Powell, à la vie à la mort

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Powell, à la vie à la mort

23 novembre 2020 – Selon ce qu’on en a, la situation aux USA apparaît comme une tragédie ou comme un bouffe. C’est une “tragédie-bouffe” bien de notre époque. Avec l’avocate Powell et la Grande-Fraude, c’est l’aspect de la tragédie qui s’affirme.

On se trouve loin, ici en Europe francophone, du lieu du crime et face à un imbroglio de juridisme américaniste particulièrement venimeux et complexe et de FakeNewsisme dans tous les sens (l’art de manipuler l’information dans le système de la communication, de l’enjolivement à l’invention hollywoodienne, porté à son sommet aux USA). Pour mon compte, j’en juge selon une perception faite notamment et principalement d’intuition et d’expérience, au jour le jour, avec d’inévitables variations où parfois mon humeur a sa place.

Mais ce relativisme subjectif qui répond au subjectivisme nihiliste régnant, est policé autant que faire se peut par la conscience de nous trouver à un nœud gordien terrible de la Grande Crise ; dans ce cas, cette démarche de tentative permanente de pondération est d’autant plus vive qu’il y a la conscience d’une période cruciale de quelques toutes petites semaines, de quelques jours même... Tenez compte de ces facteurs personnels de la source (moi-même, PhG) et croyez bien que je m’emploie moi-même à en tenir compte.

C’est dans cette mesure de la contingence dramatique du cas (*) que mon attention a été sollicité par ce petit texte du colonel Lang, du 22 novembre 2020, sur son site SicSemperTyrannis (SST). Lang parle d’une émission du Howie Carr show, sans doute de vendredi soir, dont l’invitée principale est l’avocate Sidney Powell, que l’on connaît bien désormais. (Howie Carr est un commentateur indépendant de tendance républicaine, opérant à Boston, son show se trouvant sur la radio WRKO de Boston.)

Voici le texte de Lang :

 « Sidney commence à parler à peu près à la moitié de l’heure que dure le show.
» Elle dit beaucoup de choses intéressantes sur le volume des votes qui, selon elle, ont été déplacés, transférés, manipulés, etc. par les manipulations électroniques.
» Selon elle, le nombre de votes fraudés dans les régions clés d’Atlanta, de Detroit, de Philadelphie et de Chicago, s’élève à un nombre d’un peu plus de 5 millions.
» Elle pense également que plusieurs millions de morts ont ‘voté’.
» Elle pense que des parties importantes du gouvernement américain ainsi que des parties de gouvernements des États de l’Union ont depuis longtemps participé à ce qui constitue un empire contractuel de fraude électorale opérant dans le monde entier avec des relais importants en Europe.
» Le système est-il utilisé par les seuls démocrates ?  Il semble que ce ne soit pas le cas.
» Elle est TOUT À FAIT sûre d’elle dans cette affaire.  Ses déclarations sont si claires qu’elle va soit triompher, soit être détruite.
» Elle doit être protégée de toute menace physique.
» Si le réseau de corruption qu’elle et Rudy [Guliani] dénoncent est bien réel, alors notre système électoral est depuis longtemps une énorme fraude et il est constamment à vendre à tous les niveaux en utilisant ce genre de machines et de logiciels de vote électronique ainsi que par le bourrage habituel et traditionnel des urnes. Pl. »

Lang aborde l’actuel sujet central de la crise de l’élection du 3 novembre, actuellement concentré sur la démarche de l’équipe juridique de Trump, et particulièrement de l’avocate Sidney Powell qui dénonce une fraude électorale si massive qu’on peut la désigner, pour faire court, comme ‘la Grande-Fraude’. On voit, aux très rapides précisions qu’apporte Lang, qu’il s’agit, dans les termes de l’avocate Powell, d’une gigantesque affaire, à un point qu’elle relève même de l’en-dehors des USA pour passer au niveau global : « ...un empire contractuel de fraude électorale opérant dans le monde entier avec des relais importants en Europe ».

La fraude électorale est-elle devenue un domaine du crime organisée ? Quelque chose qui fonctionne multi- et trans-nationalement, comme la prostitution, la drogue, le trafic des objets d’art ? Avons-nous atteint quelque chose comme le stade ultime de la corruption de toutes les affaires publiques du monde, justifiant ainsi une trame pouvant expliquer l’accusation un peu tonitruante de Powell-Giuliani d’un « complot globaliste [et communiste] » ?

Le sérieux de la chose, son intensité tragique, se trouvent tout entier dans ces quelques mots de Lang, qui rendent compte de son jugement personnel,
1) sur les affirmations de Powell et son appréciation de la situation générale de la fraude, et
2) sur la position de Powell d’un point de vue personnel, avec les risques qu’elle court, jusqu’à son intégrité physique (et donc, renforcement du sérieux du fond de l’affaire) :

« Elle est TOUT À FAIT sûre d’elle dans cette affaire.  Ses déclarations sont si claires qu’elle va soit triompher, soit être détruite.
» Elle doit être protégée de toute menace physique. »

Il est permis de penser qu’il faut faire crédit et confiance à Lang ; d’une façon générale, si l’on tient compte de sa réputation, de la tenue de son site, etc. ; dans ce cas spécifique, parce qu’il est un ancien officier du renseignement (DIA) avec tout ce que cela implique, qu’il a des proches travaillant sur cette affaire dans une situation proche (Larry C. Johnson, ancien officier de la CIA, qui a détaillé dans SST  les affirmations sur la dimension générale de la fraude) ; qu’il a de nombreuses sources, comme on imagine, et aucun engagement partisan en l’occurrence ; conservateur patriote, Lang n’aime guère Trump et il se trouve dans la position où il est plutôt a contrario, engagé à cause de ce qu’il perçoit comme un terrible danger pour les USA avec Biden, qu’il appréhende comme un fourrier involontaire du ‘Wokenisme’.

Malgré toutes ces conditions de mesure, de prudence ou de restriction, l’engagement de Lang est impressionnant d’allant et de pression : cela met en évidence l’évidence qu’il ressent du cas Powell/Grande-Fraude, et qui est ressentie dans les milieux où il évolue. A cet égard, l’engagement de Lang, autant que la façon dont il retranscrit l’intervention de Powell, doivent nous être une indication, presque autant que ce que dit Powell. Il y a donc de plus en plus d’indications selon lesquelles nous pénétrons avec cette affaire au cœur d’une formidable bataille, qui va bien plus loin que la seule nomination d’un président. Toutes les hypothèses envisagées sur l’aggravation de la situation, même si elles restent des hypothèses, restent justifiées.

On notera également qu’une version un peu plus sophistiquée que le très-simpliste “Biden a gagné” commence à pénétrer la presse française. On fait allusion ici à l’article d’Antoine Colonna, dans Valeurs Actuelles du 22 novembre 2020. A ma connaissance, et pour ce qui concerne disons “la grande presse” (pas nécessairement “presseSystème”), c’est la première fois que l’action de Powell & Cie telles que rapportée par Powell est détaillée et située dans son contexte :

« Certaines de nos sources, interrogées au sein même de l'administration Trump, nous confirmaient ne plus avoir d'espoir dans les recours déposés. Pourtant, d'autres restent extrêmement combatifs. C'est le cas de Sidney Powell, une avocate de l'équipe juridique de Trump, qui souligne que des éléments nouveaux vont arriver massivement sur l’affaire des machines de vote Dominion. Un coup de théâtre qui pourrait tout changer. Mme Powell affirme également que des pots-de-vin ont été versés pour que des États s’équipent de ce système. Sidney Powell met également en cause nommément la CIA et le FBI, qu’elle considère impliqués dans ce processus, demandant la démission de leurs directeurs… »

Clairement, Colonna a travaillé avec le représentant du parti républicain en France, l’avocat franco-américain Randy Yaloz, qui est cité à plusieurs reprises ès-qualité dans l’article. Cela signifie également que le parti républicain se situe officiellement, dans cette bataille, en soutien complet de Trump pour l’instant, et d’une façon beaucoup plus nette que dans les premiers jours après le 3 novembre.

Note

(*) Cette “contingence dramatique du cas” si personnelle explique que j’ai choisi de placer ce texte d’une sorte de ‘Rapport de Situation’ dans le Journal-dde.crisis de PhG plutôt que dans la rubrique RapSit-USA2020 où il aurait dû éventuellement figurer. Les dimensions internationales réaffirmées de l'affaire renforcent ce choix.