Le POTUS qui ne voulait pas ne plus être POTUS

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Le POTUS qui ne voulait pas ne plus être POTUS

10 janvier 2017 – Puisque nous vivons des temps exceptionnels, comme les USA eux-mêmes obviously, qu’ils soient donc vraiment exceptionnels et ainsi soient-ils ! Ainsi, semble-t-il, en a décidé le POTUS-44 (*), qui restera quasiment en fonction après la prestation de serment du POTUS-45 dans une occurrence, – une de plus mes amis, – jamais vue, sans précédent ni équivalent, – bref, exceptionnelle elle aussi. Une petite précision dans une dépêche du très-informé DEBKAFiles, ami du Mossad, nous confie qu’Obama a bien l’intention d’installer une sorte de contre-gouvernement pour surveiller la politique russe de Trump. Il veut préserver “his legacy” ; c’est drôle, – exactement comme l’on dirait : “je veux préserver le désordre-bordel que j’ai déclenché, entretenu, quasiment structuré, car c’est mon legs le plus précieux en vérité...”

Voici ce que nous dit l’ami DEBKAFiles : « Obama, qui a décidé de conserver une équipe avec mission de surveiller la politique de Trump, s’est plongé dans une bataille furieuse contre la décision de son successeur de relancer les liens entre la Russie et les USA. Se battant ainsi pour sauvegarder une part importante de son héritage politique en établissant un précédent exceptionnel et unique pour un président sortant, Obama est déterminé à projeter une grande ombre critique sur les actes et les politiques de son successeur. Durant les quatre prochaines années, Obama ne cessera de rappeler l’affaire du “hacking” russe dans l’élection présidentielle, pour garder haute la flamme de la bataille contre le “penchant russe ” de Trump... »

Rien, en vérité rien ne saurait me faire plus plaisir. Le président des États-Unis, et le premier président Africain-Américain des États-Unis, – retenez vos larmes, mes frères, – le voilà qui prend le maquis et se transforme en contre-pouvoir de guérilla dans le but d’être une “grande ombre” éclairant de sa “haute flamme” l’infamie de son successeur qui voudrait effectuer quelques exercices de rangement dans le susdit désordre-bordel... Diable ! Le Diable a de bien étranges idées, mais il faut bien s’abstenir de le contrarier. L’homme aux dix-huit trous quasi-parfaits sait évidemment ce qu’il fait : la satisfaction de lui-même du 44ème POTUS est en train de franchir des sommets qu’on jugeait inaccessibles, et qui le sont d’ailleurs à l’extrême commun des mortels courants.

Il installe donc ses quartiers dans une maison austère, en vrai guérillero, dont je ne vous dirais rien de l’adresse précise sinon qu’elle se situe à Washington D.C. Le symbole est imparable, exceptionnel certes : il ne retourne pas à Chicago mais reste en alerte, vigilant, organisateur de la révolte, là où toutes les choses du pouvoir se passent...

(Soit...  Quelques détails tout de même, pour les malentendants et autres malvoyants et pour montrer combien ce Che [I mean, Guevara] postmoderne sait bien cacher son jeu et camoufler son irrésistible tendance à être une sorte de Robin des Bois pour tous les pauvres hères du monde entier : achetée en 2014 pour $5,295 millions, elle a 9 chambres et 8 salles de bains et demie [késako, une salle de bains “et demie” ? Top Secret, Highly Classified] ; c’est du meilleur vieux style luxueux-léniniste [maison construite en 1928], effectivement en plein dans le cœur de Washington D.C. mais camouflée dans la verdure. Cerise sur le gâteau et vieux truc de révolutionnaire, la tribu-BHO fait construire autour de la maison devenant forteresse un mur sur le modèle du Mur d’El Paso que The-Donald va faire construire sur la frontière Sud contre les pauvres immigrants hispaniques ; cela pour empêcher les agents du FBI de cet odieux Comey de s’infiltrer au milieu des réfugiés hispaniques que l’on ne tient nullement, chez les BHO, à voir piétiner les platebandes de la belle maison.)

Ce type, je parle du 44ème POTUS, est tout simplement incroyable, impayable, absolument hors du commun, effectivement pas si loin de se prendre pour Dieu comme nous disait Krauthammer, mais Dieu en un peu moins ringard, un peu plus exceptionnel (toujours ce mot) que le modèle initial. Il faut dire qu’il a été aidé par son époque dont il est le miroir absolument sans tâche : Prix Nobel de la Paix (2009) unique dans les annales, sans avoir rien fait pour la paix mais pour ce qu’il ferait certainement pour elle, devant les yeux ébahis d’extase des élites-Système ; et ne voilà-t-il pas qu'il est le seul président des USA à deux mandats, selon les décomptes du veux Ron Paul, à avoir été en guerre du premier au dernier jour de son service. Sa satisfaction de lui-même est telle qu’après avoir regretté que la législation n’imposant aucune limite au nombre de mandats successifs n’existe plus parce qu’il aurait été réélu une deuxième fois ça-c’est-sûr, comme il l’a dit précisément et publiquement, il a finalement décidé que tout se passe comme si l’amendement réduisant la présidence à deux mandats successifs, voté à la suite des quatre mandats successifs de FDR qui avaient un peu agacé les républicains, n’avait jamais été votée ; en conséquence de quoi, Votre Honneur, il constate qu’il a été effectivement réélu en écrasant impitoyablement mais sous un tonnerre d’applaudissements vertueux et extasiés l’immonde The-Donald. Ainsi juge-t-il sans appel possible qu’il est le seul POTUS légitime, et nous fait-il comprendre la nécessité légale et la justification opérationnelle des dispositions qu’il a prises, telles que détaillées plus haut par DEBKAFiles.

Cet exceptionnel organisateur du désordre-bordel est ainsi à pied d’œuvre pour poursuivre sa tache, et je mets ma main à couper (c’est une image) qu’il posera un problème constitutionnel de grande importance en sollicitant un nouveau mandat (donc, le quatrième), en 2020. Je dis “problème constitutionnel de grande importance” qui n’est plus tout à fait théorique car il fut question, quelque part en 2005-2006 avant qu’Hillary ne le rappelât à l’ordre avec deux bonnes taloches (“c’est moi la candidate, connard !”, lui dit l’ex-future présidente-ça-c’est-sur), que Bill caressât le projet de se présenter en 2008 ; car l’on s’aperçut à cette occasion que la Constitution exceptionnelle des USA, qui est un exceptionnel fourre-tout de non-dit et de peut-être, ne disait justement rien de précis à ce propos avec l’amendement interdisant plus de deux mandats successifs. Question posée : d’accord pour l’interdiction de plus de deux mandats successifs, mais si un président à deux mandats successifs accomplis décidait de se représenter après qu’un autre président, ou plusieurs, lui eussent succédé ? Silence radio, ou plutôt réponse en forme de brouillage agitant dans tous les sens les constitutionnalistes qui pullulent aux USA. Obama, exceptionnel constitutionnaliste s’il en est, a déjà répondu dans son for intérieur, et je prédis que le débat viendra rapidement sur la table après qu’il aura annoncé en même temps que sa candidature sa victoire comme successeur de The-Donald en 2020, c’est-à-dire successeur de lui-même (BHO), accentuant élégamment le désordre-bordel indescriptible qui s’installe dans la Grande République. (Tout cela avec la réserve d’usage : à moins que Michelle ne le rappelle à l’ordre avec deux bonnes taloches et ne pose elle-même sa candidature pour 2020,)

... Tout cela (suite) avec la réserve de circonstances pressantes : à condition que les USA existent encore en 2020. On remarquera ainsi que la transition est toute trouvée pour poursuivre dans la description du susdit désordre-bordel, et constater que BHO n’en est pas le seul facteur exceptionnel. L’exceptionnelle Constitution convoquée plus haut est également un “exceptionnel fourre-tout de non-dit et de peut-être” pour d’autres matières exceptionnelles, et l’on se retrouve notamment devant le dossier californien. (Pour montrer le vague de la chose, – la Constitution, – il faut rappeler qu’après la Guerre de Sécession qui avait tout de même établi quelques actes fondamentaux par la force, le sang et le feu, – notamment la limitation quasi-totale du droit à la sécession d’un État de l’Union sous peine de “shermanisation”, – aucune modification précise dans ce domaine ne fut apportée au texte sacrée ; si bien qu’aujourd’hui, un État de l’Union peut se juger aussi fondé de faire sécession que le jugèrent un certain nombre d’États en 1860.)

Tim Donnelly, qui fut membre (républicain) du Sénat de Californie en 2009 puis candidat très-malheureux au poste de gouverneur en 2014, Tim Donnelly farouche dénonciateur de “l’insurrection hispanique” en Californie, Tim Donnelly donc publie un article dans le très-sérieux Bretibart.News, avec quelques recommandations pour le président-élu. Il commence par un “chapeau” plutôt explosif, qui semble nous dire que la Californie est “perdue” pour les USA, notamment parce qu’elle est “l’épicentre de l’opposition au président-élu” :

« Même si nombre d’Américains jugent que la Californie, – “la terre des fruits et des dingues”, – est une cause perdue et, désormais, l’épicentre de la résistance au président-élu, ce serait une erreur d’ignorer son cas » (c’est-à-dire, comme je comprends bien, “d’abandonner tout espoir de la retenir au sein de l’Union.”). Le titre (« Dear Mr. President-Elect, Please ‘Pick a Fight’ with California on Behalf of the American People ») le confirme, qui pourrait se traduire dans l’esprit de la chose me semble-t-il, par “Mr. le président, n’abandonnez pas tout espoir, dans l’intérêt du peuple américain, et battez-vous pour conserver la Californie”.

Donnelly décrit la situation de l’État de Californie... D’abord les avantages, les intérêts existant dans cet État, malgré le désastre que constituent la situation en alimentation d’eau et les destructions occasionnées par la sécheresse et les incendies de forêt. La Californie continue à être un puissant producteur dans le domaine agricole, puis les matières postmodernes, la technologie, les babiesllionnaires de Silicon Valley, l’industrie du cinoche, etc. Bref, on connaît... Là-dessus, il énonce quelques mesures à imposer à la Californie comme s’il était question de la “reconquérir” un peu dans le style Sherman, qui nous instruisent a contrario sur la distance que cet État de l’Union a pris vis-à-vis du “centre” fédéral de l’Union. Il termine par cette proposition qui semblerait clairement sous-entendre, – outre les ambitions personnelles évidentes de monsieur Connolly, – une situation exceptionnelle, toujours ce mot, où la Californie, si elle n’a pas fait sécession, est d’ores et déjà dans une posture qui y ressemble.

... Dernière proposition donc, de cette adresse au président-élu, où Donnelly utilise effectivement l’expression célèbre de “rogue state :  « Nommez un “Ambassadeur [des USA] en Californie” pour communiquer votre politique et les punitions encourues par cet “État-voyou”, – et utilisez la puissance des médias pour mettre publiquement à l’index tout ceux qui continuent à défier les lois fédérales. (PS : je suis candidat.) »

Effectivement, il serait temps de rappeler Sherman, ou bien de rétablir une situation constitutionnelle normale et laisser le 44ème POTUS, l’homme du désordre-bordel qui a observé avec flegme et élégance le développement continu de ce rogue-state sur la côte ouest, exercer tranquillement son mandat de 45ème POTUS après avoir congédié The-Donald. Si ce n’est pas le cas, je vous le promets ce sera exceptionnel, avec une autre version du western à venir : c’est Obama et non Hillary qui deviendra le premier Président de la République de Californie en 2019, voire en 2018, il prendra Meryl Streep comme vice-présidente (et non Hillary, BHO ne peut pas la sentir) et il lancera à partir d’Hollywood la Reconquista de ce simulacre exceptionnel que sont les USA avec l’aide des généraux Emiliano Zapata et Pancho Vila. 

Ainsi, Washington D.C. ayant été investi, Barack Hussein Obama fut-il réélu en 2020 le POTUS qu'il n'avait jamais cessé d'être ; ils furent heureux et eurent beaucoup de petits POTUS....

 

Note

(*) Afin que nul ne se perde dans cet exceptionnel imbroglio, je rappelle que POTUS signifie bien President Of The United States, comme l’on dit FLOTUS (First Lady Of The United States) pour l’impressionnante et sémillante Michelle, ou encore BOTUS (Bordel Of The United States) pour les affaires courantes de la Grande République ; d’où la formule stupide et infiniment suspecte des dénigreurs de l’Intelligence Community et de la CIA concernant les preuves évidentes mais top secret du “complot russe” du hacking des élections présidentielles : “BOTUS et mouche cousue”.