Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Il y a des pressions grandissantes et des avertissements anxieux au niveau de la communication, pour nous faire raisonnablement penser qu’existe très sérieusement la possibilité d’un affrontement, sinon d’une guerre du plus haut niveau entre les deux grands adversaires, essentiellement par le biais d’une attaque US contre Damas. Je sais que, dans ces périodes, le sentiment de l’urgence de la situation conduit à des réactions affectives qui ne sont pas du tout, dans ce cas, de l’affectivisme mais une simple réaction humaine, – et le commentateur est dépendant de ces mêmes humeurs, humain, trop humain... Il reste qu’il y a le vrai, ce qu’on nomme la vérité-de situation.
Il y a de très nombreuses indications de cette extrême tension, pour mon compte selon les sources que je juge normalement de bonne tenue (pour le reste, selon le mode hystérique qui ne cesse d’être incroyable de la presse-Système) ; que ce soit l’avertissement du groupe VIPS, qui est un groupe pour lequel il faut avoir une très-haute considération, que ce soit l’article de ZeroHedge.com sur le compte-rendu du Washington Post salivant à l’idée d’un briefing de l’administration Obama (ce jour même, 5 octobre) à propos d’une attaque US contre Damas, que ce soit le compte-rendu de TheDuran sur un exercice de préparation de 40 millions de Russes à une attaque nucléaire, cela avec tant d’autres nouvelles et analyses allant toutes dans le même sens.
Nous sommes à un de ces moments où le commentateur ne peut plus rien avancer d’assuré, s’il est honnête avec lui-même. Décidément, je ne cache en rien ma complète incertitude, alternant entre la considération qu’il s’agit d’un affrontement de pure communication, avec quelques risque certes mais aucune intention de passer à l’acte des autorités, ou de ce qu’il en reste du côté US (là est le problème, au reste, celui de l’autorité qui est si insaisissable et si mal identifiable) ; et d'autre part la certitude soudain angoissée de l’irréversibilité de la marche de l’évènement vers le pire, et l’on imagine ce que ce “pire” peut signifier d’absolument terrible...
(Suite)
Je me suis confié la charge considérable d’annoncer une nouveauté dans l’arrangement du site, avec l’installation structurelle d’un ami de dedefensa.org qui, depuis le mois de mai, nous a honorés d’une présence très vivace, pleine de feu et extrêmement régulière. L’activité de Nicolas Bonnal dans le cadre d’Ouverture Libre a conduit les instances dirigeantes variées et nombreuses du site dedefensa.org à conclure, dans toute leur sagesse majestueuse, qu’il serait plus logique et mieux approprié qu’il disposât de son propre blog : ce seront Les Carnets de Nicolas Bonnal, rubrique qui devrait être mise en place cette semaine si nos oracles ne se trompent pas. (Sinon juste un petit retard possible mordant un tout petit peu dans la semaine suivante, mais non, sérieusement je ne crois pas, mais enfin, la prudence... Bref, comme dit PhG, on verra.)
Sur Bonnal, je ne vais pas trop m’étendre, d’abord parce que notre auteur, prolifique et touche-à-tout, a l’honneur insigne de disposer d’une page Wikipédia (il m’a promis qu’elle avait été vérifiée et qu’elle ne s’égare pas trop) ; ensuite parce qu’il m’a fait, à moi, le grand honneur de me demander de préfacer son prochain livre, sur Tolkien qui est l'un de ses grands amis (Le salut par Tolkien) ; et ainsi ai-je pensé que la meilleure façon d’une présentation adaptée serait alors de reproduire cette préface, – ce qui est fait ci-dessous...
Les Carnets de Nicolas Bonnal pourraient être rejoints dans le futur par Les Carnets d’un autre personnage, si bien que l’on arriverait à une rubrique du type Les Carnets de dedefensa.org constituée de quelques blogs des amis. Ce n’est pas une révolution qui bouleversait dedefensa.org, je tiens aussitôt à le préciser avec la plus grande force... C’est une adaptation mesurée, qui renvoie bien plus, bien évidemment, à la recherche de la qualité qu’à la soumission au “règne de la quantité”. Bref, on comprend ce que je veux dire et mon sentiment est bien que le site s’en trouvera renforcé pour ce qui est de sa qualité, sans être en aucune façon défiguré dans sa forme et pour son orientation.
Voici donc le texte où PhG, dit Semper Phi, tentait de préfacer le livre de Nicolas Bonnal sur Tolkien.
(Suite)
Un jour, il y a vraiment très peu de temps, m’en allant promener, et m’installant avec une compagnie à une table d’un restaurant dont je vous cèlerai le nom, quelque part dans le quartier stratégique dit “européen” de Bruxelles, mon oreille traîna et accrocha quelques bribes d’une conversation de la table d’à-côté. Manifestement, en ai-je déduit depuis sinon aussitôt, il s’agissait de deux fonctionnaires européens... Cela s’entend, cela se comprend et cela s’identifie aisément car ces bestioles sont sans pareilles ni semblables.
Les deux éminents personnages parlaient du débat Clinton-Trump et, au moment où mon oreille traînait, l’un d’eux citait le rapport envoyé par la représentation de l’UE à Washington sur cet événement, rapport signé majestueusement par le chef de la Représentation. On s’aperçut tout de suite de mon impertinence et de mon indiscrétion (involontaires, je le jure un peu) ; on me jeta des regards furieux et je me le tins pour dit, et n’en entendis effectivement plus rien de plus, sinon une bribe ou l’autre et rien de fondamental qui puisse me faire soupçonner d’indiscrétion. Peu importe, j’avais eu l’essentiel pour cette chronique, et Dieu sait que ce n’est pas un secret d’État...
Je n’ai donc rien appris qui puisse mettre en danger notre sécurité supranationale, parce que je suis propre sur moi et d’humeur discrète, rien de confidentiel qui concerne le contenu de ce rapport sans aucun doute ultrasecret, rien de sérieux parce que l’Europe ça se respecte... Bref, je n’ai rien sinon que le document auquel je fais allusion en toute innocence démarre à partir d’une sorte de référence absolue, un principe, un théorème, etc., c’est-à-dire ce qui est considéré comme la victoire quasiment écrasante, et certainement lourde de significations, de Clinton lors de son débat ; victoire révélée, confirmée et mesurée par le sondage de CNN à ce propos, effectivement cité en référence par les deux compères parlant du document, et sondage qui fournit à l'auteur et à ses lecteurs innombrables (il y a foule à l'UE) cette aura de technicité statistique qui fonde rationnellement tout le reste.
(Suite)
On ne dira pas que je suis de parti-pris puisque je n’ai rien vu du débat dont on attendait qu’il rameutât plus de 100 millions de téléspectateurs US. (Combien y en a-t-il eu finalement ? Moins de 100 millions ? Plus, moins peut-être ? Qu’importe.) Un ami qui a le jugement sûr et l’esprit de sacrifice, et qui s’est mis à l’écoute de la chose, m’a assuré que c’était plutôt “ennuyeux”. Je le crois sans détour. Alain Frachon, du Monde jusqu’il y a peu (2013), disait il y a deux ou trois jours (sur France-Inter, je crois) que c’était la preuve formidable de la jeunesse éternellement régénérée de la Grande Démocratie Américaine que d’ainsi “permettre” à un outsider de ce calibre-là de venir contester ses arrangements entre-amis.
(C’est un curieux argument qui revient avec persévérance et entêtement, lorsque les choses vont mal pour notre American Dream, de lui trouver du charme même lorsqu’il va très, très mal, parce qu’il se permet à lui-même d’aller très, très mal. Du temps du Watergate, on disait que c’était formidable que cette Grande Démocratie eut l’audace d’ainsi mettre elle-même en accusation le Primus Inter Pares ; je renchérirais alors en disant que si elle est effectivement formidable, – on en jugera comme l’on veut, – c’est parce qu’elle est arrivé à élire et à réélire un président-escroc de cette sorte, ou parce qu’elle a laissé faire un complot aussi sordide pour avoir la peau de ce président qui, outre d’être escroc selon l’accusation du qu’en dira-t-on, avait une excellente politique qui gênait beaucoup de monde. A cette aune, on dirait que la République de Weimar fut assez formidable pour se permettre d’élire un Hitler, et que le régime soviétique fut assez formidable pour se permettre de s’effondrer lui-même par implosion et sans trop de dégâts [les dégâts, le capitalisme s’en chargea aussitôt après].)
Il me semble, à moi, qu’il y eut beaucoup plus de chambard autour du grand débat premier du genre, que dans le grand débat lui-même. En Europe, c’est-à-dire à Paris, les gentilles et jolies frimousses des experts et expertes sur les grandes chaînes TV compétentes s’éclairaient d’un sourire entendu et hillarant, pour nous indiquer la tendance “bon chic bon genre”, c’est-à-dire Hillary offensive, pétante de santé et très professionnelle, et The Donald sur la défensive. (Il faut défendre Hillary jusqu’au bout et les salons défendront Hillary jusqu’au bout, n’en croyant pas leurs yeux qu’un Trump-vulgaire puisse prétendre la supplanter.) Sur le front, aux USA, Infowars.com a rassemblé les “sondages” par vote, sur les sites les plus marquants, y compris ceux de la presse-Système, et a trouvé que Trump l’emporte d’une façon écrasante : dans le décompte des sondages de “plus de 30 sites” d’une importance évidente, Hillary l’emporte dans quatre, le reste allant au Donald. L’on fait grand cas de l’avis de Michael Moore, adversaire acharné de Trump, qui juge que Trump a gagné et qui appelle “aux armes citoyens” pour stopper l’affreuse bestiole. D’autres, et en cohortes achalandées, vous assurent qu’Hillary fut impériale tandis que Trump jouait au Brutus de Tu Quoque, Fili. CNN, avec son drôle de “sondage”, est le plus performant à cet égard, plus Clinton News Network que jamais.
(Suite)
Lu dans Éléments n°162, d’octobre 2016, dans un “Esprit des lieux”, de Solange Bied-Charreton, en visite à Delhi (New & Old), ce passage p.93 qui m’arrête, me fascine, qui résonne en moi et m’inspire absolument :
« ... Le diplomate m’apprend l’importance de la tradition soufi à Delhi et l’impuissance des salafistes qui rôdent autour du Dargâh. Je [lui] raconte ce que j’ai vu en Malaisie à l’automne précédent, ces petites filles de trois ans voilées comme des Saoudiennes. La disparition des cultures malaise et indonésienne dans un totalitarisme religieux allochtone. L’évanouissement du costume traditionnel, réservé au spectacle qu’on donne dans les grands hôtels. Réservé à la nostalgie, aux musées, aux touristes. L’islamisme est le pendant oriental du nihilisme occidental. “L’islam est mort, soupire le diplomate, le christianisme aussi, mais les deux religions n’ont cependant pas voulu mourir de la même façon. La mort de l’islam est très musulmane, la mort du christianisme très chrétienne.” L’islam [qui] a voulu sa mort dans la nécrose, accorde maintenant son intransigeance au terrorisme. Le christianisme, lui, a trouvé la mort dans la sécularisation, et dans une folie qu’[il] appelle ‘liberté’. Le diplomate rappelle le mot du vieux Chesterton à propos des idées chrétiennes devenues folles. “Le mariage pour tous, conclut-il, est à ce titre une initiative typiquement chrétienne”. Silencieux sous la lune, Raju dans son taxi médite en m’attendant. »
Il n’y a pas grand’chose à ajouter tellement le mot (chaque mot) est juste, tellement ces phrases, ces jugements dits d’un ton apaisé, sonnent absolument harmonieux. La lumière qu’elles diffusent, ces phrases, ce constat dit dans un soupir et avec une voix qu’on devine douce et résignée, qui est si apaisante ; si apaisante paradoxalement par rapport à ce qu’il nous dit, parce qu’il nous décrit l’impasse dans laquelle nous nous trouvons par rapport aux outils de la pensée dont nous disposons pour tenter de la briser ; “l’islam est mort, le christianisme aussi”, et il pourrait dire la même chose du reste du phénomène religieux, et qu’ainsi nous nous retrouvons orphelins, impuissants, aveugles se débattant dans une nuit noire en proclamant de façon si dérisoire nos théories novatrices, déstructurantes et dissolvantes, notre postmodernité prétentieuse et chargée de rien dans le vide du monde, tout ce bazar clinquant qui prétend changer le monde. On ne change pas ni ne répare ce qui s’est écroulé, on ne peut qu’en contempler les ruines.
(Suite)
L’idée m’en est venue assez brusquement, sans aucune intention, sans malveillance ni recherche spécifique ; bref, je n’en voulais pas spécialement à ce brave monsieur Soltenberg et je ne voudrais pas le mettre dans l’embarras... Mais le fait est que la chose, qui nous a été signalée Fort Russ News, le 22 septembre 2016, a paru, au bout d’un réflexe de méditation sans intention de nuire, complètement singulière :
« Stoltenberg, a named source, in his position as the result of what is effectively a US appointment, publicly stated that he will “not speculate on who carried out the attack”, which is a decisively different position than what was expressed through Western media, in an original Reuters story citing unnamed sources from the US military. The meaning of this is tremendous in terms of the public discourse. [...] So far, western media has not paid attention to Stoltenberg's big statement, as this runs counter to the dissimulation story citing two unnamed sources via Reuters. Reuters has run the story of Russia's claim of US drones in the sky, but MSM outlets have not yet made any breaking story of this... »
Il est incontestable que Joaquim Flores, de Fort Russ News, a attiré notre attention sur ce fait que j’avais rapidement noté, en passant, sans en mesurer la signification qu’on peut lui donner, – je veux dire, cette abstention bien étrange de l’OTAN dans une matière directement conduite par ses maîtres incontestés. D’où cette note dans les Notes d’analyse du 24 septembre :
« Un des aspects les plus impressionnants de cette bataille a été la déclaration du Secrétaire Général de l’OTAN, après une rencontre avec le ministre russe Lavrov à l’ONU. Normalement, Soltenberg aurait dû immédiatement suivre la position US (accusation antirusse), et éventuellement éviter de rencontrer Lavrov. Enfin, il n’aurait pas dû faire, normalement répétons-le, cette déclaration où il s’abstient de prendre position, à RT rien de moins, sortant de chez Lavrov... On n’a pas dû aimer, à Washington, c’est-à-dire dans l’hypothèse où l’on s’est aperçu de quelque chose. »
La supputation qui m’est enfin venue à l’esprit, naïvement je dois dire, sans aucune autre interrogation, mais parce que je sais combien est chère la stabilité de l’emploi pour cette sorte de personnage qui devient Secrétaire Général à l’OTAN, fut alors de faire l’hypothèse que Soltenberg pourrait avoir agi de la sorte en prévision de la possibilité que Donald Trump devienne effectivement président des États-Unis. On comprendrait que, dans ce cas et parce que Trump ne cache pas ses sentiments pour Poutine et son intention de se rapprocher de la Russie pour entamer des négociations constructives, un Soltenberg juge habile, ou bien prudent, d’adopter une attitude plus réservée vis-à-vis des emportements de l’actuelle administration.
(Suite)
“En marge des ‘lambeaux de libéraux’”, aurais-je pu également titrer... Ma main gauche ignorant ce que fait ma main droite, et vice-versa, je peux me permettre de développer une note marginale au texte du 21 septembre sur les « Libéraux en lambeaux », en Russie certes. Il s’agit d’un aspect qui paraît intéressant à la main droite et que la main gauche (ou vice-versa) a laissé de côté ; bref, un complément “à la marge”, mais pas inintéressant, je trouve. La question ou les questions est/sont celle(s)-ci : puisque le Carnegie Moscow Center, dont fait partie Volkov, est une antenne incontestable d’un des principaux think tanks washingtoniens, c’est-à-dire complètement partie du Système, comment se fait-il que l’analyse qui est développée par Volkov soit aussi différente que celle du Système ? Comment ces gens sur place, et si bien placés pour juger des choses, développent des analyses si différentes jusqu’à l’extrême opposé de celles qui soutiennent à Washington la politique officielle devenue si complètement folle ?
A noter que la/les même(s) question(s) pouvai(en)t être posée(s), – et comment ! – à propos d’articles de Dimitri Trenine, qui n’est rien moins que le directeur du Carnegie Moscow Center. J’écris cela en référence à trois occurrences où Trenine fut cité dans dedefensa.org, à propos d’articles qu’il écrivit sur de la crise ukrainienne, dans lesquels il disait des choses très censées, à mille lieux de la politique complètement folle de Washington (le 4 mars 2014, le 4 août 2014, le 21 août 2014). C’est un point très spécifique, très particulier, très propre aux USA, ce que des officiers de la CIA avaient nommé à une certaine époque (dans les années 1980 pour mon compte) “le complexe de Langley”, en référence au centre opérationnel et de direction de la CIA, à Langley, en Virginie.
Une anecdote, maintenant... Cela se passait dans la première moitié des années 1980, et j’ai déjà rapporté les circonstances initiales qui permettront de venir au cœur du sujet, d’ailleurs signalé pour l’essentiel dans l’extrait, dans un texte du 20 octobre 2014, dans ce passage :
(Suite)
Loin de moi l’idée de faire de l’ironie macabre et vulgaire à propos d’un “incident de santé” qui reste, réduit à lui-même, une triste nouvelle pour la personne qui en est affectée. Alors, s’il s’agit du « jour de gloire est arrivé... », il n’a rien à voir avec l’incident qui reste bien, pour diverses raisons qui lui sont propres, dans cette rubrique de ce « Day That Will Live in Infamy ». Reste que les deux, justement, restent liés, parce que, après tout, à chacun son 9/11...
Ce jour-là, donc, l’“incident de santé” d’Hillary Clinton montra à ceux qui voulaient bien prendre le soin de regarder que la “presse alternative”, ce qu’on appelle dans ces colonnes la presse antiSystème, n’était pas dans cette affaire les “complotistes” lunatiques que la presse-Système en avait fait dans des termes d’une violence sans la moindre retenue, selon un rythme paroxystique et un volume quantitatif extrême. La démonstration fut éclatante, parce que l’“accident de santé”, déjà lui-même objet de beaucoup de dissimulions et de narrative trompeuses, montra avec un éclat dramatique que la préoccupation de la presse-antiSystème à cet égard n’était en rien déplacée ; parce que cette démonstration eut toute la force a contrario de la puissance maléfique du déni diffamatoire exprimé auparavant par la presse-Système. (Dans le climat actuel qui n’implique aucune mesure, aussi bien dans la guerre de la communication que dans le déroulement lui-même des événements, bien d’autres polémiques, toujours ouvertes, pourraient évoluer dans le même sens ces prochaines semaines.)
Il s’agit donc d’une victoire considérable du crédit de la presse-antiSystème aux dépens de la presse-Système, en même temps qu’un symbole extrêmement puissant du renversement en cours de la qualité et du crédit des informations accessibles par un système de la communication de plus en plus ouvert hors des normes du Système. (C'est le très-fameux et très-glorieux “effet-Janus” du système de la communication.) Cette “victoire” a été reconnue comme telle par certains acteurs qui précisent eux-mêmes n’avoir pas pris part à la campagne sur la santé de Clinton, ni y trouver le moindre intérêt pour des raisons personnelles. C’est le cas de Adam Garrie, auteur du nouveau site TheDuran.com lancé par le commentateur Alexander Mercouris qui jouit d’une haute réputation. (Garrie : « Not so long ago, I wrote a piece proclaiming my lack of interest in the health or apparent lack thereof, of Hillary Clinton. ») Je vais prendre la liberté de reproduire cet article, qui n’est pas si long, qui est en anglais certes mais qui peut être aisément compris même par ceux qui n’ont qu’une connaissance approximative de la langue. (Les autres, – ceux très rares des lecteurs de dedefensa.org qui n’ont aucune connaissance de l’anglais, – peuvent soumettre la chose à Google : ils auront un charabia épouvantable mais assez tout de même pour comprendre, et le sens et la mesure sinon la réserve dans le ton de ce texte, et la conclusion fondamentale qui s’en dégage.) Le texte de Gurrie date du 12 septembre 2016, donc sur TheDuran.com.
(Suite)
Un mot suffit-il ? J’ai trouvé remarquable, très riche et extrêmement féconde cette trouvaille des “Déplorables” (Deplorable), c’est-à-dire l’usage que les partisans de Trump (et nullement l’équipe Trump elle-même) ont fait et font désormais du mot d’Hillary les qualifiant, et eux-mêmes se reportant aux Misérables de Hugo/Broadway en plus... Il y a eu son attaque arrogante et méprisante (elle a lancé sa diatribe ricanante contre “the basket of deplorables” lors d’une réunion de donateurs, fric regnante et elle-même paraît-il un peu pompette, de champagne autant que de fric) ; voici leur réponse : “‘Déplorables’, nous ? Et alors, nous t’attendons de pied ferme, être de Système, monstrueuse Reine-corrompue, couverte de l’argent impie des ‘copains et des coquins’... Nous voilà, Hillary !”
Nous sommes à l’époque de la communication, il ne faut pas cesser de le répéter. Un mot, bien choisi c'est-à-dire dont le choix s'impose, aussi puissant dans sa signification que nerveux et superbe dans son phrasé, un mot qui claque comme un étendard peut à lui seul arranger les regroupements et enrichir décisivement l’esprit des actes et des luttes. “Déplorables”, qui a un double sens parfaitement bienvenu pour désigner indirectement l’adversaire et éviter à celui qui le choisit l’humiliation (“déplorable” : « Digne qu'on pleure sur son sort ; digne de pitié; qui mérite d’être déploré, en parlant des choses; qui est très mauvais »), “Deplorables” est un de ces mots-là.
Le mot-étendard découvre par effet indirect et boomerang la véritable âme sombre d’une Hillary mangée par l’argent, dans la moquerie arrogante qu’elle y a mise. Il transforme les “trumpistes” liés à un camp et à un homme en ces “révoltés” contre le Système, venus de tous horizons, qu’ils sont en vérité. Il est absolument, décisivement significatif que l’idée, le mot retourné contre l’adversaire, l’allusion formidable au monumental-officiel Hugo, le “plus-grand-poète-hélas” de la langue française et chantre officiel des miséreux du monde entier, que tout cela ait été choisi et voulu par les partisans de Trump eux-mêmes et non par l’équipe Trump et ses spécialistes de la com’. Cela s’appelle un élan collectif, un acte suprahumain parce qu’il exprime avec une force considérable le sens profond d’un courant grondant en train de grossir. Cela ancre décisivement cette campagne dans le camp des antiSystème, en la faisant sortir du seul contexte US, des querelles de personne et des finasseries de la com’, surtout en la faisant sortir des montages idéologiques grossiers qui ne sont qu’enfumage et narrative. La cause des “Déplorables” devient un symbole puissant de la bataille de l’antiSystème. J’espère que ceux qui doivent le comprendre, écartant un instant les objections avantageuses de leur intelligence si contente d’elle-même, le comprendront finalement.
L’ambiguïté du titre ne doit pas tromper ; d’abord, parce qu’on est malin et qu’on se connaît bien, on a compris que le “l” de “l’assassiner” désigne l’impavide et pachydermique Donald Trump ; ensuite, parce qu’il y a le fait absolument indéniable que ce titre signifie exactement ce qu’il prétend dire, c’est-à-dire “Comment faire pour ne pas assassiner Donald Trump ?” ; ou encore et plus précisément, de la part des tueurs potentiels, et dit sur un ton d’irritation exacerbée et presque d’angoisse : “Mais que voulez-vous, à la fin ?! Nous ne pouvons pas ne pas vouloir assassiner Donald Trump !” (Et ajoutant, in petto, entre leurs dents : “Après tout, hein, ce n’est pas de notre faute...”, ce qui est précisément ce qu’entend signifier le titre et qui peut effectivement paraître ambigu.)
Dit en d’autres mots sur un mode plus indirect, cela signifie que, dans les circonstances qui se dessinent à une vitesse extraordinaire, il devient tout simplement impensable qu’on n’en vienne pas, presque fatalement, c’est-à-dire selon la fatalité elle-même et comme en toute innocence, à envisager dans la plus extrême urgence l’exécution de la seule mesure possible pour sauver ce qu’il reste de la maison commune de l’immense incendie qui a embrasé le système de l’américanisme bombardant depuis tant de temps de ses gâteries diverses le sort glorieux des Etats-Unis ainsi que de divers et nombreux pays des terres extérieures auxquels il est bon de rappeler qui est le patron Ici-Bas : assassiner l’incendiaire. Pour un peu, je les verrais bien, ces comploteurs à ciel ouvert, demander discrètement de l’aide à la victime pour quelle veuille bien leur faciliter la tâche, tant il doit apparaître à tous, et à lui en premier bien entendu, qu’il est de l’intérêt de tous que The Donald soit assassiné d’une façon qui ne laisse aucun doute sur sa propre responsabilité, sur le caractère maléfique (inversion, toujours) de son aventure, sur le caractère obscène, anticonstitutionnel, absolument détestable, du succès qu’il rencontre partout... Croirait-on ceci : ce qui est présentement ne peut pas être depuis déjà un sacré bout de temps !
Croirait-on à un jeu, à une parodie de ma part ? Il y a de cela et puis il n’y a pas que cela. Cela fait plusieurs mois, bien entendu, que circule cette idée d’un assassinat, et plus elle circule plus elle paraît folle, parce que plus le temps passe et plus grandit la stature de Trump par rapport à celles de ses adversaires et, par conséquent, plus son assassinat devient un acte risqué aux conséquences impossibles à évaluer. Comment faire pour réconcilier l’évidence de la seule vérité qui doit nous importer, qui est la narrative-Système, avec cette sorte de situation qui prétendrait à rien moins qu’être une “vérité-de-situation” ? C’est-à-dire ramener la Vérité à de meilleurs sentiments, pour qu’elle s’accorde avec la seule vérité concevable, qui est celle de la narrative-Système...
(Suite)
« ... [T]ant l’histoire européenne des trente dernières années avait été marquée par l’effondrement massif, d’une rapidité stupéfiante, des croyances religieuses traditionnelles. Dans des pays comme l’Espagne, la Pologne, l’Irlande, une foi catholique profonde, unanime, massive structurait la vie sociale et l’ensemble des comportements depuis des siècles, elle déterminait la morale comme les relations familiales, conditionnait l’ensemble des productions culturelles et artistiques, des hiérarchies sociales, des conventions, des règles de vie. En l’espace de quelques années, en moins d’une génération, en un temps incroyablement bref, tout cela avait disparu, s’était évaporé dans le néant. Dans ces pays aujourd’hui personne ne croyait plus en Dieu, n’en tenait le moindre compte, ne se souvenait même pas d’avoir cru … Et cela fait sans difficulté, sans conflit, sans violence ni protestation d’aucune sorte, sans même une discussion véritable, aussi aisément qu’un objet lourd un temps maintenu par une entrave extérieure, revient dès qu’on le lâche à sa position d’équilibre. Les croyances spirituelles étaient peut-être loin d’être ce bloc massif, solide, irréfutable qu’on se représente habituellement ; elles étaient peut-être au contraire ce qu’il y avait en l’homme de plus fugace, de plus fragile, de plus prompt à naître et à mourir. »
Michel Houellebecq, La possibilité d’une île, 2005 (éditions Livre de Poche, 2010, P.326-327)
« Le 6 janvier 2015, Houellebecq, sur la chaîne France 2, présentant son livre ‘Soumissions’ à la veille des événements qu’on sait [attentat contre Charlie-Hebdo] et ainsi se trouvant impliqué dans une polémique globalisée, constatait, mi-figue mi-raisin, songeur et se plaçant absolument hors de tout ce contexte religieux qui ne fait qu’alimenter notre désordre de basse-cour : “De plus en plus de gens ne supportent plus de vivre sans Dieu”. »
dedefensa.org, le 11 janvier 2015
__________________
12 septembre 2016 – On sait l’estime où je tiens Houellebecq, « comme formidable et extrêmement talentueux témoin objectif, quasiment clinique, de ce temps catastrophique » ; ainsi puis-je m’appuyer avec confiance sur ces deux jugements qui, par simple montage chronologique, nous situent en 2003-2004 et en 2015 par rapport à l’enterrement officiel par la postmodernité du sacré originel et des croyances qui allaient avec, récupérées au profit des grands-prêtres de cette période poussée à une maturation extrême d’elle-même depuis 9/11. (Les “grand’prêtres” étant par exemple les patrons & les capitalistes ultra-riches et “mécènes” astucieux, ou mafieux postmodernistes, les “artistes” subventionnés de l’AC [Art Contemporain] devenu la machinerie officielle esthétisante-moralisante sanctifiée par l’Argent, l’État et l’Église et présentée comme faisant office de sacré, le monde du show-biz dans sa plus large extension comme grand’prêtres de la communication du sacré par entertainment, entre autres arrangements du même genre dans d’autres domaines.) En 2003-2004, cet enterrement du sacré originel est vécu avec une facilité qui déconcerte l’écrivain, presque avec joie et soulagement ; en 2015, le constat, par le même écrivain, est absolument inversé : « De plus en plus de gens ne supportent plus de vivre sans Dieu. »
(Suite)
..Façon pour moi, pour nous, pour vous j’espère, de “fêter” l’événement symbolique du quinzième anniversaire de l’attaque du 11 septembre 2001 qui marquera dans l’histoire de notre métahistoire le commencement de l’agonie du Système. Je distinguerais deux grandes tendances, toutes deux enfantées avec douleur par 9/11 et qui constituent sans aucun doute la marque d’une époque qui se décrit elle-même comme la postmodernité. La première de ces tendances est la destruction de la réalité, la seconde est la destruction de l’organisation sociale et sociétale de la civilisation, tout cela passant évidemment par le processus dd&e (“déstructuration, dissolution & entropisation”) qui est la marque du fonctionnement du Système. Pour ce cas, cet article du jour, je m’en tiens à la première de ces tendances.
Je vais principalement procéder en citant des Notes d’analyse d’un incident/d’une déclaration qui fit discrètement (c’est-à-dire sans passer par l’éclairage de la presse-Système) beaucoup de bruit. Il s’agit de l’interview du général Wesley Clark, datant de mars 2007, expliquant comment on lui avait exposé les projets du Pentagone juste après l’attaque 9/11, et montrant sans la moindre ambiguïté que ces projets monstrueux de conquête successive de sept pays en 5 ans témoignaient du désarroi complet, de l’affolement, du dérangement psychologique régnant dans ce monstrueux bâtiment après l’attaque.
Je fais cette citation car je crois qu’on y trouve tout de notre époque ; la folie du Système ; la tromperie délibérée et pour eux-mêmes des sapiens, même ceux, très nombreux, des antiSystème qui rêvent d’avoir un ennemi invincible ; la formation d’un virtualisme, d’une narrative, etc., bref tout ce qui peut désintégrer la réalité, comme il est fait systématiquement depuis la crise ukrainienne ; la fatigue psychologique accablante des élites-Système, comme on en fait état pour Clark lui-même à la fin du texte référencé (le Clark de 2015-2016 par rapport au Clark de 2007), et ainsi de suite... Voici cet extrait du texte du 21 juillet 2015 qu’il faut lire en découvrant principalement la dimension symbolique illustré essentiellement par le climat de désarroi et d’incompréhension que rapporte le Général Clark, cette dimension qui fait l’essentiel de l’événement parce qu’elle explique tout ce qui a suivi. Ce climat d’un profond déséquilibre et d’une crise psychologique majeure n’a jamais plus quitté Washington depuis 9/11. Il est l’exact contraire des montages d’interprétation qu’on a fait autour d’un plan formidable d’investissement du monde qui avait d’ailleurs été généreusement publié par le New York Times en mars 1992 et que William Pfaff avait fameusement surnommé “To Finish in a Burlesque of Empire”, ce qui conviendrait parfaitement à la situation présente des USA...
(Suite)
Au printemps de 1973, j’étais un journaliste bien sage, et même très forcené dans mon pro-américanisme (tendance-Pentagone). Je travaillai dans ce qui est devenu pour nous, à dedefensa.org, la presse-Système. (Un grand quotidien, deuxième tirage de presse francophone en Belgique.) Au printemps de 1973, figurez-vous, braves gens, que la sphère politico-militaire de l’actuel bloc-BAO bruissait de rumeurs sur le retrait possible, sinon probable des troupes US d’Europe. Il n’y avait pas besoin d’un Trump pour cela, un Nixon suffisait...
(Et l’on sait ce qui est arrivé à Nixon, et qui porte la culpabilité de la chose. Ma conviction est bien que si Nixon n’était pas tombé dans le cloaque du Watergate qui était un piège à l’origine, il aurait effectué ce retrait dans le cadre d’une réforme fondamentale des forces armées. [Voir dans le film d’Oliver Stone, Nixon, l’anecdote si significative de Nixon rencontrant une étudiante contestataire, en 1971, épisode rappelé dans le texte référencé.] A cet égard, l’année 1973 est une année-pivot fondamentale, qui prépare le XXIème siècle plus qu’aucune autre, je dirais même plus que 1989 ; année significative entre ce qui aurait pu se passer, – Nixon restant au pouvoir, – et ce qui se passa réellement : le début de l’immense déstabilisation de l’Ordre Mondial [eh oui, il existait déjà], avec la crise du prix du pétrole d’octobre-novembre 1973. C’est à partir de là que les deux superpuissances commencèrent à perdre le contrôle du monde, pour ne jamais le récupérer. [On comprend à cette aune ce que je pense des USA “Empire du monde”, à partir de 1989-1991 : mon idée est que les USA devinrent complètement fous avant d’affirmer qu’ils étaient l’“Empire du monde”, et non le contraire ; selon cette conviction, le seul débat possible est sur cette chronologie, les deux appréciations ayant leur arguments, – fous avant d’affirmer qu’ils étaient l’“Empire du monde”, devenus fous après avoir affirmé qu’ils étaient l’“Empire du monde”. Le reste ne fait aucun doute dans mon esprit ; ce sont notre faiblesse insondable, notre néantisation par l’Europe pour parler de nos pays, qui nous ont fait croire que les USA étaient l’“Empire du monde”.])
Donc, jeune journaliste, j’avais obtenu le privilège considérable de faire une interview du SACEUR (commandant-en-chef suprême des forces allées en Europe) dans ses murs, à Evere, en Belgique. Il s’agissait du général Andrew Goodpaster, un général plutôt finaud (si rare chez eux), arrangeant, faiseur de compromis etc. ; pas du tout un de ces cowboys qui frappent du poing sur la table, roulent des mécaniques et vous assènent des réponses en un mot (“oui”, “non”, “fucking”, etc.). Ainsi espérai-je obtenir de lui, à cause de son caractère, quelques indications dissimulées sur la situation de cette question du retrait US d’Europe. Ma première question fut absolument, du moins en jugeai-je ainsi, sans ambages ni précautions pour le mettre dans l’embarras et obtenir une réponse alambiquées, assez longue, où je pourrais grappiller une chose ou l’autre ; montrant par là, moi, peut-être et même sans doute, une certaine naïveté, – mais quoi, l’interview était là, la question évidente aussi, enfin la jeunesse du journaliste qui ne rêve que de cette chose étrange et insaisissable, – le scoop...
(Suite)
9 septembre 2016 – J’avoue, il m’a bien eu, ce Gainsbourg... J’ai lu plusieurs textes qui feraient bien l’affaire, je dirais même qu’il y a une foison à faire tourner la tête ; par exemple, lu hier de Peter Beinart ce texte de The Atlantic (numéro d’octobre), où l’auteur ne comprend pas une minute, pas une seconde voyez-ous, encore moins s’il le faut, pourquoi l’élan populaire ne se fait pas vers Hillary, cet océan de vertus, cette cascades diluviennes de capacités politiques, ce caractère de bronze au service d'une seule cause, cette extension solaire du domaine de la loi qu’il s’agit de respecter, ce sens presque divin de la grandeur de notre destinée, bref elle qui a tout ce qu’ ‘il faut pour faire un “grand”, “un très-grand hopmme politique“, – sauf, mazette, – et tout s'éclaire, –qu’elle n’est pas un homme ! Eh oui, tout est là, toute l'équilibre de notre civilisation si sublime repose sur cette indignité populiste globalisée venue des veaux qui prétendent voter... Il est vrai, je l’avoue que, lisant ce texte-là comme je lisais tel autre ou tel autre sur le sujet ou tout ce qui est approchant, tant d’autres sur le temps présent de la bagarre USA-2016 qui enchaînent tant de sottises mensongères et hallucinées conformes à la narrative, lisant ce texte réduit à son premier paragraphe, la messe était dite... (« Except for her gender, Hillary Clinton is a highly conventional presidential candidate. She’s been in public life for decades. Her rhetoric is carefully calibrated. She tailors her views to reflect the mainstream within her party. ») ... Aussi n’ai-je eu finalement, qui m’est venu à l’esprit, ce mot décisif et sardonique, – et pourtant sans méchanceté de ma part (certains y distinguerait presque, très loin cachée, comme une tendre ironie devant les bêtises enfantines, car l’on comprend finalement le confort infini de la sottise courante, engoncée dans ses cousins voluptueux nommés “mensonge”, “conformisme”, “goût du privilège”, etc.), – ce mot décisif : « Pauvre con » qui rythme magnifiquement cette chanson, Requiem-pour-un-con.
Lisez les paroles de la chanson (*) et entendez le mot, claquer comme un étendard, comme le couperet d’une guillotine, comme le tonnerre de la Fin des Temps, et qui semble alors, tel que je l’entend aujourd’hui, pas loin d’un demi-siècle plus tard, s’adresser à sapiens-le-moderne, la bestiole, le zombie-Système qui croyait pouvoir refaire le monde, et son Dieu, à son image parfaitement satisfaite d’elle-même... Voici donc ce qu’il nous dit, et voici par conséquent ce que je perçois comme un requiem pour le “dernier homme” de notre temps :
Écoute les orgues
Elles jouent pour toi
Il est terrible cet air là
J'espère que tu aimes
C'est assez beau non
C'est le requiem pour un con
(Suite)
La campagne USA-2016 va-t-elle devenir véritable tragédie en plus d’être tragédie-bouffe ? Le FBI a asséné à Hillary Clinton un de ces coups dont il a le secret, lorsque, sous prétexte de légalisme et de volonté d’afficher et d’affirmer à la fois sa vertu de pseudo-indépendance (ou sa pseudo-vertu d’indépendance, faites votre choix), il vous tend une main secourable pour vous retenir de tomber dans le vide puis vous lâche brusquement, juste pour un instant, disons pour aller consulter ses archives, juste le temps de votre chute. Cela se trouve dans ce compte-rendu, avec le mot terrible “However” (“Quoi qu’il en soit”) qui efface d’un trait, d’un souffle toutes les explications de l’intéressée, où le FBI prétend expliquer (comme s’il voulait l’excuser, incommensurable hypocrisie bureaucratique !) comment il se fait que Clinton ne se souvient pas (aujourd’hui) de ce qui se passa fin 2012-début 2013 ; rapport selon quoi elle dit ne pas se souvenir qu’il y eut alors des réunions où on l’avertit des procédures à suivre pour restituer au département d’État tous ses e-mails pour les archives secrètes du département... Comme s’il voulait l’excuser (suite), le FBI observe que, médicalement parlant voyez-vous, après tout il est effectivement normal qu’elle ne se souvienne de rien et qu’on ne peut rien lui reprocher, diminuée comme elle était...
« CLINTON stated she received no instructions or direction regarding the preservation or production of records from State during the transition out of her role as Secretary of State in early 2013. However, in December of 2012, CLINTON suffered a concussion and then around the New Year had a blood clot. Based on her doctor's advice, she could only work at State for a few hours a day and could not recall every briefing she received. CLINTON did not have any discussions with aides about turning over her email records, nor did anyone from State request them. She believed her work-related emails were captured by her practice of sending email to the state.gov email address of her staff. CLINTON was unaware of the requirement to turn over printed records at that time. Her physical records were boxed up and handled by aides. » (Souligné de gras de ZeroHedge.com.)
L’autre mot terrible, ou phrase plutôt, est la dernière le la citation (« Her physical records were boxed up and handled by aides »), parce qu’elle renvoie à elle-même et à sa clique toute la responsabilité du comportement de la “serial lier” qui a fait mensonge-universel son mode de vie, sa façon de penser, l’exercice de ses ambitions, ses humeurs affichées, ses engagements farcis d’humanitarisme coulant comme du sirop à bon marché, ses attitudes de fausse humilité exprimées avec une telle arrogance. Cette femme risque de connaître, au terme de sa vie, l’affreuse solitude des illusions restées tenaces et découvertes aux yeux du monde qu’elle croyait pouvoir conquérir... Mais je parle comme si l’on y était.
(Suite)
Ecrivant ou lisant, je ne sais, le titre de ce texte du 31 août à propos d’un article incendiaire du Jerusalem Post contre notre fascinant compère Georges Soros, si souvent présent dans ce Journal-dde.crisis, il m’est apparu à l’occasion d’un petit temps de la réflexion qu’il ne serait pas inutile de chercher à expliquer jusqu’aux causes les plus dissimulées l’emploi du Khaos grec plutôt que le “chaos” français comme cela serait venu normalement sous la plume. Au départ, bien sûr, puisque l’emploi était évidemment voulu, il y a la recherche innocente d’un effet, un jeu de prononciation, – que cette prononciation soit juste ou pas, qu’importe. Je dis “sorosse” plus que “soro” certes, et avec, quand j’emploie ce mot, l’habitude de dire “khaosse” et non “khao” (et “kao” plutôt que “kaosse” bien entendu, pour le cas français) ; bien, tout cela c’est du jeu de l’effet mais bientôt se pose la question du sens, parce qu’il y a si souvent un sens caché dans les mots et dans l’emploi des mots que vous faites, à votre insu, éclairé par l’intuition, et le découvrir est souvent source d’illumination ; le mot parle de lui-même par lui-même, et pour se faire entendre, avant que vous le fassiez parler ; ainsi avez-vous l’occasion, que dis-je le devoir de faire votre miel de l’esprit en l’écoutant attentivement.
Je sais approximativement, sans bravoure ni trop m’y risquer que Khaos désigne, chez les Grecs, l’espèce de néant à l’origine du monde, ou bien le Rien à l’origine du Tout, ou bien l’Unique, ou le Principe Unique selon la Tradition primordiale, ou bien ou bien... (Ou bien encore, selon mon entendement, “la non-essence d’au-delà de l’essence” que décrit Pseudo-Denys l’Aéropagite : « [...C’]est là qu’il fait taire tout savoir positif, qu’il échappe entièrement à toute saisie et à toute vision, car il appartient tout entier à Celui qui est au-delà de tout, car il ne s’appartient plus lui-même ni n’appartient à rien d’étranger, uni par le meilleur de lui-même à Celui qui échappe à toute inconnaissance, ayant renoncé à tout savoir positif, et grâce à cette inconnaissance même connaissant par delà toute intelligence.»)
Ainsi de Khaos et selon une approche plus retenue mais néanmoins avec quelque lumière certaine, selon Jean-François Gautier dans Le sens de l’Histoire, (Ellipse, 2013) : « Comment interpréter cette figure dans les langues modernes ? Le terme français ‘chaos’ ne convient pas : il désigne un désordre, sans plus. D’éminents professeurs traduisent ‘Khaos’ par Espace ou par Faille. Aucune de ces propositions n’est vraiment satisfaisante. Chacune suggère une grandeur, ou une potentialité de métrique – fût-elle envisagée de manière négative, ou privative. Or même l’Abîme et la Béance ont des bords. Et la situation est telle, à ce moment initial du poème d’Hésiode, que ce qui est habituellement désigné comme de l’espace n’existe pas encore. Le terme ‘Khaos’ évoque autant, dans ses sources mythologiques, un vide physique que le fait psychologique de “rester bouche bée”. Aussi bien peut-on se rapprocher de l’antique en changeant radicalement de registre et en traduisant ‘provista Khaos genet’ par “D’abord, ce fut Indéchiffrable...” »
(A suivre)
Excusez-moi, excusez-moi chers-compatriotes mais le burkini, non, je n’y arrive pas... Ils se sont mis à deux (Nouvel Obs & Rue89) pour décompter 2,4 millions de tweets là-dessus au mois d’août, “qu’il est temps de disséquer” ; le burkini, l’islamo-laïcisme, la France sur des charbons ardents, et quelque “cela révèle un malaise de société” (ou “sociétal”, c’est encore mieux) comme disaient Bouvard & Pécuchet sur les barricades de Mai, à gauche en sortant de Rue68. Désolé, je capitule, sans doute trop décoiffé, moi, par l'essentialité du propos.
Là-dessus, je retourne à mes bagatelles. Tiens, il y a quelque chose qui est en train de se former, avez-vous remarqué ? C’est comme une toile d’araignée qu’on est occupé à tisser, – “qu’il est temps de disséquer”, comme ils disent. Je veux parler de l’imposante centralité qu’est en train d’acquérir la crise des élections truquées-d’avance/jouées d’avance, USA-2016 : comme une araignée, elle aspire les autres crises pour les accoler à elle-même, car l’exceptionnalité d’une telle chose que sont les USA implique l’exceptionnalité de sa crise.
Aujourd’hui, les événements du chaudron qui s’enroule autour de cette colonne vertébrale que forment l’Euphrate et le Tigre évoluent de plus au plus au rythme américaniste : que va-t-on faire d’ici l’élection, selon l’élu(e), ou en tout état de cause quelle est la meilleure position à occuper ? Comment profiter des hallucinations paralysées des Obama’s boys (& girls) ? Les Russes sont sollicités de partout et on tient désormais Poutine comme le faiseur de roi, le Habemus Papam de Washington D.C. Jamais on n’aurait osé suggérer que l’énorme crise-bouffe Moscou-bloc-BAO pût s’ancrer si profondément dans les avatars de la campagne USA-2016. Qui Poutine va-t-il choisir ?
A Washington, on tire à vue sur le TPP, qu’Obama voudrait faire passer d’un maître-swing, en douce, entre novembre-2016 et janvier-2017. Le TTIP n’est pas non plus épargné (à D.C.), et certains Machiavels européens (Bouvard-Merkel & Hollande-Pécuchet) jugent habiles d’affirmer que le TTIP est cuit, comme si cela dépendait d’eux. Il n’empêche : Farage a été stupéfait, lors de deux visites aux USA, dont un co-discours avec Trump, de se voir assailli de questions sur le Brexit. Indeed, le Brexit est devenu une crise US et le porte-drapeau de Trump tandis qu’Hillary juge que l’UE est le modèle de la gouvernance mondiale. Soros, maître-araignée de l’ombre au clair-obscur de ses e-mails, trace sur sa propre toile où trône Hillary-emprisonnée le signe du Diable et il pourrait être cause d’une grave crise entre Israël et Washington.
La Grande Crise se rassemble, se tend comme un ressort. Elle se fait crise haute et elle va éclater pour tuer, “shoot to kill”, rassemblant et résumant en elle-seule toutes les autres. Autant en emporte les burkinis de l’été qui s’achève. Mon humeur de crise est plutôt roborative et je marche d’un bon pas : c’est la rentrée, mes chers-concitoyens, “il est temps de se disséquer”...
C’est si simple et évident, comme c’est ma conviction : le Système, autant dans les activités qu'il organise que dans le chef des sapiens de service tels que nous les voyons se comporter, est en train de développer une folie considérable, et cette folie manifestée par une panique et un extrémisme sans mesure... Nous allons voir cela, en reprenant certaines nouvelles un peu trop vite et courtement utilisées.
Bien entendu et parce qu’on ne mélange pas les torchons et les serviettes, – quoique les uns et les autres avec leurs raisions d'être, – je ne vais pas reprendre l’argument bassement matériel et économique qui termine et, en vériité, justifie cet article de ce 26 août, sur ce site même, mais plutôt développer les exemples de l’affrontement de la communication Système-antiSystème qui y sont donnés. La raison qui me fait réagir de la sorte est que je les trouve d’un intérêt considérable et d’une signification à mesure, venus au cœur de cette montée constante de la tension, de ce renforcement continuel de l’hystérie de la psychologie caractérisant le courant et la dynamique implacable qu’on trouve dans la course effrénée des différents acteurs/figurants agissant au nom du Système dans cette immense bataille, – cet Armageddon qui est “Notre-Armageddon”, où nous figurerons et même figurons d’ores et déjà, face à eux, de pied ferme.
Je vais reprendre le long passage où sont exposées les deux choses qui illustrent comme des exemples parmi tant d’autres le climat actuel et, à mon avis, l’intensité de la bataille en cours, notre-Armageddon. Le tout est surmonté d’une phrase servant d’exergue, déjà pleine de cette folie qui est la leur et qu’ils voudraient tant nous inoculer, comme l’on fait d’un poison (« Selon le Center for European Policy Analysis (CEPA), un groupe lobbyiste financé par le gouvernement US et l’industrie de défense US, le fait de lire cet article signifie que vous êtes incapable de penser par vous-même ») ; cette phrase, suivie de cette introduction qui l’éclaire d’une explication nous jetant au cœur de la bataille essentiellement, voire entièrement formée de communication, car la cible et l’enjeu principaux sont bien entendu les psychologies : « Cette phrase que nous avons placé en exergue (adaptation française de “According to the Center for European Policy Analysis (CEPA), a Warsaw-based lobby group funded by defense contractors and the US government, the act of reading this article may mean you're unable to think for yourself.”) ouvre un article de RT du 24 août, – “American defense contractors think you have been brainwashed”, – concernant une initiative majeure du Système pour balayer définitivement toutes les tentatives antiSystème dans le champ de la communication. »
Enfin, voici l’extrait, qui enchaîne directement sur la phrade citée :
(Suite)
Dix fois, je me suis dit “Allez, je fais un texte là-dessus”, dix fois je me suis installé devant mon clavier, dix fois j’ai reculé ; cela, dans l’espace de 4-5 jours, une petite semaine... Imaginez l’humeur, à la fois les montagnes russes les bien-nommés, à la fois le brouillard de chaleur, à la fois le foisonnement de textes où voisinent le péremptoire et l’incertitude tandis qu’Obama entreprend son nième parcours de golfe, toujours avec son cool-swing, ce maître-coup à lui propre et à nul autre.
Ces derniers jours furent une expérience intéressante... Les Russes installent en Iran leurs bombardiers à la satisfaction de tous les acteurs et imagine-t-on pour un séjour prolongé, trois missions plus tard ils quittent l’Iran : brusque mésentente ? Accident de parcours ? Coordination maladroite ? Plan appliqué avec précision ? Explications diverses, avec supputations diverses, on n’y comprend rien ; non, tout va bien finalement, aucune mésentente bien au contraire et les Iraniens désignent pour la première fois les Russes comme “nos alliés”. Cette base qui semblait assurée puis qui fut désertée en est tout de même bien une.
Pas très loin de là, dans la ville d’Hasaka, en Syrie, les Kurdes avec l’aide US attaquent victorieusement les Syriens d’Assad. Des avions syriens se sont manifestés, les USA qui chouchoutent les Kurdes ont menacé d’abattre les avions syriens au nom de la légitime défense. Étrange situation : illégalement déployés sur le territoire syrien, ils menacent “légalement” d’abattre des avions syriens qui évoluent (“illégalement” ?) dans leur propre espace national ... Le premier jour, certains ont jugé que c’était un pas décisif vers la possibilité d’un affrontement direct avec les Russes. Deux jours plus tard, le porte-parole du Pentagone livre un combat sémantique devant les journalistes : non ce n’est pas une “no fly zone”, qui serait une sorte de casus belli, mais simplement une “zone d’exclusion”. Il ne faut pas dramatiser : ne dramatisons pas.
Donc les Kurdes ont attaqué les Syriens, mais les Turcs ont pénétré en Syrie pour soi-disant déloger Daesh de la ville de Djarabulus, « afin de prendre la ville avant les Kurdes », dit Le Monde, et peut-être avant de se tourner vers Hasaka, pour attaquer les Kurdes. Les Syriens d’Assad dénoncent cette violation de leur souveraineté et accusent les Turcs de vouloir installer à Djarabulus leurs propres terroristes. Les USA, qui soutiennent peut-être les Turcs pour Djarabulus, seraient fort mécontents si les Turcs affrontaient les Kurdes du côté d’Hasaka. Utiliseraient-ils leur base d’Incirlink, en Turquie, pour attaquer les Turcs si les Turcs attaquaient les Kurdes en violant la souveraineté nationale syrienne ?
A propos, le premier ministre turc vient de déclarer qu’Assad est désormais tout à fait fréquentable et l’on continue sur les réseaux à discuter des bruits de transferts de bombes nucléaires US d’Incirlink vers la Roumanie. Est-ce bien vrai [pour les bombes] ? (“Oui, et comment” confirme-t-on du côté de la source) Et si c’est vrai, pourquoi ? Pour empêcher Daesh, ou Erdogan après tout, de s’emparer de quelques bombes nucléaires, ou pour menacer la Russie à partir de la Roumanie ?
Qui peut distinguer quoi que ce soit qui ne soit tourbillon crisique, désordre et chaos incontrôlable, et vertige avec tout cela ? Rien qu’une petite semaine à la petite semaine, une semaine folle qui n’a rien d’une semaine sainte. Il fait plus de 30° en cette fin août et l’Orient est vraiment très-très-compliqué. (Encore ne vous ai-je pas dit un mot d’Alep, et le respecté Elijah J. Magnier écrivant à propos de cet ensemble syrien, nous dit l’essentiel : « Si tout cela a une signification, c’est que, – si cela est possible, – la guerre en Syrie est en train de devenir de plus en plus complexe ».) L’humeur devrait en être à ce vertige, mais voilà que j’arrive à le ressentir par instant, presque avec ironie, presque avec une tendresse fataliste. Parfois l’esprit, que j’espère inspiré par l’intuition haute, finit par comprendre que ce tourbillon crisique, à force d’être vertigineux, finit presque par être apaisant, presque stable dans l’incohérence achevée qui devient comme un encéphalogramme (momentanément) plat. L’“humeur de crise” est à mesure, détachée parce qu’apaisée pour un instant.
Depuis quelques jours, à mesure qu’on digère ce courrier inattendu, partout apparaissent des détails et même ce qu’on pourrait nommer “le style” des entreprises mondiales de Georges Soros. Je ne résiste pas à la nécessité que je ressens d’en parler pour mon compte, et pour ce cas en allant dans tel ou tel détail révélant ce “style”, c’est-à-dire dans tel ou tel point des messages internes échangés entre lui (Soros) et son organisation et dont un hacker compatissant nous a généreusement arrosés à l’occasion d’une ce ces fuites qui remplissent nos instants de loisir. Époque bien intense, mais où l’on sait faire lorsqu’il s’agit à la fois de l’instruction et de la détente de l’esprit et de l’âme poétique, – le phénomène d’un accès direct et quasi-immédiat par rapport aux normes du genre à la correspondance de quelques-uns des grands de ce monde ... Dont George Soros, certes.
Il est vrai que cet être incertain, entre simulacre habile et simulateur puissant, me fascine... J’en ai déjà parlé à plusieurs reprises dans ce Journal-dde.crisis, dont une fois fort abondamment (le 14 mars 2016). A une autre occasion, parlant de Albright et de sa laideur telle que la décrivait l’héroïque Edouard Limonov, j’ai rapproché le portrait de celui de Soros, dans ces termes qui permettent d’engager le propos dans le style qui convient (tout en convenant expressément qu’Albright n’est qu’une pâle succédanée de Soros s’il faut une mesure de l’importance respective des deux ; il va de soi que pour moi, Soros est le maître tandis qu’Albright n’est qu’une comparse de passage, sans le moindre intérêt) :
« [...L]a photo que nous montre RI nous dit qu’Albright pourrait être un Soros déguisé en vieille sorcière mitonnant mécaniquement la dernière recette du Diable, tandis que certaines photos de Soros nous font soupçonner que Soros pourrait être Albright déguisée en vieil imprécateur au service du Diable. »
Effectivement, Soros est laid, mais de cette laideur si particulière que vous n’en pouvez aisément détacher les yeux parce qu’elle est dynamique et mouvante, et apparaît essentiellement dans l’expression qui est reflet de l’esprit plus que dans les traits qui ne sont que fixité de la représentation ; laideur racoleuse et méprisante à la fois, sardonique, ricaneuse, que dis-je moi, – persifleuse oui, voilà le mot ! Il est étonnant que l’on parle de La Beauté du Diable, alors qu’il serait plus juste de parler de sa laideur paradoxale, qui est fascinante et nullement repoussante ; et pour qui sait s’y prendre, fascinante comme le chant des sirènes dont le rusé Ulysse avait compris qu’il ne pouvait l’écouter qu’en prenant les précautions qui lui interdiraient d’y céder. Ainsi doit-il en être de notre démarche vis-à-vis de Soros : reconnaître la fascination qu’exerce ce personnage et disposer des précautions qui importent pour s’en garder...
(Suite)