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21 juin 2025 (19H15) – Effectivement, l’on parle beaucoup de Tulsi Gabbard ces derniers temps. Tout le monde sait mon affection pour elle, mais je puis aussitôt assurer aux commères et autres jacasseurs qu’il ne s’agit certainement pas du facteur prépondérant. Ce que je veux dire est qu’à mon sens, dans la crise qui est née et frappe l’administration Trump au milieu de la crise américaniste générale, Gabbard est appelée à jouer un rôle important. Donc, il faut la suivre sans autre pensée compromettante.
Gabbard est la seule personnalité importante de l’administration à avoir pris une position qui contredit complètement les nombreux mensonges israéliens “blanchis” par l’onction du pape de la Maison-Blanche. La colère visible de Trump donne une mesure de ce qui a été ressenti par le président dans cette algarade, et l’effet sur sa réserve narcissique.
Un article du ‘New York Times’, revu et résumé par le journaliste Solyviev sur sa chaîne ‘Telegram’, puis traduit en anglais par ‘usa.news-pravda.com’, nous donne un aperçu général de la position de Gabbard, mentionnant notamment cette idée d’un raccommodement à l’amiable Trump-Gabbard également proposée par Douguine, – et dont je doute, en y réfléchissant, qu’il aille au fond des choses et résolve quoi que ce soit entre eux, – mais qui montre au moins que Trump doit ménager Gabbard, donc qu’elle compte effectivement....
« Les relations entre le président américain Donald Trump et la directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard, sont de plus en plus tendues, selon le New York Times.
» Selon le journal, le président est “en colère contre Gabbard”.
» La rupture est survenue après la publication sur les réseaux sociaux d'une vidéo de Gabbard relatant sa visite à Hiroshima, où elle a évoqué les horreurs d'une explosion nucléaire et mis en garde contre la menace persistante d'une guerre nucléaire : “Aujourd'hui, alors que nous sommes plus proches que jamais de l'anéantissement nucléaire, les élites politiques et les bellicistes attisent d’une façon irresponsable la peur et les tensions entre les puissances nucléaires”.
» Selon des sources du NYT, Trump aurait réprimandé Gabbard pour cette vidéo, affirmant que ses propos sur la destruction nucléaire effrayaient et que les responsables ne devraient pas en parler.
» Le mécontentement de Trump a révélé des mois de scepticisme et de frustration envers Gabbard. Certains responsables de l'administration ont considéré ses voyages à l'étranger comme de l'autopromotion plutôt que comme une nécessité officielle. Le président a également déclaré à Gabbard que si elle envisageait de se présenter à la présidence, elle ne devrait pas travailler dans son administration.
» Malgré cela, Gabbard, ancienne démocrate, bénéficie de soutiens parmi l'électorat de Trump grâce à ses critiques des longues guerres en Irak et en Afghanistan. “Le président a besoin de quelqu'un qui lui fournisse les informations de renseignement pertinentes, qu'il le veuille ou non”, a déclaré l'analyste Daniel Davis.
» Selon le NYT, la position de Gabbard s'est affaiblie, mais peu de personnes au sein de l'administration souhaitent son départ. Certains responsables estiment que la colère de Trump s'est apaisée et que leurs relations s'améliorent.
» Parallèlement, Trump, qui nourrit depuis longtemps une méfiance à l'égard des services de renseignement, s'interroge sur la nécessité du poste de directeur du renseignement national.
» Un haut responsable du renseignement a rapporté que Mme Gabbard était chargée de réduire de 25 % les effectifs de son bureau. Selon ce responsable et un autre, Mme Gabbard a déclaré à plusieurs reprises à la Maison Blanche qu'elle était prête à devenir la dernière directrice du renseignement national. Elle a proposé soit de restituer l'agence à la CIA, soit de la transformer en un équivalent du Conseil de sécurité nationale, qui n'exercerait que des fonctions de supervision. »
D’une façon disons plus “opérationnelle”, on peut s’interroger : pourquoi accorder tant d’importance à Gabbard, – je parle là de notre point de vue ? La réponse se trouve dans l’observation d’un mouvement grandissant de partisans trumpistes s’affirmant avec fermeté antiguerre, au risque d’une éventuelle rupture avec Trump (voir l’article de Andrew Anglin sur ‘UNZ.com’, en faveur de Matt Getz comme prochain [2026] gouverneur de la Californie), – mais aussi de gauchistes ayant fait passer, en devenant antiguerre, leur antitrumpisme démocrate dans le seul domaine où les démocrates “classiques” soutiennent Trump, celui des guerres de la politiqueSystème.
On peut alors se demander autour de quel leader éventuel ces courants antiguerre disparates pourraient se rassembler. La réponse, dans la situation actuelle, tient de l’évidence : Tulsi Gabbard, l’ancienne démocrate, ancienne soutien en 2016 de Bernie Sanders (devenu antiguerre), qui serait entretemps adopté par les trumpistes antiguerres comme leur référence.
Il est également vrai, comme le mentionne l’article, que les déplacements extérieurs de Gabbard, – chose effectivement complètement inhabituelle pour une DNI, – contribuent à renforcer sa position et à faire d’elle une personnalité politiquement importante, y compris aux yeux de l’étranger. Son voyage au Japon où elle a parlé du danger nucléaire à des gens qui savent de quoi elle parlait, pourrait être une des causes, sinon la cause principale, de l’attitude très négative du Japon au G7, pour ce qui concerne l’attaque de l’Iran avec risque de guerre nucléaire. Les Japonais auraient entendu les arguments de Gabbard sur la possibilité d’une attaque nucléaire contre l’Iran, et ils en auraient tiré leurs propres conclusions.
Ce dont nous parlons ici, c’est bien d’une situation de crise ouverte à Washington, et de crise “existentielle” pour le Système dominant à Washington D.C., selon les péripéties de la guerre en Iran, et en considérant que la fronde antiTrump de nombre de trumpistes réputés perdure, se renforce et se structure de façon sérieuse, rencontrant en cela un courant populaire montant (plus de 50% des républicains soutenaient Israël lors des attaques d’octobre 2023, ils sont 35% dans le temps présent de l’aventure iranienne).
Si toutes ces pensées sont dans les têtes diverses, ce qui me semble assez évident, et si l’aventure iranienne tourne en une eau de boudin explosive, ce qui me semble assez envisageable, Gabbard est une piste très intéressante à suivre, – la seule personne dotée de responsabilités de gouvernement, s’étant affirmée sans faillir face à Trump, qui puisse faire un pont entre une opposition antiTrump de droite et une opposition antiTrump de gauche. Finalement, la seule personne ayant fait une carrière exemplaire du point de vue des vertus du Système, – militaire, la guerre, le Congrès, le soupçon de prorussisme, etc., – et s’affirmant au bout du compte parfaitement antiSystème, par le seul jeu des évidences et des affinités particulières.
Finalement, si je développe ce qui n’est même pas une hypothèse mais simple déplacement du domaine d’extension des conséquences de la GrandeCrise, c’est par souci d’envisager effectivement une évolution cohérente, quelque chose qui nous permette d’envisager d’échapper au chaos qui nous presse, ou plutôt de le contourner. Tant il est vrai que je ne parviens pas à me faire à l’idée d’une issue catastrophique pour nous tous, tous antagonismes confondus, un peu comme cette façon qu’ont tous les prophètes aux croyances antiSystème et dominant l’avenir du monde, et justifiant leur prédiction du goût délicieux de l’apocalypse ou des camps de la mort électronique cinq étoiles, – cela fait bien trente ans à trente-cinq ans que je les supporte et vois égrener leur sombre vision, – “pour dans deux ans” pré-disent-ils, exactement le temps pour l’Iran de faire une bombe nucléaire, comme nous expliquent les victimes professionnelles des massacres officiels et comptabilisés acharnés à demander la tête des autres, – “pour dans deux ans” depuis à peu près1980 et la prise du pouvoir par les mollahs infâmes, jusqu’à l’arrivée du Messie-Lionel, officiellement prévue pour le 2 septembre 2027.
Vous savez bien que nous devons nous refuser à des prospectives à la fois précises et structurées. C’est rêver tout haut ou prendre ses rêves pour réalités faites, selon la façon de penser que nous avons suivi depuis l’événement de la civilisation de la technique-technologie. Vous savez, c’est Stendhal, pourtant libéral-progressiste et républicain jusqu’alors, découvrant la vérité de ce qui avançait désormais, masque tombé :
«Les sophismes des industrialistes, qui viennent demander à être admirés et félicités pour leurs millions, et “cet animal de Dunoyer” qui leur donne raison en utilisant l’Amérique, ont amusé et indigné Stendhal et lui ont aussi révélé un très riche gisement de grotesque ; il a cru que son pamphlet (c’est “la comédie de l’époque”, dit-il au même moment), en ridiculisant l’idéologie industrialiste et les industriels, allait trouver, comme ‘Racine et Shakespeare’, comme les textes de Courrier (qui vient d’être assassiné), un large consensus. Grave erreur : il s’oppose au credo fondamental de l’époque. Saint-Simon a eu le coup de génie de voir que l’industrie considérée d’un point de vue historial était l’achèvement des Lumières, ou si l’on veut un langage plus moderne, le point où la pensée métaphysique se réifie et s’abolit dans la pensée de la technique qui occupe et ferme tout l’horizon. “Les Lumières, c’est désormais l’industrie”, a indiqué brillamment H. Gouhier.» (Michel Crouzet, dans son Dans son ‘Stendhal et l’Amérique’ (Fallois, 2008), Michel Crouzet
Mon Dieu, je suis sûr de n’avoir répondu à aucune des questions que je me pose, et d’avoir rendu bien fragiles les hypothèses que j’ai développées. Il n’empêche, on ne m’empêchera pas de dire mon estime admirative pour cette femme qui, seule, affronte la dialectique puante et insupportable de la Bête.
(A moins qu’elle soit manipulée-manipulatrice, pourrait me dire un des commentateurs antiSystème qui ne cessent de prêter au Système des capacités extraordinaires ; mais je ne les entends plus guère, sans doute la fatigue...)