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718027 février 2020 – Ca y est, le coronavirus, désigné aussi par l’acronyme Covid-19 qui s’adapte mieux aux temps nouveaux, a atteint les USA. Non pas l’épidémie qui semble devenir pandémie, qui devient pandémie si elle atteint les USA, mais la réalisation de l’existence de la crise... Car, cette perception atteignant les USA, cette crise sanitaire devient une crise tout court, une crise-crisique si l’on veut, s’inscrivant parfaitement dans la Grande Crise d’Effondrement du Système.
Trump lui-même s’en est avisé, c’est dire ! Il est bien entendu furieux et, bientôt, il invectivera le virus Covid-19 comme il invective les démocrates et le CDC (Centers for Disease Control and Prevention, organisme officiel et public chargé des questions de santé). Sa dernière attaque en date, contre le CDC, vient du fait qu’il impute à cet organisme la chute des marchés, le krach erratique, tantôt au ralenti, tantôt insaisissable (« ...ce krach est totalement différent de tout ce qui s'est passé auparavant... Cela sort de notre expérience habituelle », écrit Bill Blain [voir plus loin]).
Trump a tout misé, pour sa réélection, sur ce qu’il connaît le mieux et qu’il chérit comme l’indicateur suprême de son action divine : les marchés, la bourse, Wall Street. Ainsi prend-il furieusement conscience de la crise du coronavirus et fait-il en sorte, en hurlant comme il le fait et ainsi montrant une extrême préoccupation que d’aucuns croiraient venue d’un homme d’État honorable, que Covid-19 devienne dans l’esprit des gens une crise vraiment colossale aux multiples facettes. A cause de ces sonovobitches du CDC... ZeroHedge.com résume l’affaire :
« Le penchant du président Trump à considérer les performances de la bourse comme un baromètre de la réussite de sa présidence est désormais bien connu du public. Le fait que Trump ait été extrêmement agité par les événements qui se sont déroulés à Wall Street, alors qu’il se trouvait en Inde cette semaine, n’est donc pas une surprise.
» Habituellement, nous n'accordons pas beaucoup de crédit aux articles du Washington Post sur le base-ball intérieur, qui prétendent offrir la “vérité de ce qui est caché” tout en créant une base d’où des fonctionnaires vindicatifs peuvent se venger en dénigrant anonymement le président ou même ses rivaux au sein de l'administration.
» Mais aujourd’hui, le récit de WaPo confirme en gros ce que nous soupçonnons de se dérouler en coulisses, le président s’en prenant à une autre agence fédérale et lui reprochant de faire peur aux marchés. Dans le passé, M. Trump a (publiquement ou en privé) accusé les démocrates, le secrétaire au Trésor Mnuchin, le secrétaire au Travail Wilbur Ross, Boeing et, – bien sûr, – [le président de la Fed] Jay Powell d’avoir provoqué la chute des marchés.
» Aujourd’hui, nous pouvons ajouter le CDC à cette liste.
» Le paragraphe ci-dessous est en fait le cœur de l’histoire de WaPo, décrivant la fureur impuissante du président Trump observant sans pouvoir intervenir la chute du marché.
» “Alors qu'il a passé les deux derniers jours à voyager en Inde, Trump a observé de près la chute de la bourse et pense que les avertissements [jugés par lui trop] alarmistes du Centers for Disease Control and Prevention ont effrayé les investisseurs, ont confié des sources proches de la présidence. Certains responsables de la Maison Blanche ont été mécontents de la manière dont le ministre de la Santé et des Services sociaux, Alex Azar, a géré la situation, ont-elles précisé.” »
On comprend la situation psychologique, et par conséquent politique sinon métahistorique : Trump ne s’intéresse pas vraiment à Covid-19 en tant que tel, ce que ce virus va causer de handicaps, d’angoisse et de morts. La seule situation qui lui importe, c’est l’effet sur la bourse, sur Wall Street, parce que Wall Street est l’une des références fondamentales de son jugement et que c’est sur la situation de Wall Street qu’il a basé toute sa rhétorique de réélection d’une majestueuse reprise économique.
Tout cela n’est pas à l’avantage du personnage mais peu nous importe. Nous savons très bien, nous, ce que vaut Trump, ce qu’il ne faut pas attendre de lui (qu’il soit un homme de qualité, un homme d’Etat) et ce que l’on peut attendre de lui... Effectivement, on peut attendre de lui, et qui est sans prix, qu’il soit antiSystème par inadvertance, à cause de ses traits de caractère démesurés, sa pétulance irresponsable, son narcissisme, son américanisme primaire, – paradoxalement puisque normalement le Système utilise ces traits de caractère à son avantage mais le Système est aujourd’hui en phase d’autodestruction ; par conséquent le paradoxe est partout puisque ce qui le favorisait et le servait dans sa surpuissance se retourne contre lui en phase d’autodestruction.
Quoi qu’il en soit, le fait majeur est bien là : grâce aux circonstances née de la globalisation, et grâce au caractère extrême de Trump, la crise sanitaire du coronavirus est devenue une crise majeure antiSystème (la crise du Covid-19) qui se place avantageusement dans le tourbillon crisique de la Crise Générale d’Effondrement du Système.
(Trump se trouve d’ailleurs pris dans l’habituel dilemme qu’impose l’énorme puissance du système de la communication et une autre pandémie chronique qui en découle, qui est la rapidité des réactions de la population avec une psychologie à vif dans les conditions actuelles. Il doit donc naviguer malgré ses outrances coutumières, entre l’affirmation que “tout va bien”, “tout est sous contrôle” et “nous avons le meilleur service de santé du monde et il est prêt”, et d’autre part une préparation à une extension de la pandémie [il nomme le vice-président Pence “Czar du coronavirus”, titre particulièrement baroque mais flatteur].)
La vertu antiSystème de cette crise est sa complète originalité, son caractère totalement inattendu, totalement nouveau par rapport aux crises auxquelles nous sommes accoutumés, – notamment les habituels “krachs des marchés”. Ils sont quelques-uns, parmi les commentateurs US qui suivent Wall Street avec attention, à découvrir le caractère sans précédent la crise Covid-19, la façon dont l’espèce de krach-insaisissable est totalement étranger au modèle habituel.
C’est ce qui rend l’événement de la crise tout à fait extraordinaire, et par conséquent un événement contre lequel on ne sait pas comment lutter. Un événement paradoxalement assez lent (par rapport à un krach normal), qui laisse le temps de réfléchir... et de se tromper plus lourdement ! Comme l’écrit Bill Bain, qu’on cite plus loin : « Le bon côté de cette crise au ralenti est qu’elle donne aux acteurs du marché plus de temps pour réfléchir et réagir, – ce qui signifie également plus de possibilités de se tromper horriblement ! »
Voici donc cette appréciation du commentateur financier indépendant Bill Bain, sur MorningPorridge.com, repris par ZeroHedge.com hier. Ce qui nous intéresse n’a strictement rien à voir avec d’éventuelles prévisions, mais avec la description de la crise, et aussi avec cette phrase que Blain place en exergue : « L’échec n’est pas de s’effondrer complètement mais de ne pas parvenir à revenir à nouveau où l’on se trouvait »...
« La réalité du marché devient... très compliquée. D’ici la fin de la semaine, il est tout à fait probable que le marché aura baissé de 10 % ou plus par rapport au sommet de la semaine dernière (actuellement 7,5 % de baisse et à surveiller !). Mais ce qui est effrayant, c'est que ce krach est totalement différent de tout ce qui s'est passé auparavant... Cela sort de notre expérience habituelle.
» Le marché, hier, c'était comme regarder Homer Simpson dévaler une pente raide. Il rebondit sur une corniche, il s’élève un moment, avant que la gravité ne reprenne inévitablement le dessus. Badaboum !
» Le marché va-t-il cesser de dégringoler aujourd'hui ? Probablement pas, – la tendance est à la poursuite du ralentissement économique, déclenché par un virus auquel le marché est réactif. Mais ce n'est pas une fin-du-monde-telle-que-nous-la-connaissons, lorsque les actions sont en chute libre et mortelle. Il s’agit d’une catastrophe au ralenti que mâchouille une prise de conscience choquée ; où la réalité du virus a induit une récession instantanée dont les conséquences continueront à s’écarter du modèle d’un krach conventionnel.
» Le bon côté de cette crise au ralenti est qu'elle donne aux acteurs du marché plus de temps pour réfléchir et réagir, – ce qui signifie également plus de possibilités de se tromper horriblement !
» Cela va être une nouvelle expérience pour tout le monde. La plupart des krachs, et c’est mon sixième ou septième depuis le premier que j’ai connu, en 1987, voient l’ensemble du marché s’effondrer en même temps. Ce krach sera davantage lié à des fondamentaux inconnus, liés aux coronavirus, – quels secteurs et quels marques sont les plus vulnérables aux ruptures de chaînes d’approvisionnement, aux pertes de commandes permanentes, à la limitation drastique des voyages et à la mentalité d’un état de siège industriel, et quels secteurs sont les plus susceptibles de bénéficier d’un soutien gouvernemental essentiel.
» Il fait également l’objet d’une force exogène, – les inconnues du virus. Cette force dépendra de la façon dont les gouvernements réagiront à une menace de pandémie externe plutôt que des vecteurs de crise interne habituels, comme des prêts bancaires stupidement imprudents ou l’éclatement d'une bulle boursière (même si cela n’aide pas à faire éclater la bulle de valorisation qui semblait très proche !). Les effets et le tempo de la crise vont accélérer et ralentir selon des facteurs non-économiques, – l’extension (la contagion) et les effets (décès) de la maladie. »
Ce texte montre bien les caractères inédits de la situation, – de la crise, bien entendu, du point de vue d’un observateur de l’évolution des affaires financières et boursières. Il montre :
• l’extraordinaire différence de nature entre l’événement déclencheur de la crise et ses effets, sous la forme d’une sorte de “crise secondaire”, les deux crises ayant chacune une vie indépendante tout en continuant dans un cas à exercer une influence l’une sur l’autre (Covid-19 sur Wall Street) ;
• l’impossibilité pour les acteurs de la “crise secondaire” (Wall Street), pourtant considérée comme “crise principale” par eux, de prévoir quoi que ce soit de l’évolution de ce qui est chronologiquement la “crise principale” (la crise Covid-19), qui n’est pour eux que la “crise déclencheuse” (ou “crise-détonateur”) ;
• par conséquent, l’emprisonnement de cette chaîne crisique complètement improbable dans un ballet de cause à effet éventuellement réciproque, ne répondant à aucune logique de crise par rapport à l’expérience qu’on en a.
Nous avons déjà signalé (voir PhG, le 15 février et le 26 février 2020) le caractère extraordinaire de la crise Covid-19 par rapport aux épisodes de pandémies habituels. PhG cite les pandémies de la “crise asiatique” (1957) puis de la “crise de Hong-Kong (1968), et il aurait pu citer, plus proche de nous, la pandémie SRAS de 2003 qui, de la même façon, n’eut aucun effet sérieux hors du domaine sanitaire et ne fut en aucun cas le détonateur de rien. Ce dernier cas était cité hier par François Lenglet sur LCI, avec ce commentaire : « Oui, mais en 2003 la Chine faisait 3% du PIB mondial, aujourd’hui elle fait 16% ». D’autres parlent de la Chine d’aujourd’hui comme “l’usine du monde” pour constater que la chose est en panne.
Mais au-delà de ces explications conjoncturellement justes mais que nous jugeons structurellement insuffisantes, ce que nous constatons, et cela comme une nouveauté par rapport aux crises précédentes, c’est l’extraordinaire “solidarité négative” qu’implique la globalisation qui caractérise aujourd’hui, hors de tout contrôle, les relations internationales. Le paradoxe, qui est bien entendu le “paradoxe de la globalisation” car là (dans ce phénomène de la globalisation) se trouve l’explication, c’est que ce nouvel (?) arrangement (?) du monde crée une “solidarité” des effets catastrophiques. Sur le plan “constructif”, les insuffisances de la globalisation sont évidentes, sinon furieuses et agressives. Les tensions internationales sont considérables, beaucoup plus nombreuses et diverses qu’en aucun autre époque dans l’histoire, et presque impossibles à apaiser. La coopération dynamique, celle qui est capable de créer des nouvelles situations pour nous faire sortir de nos impasses, – c’est dire si nous écartons les accords de libre-échange signés aveuglément, – est pratiquement inexistante et la législation internationale est le plus souvent réduite à la loi du plus fort.
Par contre, ce que nous montre la crise actuelle, c’est que ses aspects et conséquences négatives menacent tous les acteurs de la globalisation, soit par effets directs, soit indirectement. Dans ce cas, nous sommes “enchaînés”, comme dans une prison à ciel ouvert et sans barreaux nécessaires puisqu’enchaînés les uns aux autres, derrière une devise qui en rappelle fâcheusement d’autres, – ce pourrait être “la globalisation c’est la liberté”. Il s’agit, si l’on veut, d’un “enchaînement” des acteurs-figurants que nous sommes du fait du “déchaînement de la globalisation” (correspondant au “déchaînement de la Matière”).
Nous avons regardé et écouté les premiers échos du coronavirus, alias Covid-19, d’un œil serein et critique. Il n’était question que de savoir si le gouvernement chinois mentait ou disait la vérité, si les droits des gens étaient respectés, si l’organisation de riposte du gouvernement chinois à l’épidémie naissante était au point, si la croissance chinois reculerait de un, deux ou trois points. Pompeo ricanait ouvertement en réclamant un regime change d’urgence, avec tant de bonhomie qu’on s’interrogeait pour savoir si ce n’était pas ses services qui avaient fabriqué la bestiole Covid-19. Bref, le Système se félicitait bruyamment de sa propre vertu, de sa propre morale, de sa propre démocratie dont les Chinois s’avéraient plus que jamais dépourvus et privés à la fois. Puis brusquement, aidés en cela par le début de l’expansion du virus, nous commençâmes à réaliser que nous étions tous dans la même baignoire, à barboter misérablement, et que le sort des Chinois n’était contenu par aucune barrière, que les chaînes qui nous unissent constituaient le meilleur moyen de partager le même sort éventuellement catastrophique, de connaître les mêmes avatars.
Il est très probable, à notre sens, que c’est évidemment cette réalisation qui a conduit notre perception à passer de la seule crise sanitaire du coronavirus à la crise “détonatrice” Covid-19 déclenchant une réaction “en chaîne” (là aussi) nous faisant passer, ou bien plutôt révélant en plein jour qu’il s’agit en fait de la crise du Système, c’est-à-dire d’une étape supplémentaire, et peut-être décisive comme l’on peut dire de plus en plus pour chaque épisode, de ce que nous appelons la Grande Crise d’Effondrement du Système (GCES). De ce point de vue, les polémiques politiques antichinoises du début ont bien contribué à accélérer cette prise de conscience, en donnant une dimension politique et polémique à la perception, en éloignant cette perception de la neutralité solidaire qui caractérise ce qu’on ressent devant une crise sanitaire.
Dans cette dynamique de la perception, il est évident que les USA jouent un rôle déterminant, bien que Pompeo n’ait pas encore demandé de regime change (aux USA) pour sanctionner la folie de Wall Street de ces derniers jours. Ces quatre-cinq derniers jours, alors que l’enchanteur-TV Trump se trouvait en Inde à tenter de séduire Modi, tout s’est mis en branle pour que les USA en prennent conscience, d’un seul élan d’une psychologie collective étrangement alertée et finalement montrant une fois de plus sa fragilité. Cette prise de conscience, comme d’habitude avec les USA, fit grand bruit, d’autant plus que le président Trump éructait de fureur parce que ses fonctionnaires avaient porté un rude coup au moral des traders de Wall Street et qu’on lui avait abimé son indice du NASDAQ.
Il va être très difficile, c’est-à-dire impossible de se défaire de cette idée, que certains disent à haute voix et que d’autres dénoncent avec une hâte bien suspecte, que nous assistons à une “crise de démonstration” catastrophique du déterminisme du Système, c’est-à-dire de la globalisation pour ce cas, d’un déterminisme qui conduit irrémédiablement à la catastrophe. D’une certaine façon, l’on peut avancer le jugement que nous assistons, en direct, “en temps réel” comme ils disent, “en boucle” comme l’on vit l’attaque du 11-septembre, à l’agonie de la globalisation comme une blessure mortelle percée dans le flanc du Système. C’est dire combien nous pensons que cette affaire ne se résumera pas à un certain nombre de malheureux décès et à une myriade de malades, à la pratique de la quarantaine, au port du masque, aux restrictions de circulation ; c’est à autre chose qu’il faut penser, c’est-à-dire à la possibilité de la nécessité d’un réarrangement du monde dans l’ère du post-coronavirus, – si nous arrivons à bout de cette pandémie.
Comme l’écrit James Howard Kunstler, « Nous n’avons pas vu venir ce truc ». Rassemblant toutes les excentricités et les folies de la situation intérieure des USA et du pouvoir de l’américanisme, – car cette dimension du désordre intérieur et de l’affrontement radical qui le guide est bien en place pour accélérer et renforcer la puissance de la crise, – il les couronne par l’apparition du Covid-19 et retrouve les idées qu’il avait émises deux semaines avant, qui se précisent, qui prennent forme, qui deviennent pertinentes, sinon évidentes
« Cela devient sérieux maintenant. Certains d'entre vous ont peut-être remarqué ce matin que les indices boursiers se dirigent vers la pire ouverture depuis des années. Aujourd'hui, Mr. Market s’est réveillé, comme Rip Van Winkle, et a découvert que le monde avait changé pendant qu’il dormait. Il y a de fortes chances que les conditions de la vie quotidienne en Amérique se détériorent fortement dans les mois à venir. Depuis janvier, nous avons observé à distance les rues vides de Wuhan et d'autres villes chinoises, pensant que c’était comme une de nos émissions d'horreur sur le réseau câblé. Il n'est pas inconcevable qu'une ville américaine, ou plus d’une, soit soumise à une quarantaine, ou qu’un grand nombre de personnes ne quittent tout simplement pas leur maison pendant un certain temps. Les camionneurs continueront-ils à transporter par camion les choses dont les gens ont besoin ? Nous ne le savons pas. Comment organiser une convention politique dans une telle situation, ou même une élection ? »
Nous n’avons rien vu venir et nous ne savons pas, et nous ne savons rien. Nous sommes irrésistiblement pris de vitesse par les événements qui s’ordonnent, seuls, pour imposer un rangement métahistorique à cette période étrange et extraordinaire que nous vivons. Métaphoriquement, tout se passe comme si la Grande Crise qui attaque le Système cherchait toutes les voies pour le faire, mais aussi pour se signaler à nos psychologies souvent déroutées par une perception faussée ; comme si la crise avait une vie propre et, agissant comme un événement autonome, avait trouvé dans ce cas une voie extrêmement audacieuse et novatrice pour prendre tout le monde, – et notamment le Système, – par surprise.
... D’un point de vue opérationnel, la globalisation est la victime désignée de cet épisode. Nous croyions que la globalisation était au bord de l’abîme et nous réalisons que la globalisation est un abîme où elle est elle-même en train de se perdre. Il va falloir commencer à penser aux choses sérieuses.
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