Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

  Août 2019 (11 articles)

De la profondeur de l’“État-profond”

  samedi 31 août 2019

31 août 2019 – Dans l’intense agitation diplomatique qu’a suscitée le président français Macron au moins depuis le 19 août (visite de Poutine à Brégançon), parmi les divers points remarquables mis en évidence l’un des plus insolites est l’emploi de l’expression “État profond” par Macron, et le brouhaha fait autour de cela. Les réseaux “fakenewsistes” russes ont deux textes intéressants là-dessus, Spoutnik-France le 27 août 2019 avec un texte de Hakim Salek interviewant le spécialiste français des relations internationales Romain Mielcarek, et RT-France le 29 août 2019, avec un texte reprenant toute cette “affaire” sémantique et ses significations politiques (« Emmanuel Macron face au défi de “l’État profond” »).

Fort justement, on nous avertit que cette expression a été popularisée disons “officiellement” aux USA par Donald Trump, qui fait en permanence fort grand fracas de sa “guerre” contre le DeepState ; il n’en reste pas moins que l’emploi de l’expression par un président français, comme l’a fait Macron, constitue un événement certes sémantique, mais aussi et d’abord un événement de communication qui a une forte résonnance politique. Il y a d’abord un point important qui est le phénomène de la reprise, dans la séquence politique actuelle, de cette expression par les plus hautes instances officielles ; le texte de RT-France cite un intervenant sur tweeter qui fait cette remarque :

« Par ailleurs, avant d’être utilisée par [Trump, l’expression] l’était par les milieux dits ‘complotistes’, ce que n’ont pas manqué de souligner plusieurs internautes. “Il faudra quand même m’expliquer comment un parti prétend lutter contre les ‘fausses nouvelles’ et la désinformation quand le Président lui-même (et du coup les députés LREM) reprennent et normalisent un vocabulaire complotiste comme ‘État profond’ », s’inquiétait l’un d’entre eux sur Twitter. »

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Lost in Translation ?

  jeudi 29 août 2019

29 août 2019 – Je l’avoue ingénument et sans barguigner, je ne lis quasiment jamais les textes officiels, discours, communiqués, etc. Je me dis que d’autres s’en chargent et mettent en évidence les choses importantes qui y ont été dites, et que d’ailleurs le conseiller en com’ de l’orateur ou de l’inspirateur aura pris soin de souligner. A la rigueur, j’ai même l’un ou l’autre mien ami qui lit tel ou tel texte pour sa convenance personnelle et me signale ce qui doit l’être.

Et puis il survient ceci que nous envisageons un texte ou l’autre assez rapidement sur le sujet des relations de la France et de la Russie, et ainsi suis-je conduit à lire des extraits du discours du président français “aux Ambassadeurs”, puis bientôt avec l’idée de jeter un coup d’œil sur le texte officiel. Je sais bien qu’il ne s’agit pas nécessairement de ce que Macron a effectivement dit, puisqu’il y a toujours cette mention, en une fort belle langue, – « Seul le prononcé fait foi » – mais quoi, il s’agit d’un texte officiel. Je dis cela car mes remarques vont porter sur le fond et sur la forme, successivement. 

 Quant au fond, le président français dit beaucoup de choses importantes et intéressantes, dont certaines sont inédites et fracassantes, – dans tous les cas l’une d’entre elles sans aucun doute. Je donne ici deux citations qui annoncent la Bonne-Nouvelle et dont j’attends encore et en vain le fracas et les exclamations dans les analyses fiévreuses des commentateurs du domaine, dans la presseSystème dans tous les cas, qui est grassement payée, qui se doit de suivre les choses actuelles et dans l’instant… (Je souligne de gras les très courts “éléments de langage” comme ils disent, qui arrêtent absolument mon attention, qui me laissent sans voix.)

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Du porno au souterrain

  mardi 27 août 2019

27 août 2019 – Je l’avoue, j’ai trouvé cette séquence extraordinairement pathétique, à la fois marquée du désespoir le plus profond, d’une sorte d’indicibilité de l’humiliation et de l’imposture, et puis aussi presque comme un apaisement serein, une ardeur discrète et roborative, comme quelqu’un qui vous confie avec une voix douce et d’ailleurs : “Vous savez, je suis hors de ce monde désormais”. J’ignore si cela pourrait avoir eu lieu en un autre temps, en un autre lieu, — au cœur de notre Grande Crise, sous un pont à Las Vegas qui seraient comme le souterrain d’où Dostoïevski nous envoyait ses notes, – mais je suis assuré qu’il n’y a que là et dans ces temps étranges et maudits que nous portons, épuisés, que cela peut avoir lieu au vu et au su de notre puissance de communication qui donne ainsi la mesure de l’infamie, qui la multiplie et qui la hurle, qui la sanctifie par le sacrilège de l’inversion comme ferait le diable lui-même.

Curieusement, Sputnik a fait deux textes sur ce même sujet, le second du 24 août à 18H03 ajoutant quelques détails à celui du 22 août à 01H39, et notamment la vidéo d’une TV hollandaise qui a retrouvé cette star du porno devenue SDF, et l’interrogeant dans son souterrain, sur fond de tentes improvisées, de boîtes en carton et de débris divers. Pour mieux fixer les détails de cette étrange rencontre je fais suivre le texte du 22 août, le plus court, en ajoutant qu’une souscription a été ouverte pour elle, sur JustGiving, pour arriver à £50 000, pour des soins médicaux et dentaires, pour un abri plus sûr, voire un programme d’assistance qui pourrait assurer ce qu’on nommerait après tout sa “réinsertion”. (Au moment où l’article était écrit, le 22 août,  on avait atteint $80 ; actuellement, £395.)

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De l’utilité de l’inutilité

  dimanche 25 août 2019

25 août 2019 – Cette curieuse manie qu’ils ont de se réunir à G7, alors que certains ne cessent de répéter qu’à sept ils ne représentent qu’une petite partie du monde qui importe, que certains affirment qu’ils ne veulent pas négocier entre eux et qu’ils sont bien plus forts tout seul qu’avec les autres parmi les sept, que certains annoncent quelque chose comme pour avoir le plaisir assuré d’être contredit par d’autres, que certains signent tel chiffon de papier nommé comme il vous plaira (communiqué, déclaration commune ou déclaration isolée, ou “message commun”, ou brouillon égaré, etc.) pour pouvoir dire aussitôt, ou très vite, “mais non, je n’ai rien signé”.

Bien, à cet égard Biarritz ne déroge pas à la tradition de l’inutilité de cette sorte de réunion ; mais écrivant cela emporté par l’élan des franchises convenues, c’est pour aussitôt découvrir qu’il y a des erreurs dans mon propos ; que j’aurais pu dire au contraire que ce G7 “ne déroge pas à ce qui est désormais la tradition de l’utilité de cette sorte de réunion”. Je parle ici de “tradition” comme un hacker ou un trader parle de la continuité qui s’est établie entre les événements des trois quatre dernières semaines, avant la rupture de la tradition, entre le mois dernier et le mois prochain..

Depuis quelques années, disons deux ou trois décennies, le G7 a changé de nature, et par conséquent de tradition. Désormais, sa fonction conforme à sa nouvelle tradition, car l’on est dans une époque où, en politique également, l’on change de tradition comme de déclaration solennelle, c’est de nous montrer non pas l’état du monde mais le désordre du monde. Cette réunion, c’est comme un microcosme du passé refait complètement au goût du jour, de ces pays qui se disaient les plus puissants et qui sont aujourd’hui les plus en avance dans le cours grondant et furieux de la désintégration du monde de leur civilisation, donc toujours dans leur position de leader, et qui se rassemblent pour nous dire : “la désintégration continue, de plus belle et de plus en plus vite, et avec elle le désordre, nous veillons à cela”.

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Epstein, ou l’anguille sous roche

  samedi 24 août 2019

24 août 2019 – Nul ne parvient à se débarrasser vraiment de l’“affaire Epstein”, avec son “suicide apparent” qui ne parvient pas à prendre sa place dans la glorieuse rubrique-Système des “affaires classées”. Très curieusement sinon de façon révélatrice (on va le voir), ceci se signale à notre vigilance, ceci qui doit encore renforcer notre attention et nourrir nos interrogations : la façon dont, pour la deuxième fois depuis le 10 août, le Washington Post relance les doutes et les soupçons avec des articles très structurés et très détaillés.

A ce point sur lequel je veux débuter cette petite chronique sur un ton anecdotique qui nous conduira tout de même là où je voudrais nous emmener, je vous dirais mon étonnement du comportement de mes “amis” trotskistes de WSWS.org que je suis avec beaucoup d’intérêt et de respect, et aussi un certain attendrissement devant la façon étrange dont ils tournent leur approche du sujet. On l’avait déjà vue dans un texte d’avant (du 14 août), cette tendance assez touchante pour que la doctrine reste bien droite et que le Grand-Léon ne les gronde pas d’Ici-Haut où on l’a accueilli :

« On s’en aperçoit à la lecture régulière de nos insolites amis de WSWS.org qui, à décrire la schizophrénie de Washington D.C./“D.C.-la-folle”, parviennent difficilement à dissimuler leur propre schizophrénie. Il ne fait en effet aucun doute pour WSWS.org que le Système, – c’est-à-dire la ploutocratie réactionnaire-capitaliste de D.C., – veut effectivement “enterrer” l’affaire du “suicide apparent” d’Epstein après avoir commis, ou laissé commettre le forfait. On en revient donc au constat présenté plus haut et aussitôt affiché par WSWS.org “que cette affaire devrait être conclue presto-pronto selon la narrative officielle, suivie de l’habituel ‘Circulez, il n’y a rien à voir’”, suivi effectivement du second constat : “Le problème est qu’il n’y a pas vraiment de narrative officielle”. »

Cette fois, c’est vraiment encore mieux, parce que l’essentiel de l’article de ce 23 août (pas plus tard qu’hier) est consacré au plus récent article du 21 août du WashingtonPost, et surmonté du titre : « Why is the New York Times still trying to sweep the Epstein case under the rug? » (“Pourquoi le NYT est-il toujours en train d’essayer de passer l’affaire Epstein sous silence ?”) Moi qui sais bien, comme WSWS.org d’ailleurs, pourquoi le NYT est effectivement “toujours en train d’essayer” ce qu’on sait bien, je me demande pourquoi mes gentils amis de WSWS.org n’ont pas titré leur texte plutôt comme ceci : « Why is the Washington Post still trying to put the light on the Epstein case’ inconsistencies and contradictions ? » (“Pourquoi le WaPo est-il toujours en train d’essayer de mettre en lumière les inconséquences et les contradictions de l’affaire Epstein ?”)

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Un Roi avec divertissement

  vendredi 23 août 2019

23 août 2019 – Trump s’exclame, exulte, tempête ! Il s’écrie “Wow !” Il fait venir ce pauvre besogneux de “Staches” (Bolton), qui range ses bombes avant d’attaquer le fameux pétrolier iranien : “See that ! See that ! I am the Antechrist for these Dems bastards ! I love it !” Il fait venir ce gros-cul de Pompeo-the-Pompeux, qui met en place le 666ème(le chiffre de la Bête) projet d’invasion du Venezuela : “Mike, I’m the King of Israel, the God of the Second Coming ! Do you believe that ?” Contrairement au fameux roman énigmatique, Trump est “un Roi avec divertissement”.

Redevenons... euh... sérieux...

Trump a provoqué une tempête dont les thèmes sont terribles, d’une sensibilité et d’un caractère presque religieux, – Israël et ses liens avec les USA, les juifs américains, l’antisémitisme... Ayant provoqué cette tempête terrible qui a allumé un terrible incendie, il s’est empressé de souffler sur les braises avec entrain, en tweetant des affirmations remarquables ; l’un d’elles selon lesquelles, d’après l’un de ses admirateurs, il ne serait rien de moins que le personnage central de la Seconde-Venue (Second Coming) de Jésus, – donc qu’il serait Jésus et nul autre. Wow !” , commente-t-il.

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Un suicide à 29%

  dimanche 18 août 2019

18 août 2019 – Mais non, finalement le “suicide apparent” ne l’est pas du tout, suicide et bien suicide après tout. Après les révélations du WaPo qui ont ranimé les commères du complotisme, la sentence officielle est tombée, comme Epstein lui-même est tombé, tombant et se suicidant à la fois, certes sans l’aide de quiconque, et se brisant l’os hyoide, – et cette sentence est : Epstein est innocent de tout complot contre lui, il s’est bien suicidé tout seul. Certains vont jusqu’à remarquer pour s’en moquer avec une certaine légèreté certes, la rapidité avec laquelle le diagnostic de l’autopsie a été bouclé après l’article du WaPo alors que l’on traînait jusqu’ici sans vraiment se presser, en faisant l’important, le préoccupé, le professionnel assermenté, en jugeant gravement le cas extrêmement complexe, empêchant de parvenir rapidement à une conclusion satisfaisante pour tous et qui dissipe tous les doutes déplacés à propos de la rectitude et de la vertu des autorités.

Entretemps, l’on avait appris que le corps d’Epstein avait été demandé à ces mêmes autorités, sans doute pour lui donner des funérailles décentes, conformément aux canons de la foi dont on connaît la mansuétude pour le pêcheur de cette sorte. Il semble que la personne qui ait fait cette demande se soit identifiée elle-même comme “un associé d’Epstein”, sans doute pour le garder, embaumé, exposé dans un catafalque au siège de Epstein Associates, Inc.

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Suicide à l’insu de notre plein gré

  dimanche 11 août 2019

11 août 2019 – Je ne vais nullement porter grave préjudice à mes nombreux lecteurs, en les assommant du pullulement de soupçons évidents et d’hypothèses terribles, de sarcasmes, d’ironies et de persiflages divers, à propos de cet événement qui va jusqu’à faire tweeter à certains claviers impeccablement-Système qu’ils vont, eux, “finir par croire aux innombrables théories complotistes”. La liquidation d’Epstein par suicide librement consenti et sans la présence de son avocat est tellement évidente que moi-même, je me refusais à énoncer cette évidence de sa liquidation prochaine par pur souci d’éviter l’invraisemblance : une telle évidence, c’est invraisemblable !

J’ai pêché à cet égard par pur intellectualisme, en surestimant la sophistication intellectuelle des possibles comploteurs avec pourtant leur infinie puissance, et en sous-estimant l’incroyable degré d’incompétence ou de corruption c’est selon, de l’American Goulag, – certes les deux additionnés ou pris séparément, comploteurs-possibles et American Goulag, pour aboutir au suicide. Mais tout cela, finalement, importe peu, dans tous les cas pour le temps présent qui nous importe.

Ce que j’ai perçu de plus singulier, finalement, c’est, dans le public des élites et de la direction du système de l’américanisme, chez les dissidents du Système eux-mêmes, bref chez tous ceux dont la voix porte et s’entend même si c’est pour s’affronter les uns les autres, j’ai perçu passé le premier instant du choc de la nouvelle une sorte de commune incrédulité générale et stupéfaite, transcendant absolument tous les partis, les cabales, tous les coupables, les incapables, les parasites, les responsables, même ceux qui ont comploté si complot il y a, tous frappés par ce même constat qui les met pourtant tous en cause et dont pourtant ils s’exonèrent tous : “Ils ont osé !” Qui est donc ce “Ils“ ?

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“Révolution” ou “Guerre Civile” ?

  samedi 10 août 2019

10 août 2019 – On a vu hier notre analyse selon laquelle la question de la possession d’armes à feu (armes en vente libre) aux USA est passée du domaine “moral” et “progressiste-sociétal” au domaine clairement politique, lié à l’actuelle tension entre la droite et la gauche, les progressistes-sociétaux et les conservateurs, etc., notamment dans la perspective de la possibilité d’une “guerre civile”. La chose est résumée par cette phrase « Ainsi et comme on l’a vu, la question de la vente libre ou non des armes à feu devient-elle une question d’armements de ceux qui vont affronter la guerre civile, ou bien la déclencher, ou bien se défendre contre elle, etc. », avec l’apport du commentaire d’un lecteur sur le Forum du texte.

Là-dessus, je m’arrête à un texte très court publié par un collaborateur du colonel Lang, Robert Willmann, sur Sic Semper Tyrannis le 8 août. Willmann signale un texte extrêmement érudit, de la revue juridique de la Law School de Charleston (édition de l’hiver 2012), sur les événements qui conduisirent directement, à partir d’une situation politique de grande tension où l’on trouve les causes fondamentales du conflit, à ce que nous appelons la “Guerre d’Indépendance” des USA.

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Joker-USA(-2020)

  lundi 05 août 2019

5 août 2019 – Depuis 2008, semble-t-il, à chaque élection présidentielle aux États-Unis, surgit un accident inattendu, une sorte de Joker, un candidat qui n’a aucune chance qui, soudain, semble avoir une chance. En 2008, on crut quelques semaines qu’Obama était ce Joker avant qu’on ne découvre qu’il s’agissait d’une carte-maîtresse et consentante de l’aile gauche du Parti Unique. Le véritable Joker, cette année-là, ne le fut pas trop longtemps. Il fallut attendre 2012 pour vraiment croire, sinon pendant quelques mois disons pendant quelques semaines, que Ron Paul, l’indomptable vieux sage, était un véritable Joker. Puis le vieux sage fut, après une belle résistance, gobé par l’aile droite du Parti Unique.

En 2016, le Joker fut... Vous savez bien qui, et plus encore qu’il fut élu. Trump ne peut pas être le Joker 2020, il a déjà servi. Ainsi sommes-nous d’ores et déjà à la recherche du Joker 2020. Il se pourrait que l’on puisse s’arrêter un peu plus sérieusement à l’hypothèse que Tulsi Gabbard soit ce Joker. Elle ne cesse d’enchaîner plusieurs dynamiques qui lui donnent une position importante dans le système de la communication : 

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Epstein, serial-illusionist

  jeudi 01 août 2019

1er août 2019 – On aurait pu croire qu’on le qualifierait de serial-raper, à l’image des serial-killer, parce qu’ainsi on aurait eu l’impression de rester, disons dans le même domaine, la même spécialisation, et qu’ainsi l’on aurait conservé une certaine cohérence même si c’est celle du Malin comme dirait tel moine qui aurait fait vœu de silence et de solitude, sans crainte de l’acédie, devant l’étrangeté de la turpitude du monde de notre “étrange époque”. Mais non, le fameux quotidien de référence a d’autres projets, d’autres révélations.

Le New York Times, qui ne craint pas les aspects les plus croustillants et lunatiques dans cette affaire pleine de simulacres, choisit, pour qualifier Epstein, le terme de serial-illusionist. (C'est assez classe, non ?) Cette idée conduit la longue analyse-NYT du 31 juillet 2019 où l’on est informé des projets d’Epstein, de transgénisme, de transexualisme, de transfécondationnisme, de transcongélationnisme (j’aurais pu écrire cryogénisation, mais c’est un peu trop simple pour lui, et pas assez pour moi) ; ce dernier domaine est détaillé pour nous confirmer qu’il s’agit essentiellement de la congélation de sa tête et de son pénis (transpénisme ? transérectionnisme ?) qu’il importait de conserver, selon les projets à long terme d’Epstein, pour cette démarche toute entière consacrée au culte du transhumanisme sous toutes ses formes possibles. (Des amis, nous précise le NYT, auraient précieusement recueilli ces confidences lors d’élégants dîners que donnait le serial-illusionist.)

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