Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

Le JSFedor, anti-JSF

  vendredi 23 juillet 2021

23 juillet 2021 – Il y a une grande gloutonnerie d’autosatisfaction chez les commentateurs les plus courus de la dissidence nécessairement antiaméricaniste, – et par conséquent habitués à une grande proximité, et de Poutine, et de la Russie. Je cite ici les articles presque parallèles, et d’ailleurs alignés sur la même grille de présentation du site du premier, du Saker-US et de Pepe Escobar. Pour une fois, ces deux commentateurs réputés quittent de concert la sphère de la Grande Politique pour la ferraille prodigieuse des avions de combat.

La cause de cet intérêt soudain pour la ferraille a un nom : “Checkmate”, ce qui “parle” à la tradition russe du jeu stratégique des échecs ; elle a un matricule : Su-75, à partir de son concepteur “historique” Soukhoi (Pavel de son prénom). Il s’agit d’un avion de combat “léger” (un moteur), d’appui tactique, extrapolé de la formule du chasseur moyen-lourd (deux moteurs) Su-57 ; d’où, probablement, l’inversion du chiffrage de la désignation officielle, le “5-7” du Su-57 devenant le “7-5” du Su-75.

Le Saker-US, particulièrement, a fait un travail très précis, très technique, et également très “communicationnel” dans cette sphère spécifique des avions de combat avancés. Le Su-75 est un 5G [cinquième génération] présenté comme “complet”, – la précision est sans cesse mise en évidence,  suivez mon regard torve vers le petit monstre américaniste qui toussote sur le tarmac avant de remettre son vol pour cause de Covid, – avec toutes les technologies qui vont avec, jusqu’à la sacro-sainte ‘Intelligence Artificielle’.

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Le silence des Pachtounes

  mercredi 21 juillet 2021

21 juillet 2021 – Puisque notre ami Dimitri Orlov choisit de revenir aujourd’hui sur le “retrait-oups” des forces US d’Afghanistan, je me vois conduit par devoir de dignité à rajouter quelques impressions sur l’esprit de cet événement. J’avais envisagé de vous les confier au lendemain de la chose. Je ne l’avais pas fait, cédant à cette faiblesse si présente pour les commentateurs indépendants dans cette époque de simulacre absolu, de silence de cimetière, et cette faiblesse qu’on pourrait désigner par la phrase affreuse et terrible qui signe tout de même une défaite tactique de l’esprit : “à quoi bon ?”

Tant pis ou tant mieux, le brave et ironique Dimitri, pour une fois assez grave dans un de ses textes, m’a rappelé à l’ordre.

Je l’avoue, j’avais été, au lendemain de la pantalonnade sinistre de Bagram (« Faux-fuyant et vrai fuyards »), surpris voire stupéfait par l’absence de réactions concernant la susdite-pantalonnade de Bagram. On dira que j’ai regardé le chaos de Bagram-2021 avec les yeux de Saigon-1975, puisque exactement l’analogie est faite et justifiée dans le texte référencé. J’avais d’autant plus procédé de la sorte que le privilège de mon grand âge me permet d’en parler en connaissance de cause ; j’ai vécu cette séquence du brouhaha étourdissant des réactions considérables, dans la   clameur terrible de dévastation que suscita Saigon-1975, et ô combien aux USA même.

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Nietzsche est un complot

  dimanche 18 juillet 2021

18 juillet 2021 – Je suis un ami constant et loyal de Nietzsche, pourtant au départ par fascination absolument primaire et naïve. Ai-je dit déjà comment vint cette fascination ? Consultant 3-4 ans après une longue coupure pieusement conservée je ne sais pourquoi et je ne sais par qui, présentant un concours de classement du ‘Figaro’ à l’occasion du traité de Rome de 1957 sur quelque chose comme “Les cent génies qui ont fait l’Europe”, je m’étais arrêté à Nietzsche. Je fus fasciné par le nom d’une part (ce “Niet”, ces “t-z-s-c” enchaînés) ; d’autre part par l’image du visage extraordinaire du solitaire de l’Engadine et de ‘Zarathoustra’ réfugié à l’asile, de ces sourcils écrasants et de ces énormes moustaches encadrant un regard perdu dans le lointain de la folie sans fin.

Cette fascination si naïve et insignifiante est devenue estime et amitié et j’ai vu dans cette rencontre si improbable la marque de l’instinct et (peut-être) de l’intuition. Je ne fus ni ne suis pourtant un grand lecteur de Nietzsche et encore moins un des “interprètes” de sa pensée mais un cueilleur, un grappilleur au passage, de tel ou tel aphorisme, de telle et telle envolées de Zarathoustra ; par contre, grand amateur de ses biographies et des réactions si diverses et nombreuses des grands esprits à la lecture de Nietzsche.

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Dramaturgie-bouffe autour de Cuba

  samedi 17 juillet 2021

17 juillet 2021 – Je serais incliné à penser qu’il n’y a pas d’affaire qui, mieux que l’actuelle crise cubaine par rapport aux USA, présente l’extraordinaire ambiguïté des temps, la complète marche inversionniste des événements. Même pour moi, qui ai une grande souplesse de jugement entre mes deux pôles d’activisme, – Delenda Est Systema et l’inconnaissance, – l’exercice est à la fois périlleux, exemplaire et délicat à traiter.

Vous m’avez sans doute lu à ce propos et perçu que je n’ai pas hésité une seconde. Je me répète (un de mes exercices favoris pour les distraits) :

« Par conséquent, ma position générale est favorable à Cuba, en plus d’une espèce d’empathie affective pour cette aventure castriste. Cette attitude se retrouve dans mon jugement sur les événements actuels, qui sont de toutes les façons antiaméricanistes puisqu’antiSystème, par conséquent jugement favorable à Cuba.

» Ce qui est remarquable, c’est que je me trouve alors en opposition avec un segment politique US que je soutiens d’habitude, toujours par rapport au Système. Je me trouve plutôt du côté du gouvernement Biden dans sa dimension idéologique (critiqué pour n’être pas assez dur dans cette affaire), du côté d’un Sanders et d’une Alexandria Ocasio-Cortez. Il y a encore d’autres contradictions, au sein de la Grande Gauche wokeniste américaniste, ne serait-ce après tout que le zèle de la presseSystème à faire gonfler le simulacre de la “révolution de couleur” alors que la gauche démocrate, avec l’administration Biden que la presseSystème soutient d’habitude avec tant de constance, est plutôt favorable au régime par alignement pavlovien. (Il y a en fait bien plus de différences qu’on n’en décompte entre cette gauche des démocrates et le régime cubain, mais qu’importe pûisqu’il s’agit d’évolutions de communication attachées à) des perceptions absolument subjectives.) [...]

» Nous ne sommes pas au bout de l’imbroglio encombré d’un nombre impressionnant de nœuds gordiens. Il faut savoir slalomer, avec un seul but : Delenda Est Systema. »

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Cette presseSystème de merde me fatigue

  mercredi 14 juillet 2021

14 juillet 2021 – J’ai reçu ma carte de journaliste professionnel en décembre 1967 ou au tout début 1968 (vérifiez si ce n’est pas une FakeNews, les gars). J’avais 23 ans. Jusqu’à ma retraite légale, j’ai porté ce titre – avec une certaine fierté à peu près jusqu’aux “années Gorbatchev”, puis en l’ayant perdue dans l’esprit et la chose devenue un fardeau à partir des années 1990. Aujourd’hui et retraite bien entamée, je ne suis plus rien à cet égard, et bon débarras ! Cela me permet d’être bien plus qu’un “journaliste professionnel”, un commentateur libre de la presse dissidente.

J’ai mis à la poubelle avec un délice inattendu ce titre qui est aujourd’hui un complet déshonneur pour l’essentiel de ce qu’on lit dans la “grande presse”, dans la presseSystème devenue un extraordinaire rassemblement d’esclaves hallucinés, vivant dans un monde tout entier régi par ce remarquable déterminisme-narrativiste impliquant une “servilité volontaire” ;  mais en plus, en toute inconscience et simulacre de bonne foi parce que de surcroit ces tristes bouffons de quelque roi enfui y croient et que leur volonté est réduite à l’état de réflexe pavlovien ; chez eux, on est esclave pavloviennement... On n’en est d’ailleurs pas mécontent et l’on affiche les causes philosophiques de cette satisfaction (je parle pour le “camp du Bien”, cet étrange canular qui ramène la travail de la communication au niveau d’un infantilisme infatué favorisé par l’affectivisme régnant dans la modernité-tardive).

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Les Grandes Convergences

  mardi 13 juillet 2021

13 juillet 2021 – Dans une époque qui est un temps de stupéfaction constante, comme une réaction de l’être face à la constance des hystéries qui nous secouent et nous bouleversent, l’exercice essentiel de la pensée est de contenir les effets de cette tension de la psychologie pour mieux percevoir l’immense vérité-de-situation. Je dis cela, non pas de l’intérieur de la tour d’ivoire d’un sage, ou d’un fou se prenant pour un sage, mais d’une position elle-même assiégée par ces tensions qui me pressent et m’obligent, donc moi-même concerné par ces appréciations que je fais et ces objurgations que j’adresse.

Le constat principal qu’il faut avoir à l’esprit pour mieux se tenir droit est bien que « la métaphysique descend dans la rue », si elle n’y est déjà bien sûr ; on se demande même si elle n’était pas là hier soir, cachée dans le micro du président Micron annonçant la mobilisation de la vaccination de guerre... Non d’ailleurs, on ne se demande pas, on constate car je suis assuré par mes sources les plus peu-recommandables qu’elle était là, la métaphysique, pour contempler avec une certaine stupéfaction le beau-parleur, – et se dire : “Mais je rêve ! Je me pince, moi ! Lui, président de la mobilisation et de la guerre !”

Cela fait que ceux qui estiment qu’il s’agit bien d’un phénomène extraordinaire du temps, cette présence de la métaphysique, se battent tout autant pour appréhender la vérité-de-situation que ceux qui bataillent pour l’ignorer et l’écarter sans autre forme de procès, sans espoir de perception de la chose. Simplement, dirais-je, ils savent mieux, “ceux qui estiment qu’il s’agit bien...”, pourquoi ils se battent, avec qui et contre quoi. Cela ne les immunisent (!) en rien pour autant, et ils sont menacés par les mêmes faiblesses et les mêmes incertitudes ; mais ils le savent. Mon cas est de ceux-là, permettez-moi d’en jurer.

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Au plus haut du verbe

  dimanche 11 juillet 2021

11 juillet 2021 – Je poursuis ici, à ma façon, le texte du jour, des « Notes sur la civilisation d’après » ; l’on sait que l’on ne sait pas, terminant par ceci :

« Ainsi, si nous savons qu’il se passe quelque chose, nous savons également que nous n’en savons rien. Socrate ne nous démentirait pas. »

Alors, au-delà de tout cela, que reste-t-il à proposer ? Nullement une “fuite en avant”, perdue d’avance puisque l’on ne sait ni ce que nous réserve “en avant”, ni ce qui nous attend au-delà de l’“en-avant”. Reste à proposer la voie d’une “fuite vers le haut”, où la “fuite” n’en est pas une puisque vers le haut, – une “course vers l’élévation de la pensée”, au risque bienvenu de rendre folle de rage la raison-subvertie qui nous conduit vers la folie si nous la suivons.

Suis et suit donc l’énigme des propos d’au-delà de la pauvre raison-subvertie...

Leur totalitarisme

  samedi 10 juillet 2021

10 juillet 2021 – Ces dernières années, comme l’on sait, les LGTBQ ont explosé dans l’espace intersectionnel de la sphère animant notre simulacre, l’association “communication & bienpensance”. Aujourd’hui vous les voyez et, surtout vous les entendez ; partout adulés, portés aux nues, absolument désignés par hystérétiques et vertueuses acclamations comme membres d’honneur du “Camp du Bien”, adoubés en références incontournables du dieu-Progrès par tout ce qui fait partie du système de la communication, celui du Système si l’on peut dire et pour tout dire.

Entrons dans le détail pour observer que, jusqu’ici, le “G” de l’ensemble, les “Gays”, dirais-je, s’étaient tenus moins agressivement que, notamment et comme exemples, les antiracistes et des féministes. Ils réclamaient surtout des droits, des structures et une classification propre, une “communautarisation”-soft, s’intégrant plus ou moins dans le “Nouveau Normal-Courant”.

D’une façon structurelle et regroupée, sinon institutionnelle, un groupe a rompu cette tendance, l’un des premiers à ma connaissance, – mais je ne suis sûr de rien, je dirais “l’un des premiers” selon ma classification et mon information tout ensemble ; et “rompu cette tendance”, dirais-je là encore pour mieux m’expliquer, d’une façon aussi voyante, aussi subtilement furieuse derrière la douceur des sourires, agressive comme une déclaration de guerre faite presqu’avec une sorte de tendresse dont ils ont le secret.

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Wokenisme-LGTBQ, une déstabilisation globale

  lundi 05 juillet 2021

5 juillet 2021 – Il me semble désormais évident que la dynamique de crise que nous avons baptisée “wokenisme” a acquis sa véritable dimension, qui est globale. Je vais suggérer ce que c’est que son évolution désormais selon la perception que j’en ai, avec divers éléments dans le développement qui suit.

Je rappelle d’abord que nous avions d’abord désigné cette dynamique comme “sociétale-progressiste”, y compris lorsqu’on la vit, – je parle de ceux qui regardent sans œillères ni les yeux fermés, – devenir crise paroxystique avec la mort de George Floyd le 25 mai 2020, s’agglomérant ainsi superbement à la crise-Covid pour faire éclore les Cent-Fleurs de la Grande Crise. Le pléonasme “wokenisme” lui-même a très profondément évolué dans notre et ma perception, depuis le jour où on l’a proposé sur ce site, soit le 20 novembre 2020, dans un texte, “commentaire d’un commentaire” de James Howard Kunstler.

On y lisait notamment, d’une part, des remarques sur l’évolution vers le choix du mot sans anticiper sur son extension future ; d’autre part, dans le ‘chapô’, au contraire dans ce cas en anticipant d’une façon hypothétique sur ce que pouvait nous réserver sa destinée...

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De l’“américanisation” de Douce France

  mercredi 23 juin 2021

23 juin 2021 – on s’alarme de plus en plus, en France où l’on a l’alarme prompte, de l’extension terrible de ce que je nomme, moi, le wokenisme. On découvre sa pénétration dans les diverses institutions d’enseignement, notamment certaines des plus prestigieuse d’entre elles. On s’alarme donc de voir les sages élèves des cadres de demain de la direction française (Science Po) être soumis à une séance de dénonciation prolétarienne-sociétale-racisée sur la “blanchité” de la cuisine française, vécue comme un signe supplémentaire d’oppression des nouveaux “damnés de la terre”.

Il est vrai que l’une des réactions recommandables, en attendant qu’ils s’engloutissent eux-mêmes dans leur mélasse racisée, est de rire de telles considérations absolument considérables. Comme le remarque Macé-Scaron (voir CNews ce matin, sur “L’heure des Pros”), ces gens-là sont absolument allergiques à l’humour, écrasés qu’ils sont par l’ampleur de leur Mission et le poids phénoménal de leur Message ; comme tout bon idéologisé-radicalisé, on comprend diablement qu’“il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas”. Avant c’était la religion, aujourd’hui c’est leur bêtise. “On n’arrête pas le Progrès”, – autre formule fameuse de ma jeunesse.

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Désintégration en-cours

  lundi 21 juin 2021

21 juin 2021 – On met ensemble deux avatars qui paraissent sans rapport : les élections en-France et une activité précise du souverain pontife, le pape François. Il s’agit de deux choses d’une importance certaine, mais dans des domaines si différents qu’il paraît nécessaire de disposer d’un bien plus grand événement que les deux en question, un événement immense, qui les domine d’une façon écrasante pour proposer de les rassembler, de les intégrer, de les fondre de façon à ce qu’ils semblent relever de la même dynamique. Alors, le rapprochement, plus encore, la fusion ira de soi.

C’est le cas (de l’intervention d’un tel “événement immense”), – certes selon mon interprétation et m’attribuant le rôle de l’alchimiste qui sait reconnaître quand les dieux parviennent à porter à fusion les métaux précieux, jusqu’à les faire sacrés.

Le premier avatar dont je veux parler a donc trait au résultat des élections, hier en France. La seule chose qui me soit apparue de quelque intérêt, – mais pour cela, je n’étais pas seul et n’ai aucun mérite d’originalité, – c’est bien entendu l’abstention. 68% des Français en âge et en condition légale de le faire n’ont pas voté ; ce 68% signifie 32 millions de citoyens du pays de France. Aux mêmes élections, en 1992, il y avait 68% de votants.

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Pepe et les Sept Clowns

  mercredi 16 juin 2021

16 juin 2021 – Pepe Escobar est un vieux combattant de la presse alternative, libre & indépendante. Je le connais comme lecteur, comme une des vedettes de la toile quasiment depuis l’aube de ma septième vie, née le 11 septembre 2001. Cet ami indéfectible de Lula a des visions géopolitiques parfois complexes sinon très complexes, mais toujours dessinées vivement et ainsi évitant le plus souvent le piège de la lourdeur. Cette légèreté, dans ce cas vertueuse, fait que malgré les imbroglios qu’il décrit, Pepe ne passe jamais pour un “complotiste” hystérique, – tout juste se permettrait-il un “complotiste ironique”...

Cette fois, je le retiens quelques heures avec nous parce qu’il me semble qu’il a fort bien croqué le G7, ses clowns (ils sont sept, comme les nains, allez savoir pourquoi) et son obsession chinoise transmise comme un virus “deepstatiste” entre deux ronflements et deux balbutiements par le délégué de l’imposant ogre-DeepState ; lequel, c’est dit et redit, n’en finit pas de cracher les vis et les boulons de ses superstructures en plein exercice de désuperstructuration...

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« C’est super ! »

  lundi 14 juin 2021

14 juin 2021 – Puisque l’on parle de la question de “la gouvernance” sur cette page, une petite histoire, une plaisanterie, un bon mot qui court les salons climatisés et les bars enfin rouverts, et qui a provoqué chez moi, pour un instant, un fou-rire un tantinet nerveux tant la caricature est aussi vive que le vrai :

« Une voiture vide s’arrête devant Matignon. Jean Castex en descend. »

En une seule journée, le ministre dit de la Justice & ci-devant Garde des Sceaux se brocarde avec un candidat du RN assis avec des amis à une terrasse d’un café (rouvert) et, quelques instants ou heures plus tard, s’invective dans un marché à ciel ouvert avec un candidat de La France Insoumise. Images de campagne sans divertissement, où Dupond-Moretti, dit “Bitbull-la-Rolex”, joue le rôle du non-candidat d’en-dessous de la mêlée (le talonneur en rugby) chargé d’entretenir la guérilla de la communication.

Nous sommes dans ces temps pleins de signes, entre une gifle à l’insupportable légèreté et une piste semée de « marques satanistes »

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L’insoutenable légèreté de la gifle

  vendredi 11 juin 2021

11 juin 2021 – Un peu comme une sorte d’habitude ou de confidence à mes lecteurs, comme il m’arrive assez souvent d’hésiter entre plusieurs titres, d’en adopter un et de confier ensuite celui que je voulais mettre d’abord, – ce fut d’abord, avant de savoir ce que je mettrais dans ce texte en son début : “Les deux gifles du roi”. Là-dessus, j’aurais pu en rajouter dans le genre lointain mais avec un peu de hauteur du type-lévitation, ou bien “au-dessus de la mêlée”, pour vous dire : “J’ai attendu un peu de temps avant de réagir pour voir ce que serait la réaction des élites de ce grand pays”...

Et voici le résultat, – Veni, vidi, vici ! Oh, César, dictateur infâme, comme tu nous paraîs si loin et nous manquer à tous, malgré ta piètre vertu démocratique... Écoute, César, je ne suis pas venu, il n’y avait rien à voir, et surtout rien qui vaille la peine d’être vaincu.

Un qui m’a bien fait rire, c’est tout de même la Merluche. Arriver à nous la faire-tragique et menaçante, selon la phrase fameuse de son tweet, employant pour le cas un mot que je trouve à la fois inculte et naïf, comme on dit infantilement “les méchants”, comme s’il ne trouvait rien d’autre car effectivement comment arriver à faire essentialisation de cette néantisation (celle de la présidence) ? La dégringolade de cette intelligence (celle de Mélenchon, ici, ceci expliquant cela) est un phénomène fascinant, ou comment le talent, le verbe vif, la phrase bien faite, peuvent complètement se retourner, comme la calotte d’un gland, et hurler une inversion totale, et se rouler dans la farine moisie d’une sorte de médiocrité enfin retrouvée, comme on retrouve une vieille compagne disparue.

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L’hyper-névrose racisée

  lundi 07 juin 2021

7 juin 2021 – Il faut admettre que ce que nous nommons ici, et moi le premier, “wokenisme”, est un formidable moteur crisique, un accélérateur inouï de la Grande Crise. Je ne parle certainement pas dans ce cas du contenu, mais bien de la dynamique, et encore plus précisément, de la dynamique de la communication. Ce dernier point est essentiel, c’est même le point essentiel et nul autre : ainsi, pa        r la communication, est investie la psychologie qui rend folle, bien plus que les meurtrissures d’une pseudo-guerre civile.

Certes, le contenu importe, non par sa pertinence, nullement par sa légitimité, puisque par ailleurs c’est le bêtise et bien la bêtise qui l’anime, mais d’une façon très-puissante par l’aliment qu’il donne à cette  dynamique pour se déchaîner. Si vous voulez, nous sommes dans un train fou, qui ne cesse d’accélérer avec sa vieille locomotive qui marche au charbon [l’image est ainsi, de mon point de vue de “vieux réac’”, plus parlante que dans nos TGV si arrogants] ; et le wokenisme c’est le charbon que le cheminot lance dans le brasier de sa chaudière, et un charbon reconnu d’une exceptionnelle qualité dans sa force de combustion, grâce à sa composition qui est justement son contenu. Le délire wokeniste fournit, on en convient, une extraordinaire chaleur du ciboulot.

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“Cours, camarade...”

  samedi 05 juin 2021

5 juin 2021 – Il y a aussi cet événement qui devrait honorer l’histoire européenne comme le fait une surprise bienvenue, d’une dame danoise et sociale-démocrate, donc d’une gauche très institutionnalisée et de réputation aussi molle que politiquement correcte (PC), annonçant que le but de son gouvernement dirigeant actuellement le Danemark est d’en arriver à une “Immigration-zéro”. Il faut y arriver le plus vite possible et une forte majorité l’y encourage tandis que des dispositions sont en train d’être mises en place pour “traiter” les demandeurs d’asile politique dans un pays hors, et loin du Danemark.
 

« Les réfugiés ne sont plus les bienvenus au Danemark. Le Parlement danois vient d’adopter une loi qui prévoit que tout demandeur d’asile au Danemark sera, une fois sa demande enregistrée et à quelques rares exceptions près type maladie grave, envoyé dans un centre d’accueil en dehors de l’ Union européenne. »
 

J’ai vu et entendu hier en fin d’après-midi d’éminents personnages de bonne facture, avec QI convenable et PC en ordre de marche, – d’abord médusés, puis embrayant sur la nouvelle en l’explorant, l’expliquant, la comprenant c’est-à-dire en l’habillant d’une rationalité hors-anathème courant. A cet égard l’exposé de l’universitaire et politicologue de grand renom Pascal Perrineau fut édifiant, comme s’il s’était préparé à l’événement.

Hier matin, sur CNews, sur la chaîne dite “de droite radicale” ou “de droite populiste” en train d’exploser comme un phénomène politico-médiatique inédit en France, – « C.News comptera pour l’élection de 2022 », explique un personnage sans divertissement, – Pascal Prau (“L’heure des Pros”) recevait Cyril Hanouna, l’homme de “Balance ton post”. Depuis une “petite phrase” de la Schiappa, Hannouna et l’objet de toutes les attentions et montre, chez Prau, qu’il se fait une gloire de dénoncer le PC et de soutenir les Gilets-Jaunes selon la conception initiales (“les ronds-points”), avant la récupération par l’extrême-gauche.

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NSA ! “Maman, bobo

  mardi 01 juin 2021

1erjuin 2021 – Au vrai du vrai, comme j’affectionne moi-même et nous-autres sur dedefensa.org, on rétablit la vraie-vérité postmoderne et wokeniste : il n’y avait rien de la NSA dans la chanson d’Alain Souchon d’un autre temps où l’on geignait déjà, en 1976, “Le grand geignement de l’homme blanc”, – cette fois il s’agit de l’Européen-UE par rapport à son grand frère/protecteur/héros admiré et glorifié, américaniste certes... Bref, disait Souchon :
 

« Allo ! Maman, bobo

Moi j'voulais les sorties d'port à la voile
La nuit barrer les étoiles
Moi les chevaux, l'révolver et l'chapeau d'clown
La belle Peggy du saloon
J'suis mal en homme dur
Et mal en petit cœur
Peut-être un petit peu trop rêveur

Allô Maman bobo
Maman comment tu m'as fait, j'suis pas beau
 »


Mais enfin, les Européens, ces parangons de vertus transatlantiques et victimaires, ont su retenir leur secrète tristesse et leur chagrin un peu affolé. Ils ont réagi avec une superbe remarquable, une hauteur extrêmement démocratique, courageusement-PC (*). Écoutez-les, pleins de dignité et de loyauté outragée, cambrés dans leurs postures sublimement convenables, auréolés de courage voire d’héroïsme, – mais pourtant, je le sais au fond de moi, secrètement blessés, trahis, malheureux, interloqués, désemparés... “Maman, bobo”, quoi.

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Adieu la France et le reste, à plus tard

  lundi 31 mai 2021

21 mai 2021 – Voici donc un texte qui nous présente les condoléances affreusement désolées de cette grande idée et de cette immense conscience identitaire et civilisatrice que fut la France. On peut en accepter tous les mots, tous les détails, toutes les images, et s’en désoler pareillement.

Parlant de notre “infantilisation” en cours et à grande vitesse qui est après tout un sujet assez proche de l’effondrement français comme de la Grande Crise bien entendu, Michel Onfray en fait cette description dans le dernier livre (« L’art d’être français ») de son incroyable activité la plume, de sa production formidable ; et il s’agit d’une civilisation, et non de la seule France, – quoique, certes, la citation de l’Ancien Testament nous irait comme un gant, avec notre président bien entendu :
« De la même manière que l’enfant qui fut un adulte radieux et puissant devient un jour un vieillard vidé de son énergie dans une maison de retraite, une civilisation connaît elle aussi ces croissances et ces décadences. L’Ancien Testament le prédisait : “Malheur à la ville dont le Prince est un enfant” (Ecclésiaste, 10, 16). Nous y sommes. Devenus trop frêles et fragiles, les adultes, fatigués, se reposent en redevenant des enfants. Comme leur civilisation, ils obéissent à ce tropisme qui les rétrécit, les rabougrit, les recroqueville, les rapetisse, les rétracte, les raccourcit, tel un linge lavé à mauvaise température... »

Onfray, lecteur assidu de Nietzsche, expose les ravages que les déconstructeurs et leur déconstruction, autres lecteurs assidus du même, ont fait subir au philosophe. Lecture de Nietzsche faite, « à défaut de surhomme, ce que Deleuze et les siens proposent [de faire de Nietzsche], est tout simplement une régression infantile, – celle du moment où l’enfant se veut roi et qui entre en folie si aucun adulte ne le retient de succomber à un pareil délire... »

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Huxley & Orwell ?

  samedi 29 mai 2021

29 mai 2021 – On discute beaucoup dans les salons et sur les bavards réseaux sociaux à propos du statut à venir sinon déjà venu de notre régime général, politique et sociologique si l’on veut. Il s’agit de savoir à quelle sauce nous serons parqués dans les enclos totalitaires, pour ce qu’il nous reste de survivance.

Là-dessus et récemment passe sur Histoire un documentaire qui est présenté évidemment comme formidablement d’actualité : « George Orwell et Aldous Huxley : ‘1984’ ou ‘Le meilleur des mondes’ ? » Je n’en disconviens pas, je juge le thème complètement d’une attristante pertinence pour nos préoccupations, dans tous les cas dans les embarras complexes de nos supputations futuristes qui font démocratiquement feu de tous bois. Les réalisateurs du documentaire, réalisé en 2019, sont Caroline Benarrosch et Philippe Calderon (ce dernier, filleul et neveu du magnifique acteur Michael Lonsdale, récemment décédé).

La présentation de la chose, succinctement dite et sans surprise, mais avec d’intéressantes interrogations pour nous : « Le film raconte l’histoire croisée de George Orwell et d’Aldous Huxley, les auteurs des deux grands romans d’anticipation fondateurs: ‘1984’ et ‘Le Meilleur des mondes’
» Écrits il y a plus de 70 ans, ces deux romans trouvent un écho extraordinaire dans nos sociétés d’aujourd’hui : fake news, ultra-surveillance, recherche du bébé parfait, régulation des masses par la culture du plaisir. »

Le thème du documentaire est donc rapidement évident, d’autant que le destin rassemble ces deux écrivains par diverses voies, outre cette particularité commune d’avoir publié, chacun, un livre mondialement connu sur l’avenir catastrophique de notre civilisation. Orwell, le rude, le pauvre, l’ardent révolutionnaire et le solitaire crevant de tuberculose (mort à 49 ans) qui s’isole pendant deux mois dans une bicoque perdue dans les vents mauvais de la rude Ecosse pour écrire son grand’œuvre, un terrible récit dont il a perçu les prémisses dans la trahison et la liquidation de ses amis du POUM, les anarchistes de Barcelone, par les tueurs du NKVD de Staline, – ils étaient alliés, paraît-il, les uns et les autres “camarades”, contre le “fasciste” Franco. “1984” présente un univers d’inversion totale et d’une brutalité psychologique et policière inouïe. En Espagne, du fait de l’action du NKVD, Orwell a relevé des traces des inversions eschatologiques qui trament son œuvre à venir, comme “la guerre est la paix”, le ministère de la Vérité et la bienveillante surveillance intrusive et sans aucun frein de Big Brother, suivant chaque jour, chaque heure et tous les instants de votre vie.

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Le JSF victime du “privilège blanc”

  jeudi 27 mai 2021

27 mai 2021 – J’ai hésité à propos du titre : pourquoi pas “Seuls les Black Lives Matter peuvent sauver le JSF” ? Vous savez, cette époque est SUBLIME dans la dévastation extraordinaire de tout ce qui est mesure, jugement, raison (même elle, la raison malgré sa subversion, nous manque). L’extraordinaire connerie qu’enfante cette intelligence plongée dans la potion magique de la démence pour enfanter son contraire nous conduit à constater que ce mot vulgaire de “connerie” est bien insuffisant, et qu’il faut le bannir absolument comme “raciste”.

Cette super-bêtise, comme une sorte de bêtise thermonucléaire, extraordinairement étendue et créatrice de multiples autres bêtises dans la plus complète diversité, c’est à la fois un vertige d’ivresse et un colossal éclat de rire à secouer le cosmos lui-même qui doivent nous venir. Nous sommes devant le spectacle de ce qui devait nous transformer en esclaves, – La société du spectacle elle-même, – mais ce sont les auteurs, le metteur en scène et les acteurs de la pièce subversive qui sont devenus complètement fous et déments. Ils sont ivres de leur spectacle portant destiné à enivrer les autres, outre d’être hypermaniaque et hyperactifs avec la recommandation de l’équipe parent-1/parent-2 qui a pour mission de les éduquer au vaste monde ; à la fois dément d’être enfermé dans leur délire sur scène, et tout-petit enfant balbutiant ses premiers mots qui sont ceux que lui enseigne le Lapin-Blanc d’Alice, devenue elle-même puéricultrice-folle, wokenisée en LGTBQRSTUYW.

Ne m’en veuillez pas, c’était une réaction du premier degré, du premier abord, de la première lecture ; j’ai décidé lui laisser passer la censure par esprit libéral et tolérant, pour monter que je suis du “camp du Bien”.

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