Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
18 mai 2022 ( 15h50) – C’est la chronique d’Orlov, son texte sur la commémoration de la Victoire dans ce que les Russes nomment la Grande Guerre Patriotique, les défilés d’une ampleur patriotique inouïe de leur “Bataillon Sacré”, qui m’a engagé sur cette voie du raisonnement, par intuition dirais-je, aidé en cela, guidé dirais-je même, par les “événements” auxquels j’accorde l’importance spirituelle qu’on sait.
(En aparté : « A ce propos et cherchant une expression qui rende compte, en termes “opérationnels” pour nous, de l’idée que je veux exprimer, je parlerais même, d’une “souveraineté spirituelle des événements”. »)
Je pressentais aussitôt, ayant lu Orlov puis Finkelstein comme on va le voir, qu’il y a quelque chose de considérable, aujourd’hui, en 2022 avec Ukrisis, dans cette grande question de la mémoire de la Grande Guerre Patriotique. Je crois qu’une longue conversation de Norman Finkelstein avec Briahna Joy Gray, qui fut l’attachée de presse de Bernie Sanders lors de la campagne de 2020 (lors de l’émission radiodiffusée du programme ‘Bad Faith’ le 8 avril 2022) éclaire le thème que je voudrais développer ici.
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14 mai 2022 (16h50) – Je médite ce paragraphe, cette phrase dite par un activiste quasiment antiaméricaniste, un antiguerre certifié de gauche qui ne reconnaît plus rien, ni de son pays, ni de la plupart de ses amis combattants-activistes :
« Parce que c'est vraiment de cela dont nous parlons ici, c'est une notion d'assimilation de l'hégémonie américaine avec l'illumination, la civilisation, la démocratie, la liberté et quiconque la conteste, – ce que fait clairement la Chine, et la Russie, certainement, – qui devien[nen]t l’ennemi de civilisation. C'est le message effrayant ici. C'est un peu l'empire romain devenu fou. »
En décidant de reprendre cette “conversation” entre Robert Scheer et le professeur Michael Brennan, je ne me doutais pas de la profondeur quasiment métahistorique de leurs propos. Lire cela, un peu en diagonale, puis décider de le reprendre, c’est encore n’avoir pas mesuré l’ampleur lumineuse de cette profondeur ; le relire, le détailler, pour ébarber la traduction automatique, traquer un contresens ici ou là, trouver une autre expression française pour restituer le sel de l’expression anglaise, vous y fait vous plonger. Ainsi ai-je débusqué des observations, des jugements, des réflexions, qui rendent, – dans tous les cas de mon, point de vue, pour qu’on le sache, – rcette conversation éblouissante et qui enrichissent considérablement la perception qu’on en peut avoir si l’on est aux aguets.
Je ne connaissais ni Scheer ni Brennan, sinon ici ou là, en passant, ou peut-être de nom. Enfin, nous y voilà et je voulais aussitôt vous confier les réactions de la pensée que la chose a fait naître en moi ; tout cela sous le patronage de cette idée sublime, qui massacre en bataille la référence et l’emblème que tous les valets & laquais Système se plaisent à savourer en jouant aux lettrés... “L’Amérique, la Rome moderne !” Certes, mais alors « c'est un peu l'empire romain devenu fou ».
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11 mai 2022 (10h55) – Il y a déjà longtemps que les “guerres” sont vécues comme des films évidemment hollywoodiens. Cela passe tellement bien dans nos perceptions aguerries dans les fauteuils des “salles obscures”, nous autres habitués à encaisser les rudes coups et les scènes terriblement sanguinolentes de Rambo à Terminator, et même, pour hausser un peu et s’aventurer dans la qualité presque artistique, – mais le cinoche reste le cinoche, – du ‘Massacre de Fort Apache’ à ‘Apocalypse Now’. On eut à l’esprit cette idée des “guerres” comme films hollywoodiens, cette fois sans fard ni dissimulation, ni véritables victimes, ni dégâts collatéraux pour notre compte, “comme un bon film” quoi, avec la première Guerre du Golfe. J’allais écrire “qui ne se rappelle...”, – mais non, c’est déjà si loin, et les mémoires courtes du temps n’en gardent rien...
Eh bien moi, si ! Je me rappelle que la transmission en quasi-continu des images des attaques aériennes par films automatiques à partir des avions US (‘what else ?’), ciblant tel char, tel poste de commandement, tel mariage par erreur (oups), suscitaient des rassemblements devant les postes TV ouverts au public. On était au cinoche en ‘zap-in’, équivalent postmoderne du ‘drive-in’. Je n’invente rien, je revois encore cette scène dans le grand hall de l’OTAN, en janvier-février 1991, où l’on aurait cru à une ré-invention de la guerre, avec tous ces héroïques fonctionnaires et planificateurs au bout de l’effort de lever le cul de leurs fauteuils pour assister “en direct” au résultat superbe de ceux qui “ont bien fait le job” grâce à leur labeur de fourmis du Monde Libre.
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3 mai 2022 (18H20) – Dans son dernier texte (“Strategic-Culture.org”, le 2 mai 2022), Alastair Crooke analyse avec un désenchantement profond mais élégant, sans laisser apparaître la moindre rancune, la situation française avec la ré-élection d’un président exceptionnellement impopulaire et souvent détesté jusqu’à la haine ; puis élargissant son propos à l’UE, qu’il décrit comme plongée dans une atonie surpuissante, impossible d’aller de l’avant dans un simulacre de solidarité absolument faussaire, impossible de revenir en arrière, immobilisée dans une immonde Mer des Sargasses conceptuelles et communicationnelle.
Il constate une complète paralysie, – « Les impasses aveugles de la politique européenne », – dans une situation où les crises s’empilent et se développent à une rapidité extrême, dégradant à mesure la situation générale. Son analyse concerne essentiellement les conséquences et les effets de Ukrisis, beaucoup plus que les questions internes ; mais l’extraordinaire paralysie et le furieux immobilisme, – à la fois narcissique, bienpensant et terrorisé, – des pouvoirs concernés sont une marque commune de ces deux niveaux de situation. Il s’agit bien d’une in-activité politique surpuissante et incandescente pour un sur-place hystérique, illustrée par l’affairement et le bouillonnement d’une formidable activité communicationnelle, évoluant entre le “non-Être et le Néant”, « aplatie par l’énorme poids du rien » (selon la belle formule de Joseph de Maistre, si à mon goût par sa capacité d’adaptation illustrative de nos ‘temps-devenus-fous’).
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30 avril 2022 (11H05) – … Ou plus, précisément dit : ‘American War Is a Racket’ ? Il est vrai, “‘rendons à César”, que le titre du livre du général du Corps des Marines Smedley J. Butler, publié en 1936, est effectivement ‘War Is a Racket’. Passons à Ukrisis, vous verrez que c’est du même tonneau pourri et puant...
Dans les événements actuels, le vote au Congrès d’une loi type-Lend Lease imitée de celles de la deuxième Guerre mondiale qui contribua à assurer assura après 1945, dans ses suites d’acquittement la complète domination financière mondiale des USA, constitue un acte fondamental pour enchaîner économiquement l’Ukraine, ou ce qu’il en restera et s’il en reste après tout, pour de nombreuses décennies.
Les Russes ont noté cela avec une consternation sarcastique, ayant eux-mêmes l’expérience de cette loi (en 1941) et de ses prolongements jusqu’à l’acquittement définitif, en 2006 pour leur pays. L’Amérique américaniste, usurière trans-métahistorique, si généreuse pour ses propres dettes stratosphériques, n’oublie jamais les dettes des autres imposées par elle lorsque les autres sont en détresse... Un rapide compte-rendu du vote du Congrès commentée par le président de la Duma de la Fédération de Russie, Viatcheslav Volodine.
« Jeudi, la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé la ‘Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act’, qui permet à Washington d'envoyer plus facilement des armes à l'Ukraine dans le cadre de son conflit avec la Russie. Toutefois, ces livraisons sont conditionnées au fait que Kiev doive payer pour le “retour et le remboursement des articles de défense prêtés ou loués”. Le projet de loi sur les prêts, qui n'attend plus que la signature de Joe Biden, est distinct des efforts déployés par la Maison Blanche pour armer le gouvernement du président ukrainien Zelenski avec des armes provenant des stocks du Pentagone.
» “Les motivations de Washington sont claires comme de l'eau de roche”, a écrit Volodine sur Telegram, suggérant que le prêt à l'Ukraine “permettrait d’augmenter considérablement les bénéfices des sociétés de défense américaines”.
» Volodine a rappelé les événements de la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'Union soviétique avait reçu du matériel militaire des États-Unis dans le cadre d'un programme de prêt-bail similaire.
» “Cela a été décrit comme une aide des alliés”, mais l'URSS, qui a perdu 27 millions de vies en combattant les nazis, a dû rembourser ces dettes pendant des décennies, entre autres en envoyant son platine, son or et son bois à l’Amérique dans le cadre de règlements mutuels, écrit Volodine. “Les paiements n’ont été achevés que 61 ans après la Grande Victoire, en 2006”.
» Le prêt-bail est essentiellement un prêt de marchandises, et “pas un prêt bon marché”, a-t-il averti. “De nombreuses générations futures de citoyens ukrainiens vont payer” pour les armes, les munitions et les denrées alimentaires livrées par Washington. En acceptant le programme de location de terres, “Zelenski conduit le pays dans un gouffre de dettes”. »
On ne peut évoquer cet acte du Congrès, sans effectivement rappeler comme je le fais le parcours du général Butler, dont les Marines avaient assuré (et continuent d’assurer) la protection militaire, et les moyens de pression pour le flux et les retours des investissement américanistes imposés à leur profit dans tant de diverses régions du monde où les USA prospectent comme des barbares sans foi ni loi. Butler, qui s’illustra également dans l’échec d’un coup d’État de Big Business contre Franklin D. Roosevelt, donna avec son ‘War Is a Racket’ la première description du fonctionnement de processus en cours, qui allaient morpher en ce que Eisenhower nomma trente ans plus tard le ‘Complexe Militaro-Industriel’ (CMI).
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29 avril 2022 (04H30) – L’annonce est passée, si l’on peut dire, comme une lettre à la poste, venue de deux ministres sans grande gloire ni prestige. Ni Blinken (Secrétaire d’État), ni Austin (secrétaire à la défense) ne sont des pointures exceptionnelles dans le marigot intellectuel de ‘D.C.-la-folle’. Austin, par exemple, – mais il sera notre héros principal de cette page du ‘Journal’, – est assez mal considéré au sein de la communauté de sécurité nationale, du côté des militaires. Voici ce qu’en dit la langue acérée de l’ancien officier de la CIA Larry Johnson, qui est beaucoup plus à l’aise pour exprimer ses humeurs sarcastiques et informées sur son site ‘sonar21.com’ que sur celui du colonel Pat Lang
« Dieu merci, nous avons des géants militaires comme le secrétaire à la défense Lloyd Austin, qui a été promu pour des raisons autres que ses réalisations militaires (des amis militaires qui ont servi avec lui sur des théâtres de guerre le décrivent charitablement comme un “stupide trou du cul” [‘dumb-ass’]), en charge de notre défense nationale. Si je me souviens bien, il a quitté l’armée pour se faire du méga-fric, en travaillant pour l'un des plus grands entrepreneurs de défense du Pentagone [Raytheon], en l’aidant à engranger de nouveaux contrats de défense. Rien de corrompu là-dedans, d’accord ? »
Ces derniers jours, c’est donc Austin qui a tenu la vedette du système de la communication russophobe ces derniers jours. C’est lui qui, à deux reprises, a annoncé que le “but de guerre“ désormais était purement et simplement l’élimination (la “cancellation”) de la Russie et l’élimination (la “cancellation”) de Poutine. Somme toute, je ne devrais pas être étonné puisque Austin a été nommé à son poste pour marquer et opérationnaliser par sa couleur (afro-américaniste sans aucun doute) et son engagement wokeniste sans faille l’immersion des forces armées US dans la ‘Cancel Culture’. Par conséquent, on ne peut s’étonner qu’il soit le porte-parole de la “cancellation” du duopole Russie-Poutine, comme déjà annoncée par errement révélateur par son président en ballade à Varsovie. (Biden refuse toujours par prudence d’aller à Kiev malgré la cour empressée de Zelenski dans ce sens ; Varsovie est le plus loin qu’il puisse faire.)
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27 avril 2022 (14H55) – Elon Musk, “l’homme le plus riche du monde” du moment, vient donc de racheter Twitter (44 $milliards) pour redonner le ‘Free Speech’ à cet immense réseau social. L’affaire s’est faite après une corrida de deux semaines à peu près, et elle a aussitôt pris une dimension politique et idéologique considérable, phénoménale, avec l’entièreté du système de la communication en émoi.
...Une véritable crise d’hystérie me semble-t-il, bien décrite par une colonne de Paul Joseph Watson bourrée de messages hystériques et paroxystiques venus des milieux de la gauche sociétale progressiste, dans la patrie du wokenisme ; on préfère garder l’anglo-américainavec toutes ses expressions intraduisibles pour le titre et l’amorce du texte décrivant les hystériques gémisseries et pleurnicheries du wokenisme-progressiste. C’est la crise de nerfs des partisans du ‘Free Speech’-bienpensant devant la perspective du ‘Free Speech’ tout court...
« SALTY: Cry Babies Throw Out Their Toys Over Musk Twitter Buy.
» Someone call a wahmbulance.
» Elon Musk has bought Twitter and every whining cry baby NPC who can’t handle opinions that do not conform to the received consensus is screaming into the ether… »
Pour faire un peu moins dans l’image jubilatoirement caricaturale, – pourtant si bienvenue, – je mentionne également la réaction également jubilatoire mais plus structurée de Idriss Aberkane sur Sud-Radio, avec l’inusable et héroïque André Bercoff, hier 26 avril, au son d’une célébration de Elon Musk, libertarien et pro-Trump en plus des $milliards :
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25 avril 2022 20H00) – Le monde (la France comprise) est devenu le champ clos d’une fantastique pression en termes de communication. L’accumulation des crises s’accompagne, ou même est provoquée, par cette formidable surtension des psychologies soumises à cette pression.
L’élection française est vécue comme un épisode un peu plus sophistiquée d’une colossale guerre psychologique des rues, une guerre psychologique civile à la fois interne et externe. Le résultat importe peu, il s’agit de la montée continue de la tension. Macron aurait-il été battu hier que la tension aurait bien entendu été aussi forte, paralysée à son paroxysme d’insupportabilité. Dans ce cas de la victoire de Macron, toutes les tensions accumulées durant les 5 dernières années ne sont pas écartées ; elles étaient en attente d’autres et nouvelles tensions qu’avait suscité la possibilité de l’élection de Le Pen ; Macron élu, elles constituent une base active de tension persistance qui va être renforcée, accélérée, transmutée en quelque chose d’encore plus fort, d’encore plus pressant et déstabilisant. Il s’agit d’un effet collectif qui, désormais, enfantent les événements qui le renforcent plus qu’elle en est l’effet.
Ukrisis suit la même voie, comme par exemple la situation intérieure aux USA. Toutes ces crises s’enchaînent et se déchaînent toutes ensembles, comme libérant simultanément toute leur puissance et s’avérant emprisonnées par cette puissance. Les événements, lorsqu’on croit les identifier et distinguer une esquisse de forme et d’équilibre dans la description, pour permettre à l’esprit d’envisager un jugement, sont parallèlement désintégrés par la tempête déferlante des “émotions standardisées”, des “émotions usinées” par la communication. Les acteurs sont à la fois prisonniers et complices de ces excès permanents de ce qui est devenu un hyper-affectivisme, lui-même devenu littéralement le “nouveau normal”. Ceux qui distinguent cette folie cognitive qui nous est imposée, le plus souvent y succombent parallèlement, – sauf quelques ‘happy fews’, – adhérant en même temps à ce que leur raison intuitive condamne absolument.
Alastair Crooke écrivait le 9 septembre 2021 :
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19 avril 2022 (18H00) – Vue la formule choisie qui impliquait de mettre en ligne aussi vite que possible le texte de l’interview après traduction et ébarbage, je ne nous ai pas ménagés un peu de place pour dire dans un texte d’intro tout le bien que je pense, et de l’interviewé Jacques Baud, et du contenu de ses observations. Réparation est donc faite, et en détails, dans cette page du ‘Journal-dde.krisis’ (*) qui figurera chronologiquement quelques heures après l’interview, comme son commentaire bienveillant déroulé en même temps que l’interview, comme les Russes se réservent dans un affrontement de suivre parallèlement la voie militaire et la voie diplomatique de la possible et hypothétique négociation.
La dernière partie de cette interview est d’un particulier intérêt pour mon compte, cela tout en précisant que la chose reste de toutes les façons d’un grand intérêt spécifique dans son entièreté :
• D’abord, là où Baud nous explique comment fut réformée l’armée ukrainienne, entre les désastres de 2014 et une réelle résistance en 2022. Ce qui est précieux, bien entendu, est que notre espion-suisse travailla pour l’OTAN et fut un des organisateurs de cette réforme, où l’on voit que l’implication de l’OTAN est totale, où l’on voit exactement ce que sont les ‘ukronazis’ et à quoi ils servent, etc., d’une façon qui définit parfaitement ce que sont ces milices, – plutôt du type ‘Gestapo’ que du type ‘Wafen SS’ si l’on veut poursuivre l’analogie.
Rappel du passage sur cet aspect :
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• Un ‘Mélanges-PhG’ • Une double vision contradictoire et complémentaire d’Ukrisis : celle du bloc-BAO et celle du reste du monde. • « Conserver le pouvoir en prétextant une troisième guerre mondiale » qu'on aurait soi-même lancée. • L’indéfectible affection cachée et nucléaire du Pentagone pour l’armée russe.
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16 avril 2020 (11H10) – Régis Le Somier, grand reporteur indépendant de guerre, ancien de ‘Paris-Match’, a fait un reportage en Ukraine, du côté ukrainien, pour ‘Figaro-Magazine’, et il en a acquis une célébrité mondiale (dans la presse indépendant et dissidente, quoiqu’il en veuille et quoi qu’il en coûte) en observant lors d’une émission sur CNews le 9 ou le 10 avril, expérience vécue : en Ukraine, « les Américains sont à la manœuvre ». Il indiquait par là une présence très structurée d’Américains divers, je veux dire du type anciens “forces spéciales” ou “forces spéciales“ en cours, la tout mâtiné sans doute de divers manœuvriers de la CIA, – le tout ‘Made in USA’ auprès, autour et « in charge » de diverses unités ukrainiennes ou pro-ukrainiennes.
On le retrouve ce même 10 avril lors de l’émission ‘En toute vérité’ d’Alexandre Devecchio, sur Sud-Radio. Le Somier est là, avec une autre (ancienne) reporteuse (oui ?) de guerre, Isabelle Lasserre. On laisse de côté les livres respectifs que venaient présenter ces deux invités et on signale l’accueil extrêmement, majoritairement scandalisés des commentaires de téléspectateurs, surtout contre Lasserre comparée ici ou là à BHL, pour le côté très “engagé” côté-salons parisiens des diverses interventions.
(Soit dit en passant, cela montre le côté très informé, très engagé aussi, de la plupart des auditeurs-commentateurs. La narrative officielle n’est pas toujours respectée, semble-t-il.)
Bref, on passe là-dessus, où il y a à boire et à manger, et souvent un goût amer. Enfin, je voulais surtout entendre Le Somier, par rapport à ce qu’il avait dit sur CNews. Finalement, pendant deux ou trois minutes à partir de 12’20” sur la vidéo, cela valait d’attendre.
J’ai repris le passage intéressant, pas tellement pour un côté engagé, mais du fait de ce que nous dit ce passage, y compris avec les commentaires ou les précisions que Le Somier omet d’apporter alors que son propos y invitait pourtant. Je mets sous forme de dialogue, même si réduit à un mot ou à une onomatopée de Devecchio, dans le but presque esthétique de restituer la respiration de l’intervention du reporteur de guerre, dont on sent bien qu’il marche sur des œufs d’une impitoyable narrative, et sous les yeux vigilants de la bienpensance. (Cette “marche sur des œufs” est beaucoup moins le cas de Lasserre du côté-des-salons parisiens, toute en souplesse voulue et en certitudes confortées, tout cela de nature dirais-je, hors les genres et quasiment militante, et y croyant je pense... Passons outre.)
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14 avril 2022 (13H40) – ... Je me réfère au texte d’hier où il est question de la « bouillie mystique de l’Amérique ». Il y a eu dans le chef de l’artisan du titre hésitation concernant le terme employé : bouillie ou diarrhée ? On reconnaîtra mon sens de la mesure et de la correction, préférant le premier au second qui fait, disons, un petit peu trop personnel, un petit peu trop catacombes intimes, vous voyez ? Néanmoins, on signale le dilemme dans le texte pour introduire le mot, rattrapé graphiquement aujourd’hui par le titre qui reprend les deux mots :
« On ignore s’il faut craindre cette sorte de bouillie ou diarrhée mystique de l’Amérique devant ‘Ukrisis’, – difficile d’identifier exactement le dysfonctionnement, – mais nous dirions qu’elle est de toutes les façons inévitable, nous confirmant l’extraordinaire amplitude de cette crise et l’implication désormais de la GrandeCrise elle-même. »
Cette citation a aussi l’avantage d’introduire le cœur du propos, qui concerne l’extension de la GrandeCrise, aux États-Unis pour ce cas et selon un processus d’hystérisation psychologique selon la mystique de pacotille coutumière dans ce pays. Plus encore, la présence d’un vieillard complètement senile dementiaà sa tête et sans toute sa tête en renforce l’hypothèse. Plus aucune symbolique suprême n’est en capacité d’opposer la voix de la raison non-subversive mais dispensatrice de mesure ; bref, Joe n’est pas un FDR pourtant malade mais avec toute sa tête, apaisant le pays plongée dans une angoisse affreusement sinon hystériquement dépressive (la Grande Dépression) par ses ‘causeries au coin du feu’ ; il est en est l’exact contraire, attisant l’hystérie angoissée par l’étalage constant de sa démence sénile. Cette situation est littéralement terrible et doit, dans le climat actuel de la GrandeCrise en mode-turbo, alimenter cette déstructuration mentale en réduisant en miettes la psychologie américaniste dont les débris se “réfugient” (!) dans cette “diarrhée mystique” (nous n’hésitons plus).
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9 avril 2022 (18H25) – Il faut bien dire un mot pour l’ouverture de la chasse, demain 10 avril, quand la perspective est celle d’un intense désordre, d’une radicalité bien dans l’ordre des “temps-devenus-fous”. Ils ne pourront plus dire que la France “est en retard”, “est rétive”, qu’“elle piétine”, qu’“elle atermoie”, qu’“elle rechigne”, qu’“elle est en repli”, qu’“elle est frileuse”, qu’“elle est réfractaire” en se référant au Gaulois du même nom, – par rapport au reste du monde et aux autres nations. Au contraire, la France est largement dans le flux dominant : désordre, fureur, crises diverses, insurrection contre sa classe dirigeante ; mais surtout “désordre, fureur, crises diverses, insurrection contre” son actuel dirigeant.
Macron est, dans sa personne et dans son illégitimité, ce que ses amis Anglo-Saxons et américanistes désignent comme “a perfect storm”. Toutes les catastrophes en même temps, à la fois tsunami, ouragan, inondation et incendie de forêt, et tout cela en un remarquable laps de temps, très court, absolument tranchant. En... Quoi, trois-quatre semaines ? – il nous les a fait toutes, scandales, écarts de langage, conceptions arrogantes et insultantes, atonie souverainiste et posture insultante, irresponsabilité assumée sinon revendiquée. Il présente le modèle archétypique de la corruption de la modernité-tardive : à la fois corruption vénale, corruption politique, et énorme corruption psychologique.
Du coup, bon, je trouve que notre avocat-national Régis de Castelnau, porteur d’un nom si glorieux, a bien entortillé l’affaire. Son cri : “Tout sauf Macron !” se comprend aisément et se décline avec grâce et élégance. Il en est, fort bellement pour mon goût, à rêver d’une sorte d’“union nationale” anti-Macron, sinon antiSystème, y compris et surtout après l’éventuelle défaite du freluquet. Le symbole est notable puisque Castelnau est de gauche et qu’il montre ainsi qu’il n’y a plus rien à faire à s’attarder aux anciennes étiquettes dès lors que l’adversaire principal sinon unique est ainsi complètement identifié.
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9 Avril 2022 (06H45) – Plus la tragédie est tragique, plus notre concept de “tragédie-bouffe” se vérifie, tant notre-tragédie est accompagnée d’inimaginables discours, d’actes indestructibles, de jugements grotesques par la haine forcée ou pathologique qu’ils supposent chez les zombies-déments et prisonniers de leur couardise mis en scène dans cette grande fresque ; et tout cela faisant grossir immensément la bouffonnerie humaine qui l’accompagne ; par conséquent renforçant le côté bouffe de la “tragédie-bouffe” à mesure qu’augmente le tragique. C’est un étrange sabbat d’hérétiques ensabatés et ainsi devenus croyants d’on ne sait quoi qui défile, où folies titubantes et ivresses insensées se partagent la scène au rythme d’une tarentelle postmoderne et détournée de ses ambitions de tradition ancestrale.
Résumons-nous (soyons concrets et opérationnels)... Au plus le bloc-BAO se roule dans l’écume d’une crise nerveuse de dimension globale et astronomique en clamant sa vertu face à l’extrême monstruosité de l’Autre, – au plus, au plus nous sommes assaillis par un déluge délirant de ricanements satisfaits de certains “opérationnels”, ceux qui l’activent en s’en glorifiant parfois me semble-t-il, à propos de la méthodologie dont use le Système ; je veux dire cette façon qu’il [le Système] a, comme ferait une usine souterraine type-“Reich-millénaire” de notre postmoderne domaine des Mordor, de fabriquer les falsifications, les stratagèmes, les montages, les manipulations et les simulacres pour alimenter cette explosion en mille morceaux qu’est devenue la perception du monde à l’heure d’Ukrisis et de la postvérité.
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7 avril 2022 (13H30) – Dans ces temps d’angoisse, de colère, de frustration, j’ai trouvé très rafraichissant et détendant le texte de Michael Brenner, qui pourrait aussi s’intituler : “Pourquoi j’en ai marre d’Ukrisis (et du reste)”. Parfois, et même souvent, j’éprouve le même sentiment tant le poids de l’hégémonie globale et globalisante des imbéciles et de leur stupidité est un fardeau lourd à porter. Je crois bien qu’Hercule lui-même, lui qui la ramène pour un rien, à peine un globe, n’y serait pas parvenu ; car le poids des imbéciles et de leur idiotie que nous a légués la modernité ajouté à celui du monde, – non, décidément c’est trop !
Ainsi Michael Brenner livre-t-il à ‘ConsortiumNews’ un texte intitulé “Jerks”. C’est un terme aux multiples traductions, allant de “secousse” (de mon temps, le jerk avait suivi le rock, le twist et le madison) à “connard”. Le traducteur automatique a choisi “secousses” pour le titre et a généralisé la traduction “imbécile” dans le texte (avec parfois une incursion vers “con” et “connasse”).
J’ai pensé audacieusement qu’employer les deux pour le titre donnait une signification assez élégante, – “Secousses d’imbéciles” [‘Jerks of jerks’ ?], – comme si l’imbécilité régnant d’une manière totalement hégémonique dans et sous l’Empire américaniste en mode complet de démence crisique, pouvait être figurée comme une immense secousse sismique ébranlant le monde jusqu’à ce qu’enfin la GrandeCrise fasse son office, ce qu’elle doit faire, – proclamant du haut des cieux, avec une fureur carnassière et sublime : “Caltez volailles !”, “Valsez saucisses !”. Ainsi aurions-nous cette dimension symbolique nécessaire pour cligner de l’œil vers la métahistoire qui est ma compagne favorite, car évidemment cette image irait bien dans le sens de la symbolique poétique et métaphysique : la tellurique de l’imbécillité secouant le monde pour faire enfin éclater la GrandeCrise ! Dieu ne pouvait mieux trouver...
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5 avril 2022 (15H15) – Dans son dernier texte, notre “sage Indien” M.K. Bhadrakumar parle de notre « monde convulsé à la fois par l’Histoire et par les mythes engendrés par les esprits occidentaux emmurés dans leur quarantaine »... Et l’on comprend aussitôt que nous, d’Occident, avons cette part tragique et considérable relevant de la folie par fascination qui conduit l’effondrement d’une civilisation, – celle des esprits épuisés, conduisant hystériquement l’effondrement de notre civilisation qui prétend régenter et inspirer le monde. Il est vrai que ces derniers jours nous ont apporté une cargaison supplémentaire pour écraser plus encore notre perception, à nous d’Occident, des catastrophiques événements que nous impose la métaphysique de l’Histoire.
“Écraser”, justement... Le comte Joseph, mon ami d’au-delà les siècles, se plaignait en 1785 d’avoir le tête « écrasée par le poids du rien », mais il ne faisait qu’en appeler pour la cause à « de petits hommes et de petites choses ». Nous avons la tête “écrasée” par ce poids, mais ce “rien” est un “Rien” qui s’est définitivement détaché de l’immense vérité-de-situation du monde, de l’histoire lorsqu’elle se fait métaHistoire, cette transmutation qui nous est si insupportable ; cette transmutation qui est le Tout qui nous abandonne lorsque nous nous vautrons, enfoncé dans la fange de l’esprit par notre “Rien”...
(Suite)
1eravril 2022 (17H30) – Parmi les nombreuses plumes et voix, celles qui ne sont pas acquises au président “réélu d’avance”, qui ont pris le sentier de la guerre concernant l’affaire McKinsey, je choisis avec entrain et ardeur celles (plume et voix) de l’avocat Régis de Castelnau. Celui-là est déjà illustre depuis sa bagarre lors de l’affaire Benalla, puis confirmé lors des divers “bastons” qui ont suivi avec un pouvoir qui cultive comme le Nombre d’Or de sa postérité une extraordinaire indifférence pour la légitimité de sa charge, et un zèle non moins extraordinaire pour l’imposture du gredin qui a usurpé cette charge en décidant de n’en porter aucune de ses obligations... Indifférence, imposture, usurpateur, voilà son plat du jour.
On revient à mon hussard du barreau, plume et voix en bataille.
Voici sa plaidoirie... Après avoir montré plusieurs exemples d’empressement de la justice à se saisir d’affaires diverses, mais pas de la dimension d’un “scandale d’État”, de divers candidats et personnalités hors-Macronie, Castelnau nous propose un petit test à la fin de son texte du 30 mars 2022, sous le titre « La torpeur sélective du PNF [Parquet National Financier] » sur son site ‘VuduDroit.com’ :
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31 mars 2022 (19H10), veille du 1er avril – Il y a treize ans presque exactement puisqu’il s’agit du 27 mars 2009, alors que nous nous extrayions péniblement des ruines de la crise des ‘subprimes’ (2007-2008), le président brésilien Lula recevait le premier ministre britannique Gordon Brown, lequel faisait une tournée pour présenter aux heureux élus le futur G20 qui devait tenir sous peu sa première réunion. Ainsi présentions-nous, sur ce site déjà bien vieux, l’issue de la rencontre, à l’heure de la conférence de presse, alors que nous pensions arriver à un point central et décisif de cette époque :
« Donc, Brown, qui se promène, au nom du G20 à venir, par-delà les terres influentes du monde civilisé, fit arrêt au Brésil, pour y rencontrer Lula. On sait que Lula fait partie d’une sorte de “bande des quatre”, – Brésil, Chine, Inde et Russie, – qui ont l’air d’accord pour expédier le dollar ad patres. Bien, l’on (Lula-Brown) parle du G20, l’on se dit des choses aimables et des promesses diverses, puis l’on tient une conférence de presse, – et voici la chose, selon ‘The Independent’, du 27 mars 2009…
» “Au Brésil, Gordon Brown a poursuivi sa tournée pré-sommet, mais il a été embarrassé lorsque son hôte, le président Luiz Inacio Lula Da Silva, a déclaré que la crise financière était causée par des ‘Blancs aux yeux bleus’. Lors d’une conférence de presse conjointe avec Brown, Lula a précisé qu’il n’avait jamais rencontré de banquier noir.
» “‘C’est une crise qui a été causée par des gens, des blancs aux yeux bleus. Et avant la crise, ils avaient l’air de tout savoir sur l'économie’, a-t-il dit. ‘Une fois de plus, la plus grande partie des pauvres dans le monde qui n’avaient pas encore [obtenu] leur part du développement causé par la globalisation, ont été les premiers à en souffrir’. ‘Comme je ne connais pas de banquiers noirs, je ne peux que dire que cette partie de l'humanité, qui est la principale victime de la crise mondiale, devrait payer pour la crise ? Je ne peux pas accepter cela. Si le G20 devient une réunion juste pour organiser une autre réunion, nous serons discrédités et la crise s’aggravera’”. »
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29 mars 2022 (18H45) – S’accumulent les ‘lignes rouges’ et les échéances très pressantes et urgentes, au moment où les décisions nécessaires se bousculent et où les incertitudes dramatiques interfèrent les unes les autres avec brutalité. Le sort est injuste avec le bloc-BAO.
Par exemple : on avait dit péremptoirement que Ukrisis avait annulé la campagne présidentielle française, – terme très prisé, “annuler”, venu de ‘Cancel Culture’, qu’on emploiera ici parce qu’il détermine toutes les lignes de la “politiqueSystème”... Eh bien, l’on pourrait désormais et modestement se proposer de dire que McKinsey est en train, dans cette campagne présidentielle, d’annuler indirectement Ukrisis, voire peut-être de l’annuler directement. A la vitesse d’un éclair, – ‘blitzkrieg’ réussie, – McKinsey est aujourd’hui le facteur dominant de la campagne, plus du tout Ukrisis, et même McKinsey est-il peut-être en train de torpiller Ukrisis-dans-son-aspect-le plus-sexy, – celui de cause morale qui se justifie par elle-même et qui doit donc triompher grâce à ce seul aspect moral, et au bénéfice de Macron institué président-de-guerre... Comment en est-on arrivé là ?
... Comme dit Charles Gave, dont on reparlera plus loin :
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27 mars 2022 (18h40) – A la toute première aapréhension de la chose, je ressentis une intense stupéfaction. La lecture du titre de l’article suffit à cette réaction, tant c’était évident, – et je laisse en anglais cette fâcheuse formule de ‘regime change’, devenue si fameuse pour exprimer l’aspect subversif et déconstructeur de la ‘politiqueSystème’ :
« ‘Poutine ne peut pas rester au pouvoir !’ – Biden
» Le président US demande un ‘regime change’ en Russie. »
Cela me sembla tellement inattendue, incroyable, absolument dévastateur du point de vue d’une politique classique, maîtrisée et efficace, avec les restes des cynismes d’un Machiavel et les reliefs des habiletés tortueuses d’un Talleyrand. Ces gens et ces temps ne sont plus.
Aussitôt également me vint à l’esprit ce que nous avions mentionné dans un article déjà mis en page quelques heures plus tôt, toujours à propos de Biden et de ses incontinences verbales :
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