Biden et son slip LGTBQ

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Biden et son slip LGTBQ

28 novembre 2020 – Nos potes trotskistes (WSWS.org) sont de retour ! Comme ils sont persuadés que Biden est élu et l’engeance-Trump balancée dans les poubelles de l’histoire, – c’est leur avis et c’est vraiment, vraiment un autre débat, – ils effectuent un vaste mouvement de 90° ou de 180° (cela dépend du point de vue) et prennent désormais comme cible Biden et sa bande. Cela, par contre, est sympathique et m’engage les applaudir à nouveau, d’une façon qui ne s’embarrasse pas de forme, qui pour cette raison trouve mieux sa place dans une page du Journal-dde.crisis.

Ce qui est bien avec ces trotskistes du WSWS.org, c’est qu’on n’a nul besoin de tourner sa veste d’une façon peu honorable pour en faire bon usage et nos meilleurs alliés quand les planètes s’alignent à notre avantage, après les avoir voués aux gémonies sans la moindre réserve. Ce n’est pas qu’ils tournent leur veste, eux, mais qu’ils n’ont pas de veste mais un vieux gilet glorieux, de la sorte qui ne se retourne jamais, celui du vieux Léon, et qu’ils fusillent tout ce qui n’est pas Léon, variant au gré des variations des forces en action qui ne sont pas du goût posthume du vieux Léon, – c’est-à-dire, tout le monde sauf eux. Ainsi, ayant liquidé Trump (à leur estime, qui est celle du grand Léon, lequel avait sans doute anticipé le danger ‘fasciste’ épouvantable de Trump), ils se retournent contre le Ol’White Man avec une rage décuplée, qui est celle que le regretté Léon, de sa tombe, entretient avec vigueur contre la bande pourrie des démocrates progressistes-sociétaux, socialistes-faussaires mais épouvantables capitalistes, avec le simulacre LGTBQ qui ne l’est pas moins.

Cela nous donne un texte magnifique de critique contre l’apparence multiculturelle, multiracialiste, progressiste-moderniste, semi-genriste et genriste-turbo, identitaire-simulacre, que constitue l’équipe-Biden. Bien que je sois en désaccord avec les analyses que je hume complètement dépassées qui conduisent le fondement de ces attaques (référence trotskiste à la ‘lutte des classes’ aussi solide que la virginité de Marie), je trouve tout le miel du monde dans la vigueur si vigoureuse et fort bien argumentée de cette critique dévastatrice. L’antiSystème que je suis, qui a dénoncé avec ardeur et alacrité les arguments trotskistes d’une interprétation grandguignolesque et abracadabrantesque de Trump et de son hollywoodien coup d’État militaro-fasciste, trouve son bonheur sans restriction dans l’exécution sans appel de la démarche progressiste-sociétale et racialiste de Biden & Compagnie.

Je ne m’attarderais même pas à montrer une contradiction extrême et une lourde faute, dans tous les cas selon le réalisme de la lutte tactique contre le Système, dans cette attaque aussi violente de Trump qu’ont menée les trotskistes de WSWS.org (et donc avec soutien indirect et in fine revenant à aider l’immonde Biden à prendre le pouvoir s’il le prend) ; j’en viens directement à l’essentiel du propos de nos temps extraordinaires, qui est une dénonciation au moins aussi violente de ce Biden que les dénonciateurs ont soutenu indirectement, in fine ou de facto comme il vous plaira. Il n’y a ni “danger secondaire” contre “danger primaire”, ni “ennemi principal” avec alliance avec l’“ennemi secondaire”, aucune pensée stratégique et choix tactique d’opportunité. Il y a l’extraordinaire rigidité idéologique du trotskisme, datant d’un autre temps, à propos de forces politiques d’un autre temps.

Par contre, dans tout ce gâchis agrémenté de grandes cuillerées de bouillie pour les chats, il y a, je pense avec force, une critique qui a toute sa valeur immédiate et présente : la condamnation absolue par les trotskiste de la classification racialiste, LGTBQ, etc., pour caractériser la valeur du combat à mener. Les trotskistes en restent à la lutte des classes, quelle que soit la couleur, quel que soit le genre, quelle que soit l’identité selon les normes progressistes-sociétales, et si je n’ai rien à faire de cette artefact pour archéologies qu’est la ‘lutte des classes’ il a l’avantage d’éliminer les autres références qu’ils rencontrent sur leur chemin. Leur avancée tactique dans le chef de ce qui est l’objet d’une si intense critique, les hordes racialistes et LGTBQistes, c’est ce qui m’agrée complètement et m’importe essentiellement ; la ‘lutte des classes’, c’est autre chose, qui sent un peu le vieux moisi et ne m’intéresse pas vraiment, c’est-à-dire pas du tout, parce que je crois que cela n’a plus aucune pertinence dans l’actuel contexte.

Quoi qu’il en soit et pour cette raison de l’actuel séquence métahistorique de la période, mon Dieu (gâterie pour les trotskistes), ce texte vaut largement citation. Son titre « Le cabinet de Joe Biden: une coalition arc-en-ciel de la réaction impérialiste » renvoie au ‘slip LGTBQ de Joe Biden’ qui aurait aussi bien être un cache-sexe pour la personne concernée ; qu’on lui mette l’étiquette de “réaction impérialiste” là où tous les esprits mal tournés pensent est après tout complètement justifié.

Ce qui me permet de préciser une fois de plus pour mon propre compte... Cela ne me gêne pas leur identification, puisque j’estime que l’étiquette ‘réactionnaire’ ne vaut que par son qualificatif, ici celui d’‘impérialiste’. Sur le mot ‘réactionnaire’, il y a du grain à moudre pour s’y reconnaître vraiment. Je ne m’en sens nullement insulté ni accablé si l’on m’en affuble, au contraire je m’en réclame si l’on admet, – condition sine qua non pour mon cas, – qu’il doit être qualifié très précisément pour mon cas de ‘réactionnaire traditionnaliste’, et encore dans le sens de la Tradition primordiale. C’est une chose qu’il n’est pas inutile de préciser dans ce foutoir cosmique qu’est leur monde en marche.

Par contre, bien sûr, mon appréciation tactique du LGTB-Band et les danses de Saint-Guy sur son rythme des vieux caciques démocrates et des Africains-Américains pleins de fric capitaliste, épouse absolument l’analyse trotskiste. Comme disait l’autre à propos d’autre chose, “ils font du bon boulot” les trotskistes de WSWS.org.

Voici donc le texte sur Biden et son équipe, la composition de cette équipe, sa diversité racialiste, sa diversité genriste et toutes ces sortes de choses dont il est maintenant tant question. On comprend aussitôt qu’il s’agit du même milieu, disons de la même “classe” pour au moins donner quelque satisfaction aux trotskistes auxquels nous empruntons un texte, c’est-à-dire pour mon compte et sans barguigner une seconde, gens du Système, affiliés au Système, élites-Système ou Zélites-Zombie (ZZ) comme il nous arrive de dire dans un moment d’intense mépris sardonique du genre. Pour moi, ce n’est pas une ‘classe’, justement, c’est un genre si l’on veut parler genriste, c’est une race si l’on veut faire le racialiste, c’est une perversion-inversion totale de corruption où le Diable a su mettre sa patte si l’on veut évoquer les expériences fortement intuitives de la métahistoire. Je ne dis pas qu’ils sont tous coupables à mourir dans cette cohorte de pauvres hères croulant sous leur corruption, « mais tous étaient touchés », – non de la peste mais de l’allégeance diabolique, qui peut également passer pour une sorte de peste.

Tout cela, si cela est bien lu (puisque ce n’est pas mal écrit), envoie aux placards toutes les incroyables sornettes des LGTBQ-boys (ou boysgirls), le caractère absolument corrompu de leur mouvement, documenté depuis longtemps, avec les liens avec les hyper-friqués et le Corporate Power (rappelez-vous notre et mon regretté-Justin). Les Africains-Américains ont constitué avec leurs élites complètement ZZ, et depuis longtemps, une caste américanisée bien huilée, et drôlement américanisée-Système, entre les fortunes, les regroupements dans le système politique, la pénétration du système des experts/think tanks, l’entertainment et la communication et ainsi de suite, – tandis que leurs chômeurs et leurs supplétifs des gangs de la drogue continuent à peupler les prisons qui n’ont aucun préjugé racial.

Je ne sais si l’on peut déjà mettre Biden aux commandes, mais dans le cas où il y parviendra, je sais que quand il y sera il n’y sera pas. Les ennuis qu’il aura entre sa base gauchiste, Africaine-Américaine et LGTBQ, seront considérables jusqu’à une crise-maxi parce que cette base aura nécessairement (et très justement) l’impression d’’avoir été flouée. En attendant que tout cela se fasse (Biden n’est pas encore aux commandes) et se réalise (la contestation de biden par sa ‘gauche’), voici l’état du simulacre fait par des spécialistes Bu genre. (Paru en français sur WDWS.org le 26 novembre 2020).

Semper Phi – PhG

 

« Sa réactionnaire coalition arc-en-ciel

» Les médias bourgeois et le Parti démocrate célèbrent le nouveau gouvernement de Joe Biden comme “le plus diversifié de l’histoire des Etats-Unis”. Ils clament que la nomination de femmes, d’Afro-Américains et de Latinos à des postes clés du gouvernement est un signe de progrès social considérable.

» En réalité, la coalition arc-en-ciel de réaction impérialiste de Joe Biden résume et dévoile l’essence de droite de la politique identitaire.

» Nulle part l’excitation n’est plus palpable qu’à la rédaction du New York Times, un des principaux partisans de la politique raciale et de genre. Ce dernier a déclaré que le président élu avait “signalé son intention de puiser dans un échantillon représentatif de l’Amérique pour constituer son cabinet”.

» Le Times écrit: “Contrairement au cabinet du président Trump, qui est plus blanc et masculin que tous les autres en près de 40 ans, la liste des principaux conseillers de M. Biden promet de refléter les sensibilités du XXIe siècle”. Il cite des déclarations d’assistants de M. Biden affirmant que le nouveau cabinet “ressemblera à l’Amérique”.

» Quelle que soit la couleur de peau des membres du cabinet, le gouvernement Biden ne pensera pas comme l’Amérique. La population américaine exige un changement social massif pour faire face à la pandémie mortelle, à des inégalités et à un désespoir social sans précédents.

» Bien que plus de sept Américains sur dix soient pour un système de santé universel, on ne trouvera pas pour cela de soutien au sein du cabinet Biden. Il en va de même pour plus de six Américains sur dix qui veulent une scolarité gratuite et l’annulation de la dette pour les étudiants. Ils seront «représentés» par un cabinet où siègent des partenaires de fonds d’investissement de races et de genre différents.

» Si huit personnes sur dix sont désormais pour détourner de l'argent destiné à la police et de l’utiliser pour soutenir des programmes sociaux suite aux manifestations multiraciales de cet été, dans tout le pays, contre la violence policière, Biden lui, s'est engagé à augmenter le financement de la police.

» Et pour plus de 75 pour cent des Américains qui souhaitent le retrait des troupes d’Afghanistan et d’Irak, et qui soutiennent la réduction des dépenses militaires, le cabinet multiracial de Biden leur donnera exactement le contraire.

» Les candidats ne sont pas des pionniers de leur race ou de leur sexe, ce sont des criminels sociaux:

» Avril Haines, ancienne directrice adjointe de la CIA, sera la première femme directrice du renseignement national. Haines a été l’architecte du programme d’assassinat par drone de l’administration Obama, qui a tué des milliers d’Africains, d’Arabes et de Centrasiatiques appauvris, sans tenir compte du sexe des victimes.

» Alejandro Mayorkas sera le premier Latino à diriger le département de la sécurité intérieure. Cela n’apportera pas de réconfort aux centaines de milliers d’immigrants latinos (et autres) qu’il fera expulser dans les mois et années à venir. Ou encore aux enfants d’immigrants qu’il a emprisonnés dans des cages lorsqu’il était secrétaire adjoint du DHS de 2013 à 2016.

» Janet Yellen sera la première femme secrétaire au Trésor, après avoir contribué à la mise en œuvre de la politique d’assouplissement quantitatif. Ce mécanisme a permis de transférer des dizaines de milliards de dollars aux banques tous les mois sous les gouvernements Bush et Obama, tout en n’apportant aucun soutien aux millions de victimes de saisies immobilières.

» Linda Thomas-Greenfield, une Afro-Américaine, sera ambassadrice aux Nations unies. Thomas-Greenfield a travaillé au département d’État pour aider les sociétés pétrolières et minières américaines à extraire les ressources des pays les plus pauvres du monde.

» Bien qu’elle ne soit pas officiellement membre du cabinet, la vice-présidente élue Kamala Harris — première femme et première Afro-Américaine à occuper ce poste — a fait sa carrière de ‘procureure noire’ en broyant la vie des personnes, pour la plupart démunies [et Africaines-Américaines en si grand nombre], qu’elle a incarcérées.

» Et puis il y a les hommes blancs, dont les bilans ne sont ni plus ni moins criminels que ceux de leurs homologues féminins et issu de minorités.

» Antony Blinken, nommé au poste de secrétaire d’État, a contribué à l’orchestration des guerres en Syrie, en Libye et au Yémen. Il était partenaire d’une société de capital-investissement et a co-fondé WestExec Advisors, qui travaille avec les services de renseignements israéliens et a contribué au développement des outils de censure de Google. L’ancien secrétaire d’État John Kerry, partisan de l’intervention en Syrie et du coup d’État de 2013 ayant instauré en Égypte la dictature meurtrière d’al-Sisi, sera lui, «tsar du climat».

» Quant aux personnes présélectionnées pour d’autres postes ministériels, le Times retient son souffle à la perspective de voir Tammy Duckworth devenir la première femme thaïlandaise handicapée à occuper le poste de secrétaire à la Défense. L’ancien maire de South Bend, dans l’Indiana, Pete Buttigieg, pourrait lui, être le premier secrétaire aux Transports ouvertement gay.

» Ces serviteurs de Wall Street et de l’impérialisme américain n’ont rien en commun avec les travailleurs de «leur» race, genre ou orientation sexuelle. C’est la classe, et non l’identité, qui constitue la ligne de démarcation fondamentale de la société américaine.

» C’est ce qui était bien visible mardi, à la conférence de presse surréelle annonçant le cabinet. Biden y a très peu parlé de la pandémie de coronavirus, qui ravage actuellement le pays et le monde, se concentrant plutôt sur les ‘histoires personnelles’ des candidats susmentionnés. Lorsque leur tour est venu de prendre la parole, les nominés se sont félicités, ainsi que leurs proches, de l’avancement de leur carrière.

» En attendant, dans le monde réel, 260.000 Américains sont morts de la pandémie et un hiver désastreux est aux portes. Parmi ces morts, on compte un nombre disproportionné de pauvres et de travailleurs de toutes origines, que le gouvernement a contraint de retourner travailler pour les profit du patronat. Ils n’ont pas pu se réfugier dans des résidences secondaires ou une troisième villa à la campagne. Ils n’avaient pas les moyens de s’offrir des soins adéquats et pour beaucoup les problèmes de santé sous-jacents (maladies cardiaques, obésité, tabagisme) sont la marque de générations de pauvreté et d’oppression.

» La politique bipartite de la classe dirigeante consiste à alimenter les marchés avec de la mort comme le charbon alimente le train à vapeur. Biden a assuré au patronat américain qu’il n’y “aura pas de confinement national”, tandis que démocrates et républicains ont conspiré pour s’assurer qu’il n’y n’aurait pas d’augmentation substantielle des allocations pour les chômeurs.

» Dans les deux jours qui ont suivi l’annonce par Biden de ses choix ministériels, le Dow Jones Industrial Average a grimpé de près de 1.000 points, battant des records et franchissant la barre des 30.000 points. Les couches aisées de toutes origines et de tous genres s’enrichissent de manière obscène tandis que les travailleurs de toutes races sont confrontés à des catastrophes plus graves les unes que les autres.

» La sélection du cabinet de Biden montre que la politique fondée sur la race, le genre et l’orientation sexuelle est devenue une partie fondamentale des efforts du Parti démocrate pour diviser les travailleurs, s'enrichir et se présenter faussement comme "représentatif" des larges masses, qui en réalité ont nulle représentation, où que ce soit au gouvernement.

» Pendant ce temps, Trump et ses partisans fascistes profitent du mécontentement vis-à-vis des démocrates obsédés par la race. Trump a doublé son soutien parmi les hommes et les femmes noirs lors des élections de 2020 et a triplé son soutien parmi les LGBT. Dans le même temps, l’extrême droite voit des opportunités de recrutement parmi les jeunes blancs qui n’ont aucune perspective d’avenir et sont fatigués de s’entendre dire par les démocrates qu’ils ne sont que de “déplorables” racistes qui méritent bien leur désespoir.

» Afin de répondre immédiatement aux besoins sociaux des travailleurs du monde entier, les billions de dollars thésaurisés par les riches doivent être saisis et mis à disposition pour soulager la souffrance humaine. Cela exige le plus grand degré possible d’unité de tous les travailleurs dans une lutte commune.

» La classe ouvrière mondiale est constituée de milliards de personnes qui occupent des milliers d’emplois différents, parlent des centaines de langues différentes et ont des centaines de religions et de coutumes locales différentes. Leur peau, leurs cheveux et leurs yeux sont de toutes les couleurs. Pendant des centaines d’années, dans chaque pays, la bourgeoisie a tenté d’apprendre aux travailleurs à se haïr les uns les autres sur la base d’une pseudoscience, du mensonge et de la violence.

» La grande tâche historique des socialistes est de combattre le long héritage du communalisme et de la politique raciale afin de faire prendre conscience à cette force sociale massive et hétérogène de son immense puissance sociale. Les riches partisans de la politique identitaire qui se prétendent ‘de gauche’ sont des adversaires acharnés de la lutte historique pour l’unification de la classe ouvrière internationale. C’est pourquoi il faut s’y opposer sans aucun compromis.

Eric London, WSWS.org »