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Penseurs

Article lié : Tocqueville et Gobineau : entretiens sur notre décadence

Jean

  18/03/2024

Mais quelle vision !
Vivant dans mon époque, j'ai du mal à croire que l'on a pu avoir, en France ou ailleurs, une hauteur de vue pareille - en se payant de luxe d'un vrai dialogue courtois alors que de points de vue radicalement opposés.

Ma culture vous remercie !

1943, un soir étrange, 2024, si bizarre…

Article lié : Lettre de Saint-Ex pour notre Fin des Temps

Christian Steiner

  16/03/2024

(ou : ‟Étrange, vous avez dit si bizarre ?”)
Pour faire suite aux deux textes du lundi 11 mars 2024 (Lettre de Saint-Ex et « Si bizarre »). Il est recommandé de lire au préalable la lettre de Saint Exupéry (lien).

Saint-Exupéry, qui voit bien que « les hommes ont fait l’essai des valeurs cartésiennes : hors les sciences de la nature, ça ne leur a guère réussi [1]. Il n’y a qu’un problème, un seul : redécouvrir qu’il est une vie de l’esprit plus haute encore que la vie de l’intelligence, la seule qui satisfasse l’homme », Saint-Exupéry, disais-je, discerne clairement, par conséquent, que la guerre, cette guerre dans laquelle il perdra la vie, n’est pas le plus grand ni le principal problème : « À quoi servira de gagner la guerre si nous en avons pour cent ans de crises d’épilepsies révolutionnaires ? Quand la question allemande sera enfin réglée, tous les problèmes véritables commenceront à se poser. » (« Il est peu probable que la spéculation sur les stocks américains suffise, au sortir de la guerre, à distraire, comme en 1919, l’humanité de ses soucis véritables. Faute d’un courant spirituel fort, il poussera, comme champignons, trente-six sectes qui se diviseront les unes les autres. Le marxisme lui-même, très vieillot, se décomposera en une multitude de néo-marxismes contradictoires. On l’a bien observé en Espagne. À moins qu’un César français ne nous installe dans un camp de concentration néo-socialiste pour l’éternité. » C’était assez bien vu).
 
Bref, un Saint-Exupéry nostalgique, malade à en mourir de son époque dans laquelle les robots remplacent l’herbe des routes, les oliviers, la croissance des fruits, les senteurs, le pas de l’homme et sa créativité, tous ces liens d’amour qui le nouent aux êtres et aux choses, les chants et les danses, l’amour dingue, la joie de vivre, la Vie – le même sentiment que ressent John Ronald Reuel Tolkien, alors de huit ans son aîné (quarante-trois ans pour l’un, cinquante-et-un pour l’autre), qui écrit la même chose au même moment, ou peu s’en faut, à son fils Christopher engagé dans la Royal Air Force en Afrique du Sud (« Donc la première Guerre des Machines semble toucher à son dernier chapitre, sans conclusion – en laissant hélas tout le monde plus pauvre, beaucoup dans le deuil ou blessés, et des millions de morts ; et une seule chose qui triomphe : les Machines. Puisque les serviteurs des Machines deviennent une classe privilégiée, les Machines vont être infiniment plus puissantes. ») [3].

Ah ! quel étrange soir ce soir, quel étrange climat,
conclut Saint-Ex.
 
Huitante et un ans plus tard, commentant l’actualité (Macron en guerre contre la Russie) depuis son studio, Alexandre Mercouris aura quasi le même mot : « Je trouve cela si bizarre que cela me laisse sans voix… »
 
La bizarrerie, qui ne l’est pas tant, – qui est, assez exactement, cet « étrange soir, cet étrange climat » ressenti par Saint-Ex –, c’est le fait qu’en dessous de l’agitation superficielle des hommes gronde cette évidence d’ampleur tellurique, cette évidence si puissante, si incontournable, si claire, que la guerre ne résoudra rien (et que, pourtant, tout semble se passer comme si l’on avait le luxe de l’ignorer, comme si l’étrange calme de l’œil du cyclone pouvait s’étirer dans le temps et durer, encore et encore …)

La bizarrerie, c’est l’évidence du fait que, comme il y a huitante et un ans et à plus forte raison encore, la guerre ne résoudra rien de fondamental, et que les « problèmes véritables » ne feront que ressurgir une fois « la question de l’Allemagne [4] réglée » et les armes devenues silencieuses…
La bizarrerie, c’est le fait que Macron se déclare en guerre, et se conduit comme s’il l’était, – depuis deux ans, depuis quatre ans, depuis six ans, d’abord contre les Gilets Jaunes et les deplorables, puis contre le covid et les dits antivaxx, maintenant contre la Russie [5] (le « César français », n’est-ce pas, pressenti par Saint-Ex qui, on lui pardonnera aisément, ne pouvait savoir que Macron préfèrera le titre de jupitérien, ce populares de César n’ayant fait ni l’ENA ni de stage à la banque Rothschild, au contraire de Jupiter ! –, et qu’aucune de ces guerres ne résoudra rien des « problèmes véritables » (retrouver une « lumière spirituelle » au-delà de l’intelligence dont les hommes sont si fiers, au-delà de l’empilement de catastrophes et de destructions dont cette intelligence cartésienne prétendait nous libérer [6]),
… que ces guerres, qu’ils s’efforcent de faire aller crescendo, ne sont qu’autant de tentatives inconscientes de retarder l’inéluctable (affronter les « problèmes véritables »),
… qu’elles ne sont que des tentatives malheureuse et encore pleine d’hubris de créer une unité artificielle (les 36+ pays de l’OTAN, les 36 chandelles et les je ne-sais-plus-combien de pays de l’UE) dans le vain et néfaste espoir de retarder la résolution, et donc la guérison, des tensions réellement existantes dans le « vrai monde », celui qui vit et se bat derrière l’écran fissuré de leurs illusions et de leur utopie.
 
Tout cela était déjà prégnant du temps de Saint-Ex (cette diversion de l’essentiel). Ça l’est ô combien plus encore aujourd’hui.

Il faut parler aux hommes,
disait Saint-Ex,
 
faire face, au-delà de l’écume des jours et de nos déchirements vains, aux « problèmes véritables », qui ne disparaitront pas parce que nous les ignorons, qui se rappellent bien au contraire à nous et qui ne cesseront de se rappeler à nous de plus en plus fort, jusqu’au moment où, las de les fuir, nous accepteront enfin de les regarder, jusqu’au fond des yeux, … jusqu’au fond du fond de nous-mêmes.
 
 
Il faut parler aux hommes,
 
de la vie de l’esprit, même en s’occupant des frigidaires, même en assumant nos « jobs nécessaires et ingrats »
 
parler de ce qui dépasse – de loin, de si loin ! – la seule intelligence ; en être conscient, même parmi ces « boutons et ces cadrans » si ordinaires et qui nous robotisent
 
Il faut parler aux hommes,
disait notre Saint-Ex,

Retrouver le goût de chanter, danser, écouter, rire, pleurer, …
de cultiver, de cuisiner…
… la possibilité de la Grâce, du silence
… la Vie
 
Christian Steiner
 
 
 
Notes intempestives :
 
[1] et encore, Saint-Exupéry écrit-il ces lignes sur la réussite cartésienne des seules sciences de la nature deux ans avant que des bombes atomiques ne commencent à exploser un peu partout sur la surface de la Terre, dans son sous-sol, au sein des immenses océans et jusque dans l’atmosphère (plus de 2'000 explosions officielles recensées entre 1945 et 1998, dont le quart dans l’atmosphère). Dans un bilan qu’il faudra bien tirer un jour, on pourra de fait sauver les sciences modernes, qui ont ouvert un univers incroyable, coloré, magnifique, astucieux, surprenant, miséricordieux, toujours inattendu, sachant cependant que, comme toutes les choses dans ce monde de la dualité, elles sont profondément ambivalentes. Le pire de leur usage n’est plus à démontrer, et bellement résumé dans le seul titre de cet ouvrage, par ailleurs parfaitement documenté : Le monde comme projet Manhattan. Des laboratoires du nucléaire à la guerre généralisée contre le vivant (Jean-Marc Royer, 2017).

[2] les stocks américains : les marchés boursiers, "Wall Street" et compagnie.
 
[3] La lettre de Saint-Exupéry, qu’il faut lire ici, est rédigée en juillet 1943 à la base de La Marsa en Tunisie, celle de Tolkien l’est à Oxford, en janvier 1945.
Le premier, né en 1900, se bat alors dans ces avions qu’il a adoré dans sa jeunesse et qu’il en est venu à ne plus aimer dès lors que, enrôlés dans le monde moderne, ils nous font perdre tout contact charnel avec la vie, le vent, l’amour ; le second, né en 1892, se bat avec sa plume pour reconstruire un monde, une terre et une jeunesse si affreusement martyrisés et profondément blessés au cours de la grande Guerre, pour faire vivre encore l’amour des choses, des lettres et des cartes, la passion des histoires, la langue chantant les étendues vivantes, la culture et l’esprit, la Vie.
 
[4] remplacer l’Allemagne de 1943 par l’Ukraine de 2024, les belligérants de 1943 par ceux de 2024 – ou comme vous voulez, en fait.
 
[5] Macron reprend, une vingtaine d’année plus tard, la tactique américaniste de Bush jr. et des neocons – l’impérative « guerre contre le terrorisme », dont la nullité du terme et l’hypocrisie fut abondamment dénoncée par les militaires rappelant qu’on ne mène pas de guerre contre une méthode ; l’impérieuse injonction du « ou vous êtes avec nous [et vous allez en guerre avec nous], ou vous êtes contre nous », etc., etc. –, tous « éléments de langage » remplaçant tout débat et qui furent ressortis à l’encontre des Gilets Jaunes, à l’occasion du Covid, à l’évidence contre la Russie… Avec ceci, pour hausser symboliquement la chose au-delà des polémiques circonstancielles, et je suis là ce qui fut pensé et écrit sur ce site [ici ou ], que le « 11-septembre » de Macron, qui a tenté de provoquer, à l’échelle de la France, une réplique de la rupture dans l’espace-temps de 2001, fut l’incendie de Notre-Dame de Paris, en avril 2019. Avec ceci toutefois que la profondeur historique du symbole, la hauteur spirituelle qui a présidé à son élévation, et l’ancrage charnel et artisanal de l’œuvre ont suscité presque l’exact contraire (réveil eschatologique), sur un mode souterrain et silencieux, du choc bruyant de New-York (sidération). Conjugué aux canicules qui ont suivi et n’épargnent plus désormais aucune des régions de la planète, qui affectent depuis trois ans en un même événement planétaire la Terre entière et jusqu’aux océans eux-mêmes, le symbole et l’image sont de taille (comme diraient les maçons qui y ont œuvrés et qui y œuvrent encore…).

[6] Cette intelligence au sujet duquel David W. Orr (dans Earth in Mind, 1994) se demande s’il est possible que l’on soit devenu avec le temps (avec le Progrès) de « plus en plus astucieux et de moins en moins intelligent » [de plus en plus bête], j’ai nommé l’hubris de la raison, l’enfermement dans le mental, le parasitage du charnel par le technologisme, la fermeture au silence, à la Vie…
 
 
 
Références :
 
Antoine de Saint-Exupéry, Un sens à la vie, Gallimard (1956).
 
J.R.R. Tolkien, Lettres, Christian Bourgois éditeur (2005), p. 219.
 
« Lettre de Saint-Ex pour notre Fin des Temps », Ouverture libre du 11 mars 2024, dedefensa.org, URL : https://www.dedefensa.org/article/lettre-de-saint-ex-pour-notre-fin-des-temps.
 
« "Je trouve tout cela si bizarre" », Journal dde.crisis de Philippe Grasset du 11 mars 2024, un peu plus tard, dedefensa.org, URL : https://www.dedefensa.org/article/je-trouve-tout-cela-si-bizarre.

Grand merci à Nicolas Bonnal pour avoir ressortis la magnifique lettre de Saint-Exupéry, et immense merci bien sûr à notre capitaine toujours aussi vaillant.
Très cordialement.
 
12 mars 2024

Macron tueur de l'UE?

Article lié : « Je trouve tout cela si bizarre »

alain pucciarelli

  12/03/2024

En regardant gesticuler le président français, qui n'est pas supposé avoir une idée personnelle, on se rend compte que l'UE se désagrège paisiblement. Sans moyens, sans stratégie autre que "faire front" contre la Russie, M. Macron oblige ses "partenaires" à se démarquer officiellement de lui alors que sans doute, la majorité d'entre eux sont d'accord avec ses propos ineptes. Une telle impuissance révélée au grand jour montre que l'UE n'existe pas. Sans le parain US (si Trump…), elle s'évanouira dans les limbes de l'Histoire. Et c'est tant mieux. La somme des lâchetés et des atermoiements ne font pas une politique.  Le symptôme est si grave que je m'en réjouis.

Merci pour ce texte

Article lié : Lettre de Saint-Ex pour notre Fin des Temps

xavier Stulte

  11/03/2024

Bonsoir,

Cette lettre a peut être été lue par De Gaulle et Malraux. Il y a comme un écho dans leur réaction, à une remarque de journalistes à l'automne 68, en substance " Pourquoi ne réagissez vous pas davantage à cette crise de société? Ils se sont regardés et Malraux à répondu: "Il ne s'agit pas d'une crise de société mais d'une crise de civilisation".
Cdt.

Magnifique

Article lié : Lettre de Saint-Ex pour notre Fin des Temps

Olivier le verseau

  11/03/2024

Magnifique et si juste!
Merci de ce partage.

McMacron, le versaillais

Article lié : Le départ de ‘Toria’ et autres tartarinades

jc

  11/03/2024

Emmanuel Macron: "Versailles, c’est là où la République s’était retranchée quand elle était menacée".

La seule fois où la République menacée s'est retranchée à Versailles a été en 1871, pendant la Commune (Thiers, Mac Mahon…).

Où et quand "notre" président a-t-il prononcé cette phrase ? À Versaillles, en mai 2017, en présence de Vladimir Poutine.

Prémonitoire ?

 

Nettoyer le chancre primordial

Article lié : On a le nucléaire facile

Jean-Claude Cousin

  07/03/2024

Si vraiment l'hydre OXYDANTale avance encore plus ses pions au-delà de lignes rouges déjà malmenées, un geste très fort serait d'éradiquer le point crucial d'où la Phynance a envahi le monde depuis Cromwell. Un dessin en disant plus qu'un texte, voilà une suggestion.
https://i.servimg.com/u/f53/11/40/28/12/city_d10.jpg
Pour un coup de semonce (accomplir ce petit nettoyage avec du matériel conventionnel, d'une façon la plus précise possible), je pense qu'il aurait des chances d'être entendu. Détestable message, certes. Mais tellement plus économe que d'autres moyens plus spectaculaires !

L'Occident, quel Occident ?

Article lié : Perspectives d’outre-cycle

Jean-Claude Cousin

  05/03/2024

Monsieur Douguine a raison : l'Occident unipolaire est une mauvaise chose.
Cependant il faut distinguer, et c'est très net, l'Occident du nord, et celui du sud, qui ont peu d'affinités. Emmanuel Todd l'avait d'ailleurs signalé. Entre ce que j'appelle de façon volontairement péjorative l'Anglosaxonnerie, et ce qu'on pourrait définir comme l'ombre de l'ancien empire romain, beaucoup de choses se télescopent.
Quand on pense que, aujourd'hui encore, des pélerins arpentent les chemins de Compostelle, c'est qu'une certaine unité perdure malgré d'énormes difficultés de tous ordres. Le nom de la paroisse où j'habite renvoie à une vierge du IVe siècle, qui venait d'Espagne avec ses deux sœurs, chassées par des persécutions. Une autre de ces sœurs continue encore chaque année, à attirer des croyants autour de la chapelle qui porte son nom, à quelques kilomètres d'ici. Je ne suis pas certain que ce substratum soit connu de Monsieur Douguine, tant c'est loin de chez lui, et que les médias ne s'en emparent jamais.
Je me permets de donner le lien vers une vidéo qu'avait tourné mon fils. C'est donc une civilisation qui perdure malgré tous les efforts pour la cacher, et cela n'a rien à voir avec l'occident anglo-saxon. Ce n'est pas un hasard, si dans cette région fleurissent les coopératives : il s'agit de vivre le mieux possible, et se vanter de sa fortune est fort malséant. Il faut dire que toutes ces invasions qui partirent de l'Orient lointain s'arrêtaient forcément sur les rivages de cet océan longtemps craint.
Espérons que, du jour où l'Occident anglo-saxon admettra enfin qu'il n'est pas, avec ses pseudo-valeurs, le Prêtre Suprême de l'humanité à ses pieds, alors peut-être l'Occident du Sud relèvera la tête pour apporter sa diversité aux autres civilisations. Une diversité bien plus humble, mais bien plus près de la Terre. Un peu à la manière de l'entité russe, mais avec ses particularités propres.

Apologie en décalage

Article lié : Apologie de Macron

mumen

  29/02/2024

Première fois me semble-t-il, cher Monsieur, que je ne peux m’ôter un délicieux sourire du visage en vous lisant ! Il m’est apparu subrepticement à l’attention que je souriais, comme d’habitude quand je me vois soudain être là, dans une transition, une pause de lecture, ici donc entre deux poilades, moi qui vient à l’instant de jurer à un ami d’aller lui chercher du Poilâne mardi, en échange de quoi je le contraindrai, oui par la force implacable d’un intransigeant chantage pain contre lecture, à lire… cet article.

Ce sourire ne me quitte pas encore alors que je vous écris, il doit même se voir, pour vous dire que vous me surprenez encore une fois, cette fois ci faisant preuve à mes doctes yeux d’une crise de caméléonite aigue, qui, au lieu de vous fondre comme de bien entendu dans le décor, s’exacerbe en teintes flashy qui vous vont étonnamment comme un gant, sans pourtant ni ressembler à ni trahir d’un iota votre prépondérant sérieux. Superbe. Un tranche de bonheur à défaut de pain.

Je me raconté  tout de suite la bonne blague que vous deviez avoir retrouvé la collection jaunie de Sana, du seul et unique Dard au panthéon de la France, que vous dévoriez dans votre tendre enfance, bien sûr en cachette de vos exigeants référents intellectuels !

Merci pour ce réjouissant impromptu, qui somme toute ne pouvait pas ne pas être eu égard au sujet de l’article : apologie d’un rien dérisoire, n’ayant d’attrait, ou même d’existence palpable, allons jusqu’au bout du fou-rire, que ce dérisoire dont vous vous régalez et nous avec !

Et je n’ai pas terminé : je m’empresserai, aussitôt cliqué sur « envoyer votre commentaire », d’aller regarder la vidéo de nos compères en goguette, se payant dites-vous une bonne quinte et pas de toux, à propos de ce pitoyable petit gars bien de chez nous que j’ai juré de mes grand dieux ne jamais regarder depuis lors qu’il encombre les écrans de la transparente hypocrisie qui ne lui appartient même pas puisqu’il l’a appris à l’Actor Studio, vous savez, la crise par en dessous, celle qui lamine l’intelligence.
 

 
 
 
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Pour qui roule Emmanuel Macron ?

Article lié : Apologie de Macron

jc

  28/02/2024

Jean-Pierre Chevènement vient de réagir à la récente déclaration d'E. Macron à propos de la guerre en Ukraine :

" Les Français n'attendent pas du président de la République française qu'il défende d'abord les intérêts de l'Ukraine ou de quelque autre pays que ce soit ; ils attendent qu'il défende les intérêts de la France. "

Pour qui roule Emmanuel Macron ? Ma réponse n'a pas varié depuis que j'ai eu connaissance de ce qu'en a dit Hadrien de Tricornot :  pour lui-même.

https://www.streetpress.com/sujet/1486723160-macron-le-monde

 

... pour envoyer, de manière officielle ...

OLIVIER RICHE

  27/02/2024

Apprécions le tacle toute en diplomatie de ce Cher Napoléon du 21Ième! Non, Messieurs les Russes (qui ne connaissent pas les finesses de la civilisation), ce ne sont pas des mercenaires français qui combattent en Ukraine mais des forces militaires informelles!
Attendez de voir les miltaires français "formels" coiffés de bicornes postmodernes faisant tout à la fois chars leclercq, drônes et missiles hypersonique et vous prendrez votre retraite en Sibérie.
L'excepionnalisme à la française…

La guerre...

Article lié : Medvedev parle de la guerre, – la vraie de vraie

Jean

  24/02/2024

Ça vaudrait tout de même sacrément le coup d'écouter l'analyse que fait François Asselineau dans sa vidéo sur la mort de Navalny.
Il tire également la sonnette d'alarme sur ce qui ressemble à un camp occidental qui cherche désespérément la guerre.
Un monsieur dont les analyses méritent d'être suivies.

Local et global.1

Article lié : National-capitalisme contre global-capitalisme

jc

  19/02/2024

À propos de la permanence de certaines structures dans l'esprit humain.

Dans la note finale du .0 j'ai évoqué le rapprochement fait par Thom des idées qu'il développe dans Esquisse d'une Sémiophysique avec celle du Geoffroy Saint Hilaire vieillissant et celle d'Al-Kindi (IXème siècle).

Pour Thom :

" (...) on peut se demander si la réticulation ne serait pas la donnée première, la construction globale de l'espace-temps ne s'effectuant que par un processus de concaténation à partir des espaces engendrés par les processus d'éclatement associés aux points centraux. Je verrais volontiers l'archétype fondamental de la notion d'espace, l’Urbild de la spatialité, dans l'image d'un point centre organisateur, qui s'étoile en une configuration sous-tendant tout un espace associé. " ("Espace, science et magie", 1977).

Il y a pour moi un rapprochement évident avec ce que développe Guénon dans le chapitre IV de "Le symbolisme de la croix" , chapitre intitulé " Des directions de l'espace ", si on accepte de remplacer le 7, symbole de l'infini pour les Anciens, par ∞ . et les 6 directions orthogonales en géométrie euclidienne 3D par l'infinité ( chère aux mécaniciens quantiques ) permise en géométrie hilbertienne.

Thom :

 - " En plaquant ainsi sur le monde l'infini mathématique, l'homme ne fait-il pas preuve de la même présomption inconsciente que le magicien primitif qui commandait aux Dieux… ? " ;

- " La physique moderne a sacrifié la stabilité structurelle à la calculabilité ; je veux croire qu'elle n'aura pas à se repentir de ce choix.".

 

Local et global

Article lié : National-capitalisme contre global-capitalisme

jc

  18/02/2024

Les propos qui suivent peuvent sembler être confinés dans le domaine scientifique. Mais Thom prévient :

"Il existe au départ un obstacle à l'existence d'une philosophie de la nature : c'est celui que pose le problème de la « démarcation », à savoir l'établissement de critères permettant de distinguer la connaissance scientifique de celle qui ne l'est pas : un « Naturphilosoph » ne saurait être « démarcationniste ». Ce problème qui a eu pour l'épistémologie positive et néopositive une importance cruciale a aujourd'hui perdu beaucoup de son acuité."

[ Remarque qui prend son poids dans la réponse que fait Poutine à Carlson lorsqu'il oppose l'âme russe au pragmatisme occidental avec ses "golden billion to achieve good success in production, even in science and so on". ]

Dans la seconde partie de "Esquisse d'une Sémiophysique" (1988) Thom oppose démiurgie et herméneutique, opposition qui, pour moi, recoupe l'opposition global/local, opposition que l'on retrouve dans un tableau (p.224) qui propose une classification des grands modes d'explication du réel :

1. Étude globale de l'objet global (le monde) ; discipline : Physique fondamentale ; moyens techniques : Mathématiques (symétries, groupes, extrapolation par prolongement analytique) ; Philosophie sous-jacente : démiurgie.

2. Étude globale de l'objet local ; discipline : Théorie générale des systèmes, théorie des catastrophes ; moyens techniques : boîte noire, modélisations qualitatives ; philosophie sous-jacente : herméneutique ;

3. Étude locale de l'objet local ; discipline : biologie moléculaire ; moyens techniques : analyse microscopique ; philosophie sous-jacente : réductionnisme.

4. Étude locale de l'objet global (Terre, Monde) ; discipline : Physique macroscopique, sciences descriptives (Géologie, Macro-biologie…) ; moyens techniques : observations, taxinomie, modélisations quantitatives par approximations ; philosophie sous-jacente : néant.

[ Quand Thom parle de la science moderne comme d'un torrent d'insignifiance, c'est très certainement aux points 3 et 4 qu'il pense. ]

La recherche scientifique qui compte actuellement dans les deux camps c'est évidemment la physique fondamentale.

 L'approche 2, pourtant plus traditionnelle* ne semble pas à l'ordre du jour (ce point est développé dans la première partie de la conclusion de ES) : "Et lux in tenebris lucet et tenebrae eam non comprehenderunt".

Thom (à la fin d'un article sur l'innovation) : "si nous continuons à priser par-dessus tout l'efficacité technologique, les inévitables corrections à l'équilibre entre l'homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques.".

Faut-il que la catastrophe ait lieu pour que l'humanité -s'il en reste…- change de vision du monde ?

Thom : "(...) on pourrait bien un jour s'apercevoir que ce ne sont pas les molécules qui font la vie, mais au contraire la vie qui façonne les molécules.".

Pour moi il est grand temps que ceux qui le peuvent écoutent ce que leur chuchote leur hémisphère cérébral droit (supposé -par moi- être le siège de nos intuitions…).


* : Caverne de Platon : il s'agit d'imaginer les êtres d.ont on voit les ombres au fond de la caverne (la fin de la conclusion de ES porte sur ce point). À ce propos d'une science traditionnelle qui remonterait jusqu'au fond des âges, Thom cite Geoffroy Saint Hilaire vieillissant (p.117-118) (la matière, homogène dans son principe, se déploie dans l'espace-temps par rayonnement) avec renvoi à la note suivante (p.150) : "Ces derniers travaux de Geoffroy Saint Hilaire sont difficilement accessibles. (...) Dans un traité attribué à Al Kindi, auteur arabe du IXème siècle, intitulé "De radiis" et consacré à une théorisation (aristotélicienne) des arts magiques on trouve des considérations très semblables [ à celles de Geoffroy Saint Hilaire et de Thom ]. Preuve d'une permanence de ces structures ?".

Souverainisme local contre souverainisme global

Article lié : National-capitalisme contre global-capitalisme

jc

  17/02/2024

C'est pour moi une opposition plus fondamentale que celle de capitalisme national contre capitalisme global.

Nous vivons (la fin d') une époque où dominent l'individualisme, le rationalisme et le progressisme (Maffesoli). Il y a pour moi un évident rééquilibrage à faire, et ce rééquilibrage commence par l'abandon du TINA thatchérien.

[ Une fois encore on se heurte au problème de l'harmonisation des contraires, avec en ligne de mire idéale leur coïncidence (l'harmonie suprême selon Héraclite). ]

Pour moi la grande bataille doit d'abord avoir lieu en chacun de nous, avec pour objectif :

- de rétablir entre nos deux hémisphères cérébraux une harmonie que la société moderne occidentale a largement détruite au détriment de l'hémisphère droit et se propose de détruire plus encore (je pense à l'IA, bien sûr) ;
- de rétablir une harmonie sociale homme/femme, harmonie qui a été brisée au profit des hommes il y a beaucoup plus longtemps.

Être sire de soi (comme disent les normands) en tant qu'individu contre être sire de soi en tant qu'espèce, penser à la survie de l'individu contre penser à la survie de l'espèce.

En mathématiques la topologie a d'abord été l'étude des lieux. Elle est maintenant l'étude du rapport entre le logos et le topos, le discret et le continu, le local et le global. J'ai mis longtemps à m'apercevoir que "Apologie du logos" était plutôt une apologie de ces trois rapports, avec un rééquilibrage en faveur du topos et du continu (ce grand absent de la science moderne), Thom restant curieusement localiste, la vision globale des choses étant sans guère de doute pour lui réservée à Dieu* :

"En ce qui me concerne, je préfère croire à un réel – non globalement accessible parce que de structure stratifiée – dont l'herméneutique de la théorie des catastrophes permettrait de dévoiler progressivement les « fibres » et les « strates ». Mais
tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en « couches » d'être exigera :
i) L'emploi de mathématiques pures spécifiques – parfois bien difficiles – dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles
des sciences de la signification ;
ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis bien longtemps occultée. "

* "Peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois Sa création achevée ? "