RapSit-USA2020 : une “guerre civile-GC4G” ?

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RapSit-USA2020 : une “guerre civile-GC4G” ?

Le désordre-chaos ne cesse de s’amplifier aux USA, d’une manière rampante et structurée, et donc inexorable, plutôt que d’une façon explosive et éventuellement contrôlable après le choc de l’explosion. Les explications-Système classiques correspondant à notre dialectique-moraline (“violences policières”, racisme et ses divers enchaînements pour réflexions profondes du type JT-de-20H00) sont absolument dépassées et n’ont plus aucune signification. Il s’agit du processus d’une descente vertigineuse et non d’une chute, ce qui implique une installation structurelle du désordre-chaos à mesure que se réalise cette descente. Tout ce qui est touché, c’est-à-dire la structure même du pays, est infecté.

(A la différence d’une explosion ou d’une chute, extrêmement brutale mais qui ne s’inscrit pas nécessairement, ni automatiquement dans la structure,  parce que le désordre-chaos n’a pas le temps, ni la dynamique de pénétrer cette structure.)

Divers incidents sont indicatifs du processus signalé, montrant à la fois l’absence complète de frein et de barrière à opposer au désordre-chaos, et le déploiement sans la moindre retenue des haines réciproques dans les affrontements. Toute recherche d’identification d’un but, d’un sens, d’une cohérence, est absolument superflue. Les faits eux-mêmes décrivent la situation, qui ne fournissent aucune explication correspondante à nos interprétations, à notre moraline constamment en action, à notre Politiquement-Correct (PC) de plus en plus semblable à un simulacre de nos illusions, de plus en plus représentatif de notre impuissance intellectuelle.

Quelques exemples, donc...

• Sortant de la Maison-Blanche à pied jeudi soir, le sénateur républicain Rand Paul et sa femme ont été pris à partie par la foule. Il est manifeste que, sans l’intervention de la police, qui forma un écran protecteur autour de ces deux personnes, les Rand Paul risquaient d’être lynchés à mort : « Ils nous auraient tués si la police n’avait pas été là. » Rand Paul, sénateur du Tennessee, est le fils de l’ancien député Ron Paul.

• « Kenoscha ou Kosovo ? » interroge ZeroHedge.com, en présentant une galerie de photos montrant les dégâts extraordinaires causés par les émeutes de la semaine dernière dans cette ville du Wisconsin. Comme l’élément bouffe reste vivace dans cette immense tragédie-bouffe, il y a les réactions absolument déchaînées dans les registres de la moquerie et la dérision des réseaux sociaux, après une émission de CNN atteignant des sommets de ridicule dans la propagande avec son reporteur devant des destructions et des incendies faisant rage à Kenosha, et cette présentation : « Des manifestations enflammées mais essentiellement pacifiques après les tirs des policiers ».

• Accrochage et désordre hier soir (comme à peu près tous les soirs depuis trois mois) à Portland, cette fois avec un tué, et ce tweet d’un témoin accompagnant une vidéo :

« “Je ne suis pas triste qu’un putain de fasciste soit mort ce soir”, crie une militante d’Antifa lors d’un rassemblement dans le centre-ville de Portland. La foule rit et acclame. La victime était un supporter de Trump. »

• Beaucoup de gens quittent beaucoup d’endroits à cause des troubles, essentiellement des grandes villes fameuses qui se transforment peu à peu en “zones de non-droit”, notamment Chicago. La maire de la grande ville est très largement prise à partie par diverses personnalités et représentants d’entreprises et de magasins de Chicago, empêchés d’exercer leurs activités et soumis aux pillages réguliers, et souvent poussés au départ par ces événements. Ainsi ce commentaire :

« Alors que la maire Lori Lightfoot continue d’assurer au public qu'elle a la situation de la ville sous contrôle, l’exode de Chicago suite aux pillages et aux émeutes se poursuit. Les citoyens de Chicago commencent littéralement à constituer une exode quittant la ville, citant lévidemment a sécurité et l'inaptitude du maire comme principales raisons de leur départ.

» Il est ironique de constater que, dans leur tentative de montrer au monde qu'ils n'ont pas besoin de l’aide fédérale et qu’ils n’ont pas besoin de compter sur l’aide du président Trump, les politiciens libéraux risquent, par inadvertance, de créer davantage d'électeurs Trump, car les résidents qui cherchent à faire respecter la loi et l'ordre ne trouveront peut-être pas d’autre choix que de voter républicain en novembre prochain. »

• Comme si les agitations et absurdités humaines ne suffisaient pas, les éléments climatiques constituent une menace de taille de plus aux USA. Il sévit dans le Sud-Ouest une ‘méga-sécheresse’ qui dure depuis des années, qui pourrait déclencher prochainement des conditions conditions similaires au terrible Dust Bowl des années 1934-1936, en plein cœur de la Grande Dépression : du fait de l’intense sécheresse, d’immense tempêtes et tourbillons de poussière, évoluant à très grande vitesse, causant des dégâts terrifiants et de nombreuses victimes.

Le sérieux de la situation civile aux USA pose désormais la question de savoir de quelle façon les choses vont tourner encore plus mal après le 3 novembre et l’élection présidentielle, – et cela, quel que soit l’élu, – et bien sûr si  Trump est réélu comme l’affirme Michael Moore contre l’avis de nombre de ses amis démocrates. Voici la conclusion d’une analyse du Saker US sur cette question, présentant l’hypothèse que les USA vont se fragmenter entre zones où l’ordre et la loi seront sous contrôle, et “zones de non-droit” où régneront la violence et les gangs divers.

« Je ne vois pas venir une guerre civile aux États-Unis.  Mais je pense que ce pays peut, et va probablement, se diviser en différentes zones pour ainsi dire. Dans certaines régions, l'ordre public sera maintenu, par la force, tandis que dans d’autres, quelque chose de nouveau apparaîtra : ce que les Français appellent “des zones de non-droit”, c'est-à-dire des “zones sans loi” dans lesquelles les forces de l'ordre seront absentes (soit parce que les dirigeants politiques refuseront de les engager, soit parce qu’elles devront simplement se retirer sous le feu de l’ennemi).  Généralement, ces zones ont une économie parallèle du type ‘marché noir’ qui peut rendre les gangs qui les contrôlent très riches (pensez à la Russie dans les années 1990). À terme, de nombreuses personnes fuiront ces zones et chercheront refuge dans les zones plus sûres du pays (ce processus a déjà commencé à New York).

» Il reste un peu plus de deux mois avant les élections, et je pense qu'on peut dire sans risque que la situation va se détériorer encore plus vite et beaucoup plus gravement.  Le 2 novembre, le pays sera “prêt” (pour ainsi dire) à faire face à une explosion massive de violence suivie de mois de chaos.

» Beaucoup voteront probablement Trump juste parce qu'ils croiront (à tort) qu'il est le seul homme politique pour s’opposer à ce que les Démocrates promettent de déclencher contre la majorité des “Deplorables“  [comme les nomma Hillary] qui veulent garder leur pays et leurs traditions. 

» Au fond, le conflit auquel nous assistons aujourd'hui est un conflit d'identité, une chose à laquelle la plupart des gens tiennent profondément.  Tôt ou tard, il y aura une riposte contre la tentative des Démocrates de transformer les Etats-Unis en une sorte de Wakanda libéral transgenre obèse dirigé par des escrocs, des monstres et des voyous.

» Les Démocrates n'auront pas leur guerre civile - mais ils subiront le contrecoup de leurs tentatives de destruction des États-Unis. »

Dans le corps de son texte, le Saker US écarte l’hypothèse d’une guerre civile selon l’argument assez clair, sinon évident, qu’il n’existe pas de structures, ni opérationnelles, ni géographiques, ni militaires, pouvant amener à la constitution des deux camps opposés nécessaires à une guerre civile ‘classique’ (comme la Guerre de Sécession). On pourrait alors proposer l’idée que ce qui est en train de se développer est une sorte de “guerre civile-G4G”, ou GC4G pour “Guerre Civile de 4ème Génération”, pour se conformer au nouveau type de conflit qui s’est développé depuis la fin de la Guerre Froide et le 11-septembre.

 

Mis en ligne le 30 août 2020 à 11H20