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4360D’abord, et sans trop nous occuper du discours d’acceptation de sa nomination démocrate transmis en différé, pour qu’on retienne son souffle, à la convention virtuelle-fantôme depuis son bunker en sous-sol de sa maison du Delaware, des nouvelles du Joe Biden qui nous importe. Elles sont peu encourageantes. La dernière intervention en date est celle d’un connaisseur, puisqu’il s’agit d’un contre-amiral de l’US Navy, du service médical, le docteur Ronny Johnson qui fut détaché de la Navy pour être le médecin personnel d’Obama. (Par ailleurs, Johnson, qui a pris sa retraite, a gagné les primaires pour être candidat républicain à une élection législative au Texas, pour un siège à la Chambre des Représentants, le 3 novembre.)
Le Washington Examiner a publié une interview de Johnson, qui représente le premier avis public d’un médecin sur le comportement de Joe Biden. « La meilleure façon de le décrire à chaque fois que je le vois est qu’il a l’air tout simplement perdu. Il ne peut pas former une phrase jusqu’à la fin, il semble ne pas pouvoir compléter une pensée cohérente. »
Apprécié d’une façon générale, Johnson précise : « Je ne ferais pas un diagnostic particulier et spécifique de démence... Mais ce que je dirais, c'est que quelque chose ne va pas. » Interrogé sur sa propre perception si Biden est élu, donc s’il devient le commandant-en-chef des forces armées et détenteur du pouvoir de décision sur l’emploi des armes nucléaires : « Je ne serais certainement pas à l’aise. »
Cette nouvelle du Washington Examiner est reprise par le colonel Lang, sur Sic Semper Tyrannis, suivie d’un commentaire où Lang évoque une des dernière ‘sorties’ de Biden, lorsque le candidat désormais officiel du parti démocrate présente sa femme, la Docteure (diplômée de l’université du Delaware) Jill Biden, professeure émérite d’anglais, en se trompant comme il est désormais coutumier : « Je suis le mari de Joe Biden ! ». Lang se montre particulièrement compatissant pour Joe dans la complète dévastation de son cas, avant de passer au cas Jill Biden, l’épouse de Joe finalement, dont il juge qu’elle joue peut-être un rôle très important dans l’actuelle pantomime-simulacre organisée autour de Joe
« Je suis presque sûr qu'il a dit “Je suis le mari de Jill Biden !” et non “Je suis le mari de Joe Biden !”, mais le fait même que tant de personnes aient ‘entendu’ qu'il avait dit “Je suis le mari de Joe Biden !” est révélateur de la profondeur et des doutes que beaucoup ont dans leur esprit quant à savoir si l’ascenseur va ou non jusqu’au dernier étage.
» Les démocrates continuent à le protéger de toute exposition et démonstration sérieuses en public, au point que certains continuent à manœuvrer pour qu’il n’y ait pas de débats avec Trump. Si lui et Harris sont élus, il est clair que le pays sera en fait gouverné par la bande qu’on a vu évoluer tout au long de la convention démocrate cette semaine. Ces personnes deviendront ministres et fonctionnaires importants et tenteront d’imposer leur vision utopique. Ces tentatives nécessiteront beaucoup de coercition pour surmonter la réticence profonde des Américains à obéir à l'exercice arbitraire du pouvoir et il est peu probable que l'oncle Joe ait l’énergie nécessaire pour freiner les utopistes.
» La ‘docteure’ Jill me semble être devenue son gardien et son protecteur personnel. Le discours qu’elle a prononcé l’autre soir à la réunion de l'association des parents d’élèves a établi son statut de mère pour nous tous et pour Joe, bien sûr. Cela me rappelle les cas que j’ai rencontrés où des hommes âgés (re)deviennent des enfant protégés par une sainte femme qui les materne au long de leurs derniers jours.
» Alors, qui contrôlerait réellement les codes d’or [les codes des armes nucléaires] ? Sera-ce la ‘docteure’ Jill avec Harris ? Vraiment ? Qui donc ? »
L’apparition au premier plan de Jill Biden, seconde femme de Joe, est visible ces dernières semaines et ces derniers jours. Elle a parlé (vidéo) à la convention-fantôme de Milwaukee et se trouve désormais fortement sollicitée par les réseaux-Système. Elle parle du haut de sa position à la fois d’épouse et de professeure habituée à se faire respecter pour nous assurer que Joe est en pleine forme, en pleine possession de ses (maigres) moyens, si occupé par la structuration et le développement opérationnel de sa campagne qu’il n’a pas le temps de se montrer pour faire campagne. Jill se montre impérative et très professionnelle, à la fois douce épouse dévouée à son héroïque mari et femme de tête dont on imagine aisément qu’elle prendrait, le jour venu, les choses en main.
« Comment Biden réagit-il aux affirmations selon lesquelles il est inapte à diriger le pays ? En faisant ce que font tous les dirigeants à la forte personnalité et en pleine santé : envoyer sa femme à la télévision pour le défendre !
» Mercredi, Jill Biden est apparue dans l'émission ‘Today’ de NBC, où elle a déclaré que les attaques contre les capacités cognitives de Joe sont “ridicules”, et que la question n’a pas sa place dans le forum public. Elle dit que Joe est “au téléphone à chaque minute de la journée” et qu’il participe aux échanges et conversations sur ordinateur, aux collectes de fonds pour sa campagne et aux briefings avec son équipe de campagne.`
» “La campagne du président Trump a publié cette semaine une publicité qui met en doute la capacité cognitive de votre mari, suggérant qu'il a perdu une partie de ses moyens ces dernières années. Est-ce une attaque justifiée ? Est-ce que cela doit être l’objet d’un débat dans une campagne” a demandé l’animatrice Savannah Guthrie, à laquelle Jill a répondu “Non”.
» “Il ne s'arrête pas de 9h du matin à 11h du soir. Donc, c’est tout simplement ridicule.” »
L’ensemble de la situation autour de Joe Biden montre donc le rôle que devrait jouer sa femme, certainement après un accord et selon une coordination avec la direction démocrate. L’hypothèse de Lang est, dans ces conditions, complètement fondée. Il faut noter que ce ne serait pas la première fois qu’une épouse de président prendrait les rênes du pouvoir alors que son mari est malade : ce fut le cas, pendant plusieurs mois en 1919-1920, de la femme du président Wilson. Le président ayant été victime d’une attaque cérébrale en novembre 1919, Edith Wilson et le médecin du président Cary Grayson dissimulèrent la vérité jusqu’en février 1920. Edith Wilson assura la direction des affaires de facto , de l’accident cérébral jusqu’à la fin du mandat, dans une mesure telle où certains la surnommèrent « la première femme présidente des États-Unis. »
Bien entendu, le cas des Biden n’a rien à voir puisque tout le monde qui importe est “dans la confidence” et qu’on lance pour l’élection un homme dont on sait qu’il ne pourra probablement pas assurer son mandat, et qu’il ne dirigera effectivement rien de sérieux seul tant qu’il sera dans sa position présidentielle. Le seul simulacre approchant est celui de Franklin Delano Roosevelt, dissimulant sa quasi-paralysie des jambes (poliomyélite en 1922) par divers subterfuges lors de la campagne de 1932 (et les autres), où le rôle de son fils soutenant son père durant ses rares déplacements de nécessité en public fut déterminant. Mais la similitude s’arrête là, FDR ayant toute sa tête et assurant une direction politique très autoritaire. Biden combine le cas Wilson (pour les capacités intellectuelles)à et le cas Roosevelt (pour la chronologie du handicap), tandis que la bureaucratie du parti démocrate entend jouer le rôle essentiel mais n’est pas nécessairement en position de le faire. (Là encore, l’hypothèse de Lang d’une entente entre les deux femme, Jill Biden et Harris, est concevable si elles veulent court-circuiter l’influence de la direction démocrate.) Il s’agit d’une situation politique sans précédent dans une démocratie élective, alors que la situation crisique aux USA est dans un complet désordre. Si l’éventuelle démence de Biden n’est pas prouvée, selon le contre-amiral Johnson, celle du monde politique washingtonien est si évidente qu’elle n’a nul besoin de diagnostic, – “D.C.-la-folle”...
On a eu un sondage grandeur nature sur les difficultés qui attendent Biden et les démocrates, selon l’habileté que montrera Trump. C’est le journaliste Matt Palumbo, sur le site de Dan Bongino, qui en témoigne, rapportant le fait peu ordinaire que le pourcentage d’opinions favorables à Trump, dans le chef de l’institut Rasmussen, est passée de 47% à 51% entre la veille de l’ouverture de la convention (DNC) démocrate, et au soir du premier jour de cette convention.
« Dans le sondage Rasmussen, l’approbation du président Trump était de 47% hier, – mais le sondage a fait un bond incroyable de quatre points de pourcentage ce matin pour atteindre 51%. Lorsque j’ai contacté Rasmussen pour confirmer que l’échantillonnage du sondage d’aujourd'hui n’avait pas été effectué avant que le DNC ne commence à être diffusé, ils m’ont dit que les données du sondage s’accumulaient pendant que les discours du DNC se déroulaient. En d’autres termes, il est probable que certaines personnes aient été directement influencées par le DNC, – mais essentiellement contre les démocrates. »
C’est-à-dire qu’à de multiples égards, cette convention-fantôme/virtuelle, ce simulacre incroyable de convention accouchant d’un candidat non moins incroyable, est l’occasion de renouveler de façon encore plus pressantes certaines interrogations fondamentales. Elle est l’occasion de tourner et de retourner les hypothèses, et même d’en imaginer d’autres. Une nouvelle hypothèse nous vient donc de Raul Ilargi Meijer, de The Automatic Earth, que l’on retrouve sur ZeroHedge.com et sur UNZ.com. La situation apparaît si incroyable à Meijer, et la candidature de Biden également, qu’il en vient à penser qu’il y a un calcul derrière tout cela, – certains diraient “un complot”, sans grande originalité.
Quel ‘complot’ ? Eh bien, chercher la défaite ! C’est la proposition de Meijer, et l’on sent bien qu’il la fait contraint et forcé, parce qu’il cherche désespérément une cause rationnelle au comportement du parti démocrate. C’est d’ailleurs le principal moteur du “complotisme”, cette recherche de la rationalité pour rendre compte d’une façon à mesure (rationnelle) des situations qui en sont dépourvues (Shamir : « J’aime bien les théories de la conspiration ; elles tentent d’injecter un sens à des ensembles de faits divers qui, autrement, n’auraient aucun sens. »).
Voyez donc l’argument de Meijer. Les démocrates pourraient avoir mesuré combien la situation est complexe, insoluble pour l’instant, porteuse d’innombrables effets catastrophique, et dans ce cas celui qui assume le pouvoir en est tenu pour responsable. La conception de Meijer se développe surtout dans le domaine économique, où il prévoit une crise d’une ampleur colossale. Certes, pour un démocrate, il serait bien que Trump en fût tenu pour le responsable, plutôt qu’un parti démocrate disposant de tous les outils du pouvoir...
« Et les responsables de différents pays, y compris le [parti républicain] en Amérique, seront responsables de la plupart des problèmes qui en découleront. Si vous étiez démocrate, n’auriez-vous pas cette idée : “Je vais passer mon tour et laisser Trump encaisser toutes les critiques” ?
»Vous vous diriez que vous pourrez continuer à coopérer avec CNN, NYT, WaPo, le FBI pour attaquer Trump tous les jours et 1000 fois le dimanche, lui faire porter la responsabilité de tout ce qui s'écroule, tout en continuant à générer des profits de type “piège à clics”. Si tout ce que vous avez à mettre en ligne pour l’emporter est un Joe Biden, cela devrait vous apparaître comme une idée vraiment attrayante.
» Certes, vous montrez que vous ne semblez pas avoir de meilleur candidat centriste qu’un Biden, mais n'oubliez pas que les républicains sont dans le même cas, une fois Trump parti. The Donald va laisser derrière lui un énorme vide, là où il pontifiait. A peu près n'importe quel démocrate, à l'exception de Biden, pourrait parvenir à le combler. »
Cette théorie, comme toutes les théories de cette sorte, pare celui qu’il désigne de capacités considérables d’organisation et de prévisions de situations qui sont à la fois inorganisées et imprévisibles. C’est évidemment le handicap de la chose, d’autant qu’il ne nous paraît pas impossible que les démocrates, qui vivent dans un univers parallèle à celui des trumpistes (des républicains), pourraient effectivement croire qu’eux, au contraire de ces trumpistes, sont capables de redresser la situation, que Biden peut réussi là où Trump échoue et échouera. Nous voulons dire également, avec -la phrase précédente, qu’il est très possible que nombre de démocrates croient vraiment dans les capacités de Biden.
Que dire de plus sinon ne rien dire en constatant l’existence d’univers parallèles sans vraiment savoir lequel est ‘le vrai’ ? Il faudrait, pour parvenir à dénouer l’écheveau des complots possibles avec leurs manœuvres diverses et tordues dans les univers parallèles, disposer d’un complot capable de démêler les complots et trier les univers parallèles pour en revenir à une situation où l’on puisse s’en tenir aux faits. Pour l’instant, cela n’est plus envisageable, la notion de “fait” étant soumise au soupçon terrible d’une complète inéligibilité par absence de légitimité ontologique. Alors, Meijer peut aussi bien avoir raison, que Biden être assez bon pour battre Trump.
Mis en ligne le 21 août 2020 à 15H15
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