Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Février 2019 (7 articles)
26 février 2019 – Ayant hier quelques échos de la cérémonie des Oscars, je me disais que nous sommes vraiment dans une époque où la vérité-de-situation laisse partout ses signes que nous ignorons absolument, complètement, avec un entêtement extraordinaire... S’il y a aujourd’hui un événement politique qui me surprend et me rend incrédule, et même me désoriente, c’est l’espèce d’aveuglement complet que nous montrons par rapport à l’évolution de l’Amérique (des USA). Toutes nos belles plumes commentateuses (*) sont totalement tournées vers le phénomène Trump à la sauce des salons et de la presseSystème, qui (la majorité) pour le maudire, qui (la minorité) pour célébrer la “révolution” qu’il a lancée ; personne ne semble envisager l’hypothèse selon laquelle Trump est d’ores et déjà un phénomène du passé, qui a donné, du point de vue antiSystème, tout ce qu’il pouvait donner, et qui se contente d’entretenir son principal apport, – lequel permet à une nouvelle situation, extraordinaire, de se dessiner pour éventuellement s’installer en toute majesté démocratique aux USA.
Cette hypothèse est complètement de mon parti.
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22 février 2019 – Il faut voir autant qu’entendre Finkielkraut, convoqué dans les grands réseaux du Système après l’agression verbale de samedi contre lui, qui ne s’est pas déroulée comme le Système aurait voulu qu’elle fut, laisser venir la question, lui bouillant, qu’on voit et qu’on sent au bord de l’exaspération incontrôlable, et soudain explosant sur les derniers mots de son interrogatrice un peu sévère par un : « C’est ignoble ».
Ce « C’est ignoble » signale l’insurrection de l’intelligence qui refuse de tomber dans les rets de la folie.
Nous sommes à ce moment où Finkielkraut parle de l’épouvantable Schiappa qui, dans une interview de Valeurs Actuelles, met un peu, beaucoup, pas loin de “passionnément” je crois bien, sur le même pied à peu près (comme on dit “en même temps”), La Manif pour tous et les terroristes islamistes.
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15 février 2019 – Mon attention a été attirée par un des titres de tête de l’édition quotidienne du site Infowars.com, du tonitruant Alex Jones, parce qu’il porte sur une intervention d’Éric Zemmour, cela deux jours après avoir déjà fait un titre sur le même Zemmour :
• 13 février 2019 : « L’intellectuel français Zemmour : les élites organisent l’“invasion” des migrants pour en, faire leur propre classe de serviteurs – Les Européens doivent être remplacés parce qu’ils refusent désormais d’assurer leurs tâches subalternes pour des bas salaires. »
• 15 février 2019 : « Zemmour : les élites se sont révoltées et ont cessé de guider les gens qu’elles inspiraient – La riposte va conduire à une “terrible confrontation”. »
On connaît Infowars.com et l’on connaît Zemmour. Si l’on peut imaginer de les mettre sur une même ligne, très largement considérée, – en gros la ligne souverainiste très largement populiste et hyper-complotiste pour Infowars.com, en gros la ligne souverainiste modérément populiste et très fortement intellectualisé dans le sens historique pour Zemmour, – les deux s’adressent à des publics très différents, très américain-standard en anti-establishmentpour le premier, très français et marqué d’une haute culture historique qu’il oppose à la dérive postmoderne des élites pour le second. Le pro-capitalisme américaniste populaire et technologique d’Infowars.com est très loin de s’accorder à l’antiaméricanisme et l’antimodernisme de Zemmour. (L’idée que le Français Zemmour puisse devenir une référence qui n’a plus besoin d’être définie pour un site comme Infowars.com, hyper-américain, est également complètement inattendue et étonnante.)
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12 février 2019 – Diverses indications montrent que le “tourbillon crisique” (T.C.) qui sert de thème à cette rubrique atteint un point d’incandescence à force de rapidité dans son tournant d’enroulement sur lui-même. Nous avons moins besoin d’argumenter que de laisser les événements parler eux-mêmes, c’est-à-dire hurler à nos oreilles :
Voici que s’avance la crise de « La plus grande redistribution de la richessede l'histoire – Des taxes négatives, des limites drastiques à la propriété privée et la destruction du dollar arrivent… et c’est le meilleur des cas », écrit la société de Conseil d’Investissement Indépendant SMC (Sovereign Man Confidential), parlant pour les USA comme pour le reste. Dans son style ironique et imagé, James Howard Kunstler décrit la fuite en avant, vent arrière et tempête portante, du “navire du socialisme” aux USA :
« C'est ainsi que le parti démocrate a hissé le drapeau du “socialisme’ sur le mat d’artimon planté dans sa coque en train de se désontégrer et qui navigue vers le bout du monde... [...] Il n'y a pas d'idées cohérentes dans l'arène politique pour le moment. Nos perspectives sont vraiment trop alarmantes. Alors, montez à bord du navire du socialisme et voyez si cela vous rassure de naviguer jusqu’au au bout de la terre. Mais attention au terrible roulis de la tempête. C’est du jamais vu. ».
Pour l’UE également, la situation se révèle pour ce qu’elle est dans toute sa dimension catastrophique, ainsi que le note Jacques Sapir : « Nous y voilà. La semaine qui vient de s'écouler a vu le visage réel de l'Union européenne est en train se dévoiler. Et, ce visage est assez hideux à regarder. Telle Méduse, c'est un visage qui peut pétrifier d'horreur qui le regarde. » Mais contrairement à ce que pourrait laisser croire ce jugement pourtant justifié puisque l’UE est ressentie comme telle avec les conditions et les pressions dictatoriales qu’elle impose aux Britanniques pour leur Brexit, ce qui fait le plus peur à la bureaucratie européenne c’est que cette affaire si embrouillée et si terrible fasse paraître l’EU encore plus Méduse qu’elle n’est et n’éloigne d’elle ses États-Membres, et n’enflamme plus encore la colère des foule et des rues où nous attendent les barricades. C’est promis, on entend cette sorte d’appréhension angoissée dans les couloirs des institutions européennes.
Pendant ce temps, l’Italie ne cesse de galoper au rythme du “modèle” qu’elle a fiché en plein cœur de l’UE. ZeroHedge.com rapporte la galopade effréné du vice-Premier Salvini, l’homme fort du gouvernement qui marche la main dans la main avec son partenaire M5S pour cette affaire spécifique mais essentielle d’un affrontement frontal avec l’establishmentfinancier internationale, et avec sa branche italienne qu’est la Banque centrale d’Italie. D’une déclaration l’autre hier et avant-hier, et que note scrupuleusement le flegmatique Financial Times, le site US termine son analyse par ce qu’il croit être le sens fondamental de la manœuvre, avec comme terminus la sortie de l’euro...
« L’idée de liquider l’or de l’Italie afin de financer des dépenses plus élevées de l’État semble être venue de Beppe Grillo, cofondateur du Mouvement des 5 Etoiles, qui avait écrit en septembre dernier : “Cela nous permettrait de mettre enfin un terme à cette histoire agaçante du fait ‘qu’il n’y a pas d’argent’”, ajoutant “pourquoi les citoyens devraient-ils vendre leurs colliers et pas l’État?”
» Si Salvini est vraiment sérieux à propos de la vente de l’or, cela apporterait des moyens financiers intéressants aux dirigeants populistes de l’Italie : la Banque d’Italie possède la troisième plus grande réserve d’or du monde aprèsv les USA et l’Allemagne, avec 2 452 tonnes selon le World Gold Council, qui se négocieraient au prix actuel à un peu plus de 103 milliards de dollars.
» Bien entendu, cette somme est minime par rapport à l'endettement total de l'Italie de 2 350 milliards d'euros, ce qui laisse à penser que si Salvini s'orientait réellement vers la suppression des contraintes légales de son pays vis-à-vis des pouvoirs financiers, la prochaine étape serait de déclarer la dette souveraine du pays “odieuse”, c’est-à-dire nulle et non avenue, suivie en fin de compte par l’Italexit et le retour à la lire italienne. »
“Bien entendu” est l’expression d’emploi le plus courant parce qu’elle marque tout ce qui va de soi dans cette immense crise de cosmos du monde... “Bien entendu”, la France n’est nullement absente de cet inventaire catastrophique, elle qui navigue dans la tempête depuis plus d’un trimestre, sans discontinuer. La France, soumise à la dérisoire tentative d’imposer une “dictature démocratique” dans le chef d’une caricature, un avorton du type-reductio ad absurdum, navigue dans la tempête au rythme d’une navigation macronienne, ainsi définie par Karine Bechet-Golovko :
« Notre cher Président nous abreuve jusqu’à l'écœurement de ses sorties médiatiques, plus profondes les unes que les autres, sans oublier que sa Grande tournée post-électorale s'y prête, faisant pâlir de jalousie le fantôme de Khrouchtchev. Entre monopole de l'écran, tentation de surveillance des journalistes et fantasmagorie complotiste anti-russe, la gouvernance en mode Macron nous présente un mélange malsain de puérilité, logiquement accompagné par une image de soi pour le moins surévaluée. Bref, une statue virtuelle géante d'un gamin capricieux. Plus sérieusement, tout se prête à une parodie de tentation dictatoriale, car même pour être dictateur il faut de la carrure. Et un Etat... »
“...Et une police”, ajouterions-nous, car l’on entend de ce côté des craquements annonciateurs de la mince de la glace. Cela reflète les soubresauts de la vigueur de la répression, de l’emploi des engins LBD-40, avec division entre “les polices” pour la responsabilité des effets d’un ordre général donné par un pouvoir totalement réduit à la plus vulgaire répression du style Pinochet-sur-Seine. « Toutes placées sous l'égide du ministère de l'Intérieur, les forces de sécurité sont censées présenter un front uni. Cependant, l'usage qui a été fait des moyens intermédiaires de défense – notamment des LBD 40 – divise au sein de l'institution », note RT-France.
Prenant en compte les conséquences médiatiques et de communication, l’émotion de l’affectivisme des blessures cruelles qu’influent ces engins, il finit par paraître normal que les différents services dégagent leurs responsabilités ou lancent des accusations, – comme on voit avec un échange de tweets, – “bien entendu”, – entre gendarmerie et police. Tout cela semble se perdre dans des détails de comptabilité bien dérisoires, mais à l’heure de la toute-puissance de la communication à partir de quoi se forgent les engagements politiques et les fidélités corporatistes, plus que jamais “le Diable est dans les détails”...
« Un décompte du nombre de tirs de LBD 40, révélé par L'Essor et confirmé par Le Monde, montre que de novembre 2018 au 26 janvier, 8 163 tirs ont été recensés pour la police, tandis que la gendarmerie n'a utilisé cette arme que 1 065 fois sur la même période – soit un ratio d'environ un pour huit. »
Revenons pour terminer ce rapide tour du chaos du monde, – avec nombre d’escales laissées de côté pourtant, – à l’annonce pompeuse et pourtant qui n’est pas sans fondement de SMC sur « La plus grande redistribution de la richesse de l'histoire ». Qu’on nous permette de les citer plus en longueurs dans leur raisonnement, eux qui s’adressent aux investisseurs assez vulgaires du sérail de Wall Street et alentour cherchant avec entrain un moyen de mettre leurs richesses à l’abri des vents tempétueux qui se sont levés.
« Il se produit actuellement un changement massif dans le monde entier. Et si vous avez des actifs de quelque nature que ce soit (épargne à la banque et autres, ou même une maison), vous devez lire ce message avec attention.
» Des idées socialistes radicales envahissent le monde d’aujourd’hui comme je ne l’ai jamais vu auparavant. Et un nombre croissant de politiciens socialistes se préparent à la présidence américaine en 2020: des personnalités telles que Elizabeth Warren, Kamala Harris et Bernie Sanders. Ces candidats (et candidats potentiels) diabolisent les riches. Ils sont à la recherche de sang. Et ils vont l’obtenir.
» Ce ne sont là que quelques-unes des idées avancées par ces politiciens: taux d’imposition progressifs à 70% (ou plus), pénalités annuelles pour avoir une certaine somme d’argent, soins de santé gratuits, éducation gratuite, etc. Mais ce problème n’est pas le cas uniquement aux États-Unis… les mêmes idées font des vagues en France, au Royaume-Uni et dans la plupart des autres grandes économies du monde.
» Mais avant de vous donner des détails sur les législations qui font peur et sur les implications négatives pour votre richesse et votre liberté, discutons de la façon dont nous en sommes arrivés là…
» Nous sommes à un tournant de l'histoire
Un “tournant de l’histoire“, quel “tournant de l’histoire“ ? Acceptons pour cette fois où se manifeste cette crise de la civilisation du monde où il en est autant que la crise de toutes les civilisations du mondedepuis que le monde existe peut-être ; pour une fois une leçon d’histoire ancienne, presque d’un quasi-retour aux racines immémoriales des traditions de la part d’un investisseur américain de la plus pure et vulgaire doctrine du rapport d’argent (abonnement annuel 1 000 dollars moins un)… Il nous dit de remonter à 4 000 avant J.C. pour retrouver trace du socialisme qui permet les révolutions de brutales redistributions des richesses et nous serions bien en peine de débattre là-dessus, – dans ce cas, nous laissons les détails aux détails..., – parce que nous nous en tenons à cette remontée dans le passé comme dans les leçons de la tradition, comme la concevait par exemple un Evola (« C’est une pensée “originelle”, elle ne remonte pas en arrière dans le temps, elle s’élève verticalement hors du temps en direction du noyau transcendant… » [Giovanna Monastra, “Julius Evola, des théories de la race à la recherche d’une ethnologie aristocratique”, Nouvelle Écolen°47, année 1995].)
Voici donc le leçon du passé de SMC : «La disparité des richesses et la montée ultérieure du socialisme ne constituent pas un phénomène nouveau ... Cela remonte aux anciens Sumériens, vers 4000 av. J.-C. L’ancienne tenue des registres sur des dalles de pierre montre comment le roi-prêtre au pouvoir a distribué les biens de la société à la population.
» Le socialisme se reproduit à Babylone au milieu du XVIIIe siècle av. J.-C. quand le roi Hammourabi a effacé toutes les dettes de ses citoyens ... Puis en Égypte, en 323 av. J.-C. et en Chine, vers 145 avant JC ... Et encore dans la Rome antique sous Solon, quand il dévalua la monnaie, annula ses dettes et augmenta ses impôts (les riches payant 12 fois plus d'impôts que les pauvres).
» Puis la Révolution française à la fin des années 1700 ... »
10 février 2019 – Pour replacer cette longue page dans son contexte, qui est le développement du mystérieux et énigmatique Tome-III de La Grâce de l’Histoire avec un extrait, je demande qu’on me pardonne de me citer. Il s’agit d’une partie d’une page du 11 novembre 2018, faisant une présentation précédente d’un autre extrait du Tome-III et donnant des indications sur l’évolution structurelle de la chose, – du monstre qu’est ce Tome-III, devrais-je dire... Voici donc.
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6 février 2019 – Dieu sait si l’idée est répandue, elle foisonne, elle est prégnante dans toutes nos pensées, etc. Il s’agit de l’idée du “peuple contre les élites”, de “la rupture entre le peuple et ses élites”, etc., partout mise en avant pour donner une explication fondamentale à la crise des Gilets-Jaunes comme expression crisique paroxystique d’un très profond malaise français. (Et d’ailleurs, “malaise français” comme expression bien entendu d’un malaise général perceptible à l’odeur des pays du bloc-BAOde notre civilisation sans égale avec la montée du populisme, partout irrésistible, partout là aussi “contre les élites”.)
Qui ne serait d’accord avec cette idée de “la rupture entre le peuple et ses élites” ? Moi-même, d’ailleurs, me suis-je jamais entendu protester contre cette expression qui semble aller de soi, me suis-je jamais aventuré à envisager cette idée d’un point de vue critique ?Il serait temps, pourtant…
Une réflexion m’a traversé l’idée, qui me conduit à m’interroger, comme lorsqu’une évidence jusqu’alors peu considérée force votre réflexion pour l’éclairer le temps de la traverser… La question n’est pas sur la justesse du constat, mais elle porte plutôt sur “les élites“ ; et la question devient alors “mais de quelles élites parlez-vous ? ”, enfin “de quelles élites parlons-nous ? ”
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Rien n’a arrêté bien entendu la doublette Pompeo-Bolton. Les USA se sont retirés du traité FNI le 31 janvier, comme annoncé depuis octobre 2018. Les Russes en ont aussitôt tiré leur conclusion : eux aussi, ils se dispensent des limitations du traité et Poutine autorisent le développement immédiat d’un missile de théâtre hypersonique . Lavrov révèle que les USA violait le traité depuis 1999, en plus du viol que constitue l’installation de batteries lance-missiles Mk41 en Roumanie (depuis 2014) et en Pologne (en cours), capables de tirer des missiles sol-sol d’une portée interdit par le traité.
(Mais sans aucun doute tout cela n’est-il qu’un fatras d’horribles ragots : les USA, violer un traité ?! Cela mérite une enquête anti-Fakesnewsiste.)
L’Europe a perdu la poutre-maîtresse de sa sécurité collective, la colonne vertébrale de cette sécurité a désormais la consistance d’un éclair au chocolat. Mais à quelque chose malheur est ironique : sa sécurité collective ne dépend plus de deux signataires dont l’un n’est absolument pas une puissance européenne, malgré tous nos efforts et nos yeux doux. Cela ne va pas plus loin sur le chemin de l’aventure et l’on espère bien garder fort serrée la main de l’Onc’ Picsou, dans le noir de la grande houle transatlantique. En attendant, la France a pris sagement et fort courageusementla résolution de conseiller fermement aux Russes de se conformer aux instructions US et de détruire ce que les USA veulent qu’ils détruisent, et peut-être même, – ô délice, ô magnanimité, – pourra-t-on revenir sur le retrait si les Russes s’exécutent en temps voulu (offre valable six mois dans toutes les bonnes pharmacies US, ou bien directement au centre de tri du département d’État).
Notre-Président est un redoutable pisteur de FakeNews : que ce soit pour les Gilets-Jaunesou pour le traité INF, et que ce soit d’origine exclusivement russe ou bien encore russe exclusivement, il ne laisse rien passer parce qu’il ne veut rien laisser passer. La diplomatie française est donc réduite à cette grandiose galéjade d’affirmer sa souveraineté grâce à l’addition de multiples servilités et elle n’en a pas fini. Il lui reste à digérer l’affaire du non-JSF allemand.
Les Allemands veulent un nouvel avion de combat pour remplacer le Tornado. Ils ont fait un petit caprice, ils ont éliminé le JSF. Ils préfèreraient l’Eurofighter, qui a la particularité de se rapprocher du JSF (bien que plus âgé) par le nombre considérable de ses travers, de ses défauts, de ses pannes, etc. Mais enfin, il est allemand (c’est-à-dire européen : italo-anglo, allemand, avec un zeste d’espagnol). Mais le problème est que l’Eurofighter ne peut pas porter de bombe nucléaire US ; or, le Tornado peut en porter, et ce fut même une de ses missions de la Guerre froide, pour marquer la solidarité teutonne avec les USA. Mais les USA accepteront-ils d’adapter leurs BH sur l’Eurofighter, pour des missions rocambolesques dont personne en Europe, et surtout pas en Allemagne, ne veut plus entendre parler ? Cela pourrait faire un fort beau débat, tout plein de logique et de fermeté de caractère.
(Je laisse de côté le complément envisagé par les Teutons de F/A-18, avions très américain celui-là, pour calmer The-Donald. Je ne veux pas compliquer les multiples façons de baisser sa culotte, avec élégance, avec à-propos, avec habileté, avec un clin d’œil, avec le vent du Nord pour dernier terrain vague et ainsi de suite...)
Peut-être l’excellent garçon, Macron, conseillera-t-il à son amie Merkel de faire comme les USA ordonnent de faire. Acheter des JSF tout de même, les mettre dans un hangar et attendre que ça se passe. Comme vous l’avez remarqué, il n’est pas question de Rafale pour concourir pour le marché allemand. Comme vous l’avez remarqué, le couple franco-allemand soutient une industrie militaire indépendante-et-européenne, et une armée également militaire, grande audace, européenne-et-indépendante. La France se reposesur la puissance souveraine et indépendante de l’Allemagne ; l’Allemagne se repose tout court.
Il nous reste l’Eurovision, Euro-Disney et la commémoration du 30èmeanniversaire de la Chute du Mur. Quoique ce derniers cas où l’on ne précise pas de quel Mur il s’agit... AvecThe-Donald, qui confond tout, on risque une de ces rages-tweeteuses qui irait jusqu’à la rupture et à l’excommunication de l’OTAN