Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

  Février 2020 (10 articles)

T.C.-87 : Tourbillon de volcans crisiques

  samedi 29 février 2020

29 février 2020 – C’est une occurrence exceptionnelle de voir trois crises majeures que je désigne comme trois “volcans crisiques”, – la crise Covid-19, la crise syrienne et la crise USA-2020, – installer et poursuivre en même temps une puissance de déchaînement de leurs éruptions qui donne au “tourbillon crisique” (T.C.) de notre Grande Crise d’Effondrement du Système une ampleur et un rythme sans précédent ; lesquels sont assurément déconstructeurs comme on développe avec professionnalisme (voir les tours de 9/11) les “démolitions contrôlées” d’immeubles, ils sont assurément entropiques, ils sont assurément infernaux.

Il ne s’agit plus d’un tourbillon crisique composé de crises, mais bien composé de “volcans crisiques” en pleine phase d’activité sismique et explosive, en pleine éruption et éructation. Le tourbillon lui-même, phénomène plein de dynamisme sismique et d’une tension explosive, est composé d’autant d’éléments dynamiques et d’éléments de détonation explosive. Ainsi les choses évoluent-elles dans la méthodologie même de l’événement de notre Grande Crise Générale de l’Effondrement du Sydstème.

Voyons ces trois volcans...

• On a  déjà vu à plusieurs  reprises le caractère extraordinaire de la crise Covid-19. Il s’agit d’événements catégoriels (médicaux) pour l’instant bénins par rapport aux références, et pourtant par contraste de réflexe d’une immense puissance, une réaction hyper-hypertrophiée de la communication, des effets formidables dans des domaines différents et moteurs du Système, avec notamment un krachboursier (“correction” pour les boy-scouts) sans équivalent, non pas en puissance (quoiqu’il soit au niveau des plus importants) mais en nature même (comme on l’a vu : « Mais ce qui est effrayant, c'est que ce krach est totalement différent de tout ce qui s'est passé auparavant... Cela sort de notre expérience habituelle. »)... Ainsi, cette crise au détonateur dérisoire embrase l’un des cœurs grondants du Système et là se trouve l’explosion volcanique, – et nul ne sait où cela s’arrêtera, jusqu’où se déversera la lave brûlante ; tandis que cela se fait, tous les commentateurs-Système de nos informations générales (en France, par exemple, au pays de l’intelligence) s’attachent avec minutie et responsabilité à décortiquer et à analyser la dérision du détonateur, – laissant le champ libre au reste.

• La Syrie est l’objet des bouffonneries tragiques du “calife à la place du calife”. Erdogan a été jusqu’à faire appel à l’OTAN pour la défense de sa sécurité légale dans un territoire illégalement conquis et qui appartient à un autre pays, pour sa lutte contre le terrorisme en luttant au côté des terroristes. L’OTAN ne le cède à personne en matière de bouffonnerie, mais de là à suivre le “calife à la place du calife” sur cette voie baroque et notablement invertie, il y a un pas qui, fort prudemment,  ne fut pas franchi.

Les Russes sont les maîtres, non pas du double langage où l’un (d’apparence et conformiste) remplace l’autre, mais des langages parallèles et en général complètement différents sinon contradictoires, et pourtant assumés et en pleine lumière ; si l’on veut, une prise en compte loyale sinon ironique, hors de toute imposture, de ce fait que nous vivons dans divers univers aux “réalités” parallèles dont la véracité ne cesse d’être mise en doute. D’un côté, il y a de réelles attaques russes contre des forces turques en Syrie, autour d’Idlib, et l’affirmation russe, calme et déterminée, qu’il est impossible d’espérer un accord avec des terroristes (ceux que les Turcs manipulent et soutiennent), donc avec les Turcs dans leur posture actuelle ; d’un autre côté,  il y a ceci, comme si tout allait bien après tout entre Russie et Turquie, avec Moscou jouant au médiateur “neutre” :

« Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont discuté au téléphone ce 28 février, selon Sergueï Lavrov. Ce coup de fil a eu lieu à l'initiative d'Ankara, a précisé le chef de la diplomatie russe qui a présenté ses condoléances à la Turquie, assurant vouloir éviter que de “telles tragédies” se reproduisent et que Moscou “fait tout pour assurer la sécurité des soldats turcs” déployés en Syrie. Lors de cet échange téléphonique, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont convenu de mettre en place de nouvelles mesures visant à un apaisement des tensions en Syrie, particulièrement dans le nord-ouest du pays, selon des informations du Kremlin rapportées par l'agence Reuters. »

Nous sommes donc au bord d’un affrontement majeur, – rengaine, rengaine, mais jamais aussi proche d’une  vérité-de-situation. Certains des acteurs principaux, à force de bouffonnerie, et bien qu’ils eussent paru d’une nature intéressante  à l’origine, sont devenus des acteurs dérisoires faisant d’actions tragiques des actes dérisoires ; pourtant faisant de ces actes dérisoires de possibles détonateurs pour une confrontation majeure et alors évidemment tragique. Il y a réellement un volcan en éruption, même si les vulcanologues se prennent pour des spéléologues et se croient dans la caverne de Platon, où l’on peut dire et faire n’importe quoi.

• USA-2020 est la troisième éruption. Celle-là est institutionnalisée puisqu’il s’agit d’une élection présidentielle. De même que Trump était la vedette incontestée de USA-2016, Sanders est sans contestation possible celle de USA-2020. Ces élections sont à couper le souffle, par leurs dystopies diverses, les corruptions proclamées et brandies (Bloomberg), l’agitation de toutes les forces souterraines et cachées, mais aussi les pièges successifs que le système de l'américanisme (le Système) se tend à lui-même, et où il tombe avec un empressement admirable. On a déjà longuement et très souvent décrit, sur ce site, cet extraordinaire American Circus, avec réapparition actée ou prévisible-possible de divers monstres-du-Loch-Ness déjà usés (Russiagate, Hillary), avec le candidat le plus improbable et le plus vide sauf ses $61 milliards (Bloomberg). Dominant le tout, il y a la fantastique “probabilité d’une extension du domaine de la crise”, avec la candidature Sanders qui, pour certains est  déjà une certitude ; et si Trump est encalminé dans la crise du Covid-19 avec ses conséquences boursières et économiques, il y a une très-possible victoire de Sanders, événement absolument surréaliste, une hyper-“extension du domaine de la crise” et une éruption volcanique cosmique.

Eh bien, il est tout simplement remarquable et un Signe des Temps qui a une très grande signification que ces trois éruptions aillent de pair et comme l'on dirait en paix entre elles, sans qu’aucune ne parvienne à voler la vedette à l’autre ni d’ailleurs n'y prétende en aucune façon, et donc n'apaisant ou ne contrariant en aucune façon l’éruption de l'un ou de l'autre. Au contraire, ma conviction est qu’une même logique supérieure les anime, dans une direction similaire, sur un rythme partagé, je veux dire selon un arrangement structurel crisique commun. La totalité du monde est entré dans une situation crisique dynamique unifiée et unificatrice à la fois, achevant de faire des relations entre les différentes forces et pays un champ fécond et unificateur pour l’activité volcanique de la Grande Crise Générale.

Nous observons cela, je veux dire ce grand spectacle général et unificateur, au contraire de la stupéfaction provoquée par les structures et les avatars de chaque événement crisique, avec une absence de surprise réelle et comme si tout cela allait de soi, – je parle pour mon compte, et, je pense, pour nombre d’esprits qui ont la même perception. Il ne fait plus aucun doute que nous sommes placés devant un déplacement cosmique des choses et du monde, devant la perspective d’un renversement à la fois catastrophique et apocalyptique, qui nous conduit à porter un regard unificateur sur ces divers événements, – et je dis et répète “unificateur” comme s’il s’agissait finalement de quelque chose d’apaisant, – comme si l’on disait “Enfin, nous y sommes”...

Bien que fort différents, de natures très diverses, ces volcans-crisiques ont tous la même source, le même but, le même usage. Ils existent tous, et ils éruptent pour la même entreprise cosmique, pour le même usage radical, pour la même mission sans retour. Ils sont là, ils explosent devant nous pour apporter leur contribution décisive à l’accomplissement de la mission de l’Effondrement du Système. 

T.C. 86 : Effondrement-en-cours

  mardi 25 février 2020

25 février 2020 – Il y a quelques semaines, ZeroHedge.com publiait le texte d’un commentateur économiste indépendant comme il en pullule aux USA. Le commentateur envisageait trois scénarios pour l’épidémie devenue pandémie du coronavirus : “Bad” (elle reste confinée à la Chine et elle est maîtrisée au bout d’un certain temps), “Ugly” (elle se répand dans d’autres pays mais elle reste sous contrôle et “est maîtrisée au bout d’un certain temps”), “Worse” (elle se répand dans d’autres pays, devient mondiale et hors de contrôle, – et alors, à Dieu vat). Il y a deux jours,  ZeroHedge.com a repris l’idée et constaté que nous venions de passer du “Bad” au “Ugly”.

Parallèlement, ou bien ceci expliquant cela bien sûr, les “marchés” ont commencé à dévisser après avoir superbement ignoré le virus. ZeroHedge.com toujours, qui n’avait cessé d’admonester la stratégie de l’autruche de Wall Street et du reste, nous documente là-dessus, et il suffit de citer l’un des commentaires d’hier, celui de Michael Antonelli, directeur général et stratège de l’évolution du marché chez Baird : « Les données économiques [favorables] ont dès le départ complètement dominé [dans la perception des marchés] les craintes médicales liées au virus. Puis il y a eu un changement subtil la semaine dernière dans la façon dont le marché a perçu le virus. Il avait eu raison d’ignorer le virus en ce sens que le nombre de décès humains ne semble pas être en passe de devenir l’un des pires de l’histoire. Le changement subtil a été l’inquiétude du marché concernant les chaînes d'approvisionnement. Il s’agit maintenant de savoir comment les entreprises continueront à fonctionner dans un monde où les frontières commencent à se fermer. C'est ce qui a commencé à les inquiéter. Vous voyez l’épidémie gagner l’Italie, le Japon et la Corée. Tout d’un coup la Corée et le Japon ont fermé leurs frontières, et maintenant l’Italie, alors tout cela commence à ressembler à une perspective où  toute l’économie mondiale risque de basculer vers un arrêt. »

Certes, l’idée n’est pas nouvelle, disons qu’elle flottait dans l’air et alimentait bien des plumes avisées. Par exemple, ce commentaire dit-“Pensées Impures” de James Howard Kunstler, le 15 février 2020 : « Et si le virus Corona s’avérait être une véritable pandémie super-rapide, et non pas une bestiole à la mode comme le SRAS... S’il infectait des centaines de millions de personnes dans le monde entier ? S’il devenait logarithmique aux États-Unis, comme c'est le cas en Chine aujourd'hui... ? S’il fallait quelques mois, ou une demi-année, pour y parvenir... ? Si les Américains ne prenaient plus l’avion durant cette période ? Ou se repliaient sur eux-mêmes en grand nombre pour ne plus bouger... ? Ou si le gouvernement imposait des quarantaines ? Les partis tiendraient-ils leurs conventions de nomination ? L'élection de novembre devrait-elle être reportée ? [...]
» [...Si] l’élection devait être reportée, nous assisterions à une rupture formidable dans l'histoire politique des États-Unis, dont les conséquences sont encore inconnues. »

Le même jour du 15 février 2020, le très-vénérable PhG-senior confiait sa stupéfaction devant cette dramatisation extrême du commentaire (je ne parle pas de celui de Kunstler mais de ce qu’on ressentait de l’“air du temps”). Je rappelais, et je m’en rappelle encore, combien des pandémies de ma plus tendre époque (la “grippe asiatique” et un peu plus tard la “grippe de Hong-Kong” notamment) s’étaient déroulées sans bouleverser le monde, sans menacer l’essence même de notre civilisation, sans panique excessive ni scénarios cauchemardesque sinon sur les franges du commentaire. 
« Quelle différence, aujourd’hui ! De là, ma stupéfaction, une fois de plus, dans cette époque qui ne cesse de me stupéfier. C’est comme si nous attendions tous ces événement comme une catastrophe inévitable, inéluctable ; comme si nous les appréhendions sans les prévoir, simplement par l’angoisse ou la folie qui nous habite déjà... » 

Et PhG-senior de philosopher à deux-balles, comme il a l’habitude de faire, comme il n’en rate pas une pour le faire...
« Le coronavirus est aussitôt apparu comme un déclencheur de plus, après d’autres et avant d’autres événements de cette trempe, des obsessions et des intuitions que nous impose et dont nous gratifie cette Grande Crise de l’Effondrement du Système, et ainsi nous-mêmes jouets de ces événements qui nous emprisonnent par ce pouvoir qu’ils ont sur nous. Nous en sommes les jouets, mais pour mon compte sans que cela soit déplorable, – au contraire même, laissez-les faire, ces forces d’au-delà de nous car ce sont elles qui nous guident selon une sagesse de l’Au-Delà... »

Aujourd’hui, commencent à apparaître clairement les données disons “techniques” de ce torrent d’appréhensions qui grandit irrésistiblement, dans cette “stupéfiante époque”, à la fois si puissante et si fragile, où l’homme domine tout du cosmos qui l’entoure comme s’il en était le créateur, où l’homme s’effondre d’appréhension et de panique folle à la moindre alerte, faisant passer ce “moindre” au “sérieux” sinon au “gigantesque”, précipitant par sa seule pesanteur psychologique la catastrophe dont il est le pur créateur de tous ses éléments déclencheurs.

Et je comprends alors parfaitement pourquoi les pandémies de mes tendres années passèrent comme firent de tous temps les grandes épidémies, tandis que celle d’aujourd’hui, avant que d’exister vraiment comme une catastrophe extraordinaire, est déjà perçue comme menaçant de l’être, et commence à l’être à cause de cette perception. Il est vrai que nous nous sommes dotés superbement des outils pour activer ce processus, qui sont justement les outils de notre surpuissance, si proches jusqu’à s’y confondre d’être ceux de notre autodestruction :
• pour notre psychologie, la communication, dans toute la folle puissance du système de la communication, qui fait circuler à la vitesse de la lumière la crainte des virus partout avant même que le virus n’existe hors de son lieu d’origine ;
• pour notre économie triomphante et ultra-libérale, la globalisation, qui fait dépendre tous de tous lorsqu’il s’agit d’un enchaînement catastrophique, qui fait que nous dépendons tous de la Chine que le Système a absorbée goulûment et qu’en même temps il exècre au nom de sa morale de schizophrène-paranoïaque (ou paranoïaque-schizophrène, je ne sais), et qui bientôt, lorsque la chose sera consommée, fera dépendre tous de tous, alors que les sentiments qui nous unissent sont d’abord l’hostilité, la méfiance, le soupçon, voire la haine qui sied tant à notre satisfaction de nous-mêmes...

Un autre motif de “stupéfaction” fut de voir combien cette épidémie du coronavirus fut d’abord l’occasion d’activer des avantages politiques basés sur les simulacres de vertu et d’affirmation politique, fondés sur l’hybris et la haine, répandus par la démagogie et la corruption générale des vénalités et des pensées. Pour cette fois, l’antiracisme qui anime notre foi passa aux oubliettes pour nous permettre de dénoncer ce “péril jaune” qui désigne évidemment une particularité de la peau, c’est-à-dire de la race. La chose apparut tout à fait jouable, aussi bien au Pentagone qui rêve de dominer le monde qu’aux salons parisiens qui rêvent de sermonner le monde.

Ainsi, tout en étalant l’extraordinaire appréhension des Grandes Peurs venus des Temps Anciens, nous prîmes le temps de continuer les jeux stupéfiants d’irresponsabilité de nos antagonismes stériles conçus dans nos ateliers producteurs de simulacres. Il est vrai que tout cela est animé par la foi religieuse qui domine le monde, celle de l’ultra-libéralisme, de la démocratie, du suprémacisme anglo-saxon “diversifié” et LGTBQisé comme-il-faut, du Système en un mot.

Mais aujourd’hui, la panique qui sous-tend tous ces sentiments d’affrontements et d’irresponsabilité se fait plus sérieuse, différente, presque comme une sorte de Terreur Sacrée devant des perspectives entrevues, où nous nous percevons liés les uns aux autres dans l’enchevêtrement catastrophique. Et les Bourses de dévisser comme il se doit, au moins pour un lundi presque-noir, disons gris anthracite cela fera l’affaire.

Tout cela se concrétisera-t-il ? Je ne suis pas devin, moi, mais je constate que l’occasion est bonne (certains jugeraient qu’elle est presque “trop belle”, soit pour qu’elle soit réelle, soit pour qu’on n’en profite pas). Il est vrai que le destin de notre catastrophe est si ancré en nous, il habite tant et tant de nos pensées, il pèse avec tant de force et tant de poids sur nos psychologies ; et le monde est là, partout, montrant sa misère incroyable et le produit stupéfiant de notre hybris, la production torrentielle et délirante de nos contradictions, entre surpuissance et autodestruction, bref nous exhortant à espérer, à réclamer, à voir partout les signes annonciateurs de notre catastrophe li-bé-ra-tri-ce. De ce point de vue, le coronavirus et ses multiples conséquences labyrinthiques viennent à point nommé pour donner du sens à ce que nous percevons de notre destin. Nous sommes à la fois fous et désespérés, assurés de nous jusqu’au désespoir et stupéfiés par notre propre folie.

Il y en aura effectivement pour penser et croire que le coronavirus vient à point nommé. Vient-il à point nommé, et vient-il seulement ? Comme dit la chanson de mes tendres années, « the answer, my friend, is blowing in the wind », et seulement pour ceux qui ont l’oreille fine ... Heureusement, grâce au dérèglement climatique de fameuse mémoire, le vent souffle en rafales et en tempêtes, et l’on entend mugir la colère des dieux de l’antique sagesse.

Le SDS, un virus encore plus foudroyant

  lundi 24 février 2020

24 février 2020 – Dans cette saison de pandémie évidemment contagieuse, les mauvaises nouvelles le sont également. Le SDS apparaît parallèlement au coronavirus, au moins aussi foudroyant dans son genre : il s’agit du Sanders Derangment Syndrom, à mettre dans la même catégorie que la pandémie psychologiquement et hystériquement transmissible qui ravage depuis 2016 les USA (et un peu le bloc-BAO), le TDS ou Trump Derangment Syndrom.

Le SDS est si grave qu’il a suscité de manière foudroyante la re-mobilisation des forces anti-pandémique, sous le nom de code de  Russiagate-II. Une première ironie (il faut garder le sourire malgré l’accablement des dangers) est que le virus est issu d’une souche-marraine qui a câliné les symptômes de la pandémie pendant quatre ans avant la pandémie elle-même et qui maintenant crie à la trahison et au désespoir ; une seconde ironie est que les initiales SDS sont aussi celles du groupe gauchiste et activiste-estudiantins le plus radical et le plus influent des années 1960 aux USA, le Students for a Democratic Society qui rassembla jusqu’à 100 000 membres.

(... Je me permettrai de soupçonner que le vieux Sanders qui donne son nom au SDS-2020, aurait bien pu faire partie, alors tout jeune, du SDS-1965... Hypothèse pour exploitation, pour le NYT et le WaPo, pour mettre un peu de beurre dans leurs épinards marxistes-lélinistes.)

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La vérité, “sans crier gare... ”

  samedi 22 février 2020

22 février 2020 – Ainsi y a-t-il de ces “moments” où la  vérité-de-situation jaillit sans crier gare, sans avertissement, sans que nous ayons à la solliciter par une recherche assidue, parce que, je crois, elle repose et apaise l’esprit. C’était hier, sur Sky News, lorsque le porte-parole de Central Command et de l’opérationInherent Résolve de la “coalition”s’est brusquement écarté, en un foudroyant tête-à-queue sémantique, de la narrative officielle concernant les attaques sur Idlib, en Syrie, pour dénoncer les groupes terroristes qui occupent la ville et tiennent la population dans la terreur.

« Il y a une grande variété de groupes là-bas, – ils sont tous une nuisance, une menace et une menace pour ... des centaines de milliers de civils qui essaient juste de passer l'hiver. »

Je cite  ZeroHedge.com, qui illustre cette nouvelle d’une vidéo de 31 secondes montrant le colonel Myles Caggins nous communiquant avec une conviction et une clarté dévastatrice, en un instant remarquable de sincérité, une vérité-de-situation ridiculisant impitoyablement la narrative,qui pèse d’une façon si écrasante sur la communicationSystème unanime de la presseSystème du bloc-BAO.Car vous l’avez certes remarqué, depuis une semaine, et sur un mode crescendo arrosé d’un torrent tumultueux de de larmes humanitaristes, l’on dénonce et voue aux gémonies les impitoyables avions russes et les barbares mercenaires du boucher de Damas qui, il faut le dire dropitement, sont en train de terrifier, de martyriser, d’écraser la population civile et innocente d’Idlib, la forçant au mieux à fuir en laissant tout derrière elle, dans le froid glacial de l’hiver syrien.

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Deux records pour dedefensa.org

  jeudi 20 février 2020

20 février 2020 – Deux records ?

• Le premier est piteux : nous commençons notre cycle mensuel du « 19 courant... » avec une somme de €185 (€220 aujourd’hui)... Du jamais-vu, du tristement jamais-vu.

• Le second est glorieux : 11 470 visites/jour, voilà le nombre moyen de visites quotidiennes pour cette année 2020, selon ce qu’on peut déjà juger être une tendance, sur les 50 premiers jours. Le mois de janvier 2020 nous donne la plus forte moyenne mensuelle qu’ait connu le site : 11 465 visites/jour, et les 19 premiers jours de février donnent une moyenne de 11 533 visites/jour.

Sur cette deuxième annonce glorieuse, je vais ajouter quelques précisions qui montreront l’évolution, notamment depuis 2011-2012, lorsque nous changeâmes de serveur et de comptabilité des entrées pour un système plus reserré. Le nombre moyen de visites quotidiennes en 2012 s’établissait en gros autour de 3 500 visites/jour. (Voir notre texte du  27 février 2012 expliquant la situation d’alors et reprenant les circonstances du nouveau système de comptage : « [N]otre nouveau service de comptage enregistre des visites d’une durée plus importante que le précédent, – trois minutes contre une minute. »)

Depuis, l’évolution a été la suivante :

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Utilité du Sisyphe des startups

  mardi 18 février 2020

18 février 2020 – Impossible de m’y faire, même si parfois j’observe chez lui des tendances plus sympathiques, des idées qui mériteraient d’être développées. Macron est comme un Sisyphe  (*) postmoderne équipé de son mythe dernier modèle mais dont la technologie sera dépassée dans les six mois ; c’est-à-dire un Sisyphe très court, qui s’en tient aux startups, qui ne parvient pas à pousser l’énorme pierre jusqu’au sommet (avant qu’un dieu ne la fasse retomber à son point de départ), ou plutôt qui n’y songe pas, qui l’abandonne avant, par maladresse de la perception suivant une illusion de la communication, parce qu’il se croit au sommet et qu’il se dit déjà qu’il est tout de même un type formidable.

L’énorme roche est à un quart, ou mieux à un tiers de la pente des sondages des électeurs “satisfaits” lorsque le Sisyphe des startups s’arrête, satisfait, sûr de tenir le bon bout, cherchant dans sa poche le discours ad hoc, pendant que la roche lui fausse compagnie et retombe, entraînant dans sa (re)chute un Benalla ou un Griveaux qui passait par là.

Cela est bien malheureux et je me désole. Jamais la France n’aurait pu rêver mieux, c’est-à-dire pire, dans l’exercice de ses prérogatives régaliennes qui semblent toutes fonctionner à front renversé et à contre-emploi de concert, comme pour produire le contraire de ce qu’elles sont censées nous donner, pour un quinquennat qui a sauvagement liquidé une légitimité imaginaire et en vérité jamais consommée, comme un mariage blanc, une douzaine de mois après l’élection.

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Épidémie de stupéfaction

  samedi 15 février 2020

15 février 2020 – S’il fallait me donner un surnom, je choisirais, avec un brin d’ironie, celui de “l’homme stupéfait”. Ne croyez pas que cet état de stupéfaction me paralyse ou me prive d’un jugement médité ; non il m’accompagne en permanence comme une sorte de guide qui m’indiquerait les choses propices à lui-même ; car cette époque si singulière pour mon compte, formidable pour sa capacité d’inversion et de subversion, pour son talent d’affabulatrice de simulacres, l’est d’abord, pour moi, par sa capacité à me stupéfier. Le dernier épisode en date est celui de l’épidémie du fameux coronavirus.

Je suis un vieux bonhomme, recru d’expériences et chargés de témoignages divers. Par conséquent, j’ai souvenir de choses que nombre de mes contemporains ne connaissent pas, dont ils n’ont pas le souvenir, dont ils ne devinent même pas une seconde l’existence, qu’ils ne croient aucunement possible ; car, qui plus est, cette “époque formidable” a coupé les ponts avec le passé pour se  fabriquer son simulacre de passé qui aille bien avec son big Now, et j’en sais plus de vrai que dix bouquins scolaires d’aujourd’hui et quatre ministres dans le début de la quarantaine, dans le gouvernement de leur “nouveau-monde”. Ce que disant, je me permets d’avancer que jamais auparavant dans l’histoire des sapiens sapiens l’on ne vit une épidémie semblable, selon son atmosphère, selon sa narrative et sa perception imposée, selon ses process (cela sonne mieux que “processus’) de communication, selon ses effets psychologiques individuels et globalisés.

Il y a eu un certain nombre d’épidémies de mon temps, notamment au XXème siècle, et j’ai l’expérience de l’effet de communication et psychologique de certaines d’entre elles. Je ne vous parlerai pas de l’épidémie de “grippe espagnole” (tout de même un milliard de contaminés et entre 40 et 100 millions de morts selon les évaluations) ; oui, j’étais encore un peu trop jeune, inexpérimenté, la tête ailleurs. Par contre j’ai vécu à l’âge d’une conscience presque déjà faite, ou déjà faite, notamment le temps de la “grippe asiatique” de 1957 (4 millions de morts, venue de Chine, – tiens donc) et celui de la “grippe de Hong-Kong” de 1968 (un à 2 millions de morts, venue de presque-la-Chine, – tiens donc).

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Aveugles dans la nuit noire du tunnel obscur

  jeudi 13 février 2020

13 février 2020 – Je ne parviens pas à me débarrasser de ma stupéfaction devant le caractère moutonnier er aveugle des serviteurs du Système. USA-2020 en donne un exemple étonnant ; et dans cette occurrence, la conduite collective de la presseSystème est encore plus remarquable et spectaculaire, dans la façon dont elle se complait à montrer sa vilenie et à démontrer l’extraordinaire sottise de sa crétinerie.

Pendant quatre ans, ces gens, milliardaires propriétaires des grands groupes, grands “professionnels” de l’information, animateurs brillants et très chics des talk-shows, acteurs et actrices MeToo reconvertis dans l’analyse politique et la dénonciation transgenre du fascisme (re)naissant, ont tiré à boulets ronges, avec une  endurance exceptionnelle, contre The-Donald. Les “boulets rouges” constituaient un fourbis de narrative, de simulacres, de manipulations mensongères. (Trump, qui ne vaut pas mieux, en faisait autant de son côté mais ce n’est pas le sujet.)

Il en résulte le constat évident que, pendant quatre ans, ces vertueux redresseurs de tort ont fait une promotion formidable du progressisme-sociétal (le soi-disant “marxisme-culturel”), permettant à l’aile gauche sinon gauchiste et furieusement anticapitaliste du parti démocrate, avec le sympathique  The Squad  d’AOC en avant-garde, de devenir une des forces dominantes du pays. Résultat ? Une position formidable dans le public du cher vieux Bernie, faux-révolutionnaire poussé à l’extrémisme gauchiste par ses soutiens de l’ultragauche du parti.

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USA-2020 : état du Désordre-profond

  mardi 11 février 2020

11 février 2020 – L’élection présidentielles 2016 (USA-2016) avait paru sur le moment comme la plus étrange, la plus imprévisible et la plus incontrôlable des campagnes, quelque chose qui ne serait pas surpassée dans cet amoncellement de qualificatif ébahis avant si longtemps que le souvenir se perdrait dans l’avenir. Eh bien, c’était une erreur.

USA-2020, par ses caractères d’étrangeté, d’imprévisibilité et d’incontrôlabilité, rendrait USA-2016 presque paisible. Il suffit d’admettre, pour mesurer ce phénomène, cette évidence que, dans cette campagne USA-2020, le candidat le plus stable, le plus “structurant” (!), le plus installé, presque le plus institutionnalisé se nomme Donald Trump.

Cette année, l’essentiel du spectacle est du côté des démocrates puisque c’est chez eux qu’aucun favori ne s’imposes, au contraire de USA-2016 où Hillary Clinton menait sa horde contre les  Deplorables avec l’élégance et le succès qu’on sait. Quoi qu’il en soit de la répartition des rôles, compte essentiellement à notre sens l’atmosphère qui enveloppe cet événement comme un formidable simulacre dont nul n’ignore rien et dont la plupart font comme s’il n’en était rien. La campagne USA-2020 est résolument faite, – “structurée” et “construite”, selon les actes philosophiques fondamentaux, de l’évidence de la fraude systématique, de la puanteur insoutenable de la corruption, du poids écrasant du mensonge débitée comme saucissons en fête en autant de narrative qu’il faut, – de l’habillage sans la moindre précaution de forme de la “démocratie” en une caricature idiote et risible.

(Suite)

Désastre-bouffe en Iowa

  vendredi 07 février 2020

7 février 2020 – Cette phrase-là (la deuxième de la citation, avec usage du gras pour la police du caractère), dans  un texte d’hier sur ce site, a été écrite un peu comme un clin d’œil, un peu comme une hypothèse-bouffe ; on n’y croyait pas vraiment et pourtant on y croyait un tout petit peu car l’on aurait tant aimé y croire absolument...

« On trouvera ci-dessous, dans des extraits  d’un texte  de Nebojsa Malic pour RT.com une revue rapide nous informant que l’échec des démocrates dans leur tentative de destitution de Trump ne les décourage absolument pas, et même au contraire. On en arriverait parfois à croire que les démocrates souhaiteraient secrètement la victoire de Trump pour mieux pouvoir continuer à l’attaquer durant un deuxième mandat. »

... Je veux dire par là qu’en observant  l’incroyable aventure des caucus démocrates de l’Iowa, cette hypothèse acquiert un certain crédit. Vous comprenez, nous sommes dans une époque où le Secrétaire Général de l’ONU, qui nous prépare un 75èmeanniversaire aux petits oignons, constate dans un discours, citant la géopolitique déchaînée et les instabilités déstructurantes,  qu’« un vent de folie balaie le monde ».

(Suite)