BHL. Ces dernière années, on entendit moins parler de Halter, moins souvent avec BHL certes, et puis l’âge bien sûr (il a 86 ans aujourd’hui).
Voilà pourtant que je tombe ce matin sur une vidéo où il est reçu comme ‘L’Invité’, dans l’émission du même nom, sur TV5 tous les jours à 18H30. C’était l’émission d’hier (mise en ligne sans doute ce matin à 03H29, soyons précis selon leurs précisions sans écarter la possibilité d’une erreur de date) ; ‘L’Invité’ présentée comme chaque jour par Patrick Simonin, le plus fabuleux lécheur de bottes de toutes les TV francophones, une sorte d’archétype de la perfection du domaine, quel que soit l’invité, chaque fois couvert de fleurs innombrables dans une sorte d’enthousiasme de midinette qui, chaque fois également, retient toute mon attention, je veux dire sur la belle carrière de présentateur-TV que j’aurais pu avoir. Et puis, bien entendu, tous les invités étant dans la ligne dominante, vous comprenez bien, extraordinaire présentation dans tous les sens de la bienpensance.
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1er juin 2022 (09h15) – C’est le 28 mai que j’ai vu pour la première fois la mise en ligne, par ‘Boris Karpov’ sur son fil Telegram, d’une succession des manchettes de ‘The Telegraph’ sur Ukrisis, évoluant de la “vérité-de-simulacre” maintenue jusqu’au plus grand écart, jusqu’à un bout du drap-simulateur soulevé pour laisser filer un zeste de vérité-de-situation. Impossible de faire autrement puisque la ‘bloody, damned, failed Russian Army’ nous y contraint en refusant de suivre le script. On retrouve désormais cette mise en page dans divers recoins de la dissidence (voir par exemple Martianov).
Je vous rappelle le défilé des manchettes en français, avec l’anglais originel, en vous demandant de vous arrêter à la dernière manchette, et comment je l’ai lue d’abord, et ce qu’elle a suscité en moi...
24 février : « Vladimir Poutine a sans doute fait l’erreur qui va mettre un terme à son règne sanglant. » (« Vladimir Putin may just have the error that ends his bloody rule. »)
3 avril : « L’Occident est en train de battre la Russie à son propre jeu. » (« The West is geating Ruyssia at its own game. »)
21 avril : « La guerre de Poutine a échoué. C’est sur le point d’être encore pire. » (« Putin’s war has been a fiasco. It’s about to get worse. »)
5 mai : « La Russie humiliée face à une défaite de dimension historique. » (« Humiliated Russia face an epoch-defining defeat. »)
12 mai : « La victoire totale sur Poutine nous coûtera cher. » (« Total victory about Putin cannot be bought cheap. »)
26 mai : « Poutine est sur le point de remporter un triomphe qui est un véritable choc » (« Putin could be about to pull off a schock triumph. »)
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