Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

  Juin 2019 (16 articles)

L’adieu aux armes

  dimanche 30 juin 2019

30 juin 2019 – Dans notre époque si étrange, les mots, les phrases, les analyses, les recherches acharnées des vérités-de-situation, le système de la communication sont plus que jamais les armes des hommes plongés dans cette ultime bataille de notre-Armageddon postmoderniste. Le “lynchage médiatique”, qui passe par les mots et le système de la communication, est une pratique courante de la guerre d’aujourd’hui. L’internet est, pour nous les combattants, un fantastique champ de bataille où vous savez pourquoi vous vous battez. Nous savons tous, d’une façon ou d’une autre, avec des mots différents, des perceptions dissemblables, nous savons tous que nous menons la bataille suprême face au Système.

Je parle pour ceux qui savent. Pour ceux-là, il y a dans ces quelques jours, dans un instant ou pour un moment, une grande tristesse qui passe son chemin et qu’il faut éprouver dans toute sa force. Je ne connaissais pas Justin Raimondo et il m’étonnerait beaucoup qu’il ait jamais entendu parler de moi. Mais, comme moi, comme nous, comme vous qui nous lisez, c’était un guerrier engagé dans cette guerre, et sa mort est une triste nouvelle. Elle n’est nullement une surprise puisqu’il avait informé ses lecteurs de son état (un cancer de la gorge), mais pour moi c’est comme s’il était mort au combat. Il lutta héroïquement durant ces derniers mois, donnant épisodiquement un texte à sa chronique d’Antiwar.com dont il était le co-fondateur.

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Tulsi & WSWS.org

  samedi 29 juin 2019

29 juin 2019 – Le texte précédent à peine bouclé, voici que je reviens sur le sujet. On croirait le vieux capitaine un peu fleur-bleue, non ? Ce serait une bonne explication, qui permettrait d’évacuer le sujet et de passer à autre chose.

(“Il faut passer à autre chose”, expression typique de l’individualisme de notre temps, très courante, retrouvée dans nombre de dialogues de films, quand il s’agit d’expédier une tragédie, un événement proche de l’incompréhensible, quelque chose qui nous dépasse, des sentiments tragiques ou désespérés, bref tout ce qui freine la marche en avant du Progrès de la post-postmodernité … A l’image du scientifique qui, confronté à un problème qu’il ne parvient pas à résoudre selon les canons de la science moderniste occidentale, décrète qu’on laisse cela de côté pour poursuivre raisonnement et démonstration s’appuyant ainsi sur une affirmation non démontrée, affirmant que d’autres y reviendront plus tard avec la solution conforme qu’on aura trouvée dans le catéchisme.)

Bref, pourquoi tant parler d’elle si ce n’est fleur-bleue ? Parce qu’il faut avoir, seule au milieu de tous ces messieurs-dames fort bien montés (les candidats à l’investiture démocrate, USA-2020), – oui il faut “avoir des couilles” pour parler comme parle Tulsi Gabbard.

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Gabbard ? In Memoriam et la mémoire courte

  samedi 29 juin 2019

29 juin 2019 – Il m’a paru rien moins que très intéressant de suivre les effets et retombées de l’excellente performance, en termes d’intérêt du public, de Tulsi Gabbard dans le premier des deux débats de la cohorte des candidats à la désignation démocrate. Le reste, y compris dans le deuxième débat, avec les vieux croutons type-Biden, type-Sanders, – vraiment aucun intérêt, chacun calibrant ses interventions. La fille de McCain (Meghan), aussi inepte que son père, avait pourtant raison dans son tweet retiré au bout de quelques toutes petites heures, – car franchise et honnêteté sont des denrées rares, qu’il ne faut pas trop gaspiller au nez et la barbe dure des impératifs d’image, de communication et de bienpensance partisane : Gabbard fut “la plus authentique”. Qu’en reste-t-il dans le système de la communication ? Voilà l’objet de cette intervention.

... Pratiquement rien pour le Système, la presseSystème & Cie. Gabbard fut l’objet d’un déni, d’une sorte de négationnisme auprès duquel l’“autre”, le seul acceptable, fait figure de piètre montage. Le déni non-Gabbard est autant “authentique” qu’elle le fut elle-même... La bienpensance, ou politically correct, c’est un peu comme la vache qui rumine : on mâche deux, trois fois après régurgitation de l’estomac les vérités-de-situation jusqu’à ce qu’il n’en reste rien, sinon quelques pets malodorants sous forme d’articles des sacro-saintes putains des New York Times et WashingtonPostdu cartéchisme.

Pour ce faire ma rapide enquête, j’emprunte deux textes qui situeront la chose : aussi bien un détail engagé de l’intervention de Gabbard par rapport à Trump par un partisan honnête de Trump quand elle n’est pas mâchée-remâchée ; que, pour le second texte, un florilège des réactions du Système dans la presseSystème.

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La sagesse du pire

  mardi 25 juin 2019

25 juin 2019 – Après la dernière séquence où nous avons frisé l’attaque de l’Iran à la suite de la destruction de l’imposant RQ-4C Global Hawk, il y a une idée que je dirais empreinte de sagesse, – assez paradoxalement en apparence mais nous sommes là pour en débattre, – une idée qui se répand et s’étend, qui se résume à ceci : “Quelle dommage que Trump ait empêché cette attaque” (avec ce complément réellement désopilant pour le sage : “Heureusement, il n’a pas [encore ?] viré Bolton et Pompeo”).

On trouve cette idée dans ces trois paragraphes  de la dernière chronique de Paul Craig Roberts :

« Une partie du minuscule pourcentage de gens dans le monde occidental qui sont encore capables de penser regrette que Trump ait annulé son plan d’attaque fou. Ils pensent que les conséquences auraient été la destruction des gouvernements saoudien et israélien, –deux des pires engeances de l'histoire, – et l'interruption de l'approvisionnement en pétrole des États-Unis et de l'Europe, avec la dépression qui en aurait résulté et le renversement des gouvernements belligérants occidentaux.  Ils croient que la défaite américaine catastrophique est la seule façon de rétablir la paix dans le monde.
» En d'autres termes, il n'est pas clair que la décision de Trump d’annuler l’attaque nous a sauvés ou a constitué un échec pour nous. Le lobby israélien et ses agents néoconservateurs n’ont été aucunement sanctionnés [et n’ont pas eu la leçon qu’ils méritaient]. Trump n'a pas viré Bolton et Pompeo pour avoir failli déclencher une conflagration, et il n'a pas remis à sa place son stupide vice-président.  Donc, tout cela peut se reproduire.
» Et ce sera probablement le cas. La seule leçon que Bolton et Israël ont retenue est que le montage d’une attaque iranienne contre un cargo japonais, dénoncée par les Japonais, n’était pas suffisant pour mettre Trump dans la situation de devoir sauver la face en attaquant l'Iran.  Préparez-vous donc à une plus grande provocation bien orchestrée. Bolton et Israël savent que la presseSystème les couvrira. Soyez à l'affût d'une provocation qui ne permettra pas à Trump d'autre choix qu'une attaque. »

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Analyse après autopsie

  lundi 24 juin 2019

24 juin 2019 – La semaine dernière a vu une évolution importante, peut-être bien décisive pourquoi pas, dans l’affrontement entre les USA et l’Iran. Il s’agit, selon un jugement porté après des réflexions contradictoires, d’une séquence complète, que j’estime donc achevée, – d’où les enseignements pouvant en être tirés. Mon constat théorique est qu’il y a eu suffisamment d’“actions”, de commentaires, de communication, de réactions et d’absence de réactions, de ce qu’on nomme un “événement”, pour qu’on puisse considérer qu’il y a là une “séquence” complète et achevée. Un jugement est donc possible, effectivement par “autopsie” puisque le “cadavre” est encore chaud.

Bien entendu, cette séquence achevée n’achève absolument rien de la crise elle-même ; au contraire, elle lui fait franchir un palier supplémentaire. Elle débouche sur l’inconnu, y compris et surtout l’inconnu des intrigues et complots divers et extrêmement nombreux du côté américaniste : la crise est beaucoup plus à Washington qu’entre Washington et Téhéran. Enfin, pour ceux qui suivent ces événements de préférence aux réflexions de leur smartphone, cette séquence fixe la crise iranienne dans sa véritable dimension tragique.

L’épisode de la destruction du Global Hawk a mis en évidence, “en circonstances réelles” comme on dit “en temps réel”, les situations des uns et des autres dans une séquence d’une si extrême intensité qu’elle se rapproche de ce que serait le “climat” de la communication en cas d’ouverture des hostilités. Une remarque préliminaire porte, si l’on considère comme c’est très probable que l’on a frôlé la possibilité d’une attaque US, sur l’extraordinaire différence de l’atmosphère, de l’état d’esprit, du comportement, de l’organisation, bref de l’ordre et du rangement du côté US, entre la confrontation avec l’Irak de mars 2003 dont j’ai le plus vif souvenir et l’épisode dont nous avons tous eu le spectacle la semaine dernière. (Iran-Irak, les deux cas sont souvent rapprochés.) En mars 2003, tout était aligné, rangé, ordonné du côté US et derrière les USA, aux ordres ; en juin 2019, tout le contraire.

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T.C.-76 : Je strike, moi non plus

  vendredi 21 juin 2019

21 juin 2019 – Alors que nous discutions des chiffres du chômage, de la popularité du président Macron et des quotas arc-en-ciel à la télévision, il semble que nous ayons frôlé la guerre comme si nous voulions fêter dignement le solstice … « Y a des oranges amères / Ça sent drôlement la guerre/ Passez-moi mon tambour » chantait en 1984 Didier Barbelivien, – je m’en rappelle encore de cette année “de tous les dangers”, qui était en plus celle de George Orwell.

Ou bien, est-ce 1914 ? Walrus, qui écrit chez le colonel Lang, a son intuition et tient l’information du New York Times pour vraie. Il s’agit de cette attaque de riposte autorisée par Trump suite à la destruction d’un drone géant de plus de $200 millions, un Global Hawk version Navy paraît-il, abattu par les Iraniens, – et attaque décommandée par Trump au dernier instant, comme si le président-bouffe voulait se retenir lui-même au bord de l’abysse de la Troisième Guerre mondiale :

« La véracité du NYT est sujette à caution, mais ce rapport est conforme à ma propre intuition pour l’appréciation de la chose, et il ressemble à une répétition de la séquence des remords de dernière minute éprouvés par le Kaiser Wilhems, mais trop tard, après avoir irréversiblement ordonné les opérations débutant la guerre de 1914. En 2019, grâce aux communications modernes, le président Trump a pu retenir à temps sa machine de guerre. » 

Les “officiels” du Pentagone sont blême de fureur et de crainte de ce fait que les Iraniens aient réussi à exploser leur bijou qui pouvait bien voler à 65 000 pieds et semblait impossible à abattre. Qu’ont donc employé les Iraniens ?Leur propre version avancée du Buk 9K37 russe, voire une version très-très-avancée du Standard américain qui équipait déjà les corvettes livrées par les USA à la marine du Shah ? Ou bien des éléments de S-400 que Moscou leur aurait secrètement livrés, – je parle bien d’“éléments de S-400”, pas de S-400 au grand complet parce que ce serait bien trop simple n’est-ce pas.

Ce serait pourtant bien le Pentagone, qui est sans chef ou bien avec des chefs (Shanahan et Esper) qui se croisent dans les couloirs en laissant inoccupé le fauteuil de secrétaire à la défense, qui aurait insisté pour qu’on ne riposte pas, contre l’avis de la côterie des super-faucons (il est désormais de bon ton d’ajouter la tortureuse-en-cheffe qui dirige la CIA à la doublette Bolton-Pompeo). Trump a-t-il jamais vraiment eu l’intention de riposter, lui qui propose aux Iraniens de parler entre deux provocations et deux courants de rumeurs d’attaque, et qui le leur aurait encore proposé quelques minutes avant de décommander l’attaque ? Mais qui peut être sûr de quoi et de comment… Ses propos ont été une suite de confirmations implicites et de démentis, ou plutôt de démentis et de confirmations implicites, de même que les rumeurs sur l’information passée aux Iraniens par Oman selon laquelle les USA se préparaient à attaquer

Reçus par le président et briefés par lui sur la situation, les dirigeants démocrates du Congrès ont plaidé vivement pour une désescalade en rappelant fermement que tout conflit devrait être autorisé par le Congrès. La Speaker de la Chambre, Dame Palosi, tout en renchérissant sur ces positions démocrates qui satisfont la gauche du parti, n’en a pour autant pas discuté une seconde le caractère intrinsèquement mauvais du régime des mollahs.

Le site The Daily Beast, lui, estime que Trump de facto un nouveau conseiller à la sécurité nationale, le fameux et talentueux Tucker Carlson, incontestable et virtuose n°1 de l’information télévisée aux Etats-Unis : « “Alors que les tensions avec l'Iran s'intensifient et que ses conseillers réclament à grands cris une approche belliciste, le président a suivi et suit les conseils en politique étrangère d’un présentateur de l’information de Fox News”. » Et Nebojsa Malic de préciser, sur RT.com : « Alors que Trump s'apprêtait à donner le coup d'envoi de sa campagne de réélection en Floride mardi, Carlson recevait dans son émission sur Fox News le colonel Douglas MacGregor, retraité de l’US Army, qui estima qu’une guerre contre l’Iran serait, entre autres calamités, une certitude d’échec pour les présidentielles de 2020. »

Tucker Carlson serait alors celui qui aurait convaincu Trump de ne pas se laisser convaincre par son trio de fous-bellicistes qui le tiennent enfermé dans la Maison-Blanche ? Il est vrai que l’hypothèse d’un remplacement de Bolton par Carlson est sérieusement évoquée par certains commentateurs. Il y a même un Frederic Gray, qui en sait peut-être plus qu’il n’en dit (notez le “au cours des dernières semaines”), pour proposer rien de moins que le Prix Nobel de la Paix pour Carlson : « Le rédacteur en chef du site Spectator USA [site US du fameux magazine UK The Spectator], Freddy Gray, a même lancé l'idée de donner à Carlson un prix Nobel de la paix pour sa réplique contre les faucons anti-iraniens. “Au cours des dernières semaines, il a peut-être fait plus pour faire avancer la cause de la paix que n'importe quel autre être humain sur la planète” » (Malic).

Que voulez-vous conclure pour l’instant de ces informations folles et fragmentaires sur ces journées incroyables où plus personne ne semble savoir ce qu’est le pouvoir et où est le pouvoir, où le président semble planer, impérial, en se contredisant régulièrement et souriant de ses petits tours de passe-passe ? Le désordre du pouvoir washingtonien, certes, mais ce n’est pas nouveau … La résolution des Iraniens, également, mais ce n’est pas une surprise même si le système de la communication a permis de mesurer toutes les dimensions dramatiques de la confirmation de la chose.

Si, tout de même, une chose nouvelle dans ce chaos de fureur et de communication : le parti de la guerre, le War Party, qui triomphe à Washington depuis 9/11, n’est peut-être plus tout à fait à l’aise aujourd’hui. Tout se passe comme si, dans ce champ de ruines de communication et d’imprécation qu’est “D.C.-la-folle”, apparaissait une sorte de “parti de la paix”, improbable et fait de bric et de broc, pour s’opposer aux entreprises des fous en position de pouvoir… Cela n’est pas dire que la paix est sur la voie de s’installer ; cela est plutôt dire, une fois de plus et un pas de plus en avant, combien le désordre en même temps que le chaos vont s’intensifier à Washington ; cette intrusion, si elle se confirme, ne fera qu’attiser l’incendie grondant des affrontements internes, – la guerre civile du pouvoir de l’américanisme embrasant le DeepState

L’année 2023 ?

  mercredi 19 juin 2019

19 juin 2019 – On se rappelle que nous citions François Roddier le 11 mai 2019, dans une certaine concordance avec Orlov. Notre intérêt concernait l’identification des signes et des perspectives visibles de l’effondrement du Système. L’intérêt de la chose était qu’une date apparaissait : 2023 pour Roddier, 2022 pour Orlov, c’est-à-dire quasiment identique. Nous citions des cas spécifiques (France et USA), mais il va de soi que la dynamique décrite, – globalisation oblige, – concerne tout le monde...

« Il faut noter que les avis convergent également dans le détail des localisations culturelles politico-géographiques. Roddier parle implicitement du cas français comme exemple en évoquant les élections présidentielles de 2023 et Orlov parle très précisément de la situation américaniste (avec la possibilité, déjà évoquée, qu’un coup de force de type-téléréalité de Trump reportant l’élection de deux ans dans la même époque, autour de 2022). Dans ces deux exemples, les situations évoquées conduisent à des hypothèses, dans tous les cas dans notre chef, de “guerre civile culturelle” tant les fractures de cet ordre culturel, notamment dans les deux exemples évoqués, sont grandes, beaucoup plus grandes même que les fractures économiques (inégalités de revenus). Pour nous, effectivement, les affrontements culturels, même s’ils sont moins quantifiables et moins “porteurs” d’apparence que les fractures économiques, sont beaucoup plus explosifs alors qu’ils ont acquis une vélocité extraordinaire.
» C’est aussi cette vélocité nouvelle qui nous arrête, qui est entièrement due au système de la communication. C’est le point principal où nous voulons en venir. La puissance du système de la communication est telle qu’il ne véhicule plus l’évolution culturelle, il l’impose et même il la crée au-delà même des points que voudraient atteindre de ceux qui veulent cette évolution, introduisant chez eux des déséquilibres psychologiques graves de type schizophrénique et paranoïaque. Autre élément d’une importance absolument considérable, cette puissance et cette vélocité du système de la communication renforcent avec une même force ceux qui s’opposent, le plus souvent en tant qu’antiSystème, à cette poussée incontrôlable. »

(Suite)

La doctrine-LGTBQ, ou notre-Armageddon

  lundi 17 juin 2019

17 juin 2019 –On trouve, esquissée dans l’introduction au texte des Archives-dd&esur la “culture-Armageddon”, une idée qui a retenu mon attention au point de concevoir de lui consacrer petit développement : l’idée selon laquelle « ...la gauche (ex-“dissidence” pseudo-antiSystème en 2004) a développé sa propre version de la “culture-Armageddon”, qui est la folie progressiste-sociétale ». Cette “version” de la “culture-Armageddon” serait ainsi le pendant de gauche de la signification fondamentale de la doctrine MAD poussée à l’extrême de son accomplissement par les extrémistes religieux qu’on aime situer à droite, qu’ils soient islamistes, chrétiens ou juifs, tous enfants d’un monothéisme sourcilleux ; lui-même, le Politiquement-Correct de gauche (PC en vertueuses initiales), étant à sa façon un extrémisme religieux, qu’il soit laïque, athée, transhumaniste ou néandertalien.

(Mais bon, il faut prendre ces “gauche-droite” dans leur positionnement les plus extrêmes, c’est-à-dire les produits paroxystiques et pathologiques du Système opérationnalisant dans les piètres agitations humaines le “déchaînement de la Matière”. Nous sommes bien au-delà des habituelles supputations de salon concernant ce rangement politique, avec les arguments des Vychinski de talkshows.)

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2004-2019 : évolution en retour

  vendredi 14 juin 2019

14 juin 2019 – Je n’en ferai pas, nous n’en ferons pas une habitude : les textes des Archives-dd&e dont le premier a été mis en ligne hier ne seront pas l’objet d’une chronique nécessaire pour le commenter en détails (plus que le texte rapide de présentation). Mais l’on s’en doute : ce premier texte, je l’ai choisi parce que, à mon sens, il a une résonnance extraordinaire avec la situation présente, résonnance de contraste et de contrepied qui porte des explications fondamentales sur la situation que nous connaissons aujourd’hui... Par conséquent, ce premier texte est une publication d’archives, du passé, mais il a l’immense vertu d’être également d’une très-brûlante actualité.

Il a ravivé en moi des souvenirs “d’époque”. Ce que présente in fine ce texte derrière l’affirmation de la dès-idéologisation, c’est l’implication de facto d’une union des “dissidences”, de droite et de gauche, de tous les horizons. Ce souvenir-là me vient souvent à l’esprit, très vif, cette époque du début 2003 où des foules de millions de personnes dans les rues des capitales du monde entier, écoutaient Villepin à l’ONU et applaudissaient Chirac et la France (et un peu l’Allemagne) pour leur opposition à cette guerre infâme et relaps. (Je parle de l’Irak, of course.)

(A cette époque, les illusions furent grandes concernant la France qui fut bien plus grande qu’elle-même n’osait plus imaginer être puisqu’elle se contentait des combats contre la “bête immonde” dans des scrutins gagnés d’avance, – pauvre France, – mais France, à cet instant de l’Histoire, qui avait osé défier les USA sans s’en rendre compte, propulsé en étendard de la révolte. Les/nos dirigeants, Chirac en premier, effrayés, terrorisés de leur audace involontaire de ce défi lancé à l’American Dream de l’Empire, ces dirigeants français qui déjà songeaient à baisser pavillon à Très-Grande-Vitesse tandis que “Sarko l’Américain” pointait le bout de son nez. Le script était écrit.) 

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Voici “Archives-dd&e

  mercredi 12 juin 2019

12 juin 2019 –Une nouveauté, donc, le fondement même de nos conceptions n’est-ce pas, — faire du neuf avec du vieux, faire le présent qui est déjà l'avenir avec le passé ! ... Voici “Archives-dd&e”.

“Archives-dd&e” se propose de reprendre et de mettre en ligne sur le site dedefensa.org, d’une façon systématique divers textes qui parurent dans la Lettre d’Analyse dedefensa & eurostratégie (dd&e), qui dura dec1985 à 2010 avant de se terminer en dde-crisis qui donna son nom à ce Journal. Il nous est déjà arrivé à diverses reprises de faire de tels emprunts, mais jamais dans des conditions aussi systémiques, au point d’en faire une rubrique, – une “rubrique” entre-guillemetée à cause de son caractère particulier et spécifique au couple illicite, sorte de LGTBQRSTUV “comme Victoire” avant l’heure, ou à la parentèle si l’on veut que formèrent la Lettre d’Analyse (papier) et le site..

Il s’agit d’une initiative pour diverses raisons et dans des buts différents, les uns et les autres tout de suite réalisés ou bien qui apparaissent et apparaîtront à mesure ; on réalise cet aspect de l’initiative une fois qu’on a décidé de la prendre. Ici, dans ce très court texte de présentation et d’introduction, on parlera surtout des aspects les plus évidents, et l’on peut être sûrs que l’on en trouvera d’autres à mesure du développement de la “rubrique”.

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T.C. 75 : La doctrine du « vent-divin »

  mercredi 12 juin 2019

12 juin 2019 – RT.com, qui a pourtant appris à ménager Trump selon la “tradition” établie par Russiagate et interprétée à front renversé, observe dès son titre que “la diplomatie US”, c’est-à-dire nommément le président lui-même et nullement l’un de ses adjoints-“fou”, Bolton ou Pompeo, a « franchi la ligne de l’absurdité ». Dans le texte, elle donne la parole à un expert chinois Sourabh Gupta, spécialiste principal des politiques à l'Institute for China America Studies, parlant de la péremptoire consigne de Trump à Xi (interview à NSBC) de se trouver au G20 en personne pour une rencontre en marge et en tête-à-tête, entre hommes, sans quoi un nouveau train ($300 milliards) de tarifs douaniers sur les importations chinoises sera automatiquement et instantanément mis en place par les USA :

« Il s’agit d’un nouvel abysse dans la diplomatie américaine... Qu'un président américain proclame qu’il imposera des tarifs douaniers à un pays homologue si le président de ce pays ne se conforme pas à son injonction de se trouver à une rencontre bilatérale en marge d'un sommet multilatéral est absurde, au point d'en être presque comique. »

On dira, avec presque un zeste d’indulgence comme l’on a pour un enfant turbulent, suivi d’une appréciation presqu’admirative (démarche classique d’un journalisteSystème français à qui on ne la fait pas, mais qui a basculé pro-Trump au fond de lui parce que l’Amérique c’est l’Amérique, tout en continuant à le dénoncer selon les consignes de la bienpensance mais avec une indulgence ironique propre à l’intelligence française qui n’est pas exempte d’une tendresse postmoderne) : “Encore un coup de ce Trump, il est incorrigible ! Il faut reconnaître tout de même, cela donne des fruits... »

Si l’on a la papille gustative indépendante par inadvertance du Système, il faut goûter que le fruit est amer, et il est amer pour tout le monde, y compris pour Trump au bout du compte s’il avait des papilles gustatives, mais pas le temps pour ça ; et il n’est pas “un coup”, il est un fruit parmi d’autres, – tous les autres, – d’un arbre qui se nomme “méthodologie d’un homérique-bouffe”, car désormais tous les actes de Trump sont à cette aune. “The Art of the Deal” est devenu la doctrine de l’administration Trump, et elle consiste à bondir, serrer la gorge de son “partenaire”, serrer, serrer, jusqu’à ce que l’étouffé n’ait plus qu’une alternative : signer en bas à droite l’accord rédigé par le ministre qui va bien selon les instructions de Trump ou mourir étouffé.

Il arrive même que le document à signer “en bas à droite” sous peine d’étouffer soit vierge, comme peut-être bien le “Deal of the Century” sur le Moyen-Orient (Israël-Palestine) du 25-26 du mois est inconnu au bataillon. « Si quelqu'un a vu le plan américain, merci de nous en informer ! », proclame le ministre Le Drian en conférence de presse. C’est-à-dire que la “méthode”, ou “doctrine-Trump”, est désormais universelle, et portant sur tous les domaines, tous les sujets, tous les concepts, toutes les lubies, toutes les néantisations, toutes les narrative. Le résultat, vous vous en doutez, est un désordre de type métahistorique qui enflamme régulièrement les coins & recoins non encore consumés des us & coutumes des relations internationales, et ré-enflammant le reste.

C’est dire que tout cela ne répond pas aux règles, n’importe quelles règles, y compris celles du simulacre Make America Great Again ; c’est dire que tout cela détruit tout ce qui s’apparente à une règle, – à un ordre, à une harmonie, à un équilibre. L’Amérique de Trump qui triomphe s’abîme, comme les autres et bien plus vite que les autres, dans une sorte de chaos d’une sorte de quartmondisme postmoderne. (Amis-économistesSystème, laissez vos calculettes au vestiaire, et avec elles l’espoir de nous dire que tout va mieux et que tout va bien ; vous savez bien que tous les chiffres du triomphe MAGA sont faussés-faussaires, travaillés, mâchonnés, simulacrés, trumpisés à 250%.)

Et voyez-vous, – non, plutôt écoutez bien ! Ce gigantesque phénomène qu’on croirait constituer un événement colossal plein de bruits de fracas et de fureurs de destruction comme autant de terribles spasmes telluriques, se fait selon les seuls moyens et la seule grâce de la communication, sans s’occuper d’aucune vérité-de-situation, dans une multitude de narrative échevelées, tweeteuses, glapissantes, impératives, joyeux bordel d’une agitation réduites à la simple et bonnasse extension d’une formidable dimension cosmique du verbe, des milliards de fois répercutés par les petites mains du type-Zuckerberg qui continuent à s’y croire type-“maître-du-monde”.

Pour cette raison de l’organisation systématique du chaos par la seule communication, par une personnalité si puissante dans l’art d’engendrer la déstructuration-dissolution du monde, nous gardons au président Trump, et moi-même en premier, toute notre confiance et notre considération la plus haute. Qu’il en soit assuré, et nous rassurés. Pour lui et par lui, le monde qu’il précipite dans le cours de son action déstructuration-dissolution, c’est le Système. Cet homme est donc l’instrument du Très-Haut, le bouffon métaphysique, l’ordonnateur qui a fait lever sur impérative consigne un kamikaze sans précédent de puissance tempétueuse, – car l’on sait bien que le mot signifie en japonais, non pas “avion-suicide” mais bien « vent-divin ».

Je sais bien, moi, qu’il existe dix, cent, mille situations crisiques dans ce chaudron de tourbillon crisique et du Trou Noir qu’est notre Grande Crise Générale. Mais celle qu’entretient ce bouffon effectivement métaphysique à force de médiocrité bombastique et dynamique les supplante toutes. Elle fait lever dix, cent, mille “vents-divins” autour et au cœur du monde.

Critique de la critique

  mardi 11 juin 2019

11 juin 2016 – Je suis sûr qu’Orlov me pardonnera. Ce n’est pas vraiment l’habitude de prendre à parti un chroniqueur, d’en faire ma “tête de Turc” pour une chronique ; encore l’expression “prendre à parti” est très exagéré, ainsi que celle de “tête de Turc”, pour un Russe de si belle eau. Disons que je me sers d’une critique tactiquement justifiée (d’Orlov) et une critique d’humeur sur le ton sarcastique qui le caractérise (Orlov), pour répondre à tout un courant de critique et surtout de désappointement qui a suivi les élections européennes, et qu’il (Orlov) exprime effectivement et avec talent.

Étant Français (on dit que cela se soigne, mais avec grande difficultés), j’ai été particulièrement sensible à cette réaction d’un certain désappointement de ceux qui attendaient un “raz-de-marée” populiste et qui n’ont eu que la grande marée annoncée. C’est particulièrement sensible en France où un histrion minable et absolument quelconque, qui annonce que s’il est battu ce sera une catastrophe, arrive à faire gober à toute sa troupe servile de lèche-bottes qui font profession de commenter les événements du monde en léchant les bottes du nabot déguisé en géant, que cette défaite crainte et dénoncée comme une catastrophe est après tout une victoire extraordinaire qui assure sa réélection pour 2022. Il n’y a pas à s’étonner d’une telle indignité du jugement, d’une telle distorsion du commentaire : ce n’est pas la faute des “foules endoctrinées” que dénoncent si souvent les extrémistes de la critique nihiliste de la crise, mais le travail de la cohorte de commentateurs-zombies qui s’agitent sous les caméras de télévision.

(Suite)

Idylle USS Ford-F35C, – suite fortissimo...

  dimanche 09 juin 2019

9 juin 2019 – Je prends ce moyen du Journal-dde.crisis pour une suite, qui n’est pas sans importance ni conséquences du point de vue du commentaire, à l’article sur “les amours contrariées ” du USS Gerald R. Ford et du F-35C . On notera à cette occasion qu’il y a une évolution un peu chaotique mais fructueuse dans la recherche des sources, qui fait que certaines sources nouvelles citées ici auraient pu l’être dans ce même article d’avant-hier, mais qu’il vaut mieux les avoir ratées pour les citer aujourd’hui dans un contexte différent et plus important.

Les sources sont essentiellement au nombre de trois :

• The Drive du 4 juin 2019, qui est “la source à la source” des informations venues de la sous-commission de la Chambre des Représentants, annonçant qu’elle a introduit dans la proposition de loi budgétaire pour FY2020 un élément de langage comme on dit, « une clause d’interdiction de livraison à l’US Navy de la prochaine unité (le CVN-79) de la classe USS Gerald R. Ford tant que cette unité n’aura pas la capacité de déployer des chasseurs embarqués F-35C  »... (A noter que cette restriction n’est pas adoptée définitivement : le texte de la loi doit subir plusieurs obstacles avant d’arriver à un accord Chambre-Sénat pour la loi finale FY2020.)

• The National Interest du 6 juin 2019, qui met en exergue, en citant des sources dont The Drive (ci-dessus) que ce n’est pas avant 2027 que les classe Gerald R. Ford pourront déployer opérationnellement des F-35C, ce qui n’est plus seulement anecdotique (occasion de moquer une fois de plus le F-35/JSF), ce qui est vraiment fondamental du point de vue stratégique en raison du délai. (Ce délai est “au mieux”, ne prenant pas en compte divers avatars et autres événements retardateurs nous conduisant au-delà de 2027, qu’on doit planifier dans la rubrique “hautement probables”.)

• Un article du 7 juin 2019 du site WhatDoesItMeans (disons WDIM, pour faire court et simple)... La source, que vaut la source ? La première fois que nous avons cité WhatDoesItMeans et Sœur Sorcha Faal, le 27 février 2012, nous nous sommes expliqués de ce que nous savions et pensions de ce site, et pour mon compte et en toute franchise, – et connaissance et inconnaissance de cause. A cette lumière, je pense que certains éléments de l’analyse générale, et de tendance dite-“complotiste” (sans y voir à mal nécessairement) comme tout ce que publie ce site, valent largement d’être considérés et utilisés, mais, pour mon compte, pour une tout autre spéculation que celle qui y est développée. On tiendra compte de ces “faits divers” d’évaluation, qui seront mieux éclairés plus loin, concernant l’article lui-même par rapport à mes propres supputations.

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Le 6 juin de PhG

  vendredi 07 juin 2019

7 juin 2019 – Je l’avoue, j’ai été surpris, non stupéfait par la couverture hallucinante de nos grands réseaux des fantastiques événements du 5 et 6 juin 2019. Tel(le) journaliste ouvrant un débat où les débatteurs soi-disant de bords adverses vont déverser des tonnes de guimauve synthétique mélangée à du sirop McDonald sur le “souvenir de nos grands alliés venus délivrer la France du joug nazi et à eux seuls remporter la deuxième Guerre Mondiale”, par cette proposition (je cite de mémoire bienpensante, c’est-à-dire transformée comme il convient) : “Alors, messieurs, croyez-vous que la célébration de ce grand et glorieux événement va rappeler aux alliés [de l’Occident américaniste un-et-indivisible] combien leur alliance est nécessaire à la civilisation, à la paix et aux droits de l’homme”... “Oui, oui, bien sûr”, furent leur unanime réponse. 

J’ai été surpris et également écœuré. Rien d’inattendu pourtant, mais tout de même, la veulerie, l’inculture et le conformisme intégral continuent à me stupéfier ; et aussi, à me fasciner, tant la bassesse des esprits continuée à ce point devient un objet d’observation presque magique, tant l’emprise satanique sur les esprits est d’une force inégalée qui doit mobiliser votre attention jusqu’à une sorte de fascination critique (ne pas pouvoir détacher son regard de l’objet observé tout en accumulant les critiques que sa situation, sa complaisance pour lui-même, sa satisfaction d’être justifient mille fois, et vous voilà renforcé à mesure). Cela pour les quelques instants que je consacrai à la chose. Je zappais de l’un à l’autre écœurement avec l’une ou l’autre chaîne, l’une ou l’autre bassesse, avant de passer à des méditations plus saines, notamment l’excellente série TV de Frédéric Mitterrand sur “Les écrivains dans la guerre”, avec notamment un chapitre sur Simone Weil, cette jeune femme si brillante, juive en mal de catholicisme, qui considérait la mort comme le seul instant de la vie digne d’être vécu par les promesses qu’il ouvre, qui vécut et mourut comme une sainte, et qui mourut au nom de tous ceux qui se battaient... Comparez cela avec la commémoration des 5-6 juin 2019.

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Civilisation-voyou

  lundi 03 juin 2019

2 juin 2019 – Bien que la connaissant depuis peu mais l’ayant aussitôt adoptée, je suis décidément un amateur éclairé et très goûteux du travail de Caitline Johnstone, de son entrain, de son enthousiasme, de la façon qu’elle a de nous entraîner et de faire de nos velléités des actes décisifs. Elle est sans guère de doute, dans le temps actuel où les plumes abondent et où les meilleures se révèlent vite à votre regard, une des meilleures chroniqueuses de cette incroyable descente dans la cruauté sanguinaire, la fureur morbide, la brutalité d’une stupidité sans fin, le totalitarisme de l’aveuglement du “salopard” sartrien à qui l’on donnerait en sus une dimension néo-platonicienne et une dimension nietzschéenne, je veux dire pour faire le compte ronbd, c’est-à-dire pour parvenir à identifier ce salopard-postmoderne qu’est le Système dans le traitement qu’il inflige à Assange.

Qu’est-ce qui nous inspire le plus ? La fougue et la vigueur de Johnstone ou l’ignominie du salopard-postmoderne qui tourmente Assange ? Les deux sont complémentaires et l’on s’aidera bien entendu de l’une pour mieux afficher le sentiment évident et accablant pour le destin de l’autre. Johnstone se bat pour Assange dans la séquence actuelle, avec une ardeur rarement égalée. Elle met en évidence dans un de ses plus récents textes une interview du plus grand intérêt (sur Democracy Now !), qui donne une bonne mesure de l’extrême illégalité, de la cruauté, du cynisme du traitement qui est appliqué à Assange, – essentiellement par trois pays, le Royaume-Unis, la Suède et les États-Unis.

La personne interviewée est le Suisse Nils Melzer, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les traitements cruels, inhumains ou dégradants notamment pour les faits de torture et de mauvais traitements des prisonniers, cela depuis le 1er novembre 2016. Melzer a finalement accepté d’intervenir dans le cas Assange après des hésitations qu’il ne cache nullement, en décembre 2018. Dans son interview, il parle longuement du cas Assange, qu’il a été visiter dans sa prison britannique au début du mois de mai, accompagné de deux médecins, et qu’il a trouvé dans un état de santé extrêmement alarmant.

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Opérationnalité de la Nostalgie

  samedi 01 juin 2019

1er juin 2019 – Comme promis par d’autres que moi semble-t-il, je reviens sur le texte en Ouverture Libre consacré à la définition du populisme que donne le commentateur radical, excellent saxophoniste de jazz, né Israélien mais ayant abandonné cette nationalité, et résidant au Royaume-Uni, Gilad Atzmon. Je cite deux paragraphes de notre présentation du texte d’Atzmon pour bien remettre en place le contexte où j’aborde ici le problème, la question, le “concept” même de “la nostalgie”.

« [L’explication d’Atzmon] est totalement métaphysique, opposant la linéarité progressiste à la transcendance ‘utopique’ (ou plutôt, peut-être : ‘idéaliste’ ?) … “Dans le contexte de la pensée de gauche, le passé, le présent et l'avenir sont chronologiques et se succèdent dans un ordre consécutif. Dans la philosophie de l'aile droite, les temps changent de position de façon irrégulière.”
» Pour Atzmon, l’‘utopie’ (selon le mot qu’il emploie) offerte par la droite dans sa version du populisme se nomme ‘nostalgie’. Il est évident que  ce mot  ne peut que faire réagir PhG, dans son ‘Journal-dde.crisis’, ce qui ne saurait tarder... »

Bien entendu, avant même de discuter de la signification du mot devenu-concept dans ce cas, et encore si l’explication est utile ou nécessaire, il y a pour moi cette remarque essentielle que quelque chose nommé “nostalgie” est considérée d’un point de vue opérationnel, pour une signification politique explicite, d’un phénomène absolument d’actualité (le populisme) ; donc un phénomène actif, vivant, évolutif, qui devrait n’avoir aucun rapport direct possible avec ce qu’on entend en général comme étant la “nostalgie”.

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