L’année 2023 ?

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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L’année 2023 ?

19 juin 2019 – On se rappelle que nous citions François Roddier le 11 mai 2019, dans une certaine concordance avec Orlov. Notre intérêt concernait l’identification des signes et des perspectives visibles de l’effondrement du Système. L’intérêt de la chose était qu’une date apparaissait : 2023 pour Roddier, 2022 pour Orlov, c’est-à-dire quasiment identique. Nous citions des cas spécifiques (France et USA), mais il va de soi que la dynamique décrite, – globalisation oblige, – concerne tout le monde...

« Il faut noter que les avis convergent également dans le détail des localisations culturelles politico-géographiques. Roddier parle implicitement du cas français comme exemple en évoquant les élections présidentielles  et Orlov parle très précisément de la situation américaniste (avec la possibilité, déjà évoquée, qu’un coup de force de type-téléréalité de Trump reportant l’élection de deux ans dans la même époque, autour de 2022). Dans ces deux exemples, les situations évoquées conduisent à des hypothèses, dans tous les cas dans notre chef, de “guerre civile culturelle” tant les fractures de cet ordre culturel, notamment dans les deux exemples évoqués, sont grandes, beaucoup plus grandes même que les fractures économiques (inégalités de revenus). Pour nous, effectivement, les affrontements culturels, même s’ils sont moins quantifiables et moins “porteurs” d’apparence que les fractures économiques, sont beaucoup plus explosifs alors qu’ils ont acquis une vélocité extraordinaire.

» C’est aussi cette vélocité nouvelle qui nous arrête, qui est entièrement due au système de la communication. C’est le point principal où nous voulons en venir. La puissance du système de la communication est telle qu’il ne véhicule plus l’évolution culturelle, il l’impose et même il la crée au-delà même des points que voudraient atteindre de ceux qui veulent cette évolution, introduisant chez eux des déséquilibres psychologiques graves de type schizophrénique et paranoïaque. Autre élément d’une importance absolument considérable, cette puissance et cette vélocité du système de la communication renforcent avec une même force ceux qui s’opposent, le plus souvent en tant qu’antiSystème, à cette poussée incontrôlable. »

Avant ce texte, Roddier avait cité 2023 à plusieurs reprises, simplement selon la logique d’une théorie cyclique dont il explore les effets ; par exemple le 15 janvier 2019 (billet 117, « Évolution d’une société au cours d’un cycle séculaire ») :

« Il est tentant d’extrapoler cette évolution aux prochaines années. La figure jointe à ce billet laisse présager un déclin de l’influence des sociétés inégalitaires comme les États-Unis en faveur de sociétés plus égalitaires comme celle de la Russie. La transition aurait lieu en 2023. »

Ou bien encore, le 12 février 2019 (billet 136, « Peut-on prédire l’avenir ? » :

« Comme pour les trois premières phases, on s’attend à ce que la phase de crise dure 30 ans. Elle irait donc de 2008 à 2038. Vers le milieu de cette phase, on peut s’attendre à un effondrement économique important. L’italien Ugo Bardi le qualifie de falaise de Sénèque. Centré sur l’année 2023, cet effondrement pourrait avoir lieu vers la fin du mandat présidentiel français actuel. Il nous faudra toutefois attendre l’année 2038 pour voir arriver la fin des crises. »

Récemment, et sans aucune démarche de recherche ni même ayant à l’esprit ces dates précisées ici, c’est-à-dire sans esprit de nuire si l’on me comprend, je tombai littéralement, comme lorsqu’on flâne sur internet, sur un site dont je ne goûtai guère le graphisme type-New Age mais sur lequel je m’attardai tout de même. Il s’agit du site de la Spiritual Science Research Foundation, avec un article intitulé : « Le combat entre le Bien et le Mal ». Je parcourus la chose d’un œil distrait, jusqu’à ce que mon attention fût attirée par un chiffre... Je donne ici trois extraits, un peu en vrac, où apparaît ce chiffre :

« La bataille subtile entre le bien et le mal est régulièrement menée depuis les premiers temps. Elle est à nouveau combattue dans le monde subtil pendant les années 1999 à 2023. Une bataille sur Terre s’ensuivra entre 2015 à 2023. Par la suite, le monde connaîtra une période de fluctuations pour se récupérer de la bataille sur Terre et se préparera à une nouvelle ère. Cette nouvelle ère sera connue comme le Royaume Divin et avec elle, l’humanité connaîtra mille ans de paix et de droiture (Dharma). Les temps dans lesquels nous vivons sont très importants car les ramifications de cette bataille seront ressenties dans tout l’univers. Cependant, les temps actuels sont aussi très propices pour la pratique spirituelle pour atteindre la réalisation de Dieu (l’état spirituel le plus élevé). [...]

» L’état dans lequel le monde est aujourd’hui ne peut être corrigé que si le mal dans le monde subtil est surmonté. C’est la raison pour laquelle les Divinités et les Saints et les aspirants spirituel à un certain niveau ont été engagés dans une bataille subtile, combattant les sorciers subtils supérieurs des régions les plus profondes de l’Enfer (Patal), avec leur force spirituelle dans les années 1999 à 2023. [...]

» La période comprise entre les années 1999 – 2023 ci-dessus représente une période crépusculaire entre deux époques que nous passons d’un âge sombre (mini-Kaliyug) à un spirituellement meilleur (mini-Satyayug) dans l’ère principale de Kaliyug. Pendant cette période de crépuscule durant 25 ans, toute pratique spirituelle entreprise par l’un selon les principes de base de la spiritualité bénéficiera immensément. C’est parce que Dieu graciera les aspirants spirituels avec un progrès spirituel, faite dans des moments difficiles. »

Evidemment, cette année 2023, rencontrant d’autres sources qui n’ont vraiment aucune connexion ni proximité avec cette fondation hindoue éveilla bien entendu mon intérêt. Je fis quelques recherches très rapides sur ce groupe connu en Inde sous la dénomination de Sanatan Sanstha, qui a une réelle importance. Wikipédia lui consacre une rubrique importante, le présentant comme un groupe extrémiste

... « [U]n groupe extrémiste hindou […] fondé en 1999 par l“hypnothérapeute” Jayant Balaji Athavale… […dont] le principal objectif est de présenter la spiritualité dans un langage scientifique pour les curieux autant que pour ceux qui cherchent une voie… ».

Le groupe a été impliqué dans des attentats, dans diverses occurrences incertaines et doit être en général l’objet de soupçons, sinon d’accusations formelles d’être d’une extrême-droite détestable. (On arriverait bien à y fourrer Tulsi Gabbard dedans.) Les articles mentionnés, eux, n’ont rien de politique, et développent des approches spirituelles diverses, notamment sur des événements s’apparentant à l’Armageddon de la culture occidentale.

Mais, je l’avoue, tout cela m’importe assez peu sinon absolument en rien. Je me sens totalement étranger à ce domaine polémique qui concerne les affaires terrestres, et essentiellement les affaires terrestres d’un autre temps, puisque traitées selon la dialectique des années 1930 ; cela, dès lors que nous entrons dans la soupe politico-sociétale peuplée de soupçons, de dénonciations, de batailles idéologiques des plus habituelles à cette époque pleine de confusion crisique, de simulacres, de narrative et de mises à l’index. J’espère que l’on m’épargnera les observations, révélations, supputations, sur les rôles divers des uns et des autres dans le désordre infâme et la basse folie qui marquent le chaos politique où nous évoluons aujourd’hui.

La seule chose qui m’importe et qui importe objectivement est cette année 2022-2023, autant identifiées dans un “groupe extrémiste hindoue” que dans les thèses que présentent Roddier et Orlov, des gens sans la moindre connexion ni rapport entre eux, qui, me semble-t-il, ne doivent pas se lire très souvent (dans tous les cas, le groupe hindou par rapport aux deux autres sources). A côté de cela, pour mon compte et pour ce que j’en juge, les occurrences terrestres de la chose n’ont aucune importance, simple écume des jours...

Si je ne suis pas un fanatique partisan de l’intérêt pour les choses de l’ésotérisme ou qui sembleraient s’en rapprocher, ou être interprétées comme telles, pour les interprétations du Mystère du monde, les prévisions insolites et qui se voudraient, et pourraient être éclairées, je n’y suis pas pour autant complètement indifférent dans certains cas ni de la sorte du sceptique destructeur avec ricanement. Bref, je laisse venir et je vois, – éventuellement plus, s’il y a à voir... Il faut ajouter bien entendu, et c’est un argument d’une puissance absolument considérable, que l’époque justifie sans discussion cette sorte de comportement, l’intérêt qu’on peut porter inhabituellement à de telles matières, d’autant plus que la raison-pervertie (pervertie par le Système) repousse la chose avec horreur quoiqu’en faisant grand usage elle-même.

(C’est l’accusation de “complotisme”, comme un anathème épouvantable depuis 9/11, de la part d’autorités qui ne cessent de faire des constructions complotistes pour expliquer les comportements les plus évidents d’opposition, voire de colère, de fureurs ô combien justifiées, des citoyens soumis à des oppressions considérables et iniques de la part de ces autorités.)

Par conséquent, je juge peu ordinaire et d’un intérêt certain que des sources qui me semblent être sans aucune connexion, qui me semblent utiliser des méthodes de travail différentes, sinon aux antipodes les unes des autres, qui sont d’une moralité différente, se retrouvent sur un point aussi précis que la mention d’une année fort peu éloignée de nous, où se déclencheraient des événements d’une importance considérable pour rompre la crise, pour transformer d’une façon fondamentale, par des voies et des moyens qui sont inconnues et que nous ne pouvons pas connaître, une époque catastrophique qui approche de la rupture, justement de son potentiel catastrophique. Certes, les références qui sont faites à des événements terrestres (les présidentielles françaises) pourraient sans nul doute inspirer à certains des scénarios extrêmement terrestres et rationnels, mais je ne m’y attarderais certainement pas, ni même ne m’attacherais une seconde. Je parle ici d’une conjonction des perspectives dont l’inspiration, si elle existe, ne vient certainement pas des événements terrestres, mais au contraire les inspire et, surtout, les oriente dans des directions certainement inattendues et imprévues.

Plus généralement dit, je ne m’empêcherais certainement pas de penser autant, sinon de croire en espérant qu’il y ait là une intervention de l’intuition, qu’une telle rencontre des observations prospectives est grosse d’un événement d’une immense importance. C’est ainsi, en orientant sa conviction, qu’on fait peser sa psychologie sur le sens des événements et l’interprétation qu’on en recueille en général.

2023 ? Eh bien, voyons pour 2023...

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