Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

  Août 2021 (17 articles)

Vingt ans après

  mardi 31 août 2021

J’avoue que je préfère le vieux Dumas à la triste “guerre” d’Afghanistan, et Athos au général Pitt-McMahan. Cela est pour dire la piètre estime dans laquelle je tiens cette affaire, cette sorte de “Les Pieds-Nickelés en Afghanistan”, cette agitation indécente dont on rirait si elle n’était si tragique et encombrée de tant de souffrance que plus personne se sait où est passée la justice. Toutes ces choses sont bien connues, y compris la narrative, ou disons les narrative tant il y en eut, tournant autour du même thème, – lui, par contre, toujours le même, savoir que cette guerre est “absurde”, ou bien “ingagnable”, etc... Ce qu’elle fut, ce qu’elle est, ce qu’elle restera.

Curieux, du reste : les Américains ont imaginé une “sortie” exactement semblable, dans l’esprit, – mais certes pas dans les mêmes conditions, – à celle des Soviétiques en avril 1989. La sortie, hier, c’est la photo du dernier soldat embarquant dans le dernier C-17 de l’USAF, et cela tweeté :

« Le dernier soldat américain à quitter l’Afghanistan: le Major Général Chris Donahue, général commandant la @82ndABNDiv, @18airbornecorps, embarque à bord d’un C-17 de l’@usairforce, le 30 août 2021, mettant un terme à la mission US à Kaboul. »

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Kaboul et le désert français

  lundi 30 août 2021

30 août 2021 – Voilà sans aucun doute une cause d’une peine profonde qui ressort parfois et s’empare de moi, avant de le céder à la confusion et à l’interrogation. Cela ne dure qu’un instant, mais cela dure pourtant et cela se répète. Je parle de ce que j’ai entendu, ou plutôt devrais-je dire “de ce que je n’ai pas entendu”, venu de la France à propos de l’Afghanistan, puis qui enfin a commencé à se dire.

Mais voyons cela d’un peu plus près.

De quoi parle-t-on ? Des risques de terrorisme à partir de l’Afghanistan ? De la “poussée migratoire” probable ? Des droits de l’homme (et de la femme, certes) face aux néo-talibans ? D’autres n’hésitent pas à prêcher dans le “désert français”, ou bien dans le “désert occidental”, comme fait madame Chantal Delsol, pour laquelle j’avais une belle considération, et qui nous chapitre, et dont je découvre qu’elle est peut-être sur une autre planète que la mienne...

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Du nominalisme au complotisme

  dimanche 29 août 2021

29 août 2021 – On n’en a pas fini, et on n’en aura pas fini avant longtemps d’analyser cette “guerre” d’Afghanistan (les guillemets suggère ce que j’en pense), l’échec qui l’a caractérisée tout au long des opérations, et la catastrophe qui l’a conclue à ce stade de la séquence. Pour suivre sans trop s’ennuyer, et sortir, et hausser chacun de nos esprits, toujours menacé d’anesthésie, il faut chercher quelques commentateurs originaux ; il nous faut du “hors des sentiers battus”. William S. Lind est l’un de ceux-là, on peut le suivre sans craindre de se faire agresser.

On a déjà parlé de Lind sur ce site, assez souvent à une époque, moins (mais à peine, après tout) depuis qu’il s’est largement retiré du monde de la communication tout en maintenant une chronique régulière sur le site  où on le retrouve, qui fait un clin d’oeil aux traditionnalistes. C’est un spécialiste de l’histoire et de la technique des conflits, fameux surtout pour ses thèses sur la Guerre de Quatrième Génération (G4G) avec ses rapports avec les modèles des États faillis ; mais également, dans un mode plus spécifiquement historien, très intéressé par la Grande Guerre et attentif à mettre en évidence le rôle fondamental de la France bien souvent minoré et dédaigné par les historiens anglo-saxons suivant le train britannique qui attribue bien évidemment l’essentiel de la vertu opérationnelle et la gloire guerrière à l’armée de Sa Majesté.

Ci-dessous et pour mieux nous rappeler de lui, un extrait d’une présentation d’un texte de Lind, sous le titre général de « Vision de William S. Lind ». On y retrouve d’autres références plus lointaines de Lind sur notre site :

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L’analogie de Dien Bien-phu

  vendredi 27 août 2021

27 août 2021 – Depuis hier, les événements se sont accélérés en Afghanistan, autour de l’aéroport de Kaboul. Désormais et il était temps, tout le monde en parle en tentant de se dégager des préoccupations immédiates et étroites ; et même si c’est pour souvent dire des sornettes, les choses au moins entrent dans les esprits pour les avertir qu’il s’agit d’un point de bascule, un point de rupture important. Plutôt dans un ordre contraire d’ailleurs :un point de rupture qui est aussi point de bascule, et point essentiel, fondamental, je dirais “civilisationnel” dans ses effets en cascade à attendre, mais très vite, dans le sens de l’effondrement d’une civilisation, – eh, la nôtre, certes !

Sur cette perspective, on verra par ailleurs et très vite, pour en dire ce qu’on en peut tenter de penser, et donc d’en dire avec précaution mais sur un bien plus vaste champ que celui de l’aéroport de Kaboul tout de même. Pour l’immédiat, hors de cette sorte de commentaires plus ambitieux, je m’attacherais à donner quelques indications impliquant des actes immédiats et surtout le climat où les choses évoluent à une rapidité confondante. Le système de la communication est là, dans toute sa puissance, pour nous presser comme jamais.

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Nos larmes de crocodiles-BAO

  jeudi 26 août 2021

26 août 2021 – Pour moi, John Pilger est une gloire de notre temps, une vraie, et par conséquent gloire fort embarrassante pour nos élitesSystème. Son existence même, ses actes, ses engagements sont une pure et constante dénonciation de l’infamie. Ce chroniqueur-samizdat, inlassable défenseur d’Assange, fait partie de cette série transnationale, indépendante, volontiers progressiste dans un sens très inédit du mot puisqu’ennemie principale de tous les zombies en place du progressisme-sociétal que soutiennent le grand capitalisme postmoderne et les politiciens globalisés qui vont avec, et bien sûr ennemie central du DeepState, du Pentagone, de la CIA... Pilger est un ennemi du Système et un antiSystème sans fioritures.

Voulez-vous un examen plus approfondi de cet homme ? Allez voir son interview repris le 29 novembre 2019 dans ce Journal.dde-crisis. Je l’avais présenté en quelques paragraphes. J’en reprends quelques lignes ici, d’accès plus direct qu’en revenant à la page en question.

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Les fractures béantes de la caverne

  mardi 24 août 2021

24 Août 2021 – J’aurais pu choisir comme titre, après tout : “les déchirures béantes du simulacre”. (Une habitude, ça, de parfois confier au lecteur, derrière le titre choisi, l’autre titre qui aurait pu être choisi : signe de la diversité et de la profondeur extrêmes des sujets traités... Et c’est moins la question du choix [de l’auteur] que la pression extrême de l’immense tourbillon crisique qui pare tous les sujets traités de ces caractères.)  Disons alors que “la caverne” est aussi un “simulacre”, et je crois que nous ne sommes pas loin du vrai.

Ci-dessous,  je me permets de me référer à un texte d’Arnaud Benedetti (*) qui décrit ce qu’il juge être l’action de ce que je nomme les “élitesSystème“ face à la révolte “anti-passe” considérée dans une continuité montante et résonante de révoltes populaires dont l’une des grandes étapes fut bien entendu les “Gilets-Jaunes” (GJ). Benedetti fait remarquer, et c’est parfaitement mon avis et mon propos, que « Les mobilisations anti-passe sanitaire disent bien plus des élites que des manifestants » ; et ce qu’elles nous en disent est caractérisé par un paragraphe de la fin du texte :

« ...[U]ne pensée élitaire qui, prise aux pièges de ses contradictions et de son impuissance, n’hésite plus à recourir à des procédés massifs de persuasion pour faire valoir le bien-fondé de sa politique et démonétiser sans autre forme de procès les segments qui s’inquiètent des conséquences de l’action publique. Le mépris et la propagande sont le sceau de pouvoirs affaiblis qui se durcissent sous le poids d’événements qu’ils ne maîtrisent pas ou peu. »

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De Joe à Kaboul & retour

  samedi 21 août 2021

21 août 2021 – Une fois l’interview avec Stephanopoulos bouclé, Joe Biden s’est précipité vers son hélico officiel, le ‘Marine One’ (comme il y a ‘Air Force One’) pour reprendre ses vacances dans sa cabane (son “bunker” disent certains) du Delaware. Puis il est allé à Camp-David. (Ou bien est-ce le parcours inverse ?) Il est revenu à Washington pour une conférence de presse mâchouillée et dénoncée, notamment par des petites mains de la presseSystème (on a déjà vu cela) dont il laissa bien des questions sans réponses. Il devrait être reparti en vacances, je ne sais, – d’ailleurs, c’est vrai, on ne sait plus très bien, il change d'avis tout le temps...

Par ailleurs et pour en revenir à l’interview d’ABC.News, de George Stephanopoulos qui était censé être un ami et qui ne le fut guère, le ‘Daily Wire’ a obtenu le verbatim de l’entretien, avec les 900 mots (en questions-réponses) qui ont été coupés et ne sont pas passés dans l’émission. Censure ? Non pas, non pas du tout, – simplement, et “normalement” dirait-on, incohérence gênante du président.

Je me suis essayé à traduire un passage, tel qu’il est présenté lui-même par WorldNetDaily [WND] et tout est de la même eau...

The Second Civil War

  jeudi 19 août 2021

19 août 2021 – Derrière la catastrophe de Kaboul, dont certains nous assurent évidemment qu’elle est une manipulation modèle-standard et un complot comme convenu entre-soi, – derrière donc est en train d’apparaître un problème du style ‘dégât collatéral’ qui va peut-être bien nous occuper à plein temps. Il s’agit des réfugiés afghans, ceux qui nous aidèrent et qui fuient le nouveau régime, que nous allons devoir accueillir. Les Français y pensent, avec dans le rôle du gardien-chef, le martial sinon impérial président Macron, portant sur son macaron de revers, en un clin d’œil et un tournemain, le pouce levé : “2022 ! – Make France Great Again”. L’enjeu est de grande taille.

Les Américains font de même, avec une mauvaise humeur évidente, comme le montre Tucker Carlson, l’homme-phare de FoxNews et de la télévision US en général. Carlson pense qu’on ne pourra penser à l’accueil d’Afghans qu’une fois tous les Américains sortis de ce guêpier. Je vous dis, moi, que nous tenons là un débat qui tiendra sa place... Mais plus encore d’ailleurs, car tout cela, cette introduction avec un zeste d’ironie, ce sujet, tout cela est préparé bien entendu pour vous conduire là où je voudrais que vous alliez.

Avez-vous vu le film devenu téléfilm de Joe Dante, ‘The Second Civil War’, de 1997 ? Cela est traité dans le style parodique et satirique, grinçant et burlesque, souvent assez drôle à très drôle, avec des numéros excellents (James Coburn en spin doctor [conseiller de communication] du président des USA). L’histoire est celle d’un enchaînement-bouffe menant à une “seconde Guerre de Sécession”, à “notre époque” (à l’époque du film, c’est-à-dire durant les deux mandats Clinton suivant la fin de la Guerre Froide).

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Un jour-taliban dans la vie de l’Afghanistan

  mardi 17 août 2021

17 août 2021 – Le calme a donc succédé à la tempête. Des divers signes contradictoires qu’on avait pu observer chez les talibans, se sont affirmés les plus apaisants. Certes, l’héroïsme occidental reste sur ses gardes et l’un ou l’autre journal “d’opinion“ (je veux dire ‘L’Opinion’, en l’occurrence et par exemple) dit, sans vraiment expliquer la logique opérationnelle à laquelle il se réfère, que les talibans sont moins puissants que la conquête-éclair de Kaboul ne le laisse croire [aux naïfs, me dis-je].

Cette faiblesse ainsi avérées dans l’esprit du Grand-Juge de la modernité-tardive et de sa moraline, – plus je l’emporte vite, moins je suis fort, – explique que les talibans veulent « amadouer la population » en promettant « un gouvernement islamique inclusif » et l’amnistie pour tous les fonctionnaires du régime défait ; mais puisque charia il y a terreur il y aura, nous explique cette logique.

D’ailleurs et au reste, c’est bien l’avis du Pentagone, qui annonce que le secrétaire à la défense Austin pense fort judicieusement que l’installation du régime taliban signifie le développement de nouvelles capacités terroristes absolument terrifiantes en Afghanistan. Il semblerait donc qu’il faille se préparer de toute urgence à faire face à de nouvelles menaces, – en plus de celle, toujours aussi terrible, des suprémacistes blancs du Capitole, du 6 janvier 2021. Qui peut douter de cet avis du ministre Austin, se référant aux formidables capacités prévisionnistes de Washington D.C. quant aux capacités des talibans ? La preuve, ou plutôt les preuves (des capacités du Pentagone et de la barbarie talibane) ?

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Incursion dans le réel

  lundi 16 août 2021

16 août 2021 – Toujours cette même sensation, aussitôt perçue, comprise, toujours aussi claire et puissante, lorsque l’événement réel, tant prévu, tant analysé avant qu’il ne se produise, éclate pourtant comme le coup de tonnerre des cieux lorsqu’il se produit. Qui, à part les journalistes du monde servile que nous nous sommes construits et ceux qui acceptent d’y vivre par indifférence du monde, pouvait douter, depuis des semaines, depuis des mois, depuis des années, que l’Afghanistan tomberait, Kaboul en tête ? Pourtant, nous sommes étourdis, stupéfaits et interdits, par la puissance de l’événement et les effets innombrables, déjà constatés et identifiés ; par d’autres attendus et anticipés mais non encore identifiés ; et par d’autres encore, dont nous ignorons tout et même que nous les ignorons...

C’est le fameux « known-knowns, – known-unknowns – unknown-unknowns » de Rumsfeld:

« • Il y a les choses dont savons que nous les connaissons ;
» • il y a les choses dont nous savons que nous ne les connaissons pas (puisque nous savons qu’elles existent mais que nous ne les connaissons pas) ;
» • et puis il y a les choses dont nous ignorons que nous ne les connaissons pas (puisque nous ne savons pas qu’elles existent, et que, évidemment, nous ne les connaissons pas) »

Tout se passe comme si cette anticipation évidente faite d’une certitude dont nous devinons soudain qu’elles dissimulent tant d’inconnues dont certaines hors de notre portée, était faite pour que l’événement nous frappe encore plus fort que s’il n’avait pas été prévu du tout, s’il était survenu par réelle et complète surprise.

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Enfin, nous voici à Saigon

  samedi 14 août 2021

14 août 2021 – La chose m’avait frappé tout de même, comme une similitude de la perception, entre cette poudre d’escampette honteuse de Bagram et les hélicos sur le toit de l’ambassade US à Saigon, en avril 1975. Cela m’avait frappé, moi qui ai suivi presque de bout en bout, comme professionnel de la plume, les trois quarts du conflit vietnamien jusqu’à cet achèvement funeste du printemps d’il y a presque un demi-siècle. Ainsi en étais-je venu à songer à un article où l’on ferait un parallèle entre Bagram-2021 et Saigon-1975, avec un parallèle symbolique mais bien accroché entre « Faux-fuyant et vrais fuyards à Bagram ».

Au lendemain de cette honteuse affaire de Bagram il y a un mois (début juillet), à une question d’un journaliste sur les possibilités envisageables que les circonstances de Saigon-1975 se renouvellent, avec les talibans entrant dans les jardins de l’ambassade des USA à Kaboul-2021, Biden avait répondu dans son mâché habituel mais selon une leçon bien apprise :

« Aucune. Zéro. Ce que vous avez eu, c’est que des brigades entières ont franchi les portes de notre ambassade, six, si je ne me trompe pas. Les talibans ne sont pas le Sud, – l’armée nord-vietnamienne. Ils ne sont pas, ils ne sont pas comparables de loin en termes de capacité.

» Il n’y a aucune circonstance possible où vous verriez des gens être enlevés du toit d'une ambassade des États-Unis en Afghanistan. Ce n’est pas du tout comparable. »

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Je suis un “sophisticated, vaccinated crowd

  jeudi 12 août 2021

12 août 2021 – ... Car, en anglo-américain tendance-New York Times (NYT) interviewé par CNN, cela donne « a sophisticated, vaccinated crowd » pour définir les exceptionnels invités de la fiesta dont je vous parle ; sauf que, voilà, je n’étais pas invité à la fiesta de l’anniversaire des 60 ans de Saint-Obama à Martha’s Vineyard, parce que mon Dassault Super-Hyper-Falcon à $60 millions passait à l’autosécurité (normal après six mois d’emploi maxi pour suivre une chaîne de séminaires contre la pollution-CO2 produite par les super-jets).

C’est pourtant mademoiselle, ou plutôt madame Annie Karni, du NYT, accréditée à la Maison-Blanche, qui a répondu, fort enjouée et dans ce sens à un intervieweur de la CNN. Ils devraient parfois se taire, je veux dire, clairement et claquement : la fermer, je veux dire cette « PressSystem, vaccinated crowd ».

Je me suis souvent demander : “pourquoi nos élitesSystème-friquées, Obama en première ligne pour ce cas, sont-elles suffisamment encornées d’une telle bêtise métahistorique pour faire des fiestas pareilles, bien en vue sur le parking affichant ‘Complet’ de l’aéroport de Martha’s Vineyard ? Pourquoi, par exemple, BHO n’a-t-il pas demandé aux héritiers de Jeffrey Epstein que sont les enquêteurs du FBI, de lui louer la petite île sympa du suicidé pour raisons humanitaires pour la fiesta ?” Sans doute ne comprends-je pas assez bien l’extrême pureté vertueuse de ces membres vertueux de la JetSet, protomoteurs de la ReSet, de cette « hyper-Sophisticated, hyper-Vaccinated crowd », ou CrowdSet, invitée chez les ObamaSet dans leur résidence de $12 millions ? Est-il vrai que l’argent, que le beaucoup-beaucoup d’argent rend aussi bête à mesure, aussi sûr que Jeff Bezos fait une incursion type-bouchon de champagne dans l’espace ? Ou bien l’étaient-il avant, je veux dire de naissance, la « sophiticated/vaccinietd-born crowd », oint dès cette même naissance par la seringue de Dieu intervenant dans les rondeurs de la topographie habituelle de l’arrière-train? Pourquoi ces « crowds » ne se feraient-elles pas vacciner dans la fesse plutôt que dans l’épaule ? A mon époque, cela arriva (pas le fric, la fesse).

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Histoire tweetée de vaccin

  mercredi 11 août 2021

11 août 2021 – Nous sommes au temps des mémoires courtes puisque le Temps passe si vite et ne nous laisse aucune durée. L’amour fou du Système pour le vaccin, qui va jusqu’aux anathèmes venus du fond des Temps pour les anti-vaxx, s’accompagne du souvenir furieux de celui qui a sans aucun doute introduit cette peste, cette contagion, résistance monstrueuse au Progrès, le déclencheur de tous les fascismes et populismes. C’est dire si le souvenir nous remet en mémoire le monstrueux Trump, cause de tout ce désordre et donc de la résistance anti-vaxx, – n’est-il pas ?

Pourtant, si l’on prend un peu de potion pour la faire un peu moins courte, la mémoire, l’on se rappelle qu’il y eut une réunion le 2 mars 2020 (je répète : ‘2020’), à la Maison-Blanche, entre Trump & son équipe d’une part, les grands patrons-friqués de Big Pharma d’autre part. Le 2 avril 2020, il y eut le lancement par la Maison-Blanche du programme ‘Operation Warp Speed’, Trump annonçant que par ce processus pouvoir fédéral/secteur privé accéléré, il y aurait des vaccins à la fin de l’année (2020).

L’on rit bien fort alors dans les chaumières et dans les colonnes de la presseSystème : “Ce type est fou”, “encore une FakeNews”, “ces vaccins seront du bidon, du poison-génocidaire, de l’arsenic déguisée en vaxx, s’en éloigner absolument”. Le jugement général était, finalement, que Trump lançait une opération complètement folle pour se faire valoir et réélire, et que, de toutes les façons, rien de bon ne pouvait venir de ce type, fasciste, populiste & Cie. Bref, les hordes-Système du gauchisme-wokeniste, de la presseSystème, des autorités sanitaires convenables, se méfiaient grandement et à juste titre moralinateur, et enfin juraient bien qu’elles en resteraient aux masques, confinements et le reste, et jamais ne céderaient à ces vaccins trumpistes qui ne seraient que vaste simulacre fasc(h)o-populiste.

Un exemple de ce sentiment d’hostilité, à Trump évidemment jusqu’à l’hystérie démente, et par conséquent au vaccin tout aussi radicalement, comme aucun anti-vaxx d’aujourd’hui n’oserait se poser: Joy Ann Reid, présentatrice de la chaîne pro-démocrate (pro-Biden), ultra-woke MSNBC, avec ces deux tweets consécutifs le 18 septembre 2020 :

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Implosion au coeur du wokenisme ?

  samedi 07 août 2021

7 août 2021 – Je reviens sur un texte précédemment publié, parce que le sujet abordé commence à prendre de l’ampleur aux USA et à se transformer en quelque chose qui pourrait devenir une terrible contradiction au cœur du wokenisme, l’arme idéologisée que le Système a développée contre la résistance générale à sa folie surpuissante. Il s’agit du texte d’avant-hier sur « Covid est-il raciste ? », documentant l’apartheid raciste anti-Noir, ou ségrégation par le vaccin, que l’imposition du passe-sanitaire à New York City a institué de facto dans une des villes les plus démocrates, les plus sociétales, les plus antiracistes des États-Unis, avec un des maires blancs (Bill de Blasio) les plus démocrates-gauchistes, donc les plus sociétaux et les plus antiracistes des États-Unis.

En deux jours, le thème a pris une ampleur extrême, fondé sur ce qui n’est pas encore dénoncé comme la catastrophique contradiction du mouvement sociétal-wokeniste sur lequel l’actuel régime gauchiste aux USA fonde sa totale légitimité. Le silence sur une contradiction aussi colossale est la seule arme dont dispose le Système qui détient le monopole de l’information officielle ; mais ses jours et ses heures (celles du silence) sont comptées parce qu’il s’agit d’une contradiction impossible à réduire et en très forte expansion, courant comme un feu de brousses sèches.

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Chatham-Chaos, cul par-dessus tête

  vendredi 06 août 2021

6 août 2021 – Je nommerais cela “tempête d’inversionnisme”, puisque le mot existe (pas besoin de pléonasmer) à partir de la racine “inversion” (« Retournement anormal d'un organe sur lui-même »). Ce mot d’“inversion” est devenu concept intellectuel et psychologique pour caractérise une époque, – la nôtre, certes, “cul par-dessus tête”. Cette idée de “tempête d’inversionnisme” m’est venue au constat que tout, absolument tout dans les structures de notre civilisation/du Système par conséquent, en est touché, frappé, malaxé et mâchouillé, transformé en excréments que l’on s’entête à parfumer pour tromper son monde.

J’écris ces choses en pensant précisément à ‘Chatham House’, cause et sujet de cette page d’humeur plus ironique et attristée que furieuse. C’est le nom, Chatham House, familier ou affectueux mais avec un fond de la rigueur britannique qui peut se permettre une certaine familiarité sans vulgarité, que connaissaient tous les gens sérieux ou prétendant l’être dans le monde des relations internationales considérées du point de vue anglo-saxon et transatlantique, du temps de la puissance de la chose. Je parle d’un autre temps, “que les moins de 30-40 ans...” ne peuvent plus seulement imaginer. Chatham House était (et reste, malheureusement) le siège du RIIA, ou ‘Royal Institute of International Affairs’, le think tank le plus vénérable et honorable de l’establishment britannique en matières d’affaires de sécurité et de relations internationales.

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Panache et sublimité de l’effondrement

  mercredi 04 août 2021

J’ai été arrêté par cette réponse de Michel Onfray, à une interview d’‘Eléments’ à propos de son dernier livre, ‘L’art d’être français’. (J’écris “le dernier” avec précaution vu sa vitesse de production et de publication ; entretemps, peut-être est-il en train, peut-être a-t-il déjà publié le suivant.) Le propos concerne l’effondrement de notre civilisation, dont je suis moi-même convaincu comme l’on sait pour qui veut bien me lire.

Pour bien situer le propos, il faut ajouter que cette question-réponse vient après une autre dans laquelle Onfray avait proclamé son amour du Cyrano de Bergerac de Rostand, – Cyrano « ... pour lequel j’ai une véritable passion [...] Le panache est la pointe aigu de l’art d’être français mais il est une qualité aristocratique loin d’être la mieux partagée en France »

Voici l’ensemble question-réponse (‘Eléments’  n°191 de juillet 2021) :

Éléments’ : « En vous lançant dans la rédaction de ce livre, avez-vous éprouvé le besoin de saisir les derniers feux de cet art d’être français au moment où il vacille sous les coups d’une culture de la dénonciation ? Qu’en reste-t-il ? Vous citez Nietzsche disant que toutes nos valeurs sont aujourd’hui des valeurs de décadence. Dès lors, est-on condamné à défendre cet art d’être français comme s’il s’agissait d’un service inutile, pour parler comme Montherlant ? Au nom d’une “noblesse oblige” mais sans illusion ? »

Michel Onfray : « Oui, c’est tout à fait ça... C’est un exercice de panache ! Une invitation à... ne pas être dupe, mais à ne pas se suicider pour autant ! Le bateau coule, mais pas de panique, de l’élégance. Il faut regarder sans larmes et avec le sourire la beauté tragique de cet effondrement de notre civilisation : c’est l’une des modalités du sublime dans l’histoire. La foudre tombe, elle a provoqué un incendie, le feu progresse chaque jour : Thoreau avait grimpé sur une montagne proche de chez lui pour assister au spectacle d’un immense incendie. Ni rire ni pleurer, mais comprendre comme on dit en citant Spinoza... »

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Cherche english non-postillonneur

  lundi 02 août 2021

2 août 2021 – L’excellent commentateur Robert Bridge, le malheureux, est tombé sur un article qui l’a si profondément ébranlé qu’il en est effectivement tombé par terre, comme mis KO. C’est dans tous les cas l’impression que j’en ai, et je compatis en le lisant car j’aime bien Robert Bridge...

Mais voici : l’article qui envoie dinguer le pauvre Bridge explique que les gens qui pratiquent l’anglais sont plus portés que les autres à postillonner, et donc à répandre le Covid maudit. C’est ainsi que le veut la langue de Shakespeare, qui utilise des “consonnes postillonneuses” en nombre plus élevé que, par exemple et bon exemple, la langue de Molière. Bridge, effectivement tombé, a bien de la peine à se ramasser ; il s’y essaie tout de même et se met à son propre article. Cela donne ceci avec, ô surprise ! une matière scientifique ; méfiez-vous donc de la science et de ses pièges dissimulés, ô braves et si distingués “sachants”...

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