Des événements véritablement fascinants

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Des événements véritablement fascinants

4 juin 2025 (17H00) – Commençons par quelques chiffres, comme un rébus terrible (ou assez fun, qui sait puisque nous sommes, à voir et entendre tous nos petits rigolos à deux balles/deux mille euros de LCI, dans une tragédie-bouffe ?) – et voyons le résultat :

• 1905 est la prémisse indiscutable et la Grande Préparation de la Grande Révolution bolchévique ;

• A joutez 40 et vous avez 1945, la Grande Victoire et l’URSS surgissant après une guerre d’une cruauté inouïe comme superpuissance face aux USA ;

• Ajoutez 40 et vous obtenez 1985, élection (le 9 mars) par le Politburo de Gorbatchev comme secrétaire général du PC de l’URSS et début immédiat et ultra-rapide de sa Grande Réforme d’effondrement de l’URSS. ;

• Ajoutez 40 et vous avez... 2025.

Ainsi, les forces occultes sont entrés dans la danse du conspirationnisme, et croyez bien que je m’arrêterais là dans cette voie pour ne pas décevoir les nombreux esprits indépendants et riches d’une liberté inconditionnelle qui espèrent que dedefensa.org ne tombera pas (jamais) dans le piège... Il n’empêche, je ne fais pas allusion à de grotesques clowns de foire, des bouffons dans leurs belles voitures chromés qui les mènent au dernier sommet de l’UE, cette cohorte extraordinairement bêlante de ministres, de grands patrons, d’universitaires de nos belles contrées occidentales, qui se trémoussent comme des starlettes-Bimbo sur la Croisette, et qui dégueulent les sottises à un rythme étourdissant...

Note de PhG-Bis : « “C’est les 24 heures du Mans de la connerie qui ne cessent de recommencer, jour après jour, 24 heures après 24 heures, connerie après connerie, comme dans le film-culte dit ‘Le Jour sans fin[ou ‘Le Jours de la marmotte’ au Québec, ou ‘Groundhog Day’ aux USA], où la même journée ne cesse, chaque jour et jour après jour, de se reproduire à l’identique”, me dit un “collègue” dont je tairais le nom pour éviter son arrestation pour organisation de sédition de la marmotte avec l’emploi de mots débordant le cadre des feuilles de route de l’UE. »

Je répète : “Il n’empêche, je ne fais pas allusion à de grotesques clowns de foire”... mais bien à des sommités scientifiques russes, dans un pays où la spiritualité est si forte à côté de la froide et puissante raison utilisée pour manier et pour conduire les affaires publiques ; du coup, eh bien les sommités scientifiques les plus ‘luminary-authorityin english, n’hésitent pas à quitter leur siège des prestigieuses et diverses Académies des Sciences de la Fédération de Russie pour faire de tels calculs et prévisions ésotériques.

Voyez ici, je ne plaisante pas du tout :

« Deux scientifiques de renom ont annoncé un tournant pour la Russie et les États-Unis. 2025 sera une année particulière. Grigori Kvacha, membre correspondant de l'Académie russe des sciences naturelles, souligne que des événements véritablement fascinants sont à venir. “L'ampleur de la catastrophe est à son comble”, assure le scientifique.

» L'un des plus célèbres prédicteurs de l'avenir est le mathématicien Siddiq Afghan. Il est surnommé le maître des nombres, le génie de la modernité. De nombreux articles en ligne racontent comment Siddiq Afghan a prédit la chute de l'URSS et de nombreux autres événements marquants de l'histoire mondiale. Il affirme désormais que 2025 sera une année particulière pour la Russie et les États-Unis. Et pour le monde entier. De tels messages sont souvent relayés par les médias. Mais ce n'est que récemment que les données sur les calculs du mathématicien sont apparues. Vous serez surpris de leur simplicité et de leur clarté.

» 1905 correspond à la première révolution, plus 40, au deuxième point, à la victoire, 1945. Plus 40, c'est 1985, qui est le troisième point. Plus 40, c'est 2025, qui est le quatrième point, explique Siddiq Afghan sur NTV. »

Tout cela fait-il un peu désordre, pas très sérieux, etc. ? Je le concède volontiers mais sans vraiment demander qu’on m’en excuse, car je rappelle à mes lecteurs aimables et si fidèles que le terme de “tragédie-bouffe”, inventé par nos soins dans le cadre du ‘Glossaire.dde’,  est absolument lié à cette époque, il lui correspond,  il lui colle à la peau, il la pénètre par tous les pores que Dieu fait, il est fondamentalement elle...

Et plus encore, et mieux, je vais vous dire que je ne considère nullement que le terme-qualificatif de “bouffe” est innocent et ne joue aucun rôle dans la tragédie ; je vais vous dire que je considère au contraire qu’il est un faux-nez, les œillères trompeuses et faussaires qui nous empêchent de comprendre, les amuse-gueules qui détournent notre attention et subvertit notre goût. Autrement dit, notre-tragédie ne serait pas aussi tragique qu’elle est réellement, s’il n’y avait ce côté bouffe qui empêche qu’on la voie venir, qui nous conforte dans notre béatitude imbécile, dans notre prétention terriblement médiocre, abaissante, et aveugle, dans notre inexistence totale, dans notre constante dissolution dans des certitudes acquises au marché noir des  idéologies pleines de rien et fort satisfaites ma foi.

Nous sommes trop stupides pour identifier le bouffe et le séparer de la tragédie, trop aveugles, trop arrogants, et du coup nos emportements-bouffe dans le mensonge élaboré, le simulacre, les caquetages des poulaillers-LCI nous cachent la tragédie toute proche que nous alimentons du poids extraordinaire de notre bêtise, de la charge écrasante de nos mensonges... D’où ce conseil : prêtez donc la plus grande attention à ce que nous dit monsieur Siddiq Afghan.

Car ces deux derniers jours ont asséné un coup de massue à la situation internationale. Le désordre engendré par les attaques du week-end, avec les ahurissantes évaluations de la presseSystème surtout anglo-saxonnes vautrée dans son cynisme tranquille et glouton, son mépris de la Vérité (“Wrong or Wrong, my country”) ; puis les négociations d’Istamboul qui se sont passées impeccablement et sans aucun espoir, tout cela a suscité un énorme craquement dans l’ordonnancement du monde. Les événements, ce n’était pas grand’chose, comme il m’a semblé que je le disais hier, clopin-clopant, mais cela fut en vérité et au-dessus de tout, une énorme vague bruissante, mugissante et furieuse, et hurlante d’écume de communication, et les Russes, peut-être, n’attendaient-ils que cela pour exploser.

En deux jours, le ton s’est durci considérablement. Si vous prenez mon ami Mercouris, dont je vous ai dit hier qu’il avait cherché, non pas à minimiser l’attaque mais à la dégager de sa gangue de dramatisation de la communication pour montrer qu’elle n’était pas si grave, – il se montre aujourd’hui très pessimiste, mais d’une façon extrêmement réaliste, simplement en présentant tout ce qui , chez les Russes, montre un extrême durcissement. Par exemple, lisez ce que nous dit le site ‘https://t.me/TheIslanderNews’, sur Telegram, à partir d’une intervention de Medvedev :

« Quand Dimitri Medvedev cesse de plaisanter et se met à parler avec une certitude glaciale, il est temps de lire les runes et de se préparer au feu. L'ancien président, habituellement pompeux, connu pour son humour noir et ses provocations envers les dirigeants occidentaux, est devenu stoïque. Et c'est bien plus terrifiant.

» Dans une déclaration laconique après une semaine de terrorisme et de sabotages ukrainiens en Russie : bombardements ferroviaires, attaques de drones sur des aérodromes militaires stratégiques de Mourmansk à l'Extrême-Orient, Medvedev n'a pas crié. Il a murmuré. La Russie, a-t-il déclaré, ripostera “inévitablement”. Pas de calendrier. Pas de détails. Juste l'inévitabilité.

» Et ce calme, ce silence inquiétant, est le son avant la tempête ‘Orechnik’. C'est le silence calculé d'une superpuissance lasse des jeux, mais suffisamment diplomate pour s'asseoir à la table des négociations à Istanbul avec les mêmes personnes qui orchestrent les campagnes de terreur contre ses infrastructures et ses civils. Seule une civilisation dotée de profondeur, de détermination et d'une mémoire historique peut faire cela. Moscou est venu négocier la paix, tandis que ses adversaires ont envoyé des drones.

» Les propos de Medvedev n'étaient pas enflammés ; ils étaient cinglants : “Tout ce qui doit être détruit le sera, et ceux qui doivent être éliminés le seront”. Ni de la rhétorique, ni de la bravade. Il s'agit d'un briefing de mission depuis la cellule de crise du Conseil de sécurité. Il s'exprime aujourd'hui non pas en tant qu'ancien président, mais en tant que porte-parole d'un État qui a tourné la page de l'apaisement occidental et qui écrit déjà le prochain chapitre, avec détermination, et non par sentimentalisme. »

Certes, sans aucun doute, méditez ces quelques mots :

« Medvedev n'a pas crié. Il a murmuré. »

Et puis une phrase glacée, définitive, de Poutine dont on sait que sa dureté et son goût de la légalité souveraine ont un ennemi mortel, et cette phrase annoncée par notre observation d’hier :

« ...la possibilité de l’apparition d’un nœud terroriste dévastateur au cœur de l’Europe, même après, et peut-être plus sûrement après la défaire de l’Ukraine-Zelenski. »

Ainsi et à cette lumière, en est-il donc de cette phrase de Poutine, hier dans l’après-midi, qui annonce la voie que va suivre le destin désormais dans ce terrible déchirement “au cœur de l’Europe” :

« Le régime illégitime de Kiev est en train de se transformer en une organisation terroriste. »