Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

  Juillet 2018 (10 articles)

Elargissement du domaine du “rien”

  lundi 30 juillet 2018

30 juillet 2018 – D’une part la canicule me tue, d’autre part le comportement du président français, et dans la foulée, de ceux qui le soutiennent, m’a laissé d’abord avec la plume un peu sèche d’ébahissement, comme si elle aussi subissait la canicule. On ne cesse, ici et là, et partout ailleurs enfin, de gémir à propos du comportement de Trump, et avec pas mal de bonnes raisons. Mais celui de Macron depuis qu’a débuté cette drôle d’affaire, disons le “Benallagate” pour faire court mais très-très chic et presque américain après tout, me semble absolument du type extra-terrestre.

Ils sont étranges, les dirigeants actuels, de l’actualité hyper-récente, comme si le Système n’arrivait plus à vomir que des modèles complètement détraqués, quoique de différentes façons d’ailleurs, par rapport aux normes exigés et au standard qui convient. “De mon temps”, comme disent les vieux comme moi, on avait des normes et un standard ; c’était souvent moyen-sans-plus, médiocre-discret, corrompu-poli, c’était parfois grandiose. Aujourd’hui, c’est AlienE.T.et toutes ces sortes de chose ; du Spielberg, vous savez, le type qui fabrique des choses qui sont, ou devraient être par nature extraordinaires, avec une patte sans aucun doute habile sinon talentueuse mais d’un incroyable, d’un inimaginable conformisme.

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“Paris-la-folle” ?

  lundi 23 juillet 2018

23 juillet 2018 – Avec l’affaire Benalla se pose pour mon compte une question fort délicate : la France est-elle capable de s’offrir encore un grand scandale, une de ces choses qui donnent à la République numérotée impliquée quelque chose comme ses lettres de noblesse ? La France de Macron peut-elle s’offrir l’équivalent d’une affaire Stavisky ou d’une affaire Ben Barka, une affaire où l’enjeu est très grand et où la tragédie n’est pas loin ? (Dans les deux cas cités, il y eut mort d’homme.) Pardonnez-moi si j’hésite et retiens ma réponse mais je la sens et je la crains, la France, me semble-t-il, un peu trop légère et éparse pour ça...

J’écris ces lignes sous l’impression de la vision épisodique mais néanmoins intéressée des auditions de l’Assemblée Nationale qui nous sont offertes depuis ce matin en direct sur toutes les TV d’information, avec encore à l’esprit les images des très récentes auditions de la Chambre des Représentants aux USA où c’est surtout, justement devrais-je dire, le climat qui m’avait marqué (voir le 18 juillet 2018) :

Le temps de la dérision

  lundi 16 juillet 2018

Alors qu’on en parle à Helsinki, le lecteur sait-il les affres de celui qui a fait sa mission d’écrire sur la marche d’un temps qu’on ne peut qualifier que de dément, comme si une main gigantesque secouait le monde, par distraction, par amusement, ou bien avec une idée derrière le poing ? J’ai plus d’un demi-siècle de pratique de la chose, jamais, au grand jamais je n’ai rencontré de tels moments que je traverse ces temps-ci, ni même songé qu’il en puisse exister de tels ; tout cela, à ce point qu’il m’est impossible de ne pas me répéter chaque jour, absolument chaque jour, que nous vivons dans un univers qui, en quelques années, a basculé dans un univers parallèle de ce qu’il était quelques années auparavant, parallèle mais complètement différent. Combien de fois dans une semaine, dans spasme de temps où le flux des nouvelles plus folles les unes que les autres s’empilent les unes sur les autres pour disparaître les unes après les autres, combien de fois ne me suis-je retrouvé dans cette position de tenter sans succès de reprendre mon souffle, de rassembler mon jugement, d’assurer ma décision et de dire : “Voilà, c’est de cette affaire dont aujourd’hui je discourrais”.

Les événements se  précipitent en cataractes diluviennes. Rien ne peut les arrêter, ils sont les maîtres du  monde, et nous les fétus emportés. Ici et là, quelque fou vous crie qu’il a tout compris et qu’il va décrire à l’instant la résolution de l’énigme. Quelque fou sur la colline, au pied du torrent grondant des événement... 

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Respect... L’Afrique en finale

  dimanche 15 juillet 2018

L’ami Bonnal a récupéré, il y a quelques jours, un texte venu de Washingtonpost.com, donc du Post lui-même, de Karen Attiah, sous le titre « Why Calling Fance the last African Team in the World Cup is problematic » ; un texte qui pèse son pesant de narrative vertueuses-postmodernes et allumées à l’ombre des Lumières (j’aurais dû écrire, selon l’expression consacrée, “qui pèse son pesant de cacahuètes”, mais ne risquais-je pas d’être accusé de racisme ? Cela doit être considéré et mon civisme a pris le dessus). Lisez-le en ce Saint-Jour de Finale de la Coupe du Monde de football qui vous montre ces foules furieusement et joyeusement plongées dans un délire d’enthousiasme, survoltées et envertigées jusqu’à la vision, déchaînées d’enthousiasme et de folies déguisementeuses et barbouilleuses des visages hilares, ivres de joies visionnaires comme dans une sorte de sabbat, persuadées dans ce délire planétaire que leur malheur et l’abysse de médiocrité que sont leur vie et le monde qui les y précipitent n’est qu’un ramassis de FakeNews.

Vous lirez que l’auteur(e) du texte susmentionné voit dans l’équipe de France une équipe africaine. Elle se satisfait que les Noirs triomphent en s’implantant dans nos terres blanches, c'est-à-dire dans le Système (je traduis pour les atrabilaires grincheux & antiSystème : heureux d’être aussi cons que nous, en un sens qui “pèse son pesant de...”, etc., – puisqu’après tout il s’agit d’égalité conquise de haute lutte). En face, l’équipe de Croatie, qui est uniformément blanche, n’a pas été vraiment et tout à fait accusée de racisme (quoique...), contrairement à la Russie (également sans un seul Africain) parce qu’un de ses joueurs a salué la qualification en finale (Angleterre battue) en parcourant le terrain, torse nu et slogan aux lèvres, – « Vive l’Ukraine libre », –  et parce que la Croatie fait partie de l’OTAN. Anne Applebaum, du Washington Post et épouse de l’ancien ministre polonais Sikorski au parler rude, avait tweeté avant les demi-finales que l’OTAN avait gagné la Coupe du Monde puisque les quatre demi-finalistes étaient membres de l’OTAN. Lisez cet article de Spiked.online sur les démarches de politisation de la Coupe du Monde une fois qu’il eût été avéré qu’il serait impossible de guillotiner la Russie pour avoir organisé une Coupe du Monde sordide, oppressive, policière, fasciste, puante, anarchique et haineuse à l’image de ce que toutes leurs narrative nous disent que ce pays est, mais que c’est le contraire qui s’est produit.

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Tourbillon crisique-55 : “La folie devient stratégique”

  mercredi 11 juillet 2018

11 juillet 2018 – Faut-il que je m’explique du titre ? Tout se passe comme si Trump utilisait à dessein, en très-fin stratège, sa “folie”, cette hypermanie-narcissique que j’ai audacieusement diagnostiquée avec quelques collègues touchés par la même affection que la mienne, lors d’un séminaire tenu en hôpital psychiatrique (à l’OTAN ou à l’UE, je ne sais plus, enfin à “Bruxelles-la-folle” comme il y a “D.C.-la-folle”). D’où cette remarque d’un haut diplomate de l'UE à Reuters, avant-hier, parlant de ce que je nommerais “la folie de Trump” : « Nous avions l'habitude de rouler des yeux affolés en observant les politiques de Trump mais maintenant nous voyons la folie elle-même devenir stratégique. » 

Ce diplomate fait-il la critique suprême ou bien, à l’insu de son plein gré et à l’instar de ce Grand Européen, Érasme d’Amsterdam, l’Éloge de la folie ?

La “folie stratégique” ne se marque-t-elle pas non plus dans cette sorte de supplique étrangement dépourvue de la moindre pudeur de l’esclave à son maître, ou de la fille à son mac, l’avertissant qu’il ou elle pourrait bien changer de maître, c’est-à-dire cette Europe-esclave parlant au maître avec l’arrogance de la servitude, du directeur pour l’Europe du German Marshall Fund of the US, Jan Techau, écrivant avant les deux terribles sommets (OTAN et Poutine-Trump) : « Cela renvoie également à une question beaucoup plus vaste qui se cache derrière nos attaques de panique provoquées par Twitter : l'Amérique veut-elle conserver sa propriété géopolitique en Europe ou est-elle prête à l'abandonner? [...] Certes, les dirigeants américains doivent se demander s'ils veulent que de plus en plus de pays européens se sentent tentés d'appeler Moscou d’abord au lieu de Washington sur des questions de politique étrangère... » ?

Tom Luongo pense, quant à lui avec une certaine légèreté jubilatoire, que le sommet Trump-Poutine sera un sommet réussi justement à cause de cette “folie de Trump” qui lui fait vouloir réussir de “très-gros-coups”, en faisant des concessions si nécessaire, par exigence même de son caractère pathologique (je lui trouve du charme, à cette pathologie) : « Je pense qu'il est juste de dire que Donald Trump a un très grand ego. S’il y a une chose qui caractérise sa présidence jusqu'ici, c’est sa volonté d’aborder [pour les résoudre] des conflits insolubles, vieux de plusieurs décennies. A cet égard, ses tendances narcissiques sont un avantage majeur. »

“En même temps”, comme dirait l’autre dans la tribune du stade de Saint-Petersbourg, non seulement “la folie de Trump” devient stratégique, mais elle n’est qu’une sorte de “folie stratégique” parmi d’autres. Aux USA, le choix de Trump pour le nouveau Juge de la Cour Suprême est salué par une “folie stratégique” de type “Guerre Civile”par l’organisation progressive-sociétale du groupe Parti Démocrate-Soros, qui déchaîne une hystérie collective de groupe à la fois si bien organisé et si sincère dans son hystérie. Cela nous rappelle que les USA sont toujours et plus que jamais un baril de poudre bourré jusqu’à la gueule, depuis trois ans déjà, et le colonel Pat Lang prévoit que ce sera une Guerre d’Espagne Made In USA plutôt qu’une Guerre de Sécession 2.0.

Et n’est-ce pas une “folie stratégique” venue d’une vraie folie, cette plume du Bild Zeitung  signant un éditorial qui fait du joueur de légende allemand Lothar Matthaus un méprisable “collabo de propagande”, pour avoir accepté avec une délégation de l’UEFA de dîner avec Poutine, pour remercier la Russie de cette Coupe du Monde, et allant, – horreur sans nom, – jusqu’à serrer la main dégoulinante du sang frais d’un petit enfant de ce “criminel de guerre” ? Matthaus de répondre par tweet, en soulignant involontairement la formidable victoire de communication de la Russie, et ainsi aggravant son cas : « La politique et le sport ne peuvent pas être séparés, mais pour nous sportifs, seule la compétition pacifique et équitable compte. Le peuple de Russie a organisé une fantastique Coupe du Monde et a montré au monde son hospitalité et sa cordialité, pour cela, il mérite nos remerciements ! »

Il faut dire que, tandis que l’entraîneur de l’équipe d’Angleterre adresse à la Russie les remerciements et l’estime britanniques dont est bien incapable la lugubre Theresa May baladée des montages amateurs du MI5 en éditos du Sun, les rues de Moscou, de Saint-Petersbourg, d’Ekaterinbourg, résonnent d’encore une sorte autre de “folie stratégique”, – une joie collective extraordinaire qu’aucun incident n’émaille, faite d’une estime assez bruyante mais surtout d'un respect réciproque. Les avenues de la Ville-Lumière, jusqu’à la plus prestigieuse d’entre toutes, dégénèrent en anarchie de rues et sauvagerie publique pour célébrer une poussive victoire d’une France Black-Beur-machinfriqué en demi-finale, qui doit tout à un catenaccio postmoderne... La Barbarie de la diversité est-elle une de ces “valeurs” européennes et catégorisable aussi “folie stratégique” ?

“Valeurs” versus principes

  mardi 10 juillet 2018

10 juillet 2018 – Par ailleurs, ce même  10 juillet 2018, le site dedefensa.orgvous parle de l’opposition entre “valeurs” et principes. Pour éclaircir et étayer le propos, je me propose de citer un des nombreux textes du site qui nous entretiennent de cette question. Il s’agit de la deuxième partie, la partie “réflexion-commentaire” développée sur cette question, à partir d’une circonstance d’actualité, le  11 juin 2014. (On voit dans ce texte, référencés sur URL, d’autres textes développant cette question, et donc les étapes de notre réflexion à cet égard dès l’origine.)

Il s’agit d’une problématique d’une réelle importance, au moins à deux niveaux et chaque fois de la façon la plus directe. D’une part, elle intervient directement dans l’affrontement théorique autour de la modernité et de ce que nous nommons le “Système”, en permettant d’identifier parfaitement les positions antagonistes. D’autre part, du point de vue opérationnel, elle est directement sollicitée parce qu’elle entre directement dans la définition et le développement des deux grandes politiques qui expriment cet affrontement, – en gros, disons la politique humanitariste et globaliste d’une part, la politique souverainiste et identitaire d’autre part.

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Business as unusual

  samedi 07 juillet 2018

7 juillet 2018 – Ce texte-là aurait pu aussi bien être glissé dans les rubriques sérieuses du site ; mais non, il est parfois un peu trop leste me suis-je dit, et il est préférable de le ranger dans mes, propres polissoneriues...

Cela commence par cette remarque, que je me fais de plus en plus en voyant l’immense asticot au teint orangé et à la permanente à ne pas croire s’agiter avec autant d’assurance qu’il y a deux ou trois ans : en fait, le plus souvent, Trump a-t-il besoin de parler, voire même de paraître, pour aussitôt déclencher des tempêtes ? Dans tous les cas et avec lui, on se trouve obligé de constater comme je le fais sans réticences que les nombreux sommets, conférences de travail, G-machin et autres institués tout au long de l’année, et qui nous assommaient des mêmes communiqués incroyablement plats comme un jour sans pain et chiants (chiantis, disent les Italiens dans leur code) comme une exposition d’Art Contemporain présidée par Anne Hidalgo, – tout cela pour nous rassurer sur la belle santé du bloc-BAO, de l’alliance transatlantique, de l’ensemble euro-américain, de l’amitié des USA pour l’UE, de la vigueur de l’OTAN, – tout cela, avec l’asticot, fait partie du passé...

Aujourd’hui, sous l’empire de Trump, chaque sommet et chaque G-machin devient l’objet d’une longue période préparatoire marquée d’une angoisse indicible de la part de toute la communauté transatlantique (experts-Système, dirigeants-Système, presseSystème). Ensuite il y a la réunion, la fiesta si vous voulez, avec un Trump qui prend ses aises, qui est en général suivie, après encore par respect pour la chronologie, d’un debriefing où chacun confronte sa narrative faite pour s’auto-rassurer avec celle de son voisin. On imagine de quelle angoisse il s’agit lorsque le sommet de l’OTAN de Bruxelles (11-12 juillet) se tient quatre jours avant le sommet-“surprise” d’Helsinki (Poutine-Trump !).

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Nos Grands Cimetières sous la lune

  jeudi 05 juillet 2018

5 juillet 2018 – Cela fait plusieurs fois que je réagis à un article d’Orlov publié sur ce site grâce à nos amis du Sakerfrancophone, – et une fois de plus comme on va le voir. Je m’interroge à ce propos et trouve cette explication qu’Orlov a un regard sur le monde d’un étranger à mon pays (ai-je d’ailleurs encore l’esprit ou le goût de dire cela de la France-telle-qu’elle-est ?), dont l’intelligence est avérée et fort vive, la culture incontestable puisque Russe, l’ironie flegmatique et piquante faite pour ne pas déplaire à un Français, enfin avec la tournure de l’esprit bien marquée mais je pense très différente de la mienne. Donc, référence incontestablement respectable, mais qui excite chez moi le besoin du commentaire sur une voie différente, sur les problèmes essentiels qu’il aborde avec un bon sens de l’universalité.

Il s’agit donc du texte mis en ligne aujourd’hui, et traitant du “cimetière européen” (ou du “suicide européen” selon Lavrov, autre référence de haute valeur).

Cette idée de “cimetière” européen choisi par Orlov est particulièrement significative et justifiée. Encore y a-t-il cimetière et cimetière, et Orlov lui-même le dit bien... Celui qu’évoque Karamazov pour le compte de Dostoïevski, et même bien sûr ceux de Bernanos, ont infiniment plus d’allure et de grandeur tragique, infiniment plus de vie en un sens, – goûtez donc le paradoxe, chers zombies-postmodernes qui raffolez des paradoxes déconstructeurs, – que l’extrême entropisation qui caractérise les nôtres, – je veux dire “les vôtres”, de cimetières, ô zombies-postmodernes. C’est-à-dire qu’il s’agit de cimetières où ne reposent pas de ces morts d’antan qui méritaient le respect puisqu’ils étaient parvenus à l’étape suprême pour qu’on se souvienne de leurs gloires et de leurs vertus, mais de cimetières des zombies-postmodernes, c’est-à-dire des morts-vivants, exactement le standard de notre contre-civilisation, – qui dansent leurs bacchanales sur un rythme-rap d’entropisation, sur une rengaine lancinante mais très rock’n’roll de reductio ad nihilum.

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Aux sources de l’antiSystème

  mardi 03 juillet 2018

3 juillet 2018 – On sait, ou on doit le savoir, que je ne suis pas à proprement parler “un homme public” malgré que je pratique une activité où l’on trouve des conférenciers, des personnes à interviewer, etc. Il y a beaucoup de moi dans cette retenue, et cela se sent. Je me rappelle le cas d’une ravissante jeune fille toute fraîche émoulue de l’ENA, passée au ministère des affaires étrangères, affectée à la délégation française à l’UE, ou quelque chose de ce genre, qui m’avait appris qu’on me désignait, chez les habitués de la bibliothèque de l’ENA qui recevait dedefensa & eurostratégie (papier), comme “l’ermite de Fléron”.

Néanmoins, j’ai quelques liens, quelques amitiés... Nous nous entendons très bien, nos chers amis du Sakerfrancophone et moi. Ils ont notamment la générosité de me faire partager “leurs Orlov” jusqu’à me permettre d’ouvrir une rubrique à partir de leurs traductions. Parfois, ils reprennent un texte de dedefensa.org, et ce fut le cas dernièrement, dans l’habituelle formule hard d’Ouverture libre, un texte substantiel de dedefensa.org suivie d’un texte d’un auteur extérieur, ici une traduction d’un texte de Kunstler. La surprise fut que Le Sakerfrancophone y faisait figurer une photo de moi-même dont je n’avais aucun souvenir, ni du lieu, ni de la circonstance, etc., sauf que je me paraîs être à moi-même un tantinet plus jeunet que l’implacable témoignage que me renvoie mon miroir. Ils me répondirent que cela venait d’un site portugais qui avait repris un texte de dde.org en juin 2014 et l’avait assorti de la fameuse photo.

Entretemps, j’avais réfléchi au cas, rapidement repris mes nombreuses sorties publiques dans ce XXIème siècle (on les compte sur les doigts des mains d’un manchot), et tout aussi rapidement conclu que ce ne pouvait être que lors de cette conférence-débat que je situe en décembre 2006 sur le thème de “9/11, complot ou pas”, avec trois orateurs dont un député européen d’Italie, et myself  (j’ai oublié le troisième). C’est ma dernière sortie publique, depuis l’“ermite” a regagné sa taverne de Platon. Cela se passait dans un cinéma bruxellois, avec une organisation nettement “de gauche” et un public tout acquis à la thèse du coup monté.

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L’impérieuse puissance de la communication

  lundi 02 juillet 2018

2 juillet 2018 – Ce que j’aime bien chez Orlov, c’est sa volonté affirmée de ne pas vouloir prévoir (« Ce que j’essaie de faire, ce n’est pas de pronostiquer mais d’expliquer »). C’est également tout à fait mon propos lorsque je fais l’apologie des principes d’Inconnaissance et d’Incertitude.

Il n’empêche, lui et moi c’est la même chose comme toujours chez cette sorte de gens, on ne peut s’empêcher, je dirais presque selon une logique dialectique, en écrivant qu’on ne veut rien prévoir de développer une réflexion ou de faire une remarque sans suite que certains prendront pourtant pour une prévision. La raison si souvent commune à tous, – c’est plus fort qu’elle, – est habituée à vouloir connaître le futur du monde, comme si elle dominait le monde. (Réflexe moderne, auquel personne n’échappe, même les antimodernes qui sont lus d’une certaine façon, même par des gens qui se jurent d’être de ce parti et d’aucun autre, même moi c’est tout dire pour mon compte.)

“Ainsi soit-il” comme disait l’autre, c’est-à-dire en langage commun “il faut faire avec”.

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