Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

La France et Ukrisis : la plume du résistant

  mardi 07 juin 2022

7 juin 2022 (18H30) – Vous dirais-je que la plupart des choses venues de France depuis le 24 février m’ont enragé et attristé ? De tous les pays du bloc américaniste-occidentaliste lancé avec rage dans cette curée de haine et de bêtise, ce pays qui se trouve être le mien me sembla largement caracoler en tête ; se regardant longuement et bien plus qu’à son tour dans son miroir, France si satisfaite d’elle-même et de son train sans fin de beaux sentiments jusqu’à la nausée : “Miroir, mon beau miroir, dis-moi ! Suis-je la plus haineuse ? Suis-je la plus bête ?” On opina de tous côtés et le miroir, à vous dire le vrai, faillit se briser de stupéfaction, – que ce fut elle, la France, avec ces questions, avec ce comportement...

Sans l’excuse de la délectation de la cruauté cynique, comme l’a en général l’Angleterre lorsqu’il s’agit de suivre les cousins, ni celle de la jouissance de la soumission disciplinée, comme les Teutons lorsque le maître le commande, la France fit grand panache de sa haine et de sa bêtise. Il y en eut pour voir dans cette circonstance, une exaltation de la nation ressuscitée avec mafia théâtrale en tête, qui justifiait ainsi notre gloire d’avoir été la Grande Nation : on eut dit Cyrano revu par Bernard-Henri Biden, ma parole ! Je me méconduis, con et content à la fois, mais quel panache !

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Passage à l’acte

  lundi 06 juin 2022

6 juin 2022 (21H00) – C’est avec une intention à peine cachée, – et d’ailleurs signifiée sans s’en expliquer, – que nous avons voulu mettre en ligne le long article d’Alexandre Douguine sur « La philosophie gagnante ». Cela est dit, effectivement, dans ce paragraphe, où il est bon de noter que ce n’est pas sur le fond de ce texte que je veux m’arrêter :

« Nous nous réfèrerons, dans une autre réflexion, à ce texte de Douguine, en nous intéressant essentiellement à son opportunité dans la chronologie des événements, et à sa forme, et à l’esprit de cette forme, et nullement au fond lui-même qui se comprend aisément à sa lecture. »

Douguine est particulièrement qualifié pour soutenir cette réflexion sur la destinée dernière de la GrandeCrise, parce qu’il est Russe, parce qu’il est philosophe et même “philosophe de la géopolitique”, parce qu’il observe les événements d’un point de vue métahistorique. En un sens Douguine observe l’“actuel” de l’histoire, notamment Ukrisis, en la faisant métahistoire de la façon que conseillait Finkielkraut en 2020 (Finkielkraut, lui, a perdu la méthode pour ce qui est de ses jugements sur Ukrisis, suivant en cela la triste voie française) :

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Le songe d’Attali

  dimanche 05 juin 2022

5 juin 2022 (17H30) – Un peu de détente, avec Jacques Attali...  Sur la recommandation d’un ami dont je me demande encore s’il me veut du bien, j’ai lu une chronique de Jacques Attali, sur son site, en date du 25 mai. Ce  n’est pas du tout-frais ; mais avec cet homme au regard perçant et qui voit le monde plus loin que l’ombre de son ombre, chaque texte vaut pour les mille saisons qui viennent. C’est comme du Racine.

Or, il se trouve que le grand et vieil homme se livre à son sport favori qui est celui de la prédiction, et qu’il en est effondré, et qu’il me remplit d’une joie reconnaissante. Je lui reconnais ceci qu’il semble comprendre que le cœur, le nœud et l’issue de ce que je nomme avec emphase la GrandeCrise que nous vivons se trouvent aux USA, beaucoup plus qu’en Europe ou qu’en Ukraine. Moi de même, je pense cela ; ce qui nous sépare grandement, là-dessus, c’est que là où il geint j’ai du mal à cacher ma joie.

Mais laissons geindre l’oiseau sur sa branche, sur le thème de « Sommes-nous préparés à un retour au pouvoir de Donald Trump ? », – et que pas du tout, et que nous sommes impréparés au-delà de l’inconscience, et que nous ignorons complètement quelle catastrophe ce sera... Moi-même, par contre et m’extrayant du “nous-mêmes”, tout à fait prêt je vous l’assure, ne rêvant qu’à cela... Dans tous les cas, voici ce que nous dit le Grand Sachem sorti de sa consultation des augures :

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Paroles de Marek Halter

  jeudi 02 juin 2022

2 juin 2022 (17H20) – Ukrisis ne cesse de nous réserver surprise et surprise... La dernière, celle de Marek Halter, qui fut un compagnon de BHL (ou plutôt “BHL compagnon de Marek Halter”, la préséance de la notoriété aidant, et moi-même doutant que cela continue...). On connaît la personne, la notoriété, ses activités, “combattant infatigable de la paix”, moraliste, droitdel‘hommiste, à la fois défenseur d’Israël dans son principe mais aussi des Palestiniens dans leurs droits, impliqué dans les recherches sur la Shoah (sa famille juive allant de de Pologne en URSS, plongée dans les convulsions de cette catastrophe qui mzarqsua tout le centre de l’Europe, lui-même et sa famille retournant en Pologne en 1946 puis s’expatriant en France en 1950, où tous prirent la nationalité française) ; enfin, auteur, commentateur, cinéaste-documentariste, romancier, référence morale, etc.

Autant vous le dire en toute franchise : classé un peu dans le genre BHL, je n’appréciai guère Halter, bien que je lui trouvasse certains tragédies de sa vie qui inspiraient un peu plus de respect et de compétences que BHL. Ces dernière années, on entendit moins parler de Halter, moins souvent avec BHL certes, et puis l’âge bien sûr (il a 86 ans aujourd’hui).

Voilà pourtant que je tombe ce matin sur une vidéo où il est reçu comme ‘L’Invité’, dans l’émission du même nom, sur TV5 tous les jours à 18H30. C’était l’émission d’hier (mise en ligne sans doute ce matin à 03H29, soyons précis selon leurs précisions  sans écarter la possibilité d’une erreur de date) ; ‘L’Invité’ présentée comme chaque jour par Patrick Simonin, le plus fabuleux lécheur de bottes de toutes les TV francophones, une sorte d’archétype de la perfection du domaine, quel que soit l’invité, chaque fois couvert de fleurs innombrables dans une sorte d’enthousiasme de midinette qui, chaque fois également, retient toute mon attention, je veux dire sur la belle carrière de présentateur-TV que j’aurais pu avoir. Et puis, bien entendu, tous les invités étant dans la ligne dominante, vous comprenez bien, extraordinaire présentation dans tous les sens de la bienpensance.

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Les multivers de la “vérité-de-simulacre”

  mercredi 01 juin 2022

1er juin 2022 (09h15) – C’est le 28 mai que j’ai vu pour la première fois la mise en ligne, par ‘Boris Karpov’ sur son fil Telegram, d’une succession des manchettes de ‘The Telegraph’ sur Ukrisis, évoluant de la “vérité-de-simulacre” maintenue jusqu’au plus grand écart, jusqu’à un bout du drap-simulateur soulevé pour laisser filer un zeste de vérité-de-situation. Impossible de faire autrement puisque la ‘bloody, damned, failed Russian Army’ nous y contraint en refusant de suivre le script. On retrouve désormais cette mise en page dans divers recoins de la dissidence (voir par exemple Martianov).

Je vous rappelle le défilé des manchettes en français, avec l’anglais originel, en vous demandant de vous arrêter à la dernière manchette, et comment je l’ai lue d’abord, et ce qu’elle a suscité en moi...

24 février : « Vladimir Poutine a sans doute fait l’erreur qui va mettre un terme à son règne sanglant. » (« Vladimir Putin may just have the error that ends his bloody rule. »)

3 avril : « L’Occident est en train de battre la Russie à son propre jeu. » (« The West is geating Ruyssia at its own game. »)

21 avril : « La guerre de Poutine a échoué. C’est sur le point d’être encore pire. » (« Putin’s war has been a fiasco. It’s about to get worse. »)

5 mai : « La Russie humiliée face à une défaite de dimension historique. » (« Humiliated Russia face an epoch-defining defeat. »)

12 mai : « La victoire totale sur Poutine nous coûtera cher. » (« Total victory about Putin cannot be bought cheap. »)

26 mai : « Poutine est sur le point de remporter un triomphe qui est un véritable choc » (« Putin could be about to pull off a schock triumph. »)

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Poutine, Civilisation & Progrès

  mardi 31 mai 2022

31 mai 2022 (09H45) – Enterrant un instant sa hargne contre tout ce qui n’est pas politiquement du parti de la Sainte-Russie, – et une hargne que j’éprouve parfois dans un sens inverse pour ce qui est du sentiment éprouvé par moi pour la France qui détruit absolument ce que fut la France, – Andrei Martianov extrait du dernier article (30 mai) de Kunstler, ce jugement du sociologue américain et observateur d’une impitoyable ironie de la décomposition américaniste :

« Eh bien, d'une part, il semble que nous soyons dans une course serrée entre la démolition contrôlée de l'économie mondiale par Klaus et les élections américaines de mi-mandat en novembre prochain, et peut-être que le Gang perçoit que cela ne va pas si bien se passer pour eux. Leur projet-clef dans l'offensive de 2022, la guerre en Ukraine, ne fonctionne pas non plus. L'idée, semble-t-il, était d'embourber et d'humilier les Russes afin de provoquer la défenestration de M. Poutine, qui, croyez-le ou non et malgré les tsunamis d'infamies déversés sur lui par les propagandistes financés par le WEF, est étrangement et réellement un défenseur de la civilisation occidentale. Oui, je sais, c'est stupéfiant, non ? (Dieu travaille de façon mystérieuse, – mais les gangsters de Davos ne croient pas en Lui / en Elle / en Il-Elle transgenré). »

Et Martianov commente, puis cite Roger Scruton, ce conservateur britannique mort récemment et dont il (Martianov) rappelle qu’il était russophobe, – cela montrant que cette affaire dépasse infiniment les engagements et les opinions terrestres de notre siècle, et du précédent, et ainsi de suite jusqu’au temps de la mort du Christ...

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Victoria au Pays du Fuckland

  vendredi 27 mai 2022

27 mai 2022 (17h25) –  On doit se rappeler, car c’est un grand moment d’observation de l’activité débridée et déchaînée de l’irrésistible Victoria Nuland, de ce long coup de fil entre l’ambassadeur US à Kiev à cette époque Geoffrey Pyat et elle-même. (Voir le 7 février 2014, sur l’incident qui fut grand bruit mais ne modifia guère l’avis général sur la vertu américaniste alors et aujourd’hui.)

Quoi qu’il en soit, le moment fut exotique, marqué notamment par son « Fuck the UE » (« Que l’UE aille se faire foutre »), qui alla même jusqu’à faire s’excuser la Nuland auprès des vertueuses collectivités de la direction-UE. Pour autant (bis et re-bis), cela “ne modifia guère l’avis général sur la vertu américaniste alors et aujourd’hui”.

Mais bon, cela resta dans les annales... Et voilà que l’on apprend que le non-moins vertueux ‘YouTube’ vient de faire sauter l’enregistrement de son catalogue. Singulière manœuvre qui a le curieux effet à contre-temps pour le censeur imbécile, en pleine Ukrisis, de nous rappeler qui en est la cause première dans la séquence présente, sans pour autant faire disparaître la pièce à conviction qui a été sécurisée de tous les côtés. Je pense que les algorithmes-censureuses sont encore plus imbéciles si c’est possible que les censeurs eux-mêmes et n’ont de cesse de rendre ces mêmes censeurs qui les ont activés, eux-mêmes encore plus imbéciles. De ce point de vue, ils se perdront irrésistiblement dans leur Mer des Sargasses-imbéciles.

Tout cela pour constater que ‘ConsortiumNews’ (CN), ayant odentifié le forfait, s’est empressé d’éditer une version écrite de l’entretien, pour que l’échange Nuland-Pyatt reste dans les archives. L’article de CN) qui nous présente l’affaire, reprend la version de la transcription de la BBC, postée le 7 février 2014 qui est, elle, toujours en ligne. (C’était le temps où la BBC conservait, épars, quelques débris de la BBC qu’on a oubliés de “canceller”.) La vidéo de l’entretien qui a été retirée, avait été postée le 29 avril 2014 et avait bénéficié de 181 533 vues ; sauvegardée par CN, on la trouve donc toujours accessible à cet url, mise en place par le même CN, et non encore censurée... Qui plus est, un ‘addendum’ à l’article original de CN signale qu’il existe une version de l’entretien avec des sous-titres en russe, qui bat, et de loin, tous les records de vision : près de 1,5 million de vues (1 480 875).

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Le corps-mort de la diplomatie

  lundi 23 mai 2022

23 mai 2022 (17H25) – Il y a eu un des débats semi-annuels dits-‘Munsk’, à Toronto, au Canada, datant du 12 mai et dont la diffusion sur YouTube a eu lieu ce jour du  23 mai 2022. Deux groupes de deux personnalités du monde de la diplomatie, certains fort peu idéologisées et d’autres idéologisées au maximum possible du cynisme, étaient, comme l’on dit, “opposés”. Je vais simplifier les étiquettes, mais suis sûr que l’on me comprendra à demi-mot.

•  D’un côté, les “réalistes”, certainement pas antirusses d’une foi assurée du Seigneur, pas du tout non plus prorusses sans nuances, mais enfin qu’on trouve parmi ceux qui trouvent beaucoup, beaucoup à redire dans l’actuelle politique du bloc-BAO dans Ukrisis. Les deux hommes sont deux universitaires célèbres, US bien entendu, qui se sont illustrés en mettant à nu l’influence du lobby israélien sur la politique extérieure US : le professeur en relations internationales de Harvard Stephen Walt et le politologue John Mearsheimer. Bien qu’honorables, et parce qu’honorables, ces personnages chargés de titres et de diplômes sont pourtant rien d’autre et rien de moins que des ‘dissidents’.

• De l’autre côté, deux diplomates si l’on peut dire puisque l’un fut ambassadeur des USA à Moscou et l’autre ministre des affaires étrangères de Pologne (mais avec de fort liens avec les USA, puisqu’époux de l’hyper-pétroleuse Ann Applebaum, historienne et chroniqueuse de Washington ‘Post’), – respectivement Michael McFaul et Radoslaw Sikorski avec son parcours sinueux. Ces deux-là sont des vedettes de la communication postmoderne, personnages au moins beaucoup plus médiatiques que diplomatiques, du fait de leurs interventions souvent très... médiatiques et parfois même brutales (Sikorski lorsqu’il parlait du ‘blowjob’ au profit des USA et de la fonction de ‘total suckers’ assignée aux Polonais à l’égard de leurs confrères américanistes, – traduction non cataloguée mais retournement de veste dudit Sikorski assuré). Quoi qu’il en soit, les deux vedettes médiatiques sont, dans cette séquence en Ukrisis où se déroule une terrible attaque contre l’humanisme et la civilisation en cours, – elles sont parfaitement bien alignées-neocon dans un antirussisme absolu et c’est bien le rôle qu’ils tiennent dans le débat.

Salut à ConsortiumNews

  jeudi 19 mai 2022

19 mai 2022 (18h10) – Je crois que nos lecteurs auront bien senti combien cette Ukrisis sème le trouble dans les consciences dissidentes, pour choisir de quel côté la vérité à le plus besoin de notre aide, – toujours cette quête de la vérité nommée par nous avec la plus extrême modestie vérité-de-situation. Je parle bien des consciences “dissidentes” ; les autres, les tranquilles, les satisfaites d’elles-mêmes et du temps qui va, gobent tout ce que la presseSystème & affidés leur déverse à grandes pelletés. On laisse ceux-là de côté, à leur destin sans malice ni cas de conscience.

J’observe l’aspect américaniste de la dissidence parce qu’elle est incontestablement la “mère de toutes les dissidences” sur l’internet, – cela, de façon logique, puisque cette activité est apparue alors que le véritable visage de la subversion totale de l’américanisme se dressait devant nous, passé abruptement l’épisode communiste réduit à poussières diverses. C’est chez eux, aux États-Unis, aujourd’hui en temps d’Ukrisis, que se manifeste le plus durement, d’une façon souvent déchirante, ce trouble des consciences. Michael Brenner nous a parlé il y a peu de ce problème qui est à la fois un dilemme et sujet de terreur, – « La dissidence américaine dans les ténèbres », – et nous parlant aussi de ce poids terrible de ceux qui prennent le risque d’en avoir pleine conscience et de ne pas désarmer, de rester lucide, de ne céder en rien à la tentation du Système, – comme on dit “la tentation du Diable”, avec la menace de la dépression ou de la folie, ou de la solitude meurtrière :

« Impression qu’être critique et sceptique ce n’était plus engager un dialogue mais lancer ses opinions et ses pensées dans une sorte de vide... En effet, un vide parce que le discours tel qu’il s’est cristallisé et auquel je suis confronté est non seulement uniforme et impénétrable d’une certaine manière, mais il est à bien des égards insensé, dépourvu de toute sorte de logique interne, que l'on soit d'accord ou non avec les prémisses et les objectifs formellement énoncés.

» En fait, j’ai découvert que c’est un nihilisme intellectuel et politique. Alors, on ne peut apporter aucune contribution pour essayer de corriger cela simplement par des moyens conventionnels. J'ai donc senti pour la première fois que je ne faisais pas partie de ce monde... »

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Pour quelques millions de plus...

  mercredi 18 mai 2022

18 mai 2022 ( 15h50) – C’est la chronique d’Orlov, son texte sur la commémoration de la Victoire dans ce que les Russes nomment la Grande Guerre Patriotique, les défilés d’une ampleur patriotique inouïe  de leur “Bataillon Sacré”, qui m’a engagé sur cette voie du raisonnement, par intuition dirais-je, aidé en cela, guidé dirais-je même, par les “événements” auxquels j’accorde l’importance spirituelle qu’on sait.

(En aparté : « A ce propos et cherchant une expression qui rende compte, en termes “opérationnels” pour nous, de l’idée que je veux exprimer, je parlerais même, d’une “souveraineté spirituelle des événements”. »)

Je pressentais aussitôt, ayant lu Orlov puis Finkelstein comme on va le voir, qu’il y a quelque chose de considérable, aujourd’hui, en 2022 avec Ukrisis, dans cette grande question de la mémoire de la Grande Guerre Patriotique. Je crois qu’une longue conversation de Norman Finkelstein avec Briahna Joy Gray, qui fut l’attachée de presse de Bernie Sanders lors de la campagne de 2020 (lors de l’émission radiodiffusée du programme ‘Bad Faith’ le 8 avril 2022) éclaire le thème que je voudrais développer ici.

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« L’empire romain devenu fou »

  samedi 14 mai 2022

14 mai 2022 (16h50) – Je médite ce paragraphe, cette phrase dite par un activiste quasiment antiaméricaniste, un antiguerre certifié de gauche qui ne reconnaît plus rien, ni de son pays, ni de la plupart de ses amis combattants-activistes :

« Parce que c'est vraiment de cela dont nous parlons ici, c'est une notion d'assimilation de l'hégémonie américaine avec l'illumination, la civilisation, la démocratie, la liberté et quiconque la conteste,  – ce que fait clairement la Chine, et la Russie, certainement, – qui devien[nen]t l’ennemi de civilisation. C'est le message effrayant ici. C'est un peu l'empire romain devenu fou. »

En décidant de reprendre cette “conversation” entre Robert Scheer et le professeur Michael Brennan, je ne me doutais pas de la profondeur quasiment métahistorique de leurs propos. Lire cela, un peu en diagonale, puis décider de le reprendre, c’est encore n’avoir pas mesuré l’ampleur lumineuse de cette profondeur ; le relire, le détailler, pour ébarber la traduction automatique, traquer un contresens ici ou là, trouver une autre expression française pour restituer le sel de l’expression anglaise, vous y fait vous plonger. Ainsi ai-je débusqué des observations, des jugements, des réflexions, qui rendent, – dans tous les cas de mon, point de vue, pour qu’on le sache, – rcette conversation éblouissante et qui enrichissent considérablement la perception qu’on en peut avoir si l’on est aux aguets.

Je ne connaissais ni Scheer ni Brennan, sinon ici ou là, en passant, ou peut-être de nom. Enfin, nous y voilà et je voulais aussitôt vous confier les réactions de la pensée que la chose a fait naître en moi ; tout cela sous le patronage de cette idée sublime, qui massacre en bataille la référence et l’emblème que tous les valets & laquais Système se plaisent à savourer en jouant aux lettrés... “L’Amérique, la Rome moderne !” Certes, mais alors « c'est un peu l'empire romain devenu fou ».

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Limites de l’hollywoodisme

  mercredi 11 mai 2022

11  mai 2022 (10h55) – Il y a déjà longtemps que les “guerres” sont vécues comme des films évidemment hollywoodiens. Cela passe tellement bien dans nos perceptions aguerries dans les fauteuils des “salles obscures”, nous autres habitués à encaisser les rudes coups et les scènes terriblement sanguinolentes de Rambo à Terminator, et même, pour hausser un peu et s’aventurer dans la qualité presque artistique, – mais le cinoche reste le cinoche, – du ‘Massacre de Fort Apache’ à ‘Apocalypse Now’. On eut à l’esprit cette idée des “guerres” comme films hollywoodiens, cette fois sans fard ni dissimulation, ni véritables victimes, ni dégâts collatéraux pour notre compte,  “comme un bon film” quoi, avec la première Guerre du Golfe. J’allais écrire “qui ne se rappelle...”, – mais non, c’est déjà si loin, et les mémoires courtes du temps n’en gardent rien...

Eh bien moi, si ! Je me rappelle que la transmission en quasi-continu des images des attaques aériennes par films automatiques à partir des avions US (‘what else ?’), ciblant tel char, tel poste de commandement, tel mariage par erreur (oups), suscitaient des rassemblements devant les postes TV ouverts au public. On était au cinoche en ‘zap-in’, équivalent postmoderne du ‘drive-in’. Je n’invente rien, je revois encore cette scène dans le grand hall de l’OTAN, en janvier-février 1991, où l’on aurait cru à une ré-invention de la guerre, avec tous ces héroïques fonctionnaires et planificateurs au bout de l’effort de lever le cul de leurs fauteuils pour assister “en direct” au résultat superbe de ceux qui “ont bien fait le job” grâce à leur labeur de fourmis du Monde Libre.

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Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se défait

  mardi 03 mai 2022

3 mai 2022 (18H20) – Dans son dernier texte (“Strategic-Culture.org”, le 2 mai 2022), Alastair Crooke analyse avec un désenchantement profond mais élégant, sans laisser apparaître la moindre rancune, la situation française avec la ré-élection d’un président exceptionnellement impopulaire et souvent détesté jusqu’à la haine ; puis élargissant son propos à l’UE, qu’il décrit comme plongée dans une atonie surpuissante, impossible d’aller de l’avant dans un simulacre de solidarité absolument faussaire, impossible de revenir en arrière, immobilisée dans une immonde Mer des Sargasses conceptuelles et communicationnelle.

Il constate une complète paralysie, – « Les impasses aveugles de la politique européenne », – dans une situation où les crises s’empilent et se développent à une rapidité extrême, dégradant à mesure la situation générale. Son analyse concerne essentiellement les conséquences et les effets de Ukrisis, beaucoup plus que les questions internes ; mais l’extraordinaire paralysie et le furieux immobilisme, – à la fois narcissique, bienpensant et terrorisé, – des pouvoirs concernés sont une marque commune de ces deux niveaux de situation. Il s’agit bien d’une in-activité politique surpuissante et incandescente pour un sur-place hystérique, illustrée par l’affairement et le bouillonnement d’une formidable activité communicationnelle, évoluant entre le “non-Être et le Néant”, « aplatie par l’énorme poids du rien » (selon la belle formule de Joseph de Maistre, si à mon goût par sa capacité d’adaptation illustrative de nos ‘temps-devenus-fous’).

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War Is a Racket’...

  samedi 30 avril 2022

30 avril 2022 (11H05) – … Ou plus, précisément dit : ‘American War Is a Racket’ ? Il est vrai, “‘rendons à César”, que le titre du livre du général du Corps des Marines Smedley J. Butler, publié en 1936, est effectivement ‘War Is a Racket’. Passons à Ukrisis, vous verrez que c’est du même tonneau pourri et puant...

Dans les événements actuels, le vote au Congrès d’une loi type-Lend Lease imitée de celles de la deuxième Guerre mondiale qui contribua à assurer assura après 1945, dans ses suites d’acquittement la complète domination financière mondiale des USA, constitue un acte fondamental pour enchaîner économiquement l’Ukraine, ou ce qu’il en restera et s’il en reste après tout, pour de nombreuses décennies.

Les Russes ont noté cela avec une consternation sarcastique, ayant eux-mêmes l’expérience de cette loi (en 1941) et de ses prolongements jusqu’à l’acquittement définitif, en 2006 pour leur pays. L’Amérique américaniste, usurière trans-métahistorique, si généreuse pour ses propres dettes stratosphériques, n’oublie jamais les dettes des autres imposées par elle lorsque les autres sont en détresse... Un rapide compte-rendu du vote du Congrès commentée par le président de la Duma de la Fédération de Russie, Viatcheslav Volodine.

« Jeudi, la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé la ‘Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act’, qui permet à Washington d'envoyer plus facilement des armes à l'Ukraine dans le cadre de son conflit avec la Russie. Toutefois, ces livraisons sont conditionnées au fait que Kiev doive payer pour le “retour et le remboursement des articles de défense prêtés ou loués”. Le projet de loi sur les prêts, qui n'attend plus que la signature de Joe Biden, est distinct des efforts déployés par la Maison Blanche pour armer le gouvernement du président ukrainien Zelenski avec des armes provenant des stocks du Pentagone.

» “Les motivations de Washington sont claires comme de l'eau de roche”, a écrit Volodine sur Telegram, suggérant que le prêt à l'Ukraine “permettrait d’augmenter considérablement les bénéfices des sociétés de défense américaines”.

» Volodine a rappelé les événements de la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'Union soviétique avait reçu du matériel militaire des États-Unis dans le cadre d'un programme de prêt-bail similaire.

» “Cela a été décrit comme une aide des alliés”, mais l'URSS, qui a perdu 27 millions de vies en combattant les nazis, a dû rembourser ces dettes pendant des décennies, entre autres en envoyant son platine, son or et son bois à l’Amérique dans le cadre de règlements mutuels, écrit Volodine.  “Les paiements n’ont été achevés que 61 ans après la Grande Victoire, en 2006”.

» Le prêt-bail est essentiellement un prêt de marchandises, et “pas un prêt bon marché”, a-t-il averti. “De nombreuses générations futures de citoyens ukrainiens vont payer” pour les armes, les munitions et les denrées alimentaires livrées par Washington. En acceptant le programme de location de terres, “Zelenski conduit le pays dans un gouffre de dettes”. »

On ne peut évoquer cet acte du Congrès, sans effectivement rappeler comme je le fais le parcours du général Butler, dont les Marines avaient assuré (et continuent d’assurer) la protection militaire, et les moyens de pression pour le flux et les retours des investissement américanistes imposés à leur profit dans tant de diverses régions du monde où les USA prospectent comme des barbares sans foi ni loi. Butler, qui s’illustra également dans l’échec d’un coup d’État de Big Business contre Franklin D. Roosevelt, donna avec son ‘War Is a Racket’ la première description du fonctionnement de processus en cours, qui allaient morpher en ce que Eisenhower nomma trente ans plus tard le ‘Complexe Militaro-Industriel’ (CMI).

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Aventure en Ukrisis

  vendredi 29 avril 2022

29 avril 2022 (04H30) – L’annonce est passée, si l’on peut dire, comme une lettre à la poste, venue de deux ministres sans grande gloire ni prestige. Ni Blinken (Secrétaire d’État), ni Austin (secrétaire à la défense) ne sont des pointures exceptionnelles dans le marigot intellectuel de ‘D.C.-la-folle’. Austin, par exemple, – mais il sera notre héros principal de cette page du ‘Journal’, – est assez mal considéré au sein de la communauté de sécurité nationale, du côté des militaires. Voici ce qu’en dit la langue acérée de l’ancien officier de la CIA Larry Johnson, qui est beaucoup plus à l’aise pour exprimer ses humeurs sarcastiques et informées sur son site ‘sonar21.com’ que sur celui du colonel Pat Lang

« Dieu merci, nous avons des géants militaires comme le secrétaire à la défense Lloyd Austin, qui a été promu pour des raisons autres que ses réalisations militaires (des amis militaires qui ont servi avec lui sur des théâtres de guerre le décrivent charitablement comme un “stupide trou du cul” [‘dumb-ass’]), en charge de notre défense nationale. Si je me souviens bien, il a quitté l’armée pour se faire du méga-fric, en travaillant pour l'un des plus grands entrepreneurs de défense du Pentagone [Raytheon], en l’aidant à engranger de nouveaux contrats de défense. Rien de corrompu là-dedans, d’accord ? »

Ces derniers jours, c’est donc Austin qui a tenu la vedette du système de la communication russophobe ces derniers jours. C’est lui qui, à deux reprises, a annoncé que le “but de guerre“ désormais était purement et simplement l’élimination (la “cancellation”) de la Russie et l’élimination (la “cancellation”) de Poutine. Somme toute, je ne devrais pas être étonné puisque Austin a été nommé à son poste pour marquer et opérationnaliser par sa couleur (afro-américaniste sans aucun doute) et son engagement wokeniste sans faille l’immersion des forces armées US dans la ‘Cancel Culture’. Par conséquent, on ne peut s’étonner qu’il soit le porte-parole de la “cancellation” du duopole Russie-Poutine, comme déjà annoncée par errement révélateur par son président en ballade à Varsovie. (Biden refuse toujours par prudence d’aller à Kiev malgré la cour empressée de Zelenski dans ce sens ; Varsovie est le plus loin qu’il puisse faire.)

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Let’s tweet again’ ?

  mercredi 27 avril 2022

27 avril 2022 (14H55) – Elon Musk, “l’homme le plus riche du monde” du moment, vient donc de racheter Twitter (44 $milliards) pour redonner le ‘Free Speech’ à cet immense réseau social. L’affaire s’est faite après une corrida de deux semaines à peu près, et elle a aussitôt pris une dimension politique et idéologique considérable, phénoménale, avec l’entièreté du système de la communication en émoi.

...Une véritable crise d’hystérie me semble-t-il, bien décrite par une colonne de Paul Joseph Watson bourrée de messages hystériques et paroxystiques venus des milieux de la gauche sociétale progressiste, dans la patrie du wokenisme ; on préfère garder l’anglo-américainavec toutes ses expressions intraduisibles pour le titre et l’amorce du texte décrivant les hystériques gémisseries et pleurnicheries du wokenisme-progressiste. C’est la crise de nerfs des partisans du ‘Free Speech’-bienpensant devant la perspective du ‘Free Speech’ tout court...

« SALTY: Cry Babies Throw Out Their Toys Over Musk Twitter Buy.

» Someone call a wahmbulance.

» Elon Musk has bought Twitter and every whining cry baby NPC who can’t handle opinions that do not conform to the received consensus is screaming into the ether… »

Pour faire un peu moins dans l’image jubilatoirement caricaturale, – pourtant si bienvenue, – je mentionne également la réaction également jubilatoire mais plus structurée de Idriss Aberkane sur Sud-Radio, avec l’inusable et héroïque André Bercoff, hier 26 avril, au son d’une célébration de Elon Musk, libertarien et pro-Trump en plus des $milliards :

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Réalités parallèles

  lundi 25 avril 2022

25 avril 2022 20H00) – Le monde (la France comprise) est devenu le champ clos d’une fantastique pression en termes de communication. L’accumulation des crises s’accompagne, ou même est provoquée, par cette formidable surtension des psychologies soumises à cette pression.

L’élection française est vécue comme un épisode un peu plus sophistiquée d’une colossale guerre psychologique des rues, une guerre psychologique civile à la fois interne et externe. Le résultat importe peu, il s’agit de la montée continue de la tension. Macron aurait-il été battu hier que la tension aurait bien entendu été aussi forte, paralysée à son paroxysme d’insupportabilité. Dans ce cas de la victoire de Macron, toutes les tensions accumulées durant les 5 dernières années ne sont pas écartées ; elles étaient en attente d’autres et nouvelles tensions qu’avait suscité la possibilité de l’élection de Le Pen ; Macron élu, elles constituent une base active de tension persistance qui va être renforcée, accélérée, transmutée en quelque chose d’encore plus fort, d’encore plus pressant et déstabilisant. Il s’agit d’un effet collectif qui, désormais, enfantent les événements qui le renforcent plus qu’elle en est l’effet.

Ukrisis suit la même voie, comme par exemple la situation intérieure aux USA. Toutes ces crises s’enchaînent et se déchaînent toutes  ensembles, comme libérant simultanément toute leur puissance et s’avérant emprisonnées par cette puissance. Les événements, lorsqu’on croit les identifier et distinguer une esquisse de forme et d’équilibre dans la description, pour permettre à l’esprit d’envisager un jugement, sont parallèlement désintégrés par la tempête déferlante des “émotions standardisées”, des “émotions usinées” par la communication. Les acteurs sont à la fois prisonniers et complices de ces excès permanents de ce qui est devenu un hyper-affectivisme, lui-même devenu littéralement le “nouveau normal”. Ceux qui distinguent cette folie cognitive qui nous est imposée, le plus souvent y succombent parallèlement, – sauf quelques ‘happy fews’, – adhérant en même temps à ce que leur raison intuitive condamne absolument.

Alastair Crooke écrivait le 9 septembre 2021 :

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Hystérie & hallucination aux commandes

  mardi 19 avril 2022

19 avril 2022 (18H00) – Vue la formule choisie qui impliquait de mettre en ligne aussi vite que possible le texte de l’interview après traduction et ébarbage, je ne nous ai pas ménagés un peu de place pour dire dans un texte d’intro tout le bien que je pense, et de l’interviewé Jacques Baud, et du contenu de ses observations. Réparation est donc faite, et en détails, dans cette page du ‘Journal-dde.krisis’ (*) qui figurera chronologiquement quelques heures après l’interview, comme son commentaire bienveillant déroulé en même temps que l’interview, comme les Russes se réservent dans un affrontement de suivre parallèlement la voie militaire et la voie diplomatique de la possible et hypothétique négociation.

La dernière partie de cette interview est d’un particulier intérêt pour mon compte, cela tout en précisant que la chose reste de toutes les façons d’un grand intérêt spécifique dans son entièreté :

• D’abord, là où Baud nous explique comment fut réformée l’armée ukrainienne, entre les désastres de 2014 et une réelle résistance en 2022. Ce qui est précieux, bien entendu, est que notre espion-suisse travailla pour l’OTAN et fut un des organisateurs de cette réforme, où l’on voit que l’implication de l’OTAN est totale, où l’on voit exactement ce que sont les ‘ukronazis’ et à quoi ils servent, etc., d’une façon qui définit parfaitement ce que sont ces milices, – plutôt du type ‘Gestapo’ que du type ‘Wafen SS’ si l’on veut poursuivre l’analogie.

Rappel du passage sur cet aspect :

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Ukrisis-15 : Mélanges-PhG

  dimanche 17 avril 2022

• Un ‘Mélanges-PhG’ •  Une double vision contradictoire et complémentaire d’Ukrisis : celle du bloc-BAO et celle du reste du monde. • « Conserver le pouvoir en prétextant une troisième guerre mondiale » qu'on aurait soi-même lancée.  • L’indéfectible affection cachée et nucléaire du Pentagone pour l’armée russe.

 

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Orwell en Ukrisis

  samedi 16 avril 2022

16 avril 2020 (11H10) – Régis Le Somier, grand reporteur indépendant de guerre, ancien de ‘Paris-Match’, a fait un reportage en Ukraine, du côté ukrainien, pour ‘Figaro-Magazine’, et il en a acquis une célébrité mondiale (dans la presse indépendant et dissidente, quoiqu’il en veuille et quoi qu’il en coûte) en observant lors d’une émission sur CNews le 9 ou le 10 avril, expérience vécue : en Ukraine, « les Américains sont à la manœuvre ». Il indiquait par là une présence très structurée d’Américains divers, je veux dire du type anciens “forces spéciales” ou “forces spéciales“ en cours, la tout mâtiné sans doute de divers manœuvriers de la CIA, – le tout ‘Made in USA’ auprès, autour et « in charge » de diverses unités ukrainiennes ou pro-ukrainiennes.

On le retrouve ce même 10 avril lors de l’émission ‘En toute vérité’ d’Alexandre Devecchio, sur Sud-Radio. Le Somier est là, avec une autre (ancienne) reporteuse (oui ?) de guerre, Isabelle Lasserre. On laisse de côté les livres respectifs que venaient présenter ces deux invités et on signale l’accueil extrêmement, majoritairement scandalisés des commentaires de téléspectateurs, surtout contre Lasserre comparée ici ou là à BHL, pour le côté très “engagé” côté-salons parisiens des diverses interventions.

(Soit dit en passant, cela montre le côté très informé, très engagé aussi, de la plupart des auditeurs-commentateurs. La narrative officielle n’est pas toujours respectée, semble-t-il.)

Bref, on passe là-dessus, où il y a à boire et à manger, et souvent un goût amer. Enfin, je voulais surtout entendre Le Somier, par rapport à ce qu’il avait dit sur CNews. Finalement, pendant deux ou trois minutes à partir de 12’20” sur la vidéo, cela valait d’attendre.

J’ai repris le passage intéressant, pas tellement pour un côté engagé, mais du fait de ce que nous dit ce passage, y compris avec les commentaires ou les précisions que Le Somier omet d’apporter alors que son propos y invitait pourtant. Je mets sous forme de dialogue, même si réduit à un mot ou à une onomatopée de Devecchio, dans le but presque esthétique de restituer la respiration de l’intervention du reporteur de guerre, dont on sent bien qu’il marche sur des œufs d’une impitoyable narrative, et sous les yeux vigilants de la bienpensance. (Cette “marche sur des œufs” est beaucoup moins le cas de Lasserre du côté-des-salons parisiens, toute en souplesse voulue et en certitudes confortées, tout cela de nature dirais-je, hors les genres et quasiment militante, et y croyant  je pense... Passons outre.)

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