Les ratés du simulacre

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Les ratés du simulacre

22 août 2020 – S’il vous plaît, vous n’allez pas faire de moi un partisan de Trump, un ‘trumpiste’ ? Halte là, pas de ces dérives avec moi, à mon encontre, pour me salir, me rouler dans le stupre de la corruption... Pas plus, évidemment, que je ne serais partisan de Biden, le raisonnement est absolument identique.

(Et pas plus de Macron en France, ou même d’un autre ! Pas plus ! Éclat de rire général dans mon chef, de toutes mes dents absentes : comment voulez-vous être partisan de qui que ce soit dans le trou noir du tourbillon crisique actuel ? Gardez-vous en bien, en sachant que vous n’êtes ni anarchique, ni entropiste-nihiliste, mais l’exact contraire. Cette attitude que je vous recommande, du refus de leur simulacre de démocratie, cette attitude est celle de l’ordre et de la sagesse puisque eux, les gestionnaires du simulacre qui soufflent dedans comme fait un enfant d’un ballon gonflable, eux sont les locataires du diable et les locataires féconds du ventre promis à alimenter la production des choses diaboliques du monde en cette étrange et terrible époque.)

Cela bien mis au point pour qu’on sache à quoi s’en tenir, je reviens sur cette information glissée dans le RapSit-USA2020d’hier, – bien que la réflexion que je développe ici ne soit pas spécifiquement du domaine RapSit-USA2020mais plutôt du domaine du système de la communication, de nos psychologies et des dangers qui les menacent, des forces qui pèsent sur nous et dont nous ne savons rien, et ainsi de suite :

 « On a eu un sondage grandeur nature sur les difficultés qui attendent Biden et les démocrates, selon l’habileté que montrera Trump. C’est le journaliste Matt Palumbo, sur le site de Dan Bongino, qui en témoigne, rapportant le fait peu ordinaire que le pourcentage d’opinions favorables à Trump, dans le chef de l’institut Rasmussen, est passée de 47% à 51% entre la veille de l’ouverture de la convention (DNC)  démocrate, et au soir du premier jour de cette convention.
» “Dans le sondage Rasmussen, l’approbation du président Trump était de 47% hier, – mais le sondage a fait un bond incroyable de quatre points de pourcentage ce matin pour atteindre 51%. Lorsque j’ai contacté Rasmussen pour confirmer que l’échantillonnage du sondage d’aujourd'hui n’avait pas été effectué avant que le DNC ne commence à être diffusé, ils m’ont dit que les données du sondage s’accumulaient pendant que les discours du DNC se déroulaient. En d’autres termes, il est probable que certaines personnes aient été directement influencées par le DNC, – mais essentiellement contre les démocrates.” »

L’affaire a eu un certain retentissement, et cela aussi bien dans la presseSystème où l’on n’a pas pu, ou bien pas voulu je ne sais, dissimuler cette évolution sondagière favorable à Trump, et si complètement traîtresse par rapport aux nécessités des vertus du monde d’un triomphe bidenesque et démocrate. (La presseSystème a parfois des manquements étranges dans son nécessaire comportement de censure et de mise au pas conformément aux consignes du Parti. Cela aussi constitue une énigme et un point d’interrogation sans réponse précise, sinon un soupçon qu’il serait bon d’aller voir du côté du désordre du monde et des psychologies.)

Bien, voici ce qu’en dit RT.com aujourd’hui(hier soir aux USA), dans un article qui ne lésine pas sur les détails :

« Alors que les grands médias tendent à minimiser l’impact des conventions des partis sur la position des candidats pour 2020, les sondages montrant que le président Donald Trump a pris de l'avance alors que les démocrates tenaient leur convention virtuelle à Milwaukee les ont à la fois démentis et déstabilisés.
» “Ne soyez pas surpris si Biden ne voit pas sa position renforcée dans les sondages après la convention. Ce n'est pas la question” : ainsi va le titre du Washington Post en début de journée vendredi. “Les hausses dans les sondages après les conventions sont rares lorsque le pays est polarisé et que les partis diffusent des messages radicaux et antagonistes, comme ils font cette année”, a fait valoir la journaliste Karen Tumulty. »

L’argumentaire pourrait être retenu, sauf que... L’aspect le plus intéressant, et le plus imprévu des sondages, c’est moins le sur-place de Biden que l’avancée de Trump, qui n’a pas levé le petit doigt pour ça. (The-Donald, qu’on dit affecté par la mort de son frère, – ce qui prouve qu’il est humain, – se fait plus discret ces derniers jours.)

Ainsi notre commentateur de RT.com poursuit-il :

« Sauf que les deux choses[pays polarisé, messages des partis antagonistes] étaient tout aussi vraies en 2016, ce qui n’a pas empêché les médias de traiter les effets de la convention[favorables à Clinton en 2016] comme un effet d’influence normal en cours de campagne électorale. Quoi qu’il en soit, le problème n’est pas que la convention nationale virtuelle des démocrates à Milwaukee n’a pas modifié la position du ticket Biden-Harris, –  c’est qu’elle a en quelque sorte touché et poussé l’opinion publique en faveur de Trump !
» Le taux d'approbation du président parmi les électeurs américains probables s'élevait à 47 % mercredi, avec 51 % de désapprobation. Vendredi matin, ces chiffres avaient complètement basculé en s’interchangeant, avec 51 % d'approbation et 47 % de désapprobation. »

Alors, serait-ce que la mayonnaise du simulacre ne prend plus ? C’est bien de cela que je veux parler, et nullement de la valeur comparé des mensonges des uns et des autres, comme autant de briques mises ensemble pour verrouiller l’accès de la mayonnaise dans le simulacre. En fait, ce bond en avant de Trump à l’issue de la convention-fantôme de Milwaukee a surpris autant les républicains (et Trump lui-même) que les démocrates. Le « Ce n’est pas la question » de madame Tumulty nous indique exactement le contraire, savoir que cet aspect du sondage est bien “la question”. Le sentiment qu’ont les démocrates après ce coup du sort, c’est que le contrôle des électeurs leur échappe ; et ce sentiment est nettement partagé par les républicains, même si le ‘sort’ a frappé en faveur de leur candidat.

Je vous parle ici du fait de mon intime conviction, à propos de cette bouillie puante pour les chats que sont devenues, non seulement la démocratie américaniste, mais la démocratie occidentaliste-américaniste (bloc-BOA) “tout court”, ou plutôt “toute entière”. C’est-à-dire que le monde politique français, pour prendre une autre référence d’excellence en la matière, et concernant une élection importante jusqu’à paraître un modèle du genre, ferait bien de se préparer à de surprenantes surprises pour 2022, hors du seul champ des campagnes de relations publiques.

Mon “intime conviction” est donc que je crois que cet incident post-convention démocrate, qui va contre toutes les règles du simulacre-démocratique, est un événement d’une réelle importance. Il n’a rien à voir avec les manipulations de sondages, y compris inconscientes du fait des personnes sondées, par exemple lorsqu’elles ne disent pas leur véritable choix par crainte de n’être pas politiquement-correctes. Il n’est pas spécifique aux USA mais appartient à ce que j’ai nommé par ailleurs notre « “nouvelle ère-nouvelle” », que je qualifierais également ici pour indiquer la piste que je suis à la trace, – de “nouvelle ère-nouvelle, post-Covid”.

Cela signifie d’une manière générale, ici pour encore poursuivre selon cette conviction dont je vous parle, que l’affaire énorme, colossale, cosmique qu’est la crise du Covid19 a convaincu sans qu’elles n’en sachent rien toutes les populations éduquées et démocratisées, une fois pour toutes dans cette séquence, que leurs dirigeants-Système avec leurs armées pour ce cas scientifique et sanitaire, d’experts, de professeurs, de consultants, de médiavores et hommes de médias n’ont plus aucune valeur d’autorité, de légitimité, simplement qu’ils ne valent plus rien pour ce qui nous importe ; ils ne sont pas méchants, ils ne sont pas condamnables, non, ils sont totalement inappropriés et impropres à la consommation ; à jeter comme kleenex en bataille. Ce n’est pas un jugement de valeur, c’est un constat, quasiment de comptabilité métaphysique. Ainsi ne croient-ils plus rien de ce qu’ils leur disent, sinon ce qu’il leur plaît de croire, selon leur humeur, leur angoisse, leur irritation, leur illusion, leur colère...

Ainsi en sera-t-il désormais, nous riant des sondages et des prospectives expertes, des sermons de nos curés laïques et racisés, des logiques de nos scientifiques en désaccords assurés. Le désordre a atteint son point-Omega, leur démocratie est entrée décisivement dans le champ d’influence du “Principe de Peter”, les grandes forces de l’En-Dehors vont pouvoir opérer à leur guise. Le Covid19 a donc rempli son rôle endémique, – « Ils n’en mouraient pas tous mais tous étaient touchés. »

Quant à moi et pour redevenir plus “opérationnel” par rapport aux affaires du temps, plus dans la concrétude des événements qui nous attachent, je parie pour un résultat, aux USA pour USA2020, et peut-être en France demain, rendant compte du désordre régnant et de la complète illégitimité des dirigeants-Système. Je parie et je prie pour une quasi-égalité, impossible à départager, avec des plaintes pour fraude partout, des centaines et des centaines de plaintes, paralysant définitivement et pour les siècles à venir l’ex-Grande République. Je pense que les forces de l’En-Dehors sont de cet avis et opéreront dans ce sens.

Un tel résultat suivi du désordre incroyable qu’on évoque ouvrirait un boulevard pour la désintégration de cette entité maléfique, les États-Unis d’Amérique, qui maintient le monde dans une bien cruelle situation de sauvagerie, d’agression iniques, de crimes divers, et qui ne rêve que d’aggraver encore ces conditions. La meilleure chose qui puisse arriver aujourd’hui au royaume de Dieu qui nous a été donnés est la disparition de cette chose infâme, comme d’habitude dans la division. Cela nous permettra de dire un peu comme Mauriac disait de l’Allemagne du temps de la séparation RDA-RFA, « J’aime tellement l’Allemagne que je me réjouis qu’il y en ait deux [plusieurs] ... »