Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Novembre 2025 (11 articles)
29 novembre 2025 (18H50) – Certes, le “nous” est ironique : il désigne les “responsables” (?) européens de cette UE dont nous faisons partie tout en nous situant dans un autre univers, très-très différent. Alors que la bataille fait rage en Ukraine où les Russes balayent partout les défenses ukrainiennes en plein chaos, ”nous”, – ici à ‘dedefensa.org’, – serions plutôt du même univers que cet officiel de l’administration Trump, secrétaire (ministre) de l’US Army, ancien condisciple de J.D. Vance au temps des écoliers, et devenu le remplaçant de l’inimitable Kellogg en apportant avec lui l’état d’esprit de Vance. Ces Temps-devenus-fous sont aussi ceux des paradoxes, quand “nous” trouvons de la vertu aux américanistes contre les Européens.
Le ministre Daniel P. Driscoll, rapportent nos deux lascars Christoforou-Mercouris, a connu de sévères mésaventures à Kiev, à rapporter aux ambassadeurs européens la réalité de l’effondrement ukrainien, – au point d’être qualifié de “répugnant” dans une confidence d’un responsable européen, – au point d’annuler une visite à Londres, sans doute de crainte de se faire lyncher par les ministres et les généraux du Premier Ministre Starmer... Il faut dire, hein, de telles menteries sont insupportables !
Christoforou : « Driscoll, le secrétaire à l'Armée de terre américaine, reconnaît que “l'Ukraine ne peut pas gagner”, qu’elle va connaître “une défaite imminente”, ce sont ses mots, je cite : “une défaite imminente de l'Ukraine”. Il a également déclaré que la Russie continue de surproduire plus que l'Occident et que les États-Unis ne peuvent pas fournir les armes demandées par l'Ukraine pour rivaliser avec la production militaire russe. Des déclarations très intéressantes de la part de Driscoll, des aveux de sa part. »
Mercouris : « Absolument. Et n'oublions pas qu'il est un responsable du Pentagone. Il travaille au Pentagone. Il reçoit vraisemblablement tous les renseignements de la Defense Intelligence Agency et d'autres organismes. Et il a raison. Tout ce qu'il a dit est vrai. Nous allons examiner la situation militaire sous peu. Mais lorsque Driscoll a tenté d'expliquer cela aux Européens, aux ambassadeurs et diplomates européens à Kiev après sa rencontre avec Zelenski et Yermak, les Européens étaient furieux. Un responsable européen a déclaré qu'il était “répugnant” d'entendre tout cela.
Et nous savons maintenant que Driscoll devait se rendre à une réunion à Londres. Apparemment, l'atmosphère était si hostile à son encontre qu'il a décidé d'annuler sa visite, car, encore une fois, les Européens ne voulaient pas entendre cela, et les Britanniques en particulier. Il est extraordinaire de constater à quel point les Occidentaux persistent à vivre dans un monde d'illusions, car c'est clairement ce que leur perception du monde est en train de devenir. »
(Suite)
28 novembre 2025 (02H30) – Je voudrais m’arrêter à une chronique-débat Mercouris-Christoforou d’avant-hier soir. Le titre, à mon avis, attire déjà l’attention par son caractère inhabituel : « Globalist Ukraine Nihilism », ce qui signifie à peu près si l’on veut en faire une phrase : “Le nihilisme des globalistes en Ukraine”.
Par “caractère inhabituel”, je veux dire qu’il est très inhabituel que deux chroniqueurs du style de nos deux amis, surtout inspiré par Mercouris pour les affaires diplomatiques qu’il conduit avec un soucis léché de la mesure et des usages, emploient un mot aussi peu “diplomatique”, aussi controversé en un sens, que “nihilisme”, qui est l’exact contraire de la démarche diplomatique
La première fois qu’il le cite est à 5-6 minutes du début, et il y reviendra ensuite car il s’agit bien du sujet de l’entretien :
« [Il y a l’idée est qu’il faut un accord] conclu avant l'effondrement de l'Ukraine. Le problème, c'est que de nombreuses personnes à Washington, en Europe et en Ukraine refusent tout accord. Personnellement, je crois que, face au choix entre un accord et l'effondrement de l'Ukraine, elles préfèrent l'effondrement. Je pense que le nihilisme auquel nous sommes confrontés est effectivement d’une telle gravité. Ils travaillent d'arrache-pied pour semer la confusion et rendre les négociations impossibles et vouées à l'échec. Et ils y parviennent. »
(Suite)
25 novembre 2025 – On a dit et redit, – on le découvre à intervalles réguliers comme un secret enfin exposé d’une terrible conspiration, d’un affreux complot, – que l’Europe actuelle est un enfant secrètement reconnu et adoubé de l’américaniste CIA et du globaliste français, négociant en négoce, Jean Monnet. On le savait déjà, ferais-je remarquer, depuis que les gros bras du PCF peignaient sur les murs parisiens et provinciaux « US Go Home ». Les Russes-Soviétiques, parrains et financiers du PCF, en savaient quelque chose ; après tout, ils s’étaient vu offrir de profiter du ‘Plan Marshall’, et si Molotov, premier “monsieur Nyet” du genre, avait refusé, c’était expressément expliqué par l’argument que la Russie-URSS ne voulait pas mettre en grave péril sa souveraineté et son identité culturelle. Comme on voit, cela date d’avant la Guerre Froide, et d’ailleurs ceci (le refus) explique en bonne partie cela (la Guerre Froide).
Je rappelle ces choses peu connues, notamment l’offre du Plan Marshall faite à la Russie-URSS, pour expliquer une certaine ironie de ma remarque “on le découvre à intervalles réguliers comme un secret enfin exposé d’une terrible conspiration, d’un affreux complot”. C’était déjà à livre ouvert en 1947 et ce n’est pas pour rien que gaullistes et communistes (avec d’autres) ont voté ensemble (en 1953) pour pulvériser la CED, machine de guerre pour partir à la guerre sous contrôle US ; et que les communistes français ont constamment soutenu le “fasciste” de Gaulle dans sa politique atlantiste, ou plutôt anti-atlantiste.
Bien entendu, écris-je sombrement, après le départ de De Gaulle convoqué par son trépas soudain mais auprès duquel il se savait appelé, ces manœuvres de résistance cessèrent peu à peu. Je rappelle tout de même que l’Europe eut une occasion de se libérer et que cette occasion fut refusé par celui que le destin appelait à l’accepter : le ci-devant gaulliste Chirac, le président de la république le plus proaméricain au fond de lui-même de tous les présidents. Cela se passait en mai 1995, quand une brusque tension en Bosnie Herzégovine nécessita l’intervention des forces “de maintien de la paix”, et Chirac, qui menait la manœuvre, refusa de le faire au nom de l’UEO, – seule organisation de coopération militaire européenne, dissoute depuis qu’on se rassure, – où il était pourtant soutenu par les Anglais et les Belges (tous présents militairement avec les Français). Il préféra se tourna vers l’OTAN pour obtenir de cet organisme sa légitimité (?) d’action. Il s’apprêtait à se rapprocher du commandement intégré et espérait en échange un grand commandement (le Sud, avec la Méditerranée). Il ne l’obtint pas, évidemment ; l’US Navy n’allait pas lui confier un certain droit de regard sur la sacro-sainte VIème Flotte, et le croire c’est ne rien connaître à nos “alliés américains”.
(Suite)
24 novembre 2025 – Le texte présenté ici a la vertu d’être extrêmement clair bien qu’il concerne un problème philosophique et métahistorique de la plus haute importance et de la plus grande complexité : le rôle central de la raison et de la place qu’on lui a attribuée dans la vie intellectuelle, – dans le développement de l’épisode terminal de notre civilisation qu’est la modernité... L’appréciation générale correspond absolument à notre vision, ou bien à ma vision dont je vais donner deux exemples. On peut bien entendu remonter à ce que je considère comme le texte fondateur du domaine dans la démarche de ce site, dans le ‘Glossaire-dde’, sur « La crise de la raison-subvertie »
On présente ainsi, au début du texte référencée, cette “crise de la raison humaine”, ou “raison-subvertie” :
« La crise de la raison humaine qui s’impose aujourd’hui reflète une autre crise qui est celle de notre civilisation, en la rendant plus fondamentale encore qu’elle ne paraît. Nous avons proposé l’expression de “deuxième civilisation occidentale” pour caractériser cette période qui vient depuis la fin du XVIIIème siècle; il s’avère que cette période ainsi décrite pourrait l’être encore mieux comme une “contre-civilisation” qui s’est instaurée à partir de cette fin du XVIIIème siècle pour entreprendre le Grand Œuvre final de la déstructuration, c’est-à-dire la transformation maléfique et destructrice de ce qui était alors la civilisation occidentale. Cette “contre-civilisation”, dans sa puissante envolée caractérisée par sa formation en un système général bientôt défini par un système du technologisme et un système de la communication, se révèle aujourd’hui, de plus en plus puissamment, au-delà même de cette crise destructrice qu’elle incarne... C’est à ce point que nous proposons l’hypothèse que cette crise de civilisation, ou “contre-civilisation”, s’exprime en réalité dans la crise de la raison humaine. »
Depuis, comme d’ailleurs auparavant dans les divers fragments qui conduisirent à ce texte référencé, nous n’avons pas et je n’ai pas cessé de mettre en cause la raison et l’usage que nous en faisons, à la place que nous lui avons assignée. Il y a une lutte constante absolument nécessaire, contre ce que l’esprit sain a détecté comme l’ennemi intérieur, le “monstre en soi-même”, et cette lutte implique soi-même contre soi-même parce que nous nous trouvons dans un système, – le “Système”, – qui englobe tout et nous oblige à des manœuvres tactiques constantes d’acceptation temporaire de certaines de ses règles, avant de les dénoncer en pleine connaissance de cause.
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23 novembre 2025 (07H45) – ... Grave question, qui résume les hésitations gravissimes de l’auteur, et de là cette espèce de jour de congé qu’il s’est octroyé. Mais que je vous explique, venue d’ailleurs, l’exacte significations des différentes initiales dont est fait le titre.
• MTG, c’est Marjorie Taylor-Greene, bien connue désormais. C’est une jeune femme de fer, qui s’est trouvée prise dans le courroux quasi-pathologique de son président vénéré parce qu’elle défend les victimes du trafiquant de jeune chair Epstein et qu’elle s’est battue jusqu’au bout pour qu’on rende publique une partie de ses documents. Trump ne supporte pas, sans qu’on sache vraiment pourquoi, l’idée de cette publication, et il ne supporte pas du tout qu’une fidèle parmi les fidèle ne cède pas devant son courroux. Elle n’a pas cédé, et une fois le vote à l’unanimité obtenu, elle a annoncé sa décision de démissionner dans un fracas de tonnerre qui laisse présager bien des effets. Je crois, je suis sûr que cela n’a rien d’un acte de lâcheté et de capitulation, – on verra plus loin.
• On ne présente plus ‘Mister Z.’, on l’applaudit, on le cajole, on le chouchoute, on le clapote, on s’embrasse parce que l’Occident tient son héros, son Robin des Bois à plus de 100 €millards par an, avec une magnifique dégaine de petite racaille à la tire. Maintenant, c’est un peu différent. En ce moment Zelenski est placé devant une sorte d’effondrement ; pas sur le front, c’est déjà fait et ça continue et on s’est habitué à l’ignorer ; plutôt dans ses affaires personnelles et son gouvernement, qui s’effondrent littéralement sous une avalanche de scandales de corruption. Il y en a tellement, même si on feint de les ignorer, qu’à la fin l’odeur devient incommode. Du coup, la magie tend à disparaître et l’on sent bien que Mister Z. est en train de glisser hors des griffes de notre admiration extatique pour devenir embarrassant, très embarrassant... Et pendant ce temps, les Russes avancent et Trump nous sort son nième plan de paix dont Poutine laisse entendre, du bout des lèvres, qu’“on peut voir”, – mais que rien n’est vu ni fait pour l’instant, sinon l’accélération presqu’involontaire de la déculottée de Mister Z.
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13 novembre 2025 – Cela fait un certain nombre de jours que l’offensive des drones sur la Belgique se poursuit à un rythme que vous imaginez évidemment très fortement alarmé et sur le qui-vive. Pas besoin d’aller chercher bien loin : rien que pour le 11 novembre, voyez l’encombrement invasif de l’espace aérien belgo-européo-otanien, quelque part dans l’espace aérien du vaillant “plat pays” ; ou encore, sur la frontière avec les Hollandai, au-dessus d’une base OTAN couvrant les deux pays ; etc. sans aucun doute.
Rachel Marsden semble, nous semble-t-il, moquer cette levée de boucliers vers le ciel, traçant une audacieuse comparaison entre la “panique” en Belgique des années 1989-1990 concernant des une offensive restée mystérieuse d’OVNIs inconnus au bataillon, et l’actuelle frousse dronesque et évidemment russe. Nous, parce que nous avions le sens de la naïveté, nous nous demandons avec inquiétude, vraiment avec inquiétude, qui pourrait être l’infâme coupable. Figurez-vous que, grâce au ‘Monde’, nous aurions une piste, qui vient des incontables experts ‘top secret” de ceux qu’on désigne sur la pointe des pieds comme des « responsables du renseignement” anonymes »
« “Les pistes convergent vers Moscou”, ont déclaré des “responsables du renseignement” anonymes au ‘Monde’, ce que Moscou dément catégoriquement. »
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10 novembtr 2025 – Nous atteignons actuellement le pire du pire de la dégradation de la politique de sécurité nationale des Etats-Unis sous la direction de Donald Trump, ce si-étrange président, étrange bien au-delà des prospectives idéologiques ou des
Le Brésilien Alkhorshid, directeur et animateur de ‘Dialogue Works’ est l’une des chaînes indépendantes les plus populaires et il interroge un invité. Nous sommes le 9 novembre 2025, interrogeant Scott Ritter (à partir de 14’ 15”), ancien major du Corps des Marines, officier du renseignement, spécialiste des questions de limitation des armements, un des grands noms parmi les commentateurs indépendants. Cet entretien suit les essais des missiles à propulsion nucléaires Bоurevestnik et ‘Poseidon’, c’est-à-dire des essais d’armes pouvant porter des têtes nucléaires, – mais nullement des essais nucléaires, avec l’explosion d’une charge.
Ritter nous explique l’évidence qui concerne la viabilité du premier grand accord de limitation des armements, – l’essai sur la limitation/l’interdiction des tests d’explosions atomiques en air libre annoncé par le président Kennedy lors de son plus grand discours d’août 1963, trois mois avant son assassinat. Ce discours et cet accord sanctionnaient un accord complet entre Kennedy et Krouchtchev à la suite de la crise des missiles de Cuba en octobre 1962.
Cet ensemble d’éléments décrits par Ritter fixe l’essentiel de la crise qui se développe autour des structures de contrôle des armements, – ou, du moins ce qu’il en reste. Cet accord est, si l’on peut dire, le nadir des sous-crises formant la GrandeCrise, puisqu’affectant le sommet absolu des armements de destruction massive créés par les sociétés humaines depuis un siècle. Au-delà de cet accord, c’est l’inconnu, le désert, la terra incognita dévastée ou bien s’ouvrant sur quelque chose de complètement différent.
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9 novembre 2025 – Ce qu’il y a de réellement ad-mi-ra-ble, – dans le sens de “sublime”, ‘Par-delà le Bien et le Mal’, – dans le sanglant et monstrueux abasourdissement-bastringue de l’Ukraine, c’est l’abîme jusqu’aux enfers de Dante entre la représentation absolument enfantine (honneur sacré de la patrie, sacrifice suprême) de ce simulacre et la réalité puante comme un égout débordant de fèces, des affaires traitées entre rats et mafieux de la bande au pouvoir soutenue par le diable américaniste-occidentaliste. Alors, dominant le Tout, lui donnant pleinement sa signification de Rien absolu, règne le Grand Bordel de la modernité déclinante dans la satisfaction de sa gangrène grouillante de vermines. Cela se traduit par les Seigneurs de cette guerre : mensonges, désordre, incompétence, mensonges, chaos infâme, hubris fabriqué, complaisance, mensonges, infatuation, bouffissure, jactance. Là-dessus, je mettrais, comme la casserole sur une bouilloire en ébullition, l’accent sur le désordre arrosé d’une sauce à la bêtise, alliant le plus dérisoire au plus sanglant, la Tragédie-Bouffe majusculée comme on s’habille pour aller saluer le Prince des Ténèbres.
Le premier exemple de cette pathétique circonstance est bien cette aventure de l’actrice superstar et envoyée de l’ONU en Ukraine Angelina Jolie qui perd son garde du corps (un Ukrainien) sous prétexte de mobilisation d’une armée en déroiute. Ce grotesque épisode a même conduit le grandissime professeur Jeffrey Sachs à lui consacrer un compte-rendu complet de son podcast comme s’il s’agissait d’une affaire d’une si grande importance. Le pire est que l’intervention de cet éminent universitaire au prestige incontestable et justifié, était elle-même tout à fait justifiée. Sachs ne s’est pas abaissé ni sali en faisant cette intervention, il a simplement mis en évidence jusqu’à quelles limites du bouffe cette tragédie terrible pouvait descendre. Jolie, elle, n’a pas hésité à se présenter au centre de mobilisation pour réclamer avec fureur son garde du corps en mettant dans le bordel bureaucratique ukrainien un vent de panique qui valait bien la chute de Pokrovsk.
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5 novembre 2025 (03H30) – Il y a quelques années sortit le film ‘Zero Dark Thirty’ (2012), réalisé par Kathryn Bigelow, et décrivant la traque de ben Laden par la CIA, mais surtout, – l’on retint cet aspect-là, – la pratique de la torture pour obtenir des informations. Le film eut un gros succès et l’objet de critiques acerbes. Parfois sensible aux analyses trotskystes, je suivis celle du site ‘WSWS.org’ qui en faisait un film directement financé par la CIA. J’ai vu ce film et ait apprécié sa mise en scène, son soucis du détail technique, la restitution de l’atmosphère de la CIA dans cette absurde “guerre contre le terrorisme”, bref sa solidité ; cela ne signifie pas que je l’ai aimé, mais “apprécié”, c’est bien cela et en dépit des trotskystes...
Quant à sa “glorification” de la torture, je suis un peu sceptique. Tout film sur cette sorte de sujet passe nécessairement par la case “torture” et met en évidence, aussi bien les échecs (très nombreux) de cette méthode qui pêche “techniquement” (et moralement bien entendu) par son inhumanité et son impasse culturelle catastrophique ; et les succès très rares et qui ne valent que s’ils s’appuient sur un soubassement de renseignements obtenus par les méthodes d’infiltration et de retournement en douceur d’agents et s’ils répondent à une situation d’extrême urgence. C’était un film très ambigu mais paradoxalement très bien fait parce qu’il montrait,– involontairement ou pas qu’importe mais massivement, – la faiblesse américaniste de la pénétration-infiltration par absence d’ouverture culturelle hors du cadre de l’“exceptionnalisme américaniste” qui commençait dès cette époque à excéder les spécialistes du domaine. Tous comptes faits, on voyait aussi bien la massive puissance technique et technologique des moyens US dans l’action, et sa pathétique faiblesse humaine dans l’analyse du renseignement.
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3 novembre 2025 (01H00) – Une des plus grandes qualités du philosophe russe Alexandre Douguine que nous citons si souvent par les temps qui courent, est bien d’être aussi peu philosophe que possible dans ses écrits à propos de ces temps-là. Les ‘Considérations inactuelles’ de Nietzsche sont devenues, avec Douguine, des considérations qui grondent d’une actualité brûlante. Ainsi prend-il à son compte ce constat surprenant de la part du porte-parole de Poutine, je veux parler du discret et mesuré Dimitri Pechkov qui pèse chacun de ses mots et m’a tant surpris par son exclamation de l’autre jour :
« Ce que nous n’avons jamais vu auparavant, c’est que les décisions sur des questions fondamentale changent en trois ou quatre jours, parfois même en un seul jour. Comment construire des relations pour le futur ? Comment signer certains documents ? »
Le philosophe Alexandre Douguine a donc compris ce qui fait de ces “temps qui courent” un phénomène insaisissable pour les commentateurs de profession qui s’acharnent jusqu’à l’essoufflement mortel de nous dessiner une vision relationnelle et mesurée de notre avenir. Il a découvert leur particularité essentielle par le biais de ses “considérations très-actuelles” sur le moins philosophe d’entre tous, – Donald Trump, bien entendu. Cette découverte n’est pas pour ajouter un laurier de plus sur le cuir chevelu de l’empereur mais bien pour nous indiquer que “l’empereur” est une illustration parfaite de son époque devenue folle et de l’impossibilité de la dompter av ec des caractères aussi faibles, – se crût-il même réellement “empereur”.
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1er novembre 2025 (16H15) – Un “plan” européen en 12 points pour aller « vers la paix en Ukraine », a été révélé ce 28 octobre 2025 par Radio Free Europe, source indubitablement vertueuse. Je pense qu’il y a là une matière intéressante pour juger la façon dont on doit soi-même calibrer son jugement sur cette sorte d’information, et le faire évoluer sans crainte de se déjuger mais simplement en considérant les évidences des réalités.
L’intérêt (?) de ce “plan” est qu’il constitue une proposition concrète (élaborée et amendée par une vingtaine de pays de l’UE, selon RFL/RL [‘Radio Free Europe/Radio-Liberty’, pour donner le titre exact de cet organisme organisée du temps de la Guerre Froide par la CIA et le Congrès US]). Par conséquent, on peut raisonner sur des données concrètes, destinées en l’état à être officiellement considérées, donc entérinées par les pays de l’UE.
Le “plan” est présenté par ‘RT-Français’ sous un jour assez favorable, dans le sens où le texte met en évidence les aspects fondamentaux positifs (pour la Russie). Par contre, il évite de trop appuyer ni même s’attarder aux détails des (très nombreux) points critiques et fort critiquables du point de vue russe selon la position de la Russie. Les points retenus (et perçus comme positifs) concernent la reconnaissance de réalités de situation (de vérités-de-situation) affirmées par la Russie et jusqu’ici contestées par les Européens. Les points passés très rapidement, et négatifs pour la Russie, concernent essentiellement des processus techniques d’évolution proposés par les auteurs du “plan”.
On cite plus loin quelques éléments d’une critique virulente de ce plan développé par ‘EurodéfenseFrance1’ le 28 octobre sur ‘Telegram’, dans sa rubrique au titre explicite du « Coin des collabos ». On tente d’évaluer quel aspect il importe de retenir, – l’avers ou l’envers de la présentation, – et ce que tout cela nous dit de l’“évolution”, non pas de la situation européenne mais de notre jugement sur l’évolution de la situation européenne (ou, de la même façon et selon d’autres données, “de la situation israélo-palestinienne”, “de la situation américaniste”, etc., – et, pour finir, “de la situation de la GrandeCrise”).
(Suite)