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28 octobre 2025 – L’énigme, c’est Poutine ; l’impasse, c’est la situation internationale bloquée dans des situations de possibilités de conflits ou de fins de conflits, sans que rien ne bouge vraiment. On le sait, on l’a déjà vu à plusieurs reprises et encore récemment dans un sens et l’autre, la position de Poutine est aujourd’hui assez incertaine et l’objet de très fortes critiques pour complaisances et faiblesses vis-à-vis des Occidentaux-compulsifs.
On sait que l’un des grands meneurs de cet assaut critique est Dimitri Medvedev, infiniment plus dur et que de nombreux commentateurs désignent comme le successeur de Poutine. Medvedev, on l’a déjà dit, a abandonné son ton polémique et agressif des trois premières années de la guerre pour adopter un ton critique beaucoup plus mesuré et argumenté, mais qui justement le rend beaucoup plus sérieux dans son système critique, – et cela venant justement venant du fait qu’on approche du terme opérationnel de la guerre, et du moment où des décisions importantes devront être prises pour la suite. On peut le voir dans son dernier message sur ‘Telegram’ du 23 octobre.
« Trump annule le sommet de Budapest. Les États-Unis imposent de nouvelles sanctions à notre pays. Et ensuite ? Y aura-t-il de nouvelles armes, outre les fameux missiles Tomahawk ?
» Si certains des nombreux commentateurs se font encore des illusions, voici la réalité. Les États-Unis sont notre adversaire, et leur “pacificateur” verbeux est désormais résolument engagé sur le sentier de la guerre contre la Russie. Certes, il ne combat pas encore activement aux côtés du régime banderiste de Kiev, mais c'est désormais son conflit, et non celui du vieux Biden ! Certains diront évidemment qu'il n'avait plus d'autre choix à cause des pressions du Congrès, etc., mais cela ne change rien au plus important : ces décisions constituent un acte de guerre contre la Russie. Et Trump est désormais totalement aligné sur l'Europe déchaînée.
» Ce nouveau mouvement de balancier de Trump présente cependant un avantage important : il nous permet de pilonner les repaires banderistes avec toutes sortes d'armes sans que des négociations superflues ne nous freinent. Et remporter la victoire là où elle est possible, c'est-à-dire sur le terrain, et non derrière le bureau d'un bureaucrate. En détruisant l'ennemi, et non en concluant des ”accords” futiles. ».
On se doute sans peine de qui est l’un « des nombreux commentateurs se font encore des illusions ». La violence de la polémique touche aussi le petit monde des commentateurs “dissidents”, partagé de la même façon. Le plus remarquable (à notre connaissance) est le cas de l’historien et observateur Gilbert Doctorow.
Doctorow a pris une position assez affirmée de critique de ce qu’il estime être la “faiblesse” de Poutine vis-à-vis du bloc-BAO (américaniste-occidentaliste), c’est-à dire essentiellement sinon exclusivement la partie américaniste. Essentiellement pour cette raison, il est l’objet de nombreuses critiques, sinon d’attaques violentes, allant jusqu’à la mise en cause ad hominem. Nous avons ainsi vu une intervention extrêmement violente de Scott Ritter et lu l’article « When an “Expert” Loses his Footing », le 18 octobre 2025, de Peter Haenseler, sur la chaîne de Larry Johnson, ‘sonar21’ (Johnson prenant bien garde de ne pas prendre position par rapport à ce texte qu’il a publié par amitié).
Ce texte est intéressant également dans la mesure où l’on a pu voir les réactions des lecteurs qui, chez Johnson, représentent le cœur dur et très informé de la dissidence (de la Résistance, si l’on veut). En général, sur le fond du problème, les lecteurs reconnaissent la difficulté de la démarche de juger du comportement de Poutine et, – par conséquent, puisqu’en partie pour cette raison, – l’inutilité sinon le caractère déplacé de réagir contre Doctorow (contre les critiques de Poutine) avec une telle violence.
On gardera tout cela à l’esprit car nous y reviendrons plus loin. Pour l’instant, nous tentons de rester sur le fond du problème abordé : Poutine est-il ou non un homme faible ? Sa faiblesse n’est-elle pas plutôt une vision déformée par la passion de la sagesse ? C’est un débat qui n’est pas tranché. Il n’empêche que nous serions tenté d’épouser cette thèse (sa faiblesse)... tout en reconnaissant que rien n’est assuré car il s’agit peut-être de sagesse !
Doctorow a eu hier une conversation avec Glenn Diesen (en anglais, interprétation en français) sur le réseau de celui-ci. Diesen est un homme pondéré, mesuré, presque flegmatique et, du coup, le dialogue avec Doctorow, – alors que Diesen est d’une opinion légèrement différente et plus évolutive (qui nous sied bien), jugeant que Poutine qui a effectivement été très “laxiste” est en train de se durcir, – a été fructueux en ce sens qu’il fut dépourvu de passion. Un point particulier fut mis en évidence par Doctorow, concernant l’envoi aux USA, après l’abandon de la rencontre de Budapest, d’un conseiller chargé de négocier un peu “en coulisses”, Kiril Dmitriev – ce qui conduit à une condamnation sans appel de Doctorow qui vaut d’être entendue.
« Vous avez dit que tout le monde s'accorde à dire que la diplomatie n'est plus une option. Tout le monde sauf monsieur Poutine. Il y a un jour ou deux à peine, il a répété que le dialogue vaut bien mieux que la confrontation. Et ensuite, il a envoyé monsieur Dmitriev aux États-Unis pour une mission insensée donnant l'impression que les États-Unis et la Russie continuent de se parler et de réfléchir à de grandes affaires pour l'avenir. C'est une mise en scène totalement vide qui ne fait que démontrer une incompréhension totale de la part de monsieur Poutine et de ses conseillers, de qui est monsieur Trump, de ce qu'est l'administration américaine et de la manière de traiter avec elle. Poutine se trompe complètement. »
Encore une fois, nous serions tentés en lisant ce texte de considérer avec faveur l’argument de Doctorow, peut-être pas de manière aussi abrupte, mais tout de même, – avant de modifier notre jugement, bien entendu. En marge de ce débat et des tempêtes dans nos cranes, nous sommes amenés à noter qu’une députée de la Chambre, Anna Paulina Luna, vient de déclarer (de révéler ?) dans une intervention à la Chambre des Représentants que Zelenski faisait transférer à son compte, dans une banque saoudienne, 50 $millions chaque mois – bon salaire de la corruption. Luna, première élue mexicaine au Congrès, est une personnalité intéressante, jeune et séduisante, dynamique, avec un profil se rapprochant de celui de Tulsi Gabbard (droite traditionnaliste, MAGA, proche de Trump, ayant effectué des périodes de service dans la Garde Nationale, comprenant la position russe, etc.).
Là-dessus, consultée par nous, la page Wiki de Luna nous apprend qu’elle vient de rencontrer Kiril Dmitriev. Il en est fait rapport dans cette page-Wiki en citant une déclaration rapportée par CNN le 26 octobre :
« En octobre 2025, en pleine guerre russo-ukrainienne, Luna a rencontré Kirill Dmitriev, envoyé du président russe Vladimir Poutine. À propos de cette rencontre, Luna a déclaré souhaiter “favoriser les relations et les discussions sur la paix et le commerce. Nos deux pays ne doivent pas être ennemis. Des alliances commerciales profitent à tous”. »
Est-il tout à fait inutile, improductif, etc., d’introduire par le biais de la diplomatie sans tambours ni trompettes, outre les bonnes intentions de coopération, de telles informations sur la corruption de Zelenski dont on se doute bien qu’elles viennent évidemment de sources russes, – sources jugées sérieuses par des gens comme Johnson, – et de les faire savoir de la façon le plus officielle dans les comptes-rendus de la Chambre des Représentants du Congrès des États-Unis ?
Autrement dit, ce qui paraît assez justement tout à fait inutile, ne l’est justement pas tout à fait... L’affaire est très délicate... Nous allons donc conclure par deux observations fondamentales qui ne trancheront pas notre débat mais lui donneront les dimensions qu’il mérite.
La première conclusion est celle de la passion des jugements des pro-poutiniens, hors du territoire du simulacre peuplés de marigots où tourbillonnent stupidement les mensonges sans fin de nos zombies bien alignés pour fusiller Poutine. Cette passion n’est pas du type “pour ou contre” mais, d’une façon bien plus délicate, – comment considérer cet homme dont tous (nous parlons des pro-poutiniens) reconnaissent les qualités exceptionnelles et la justesse de la cause qu’il défend ?
Là-dedans, Poutine est comme une icône qu’il serait sacrilège de seulement désigner du doigt, ou comme un simulacre d’icône fabriquée par des faussaires, relaps et hérétiques de la Voie Sacrée. Comment s’y prendre dans de telles conditions et prendre parti sans risquer l’hyper-déchaînement des passions déjà déchaînées, qui risquerait de nous emporter ?
Nous n’allons pas trancher, selon notre habitude du “botter en touche” propre au grand sport du rugby. Nous allons plus simplement constater l’extraordinaire montée en puissance, – nous dirions “montrée en tension” s’il ne s’agissait justement de la tension que nous impose la situation. A côté d’une situation de guerre insaisissable et pourtant déjà réglée et de chaos presque immobile, il s’agit de la pression formidable qu’exerce sur nous la GrandeCrise qui nous frappe tous. Il n’y a pas tant d’éclats, de cris et de fureurs, mais une prolifération de mensonges et d’imbéciles du côté des zombies tendant à étouffer l’énormité considérable de l’enjeu qui nous tourmente, et ainsi provoquant chez nous tous cette exacerbation de l’humeur. Ainsi, un débat qui ne devrait être qu’académique provoque-t-il ces passions peu ordinaires qui secouent les rangs de gens qui s’affirment pourtant tous du même camp.
Mais tout cela tend à s’effacer devant le fait de l’énigme et de l’impasse où elle se trouve. C’est alors considérer que Poutine se trouve dans une sorte d’état d’impuissance à faire évoluer les choses dans le sens diplomatique qu’il affectionne. Il l’affectionne dans l’état d’une certaine contradiction, dans la mesure où la Russie s’avance appuyée sur des exigences vitales et existentielles pour elles, donc qu’elle ne modifiera pas. Comment faire de la diplomatie, qui suppose le compromis, sur une matière qu’on affirme imprescriptible et inaliénable ?
Pour cette raison évidente, l’impasse n’est pas autre chose que l’obligation de se soumettre à la puissance des événements qui ne peuvent pour la Russie ne déboucher que sur une seule issue. L’énigme, elle, n’est finalement qu’un prête-nom pour une position où le “maître des horloges” (façon-Macron) se trouve devant des horloges qui suivent le diktat du temps et nullement les nuances de pensées exacerbées et divisées.
Finalement il ne nous reste plus qu’à considérer et à écouter le terrain de la bataille, Pokrovsk encerclé, les nuées de drones, les ‘Orechnnik’ désormais en position de combat, le « Quoique Trump fasse, la Russie poursuit ses intérêts » de Pechkov ; et écouter enfin, pourquoi pas, ce développement volubile et somme toute tellement inhabituel du porte-parole d’habitude si terne du président de la Fédération de Russie qui n’oublie tout de même pas de conclure qu’il faut être prêt, – scouts toujours prêts, Vladimir Vladimirovitch ! – à établir de meilleures relations avec les États-Unis :
« Ce que nous n’avons jamais vu auparavant, c’est que les décisions sur des questions fondamentale changent en trois ou quatre jours, parfois même en un seul jour. Comment construire des relations pour le futur ? Comment signer certains documents ? ... Je voudrais féliciter nos collègues de ‘Komsomokskaïa Pravda’ pour leur titre, parce que c’est le titre le plus brillant dans la presse de notre notre pays : “Sept Trump pour une semaine”... »
Ainsi, autant l’énigme que l’impasse s’avèrent-elles n’être que des entrelacs d’un événement bien plus grand, immense sans aucun doute, qui se déplace à une vitesse largement au-delà de l’hypersonique, au rythme des déclarations de Trump mais sans jamais être influencées par elles. Les hurlements et les soubresauts du monde se satisfont d’eux-mêmes, sans nécessité que le petit homme vienne y fourrer son nez, et ils le font pour décider de notre futur et faire en sorte que ce futur soit un avenir.