Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

  Janvier 2017 (12 articles)

Humeur (folle) de crise-31

  lundi 30 janvier 2017

“Entre nous, vous m’avez eu...”, dit la chanson ; à peu près ce que j’ai envie de dire, sans nécessité d'amour, aux événements de ces deux-trois derniers jours et, par conséquent à The-Donald lui-même... Il n’est pas sapiens en vérité, mais littéralement il est événement, d’une nature différente de l’humaine sans qu’il faille y voir une quelconque vertu mais qui produit de l’antiSystème ; ce président s’est fait événement, et événement-déferlant à lui seul, du type-“levez-vous, orages désirés”. Avez-vous mesuré le temps qu’il lui faut pour signer ? Neuf secondes, – très long, signature révélatrice, – narcissisme, vanité, agressivité, comme dit la graphologue, ça tombe si bien d’en juger ainsi qu’il s’écroulera avant la fin de l’étape, à tant signer des directives que certains, la mort dans l’âme parce qu’ils apprécient son action, jugent dictatoriales en vérité et impossibles à approuver... Et pourtant, il signe...

(Tout cela un peu fou comme l’humeur et la crise, mais cette affaire de signature m’arrête un instant. La gentille-laïcarde RTBF belgo-francophone a apporté sa Pierrette à l’édifice anti-trumpien. Allez voir la marque du Monstre, que j’ai le malheur de juger graphiquement élégante et esthétique. « Et surtout, il n'y a aucune rondeur [dans cette écriture]. Même le “o” et le “a” de Donald sont ‘étrécis’, il n'y a que des angles, et en plus, il ne lâche pas, il ne lève pas sa plume. [...] Il est en plus assez rare, après un certain âge, de signer de son prénom suivi de son nom. Cela témoigne d'une certaine naïveté, et d'une grande vanité. » Horreur ! Tout cela correspond assez à ma signature, écrite quasiment d’un trait fort appuyé, où le prénom du vieux “Ph” subsiste plus que jamais jusqu’à presque-manger le “G” du nom... Narcissique, agressif, naïf, Grand-Vaniteux, PhG ? Diable and diantre.)

Hier matin puis au long de la journée jusqu’à tout à l’heure, m’arrêtant à mes sources habituelles, le vertige, une fois de plus le damné vertige... Succession ininterrompue de nouvelles, du coup de fil entente-cordiale Trump-Poutine qui a surpris les Russes eux-mêmes ; du Pentagone qui reçoit l’ordre de préparer un plan anti-Daesh en 30 jours et de réformer les forces armées en 60 ; de la nécessité de l’OTAN et de l’Europe absente de tous ces plans et discussions, comme perdues corps et biens ; à la Californie en quasi-rébellion, présente et à venir ; à la mauvaise humeur du président mexicain dont on dit que l’on se doute volontiers qu’il n’est que la marionnette des cartels qui ne veulent pas du mur ; aux réactions multiples de protestation de type-Soros et de type-légaliste à la décision de frontière fermée à l’émigration qui prennent l’allure d’une “révolution de couleur” institutionnalisée, globalisée par l’affectivisme régnant en maître de la pensée, dans lequel l’UE occupe la première place ; à la bataille finale qui se prépare entre le président et la Federal Reserve...

Tant d’autres choses encore, qui défilent sous mes yeux, illustrant le chaos que Trump installe dans le monde à partir du tourbillon crisique USA-2017, dérangeant avec une brutalité inouï le Système qui ne doutait pas une seconde, dans sa complète inconscience, qu’il accomplirait son destin. J’avoue une certaine admiration stupéfaite pour la résilience de ces esprits qui viennent, vous expliquant que nous assistons à un réarrangement géopolitique prévisible, logique et finalement contrôlable, y compris chez certains y voyant une renaissance de l’“anglosphère” (USA-UK), comme si l’on assistait à un déménagement remarquablement exécuté... ou bien devrais-je parler d’une stupéfaction admirative pour juger d'un tel rangement du dé-rangement ?

La partie engagée à ce rythme, combien de temps la situation du monde pourra-t-elle le soutenir ? Ce rythme qui alimente et amplifie une tension extraordinaire d’où rien ne peut résulter qui ne soit des fractures profondes, des déstructurations explosives et des dissolutions accélérées. Les psychologies, qui précèdent tout cela parce qu’elles les sentent littéralement, sont déjà entrées, dans leur perception, dans la phase accélérée de l’effondrement final. Au-delà, l’inconnu.

Le désacralisateur

  samedi 28 janvier 2017

Enfin, je commence à comprendre sa nécessité et sa fonction... Comme d’autres sont dératisateurs, il est, lui, un désacralisateur. Le mot n’est pas des plus beaux mais la fonction est, dans son cas, absolument sublime et vitale : désacraliser l’Amérique.

Je ne parle ni de son programme, ni des intentions, ni des ordres exécutifs qu’il a signés à un rythme prodigieux, ni des tweets incendiaires qui sèment la panique, ni des conditions rocambolesques du fait de son comportement de sa première rencontre ratée avec le président mexicain, ni de son désintérêt manifeste et affichée pour la lecture de textes préparés de politique officielle, ni de la terreur-dégoût qu’il suscite chez ses meilleurs “alliés” lorsqu’on entend Hollande concéder qu’il “doit [lui] parler” (« Alors nous devons bien sûr parler à Donald Trump, puisqu’il a été choisi par les Américains pour être leur président... ») ; je ne parle ni des horions qu’il a échangés avec son opposition furieuse, ni de la haine quasi hystérique et absolument affectiviste qu’il a déclenchée contre lui, ni de la fureur et de la désinvolture avec laquelle il traite la presse, ni de l’incroyable campagne de mensonges et de narrative contre lui, ni du Silent Coup de la CIA dont on continue à parler, ni des intentions continuées de Soros de le mettre à bas ou de la suggestion du commentateur et directeur de journal allemand impeccablement atlantiste et agent d’influence à mesure des USA Josef Joffe suggérer qu’après tout « un meurtre à la Maison-Blanche par exemple »... Quoique, après tout et tout bien considéré, je parle in fine de tout cela, mais sans m’arrêter à rien de particulier, et n’en faire en aucune façon un argument pour ou contre lui.

...Ah oui et certes, c’est bien du président des États-Unis Trump dont l’on parle ici, et un président comme il n’y en eut jamais de semblable avant lui, qui ne fait pas partie de leur monde de Washington D.C., qui effraie ses interlocuteurs des dirigeants-Système du bloc-BAO dans le sens où nul ne sait comme s’y prendre et comment le prendre avec lui. (Rien à voir, par exemple, avec un GW Bush, dont l’ébahissement permanent devant les choses du monde cachait mal la manufacture incertaine de son esprit, mais qui restait complètement dans les normes, les mœurs, us & coutumes du Système.)

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Trump est un “tourbillon crisique”

  mardi 24 janvier 2017

J’aurais pu, arguant de mon grand âge, reprendre dans ce Journal la gâterie californienne du jour, si intéressante. Je le fais par un biais, en l’associant contradictoirement au triomphe de Trump qui vient de liquider le TPP (Trans-Pacific Partnership) avec le soutien enthousiaste (si, si) de Sanders et des syndicats US, AFL-CIO en tête. Là, évidemment, nous entrons dans un nœud gordien de contradictions que j’annexe aussitôt à notre concept commun, à dde.org et moi, de “tourbillon crisique”, où il est bien difficile de suivre la rectitude d’une idéologie implacable et vertueuse, et en plus fermement plantée dans le sable poisseux du déterminisme-narrativiste.

... Car Sanders, c’est bien connu, et les susdits syndicats, c’est très classique, sont tous démocrates ou approchant et ont tous soutenus, volens-nolens, Hillary Clinton. Bref, dans le climat actuel, ils sont censés vomir au seul nom de Trump-Hitler ; mais non, ils s’en tiennent à Trump et ne vomissent pas... La narrative chancelle. (Elle chancelle d’autant plus que si le Bien avait triomphé du Mal, et Hillary installée à la Maison-Blanche comme l’annonçait le programme, elle serait en train de pousser désespérément et sans grand espoir aux feux pour que le Sénat ratifie le fameux TPP.)

La manœuvre était évidente, mais il faut reconnaître à Trump, dans le style Stuart-Patton, son extrême rapidité à la décider et à la réaliser, et l’on sait bien que là réside le génie tactique de la référence indiquée. La liquidation du TPP est une nouvelle sensationnelle du point de vue de la communication, mais sans le moindre risque politique et sans la moindre complication procédurière. De toutes les façons et malgré les efforts désespérés d’Obama-le-Magnifique qu’ils regrettent tant, le TPP paraphé avec enthousiasme par lui-même n’aurait pas été ratifié par le Sénat, donc promis à une liquidation sans gloire. Par contre, le paraphe liquidateur de Trump, entouré dans le Bureau Ovale des principaux dirigeants syndicalistes, dont le tout-puissant président de l’AFL-CIO qui regroupe tous les syndicats de branche Rich Trumka, – l’équipe Trump-&-Trumka ; en plus avec un tel prénom, ça ne s’invente pas, – tout cela sous les appréciations enthousiastes de ses invités (« Ce fut une rencontre incroyable », disent-ils), c’est un très beau coup tactique ; tout comme, dans la même veine et pour aussitôt enchaîner, la seconde rencontre internationale prévue de Trump, après celle de Miss-Brexit Theresa May, avec les dirigeants canadiens et mexicains pour une renégociation au forceps du traité ALENA (NAFTA). Là aussi, applaudissements conjugués et quasiment extatiques de Sanders-syndicats.

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Voyage au bout de notre-bruit

  dimanche 22 janvier 2017

La beauté de la situation d’aujourd’hui, avec l’ère-Trump, c’est que l’on ne sait plus qui est avec qui et qui est contre qui, qui fait quoi et avec qui, et contre qui, et ainsi de suite. Qu’on le  veuille ou pas, qu’on l’accepte ou non, Trump a tout changé dans notre perception ; marqué au fer rouge de l’antiSystème, quoi qu’il fasse, malgré les myriades de soupçons qui s’attachent à lui, – essentiellement de la part des antiSystème bien sûr, parce que les zombies-Système, eux, savent depuis longtemps que c’est un agent du KGB. (Donat Ivanovich Trolstoyevski, gros-agent dormant, qui squatte désormais le Bureau Ovale.)

Avec Trump à l’Élysée (lapsus irréfragable, bien dans la tendance-coquilles de dedefensa.org, qui ne sera donc pas rectifié), peut-on encore charger les USA de tous les maux, comme nous en étions accoutumés ? Difficile, malgré les doutes qui s’accumulent et les enquêtes en cours. (DJT ou “Dés Jetés” [appellation désormais contrôlée, en acronyme courant ou camouflé de “Donald John Trump”] serait-il le représentant d’une partie de l’“État profond” contre l’autre ? Le représentant de l’“État profond” contre les “Masters of the Universe” ? Un maître de la maçonnerie secrètement allié à Obama contre les Bush-Clinton, les Maîtres du Crime globaliste ? Un agent-double-dormant et difficile à réveiller du Système déguisé en antiSystème ?)

... Malgré tout cela, disais-je, tout se passe comme si, selon le langage Scientifiquement Correct, l’on était contraint par le sentiment écrasant qu’il y a du nouveau, comme s’il y avait quelque chose de brisé dans les us & coutumes du Système, et par conséquent dans le rangement de nos références. Comment est-il possible, par exemple, que le patron de la CIA sorte de l’ombre protectrice où le met sa fonction pour venir à la télévision menacer en direct le président-élu à quelques jours de son serment. (Cela, voilà qui a marqué dde.org.) Si l’épais Brennan se permet cela, à quelques jours de ses grandes vacances, cela signifie-t-il que la CIA exècre Trump et le montre, et le clame ? Si c’est cela, comment s’y retrouver dans nos anathèmes habituels contre le pouvoir américaniste, si le pouvoir américaniste nous file entre les doigts pour ne plus justifier notre juste courroux ? (Ou bien, est-ce une mascarade, un coup monté ? Qui nous le dira ? Trump lui-même, dont la première sortie hors les murs du Bureau Ovale est pour aller saluer la CIA elle-même à Langley ?)

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I Solemny Swear, – du bouffe à la tragédie

  vendredi 20 janvier 2017

A l’heure où j’écris ces lignes, comme disaient les reporteurs de l’ancien temps qui passaient directement leurs dépêches écrites durant le combat qu’ils étaient censés décrire du bar le mieux achalandé du coin jusqu’à leur rédaction lointaine, à des milliers de kilomètres, à l’heure où j’écris ces lignes rien n’est encore fini de la solennelle journée d’investiture et de prestation de serment du président The-Donald, 45ème du titre, c’est-à-dire 45ème POTUS. A quelques centaines de kilomètres de là, à New York, sans doute à un autre moment de la journée (tout se brouille dans ces deux jours où plus de cent manifestations différentes étaient prévues) avait eu lieu ou avait lieu un grand rassemblement de l’opposition “progressiste-sociétale-(chic)”, avec quelques vedettes de Hollywood, – Alec Baldwin, De Niro à nouveau passé dans l’opposition, – l’un ou l’autre réfugiés, une affiche bien avec les quotas bien soignés, repassés-pliés (blancs-honteux, black & brown et fiers de l’être, beige-clair, LGTBQ, etc.), sous la présidence considérablement plantureuse de Michael Moore. C’était un mélange de “concert des enfoirés” et de We Are The Word, une autre facette de ce Mai-68 cosmique en-hiver...

Maintenant, plongez-vous dans le tourbillon des multiples scènes, manifestations, cris, mains sur le cœur, promesses infinies, une cascade de vidéos (voyez Breitbart.News et de multiples autres) ; ce mélange de solennité bombastique, de strict observance des règles et d’escadrilles de véhicule noirs aux vitres teintées noires ahanant sous leur poids de blindage, entourées de nuées d’escort-bodyguards tous reconnaissables à un kilomètre (costume noir, cravate noire, chemise blanche, lunettes noires, cranes semi-rasés et rasés, oreilles chargées d’oreillettes, têtes en mouvement perpétuel, etc.) ; et puis en cent lieux épars des foules avec pancartes diverses, multicolores, hurlant ou se moquant, dressant le poing ou applaudissant...

Le spectacle est à la fois extraordinairement conforme si le regard seul s’en inquiète, et extraordinairement surréaliste si l’esprit s’y met pour tenter de donner un sens à tel ou tel sentiment... Celui-là, qui est le mien, avec Michael Snyder de Economic Collapse, sur cet étrange sentiment bouffe qu’on n’arrive pas tout à fait à écarter, – nous aussi retenus encore au Système même si c’est d’un seul cheveu, – cet étrange sentiment que Trump c’est The-Donald, et qu’il “ne fait vraiment pas sérieux”, – sentiment pourtant avec une réserve : « It still doesn’t seem quite real to me that Donald Trump will soon be residing in the White House.  Perhaps after I watch him being inaugurated on Friday I will feel differently.  And I certainly am not expecting any miracles under Trump, but it sure will be nice to have a new face in the Oval Office... »

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N’ayez pas peur du train

  jeudi 19 janvier 2017

Lisant ou relisant, je ne sais plus, Histoire égoïste (Folio, Paris 1973), c’est-à-dire les mémoires d’une forme assez particulière de Jacques Laurent, un des “hussards” des années 1950, je suis arrêté par cette remarque venu de sa toute prime enfance, immédiatement après la Grande Guerre. Elle m’a frappé de deux façons : d’abord, et je passe rapidement là-dessus car je compte y revenir, par le constat qui y est fait de la présence de chevaux encore assez nombreux dans les rues de Paris, ensuite parce qu’il y est question des trains et de “la peur des trains” qu’il y avait encore à cette époque, comme, plus tard et plus proche vers notre époque, il y eut une “peur des avions” pour les déplacements des masses laborieuses et vacancières.

« Le chemin de fer inspirait encore de la peur, écrit Laurent. On n’était pas si loin de la grande peur du XIXème que le guide Chaix combattait avec des arguments sublimes, non pas en essayant de rassurer le voyageur comme on aurait fait au XXème mais en jouant sur son goût du risque et sur son mépris de la mort. Ce vieux guide qui figurait dans les arrière-fonds de la bibliothèque de mon père proclamait : “C’est une grande erreur de chercher un préservatif contre la crainte de la mort dans l ‘éloignement de l’idée d’une catastrophe dont rien ne peut nous préserver. C’est un préjugé de croire que l’on souffre beaucoup en mourant. Les convulsions, les angoisses, les gémissements de quelques personnes mourantes ne doivent pas nous en imposer. Ces signes, ces accidents ne font souffrir que e spectateur et non le mourant, qui ne ressent rien. Pensons souvent à ceux qui nous ont précédés, à ces êtres si chers à notre cœur qui semblent nous inviter à aller les rejoindre dans des régions que la faiblesse de notre vue ne nous permet pas d’apercevoir. Si vous êtes profondément pénétrés de ces préceptes sages, moraux et vrais, vous pouvez entrer dans un wagon sans éprouver la crainte d’une de ces rares catastrophes dont les chemins de fer ont été le théâtre. »  

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Humeur de crise-30

  dimanche 15 janvier 2017

La semaine sera longue, d’ici le 20 janvier... Une fois de plus USA-2016 devenu USA-2017 nous fait vivre au rythme de sa folie, de son angoisse, de son “Something Got to Give”, – “il faut que quelque chose se passe”, – comme si rien ne s’était passé jusqu’ici, comme si ce qui s’était passé jusqu’ici n’était pas suffisant. Je ne cesse d’aller d’un texte à l’autre, chacun détaillant à sa façon le “Silent Coup” si assourdissant, les “fuites” anti-Trump, l’insurrection inévitable samedi prochain, la “panique de l’establishment”, les agitations quasi-hystériques des “services”, les plans d’élimination, “légale” ou physique, de Trump... ZeroHedge.com vous donne des conseils sur ce qu'il importe de faire pour résister sans se faire prendre si quelque chose d'extraordinaire arrive le 20 janvier, à Washington D.C. Même le très sérieux ConsortiumNews de Parry (indiscutable “dissident” antiSystème, mais d’un professionnalisme impeccable, ennemi du sensationnalisme) publie en tête de son site un article de Daniel Lazare sur “Le plan pour faire tomber Trump”, l’auteur avertissant de son propre chef qu’une telle hypothèse n’est plus du tout l’exclusivité des paranoïaques et autres “complotistes”. (« Un “Coup” militaire est-il en préparation ? Ou bien les agences de renseignement US sont-elles en train de mettre en place l’environnement politique pour forcer Trump à abandonner la présidence parce qu’elles ne peuvent supporter l’abandon de la politique de nouvelle guerre froide contre la Russie ? »).

Incrédulité sans fin du chroniqueur devant cette série de spasmes du même événement qui ne cesse de cogner, de revenir à la charge, avec l’entêtement d’une tempête sans fin, et qui poursuivra jusqu’à ce qu’enfin l’essentiel de ce que nous attendons et espérons, et craignons tous confusément, avec plus ou moins de lucidité, d’angoisse et du sens de la métahistoire, – jusqu’à ce qu’enfin l’essentiel, qui est la Grande Crise d’effondrement du Système, se produise... Je pourrais aujourd’hui reprendre mot pour mot ce paragraphe du début de mon Humeur de crise-28, il y a un mois, neuf jours avant le vote du Collège Electoral, sans trahir en rien ni mon sentiment, ni le climat des choses, ni les événements, ni la véracité du récit métahistorique :

« L’Amérique est grosse d’une guerre civile ; et la nature n’attend pas : à un moment ou à un autre, il faut mettre bas, il faut accoucher du monstre... A chaque occasion où la tension monte au travers de diverses nouvelles éparses, – car aucun courant de communication de poids n’ose ou bien ne peut offrir la synthèse évidemment catastrophique de cette tension qui serait la vérité-de-situation exposée, – à chaque fois revient en moi la phrase sempiternelle : ”Jamais, jamais la tension n’a été si forte, jamais, jamais l’enfantement n’a semblé si irrésistible...” ; et chaque fois ressort dans mon souvenir, également sempiternelle, cette remarque de Lénine au soir du coup d’Octobre, selon Trotski : “Es Schwindle...” (“J’ai le vertige”)... »

... Je pourrais certes reprendre cela mot-pour-mot, mais je dois aller plus loin encore, car tout se jouera le 20 janvier, sinon tout se jouera plus tard, quelques semaines, quelques mois, mais dans la même séquence, dans la même dynamique. Nous sommes au terme du chapitre essentiel du grand récit métahistorique, et nous vivons cela jour après jour, heure après heure, sous nos yeux : “La colère des forces infinies m’effraie”, aurait pensé Pascal ; pourtant, il n’a jamais reculé devant les effets de son “pari pascalien”. 

Dans la fosse aux lions, CNN-le-Maudit

  jeudi 12 janvier 2017

L’esprit bien loin de Trump, j’étais hier dans une de ces tournées rarissimes, mes seules sorties hors de mon domaine, à Bruxelles pour une après-midi et un début de soirée, pour vérifier quelques attaches familiales et goûter quelques manifestions de l’amitié. Une longue rencontre avec ma fille aînée, une visite d’une tristesse sans fin à ma sœur aînée qui perd ses facultés mentales à cause de la vieillesse, éloignèrent effectivement mon esprit de ses habituelles préoccupations. Je les retrouverais pour mon dernier rendez-vous, avant le train, dans ce charmant petit bistro-restaurant bruxellois, le Mokafé de la galerie de la Reine, où l’on retrouve, entre les cohortes incertaines de touristes, quelques vieux habitués, quelques bohèmes sur le tard, l’une ou l’autre vieille dame pleine d’ardeur et dévorant les gâteaux qui y sont excellents, un solitaire qui vient y lire son journal et un étudiant attardé qui peaufine sa thèse ; et puis nous trois, deux chers amis et moi-même, eux et moi travaillant dans le même champ de préoccupation qui est celui de dedefensa.org.

...Ainsi les vis-je arriver, l’un après l’autre, – car je suis toujours le premier arrivé, bien entendu, – chacun le nez collé sur son machin, – i-phone ? smart-phone ? Je ne sais pas, bref un portable qui donne l’internet et donc l’information en direct... Et tous deux de s’exclamer sur le spectacle en cours à Washington D.C., Trump face à la presse-Système ; de s’exclamer, eux qui connaissent ce domaine de la communication en politique extérieure, sur la maîtrise, l’habileté de Trump. Rentré à mon port d’attache hier soir, je vérifiai rapidement la chose : quelques passages, l’atmosphère, l’ambiance, effectivement le calme et la maîtrise de soi, y compris dans l’accrochage avec Acosta de CNN à la question duquel Trump oppose le refuse formel de répondre. (Contrairement à la remarque du New York Magazine notée par ailleurs [« ...except when he refused to call on CNN reporter Jim Acosta, yelling “You are fake news!” »], je trouve que même dans cette séquence Trump ne s’est nullement départi de son calme.) Les échos recueillis depuis, chez l’une ou l’autre “source sure” comme l’on dit, confirment cette impression générale.

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Le POTUS qui ne voulait pas ne plus être POTUS

  mardi 10 janvier 2017

Puisque nous vivons des temps exceptionnels, comme les USA eux-mêmes obviously, qu’ils soient donc vraiment exceptionnels et ainsi soient-ils ! Ainsi, semble-t-il, en a décidé le POTUS-44 (*), qui restera quasiment en fonction après la prestation de serment du POTUS-45 dans une occurrence, – une de plus mes amis, – jamais vue, sans précédent ni équivalent, – bref, exceptionnelle elle aussi. Une petite précision dans une dépêche du très-informé DEBKAFiles, ami du Mossad, nous confie qu’Obama a bien l’intention d’installer une sorte de contre-gouvernement pour surveiller la politique russe de Trump. Il veut préserver “his legacy” ; c’est drôle, – exactement comme l’on dirait : “je veux préserver le désordre-bordel que j’ai déclenché, entretenu, quasiment structuré, car c’est mon legs le plus précieux en vérité...”

Voici ce que nous dit l’ami DEBKAFiles : « Obama, qui a décidé de conserver une équipe avec mission de surveiller la politique de Trump, s’est plongé dans une bataille furieuse contre la décision de son successeur de relancer les liens entre la Russie et les USA. Se battant ainsi pour sauvegarder une part importante de son héritage politique en établissant un précédent exceptionnel et unique pour un président sortant, Obama est déterminé à projeter une grande ombre critique sur les actes et les politiques de son successeur. Durant les quatre prochaines années, Obama ne cessera de rappeler l’affaire du “hacking” russe dans l’élection présidentielle, pour garder haute la flamme de la bataille contre le “penchant russe ” de Trump... »

Rien, en vérité rien ne saurait me faire plus plaisir. Le président des États-Unis, et le premier président Africain-Américain des États-Unis, – retenez vos larmes, mes frères, – le voilà qui prend le maquis et se transforme en contre-pouvoir de guérilla dans le but d’être une “grande ombre” éclairant de sa “haute flamme” l’infamie de son successeur qui voudrait effectuer quelques exercices de rangement dans le susdit désordre-bordel... Diable ! Le Diable a de bien étranges idées, mais il faut bien s’abstenir de le contrarier. L’homme aux dix-huit trous quasi-parfaits sait évidemment ce qu’il fait : la satisfaction de lui-même du 44ème POTUS est en train de franchir des sommets qu’on jugeait inaccessibles, et qui le sont d’ailleurs à l’extrême commun des mortels courants.

Il installe donc ses quartiers dans une maison austère, en vrai guérillero, dont je ne vous dirais rien de l’adresse précise sinon qu’elle se situe à Washington D.C. Le symbole est imparable, exceptionnel certes : il ne retourne pas à Chicago mais reste en alerte, vigilant, organisateur de la révolte, là où toutes les choses du pouvoir se passent...

(Suite)

Les incontinences de l’Auteur

  samedi 07 janvier 2017

Les “fêtes” étaient donc passées et qui avaient été pour moi par tel ou tel côté une rude épreuve tant cette période me rappelle combien les divers milieux familiaux dont je suis issus sont éclatés, pulvérisés, sinon réduits en cendres par les avatars humains et encore plus par les diktat de l’Histoire. C’est une histoire assez triste mais également d'une belle nostalgie, dont je vous entretiendrai un jour, lorsque je trouverai l’inspiration de donner à tel récit un intérêt au-delà de l’anecdotique affectiviste, qui n’est pas de mon parti. Revenu à la vie qui est évidemment quotidienne, je me retrouve en auteur déchiré entre ma réticence terrible de faire-promotion de ses propres œuvres, – sentiment écrasant pour mon compte de bassesse et d’humiliation que soi-même on s’inflige à soi-même, – et la nécessité que m’impose impitoyablement l’œuvre de faire quelque chose pour elle... Elle me parle, cette œuvre, La Grâce bien sûr et notamment son Tome-II, sur un ton rude, sans le moindre ménagement : “Tu prétends m’avoir écrit, espèce de sapiens-sapiens, et libre à toi et à tes illusions ; en attendant, sois logique au moins avec ces illusions, et fais ce qu’il faut pour qu’on me lise !”.

(Sa rudesse, son manque de ménagement, pour tout dire son indifférence à mes états de susceptibilité, c’est à ne pas croire. Ces œuvres que vous prétendez avoir faites sont impitoyables, – je dirais “quelle ingratitude”, mais elle en rirait un peu trop en me disant : “Et tu t’imagines encore que tout cela est de toi !”, et elle en rirait à juste titre car combien de fois n’ai-je dit ma conviction des convictions des logocrates... Je suis par conséquent écartelé.)

Je m’y suis donc remis, vous entretenant à nouveau de cette contradiction entre d’une part la crainte et le mépris de la vanité d’être un auteur (lire que la vanité d’être un auteur, c’est en vain prétendre l’être) ; et la nécessité du respect que l’on se doit d’avoir pour l’œuvre réalisée, – par qui ? Mystère, – et pour le serment qu’on s’est fait de tout faire pour qu’elle soit “communiquée” à d’autres, qu’elle soit lue, que d’autres y trouvent quelques lumières nouvelles pour susciter leurs propres pensées créatrices.

Tout cela détaillé, et dans cet état écartelé où l’on me voit, et considérant que le livre lui-même semble se considérer comme un être à part entière et singulièrement autonome, je lui laisse la parole, non sans signaler que la dernière chronique (*) faisant la promotion de La Grâce avait été suivie pendant plusieurs jours d’un nombre non négligeable de commandes (jusqu’à la quarantaine, a-t-on décompté), pour aboutir aux derniers “plusieurs jours suivants”, autour et après le passage de l’An nouveau, d’un désert quasi-complet et préoccupant. C’est cela qu’à nouveau, nous, La Grâce et moi, désirons rompre.

La Grâce a donc remarqué ce message, curieusement sur le Forum du texte « Entre tweet et Silent Coup », du 4 janvier :

« ...Et il me semble comme ça que De Defensa se sous estime, ça reste humble, chrétien ça demande la charité. Ca pourrait être, peut-être, alors notre boulot il est bon ! Si vous voulez continuez à en profiter , faut donner plus. Mais il  vrai que nous ne sommes plus païen , toutefois, le système là, il change quelque peu, non ? »

“Chrétien, nous, moi ?”, s’exclame La Grâce. “Encore faudrait-il me lire, et l’on serait édifié quant à mon christianisme ! Mais pour cela, il faut acheter le livre que je suis, et l’on saura pourquoi ce jugement se discute, pour le moins, et en détails qui ne sont pas inintéressants... Ce pourquoi je prends ceci à mon compte : ‘Alors, mon boulot il est bon !’”

Par conséquent, suivez son conseil, à La Grâce, soyez son lecteur...

(L'Auteur-3)

 

Note de l’Auteur

(*) Ainsi avez-vous également remarqué que ces textes qui portent comme marque de la série “l’Auteur” dans le titre et discourent de La Grâce dans le texte, sont numérotés à partir de ce mot. (Ce texte, voyez ci-dessus, est “Auteur-3”, le troisième de la série.)

Humeur de crise-29

  vendredi 06 janvier 2017

Il s’agit d’une simple vidéo sur MSNBC, quelques dizaines de secondes d’un échange entre Rachel Maddow et le sénateur démocrate Schumer. Maddow lui présente un document où un anonyme de la CIA proteste à propos du rendez-vous de la CIA avec Trump. Schumer, vieille ordure de Wall Street, prend l’air finaud et diabolique qui convient pour dire qu’à continuer comme ça, il va lui arriver des problèmes, à Trump (« Let me tell you: You take on the intelligence community — they have six ways from Sunday at getting back at you »). Et Rachel, lesbienne, progressiste-sociétale, autrefois pourfendeuse talentueuse de GW Bush et de ses guerres épouvantables où la CIA tint son rang, qui boit ça comme du petit lait, l’annonce par la vieille ordure que la CIA pourrait régler son compte au président des États-Unis... Quel bonheur et quel honneur d’être progressiste !

Voyant cela, je ne peux m’empêcher de penser que le Diable est passé par là. Aucune autre explication n’est possible ; car la raison recule, impuissante, devant la tâche d’expliquer rationnellement et par ses seuls moyens de telles attitudes, et devant l’aveuglement que tant de sapiens oppose à cette mise en évidence. Nous sommes dans une saison diabolique, où les âmes faibles et les psychologies vulnérables succombent si aisément à la terrible influence du Diable qui sème l’incohérence.

Je trouve bien rassurant que des esprits habitués à exercer leur indépendance dans le seul champ de la raison en viennent, pour s’expliquer ces choses extraordinaires qui se déroulent, à se tourner vers de telles explications extrahumaines et au-delà de la seule raison. Contrairement aux jugements courants inspirées par le Système (par le Diable) et qui s’effilochent en lambeaux, il s’agit d’une véritable illumination rationnelle de l’esprit par l’intuition. Il faut savoir, pour lutter, qui est notre adversaire.

Ainsi de cette humeur de crise : de reconnaître que notre Grande Crise est d’abord une crise de la psychologie humaine, et qu’elle se trouve activée par des forces extrahumaines et supérieures par leur seule surpuissance (et nullement supérieures par la pensée, certes). La Grande Crise du monde est d’abord notre immense crise intérieure, en nous-mêmes, et l’accès que cette circonstance donne au Diable d’entrer en nous-mêmes

Obama ou l’élégance du Diable

  lundi 02 janvier 2017

Ce qui me décide à écrire cette chronique, finalement, c’est la déclaration que je retrouve de trois jours d’un commentateur célèbre aux USA, dont il a été parfois question, qui est d’une tendance neocon très affirmée sans être complètement enrégimenté dans le groupe de base de cette tendance (laquelle est aujourd’hui en plein désordre de dissolution en tant que structure). Il s’agit de Charles Krauthammer, parlant à Fox.News, à propos de la décision du président Obama de prendre des sanctions antirusses spectaculaire. La déclaration de Krauthammer ne concerne pas le fond de l’affaire (la validité de la mesure décidée) mais le comportement du président-sortant à cette occasion (et après d’autres, ajouterais-je) :

« This is about as anti-democratic as you can get. You were in office for eight years — you got your mandates — and on all of these issues… he is doing all these things that have been explicitly rejected by his own party. Then he doesn’t have the courage of his own convictions, getting them done to lock in his successor.

 » It’s very anti-democratic.”

» I don’t know about the merits of the case. I would imagine that allowing mixed use and some exploration would be a good thing for the country, but Obama sees himself as God hovering over the country dispensing goodies to the extent that he’s got control.

» He figures, “I’ve got control here. No one can stop me, and it may be somewhat irreversible.” »

(Suite)