Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
13 octobre 2025 (12H45) – Il y a bien longtemps que je ne lis plus ‘The Guardian’ ; un peu par manque de temps et beaucoup parce que je sais bien ce qu’ils vont écrire, dans quel sens, avec quel sérieux et ainsi de suite. Si je me trompe ou bien n’accomplis pas assez bien ma tâche, – mais qu’on en juge sur pièces, sur ce que j’ai écrit, – eh bien, à Dieu vat !. D’ailleurs, qu’on se rassure, j’ai tout de même pris quelque précautions ; je veux dire qu’il y a des amis inconnus mais très sûrs, qui continuent à lire ces titres prestigieux, d’un œil acéré et très critique, et je m’en remets à eux.
Ainsi, Larry C. Johnson, sur son site ‘sonar21.com’, le 12 octobre, qui s’intéresse à Boris Johnson via ‘The Guardian’. L’article choisi n’est pas tendre pour Boris ! Vous direz : pourtant, lui et eux c’est le même combat ? Oui, mais Boris est conservateur, et ‘The Guardian’ est vertueux... Alors.
Il y a notamment cette reprise verbatim d’un extrait de l’article de ‘The Guardian’ par Johnson, dont le titre est : « Boris Johnson a-t-il accepté un pot-de-vin pour maintenir la guerre en Ukraine ? »... Et comme on dit : “Poser la question, c’est y répondre...”
« À son embarquement dans le train de nuit pour l'Ukraine, Boris Johnson était accompagné de son entourage habituel, composé d'assistants et de gardes du corps, sans oublier l'homme qui lui avait donné 1 million de livres sterling.
» Moins d'un an s'était écoulé depuis que Johnson avait accepté ce qui est considéré comme le don le plus important jamais fait à un député. Il provenait de Christopher Harborne, l'un des donateurs politiques les plus importants et les plus privés du Royaume-Uni.
» Harborne, dont les millions ont contribué au financement du Brexit, a versé le paiement à une société privée créée par Johnson après sa démission du poste de Premier ministre. Des documents fuités révèlent que Johnson, défenseur de l'Ukraine pendant et après son mandat, était accompagné de son bienfaiteur en septembre 2023 pour une visite de deux jours, incluant des rencontres avec de hauts responsables. »
C’est le 10 octobre que ‘The Guardian’ a publié son article à partir de documents piratés “à partir de déni de secrets distribués” selon la formule consacrée, et qui sont disponibles ici, sous l’intitulé ‘Boris files’. D’autres documents sont accessibles et dans cet ensemble on trouve les principaux détails des relations entre Boris Johnson et Harborne.
Aussitôt vient la question : qui est ce Harfborne, puisqu’on connaît bien Boris... ?
(Suite)
12 octobre 2025 (15H30) – Comme nous sommes d’une profonde inculture que je prends soin de ranger avec habileté dans la case féconde de l’inconnaissance, nous ne connaissions rien de Nick Land avant que le philosophe finlandais Markku Siira ne nous en parle, – pas plus tard qu’hier. Un petit rappel pour situer notre démarche ;
« Le 10 octobre 2025 Siira décrit le parcours du philosophe Nick Land, illustrant parfaitement ce type d’avatar qui nous renvoie à nos origines, y compris par le moyen d’une technologie hyper-triomphante (pour remonter le temps, par exemple, et retrouver nos traditions, non ?) :
» [...] “Il est étonnant que Land ne voie pas lui-même la contradiction entre le progressisme technologique et le traditionalisme réactionnaire – ou peut-être que ce paradoxe est justement le cœur de sa philosophie.”
» Le dernier membre de phrase, avec le “peut-être”, est si intéressant et correspond si joliment aux pétillements caractérisant notre époque pleine de surprise. Il est bien possible, – et cela serait une joyeuse farce-bouffe, – que l’hyper-technologie, à force d’être hyper, achève sa révolution (orbitale, selon la remarque d’Hanna Arendt) à son point de départ, dans les bras de la tradition. »
Aujourd’hui, nous retrouvons Siira qui, lui, retrouve Nick Land après une lecture plus attentive de ses derniers écrits. Ses découvertes sont particulièrement exaltantes, pour ce site et pour PhG lui-même, par exemple lorsqu’on relit tant de textes comme celui du 29 mars 2018 (« Conversations avec des forces surhumaines ») ou celui du 7 novembre 2023 (« A la recherche d’une conscience perdue »), sans remonter aux origines de “l’intuition de Verdun”’ (24 novembre 2006).
(Suite)
10 octobre 2025 (15H30) – Il y a eu, ces derniers jours, une inflexion assez évidente de la présentation de la politique étrangère russe par le président Poutine. Cette inflexion était en préparation chez Poutine depuis la rencontre d’Anchorage où il avait longuement fait l’éloge des “retrouvailles” russo-américanistes. Il allait falloir juger sur pièces, dans les actes, sur le théâtre ukrainien dans l’immédiat (bien que les “retrouvailles” fussent destinées à bien d’autres domaines), si cette satisfaction était justifiée. Il ne faisait aucun doute que Poutine se trouvait sur son terrain de prédilection de l’amélioration et de l’apaisement des relations au plus haut niveau, fondée sur l’espèce d’estime qu’il éprouve pour Trump, lui-même grand admirateur de Poutine.
On a vu que la chose ne s’est pas réalisée, bien que l’affaire fondamentale de la livraison de missiles de croisière ‘Tomahawk’ (ou ‘Typhoon’ si l’on parle de la version sol-sol) à l’Ukraine ne soit pas réglée du fait des palinodies de Trump. Poutine s’était aperçu aussitôt après Anchorage de la difficulté de son ambition de l’amélioration des relations avec les USA. Comme l’indique Alexander Mercouris (on voit le passage plus complet plus loin), qui a de nombreux contacts avec la Russie :
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7 octobre 2025 (20H30) – Cela fait bien longtemps que je ne trouve plus grand intérêt à discourir de la France, c’est-à-dire de mon pays. La “Grande Nation” a perdu à mes yeux attristés toute dignité et abdiqué son rang sans coup férir. Elle se perd et se trahit elle-même, silencieuse et honteuse derrière les incessants bavardages de ses parasites et de ses imposteurs si prompts à encenser le Prince. Elle est cette Nation dont le Prince n'est qu'illusion.
Je ne l’ai pas aimé dès la première heure, me suis forcé une fois ou l’autre à le respecter, et vite découragé par cet effort surhumain. L’illusion n’était qu’un nuage diaphane d’une fumée hâbleuse et médicastre, bagatelle inconsistante et insignifiante. On commence à mesurer aujourd’hui la profondeur de l’esboufre et de la perfidie. Il y a même d’anciens larbins soumis qui y voient une psychopathie de type narcissique et réclament un internement rapide. Cela avait déjà été dit et rien ne l’en a fait dévier. La vertu des esprits impérieux et des pathologies de la psychologie et de l’esprit est plus forte que toutes nos exigences.
C’est dire s’il y a bien peu à dire dans mon chef, sinon que notre Prince a réussi cet exploit de fomenter, – par inadvertance ou pas, qui sait, – une situation de crise qui n’a pas de précédent dans l’histoire moderne de la Grande Nation devenue République très moyenne, et une crise qui est d’ailleurs d’une grande originalité. Il faut lui reconnaitre ça, au Prince, qu’une illusion accouchant d’un tel simulacre représente une circonstance qui sort de la banalité. Il faut également noter que, pendant ce temps-là, il en oublie son attaque de la Russie, – et l’on entend d’ici le soupir de soulagement de Poutine.
(Suite)
5 octobre 2025 (16H15) – Pour introduire les prémisses de la tragédie qui n’est bouffe (tragédie-bouffe) qu’à cause des erreurs extraordinaires, complètement surréalistes, de mesure de la réalité par ses acteurs, on prendra la conclusion d’un article d’Elena Panina qui termine une présentation implacable de la crise de l’UE, – entre sa “guerre” et sa “puissance” économique, – par Viktor Orban, puis un détour vers le projet de saisir les milliards russes détenus par ‘Euroclear’ qui rencontre une insurrection résolue de la Belgique (où se trouve cette organisation) avec le soutien de la Banque Centrale Européenne.
Voici cette conclusion exposant les dilemmes qui frappent d’ailleurs tous les grands acteurs, y compris les USA qui s’emploient à traire la vache à lait européenne mais en prenant le risque d’un véritable conflit de très-haute intensité avec la Russie... Tout le monde saute dans les sables mouvants !
Mais bon, avant la conclusion, pour nous mettre en bouche :
« Et, de manière générale, l'Europe mise tout sur la sécurité. Pour elle, la situation est soit désastreuse, soit vouée à l'échec. Les anciens approvisionnements en ressources énergétiques russes sont perdus à jamais : Washington ne permettra pas une reprise. De plus, les États-Unis exigent que l’Europe achètent pour 250 milliards de dollars de produits énergétiques américains par an. La compétitivité de l'UE décline en raison du coût élevé de l'énergie, et l'Union elle-même est progressivement reléguée à la périphérie du système occidental, perdant ainsi son industrie. »
(Suite)
er octobre 2025 – Aux tout débuts de ce site, en 1999, nous avions entamé une nouvelle définition de ce qu’était en train de devenir l’information grâce à la formidable extension, qui ne faisait que débuter avec les véritables débuts de l’internet, du système de la communication.
La guerre du Kosovo fut pour moi l’occasion de faire abondant usage du terme “virtualisme”, c’est-à-dire la fabrication consciente et élaborée d’une autre réalité que la réalité. C’est ainsi qu’à mes yeux et nos yeux, le Kosovo devint la première “guerre virtualiste”. De ce fait même, la “presse” alternative (Résistance), née grâce à l’internet qui, tel Janus, nourrissait et nourrit les deux partis adverses, devint “notre Samizdat” à la gloire sans cesse réaffirmée.
Sans doute, dès ces débuts, je le reconnais sans hésitation : nous n’avions pas assez insisté, – mais cela nous paraissait évident, – sur l’importance de tous les réseaux d’information dissidents “ouverts”, dont nous sommes nous-mêmes partie prenante. Avec la guerre en Ukraine, cette attitude s’est modifiée et nous reconnaissons aujourd’hui pleinement cette importance, encore plus grande que ce que nous imaginions lorsque nous envisagions une situation de type-Kosovo achevée et donc grandement multipliée. En effet, aujourd’hui, cette situation a complètement révolutionné les services de renseignement, comme le souligne un texte du 28 septembre du site Telegram ‘InfoDefense’, titré (longuement) :
(Suite)
26 septembre 2025 – Curieux destin que celui de la France, ce pays dont je puis parler en tant que citoyen du dehors après qu’il m’ait expédié en-dehors de la terre où j’étais né comme sur une terre promise comme française à jamais. Depuis, j’ai observé, à partir de divers observatoires “en-dehors” (sauf quelques années à Paris trônant au cœur du “désert français”), l’évolution de ce qui était décidément mon pays.
Mon affection pour lui, malgré les vicissitudes initiales, était très forte puis elle a commencé à décliner jusqu’aux plus basses eaux où nous nous nous trouvons actuellement, où j’ai honte pour lui pour s’être laissé aller comme il fait, jusqu’au fond du fond, pour s’être compromis avec des bandits de rencontre. D’où ma surprise presqu’heureuse, amère et ironique mais réelle, qu’un commentateur italien commence un texte d’analyse de la France par cette proclamation de son indispensabilité, – même si les évènements de référence qu’il nous proposent ne me remplissent pas de joie :
« L’un des enseignements fondamentaux de l’histoire est que, pour comprendre le destin de l’Europe, il faut regarder vers la France. Une vérité qui est probablement valable depuis la naissance de l’État-nation français, mais qui est devenue de plus en plus évidente au fil des siècles, alors que s’y sont produits, – précisément en France, – des phénomènes particuliers comme les Lumières, la Révolution française et l’épopée napoléonienne. »
Bien, malgré le contexte catastrophique, et en admettant que la France est d’une certaine façon le pays des extrêmes et des contrastes, on fera acte de foi. Par pur jeu sémantique je le précise, on opposera à l’analyse que fait Giuseppe Masala, le célèbre proverbe qui n’est plus guère cité, sauf pour les titres de livres, et bien évidemment sur le ton ironique et grinçant qui sied à ce pays en état chronique et permanent de repentance et d’autoflagellation : « Heureux comme Dieu en France ». Effectivement, le proverbe a été l’occasion d’une controverse où je ne mettrais pas le bout d’un doigt d’un pied.
(Suite)
25 septembre 2025 (14H15) – Il y a deux jours, Jeffrey Sachs, ce distingué professeur d’économie devenu un formidable guerrier de la dissidence, répondait aux questions de Danny Haïphong (sur sa chaîne ‘Danny Haïphong Français’ le 24 septembre 2025). Il passait en revue avec fureur les différentes incompétences des dirigeants des pays des pays de l’Occident poussif... Pour résumer son propos, il précisa ceci :
« Nous sommes également dans un contexte où l'Ukraine est dirigée par un petit gang, lui aussi extrêmement corrompu, opérant sous la protection de la loi martiale et, comme aux États-Unis, sans aucun lien avec les besoins du peuple ukrainien ni avec l'opinion publique ukrainienne, qui souhaite massivement que cette guerre cesse. En gros, c'est presque comme si nous étions sous la coupe de gangsters, en Amérique, en Europe et en Ukraine. »
Du coup, on comprend que Zelenski, qui est vraiment “l’un des nôtres” tant au niveau des pratiques que de l’incompétence, soit « un héros de notre temps »... Mieux encore, selon ‘The Economist’ (relayé par RT.com, mazette quelle association), qui montre ici une singulière clarté d’analyse rompant avec l’habituel concert de louanges accompagnant les divers commentaire américanistes-occidentalistes et globalistes sur lui, Zelenski, notre “héros du culte” devant qui se prosternent tous nos dirigeants :
(Suite)
23 septembre 2025 (16H00) – Je me réfère ici au texte publié ce même jour par notre contributeur Peiman Salahi, qui développe une conception brillantissime de l’interprétation de l’attaque israélienne sur Doha. Ce que Salahi décrit lorsqu’il développe son interprétation, c’est bien ce que nous nommons une déconstructuration de principes et de règles essentielles telles que les impératifs de la diplomatie de la civilisation occidentale, – c’est-à-dire, du Système.
« D’un point de vue civilisationnel, l’attaque souligne les limites de l’universalisme occidental. Israël, en tant qu’avant-poste de l’Occident au Moyen-Orient, a clairement fait comprendre que la survie de son hégémonie prime sur le respect de la souveraineté, de la diplomatie ou du droit international... »
« L’attaque israélienne contre Doha doit être comprise comme un tournant. Il ne s’agit pas seulement du Hamas ou du Qatar; il s’agit des fondements ébranlés d’un système international où la diplomatie bénéficiait autrefois de sanctuaires... »
« En résumé, la guerre est entrée à Doha non pas à coups de roquettes ou de troupes, mais parce que l’architecture même de la diplomatie a été bombardée...»
Il s’agit d’une interprétation qui décrit une situation opérationnelle très avancée de la déconstruction et de de la déstructuration (déconstructuration) du Système. L’attaque israélienne est directe et d’une puissance considérable, elle se moque absolument de toutes les règles essentielles de la diplomatie, elle les ridiculise avant de leur faire subir un sort fatal. Elle opère cette opération vitale sans la moindre précaution, sur un objectif qui est totalement intégré dans les caractères structurants du Système, qui en est même comme un achèvement proche de la perfection :
• d’une part, implication directe et extrêmement importante de Doha dans le dispositif militaire US ;
• d’autre part, statut du Qatar comme triomphe absolu de la modernité occidentale, comme intégration financière, technologique, de communicationnel et humaine dans le Système ;
• tout cela, dans un milieu social et ethnique qui n’est nullement occidental à l’origine, donc totalement une conquête du Système.
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12 septembre 2025 (17H30); – Le philosophe russe Alexandre Douguine a commenté l’assassinat de l’influenceur conservateur Charlie Kirk en donnant sa véritable dimension à l’événement. Douguine reprend les principaux points de son interprétations métahistorique des événements en cours en situant l’événement d’une façon qui nous paraît tout à fait juste, tant dans sa signification la plus haute que par rapport à la situation courante que nous traversons. Il s’agit de loin du commentaire à la fois le plus ample du point de vue métahistorique et le mieux ajusté du point de vue de la situation politique courante aux USA sans pour autant s’arrêter à la personnalité de Kirk. L’expression de “guerre civile” est plus que jamais d’actualité.
« “Cela ressemble beaucoup au début d'une guerre civile. Le Parti démocrate est l'Ukraine de l'Amérique. Ou vice versa”, a écrit Dougine, ajoutant que Kirk avait été abattu “à 200 mètres par un sniper qui a disparu ” et suggérant que les véritables auteurs pourraient ne jamais être identifiés – établissant un parallèle avec l'assassinat de John F. Kennedy. »
Douguine a décrit l’atmosphère générale régnant aux USA après l’assassinat. L’extraordinaire disparité de réaction rend effectivement compte d’un climat favorable à une guerre civile, montrant la contradiction violente et agressive des réactions entre les deux bords, et par conséquent la poursuite, sinon l’aggravation (avec l’assassinat) d’un climat né en 2016 avec l’élection de Trump et qui n’a fait que s’amoplifier depuis.
« “Après la confirmation de la mort de Charlie Kirk, l'Amérique a explosé. Trump et le mouvement MAGA ressentent une douleur sincère et une colère intense… Tous les membres du mouvement MAGA ont oublié leurs contradictions et se sont instantanément uni”, a écrit Douguine.
» En revanche, les progressistes n'ont pas pu “contenir leur joie”. Dougine a souligné les propos controversés de Matthew Dowd, collaborateur de MSNBC, et le refus présumé des Démocrates d'honorer Kirk par une prière au Congrès. Il a déclaré que les réseaux progressistes étaient remplis de réactions exubérantes, des personnalités du parti appelant publiquement à l'unité tout en exhortant en privé les militants à ne pas trop exprimer ouvertement leur jubilation. »
A ce point de cette description générale, il faut s’arrêter et s’interroger pour signaler chez divers antiSystème des positions politiques très divergentes en-dehors du seul affrontement dont parle Douguine. Je le fais parce que, dès que j’ai eu connaissance de l’assassinat, et ne connaissant absolument pas Charlie Kirk, je me suis exclamé à propos d’un être qui, en plus d’être assassiné, avait été un homme brave , vertueux et remarquable, – comme l’écrit Johnson, sans que je sache s’il parle de connaissance directe ou de ouï-dire :
(Suite)
11 septembre 2025 (15H25) – Qui s’en plaindrait parmi nos penseurs, postmodernes et autres, y compris la longue procession de ceux qui les précédèrent : jour après jour, les tabous se désintègrent ! Dernier en date, l’attaque contre le Qatar, du fait israélien, car Israël est sans aucun doute le meilleur désintégrateur de tabous. Le Qatar avait tout pour figurer sur la liste du tabou à ne pas effleurer : modérateur, chercheur de compromis comme on aime dans le Golfe, en pleine négociation à propos du Hamas, avec une belle, massive, efficace et grandose base US (exceptionnalité oblige) pour défendre son espace aérien. Les Israéliens ont donc attaqué, – décapitation, comme d’habitude, mais raté cette fois. (Mais l’on dit également, – qui le saura ? – que ce sont les services de renseignement turcs qui ont averti le Qatar de l’attaque imminente des Israéliens.)
Paroles d’humaniste, à propos de la direction du Hamas, que Netanyahou avait organisé et mis en place avec le Qatar en 2007, si l’on se rappelle bien... Les paroles sont de l’ambassadeur israélien aux USA, chez lui, à Washington D.C., très gai et le ton ferme et sarcastique semble-t-il :
« “Si nous ne les avons pas liquidés cette fois-ci, nous les liquiderons la prochaine fois”, a déclaré Leiter.
» L'ambassadeur a qualifié le Hamas d'“ennemi de la civilisation occidental” et a soutenu que les actions d'Israël transformaient le Moyen-Orient d'une manière que les États “modérés” comprenaient et valorisaient. “Pour l'instant, nous risquons d'être légèrement critiqués. Ils s'en remettront”, a-t-il déclaré à propos des pays arabes. »
Ainsi soit-il. Trump a faiblement réagi, dix minutes après l’attaque, avertissant le Qatar d’une attaque qui avait déjà eu lieu et qu’il désapprouvait, – oui, oui, oui. Son explication très vague fut vaguement piteuse : “Ce n’est pas moi, je n’étais pas au courant”.
(Suite)
septembre 2025 (16H20) – Je parle de la GrandeCrise, on le sait et le devine, comme d’un phénomène échappant aux circonstances et aux événements, un phénomène qui échappe à la logique de notre destin parce qu’elle en est la créatrice, parce qu’elle se trouve en-dehors et dicte sa logique à notre destin. Elle échappe donc à notre histoire que l’esprit commun croit continuer à vivre, pour tenir la place de la métahistoire. Soyons scientifiques et empruntons leurs formules : “tout se passe comme si” une force d’En-Haut lui avait délégué ce pouvoir et cette fonction, sinon sa légitimité cosmique.
La GrandeCrise ne dépend pas d’une crise, ni des multiples crises que nous nommons “subcrises”, qui éclatent un peu partout et qui jamais ne se résolvent. Les moindres incidents, les réflexes les plus banals, les réflexes les plus primaires sont aussitôt exploités dans le sens voulu par la GrandeCrise. Prenez Boris Johnson du temps de sa direction brutale du pays, – entretemps et après son départ de Downing Street, mis en fâcheuse posture pour de juteux incidents de corruption avec de très-vilaines fréquentations selon le simulacre américaniste-occidentaliste (le Vénézuélien Maduro, notamment, pour $270 000) ; souvenez-vous de sa brutalité et de sa grossièreté, en mars-avril 2022, pour empêcher un accord de paix entre l’Ukraine et la Russie. Vous trouvez là la cause de la circonstance qui a fait de la guerre en Ukraine un formidable détonateur au service de la GrandeCrise (et de la Russie, cette fois comme tant d’autres placée dans le sens qui nous importe).
Ce cher old Boris a agi avec une brutalité toute britannique, moyen du temps de l’empire de la puissance suprémaciste anglo-saxonne, et aujourd’hui devenu son tombeau à cause justement du comportement de ce Premier ministre qui se trompe d’époque. Son acte a fait de la guerre en Ukraine, qui pouvait être aisément contenue localement et ne pas bouleverser l’ordre du monde même si la Russie y gagnait, un événement mondial qui accélère au-delà de toute modération le déchaînement crisique en cours en donnant à cette même Russie la puissance de levier de bouleverser le monde (« Donnez-moi un point fixe et un levier et je soulèverai la Terre », nous dit Archimède)...
En effet, quels résultats ?
(Suite)
05 septembre 2025 (14H30) – Le fait est bel et bien que le “monde” américaniste-occidentaliste (notre bloc-BAO) a été grandement impressionné par le formidable défilé militaire chinois commémorant la victoire de la Chine sur le Japon en 1945. (Notez d’ores et déjà les acteurs que je nomme. On en reparlera.) Le ministre US de la défense (Secretary of Defense) Pete Hegseth était en rage, lors de son interview par FoxNews avant-hier. Il a vu dans ce défilé une déclaration de guerre et il a aussitôt pris cette mesure d’urgence, pour éviter un nouveau Pearl Harbor : il faut rebaptiser le ‘Department of Defense’ en ‘Department of War’. Impressionnant...
« “Nous deviendrons bientôt le ministère de la Guerre pour infliger des coups mortels à l'ennemi” – le chef du Pentagone s'indigne du défilé à Pékin. [...]
» Je devrais dire que j'attendrais avant de décider. En fin de compte, c'est la décision du président. Mais je vais vous dire : nous avons gagné la Première et la Seconde Guerre mondiale non pas grâce au ministère de la Défense, mais grâce au ministère de la Guerre. Comme l'a dit le président, nous ne nous défendons pas seulement, nous attaquons, nous ravivons l'esprit militaire au sein du ministère.” »
Outre l’importance opérationnelle majeure de la mesure qui va bouleverser la situation stratégique dans le Pacifiques et en Asie, il y a cette affirmation :
« Nous avons gagné la Première et la Seconde Guerre mondiale non pas grâce au ministère de la Défense, mais grâce au ministère de la Guerre. »
Je ne doute pas une seconde, et vous non plus j’espère, que le ‘We’ de “We won the First World War and the Second World War” indique “nous-Américains” et “nous-rien-qu’Américains”. Ainsi ont-ils gagné non seulement le Seconde, mais aussi la Première, – à eux tous seuls, comprenez-vous ? Et je serais inclinés à croire qu’ils y croient vraiment en attendant la Troisième, – qui a déjà commencé d’ailleurs, selon les agendas les plus courus.
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30 août 2025 (16H40) – Il ne m’a pas semblé inintéressant, dans un cadre pourtant assez peu habitué à cette sorte de vaticinations sur l’existence et l’activité hors du cadre strictement humain (strictement homo sapiens) de certaines créatures qui furent longtemps l’objet de la moquerie et de la dérision. Il est vrai que je ne crois pas me tromper, – mais je l’ai déjà écrit à plus d’une reprise, – en observant que nous sommes dans une époque si complètement extra-ordinaire qu’il est à la fois compréhensible et peut-être nécessaire d’aller chercher ailleurs que dans notre seul milieux des explications qui seront nécessairement, elles aussi, extra-ordinaires.
D’ailleurs on le sait bien et je ne m’en cache pas, lorsque j’évoque des “forces supra-humaines” et toutes cette sorte de choses. Et Satan donc, que je cite si souvent, sous le magistère et le contrôle de Guénon ! Nous sommes dans cette sorte d’époque où l’aventure n’est plus sur les mers et sur les terres, mais dans les âmes et dans les psychologies, et plus encore dans les caractères qui recèlent toutes les audaces nécessaires pour policer et utiliser au meilleur escient qui soit les libertés qui nous sont accordées, – et qui en usent ou pas selon ce qu’ils valent, – et qui parfois, et de plus en plus souvent, s’abandonnent dans d’immondes simulacres.
Mon cher Talleyrand, si confit en bondieuseries selon ses évolutions tactiques, – mais disant le vrai selon lui et tel que je l’entends, dans ce cas :
« Il y a trois choses nécessaires pour former un grand homme, d’abord la position sociale, une haute position ; ensuite la capacité et les qualités ; mais surtout et avant tout le caractère. C’est le caractère qui fait l’homme.. Si un des pieds de ce trépied qui doit se maintenir par l’équilibre doit être plus faible que les deux autres, que ce ne soit pas le caractère… que ce ne soit pas le caractère ! »
Bien, nous parlons souvent de Satan, ces derniers temps, et il faut avoir le caractère d’oser le faire Il est donc permis de parler du reste, de Dieu, des Anges, toutes ces choses qui prêtaient tant à faire rire les esprits forts. Je crois qu’il est bienvenu aujourd’hui d’en apprendre un peu plus sur elles, sans nécessairement, – absolument pas, je l’affirme, – sacrifier à une religion ou à une croyance homologuée. Même si, dans le texte qui suit, il est question de la nécessité de passer par la religion chrétienne, comme l’affirme Douguine, ce n’est pas pour autant que je m’incline ; d’ailleurs, nul ne me le demande, alors passons outre.
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29 août 2025 (18H40) – Une tuerie contre une école catholique (deux morts, 17 blessés) a donc été réalisée à Minneapolis par le transgenre Robin Wesman (17 ans) dont on a découvert par des écrits laissés par lui qu’il était déçu et amer de sa condition de transgenre, observant qu’il ne peut plus suivre et effectuer certains comportements masculins. Son arme portait la gravure de la phrase « Kill Trump ». Là-dessus, et sans étonnement excessif, une touche de satanisme, selon ‘Yoshi the Patriot’, sur tweeterX...
« Le tireur du Minnesota a écrit un symbolisme satanique sur ses armes à feu et ses chargeurs qui est très similaire au symbolisme utilisé par les sectes sataniques mondiales violentes appelées Ordre des 9 Angles et 764. Il y a des milliers de membres dans le monde entier déterminés à accélérer l'effondrement du monde occidental. »
Parallèlement, l’incident, qui a été aussitôt traité d’un point de vue idéologique (problème des genres, politisation des LGBTQ+, action anticatholique), est également examiné dans un cadre nouveau révélant un ensemble d’organisations au niveau global dont deux sont citées ci-dessus, agissant sur les réseaux en tant que hackers mais sous-traitant également à des tarifs divers des actions terroristes diverses et limitées, souvent beaucoup plus symboliquement démonstratives que brutalement efficaces.
Il s’agit désormais d’une activité nouvelle, à la fois revendicatrice d’une posture politique et exerçant un activisme commercial rémunérateur, baptisée ‘swating’ pour désigner une “création d’événements” comme l’on voit dans les officines de publicité et de relations publiques, – tout se tient très fort serré et du type “copier-coller” dans l’étrange univers postmoderne où nous évoluons
Le terme ‘swating’ selon Google/IA :
(Suite)
27 août 2025 (06H45) – Je sais bien qu’Orlov n’est pas du goût de tout le monde. Pour ma part, je lis et laisse venir, parfois en un désaccord qui peut être assez vite, parfois agacé par son unilatéralisme russo-russe, parfois surpris par la façon dont il écrit si péremptoirement, parfois conduit à reconnaître que certains de ses jugements sont remarquables de clarté et de netteté. D’une façon générale, dans ses qualités je lui reconnais celle-ci qui est pour moi si importante : le sens de l’ironie, et même de l’ironie impassible qui est d’ailleurs et presque un pléonasme.
Ce dernier point est la cause de ce court message, que j’aurais pu utiliser comme titre, s’il n’avait été si long (j’aime les titres courts), au vu de la justesse du propos, – “conneries” équivalant finalement pour le cours de cette guerre si étrange au concept d’“obus” pour ravitailler les soldats de Zelenski :
« ...parce qu'ils ne sont pas capables d'inventer de nouvelles conneries, n'est-ce pas ? Il y a une grave pénurie de conneries en Occident. »
La phrase soulignée de l’emploi d’un corps gras résume, je trouve, fort bien la situation intellectuelle et politique de l’Occident, quoique l’on pense d’Orlov et des Russes. Il est vrai que nous en faisons beaucoup, énormément, mais qu’il nous en manque encore beaucoup. Dont acte.
Pour le reste, je voulais vous faire partager un passage un peu plus long, complètement caricatural (y a-t-il du vrai dans ce qu’il dit ? Je suis incapable de le dire) sur les dirigeants européens durant leur rencontre avec Trump. Malgré ce qu’il nous dit pour donner sa valeur de non-véracité du récit, je me demande justement s’il y a quelque chose de vrai lorsque je me rappelle des trois (Macron, Mers, Starmer), dans leur cabine-salon de train roulant vers un séjour amical à Kiev, en train de manœuvrer façon-caméléon autour d’un petit tas sympathique que l’on aurait ou baptiser “coke”, les trois comme pris en faute, façon élève de cinquième qui se passe des anti-sèches. De toutes les façons, puisque c’est le mot en, vogue et puisque nous sommes au temps de la post-vérité, amusons-nous Folleville !
(Suite)
4 août 2025 (06H00) Nous (un beau collectif) vous réservons une surprise que je trouve bien utile et assez originale. Il s’agit de reprendre un très vieux texte de la Lettre Stratégique ‘dedefensa & eurostratégie’ (dd&e) datant du 10 septembre 2000, qui prétendait présenter le philosophe allemand Frédéric Nietzsche pour le 100ème anniversaire de sa mort ; de retravailler ce texte, à certains endroits de façon marquante, et de le publier le 25 août 2025 (demain) pour son 125ème anniversaire.
Ce que la relecture puis les modifications décidées ont montré, de mon point de vue, c’est que Nietzsche est de plus en plus “actuel” à mesure que le temps s’écoule :
« Ce que nous lisons chez Nietzsche depuis un siècle, c'est une mise au point et en garde permanente sur la méfiance nécessaire et grandissantes à l'encontre de l'état du monde. Nietzsche est donc absolument actuel, il pèse sur nous et nos pauvres consciences impuissantes d’un poids absolument impitoyable. Il le sera de plus en plus à mesure que le monde s'abîmera dans l'état du désordre postmoderne qu'on lui connaît déjà. »
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18 août 2025 (17H30) – Que s’est-il passé à Anchorage, État de l’Alaska ? On peut risquer un million de réponses sans craindre de déborder les ‘factcheckers’ qui, eux-mêmes, n’y comprennent rien. Peut-être un nouveau virage de Trump, le président de la Formule 1 du circuit de Monaco ? On peut toujours l’écrire, d’autant que demain, – c’est une révélation, – est un autre jour. En attendant, on se demande qui, de Mister Z. et de son groupe de gardes du corps européen portait le bouquet aux cinquante étoiles destiné au président.
... Ou bien, s’agit-il d’appliquer la méthode Mercouris ?
« Bonne journée. Nous sommes dimanche 17 août 2025 et nous sommes en plein milieu de l'hystérie, de la panique, de la confusion, des rumeurs, des spéculations et de la tournure des événements suite au sommet en Alaska entre le président Poutine et le président Trump des États-Unis. La quantité d'histoires, d'exagérations, de distorsions qui circulent un peu partout sur ce que les deux présidents ont réellement discuté et ce qui a été convenu entre eux est, comme je l'avais prévu, énorme et peut-être est-il important, avant de poursuivre ce programme, de faire preuve d'un scepticisme élémentaire. »
On peut également écouter le professeur Gilbert Doctorow, interviewé par Glenn Diesen. Lui aussi se montre d’une prudence considérable quant aux résultats du sommet. Il n’en sort rien d’exceptionnel, sinon ceci : que Trump a bien fait son virage à 180° en passant de l’affirmation de la nécessité d’un cessez-le-feu sans condition (thèse des Européens et de Mister Z.) à la nécessité de la recherche d’un traité de paix (thèse des Russes) pour arrêter les combats.
Cela donne alors ceci :
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... Donc, vous ne saurez rien de ce que je n’ai moi-même pas appris. Jusqu’ici, le raisonnement sonne juste bien qu’il soit complètement déployé d’une façon abusive, inutile et fort prétentieuse. Je veux dire pourtant ceci qui est important :
• Cette absence d’information est un fait, mais un fait qui s’avère sans importance car les deux hommes se sont dits peu de choses pour l’organisation de l’avenir, sinon décidé un voyage de retour vers la Russie, très vite, pour une nouvelle rencontre.
• Toutes les conditions de la rencontre ont montré qu’il ne s’agissait que des USA et de la Russie, que les deux pays étendent évoluer d’abord pour eux-mêmes et pour leurs relations. On a beaucoup chuchoté que le lieu choisi, l’Alaska, avait été suggéré par Poutine, pour tout ce qu’il avait signifié de la plus grande proximité entre les deux pays, et notamment les livraisons d’armes US à l’URSS pendant la Deuxième guerre mondiale.
• On parle aussi de la résurrection du projet (McKinley, 1901) de tunnel de Behring entre les deux points extrêmes des USA et la Russie, pour ouvrir une nouvelle “route de la paix”.
... Et certaines autres choses, sans aucun doute. Mais rien de tout cela ne nous importe. Il nous importe d’abord de voir démontré le fait que tout ce qu’on attend d’un événement (spéculations, projets, complots, etc.) ne vaut rien face à la force de la réalité de l’événement accompli. Pour nous expliquer, nous allons nous attacher à une seule chose : cette réalité que nous avons vue des rapports et liens entre les deux hommes. Nous remonterons à l’un de nos favoris du IIème-IIIème siècle.
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13 août 2025 (07H30) – En effet, cette phrase devrait être tracée en lettres d’or, disons sur le fronton de l’Élysée qu’on pourrait relocaliser au 10 Downing Street, sans oublier le Bundestag de la démocratique Allemagne. Il s’agit bien de “notre-Europe” :
« Les plus stupides n'accèdent pas au pouvoir parce qu'ils sont supérieurs, mais parce q ne doutent pas » .
... Ce qui représentent un redoutable plagiat de la phrase fameuse, – Lino Ventura/Michel Audiard, gens d’un autre temps, dans ‘Les tontons flingueurs’ :
« Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît »
Des deux phrases, la première est officielle et authentique, datant de 1999 (35 ans après Audiard), des psychologues américains David Dunning et Justin Kruger, qui lui ont donné leur nom : “l’effet Dunning-Kruger”. Nous sommes dans l’ère Dunning-Kruger, qui marquera le paroxysme de la tragédie-bouffe que n’avaient pas vu venir les piètres auteurs de l’effet Corneille-Racine.
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