Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

  Septembre 2017 (12 articles)

Simulacre & postmodernité au combat

  lundi 25 septembre 2017

25 septembre 2017 – Un couple de jeunes gens de ma famille m’a confié pour une lecture qui devrait m’intéresser, Vent glacial sur Sarajevo, de Guillaume Ancel (Belles-Lettres, mai 2017). L’auteur est un ancien saint-cyrien, ancien officier de l’armée française (jusqu’en 2005). Affecté dans les années 1990 à la Force d’Action Rapide, il fut détaché dans plusieurs opérations de l’ONU, notamment à Sarajevo en 1995-1997. C’est de ce dernier épisode que j’extrais un passage dont je vous recommande la lecture, ci-dessous.

J’y suis tombé par hasard, dans un premier feuilletage ultra-rapide du livre, p.150-151, et j’ai retrouvé l’extrait sur la page du site Belles-Lettres consacré au livre. Le hasard est un compagnon de très bonne compagnie, qui doit avoir des consignes précises.

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Le Vietnam, fantôme d’un avenir de dissolution

  dimanche 24 septembre 2017

24 septembre 2017 – Je suis sur le point de terminer la vision de la série The Vietnam War (Vietnam en français), en neuf épisodes d’une heure, réalisée conjointement pour PBS (USA) et Arte-France et diffusée parallèlement. (Grand événement qui va plaire aux salons parisiens : la France diffusant en même temps que les USA un document de cette importance.) Réalisée par Ken Burns et Lynn Novis, la série est présentée comme un grand événement TV et de communication, par deux vétérans des gros coups du genre (The War, sur la Deuxième Guerre mondiale, en 2008).

Je ne m’étends pas sur le fond, sur l’aspect historique du récit, que certains n’apprécient pas avec de pas si mauvaises raisons que cela tant les commentaires sont imprégnés, au-delà de l’horreur considérable du conflit et des actes commis par les USA, de références inverties au duo psychologique inculpabilité-indéfectibilité. (Du type : “Mais comment avons-nous pu faire cela ?”, “Comment cela nous est-il arrivé d’être poussé à quelque chose d’aussi horrible ?”, – qui, au fond, exonèrent le coupable de toute culpabilité fondamentale, – d’ailleurs, “responsables [et encore] mais pas coupables”...) On trouve, par exemple, chez John Pilger le 22 septembre, un bon développement de cet aspect-là, mais encore une fois ce n’est pas ici mon propos.

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Labyrinthe du simulacre, de l’ONU à Freeman

  jeudi 21 septembre 2017

21 septembre 2017 – La première image qui me vient et me reste à l’esprit est celle, largement reprise, du général Kelly, le directeur de cabinet de Trump, tête baissée, le menton dans ses mains croisées, puis une main se cachant le visage pourtant toujours baissé, au moment où Trump commence son discours. On l’imagine complètement catastrophé, découragé, se répétant “Mais qu’est-ce qu’il est encore en train nous de sortir ?” A côté de lui, Melania Trump, le visage fermé, impénétrable, regardant elle aussi son mari, ou bien peut-être, – oui, à bien la regarder et pour peu que l’on ait l’imagination vagabonde, on pourrait voir se peindre sur ce même visage une question assez proche, du genre : “Mais qu’est-ce qu’il raconte, ce type ?” A la tribune, lui, il nucléarise la Corée du Sud avant de passer à l’Iran. Netanyahou bondit de joie !

Il y a aussi cet article de RT qui cite ce jugement de Lavrov à propos de l’intervention de Trump (« Un discours remarquable »), en évoquant une perspective idyllique où les USA et la Russie rétabliraient des relations normales parce que Trump a affirmé la nécessité du respect de toutes les souverainetés (de toutes les nations souveraines) dans les relations internationales ; puis martelant des réserves colossales et très inquiètes, Lavrov, implicitement très critique sur les interventions dévastatrices de Trump dans les passages de son discours sur les crises nord-coréenne et iranienne. (Désormais, il semble bien qu’il y ait une crise iranienne.) L’attitude de Trump est complètement incohérente à maints égards, et cela ne peut nous surprendre puisque sa “diplomatie” est de l’ordre de la télé-réalité : d’un côté, affirmant le principe intangible de la souveraineté des nations dans les relations internationales, de l’autre jugeant des comportements nationaux d’une manière distordue et complètement intrusive, voire en faisant la promotion du regime change dans le cas du Venezuela (et implicitement de la Corée du Nord, et sans doute l’Iran), sans le moindre souci de la souveraineté nationale.

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Censure et corruption par le silence

  dimanche 17 septembre 2017

17 septembre 2017 – Pourquoi, me suis-je demandé, ne pas au moins écouter ce Kevin Shipp, officier de la CIA de haute volée, lorsqu’il se présente à nous et nous détaille la structure et le fonctionnement du Deep State ? Son propos, dans tous les cas, mérite réflexion, y compris la réflexion critique dont nous l’avons honoré, nous-mêmes à dedefensa.org, en observant qu’il n’apportait aucune surprise majeure mais en ouvrant notre esprit aux observations qu’il fait.

Il reste en effet que cet homme de la CIA, signalé par des sources acceptables comme un homme placé à un haut niveau opérationnel, vient nous confirmer que le “concept” de Deep State est effectivement une réalité en état de fonctionnement opérationnel. Ses remarques entrent dans la dynamique de reconstitution de la réalité passant par la recherche de vérités-de-situation.

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Une journée dans la vie de The-Donald 

  samedi 16 septembre 2017

16 septembre 2017 – C’est une chose épatante de cette époque sinistre et lugubre, un de ces petits points de lumière dans l’ombre crépusculaire de l’esprit abîmé dans son Mordor des Abysses qu’est la postmodernité, qu’une seule journée compresse les événements et les symboles à la fois pour éclairer tout un pan de la métahistoire en cours. Ainsi en fut-il de ce 15 septembre, entre matin et soir, parce que cette “époque sinistre et lugubre” est aussi celle de la communication, de l’histoire en accéléré et du Temps comprimé. (Pour les USA “D.C.-la-folle”, cela s’étend sur deux jours, cette différence étant due au décalage horaire.)

Je veux dire qu’en une journée pour nous, pour qui sait prendre quelques distances et observer, et interpréter, pour qui sait regarder, pour qui sait voir les choses et comprendre les symboles, entre matin et soir, nous avons vu exposées la situation politique à Washington D.C. (“D.C.-la-folle”), la situation du président Trump, la psychologie de l’homme (The-Donald) et, par conséquent nous avons pu mesurer la profondeur de la crise qui frappe les USA comme elle frappe toute notre contre-civilisation. Les événements et les symboles sont détaillés pour faire court et vite au travers de deux articles qui résument les affaires dont je veux vous entretenir, à partir du site ZeroHedge.com que nous connaissons bien entre nous. Les articles sont donc du 14 septembre 2017 (mais du 15 au petit matin pour nous) et du 15 septembre 2017 (du 15 septembre dans l’après-midi pour nous), et je les choisis parce qu’ils nous donnent un instrument qui condense et résume l’événement symbolique dont je veux parler sans en réduire en rien la substance de l’événement intellectuel qui importe, et en en suggérant ouvertement l’essence.

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Le climate change et dedefensa.org

  mercredi 13 septembre 2017

13 septembre 2017 – Justement venu en ces temps d’ouragans particulièrement catastrophiques, un article de ce jour pourrait faire croire à des obtus vraiment très-courts que la publication de cet article incite à penser qu’il reflète la position de dedefensa.org sur la question de la “crise climatique”, et la mienne par conséquent. La réponse est négative mais le problème, dans notre cas, est intéressant : “Au fait, qu’est-ce qu’ils pensent, à dedefensa.org ?”.

Ce genre de supputations m’a donné l’idée de suggérer une réponse, c’est-à-dire de la retrouver puisqu’elle se trouve enfouie dans les archives fort nombreuses du site (12.821 articles à ce jour). C’est en reprenant des parties d’un texte publié le 10 août 2011 et intitulé « Inconnaissance et climat, “Derrida, Deleuze & Cie” » qu’on peut effectivement disposer de cette réponse. Le thème n’en est pas exactement le climat et sa crise mais plutôt ce que nous nommons, dans le jargon dde.org, dans l’“arsenal dialectique” du site (la rubrique Glossaire.dde), – l’inconnaissance.

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De Macron à l’Acropole

  mardi 12 septembre 2017

12 septembre 2017 – On sait que Macron avec tout son train, sa compagnie et ses saltimbanques de la com', s’est rendu à Athènes. On a entendu les mots très durs qu’il a eus là-bas pour ceux qui restaient ici, les “fainéants” et les “cyniques” ; “business as usual” pour ce président, qui a fait de l’insulte mondialisée une méthode de gouvernement au service de la globalisation. On a les servitudes qu'on peut et, avant d'être président désormais, il faut s'être assuré que votre employeur juge que c'est opportun. Macron-“légitimé” par le sympathique suffrage universel a toutes les lettres de recommandation qu'il faut

Il y a à retenir de ce voyage des choses plus sérieuses que cette canaillerie de basse-fosse, dans le sens où elles ont du sens et de la profondeur. Elles ne sont pas le fait de Macron mais l’effet de sa méthode. Ainsi de ce texte qui m’est parvenu d’un ami de là-bas, ami personnel chaleureux et ami sincère de dedefensa.org ; il en dit plus long, ce texte, de la méthode de ce président qui ne se résume tout de même pas aux seules insultes signalées plus haut mais inclue toutes les vilenies et les bassesses qui vont avec.

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9/11 nous éclaire

  lundi 11 septembre 2017

11 septembre 2017 – Sans croire avoir rencontré la sublimité de l’identité du souvenir, j’ai trouvé les premières phrases de l’article d’Adam Gurrie dans TheDuran.com, sur l’anniversaire du 11 septembre, assez appropriées à mon état de l’esprit. Dans son départ, avant d’analyser en détails, il donne cette appréciation générale qui convient bien à la situation générale, d’où plus rien de vraiment saillant ne d’impose ; la situation est, pourrait-on dire, d’un immense désordre qui se tient assez bien pour être durable et sans espoir de rangement, et qui ne cherche même plus à dissimuler, où les choses les plus insupportables ne nous insupportent plus vraiment, où l’indignation s’affirment encore mais sans trop nous déranger nous-mêmes ; ou bien est-ce que nous nous y sommes tant habitués que nous ne sommes plus les mêmes exactement, que nous avons désormais le cœur bien accroché, la résolution affirmée, pour ne pas nous perdre dans nos geignements...

Eh bien alors, dirais-je plus précisément encore, poussant encore plus l’orientation de ma réflexion, est-ce notre humeur elle-même, et je dirais même notre psychologie, au plus profond de nous, qui se sont assombries, qui se sont mises à la hauteur qu’il faut pour regarder au fond des yeux l’enjeu catastrophique, qui se sont peintes de ces couleurs de Fin des Temps ; ainsi supportant beaucoup mieux l’air du temps qui est à l’image de cette Fin des Temps, à sa mesure, à sa trempe même ; ainsi finalement et paradoxalement plus aptes à résister et à se battre.

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Jupiter en solde, ou le style de l’emploi

  samedi 09 septembre 2017

09 septembre 2017 – Je ne suis pas un très grand lecteur des documents officiels ; j’ai pris l’habitude de plus en plus marquée, ces dernières années, de n’être plus du tout un lecteur d’aucun document officiel, sauf parfois l’une ou l’autre intervention de Poutine. Le monstre immonde (le Système avec son système de la communication) fait l’affaire, pour cette sorte d’affaire de la connaissance des nouvelles et des commentaires que ces nouvelles appellent... Voilà qu’il m’a pris l’idée de modifier pour cette fois mes habitudes ; le résultat est terrifiant.

Je l’avoue et on l’a bien vu, j’ai eu, comme d’autres dirais-je pour me disculper par avance, quelque faiblesse pour Macron en début de mandat ; sa rencontre avec Poutine, ses premières déclarations de politique étrangère... Puis je l’ai un peu perdu de vue, les vacances que voulez-vous. J’ai tout de même entendu le bruit de la chute, lorsque les sondages ont commencé à s’effondrer, et puis une intervention auprès de nos armées dont il est si fier, d’autres encore qui ne me semblèrent pareillement pas très brillantes, entendues de loin, qui de Varsovie, qui de Bucarest... Son discours à la Semaine des Ambassadeurs fin août est passé comme une lettre à la poste, sans qu’aucun écho susceptible de bouleverser mes convictions philosophiques ne parvienne à mes vénérables oreilles.

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Le Great Kim Circus

  mardi 05 septembre 2017

05 septembre 2017 – In illo tempore non suspecto, le problème qui est le thème de cette page aurait été traité dans les rubriques du site plus “sérieuses”, ou disons à prétention spécialisatrice, que dans ce Journal-dde.crisis. Mais le fait est qu’il y a sa place, et, dirais-je, impérativement. (Je soupçonne que ce n’est pas la première fois que je fais cette remarque...)

Lorsque la guerre nucléaire menace, naturellement il vous vient un air grave et le commentaire de circonstance s’énonce de lui-même. Au fait, combien de fois nous sommes-nous préparés à la guerre nucléaire depuis l’arrivée de Trump, – je parle de Kim et de sa Corée du Nord, au cas où on ne l’aurait pas deviné ? Trois fois, quatre fois ? A chaque “crise” nous reste en mémoire l’énorme éclat de rire de l’hyper-dictateur nord-coréen qui, chaque fois, semble se dire : “Encore un coup, ils ont marché ! Ils sont encore plus bêtes que ce que me disait mon père, le Grand Leader !”

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Danse avec l'esprit

  lundi 04 septembre 2017

04 septembre 2017 – Je ne vois d’autre image, ni d’autre symbole si l’on veut, qui puisse mieux définir ce “temps crisique”, cet amoncellement de crises qui ne finissent pas et s’ajoutent les unes aux autres, et tourbillonnent, que ce “concept” de “tourbillon crisique” qu’on a déjà cité ici et là sur ce site. Pour mieux situer l’affaire, avant qu’ils y reviennent (les gens laborieux du site dedefensa.org), voici ce qu’ils en disaient le 15 février 2016, et cela pour nous informer sur la chronologie de la chose : « C’est le 13 juillet 2015 que nous introduisons le concept de “tourbillon crisique”... » (Je crois pour mon compte qu’on y reviendra encore plus en détails, sur cette affaire de “tourbillon crisique”...)

... Cette entrée en matière, pour renvoyer à cette remarque du texte mis en ligne tout à l’heure, où il est question de “valse” et de “tourbillon crisique”, – et d’“étiquettes”, certes, car c’est la question des étiquettes qui domine ici, dans cette page de ce Journal-dde.crisis : « ...une valse endiablée des étiquettes. Comme l’on sait, la valse est une danse qui tourbillonne magnifiquement et ainsi l’image rejoint-elle la caractéristique de “tourbillon crisique” de notre époque. Les étiquettes y volent dans tous les sens, “autant en emporte le vent” pourrait-on ajouter si cette expression n’était dangereuse à employer par les temps qui courent. »

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Cernovich et le FakeNews-Industrial-Complex

  samedi 02 septembre 2017

02 septembre 2017 – C’est avec une intention derrière la tête, je l’avoue humblement tout en proclamant que c’est cela aussi l’interconnectivité, que j’avais observé un autre moi-même écrivant dans dedefensa.org, hier 1er septembre, à propos du nommé Mike Cernovich invité à parler de “Trump prisonnier” sur la radio de Breitbart.News :

« C’est un “complotiste”, qui adore les thèses de complot, donc diabolisé à mesure et diffamé comme l’on imagine ; à première vue, si ce n’est pas un signe d’excellence, c’est encore moins un signe de décadence et de nullité, tant les accusateurs (presseSystème, Le Monde, New York Times) sont d’un tel niveau de bassesse, de diffamations, de simulacre avec soupes de mensonges, de FakeNews et de complotisme pour leur compte... Une condamnation d’être le pire des faussaires de leur part vous inspirerait sans beaucoup de peine un apriorisme nettement favorable au faussaire... Quoi qu’il en soit, Cernovich reste Cernovich.

» Il s'est intéressé à ce domaine avec la plus grande attention depuis la campagne présidentielle USA-2016. (Il s'est notamment intéressé aux éventuelles pratiques occultes des Clinton & Cie, dont on a parlé à l'automne 2016.)  Sans lui être idéologiquement attaché mais en étant hostile un progressisme-sociétal, Cernovich suit particulièrement Trump qui lui paraît un personnage intéressant avec sa politique sortant des normes du Système... »

J’avais écris cela, bien sûr après avoir lu les articles de Breitbart.News mais aussi le Wikipédia consacré à Mike Cernovitch, où l’on n’est pas vraiment tendre avec lui. (Dans un article qui fait 957 mots, on trouve six fois le mot conspiracy, à chaque fois pour caractériser le personnage ou l’un de ses travaux, l’une de ses activités, etc., et sa façon de penser en général. Cela en dit long sur ce qu’il faut penser, nous les gens convenables si nous l’étions, lorsque nous nous en tenons aux standards-Système, lorsqu’il s’agit de Cernovich.)

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