Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

Castelnau à l’assaut de Mac-McKinsey

  vendredi 01 avril 2022

1eravril 2022 (17H30) – Parmi les nombreuses plumes et voix, celles qui ne sont pas acquises au président “réélu d’avance”, qui ont pris le sentier de la guerre concernant l’affaire McKinsey, je choisis avec entrain et ardeur celles (plume et voix) de l’avocat Régis de Castelnau. Celui-là est déjà illustre depuis sa bagarre lors de l’affaire Benalla, puis confirmé lors des divers “bastons” qui ont suivi avec un pouvoir qui cultive comme le Nombre d’Or de sa postérité une extraordinaire indifférence pour la légitimité de sa charge, et un zèle non moins extraordinaire pour l’imposture du gredin qui a usurpé cette charge en décidant de n’en porter aucune de ses obligations... Indifférence, imposture, usurpateur, voilà son plat du jour.

On revient à mon hussard du barreau, plume et voix en bataille.

Voici sa plaidoirie... Après avoir montré plusieurs exemples d’empressement de la justice à se saisir d’affaires diverses, mais pas de la dimension d’un “scandale d’État”, de divers candidats et personnalités hors-Macronie, Castelnau nous propose un petit test à la fin de son texte du 30 mars 2022, sous le titre « La torpeur sélective du PNF [Parquet National Financier] » sur son site ‘VuduDroit.com’ :

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Eh dollar, poisson d’avril !

  jeudi 31 mars 2022

31 mars 2022 (19H10), veille du 1er avril  – Il y a treize ans presque exactement puisqu’il s’agit du 27 mars 2009, alors que nous nous extrayions péniblement des ruines de la crise des ‘subprimes’ (2007-2008), le président brésilien Lula recevait le premier ministre britannique Gordon Brown, lequel faisait une tournée pour présenter aux heureux élus le futur G20 qui devait tenir sous peu sa première réunion. Ainsi présentions-nous, sur ce site déjà bien vieux, l’issue de la rencontre, à l’heure de la conférence de presse, alors que nous pensions arriver à un point central et décisif de cette époque :

 « Donc, Brown, qui se promène, au nom du G20 à venir, par-delà les terres influentes du monde civilisé, fit arrêt au Brésil, pour y rencontrer Lula. On sait que Lula fait partie d’une sorte de “bande des quatre”, – Brésil, Chine, Inde et Russie, – qui ont l’air d’accord pour expédier le dollar ad patres. Bien, l’on (Lula-Brown) parle du G20, l’on se dit des choses aimables et des promesses diverses, puis l’on tient une conférence de presse, – et voici la chose, selon ‘The Independent’, du 27 mars 2009

» “Au Brésil, Gordon Brown a poursuivi sa tournée pré-sommet, mais il a été embarrassé lorsque son hôte, le président Luiz Inacio Lula Da Silva, a déclaré que la crise financière était causée par des ‘Blancs aux yeux bleus’. Lors d’une conférence de presse conjointe avec Brown, Lula a précisé qu’il n’avait jamais rencontré de banquier noir.

» “‘C’est une crise qui a été causée par des gens, des blancs aux yeux bleus. Et avant la crise, ils avaient l’air de tout savoir sur l'économie’, a-t-il dit. ‘Une fois de plus, la plus grande partie des pauvres dans le monde qui n’avaient pas encore [obtenu] leur part du développement causé par la globalisation, ont été les premiers à en souffrir’. ‘Comme je ne connais pas de banquiers noirs, je ne peux que dire que cette partie de l'humanité, qui est la principale victime de la crise mondiale, devrait payer pour la crise ? Je ne peux pas accepter cela. Si le G20 devient une réunion juste pour organiser une autre réunion, nous serons discrédités et la crise s’aggravera’”. »

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T.C-105 : de Ukrisis à ‘McKinseygate’ & retour

  mardi 29 mars 2022

29 mars 2022 (18H45) – S’accumulent les ‘lignes rouges’ et les échéances très pressantes et urgentes, au moment où les décisions nécessaires se bousculent et où les incertitudes dramatiques interfèrent les unes les autres avec brutalité. Le sort est injuste avec le bloc-BAO.

Par exemple : on avait dit péremptoirement que Ukrisis avait annulé la campagne présidentielle française, – terme très prisé, “annuler”, venu de ‘Cancel Culture’, qu’on emploiera ici parce qu’il détermine toutes les lignes de la “politiqueSystème”... Eh bien, l’on pourrait désormais et modestement se proposer de dire que McKinsey est en train, dans cette campagne présidentielle, d’annuler indirectement Ukrisis, voire peut-être de l’annuler directement. A la vitesse d’un éclair, – ‘blitzkrieg’ réussie, – McKinsey est aujourd’hui le facteur dominant de la campagne, plus du tout Ukrisis, et même McKinsey est-il peut-être en train de torpiller Ukrisis-dans-son-aspect-le plus-sexy, – celui de cause morale qui se justifie par elle-même et qui doit donc triompher grâce à ce seul aspect moral, et au bénéfice de Macron institué président-de-guerre... Comment en est-on arrivé là ?

... Comme dit Charles Gave, dont on reparlera plus loin :

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La politique des EPHAD

  dimanche 27 mars 2022

27  mars 2022 (18h40) – A la toute première aapréhension de la chose, je ressentis une intense stupéfaction. La lecture du titre de l’article suffit à cette réaction, tant c’était évident, – et je laisse en anglais cette fâcheuse formule de ‘regime change’, devenue si fameuse pour exprimer l’aspect subversif et déconstructeur de la ‘politiqueSystème’ :

« ‘Poutine ne peut pas rester au pouvoir !’ – Biden

» Le président US demande un ‘regime change’ en Russie. »

Cela me sembla tellement inattendue, incroyable, absolument dévastateur du point de vue d’une politique classique, maîtrisée et efficace, avec les restes des cynismes d’un Machiavel et les reliefs des habiletés tortueuses d’un Talleyrand. Ces gens et ces temps ne sont plus.

Aussitôt également me vint à l’esprit ce que nous avions mentionné dans un article déjà mis en page quelques heures plus tôt, toujours à propos de Biden et de ses incontinences verbales :

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Réflexions sur « ‘Ukrisis’, catastrophe potentielle »

  dimanche 20 mars 2022

20 mars 2022 (19H00) – Pour ce texte d’Alastair Crooke de ce jour, on va suivre une méthode inhabituelle de présentation (d’habitude, il y a un commentaire, souvent long, d’introduction signé ‘dedefensa.org’). Raison simple : ce texte magistral nous enrichit et, en même temps, suscite des réflexions nouvelles qui prolonge ou relance la pensée du lecteur, pour mon compte dans les cas.

Je vais procéder d’une manière ordonnée pour contenir les élans intuitifs de la pensée dans un rangement de bon aloi mais sans trop la contraindre.

“Méta-tragédie” contre “Jivarosation”

Bien entendu, je me suis parfaitement retrouvé dans l’analyse du sentiment russe qui est ici décrit, d’une guerre totale parce que “guerre sainte” et “guerre de survie”. La fausse perception du bloc-BAO d’une “guerre tactique” correspond parfaitement à l’extrême médiocrité de la pensée stratégique d’une civilisation en cours, – oserais-je dire, moi qui goûte tant d’inventer des mots, – de “ jivarosation”. (La tradition jivaro de la “réduction des têtes”, illustration obscène mais si juste de la monstrueuse évolution de notre intelligence ?)

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Face à l’Énigme du Sphinx-Ukrisis

  vendredi 18 mars 2022

18 mars 2022 (05H30) –  Même si l’on en comprend le sens, c’est tout de même une drôle de phrase, dans son phrasé étrangement mélodique et les mots choisis pour être dit sèchement, de la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki avant-hier lors de sa conférence de presse quotidienne :

« Nous ne sommes pas intéressés par une Troisième Guerre mondiale » (“We are not interested in getting into World War III”).

L’esprit de la bureaucratie qui ne doit rien laisser paraître d’une “absence de contrôle” des choses, et l’“art” suspect de la communication conduisent à des paroles surréalistes, ou bien effrayantes, ou bien pathologiques, ou bien d’un humour absurde remarquable, par rapport à l’enjeu bien réel évoqué. C’est une conséquence des pressions de la formidable puissance déchaînée de la communication dans cette ‘Ukrisis’. L’esprit et son jugement sont horriblement tordus, essentiellement lorsqu’il y a une ligne impératives à suivre qui est de ce qu’on juge être le pire du pire, et le résultat est souvent étrange et rocambolesque, sinon bouffon, malgré l’affreuse et terrible gravité de la chose.

Je l’ai déjà écrit et je le récris pour la nième fois mais en n’étant pas sûr que cela suffise pour expliquer mon attitude, – ceci, à propos de l’attaque des tours de Manhattan :

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Une vision africaine de Ukrisis

  lundi 14 mars 2022

14 mars 2022 (14H40) – J’ai retrouvé, de-ci de-là, soit RT.com, soit RT-France, idem pour Spoutnik, tout cela avec mes vœux adressées à madame van der Leyen, qui est incontestablement notre représentante légitime et démocratiquement élue préposée à la réglementation de ce que je peux lire et de ce que je ne dois pas lire. Je dois avouer que la Reine-Mère des Commissaires européens, façon ‘Politburo’, commence à embarrasser mon langage, pour lui trouver des épithètes adéquats qui ne soient pas un peu trop lestes.

Passons outre, camarade, et passons au principal.

... Cela se lit donc sur RT-France qui existe toujours et fort bien, retrouvé à la date du 8 mars, – j’indique le lien mais vous trouvez cette affaire à d’autres sources si celle-ci est trop aveuglée pour vous. Quoi qu’il en soit, voici la chose, qui est une interview du plus grand intérêt, de Kémi Sebra, personnage comme on dit “sulfureux”, – avec ceci, de son Wiki, avec bien d’autres indications dans le reste de sa page, plus polémistes les unes que les autres (‘Nation of Islam’, suprémaciste noir, antisémite, antisioniste, antiblanc, racialiste, – des tonnes et des tonnes...) :

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Ukrisis-8 : Nos ruines en contreplongée

  dimanche 13 mars 2022

13 mars 2022 (14H00) – « [L]'évangile [libéral] est toujours radieusement vrai… »... Il est vrai que cette citation de David Brooks, qu’Alastair Crooke présente en tête de son texte, possède, au second degré à peine, avec une charge de folle ironie devant la folie du simulacre, le zèle religieux de type psychiatrique, la volonté complètement schizophrénique accompagnant l’épisode maniaque de nous assurer de la véracité indiscutable de l’illusion, enfin une sorte le déferlement de l’hallucination exaltée et extatique... Tout cela ! Tout cela pour nous confondre dans une stupéfaction sans fin : ces gens tiennent droite leur plume et signent dans le distingué New York ‘Times’ qui est le canard de référence, et tout le monde danse, le NYT en premier,  et la civilisation ad hoc de suivre le rythme de quelque chose qui rappelle vaguement la carmagnole, mais au rythme du « credo du libéralisme », sur le pont un peu incliné du ‘Titanic’, mais qu’importe nous tenons le cap ! En avant toute vers les profondeurs !

Je veux dire, –  « [Le] crédo du libéralisme toujours radieusement vrai… », un crédo comme celui de l’Évangile n’est-ce pas, qui connaît une nouvelle heure de gloire grâce à la “démocratie ukrainienne” comme on dirait “démocratie athénienne” (ça sonne pareil) ; laquelle renaîtrait de ce qu’on croirait être ses cendres provoquées par d’incroyables “méchants” chenillés et cliquetant comme d’affreux blindés envahisseurs et violeurs de toutes nos libertés sacrées ; laquelle “démocratie ukrainienne” tient à bout de bras notre liberté, car l’Ukraine lutte en vérité pour l’avenir du monde et notre paradis des “lendemains qui vocalisent, qui modulent, qui contre-utent à décorner les bœufs”...

Aurait-on imaginé, à Hollywood, aux temps lointains des scénaristes à la petite-semaine comme notre civilisation sait fort bon usage, des Scott Fitzgerald et des William Faulkner en manque de $dollars$, de composer scénario plus abracadabrantesque ? Un film qui se serait appelé ‘Kiev’ au lieu de ‘Casablanca’, annonçant que sonne l’heure de la libération, l’heure de la démocratie, avec une Victoria Nuland saluant, larmes-Bergman aux yeux, dans le brouillard des grandes steppes, un Zelenski-Bogart qui va monter à bord d’un MiG-29 polonais loué par l’ l’US Air Force ?

Voici la chose, – “cette citation de David Brooks”, – citation du petit gribouilleur de service, suivie d’une courte question de Crooke, étonnée, d’une ironie fatiguée à force d’avoir à supporter ces sornettes, à peine acerbe, tout juste acidulé, tout juste amarescent disons, du latin ‘amarescere’ qui est dit de “devenir amer”... Car comment peut-on, monsieur David Brooks, comment peut-on arriver à débusquer le génie d’une telle tirade ? Allons, monsieur David Brooks, dites-nous votre secret d’alchimiste de la démocratie...

« David Brooks, dans le New York Times, élève ce sentiment de culpabilité à des niveaux supérieurs :

» “Le credo du libéralisme connaît un second souffle [et] nous rappelle non seulement ce que c'est que de croire à la démocratie, à l'ordre libéral et à l'honneur national, mais aussi d'agir courageusement au nom de ces choses. Ils nous rappellent comment les revers [ont pu] nous faire douter et rester passifs face à l'évangile de la démocratie. Mais en dépit de tous nos échecs, l'évangile est toujours radieusement vrai…” »

» L'Ukraine peut être beaucoup de choses... mais un «“évangile de la démocratie” ? »

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Ukrisis-1 : Face à la folie et au Système

  vendredi 04 mars 2022

4 mars 2022 (21H30) – Il importe désormais de s’adapter, et je parle ici, de nous et de moi, à ‘dde.org’, comme doit le faire tout organe de communication. Avec la guerre de l’Ukraine, la communication est désormais la “communication-devenue-folle”, ce qui correspond à notre expression de ces “temps-devenus-fous” pour désigner l’actuelle séquence temporelle. La ‘subcrise’ ukrainienne devenue quasiment la Grande Crise tout court a déclenché ce nouveau degré, extraordinaire d’abondance et de puissance, dans la folie de la communication, bien au-delà de la (des) propagande(s). Tous les domaines sont touchés, avec des moyens et des démarches diverses :

• l’Ukraine et tout ce qu’il y a autour, et dans les autres subcrises et crises, cette folie courant comme un incendie dans tous les sens, avec un écrasant volume d’‘information’ de toutes sortes ;

• ‘FakeNews’, désintox et désinfox, désinformation et mésinformation, narrative et simulacres... tourbillonnant en une abondance vertigineuse ;

• ... Avec parfois, quelque part, solitaire et précieuse, une chose qui correspond à la réalité, où l’on peut trouver les éléments d’une vérité-de-situation.

On peut philosopher là-dessus pour mesurer une telle (r)évolution radicale du monde, et nous l’avons déjà fait souvent au long des étapes passées dans ce sens ; mais là n’est vraiment pas le propos pour le cas de cette page. Il est question, pour le commentateur solitaire que je suis, de s’organiser face à la marée déferlante, pour tenir et tenir en servant le mieux possible à quelque chose d’aussi bien que possible. On reviendra souvent là-dessus, sur cet univers communicationnel fou, et moi-même bien entendu, mais pour l’instant il s’agit de définir un dispositif structurel dans la façon de “traiter”, de “filtrer”, de “sélectionner”, d’élaguer les innombrables branches toxiques de la communication et d’encourager celles qui fleurissent.

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Suis-je l’Ukraine de mon désordre ?

  jeudi 03 mars 2022

03 mars 2022 (06H00) – Comme l’on dit bêtement aujourd’hui : “je rebondis”, – alors qu’on pourrais dire : “je réagis” ; quoi qu’il en soit, une remarque d’un lecteur me conduit à une autocritique, puis à une exploration de l’inconscient, – en général pour mon compte terre d’accueil de l’intuition, – qui suggère une appréciation générale de la situation.

Il s’agit de monsieur Stefano Borselli qui, en commentaire du texte « Le Mexique est-il l’Ukraine des USA ? », fait cette remarque :

« Si j’ai bien compris, le titre aurait dû être “Les États-Unis sont l’Ukraine du Mexique” et non l’inverse. »

... Ce en quoi il a tout à fait raison ; peut-être même m’en suis-je aperçu dans une semi-inconscience lorsque j’ai écrit ce texte, et persistant pourtant. Je suis poussé à penser qu’il y a là matière à exploration et réflexion, pas vraiment sur mon inconscient qui ne mérite pas tant d’attention puisqu’il n’est qu’un outil, que sur la façon dont se fabriquent, inconsciemment pour le coup, des phrases comme des images paradoxales qui veulent exposer le sentiment confus de la perception intuitive d’une chose importante. Après vient la signification de ce que vous avez écrit à l’insu de votre pleine connaissance, en toute inconnaissance dirais-je.

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Alerte nucléaire de communication

  mardi 01 mars 2022

1er mars 2022 (10H00) – En d’autres mots à propos de l’emploi de la communication durant cette guerre, ce torrent de communication certainement sans précédent, sur le volume, sur la durée, sur la passion haineuse et la fureur démentielle, les mensonges invraisemblables et les insultes sans compromis qu’on y trouve exprimées, voilà quelque chose de formidable et de sublime, de terrifiant et de catastrophique.

La perception de la guerre est devenue aujourd’hui, à disons 97,5% ou à 103%, du domaine du système de la communication, de ses vociférations, ses manipulations et montages, ses simulacres et narrative, son instantanéité, sa puissance immédiatement disponible, les effets que cette puissance inflige à nos psychologie du fait de la façon dont elle fait de la vérité une matière “taillable et corvéable à merci”.(« L’empire du mensonge » dit Poutine, – choisissez à qui se destine elle-même cette expression.) C’est une affirmation que l’on pose, une conviction que j’affirme de la fantastique puissance que nous donnons, que nous accordons au système de la communication comme si nous étions ses sujets, ses choses et ses esclaves... Il s’ensuit des événements extraordinaires que nous avons de la peine à observer et à identifier tant ils le sont, et tant ils nous submergent par conséquent.

A cet égard, je crois que l’on doit mesurer peu à peu l’événement extraordinaire, pris ici comme exemple de l’opérationnalité du phénomène dont je parle, émanant de lui, exsudant de lui comme une charge terrible vous écrase. L’événement s’est produit sous nos yeux (sous les miens également), et il me semble assurément que l’on n’a pas réalisé sur l’instant cette importance. Il s’agit de la décision de Poutine de placer les forces stratégiques nucléaires en état d’alerte. Il y avait eu d’abord, de notre part, ici sur ce site, une spéculation plus classique quoique tout de même documentée, peut-être en forme de semi-plaisanterie ou de plaisanterie à prendre éventuellement au sérieux, – je ne sais plus très bien :

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La montagne qui rugissait...

  mardi 22 février 2022

22 février 2022 (14H00) – La souris a accouché d’une montagne et il s’avère que cette montagne rugit comme “la souris qui rugissait”. Cela a l’air compliqué, comme ça, mais pensez-y encore en observant la mine impassiblement décidée de Poutine.

Ma réaction à la décision russe doit être placée dans le contexte des semaines de tension qui ont précédé. Même si vous n’y croyez pas vraiment tout en ne sachant pas s’il faut y croire, les annonces et affirmations folles, grotesques et répétées, ont créé un climat inconscient d’une grande tension psychologique, lequel a été étrangement renforcée par l’aspect bouffe de cette tragédie-bouffe...Nous ne savons rien et nous nous moquons du fait que nous ne savons rien, et pourtant rien ne montre que “n’en rien savoir” suffise pour écarter de son esprit, de sa psychologie, l’hypothèse que “cela” se fait, voire que cela est “en train de se faire”, et qu’on fond de nous-même nous le savons bien...

« Si Vladimir Poutine n’a pas ordonné l’invasion de l’Ukraine les 15 ou 16 février, comme l’avaient promis des médias US et les tabloïdes UK, il pourrait bien le faire le lendemain, insistent-ils. Ou le 20 février, comme l’affirme Politico. Ou la semaine suivante. Ou le mois d’après. Ou lors de la prochaine décennie... Qui sait, après tout, avec des soldats russes se déplaçant librement dans leur pays pour des manœuvres parfois proches de leurs frontières, on ne saurait être trop prudents... [...] Vous ignorez donc que la prochaine attaque militaire russe ne pourrait se produire que dans le cyberespace, et qu’elle serait donc en grande partie invisible... En fait, la guerre contre l’Ukraine a peut-être déjà commencé... avec une nouvelle tactique comprenant des centaines de fausses alertes à l’“invasion”... Après avoir crié “au loup” concernant une invasion russe qui ne s’est jamais matérialisée, on nous explique maintenant qu’elle pourrait être en cours... mais que nous ne l’avions tout simplement pas remarqué... » (Rachel Marsden, ‘Désordre Mondial’, Spoutnik-français, 19 février 2022).

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Au Canada, mon fascisme en ‘open bar

  lundi 21 février 2022

21 février 2022 (17H05) – Kiev a écrasé Ottawa dans l’hyper-actualité ; les commentateurs soi-disant dissidents, pressés et en général “jouisseurs du malheur” en vous annonçant que nos révoltes sont inutiles parce que le Système est le plus fort et que le révolté est un mouton manipulé, sont passés à autre chose qui est la description de l’inéluctabilité de la victoire du Système. Pourtant, le Canada n’est pas inintéressant.

Il y a en effet là-bas une fantastique et foudroyante transformation, – comme une terrible pandémie, vous voyez l’analogie ? – d’une “démocratie progressiste tranquille” en une “démocrature” brutale, comme une tyrannie brusquement tirée de sa cachette. La suppression du ‘Freedom Convoy’ tel qu’il était installé à Ottawa s’est faite avec une extraordinaire brutalité. La ‘cancellation‘ complète de la révolte a été ponctuée par une impressionnante journée de protestation à laquelle on ne s’est guère intéressée, comme si l’on concluait : “affaire classée”... Pour autant :

« Des manifestations massives ont éclaté samedi dans tout le Canada à la suite de la répression brutale d’Ottawa contre les manifestants du Convoi pour la liberté. Des milliers de Canadiens sont descendus dans la rue à Calgary, Toronto, Québec et dans des dizaines de petites municipalités immédiatement après la répression, et certaines manifestations se sont poursuivies jusqu'à dimanche. »

Contrairement à mon habitude d’opposer un silence méprisant aux habituels roucoulements démocratico-européanistes des députés européens, quasi-exclusivement destinés à la dénonciation d’un Poutine ou du fascisme de demain sur les ailes du populisme, j’irais même jusqu’à citer avec respect le discours au Parlement européen d’un député de nationalité roumaine. Cristian Theres eut l’excellente idée de tracer un parallèle entre Trudeau et Ceausescu :

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T.C.-104 : ‘Big Bang’ canadien

  vendredi 18 février 2022

18 février 2022 (19H55) – Il s’agit de placer la subcrise canadienne dans une perspective globale, comme un événement qui, désormais, dépasse le seul champ national d’une part, dépasse le seul champ d’une contestation même antiSystème (les ‘Freedom Convoy’) d’autre part. Avec la mise en place d’une législation d’urgence et d’exception, autorisant diverses mesures répressives graves, le Premier Ministre Trudeau a effectivement fait franchir une crise national le seuil qui la hausse au rang de “subcrise” directement liée à la ce que nous nommons la Grande Crise (GCES). D’une façon paradoxale, c’est comme si, en la combattant durement sinon iniquement, il lui donnait toute sa grandeur.

J’entends préciser ici, dans cette description d’évolution de la substance de l’événement, qu’il s’agit d’un événement qui voit la transmutation extrêmement rapide, quasiment instantanée, d’un gouvernement à structure démocratique (malgré nombre d’avatars autoritaires) en un gouvernement autoritaire à tendance tyrannique. Certains diront qu’il (le gouvernement Trudeau) n’attendait que cela et s’y préparait ; d’autres vont jusqu’à dire que le ‘Freedom Convoy’ a été justement réalisé et manipulé par le gouvernement pour cela. C’est faire preuve d’une grande intelligence uniquement rationnelle, une sorte de compulsion irrationnelle pour n’envisager que la raison, et donc les actes des hommes, pour expliquer les choses. (Si certains voient là la définition du “complotisme”, pourquoi pas ? Peut-être que s’en tenir avec une certaine intuition aux faits, déjà si complexes, serait préférable.)

Du point de vue des faits, justement, ce qui s’est passe et ce qui se passe au Canada forment un emballement des psychologies et des perceptions, transmutant un événement assez aisément compréhensible (opposition à certaines mesures anti-Covid) et pouvant être aménagé par des négociations, en un déferlement dont personne ne sait où il mènera. Pour l’instant, il emporte quelques principes fondamentaux...

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Du suprémacisme de la bêtise

  vendredi 18 février 2022

18 février 2022 (06H40) – Il est vrai qu’on peut penser sans réellement chercher la petite bête, que la politique étrangère britannique, essentiellement ici pour la subcrise ukrainienne, brille par son étonnant illogisme, voire son nihilisme, – voire si je veux briller par mon vocabulaire, – son auto-néantisation. Mais pourtant... Je découvre un autre qualificatif de cette politique, pas de mon chef mais dans celui d’un excellent historien et commentateur, le professeur John Laughland : la bêtise, qu’il a la sagesse de placer au-dessus des conspirations sans nombre qui ne cessent de peser sur notre dialectique... Voici ce qu’il dit :

« Il y a une très grande médiocrité... Très souvent, la bêtise explique plus de choses que la conspiration en politique. Il y a une très grande médiocrité au sein des élites britanniques en général, et en particulier au sein du Foreign Office et je pense que c’est la seule explication que je puisse vous donner. C’est la bêtise et l’entêtement idéologique. »

Je me réfère ici à une émission de Rachel Marsden, formidable journaliste d’origine canadienne (anglophone), qui a travaillé aux USA dans nombre de grands organes d’information, qui a pris en charge son émission, la bien-nommée ‘Désordre du monde’ sur ‘Spoutnik-français’. (Marsden fait toutes ses émissions en français, et ses interlocuteurs, même lorsqu’ils sont anglophones, font de même.) Elle a un superbe carnet d’adresse, tout le monde l’appelle très chaleureusement “Rachel”, y compris John Laughland dont il est question ici (sur ‘Désordre du monde’, le 16 février, avec texte et vidéo).

Marsden introduit son émission sur une analyse de la politique étrangère du Royaume-Uni, traçant un tableau rapide des divers éléments ayant présidé à l’engagement extrêmement fort de ce pays, au côté des USA, voire à certains moments en avant des USA, dans l’actuel paroxysme ukrainien et antirusse.

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De Chicago à Kiev, la fécondité du dérisoire

  mardi 15 février 2022

15 février 2022 (12H30) – Comme signalé d’ores et déjà, dans le hasard de mes recherches courantes en connexion avec la subcrise ukrainienne, je me suis arrêté avant-hier à une interview de Jacques Attali, le 4 juin 2014 sur Europe1. Je décidai de l’écouter pour bien moqueusement rire un peu, ayant mes apriorismes et mes préjugés dont Joseph de Maistre dit tant de bien. Quelle ne fut pas ma surprise ?!

On a déjà parlé abondamment des circonstances et des considérations autour de la trouvaille, et en avertissant d’ailleurs, – c’était pour mon compte avec ce texte, – qu’on reviendrait sur un extrait spécifique de l’intervention d’Attali :

« On reviendra plus précisément sur cet aspect des choses prochainement, en reprenant cet extrait de l’interview d’Attali qui suit... »

Il s’agit donc de ceci, qui est plus précisément le passage évoquant les liens existant entre Obama et Chicago, cette grande ville abritant une part très importante des citoyens américains d’origine polonaise. Attali en fait la cause principale de la politique d’alors (juin 2014),  relativement intransigeante ou dans tous les cas sans aucune velléité constructive, des USA vis-à-vis de la subcrise ukrainienne :

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De Kiev aux Champs-Élysées

  samedi 12 février 2022

12 février 2022 (20H55) – Il est risqué aujourd’hui, par les temps-devenus-fous et par les temps qui courent follement, de suivre quelque prévision que ce soit. Il semble que le mouvement d’évacuation du “personnel non essentiel” des ambassades étrangères à Kiev, initié par les USA d’ailleurs et d’abord, soit vu par certains comme un signe sérieux... Mais qu’est-ce donc que le “sérieux” aujourd’hui ? Impossible de répondre, encore moins de trancher.

Il est vrai que les Russes eux-mêmes, qui avaient d’abord minimisé sinon raillé le départ de leurs “collègues” américanistes, s’y mettent également. Ils ont décidé à leur tour une évacuation partielle, comme l’explique la porte-parole Maria Zakharova, dans une intervention sur ‘Telegram’ :

« “Nous avons conclu que les services diplomatiques américains et britanniques [qui évacuent une partie de leur personnel des ambassades de Kiev] sont peut-être au courant de certaines actions violentes préparées en Ukraine qui peuvent sérieusement compromettre la sécurité”, écrit la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur les médias sociaux.

» “Craignant d'éventuelles provocations de Kiev ou de pays tiers, nous avons effectivement pris une décision concernant une certaine optimisation du personnel de nos missions en Ukraine”. »

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Être “RT-journaliste” en France

  vendredi 11 février 2022

11 février 2022 (20H30) – Le Drian, notre actuel ministre, gris et terne en général, n’est jamais plus lui-même que face aux Russes lorsqu’il se doit pleinement de conserver la bouche pincée et le regard d’en-dessus ses lunettes pour voir au plus près en-dessous, pour répondre au journaliste qui l’interroge lors d’une conférence de presse suivant une rencontre ministérielle à Moscou. Chaque fois, le brave homme a l’air à la fois excédé et épuisé, mais toujours gris. On parle ici d’une question absolument effrontée et inconvenante qu’un journaliste de RT-France, a donc tenu à lui poser...

Note Bene d’une bonne source, récemment sorti d’un hôtel-Spa psychiatrique à 5 étoiles : « Tiens donc ! Celui-là se trouvait ce jour-là à Moscou ? A Moscou, justement ! Tiens donc, tiens donc... Ne serait-ce pas suspect ? N’est-ce pas une forme d’aveu ? Tiens donc ! Bizarre, bizarre... Vous avez dit ‘Tiens donc’ ? Comme c’est bizarre... »

La question donc, revenons-y... Une question posée par un journaliste de RT-France, Thomas Bonnet, journaliste français, basé à Paris (est-ce bien sûr ?) et en mission à Moscou (ah, c’est donc l’aveu !). La question devait être de ce genre un peu inquisiteur (on n’en a pas entendu les termes exacts, alors j’improvise) : “Dans cette nouvelle atmosphère de coopération entre la France et la Russie, le ministre [Le Drian] considère-t-il les journalistes de RT en France comme des journalistes ?” Retenons précisément l’entame de la réponse du ministre, précisément sous cette forme énigmatique d’un pléonasme tautologique teintée d’oxymore à propos de l’“exercice de la liberté en toute liberté” :

« Je pense que les journalistes de RT en France exercent la liberté en toute liberté... »

... Cela suivi, après un assez long silence significatif semble-t-il d’une intense activité cérébrale, de quelques bafouillis et gribouillis, terminée par une anecdote sur la  liberté internationale des journalistes proclamée dans un manifeste que la France initiatrice a paraphé et que d’autres pays n’ont pas (encore ?) paraphé, – dont la Russie certes, est-il précisé sur ce ton lugubre qu’affectionne notre ministre.

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Choc & Stupéfaction de la raison

  mercredi 09 février 2022

9 février 2022 (19H00) – Sommes-nous capables de voir les évidences ? Grande question aux jours d’hégémonie du système de la communication, et qui vaut pour les plus expérimentés et les plus sensibles aux choses politiques, et souvent d’une façon louable. Je prends le cas de Matthieu Bock-Coté, sociologue, politologue, et archétype de l’intellectuel québécois rétif à l’influence anglo-saxonne, délégué par ce courant sur la scène médiatique et intellectuelle parisienne et donc plutôt ami des courants souverainistes et patriotes.

Pour moi, sur son terrain d’élection, particulièrement dans la bataille anti-wokeniste, il fait « du bon boulot » selon l’immortelle parole du non moins immortel quoiqu’ex-ministre français des affaires étrangères, et actuel gardien du temple qu’est le Conseil Constitutionnel au service du président actuel et de sa mouvance sinueuse et détestable. Bref, je suis incliné à voir dans Bock-Côté un dénonciateur de la fameuse ‘doxa’ (néolibérale), et ma citation du mot de Laurent Fabius était plutôt pour l’opposer à ce personnage incroyablement traître et sirupeux, gluand et incroyablement salonard de Paris, qu’est l’ancien “plus jeune Premier ministre de France” du byzantin président Mitterrand.

Lorsque j’identifie telle ou telle personne au côté de laquelle je peux me retrouver dans telle ou telle bataille importante (l’anti-wokenisme dans ce cas), j’ai tendance à me sentir en confiance, conforté dans mes sentiments antiSystème généraux, et croire que je me retrouverai à ses côtés dans toute autre bataille du même gabarit. C’était le cas pour le ‘Freedom Convoy’, dont on sait avec quelle empathie je l’accueillis (le 29 janvier) après une courte et simple réflexion, selon la non-moins simple formule que “tout ennemi de mon ennemi [le Système] est mon ami” qui est si vraie pour la sorte d’Armageddon que nous vivons. C’était au fond un peu le même sentiment pour Bock-Côté, et je l’attendais avec grand intérêt sur le terrain des “truckers” canadiens, puisque Canadien lui-même.

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T.C.-103 : La Grande-Crovid

  mardi 08 février 2022

8 février 2022 (19h20) – On observera que toutes les brutales péripéties que nous connaissons, autant de subcrises (cette latinisation de la chose me sied à merveille) de la Grande Crise, ont une parenté avec la subcrise majeure du Covid ; au point, cela, où nous faisons alternativement de cette subcrise majeure une “Grande-Crovid”, intégrant “crise” et “Covid”. Voilà pour la sémantique complotiste, appuyée sur un sentiment désormais universel :

« Covid19 est désormais complètement une affaire politique, un abcès de fixation d’un affrontement où les perceptions sont entre un pouvoir qui veut se saisir du plus de moyens de coercition qu’il peut, et de populations qui interprètent désormais ces actions Covid comme la mise en place systématique d’un cadre de surveillance confinant à la tyrannie. »

Le ‘Freedom Convoy’ est lié au Covid, mais il a aussi une ramification puissante vers la colère intérieure des États-Unis où s’organisent des ‘American Freedom Convoy’. La crise-bouffe de l’Ukraine où l’on attend l’invasion comme d’autres attendent Godot est évidemment l’indiscutable bâtarde de l’antirussisme complètement affectiviste du bloc-BAO ; elle est bâtarde activée comme grotesque bouée de sauvetage d’un président sénile aux abois, au cœur de la crise de l’américanisme elle-même activée par le Covid... Le serpent se mord la queue.

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