Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

  Juillet 2017 (11 articles)

Trump jusqu’au-delà des USA ?

  lundi 31 juillet 2017

31 juillet 2017 – On disait hier, sur ce site, à propos des dernières folies de l’administration-chaos du président Trump, et citant une remarque de Peter Lavelle, qu’il y a deux sortes d’appréciations : « Pour beaucoup, particulièrement ses critiques, l’administration Trump est rien de moins que “du chaos aux stéroïdes”. Pour certains, qui connaissent le président, c’est une sorte de “business as usual”, la méthode du businessman Trump... » On s’attache ici au deuxième terme de l’alternative car il m’est arrivé quelques informations sur certaines activités très révélatrices de l’équipe-Trump.

Je dis “équipe-Trump” à dessein, et nullement administration Trump, ou gouvernement Trump, et l’on va très vite comprendre pourquoi. Quel crédit accorderais-je à ces informations ? D’abord, il faut dire qu’elles viennent d’une source que je qualifierais de “très sérieuse”, et plutôt émargeant ou proche d’un service officiel, d’une organisation internationale qui a sa place dans le Système. Cela n’est une garantie de rien dans les domaines de la sagesse et de la justesse mais cela nous garde d’une trop grande relativité d’apparence parce que dépendant d’une situation de communication dans l’échelle du Système qui nous est connue. Ensuite, il y a un argument qui fait prendre “au sérieux” ces informations, c’est qu’elles auraient été jugées il y a encore fort peu de temps “pas très sérieuse”, comme tout ce qui avait trait à Trump, et pourtant qu’elles viennent aujourd’hui d’une source “sérieuse” (“très-sérieuse”). Cela signifie qu’on considère désormais Trump comme quelque chose de “sérieux”, avec quoi il faut compter.

Venons-en aux informations en question... Des contacts des sources citées, à Washington même, disons dans des milieux proches de Trump, signalent que « Trump est déjà en train de préparer son équipe pour l’élection de 2020, son équipe de réélection... En fait, Trump s’est bien amusé lors de l’élection présidentielle, et c’est surtout cela qui l’intéresse, recommencer en 2020.  Dans tous les cas, on n’a jamais vu ça : qu’un président prépare, après six mois d’exercice du pouvoir, son équipe et sa stratégie de réélection, 42 mois avant la prochaine élection... » Cela signifie que Trump considère désormais son premier terme comme une constante campagne électorale, avec la férocité qui va avec, pour préparer le second terme, son seul objectif devenant de taper sur son adversaire (l'establishment). On comprendra que ces nouvelles, non seulement me font éprouver une grande satisfaction intellectuelle car tout ce qui sort des normes est objet d’excitation comme étant une indication de la crise du Système, mais au-delà qu'elles invitent à la spéculation.

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Interview de l’Auteur : “FN au Kosovo”, c’est sûr ?

  dimanche 30 juillet 2017

30 juillet 2017 – Aujourd’hui, séance particulière, dont certains diront peut-être : Grasset il est impayable, il se prend tellement comme quelque chose de considérable qu’il faut qu’il se dédouble pour pouvoir être considéré à sa juste valeur. Certains peuvent le penser parce que nous sommes dans une époque où non seulement tout est pensable, mais où tout peut être pensé... Enfin, jouons le jeu : PhG c’est moi, “l’Auteur” c’est un peu lui-moi, quelque chose dans ce goût-là.

Le sujet, c’est donc “l’Auteur” et l’une de ses dernières productions autoproclamée et autoéditée avec la complicité de divers organismes dont certains peuvent être jugés douteux ; son roman Frédéric Nietzsche au Kosovo, apparu à la devanture de la Librairie.dde, y compris en page d’accueil du site, depuis quelque chose comme trois-quatre semaines. Avec mes qualités et mon don peu commun d’ubiquité, je me suis donc transformé en intervieweur de l’“Auteur”, et c’est la substance de la chose que je veux vous restituer ici. Frédéric Nietzsche au Kosovo, dit FN au Kosovo pour les gens pressés (l’“Auteur” a horreur de cette abréviation), c’est un roman. Il est en vente ici et ici, vous en retrouverez facilement la trace.

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Interview de l'Auteur par PhG

PhG : L’Auteur, où voyez-vous que le FN ait figuré de quelque façon que ce soit au Kosovo ?

L’Auteur : FN c’est Frédéric Nietzsche, pas le Front National, d’accord ?

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Quand Lavrov plaisante...

  vendredi 28 juillet 2017

28 juillet 2017 – Je ne crois pas qu’il y ait une anecdote plus significative et aussi plus symbolique de notre situation de folie absolument inimaginable d’ampleur et de rythme, essentiellement suscitée, assumée et animée par “Washington D.C.-la-folle”. Elle échappe, cette folie, à la plupart des observateurs, aussi bien les plus fins diplomates prisonniers de vieilles habitudes qui les conduisent à regarder pour ne pas trop voir, que les fonctionnaires-Système habitués à regarder pour ne rien voir du tout, que les journalistes-Système dressés pour ne pas regarder de façon à ne voir que les simulacres en forme de vessies et à jurer que ce sont des lanternes qui éclairent le monde.

Je parle de cette rencontre entre Lavrov, le meilleur ministre des affaires étrangères sur la place aujourd’hui, un des meilleurs qu’aient eu les Russes, un des meilleurs de l’époque moderne et postmoderne depuis le début du XXème siècle ; et, d’autre part, face à lui, un journaliste américaniste de la prestigieuse chaîne de le presseSystème NBC. C’était dans un article du site, il y a trois jours... Je cite la description de la chose :

« Une toute récente remarque du ministre des affaires étrangères de l’inquiétante Russie, Sergei Lavrov, fixe effectivement la gravité hyper-extraordinaire de la situation politique et surtout psychologique dans le chef de ses acteurs, par la démonstration a contrario du délire paroxystique de la presseSystème US... En deux mots : peut-être, a suggéré ce ministre russe aussi solide qu’un roc et aussi sérieux qu’un pape véritable, y a-t-il eu complot au G20 entre Trump et Poutine lorsqu’ils se sont trouvés ensemble aux toilettes, en train de pisser ? Lavrov, plein de l’impudente puissance de la Russie à la conquête du monde, suggère à la fine-fleur de l’intelligentsia journalistique occidentaliste-américaniste de suivre cette piste, – “enquête dans les latrines, ou comment le terrifiant Poutine a réussi à conquérir le monde en pissant.

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Un acte historique de la CIA

  mardi 25 juillet 2017

26 juillet 2017 – On sait que la CIA reste un foyer de résistance active au président Trump. Mike Pompeo, le nouveau directeur, n’a qu’une influence mineure sur l’agence et il n’entend d’ailleurs rien modifier de fondamental par rapport à son prédécesseur John Brennan, l’un des adversaires les plus acharnés de Trump. (Qui nous expliquera par quelle étonnante inconscience, ou ignorance, Trump a-t-il nommé Pompeo, sinon par l’habituelle explication de l’impunité complète du ci-devant Deep State pour décider des nominations qui lui importent ?) Cela implique que, lorsque Brennan parle, c’est la CIA qui s’exprime, – et il ne se prive pas de parler.

En décembre dernier, Brennan, alors encore directeur actif de la CIA avait mis en doute la légitimité de Trump comme président des USA. C’était déjà assez lourd, comme démarche, mais personne ne s’en était vraiment offusqué, – je veux dire, officiellement, dans le monde politique où les vertus d’autorité et de légitimité sont si souvent invoquées. Cette fois, Brennan a été plus loin, bien plus loin ; c’est simple, il a posé un acte historique qui réduit à néant les concepts d’autorité et de légitimité et réduit à une bouillie pour les chats la souveraineté des USA. Cela n’a ému personne en particulier, toujours dans le “monde officiel” dont je parle, et la déclaration de Brennan a été retranscrite vertueusement et verbatim, comme l’on fait d’une aimable conversation.

Brennan évoquait la nomination par le ministère de la justice (DoJ) de l’ancien directeur du FBI Mueller pour enquêter sur l’ensemble chaotique-fantasy nommé Russiagate, simulacre parfait comme chacun sait et dont la fausseté ne cesse d’être démontrée jour après jour, – mais qui cela inquiète-t-il puisqu'il s'agit de coincer Trump ? Mueller a dernièrement annoncé qu’il élargirait son enquête aux affaires personnelles du businessman Trump, quoi qu’il en soit du président Trump, ce qui est aller bien au-delà du mandat tacite dont on l’a chargé. Il se déduit de cela que l’on évoque la possible révocation de Mueller par Trump (outre le secrétaire à la justice Sessions qui s’est défilé devant la responsabilité de l’enquête, outre son adjoint Rosenstein qui a personnellement nommé Mueller). Comme cela est excellemment et patiemment expliqué dans The National Review, Trump a tous les droits à cet égard puisqu’il s’agit de nominations de l’exécutif (on ne parle ici ni de l’habileté, ni de l’intelligence, ni de l’opportunité de telles mesures qui sont très discutables, mais de leur constitutionnalité) :

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Zeus, l'Olympe devient glissant

  jeudi 20 juillet 2017

20 juillet 2017 – Je vais jouer au “franc-jeu de la chronologie”, non par devise de bon esprit mais parce qu’on trouvera dans ce procédé autant mes réflexions sur l’affaires (la “crise“ devenue crise, on verra plus loin) que mes réactions devant les effets de l’affaire devenue cette crise. Je parle du brouhaha français, considérable et significatif, accompagnant la démission du CEM (Chef d’État-Major), le général Pierre de Villiers.

D’abord et dès appris la nouvelle, hier matin, j’écrivis ceci qui donne ma première impression :

 

« Ce monsieur Arnaud Benedetti, qui est professeur associé à l'Université Paris-Sorbonne, a fait un texte assez juste sur le baston Macron-Villiers, le 17 juillet, sur Figaro-Vox, deux jours avant la démission du CEM. Le thème, repris par d’autres, est assez classique : “quand l’on est un vrai chef, on n’a pas besoin de le dire”, “l’autorité n’est pas quelque chose qui se dit mais quelque chose qui se fait sentir”, etc. Le titre du texte de Benedetti, c’est « N’est pas de Gaulle qui veut », et l’entame (alors qu’on ne connaît pas encore la décision de Villiers, qui aggrave considérablement la “crise”), c’est ceci :

» “En quatre mots : ‘je suis votre chef’, le tout jeune Président vient de déclencher peut-être l’une des crises les plus aiguës, toute proportion gardée, entre le pouvoir civil et l’institution militaire depuis Avril 1961, date du putsch avorté d’Alger ...”

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Destin (?) de Macron

  lundi 17 juillet 2017

17 juillet 2017 – Il y a eu cette rencontre Macron-Trump, comme il y avait eu une rencontre Trump-Poutine, comme il y a eu également une ou deux rencontres Poutine-Macron, et la perception qu’on a de ces rencontres, – quoi qu’il en soit de leurs contenues, – et cette même ligne essentielle d’une entente des trois hommes notamment sur le sujet symbolique de la façon de résoudre la question syrienne. Je ne crois pas une seconde que cela la résoudra, cette question syrienne, je vous parle de perception et vous invite à découvrir ce qui unit les deux partenaires de Macron : ils sont les deux protagonistes, – involontaires, réticents, incrédules, etc., qu’importent leurs humeurs, – de l’énorme simulacre qui déchire Washington D.C., et ce simulacre animé par une pression  incroyable d’une force quasi-divine, – ou disons complètement diabolique, si vous voulez bien et pour être plus juste, – qui est la haine que le Système porte à Trump (et, au-delà mais vraiment très serré, à Poutine également, au nom d’un antirussisme qui est de la même catégorie haineuse)... Par conséquent, Macron est dans cette galère-là.

Ne cherchez aucune attitude rationnelle d'explication à développer pour expliquer ces quelques observations de départ, aucune ne peut résister à la puissance de la communication et à la contraction monstrueuse du Temps qu’elle suscite, et par conséquent à l’accélération folle de l’Histoire. Cette contraction-accélération est telle qu’il arrive qu’on ne la mesure plus ni ne la ressente, comme avec cette comparaison que j’affectionne de l’immobilité du calme absolument paradoxal qui caractérise l’œil du cyclone alors que l’on se trouve au cœur de la force titanesque de la tempête. Par conséquent, si l’on n’y prend garde on n’y voit que du feu et si vous parlez au quidam moyen de la rapidité folle de l’Histoire, il vous regarde comme on contemple un excité incontinent. Passons...

Les autres acteurs ? Il y a les Chinois assurant leur stature de discrète première économie du monde et, pour rester dans le champ des USA qui doit tous nous intéresser parce qu’en matière de crise c’est là que tout se passe, je serais bien poussé à penser qu’ils vont développer leurs liens avec ce que Madsen nomme The United States of Pacific, en y adjoignant des relations à développer avec le Canada, le Mexique, l’Australie, etc. Vis-à-vis de Washington D.C., les Chinois restent sur la réserve et n’ont pas de tendresse particulière pour Trump qui est le souffre-douleur de Washington D.C. Ils s’arrangent très bien avec Merkel qui déteste Trump, mais elle sans le dissimuler et donc dans un sentiment différent des de celui des Chinois.

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Une histoire de l’Allemagne

  jeudi 13 juillet 2017

13 juillet 2017 – Voici une histoire de l’Allemagne qui n’a rien d’officiel, rien d’académique, rien d’estampillé conforme, rien de scientifiquement historiographique selon les canons de la chose. Mais elle ne me semble pas absurde et elle correspond complètement à une logique qui rejoint ma propre intuition métahistorique telle que je tente de l’exposer, notamment dans La Grâce de l’Histoire, à partir de l’événement dit du “déchaînement de la Matière”.

La chose vient d’un livre d’un nommé Jean Bardanne (de son vrai nom Jean Bauret), auteur prolifique et totalement inconnu, ou dans tous les cas complètement oublié. (Je parle là de ma propre expérience.) Né sans doute en 1894, il a publié près d’une trentaine de livres dont le dernier, semble-t-il, en 1952. La plupart d’entre eux, publiés entre les deux guerres, portaient sur l’Allemagne et faisaient partie de ces livres en si grand nombre, essentiellement sinon exclusivement de droite, très antiallemands, qu’on s’est empressé d’étouffer et d’oublier depuis parce qu’il n’est pas très sexy voyez-vous qu’on puisse se rappeler qu’entre les deux guerres ce fut la droite jusqu’à l’Action Française ô combien qui fut farouchement anti-allemande. (Même chose pour la résistance, et notamment les débuts de la résistance venus en très grande majorité de la droite et de l’extrême-droite, – pas sexy non plus.)

Il est difficile dans cette sorte de livres que publiait Bardanne de distinguer la fiction de la réalité, comme il est difficile de donner une appréciation de la fiabilité des sources, comme il est très-difficile j’en suis sûr de considérer Bardonne comme un auteur “sérieux”. Même lorsqu’il s’affirma jusqu’en 1941 comme un maréchaliste modéré, ce qui pourrait remplir de satisfaction nos moralistes courants de la presseSystème, il le fit en dénonçant furieusement la collaboration et resta constamment un ennemi de l’Allemagne, comme il s’affirma dans toute sa carrière (ses livres sont essentiellement politiques) comme un dénonciateur du danger allemand... Pas “sérieux” même dans la collaboration, mais patriote.

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Humeur de crise-37

  mercredi 12 juillet 2017

Ayant pris pendant la campagne des présidentielles l’habitude de voir les réseaux TV d’information français, j’y cède encore un peu ces temps derniers, à l’une ou l’autre occasion. Je suis stupéfait et peut-être un peu scandalisé, mais finalement pas si étonné, de voir combien la France continue plus que jamais, jusqu’à la démence dite sur un ton très professionnel, à étudier et à examiner son nombril avec une passion et une minutie peu communes. Ils sont toujours dans le paroxysme et leur crise et il importe absolument que la France s’en échappe enfin, retrouve les autres, sorte de son cloaque franco-français et bien parisien pour accomplir la réforme bienheureuse derrière laquelle elle court depuis des décennies. La question me vient candidement aux lèvres, enchaînant sur d’autres : que croient-ils donc ? Qu’ils sont le centre du monde comme ils l’ont toujours été ? Que le monde entier attend, avec fièvre et impatience, que la France rejoigne enfin le troupeau de la globalisation heureuse ?

Les Français voient-ils ce qui est en train de se passer aux USA, à Washington D.C. ? Rien du tout. Ils s’occupent de la “civilisation”, c’est-à-dire d’eux-mêmes. Ils ignorent complètement, sinon pour répéter comme des perroquets l’une ou l’autre affirmation hystérique venue de leur presseSystème bien-aimée de Washington D.C. ou bien de The House of Cards, avant de se replonger dans les délices constitutionnels de la France macronienne.

Ils ne voient rien de la crise du pouvoir de l’américanisme qui ne cesse d’enfler, de se constituer avec une puissance inimaginable, de s’établir dans la fureur déconstructrice sur la durée, je veux dire sur la durée qu’il faudra pour que tout cela enfin se volatilise en une explosion dont personne ne sait ni la composition ni la puissance. Voyez ce texte de Wayne Madsen sur la “dévolution des États-Unis”, qui prend des proportions extraordinaires, et Madsen terminant, et encore très optimiste je trouve : « C’est la situation six mois après que l’administration Trump soit en place, et les politologues doivent se demander s’il y a aura encore des États “Unis” à la fin de cette administration... »  Interrogé sur le fait de savoir quand s’achèvera le Russiagate, Ray McGovern, ancien analyste de la CIA devenu dissident observe : « La probabilité, c’est que cette affaire dure au moins pour les trois prochaines années ».

C’est-à-dire que sous vos yeux se défait à une stupéfiante vitesse cette puissance énorme dont dépend toute l’architecture politique et financière, et surtout l’équilibre psychologique de notre époque et de la postmodernité d’une façon générale. Au-delà, c’est le vide, l’abysse, la terra incognita et nul ne sait ce qui surgira de ce cloaque sans fond. En attendant, voyons voir & entendre ce qu’a voulu dire le premier ministre Philippe à la tribune, et entendre & voir si les héroïques députés LR se sont divisés en trois, quatre, cinq ou six groupes constructifs.

Klara pour l’éternité

  vendredi 07 juillet 2017

07 juillet 2017 – Il y a un peu plus de six ans, Margot nous avait quittés, après une affreuse agonie où elle avait montré cet héroïsme qui reste dans mon âme comme le dernier don de soi. J’avais écrit à ce propos, comme on peut les lire, quelques lignes pour la saluer comme on salue un être sans pareil, « pour qu’elle repose en paix ». Une autre beauceronne, Klara, était arrivée chez nous quelques mois plus tard, âgée de trois mois, pour suivre les traces de Margot. J’en ai parlé parfois dans les pages de ce Journal. Elle se révéla être une compagne d’une gaieté, d’une joie de vivre et d’une fière allure, qui fit renaître en moi une sorte de bonheur que je ne croyais plus possible après celui que j’avais connu avec Margot.

Hier, Klara nous a quittés, au contraire de Margot d’une façon abrupte, impossible à prévoir parce que sans le moindre signe avant-coureur ; mort douce pour elle je crois parce que dans son sommeil et d’une telle cruauté pour nous, d’une si affreuse brutalité. Quatre heures avant, elle et moi nous accomplissions le rituel commun de la promenade de l’aube dans cette forêt où nous n’avions que des amis, que j’avais arpentée tant de fois avec Margot. L’aube dans la forêt est un moment où l’on croit à la renaissance du monde.

Hier matin, tout était comme chaque matin, notre marche à l’unisson, notre rythme en commun, les mêmes arrêts et les mêmes élans, les discours qu’il m’arrivait de faire comme si elle pouvait m’entendre et me conseiller. Il y avait de l’équilibre, de l’ordre et surtout de l’harmonie dans ce cérémonial qui célébrait la liberté de notre affection commune. Comme chaque fin de nuit si difficile pour moi, avant l’aube où tout le reste pèse, ce moment était aussi une résurrection pour moi dans laquelle la magie de Klara n’était pas pour rien.

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Cry For You, United States

  mercredi 05 juillet 2017

Nous ferions bien et bien mieux d’envisager cette question, dont la réponse est loin d’être simple et proche d’être apocalyptique : “Que ferons-nous sans l’Amérique, c’est-à-dire sans l’American Dream, nous qui semblons ne plus avoir le courage d’exister par nous-mêmes ?” J'ai employé à dessein le futur (“que ferons-nous ?”) et nullement le conditionnel (“que ferions-nous ?”) comme il aurait été de bon ton de faire dans le monde des prévisionnistes rationnels.

En effet, c’est bien le cas ....  Lire le même jour, – et quel jour, le 4 juillet, la Fête Nationale des États-Unis d’Amérique, qui est le jour où l’on a coutume de célébrer la Grande République, – deux textes écrits par deux grands esprits de la politique aux USA, deux vieux sages, peut-être les deux seules voix de vieux sages existant encore dans la Grande République... Le premier s’intitule, et c’est une question dont on serait si tenté de répondre “poser la question, c’est...” : « Is America Still a Nation ? » ; et le deuxième s’intitule, et c’est évidemment la réponse à la question : « We Must Declare Independence ». La question était de Patrick Buchanan, la réponse de Ron Paul. Les deux hommes, c’est visible, c’est lisible, c’est sensible, cela n’a nul besoin de traduction, les deux hommes ne supportent plus ce qu’est devenu leur pays et qui, par conséquent, n’est plus leur pays. Ils représentent la tradition qui condamne irrémédiablement ce cloaque infâme en quoi la modernité a transformé leur pays.

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Un nouveau PoDemPope est appelé à régner... “Araignée” ?

  lundi 03 juillet 2017

Même WhatDoesItMean (*) en a fait de gorges chaudes, ou plutôt un scoop de plus. Il n’est plus nécessaire de faire appel aux soucoupes volantes, à E.T. et toute cette sorte de choses pour ce site fameux pour son ésotérisme plein pot peut-être mâtiné de manœuvres cachées et complotistes qui me font sourire mais sans les juger absolument dérisoires ; enfin, veux-je dire, plus besoin des “petits hommes verts” du temps de l’adolescence de ceux qui furent mes enfants, d’ailleurs la chose est réservée désormais et plus drôlement aux hommes de Poutine se saisissant de la Crimée et foutant une trouille extra-atmosphérique à l’OTAN...

Aujourd’hui la Fantasy-fiction c’est la réalité, ou disons la narrative du simulacre de la réalité, si vous voulez, enfin quelque chose d’approchant puisque tout cela revient au même, mais une narrative si audacieuse qu’elle donne au simulacre des allures de conseil d’administration. En plus, WhatDoesItMean cite ses sources, comme vous et moi, nous qui sommes si sérieux, ce qui montre bien la solidité du sérieux du simulacre et de sa Fantasy-fiction...

Cela donne, pour ce qui nous occupe, ceci qu’avec le passage des deux milliards d’abonnés, le Papoderne, Sa Post-Sainteté Mark-The-First Zuckerberg vient d’annoncer que Facebook c’est comme une religion ; et je dirais, c’est moi qui précise, que c’est même mieux qu’une religion, que c’est une super-religion qui devrait être considéré comme une hyper-religion, qui devrait devenir religion à la place des religions, et en plus et parce que religion pacificatrice puisque remplaçant les machins monothéistes qui nous gonflent un peu avec leurs prétentions à l’exclusivité de la marque, droits d’auteur, droit de regard,  décapitations et ainsi de suite.

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