Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

Les soleils du ‘Goulag

  vendredi 23 mai 2025

23 mai 2025 (13H00) – Le professeur norvégien Glenn Diesen, activiste et professeur à l’université du Sud-Est de Norvège, produit et présente un site d’un très grand intérêt, dans sa version ‘Glenn Diesen French’ très intéressante pour nous avec une traduction parlée instantanée en français. Nous nous arrêtons à une excellente intervention qu’il a faite en interviewant interviewe le 17 mai 2025 Marlène Laruelle pour son dernier livreIdéologie et fabrication du sens sous Poutine’.

Marlène Laruelle, de nationalité française, est une universitaire très originale, occupant une fonction de la plus haute importance à la fameuse université Georges Washington de Washington D.C. Elle y est professeure de recherche en affaires internationales et en science politique, ainsi que directrice du programme d’études sur l’illibéralisme, – sujet particulièrement nouveau et également original, et d’une importance chaque jour grandissante, – et qu’il est si étonnant de voir déjà établi en programme à George Washington University.

Nous nous attachons ici à un sujet également du plus grand intérêt, qui est l’influence de Soljenitsyne dans cette “idéologie” et cette “fabrication du sens” qui est en train de s’installer dans la Russie de Poutine, dans le flux d’un courant qui est de plus en plus au cœur de l’affrontement entre la modernité progressiste globaliste d’une part et d’autre part l’espèce d’“archéo-futurisme” qui se développe en s’appuyant sur un puissant retour des grandes tendances de la Tradition en adversaire féroce de la modernité globaliste. Par conséquent, le sujet débattu par Diesen-Laruelle, s’il est typiquement russe, est également, et de façon beaucoup plus vaste, transnational et au cœur du déclin accéléré de la civilisation moderniste occidentale. On peut ici rappeler la proximité, – que nous nommions le 26 février 2025 “complicité”, – de la pensée du vice-président des États-Unis JD Vance avec celle de Soljenitsyne.

La présentation du livre de Laruelle (actuellement dans sa seule version anglaise) sur le site de vente résume aussi bien la démarche de la chercheuse explorant l’idéologie russe comme une des expressions les plus fortes de l’“illibéralisme” :

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Ô montagnes russes (une de plus)

  mardi 20 mai 2025

20 mai 2025 (18H40) – Rappelez-vous : il y a à peine trois semaines, nous étions tentés puis conquis par ce titre de “Montagnes russes” (« RapSit-USA2025 : Montagnes russes ») pour illustrer un nième renversement de la politique de l’administration Trump vis-à-vis de l’Ukraine et de l’Europe. Aujourd’hui, nous cédons de nouveau à la tentation pour décrire un formidable tournant de l’état d’esprit, de l’humeur, de la perception, à la suite du coup de téléphone (deux heures) entre Trump et Poutine, à la demande du premier.

Ainsi, Larry Johnson, qui écrivait, le 18 mai, ceci :

« Donald Trump continue d'orienter sa politique envers la Russie sur la base d'au moins trois hypothèses erronées. Premièrement, il estime que la Russie subit des pertes massives et ne peut les supporter. Deuxièmement, il estime que l'attaque russe contre l'Ukraine est motivée par une certaine animosité personnelle de Vladimir Poutine. Troisièmement, il estime que la guerre pèse lourdement sur l'économie russe et que Poutine cherche une issue. »

... écrit (Larry Johnson toujours) ceci, aujourd’hui 21 mai :

« Donald Trump refuse de suivre la ligne Zelenski/pays européen visant à piéger la Russie. Les dirigeants britannique, français, allemand et polonais ont désespérément tenté de convaincre Trump d'exiger de la Russie un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours, sous peine d'une nouvelle salve de sanctions accablantes. Zelenski, tel un singe dressé, a répété ce mantra. Trump n'a pas mordu à l'hameçon. »

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Une cavalcade de granit

  lundi 19 mai 2025

19 mai 2025 (15H15) – La situation actuelle, – bien entendu surnommé “crise ukrainienne”, –  ressemble à une cavalcade effrénée de divers personnages, en général de piètre envergure mais qui prétendent pourtant poursuivre des ambitions considérables, – et la cavalcade tournant en rond, c’est plus facile... On trouve bien entendu les dirigeants européens les plus en vue, sorte de clowns hystériques extrêmement insignifiants qui jurent qu’ils sont capables de déplacer des montagnes grâce à des ruses ressemblant parfois à des manœuvres enfantines construites sur des rêves d’enfants débiles. Parmi eux se glisse parfois un Trump à la fois tonitruant, méprisant, pérorant, indécis et incertain, qui suit un instant leur groupe avant de s’en détacher pour pouvoir mieux en dire tout le mal qu’il en pense.

Ce groupe fou et vain à la fois semble avoir pris comme point de référence, pour le dompter et en faire sa chose autant que comme référence pour tourner autour, ce qu’on pourrait désigner comme l’ensemble imperturbable et impossible à affaiblir que sont les Russes ; avec, au milieu d’eux, évidemment, un Poutine à la fois habile comme un renard et aussi solide et inébranlable qu’un bloc de granit. On espère le faire bouger, c’est-à-dire capituler, sans réaliser à quel personnage ils se frottent. Constantin von Hoffmeister décrit ainsi l’un de ses acteurs métaphysiques favoris, Friedrich Nietzsche, et cela pourrait aussi bien faire l’affaire pour notre bloc de granit, sa façon de voir et d’être, son demi-sourire à moitié ironique, son allure compassée et énigmatique :

« Dans les terres désolées du présent, entre gestes épuisés et applaudissements stériles, il cherche des vestiges de feu, des ancêtres qui ont jadis déferlé sur la réalité telles des apparitions divines. Il ne les trouve pas chez ses pairs, qui tremblent devant la bureaucratie et miment l'action sans appétit. Au lieu de cela, il tourne son regard vers le passé, cherchant à travers la brume des figures nées à l'extrême de la forme : César, Dante, Beethoven. Leur existence est une incantation. D'eux, l'acteur apprend que ce qui a été créé peut renaître. Goethe déclarait déjà que le monde environnant était devenu indigne du désir du poète. »

Je ne veux pas faire de Poutine une sorte plus récente de Nietzsche mais indiquer la similitude des situations où les Russes espèrent malgré tout que de ce saccage désertique qui ressemble au Désert des Tartares renaîtra quelque chose de la grandeur de notre passé commun.

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OSS 117 perd la boule à Istamboul !

  vendredi 16 mai 2025

16 mai 2025 (14H15) – Je dois reconnaître avec empressement et sans barguigner que l’on se trouve dans un de ces moments-bouffe dont cette époque foisonne, tous plus “historiques” les uns que les autres, – un de ces moments où, à moins d’en faire un “moment métahistorique”, l’on n’y comprend, avec une sorte de délice, plus rien du tout. Tout le monde est là, sauf Poutine et Trump qui tournent ici et là, – sauf “les pieds-nickelés poudrés de Kiev” (seulement les 4 du trio), et cela ne nous fait pas perdre grand’chose. Macron, Merz, Starmer, Tusk, – passons outre, ô les « qu’un peu de sable efface »... Par contre, Zelenski, qui était le seul à clamer depuis des mois qu’il ne négocierait jamais, ne pourrait jamais rencontrer un Russe sans tomber malade, ne jamais se déplacez pour une telle infamie, – Mister Z. était là et il s’est précipité pour rencontrer Erdogan à Ankara. Peut-être cette rencontre s’imposait-elle pour le bien de l’Ukraine et qu’on y introduirait Erdogan en “vedette américaine” ?

Je n’ai bien entendu jamais entendu ni vu les deux compères Christoforou-Mercouris commenter un événement sur un ton d’une si extrême dérision, ni entendu Mercouris commencer son programme (du 15 mai) par cette évaluation, sans prendre la peine de nous saluer :

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Le Système contre le Système à 180°

  jeudi 15 mai 2025

15 mai 2025 (16H00) – Venant après la nouvelle d’hier qui nous donnait des précisions que l’on doit qualifier de stupéfiantes sur la réaction des USA contre la direction allemande (le Système) et en faveur de l’AfD, celle qui nous vient aujourd’hui confirme ce que je considère comme un formidable tournant à 180° de l’action du Système dans la machinerie de l’américanisme.

Il est question ici d’une véritable “révolte indirecte” (non identifiée comme telle et effective par contrecoup, – mais que nous importe et que m’importe) contre la politiqueSystème, – ou, si l’on veut faire simple, la politiqueSystème utilisée contre la politiqueSystème.

Lawfare’ en Pologne

Comme hier, il s’agit encore d’une commission du Congrès, – la commission judiciaire de la Chambre dirigée par le redoutable Jim Jordan, – s’adressant sous la forme d’une lettre de Jordan adressée à Michael McGrath, Commissaire européen pour la Justice et l’application de la Loi, de la Commission de l’UE (globaliste), à propos d’une intervention du gouvernement Tusk (globaliste) contre les forces conservatrices et traditionnalistes représentant l’opposition  en Pologne.

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RapSit-USA2025 : Maintenant, ils savent

  mardi 13 mai 2025

13 mai 2025 (17H00) – Nous reprenons ce texte de James Howard Kunstler (texte du 28 avril 2025, traduction du ‘Sakerfrancophone’ le 13 mai 2025) qui donne une excellente synthèse de la crise intérieure américaine, par le biais d’un américanisme exacerbé, – et qui promet la fin de la Grande République si Trump est empêché de réussir et/ou se trompe lui-même sur les priorités. Considéré quinze jours plus tard (les temps vont vite !), je m’autorise un pessimisme beaucoup plus accentué dans la mesure où Trump semble de plus en plus prisonnier de la crise ukrainienne et de son issue.

Nombre de nos commentateurs habituels parlent dans ce sens, comme Andrew Korybko qui résume le dilemme auquel fait face Trump (condamner la Russie et renforcer l’Ukraine jusqu’à risquer un affrontement avec la Russie ou se retirer de la crise au risque devoir l’Ukraine écrasée par la Russie dans le plus grave désastre géopolitique que connaitrait l’Occident malgré ses héroïques 4-Pieds-Nickelés + 1) :

« Trump est sur le point de se retrouver face à ce dilemme en raison de son refus ou de son incapacité à contraindre l'Ukraine à accepter les concessions exigées par la Russie. Dans ce cas, il serait préférable pour lui de rompre définitivement avec ce conflit plutôt que d'intensifier l'implication américaine, mais l'accord sur les minerais et les contrats d'armement qui en découlent suggèrent qu'il est plus susceptible de redoubler d'efforts. Il ruinerait alors l'héritage qu'il espérait laisser à son prédécesseur, celui d'artisan de la paix, et compromettrait son projet de “retour vers l'Asie” visant à contenir plus vigoureusement la Chine. »

Il faut savoir et il faut se rappeler constamment que la voie de l’effondrement des USA passe, pour nous, par une grave défaite stratégique à l’extérieur, – comme l’expliquait il y a 15 ans ce néo-sécessionniste du Vermont que je ne me lasse pas de citer. Il pensait à l’Iran mais, comme catastrophe, l’Ukraine couronnée par un affrontement avec la Russie dont la Russie sortira évidemment victorieuse, cela fait l’affaire.

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The Art of the Victory”, par Donald J.Trump

  mercredi 07 mai 2025

7 mai 2025 (20H00) – Nous avons beau nous moquer, revenir sur nos jugements, juger qu’il n’est qu’un outil, une sorte de marionnette du Ciel pour transformer le ballon des globalistes en un cube de type Rubik, hermétique et explosif, – lui, il terminera toujours le “Jeu, Set & Match” en nous stupéfiant une fois de plus. Trump n’est nullement un menteur ni un simulacreur comme nous avons dû en supporter tant ces dernières années ; c’est un magicien de foire et de génie, une sorte de boni-supermenteur, un prestidigitateur, un enchanteur et un escamoteur. Devant lui, on reste sans voix et si quelqu’un dit : “Mais il dit n’importe quoi, il ment, il ne cesse de mentir !”, on chuchote autour de lui, d’une seule voix :

“ Chchchttt, il n’a pas fini... Voyons ! Un boni-menteur, peut-être, mais un menteur jamais !

Ainsi en était-il lorsqu’il a annoncé hier, au détour d’une conférence de presse standard, que les États-Unis avaient remporté une “victoire” sur les Houthis, – rien de moins que la “victoire” finale, en fait. Larry Jackson exprime de cette façon un peu leste le passage :

« Donald Trump a mentionné en passant que les Houthis avaient appelé les États-Unis pour qu'ils cessent leurs bombardements, et Trump, en homme bienveillant qu'il est, a acquiescé. Les Houthis ont capitulé... »

Mais vous connaissez Larry : ancien officier de la CIA, il n’aime rien tant que la vérité des faits alignés d’une façon ordonné. Il corrige donc sévèrement le 47ème président des Etats-Unis en précisant que le cessez-le-feu, s’il est effectif, a été obtenu après quelques jours de négociations secrètes entre l’indispensable Witkoff et les Houthis, par l’intermédiaire d’Oman, et que les USA étaient plutôt demandeurs dans cette affaire. L’Iran suit ces négociations et les approuve chaleureusement.

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Les “concessions” selon Trump

  samedi 26 avril 2025

6 avril 2025 (12h30) – Jeudi dernier, le président Trump recevait le Premier ministre norvégiens et, au terme de la rencontre, il y eut une conférence de presse. Bien entendu, l’Ukraine était, une fois le plus, le sujet du jour. Une question fut posée à Trump : pourquoi faire une telle concession aux Russes, avant que les négociations aient vraiment avancé, en reconnaissant que la Crimée est russe ; et les Russes, eux, quelles concessions ont-ils faite pour qu’on leur fasse cec cadeau ?

Je vous donne un extrait de la réponse de Trump, telle que la rapporte RT.com, en un titre qui ne se prive pas d’être assez visible et d’importance assez grande :

« La Russie a fait une concession majeure dans les négociations de paix en Ukraine en s'abstenant de prendre le contrôle de l'ensemble du pays, a déclaré le président américain Donald Trump.

» Jeudi, lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store, Trump s'est dit optimiste quant à la réalisation de progrès majeurs dans le règlement d'ici deux semaines.

» Interrogé sur les concessions faites par la Russie dans les négociations de paix sur l'Ukraine, le président américain a répondu : « Arrêter la guerre… Arrêter de prendre le contrôle de l'ensemble du pays, une concession considérable. »

A la première compréhension informée qu’on en a, cette réponse a de quoi déclencher, chose assez rare, un éclat de rire ironico-sarcastique. Si l’on remonte la logique de la réponse, on conduit à constater que les Russes pouvaient donc, s’ils le voulaient, balayer l’armée ukrainienne hyper-otanisée et envahit toute l’Ukraine le temps d’une décision dans ce sens ? Comment peut-on dire cela alors que tous les gens encore mieux informée dans le sens du simulacre de l’Occident-admiratif (dont la bande à Biden, et comment) n’ont cessé et ne cessent de vanter l’état délabré de l’armée russe, sa désorganisation, ses pertes colossales, ses matériels remontant à la bataille de Samothrace, ses retraites transformées en déroute ? Qu’ils ne cessent d’annoncer que l’Ukraine prendra Moscou assez vite, puis qu’elle le prendre moins vite mais à son heure, qu’elle recule un peu pour mieux lancer son offensive, qu’elle a cédé du terrain pour laisser les Russes s’embourber, qu’elle a complètement immobilisé le front et que nous nous trouvons dans un stalemate honteux pour l’armée russe ?

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Métahistoire & métapolitique : Yin & Yang

  jeudi 24 avril 2025

24 avril 2025 (15h30) – Nos lecteurs ont certainement et depuis longtemps reconnu souvent dans nos divers textes notre propension à utiliser l’expression “métahistoire”. Il va sans dire, – mais disons-le pour une bonne fois, – que cette expression, dans mon esprit, équivaut à la “métapolitique”. Cela s’explique et, je l’espère, se comprend dans la mesure où, pour nous, l’histoire est interprétée comme d’abord pure politique, comme le reste des activités humaines existentielles, jusques et y compris dans l’interprétation que nous entendons donner à des activités comme pouvant être réputées comme non-politique, – la science, la culture, les arts, les sports, les “affaires”, les divertissements, etc.

Cette attitude est justifiée principalement par le caractère extraordinaire de l‘époque que nous vivons, où la démarche de transgression, si souvent proclamée par ceux qui se réclament des aspects les plus déconstructurants de la modernité, peut aisément servir à des démarches inverses si elles s’avèrent avantageuses (je veux dire “pour notre conception”, “pour notre parti”, etc.). Ma transgression est évidemment de placer des activités comme les sciences, la culture, les arts, etc., comme entièrement conditionnées par la politique.

Pour cette raison d’une telle universalité, la politique est nécessairement métapolitique, et la métapolitique rencontre la métahistoire comme son double sinon comme son extension. Il nous a paru intéressant de présenter un texte sur la métapolitique qui rejoint à notre sens celui que nous avions fait sur la métahistoire.

J’avais utilisé l’intervention du philosophe Alain Finkielkraut sur l’utilisation de la métaphysique dans l’appréciation des événements courants, et ainsi le “méta” concernant aussi bien la “métahistoire” que la “métapolitique”

« “Nous ne disposons plus aujourd’hui d’une philosophie de l’histoire pour accueilli les événements, les ranger et les ordonner. Le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous. Il est donc nécessaire, inévitable de mettre la pensée à l’épreuve de l’événement et la tâche que je m’assigne, ce n’est plus la grande tâche métaphysique de répondre à la question ‘Qu’est-ce que ?’ mais de répondre à la question ‘Qu’est-ce qu’il se passe ?’...”

» Ce jugement, comme je l’ai entendu, ne m’a pas du tout paru être, pas une seule seconde, un abaissement du philosophe, descendant de la “grande question”.  Tout au contraire, il s’agit d’une chose qui m’est chère, qui est un constat, qui est celui de la reconnaissance de l’essence métaphysique des événements de l’en-cours. En quelque sorte, dirait le chroniqueur cynique des salons parisiens, “la métaphysique descend dans la rue” ; ce à quoi je lui répondrais aussitôt et sans faiblir : “Par les événements qui s’y déroulent, la rue se hausse au rang de la métaphysique”. C’est donc bien le devoir du philosophe de prendre son poste de sentinelle à l’affut de l’intuition qui l’éclairera sur la signification et par conséquent sur le sens de ces événements. »

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Vite, il nous faut la guerre !

  mardi 22 avril 2025

22 avril 2025 (17H15) – L’Europe se meurt de ne pas avoir “sa” guerre, celle qui achèvera de mettre en évidence les effets inouïs et sublimes de sa surpuissance vertueuse dans l’assurance d’une autodestruction totale encore plus qu’un suicide en goûtant le fer et le feu terribles de la Sainte-Russie couverte d’insultes et d’ordures modernistes. Le climat de folie autodestructrice de l’Europe-UE, – de cette catégorie particulière qu’est l’UE, née selon ses adversaires ricanants, de l’enfantement du Diable et du Nazi unie dans une étreinte ricanante, – atteint aujourd’hui les pires anticipations de l’enfer climatique que nous promet la susdite UE.

Jamais je n’aurais cru que l’UE, ce projet européen si totalement insipide, sans saveur ni la moindre prestance, sans la moindre grâce ni le moindre dynamisme intuitif, sans aucune assise historique, entraînerait ma plume dans de tels excès. La vérité est que le comportement de l’Europe dans cette guerre-crise, alors que l’événement semble proche d’atteindre une sorte de paroxysme, – étrange paroxysme d’un simulacre, par définition inexistant d’une façon matérielle et réaliste, – ce comportement dépasse toute l’exaltation et l’emportement affectiviste que l’on pouvait concevoir. Même un poète versé dans la littérature fantastique, – dans la ‘Fantasy’ si vous voulez, comme une sorte de Lovecraft subitement inspiré par Bruxelles, la hyène et la Kallas, – n’aurait osé, avant nos années terribles depuis 2022, développer ce thème aussi loin et avec tant de force.

C’est-à-dire qu’il s’agit d’un caractère d’une sorte d’emportement de la folie, avec des fous à qui il serait donné tous les pouvoirs et leur état les rendant comptable d’aucune responsabilité en quoi que ce soit. Les gazettes de la presseSystème écrivent tout cela et vous assurent que le bonheur est pour demain, juste au coin de la rue.

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La nouvelle stratégie de l’OTAN

  lundi 21 avril 2025

21 avril 2025 (15H45) – Une grande nouvelle concernant la stratégie de l’OTAN nous est arrivée. Elle est passée un peu inaperçue, – c’est très-dommage, – et nous-même, nous avons mis bien du temps à réagir puisque l’article de ‘Politico’ annonçant la Bonne Nouvelle date du 17 avril. (L’honnêteté m’oblige à préciser que c’est un article de RT.com, – toujours ces mauvaises lectures, – qui m’a alerté ; eux, au moins, n’avaient pas été pris de vitesse puisque leur article date du 18 avril, tout à fait conforme à celui de ‘Politico’.)

Il s’agit d’une révision radicale, un véritable tournant stratégique, dans la posture de l’alliance : l’OTAN n’est plus ‘Woke’ ; ou, selon le langage de RT.com dans son titre : 

« NATO to abandon ‘woke’ langage, – Politico ».

Passons au texte, venu directement de ‘Politico’, que je vais donner en deux tranches, en laissant le reste qui nous rappelle les divers efforts et initiatives déployés par l’administration Trump.

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Bayrou et l’amiral du Bosphore (fable)

  jeudi 17 avril 2025

17 avril 2025 (17H35) – Les occasions ne manquent pas de confronter l’abyssale stupidité rendue inévitable par leur affreuse inculture de nos dirigeants emprisonnés dans un simulacre auquel ils ne comprennent rien, ignorant de plus en plus scandaleusement et les voix de plus en plus nombreuses qui décrivent la réalité qu’on peut nommer, – si l’on veut la jouer un peu ‘bobo’, – “la réalité de la situation est la vérité-de-situation de l’ère de la postvérité”. Le serpent s’est finalement attrapé la queue et commence à se déguster lui-même avec délectation .

Bayrou, actuellement Premier Ministre de la France-Combattante, n’a ni la tête cruelle ni le corps insaisissable de vélocité  du serpent, il est plutôt mou et lent ; mais on fait avec et il aura sa place dans une fable du bon monsieur de La Fontaine ; diantre, il tiendra le rôle du serpent qui se bouffe la queue, fasciné par l’équivalence du « joueur de flute de Hamelin » dans sa capacité à suivre le courant que l’on croit salvateur. Quant au charmeur de serpent qui fait l’Hamelin, un amiral turc suffira bien assez tel que nous le citons aujourd’hui même, aussi vif que les eaux du Bosphore, qui vaut bien cinquante amiraux du Pentagone et de l’OTAN nourris au petit lait du fric de l’industrie ad hoc et à la doctrine-simulacre également abyssale du neoconism.

Note de PhG-Bis : « Avec ce “neoconism” pour désigner la doctrine des neocon, on voit bien que nous sommes dans une époque néologistique (néologisme pour “époque des néologismes”), – un peu comme au temps des fabuleux frères Goncourt qui décortiquaient la médiocrité abyssale des mœurs de la France de l’argent du XIXème siècle, – de l’“Enrichissez-vous !” de Guizot... Sauf que nous c’est, notre temps, celui de  l’affectivisme et du « nihilisme technologique » ; ça va beaucoup, beaucoup plus vite qu’au temps des Goncourt, et c‘est beaucoup, beaucoup plus con. »

... Vous lisez donc par ailleurs, les amis, les appréciations du contre-amiral  Cem Gurdeniz, qui fit sa carrière dans la marine turque et resta à bonne distance de l’OTAN, tout en connaissant parfaitement  la musique en sol-ré-mi de Hamelin. On le confronte à Bayrou, qui a fait son grand discours de politique générale et essentiellement budgétaire au cours duquel il a glissé ces petites phrases pour rappeler notre posture combattante et héroïque, sur ce ton larmoyant et champêtre qu’on lui connaît. Cette composition aux nuances de moule et de limace est bien entendu inspiré par le doctrine neomacroniste qui triomphe dans les salons. La différence entre le Premier Ministre et l’amiral est absolument sidérante, et complètement à la gloire perdue de l’intelligence française et de ses armes.

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« Un orchestre de civilisations »

  lundi 14 avril 2025

14 avril 2025 (18H00) – On reprend un texte court et très intéressant de notre Constantin von Hoffmeister, souvent présent dans nos pages et colonnes. Hoffmeister détecte, dépèce et dénonce une des pires maladies de la modernité en perdition, pour tenter non pas de se défendre mais d’achever son œuvre de mort, pour empêcher que son autodestruction née de sa surpuissance puisse également terrasser ce qui s’apprête à la remplacer. Cette maladie se nomme “xénophilie” et se présente comme une inversion, non pas de la xénophobie qu’elle prétend combattre, mais de la polyphonie harmonique des civilisations que tout esprit haut survivant de cette tempête qu’est notre monstrueuse GrandeCrise devrait songer à appeler pour cette grande tâche : une polyphonie harmonique des civilisations pour « Un orchestre de civilisations »

Hoffmeister la définit notamment, cette xénophilie qui sonne comme une syphilis mangeuse de cerveau :

« Elle sert de miroir inversé à la xénophobie et constitue une haine de soi masquée par la compassion... »

Son attaque critique contre le globalisme en tant qu’une sorte de secte comme un mélange disgracieux et pervers de fausse religion et de culte aveugle, est désormais une démarche courante qu’on rencontre dans nombre de réflexions, – surtout dans les grands pays civilisationnels (Russie, Chine, Inde) et les dissidents des pays-phares du bloc-moderniste.

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Chute de l’Empire 2.0

  vendredi 11 avril 2025

avril 2025 (17H40..) – Pardonnez-moi si je fais œuvre sacrilège en proclamant que le texte discuté (et charcuté ici) est pour moi l’un des plus clairs (même si des plus complexes et malgré son énorme complexité) sur la situation américaniste (et non “américaine”, puisque je parle de l’idéologie et de la psychologie américanistes). C’est un choix complètement subjectif, qui va me servir dans mon travail d’appréciation de la trajectoire de chute inexorable des États-Unis, – très rapide en raison des caractères formidables de la communication, impitoyable, inarrêtable.

L’auteur cite Karl Marx dans cet excellent jugement qui me fait penser que l’excellent Karl Marx avait des accointances avec le Ciel qui fabrique des circonstances à sa guise :

« Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas à leur guise […] mais dans des circonstances déjà existantes. »

Notes de PhGBis : « L’auteur fait cette citation après l’avoir introduite de la sorte : “Pourtant, comme l'écrivait Karl Marx il y a près de deux cents ans à propos de Napoléon III, autre ‘perturbateur mondial’ plus grand que nature qui a conduit son pays au fiasco, “les hommes font leur propre histoire...”. Je suis complètement en désaccord avec ce jugement : Napoléon III n’a jamais mené une politique agressive, sa politique algérienne était d’une intelligence rare que la France devrait regretter aujourd’hui, il eut le tort (dù à une terrible immobilisation par des pierres au reins) de ne pas intervenir contre la Prusse à Sadowa, à l’aide de l’Autriche-Hongrie, comme toute l’Europe continentale attendait qu’il fît. Et son terrible “fiasco” (la guerre de1870), on la doit à la gauche française, dans un régime napoléonien devenu complètement libéral et soumis aux moyens d’influence de la gauche, croyante depuis Iéna à la vertu progressiste de la Prusse. Bismarck, brigand anti-français dans l’âme, sut en profiter en fabriquant son faux-drapeau de la dépêche d’Ems. Nous avions l’Amérique avant l’Amérique. »

Mon choix est donc allé à l’article de Tarik Cyril Amar, historien allemand travaillant à l’université turque de Koç, à Istamboul, sur la Russie, l’Ukraine et l’Europe de l’Est, l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale et la Guerre Froide culturelle.

L’article a été publié le 8 avril 2025 sur RT.com, sous le titre “Les leçons que Trump pourrait tirer des derniers dirigeants soviétiques » Exceptionnellement dans notre reprise, nous publierons à part l’article dans notre version corrigée-adaptée et dans sa version originale (les références étant ainsi mieux ajustées et compréhensibles) pour respecter le travail de l’auteur et ne pas alourdir l’article présent par des ajouts et annexes très longs.

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Pourquoi pas le technoprimitivisme ?

  mardi 08 avril 2025

8 avril 2025 (17H15) – Nous ne sommes pas sans avoir remarqué que depuis quelques années, de plus en plus depuis quelques mois de ces deux dernières années, de plus en plus chaque  jour, paraissent des textes autour d’hypothèses proposant des voies diverses pour adapter avec plus ou moins de violence, les restes “utiles” de cette civilisation pourrie jusqu’à l’os et son technologisme qui nous rend fou à des conditions radicalement nouvelles qui offriraient une nouvelle voie civilisationnelle.

Comme exemple de cette sorte de réflexions, nous reprenons un texte lui-même repris par le site ‘Synergie-Hautefort.com’, particulièrement attentif à porter à notre attention divers aspects de telles réflexions. Bien entendu, cette présentation n’engage rien d’autre qu’une volonté de démonstration du phénomène, sans aucune prise de position de personne, ni de moi-même bien entendu. Le titre complet est :

« “Technoprimitivisme” : la souveraineté dans le futur de la civilisation technologique »

L’auteur se nomme Sergio Filacchioni, et le texte est une sorte de recension de son livre portant le titre de ‘Technoprimitivisme’, selon une thèse que certains jugeront farfelu (ce n’est pas nécessairement mon cas) mais de la sorte que notre civilisation par l’impasse qu’elle nous offre nous oblige à explorer dans tous les sens (c’est nécessairement mon avis).. Voici le texte de cette recension, édité le 27 mars et repris intégralement.

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Le kaléidoscope Le Pen

  jeudi 03 avril 2025

3 mars 2025 (15H30) – Je vais absolument m’abstenir de porter un jugement sur Le Pen. Avec les deux heures et demies d’attendus de la juge, elle a sa dose. D’autre part, je ne veux en aucun cas apparaître en partisan même si je le suis en bon fils des djebels, parce qu’en vérité (on me reconnaîtra) j’accorde assez peu d’importance aux acteurs humains dans une vie métapolitique écrasée par la formidable dynamique du système de la communication et propulsée par la pression constante de forces extérieures à l’action humaine qui nous dominent.

Pour autant, je n’ignore pas les aléas et les évolutions de la vie politique de Le Pen, et du RN avec elle, et peut-être ai-je mon jugement sur cela dont je ne vous embarrasserait en aucun cas. On considère seulement les conséquences sur la situation qui nous occupe.

De ce point de vue, le fait est, selon ce que j’en juge, qu’il y a deux facteurs importants :

• La recherche acharnée de Marine Le Pen d’une “dédiabolisation” hors-Le Pen, y compris si nécessaire en trouvant sa place dans le Système contre lequel le FN était à l’origine censé chercher à s’opposer.

• L’échec constant de cette tentative, pour qu’en face l’on puisse conserver, dans le chef de l’establishment, une figure à la popularité grandissante, laquelle pourrait être dénoncée aux moments opportuns sous la rubrique entraînante et séduisante, –  “le fascisme ne passera pas”. Cette rubrique fait partie de l’actualité des années1930, ce qui est une marque caractéristique de ce pays constamment à la recherche du progrès, des lendemains qui chantent, des choses comme ça, – et, de ce fait toujours en avance sur l’actualité de son temps, – d’où les années 1930...

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Le Pen & Trump, même combat

  mardi 01 avril 2025

01-04-2025 (16H25) – La condamnation de Marine Le Pen et l’interdiction qui lui est faite de se présenter aux élections présidentielles a, selon l’image navale et climatique bien connue, soulevé une vague de réactions et de protestations dans le monde. Sans aucun doute, la plus importante, notamment politique, vient des États-Unis et du président Trump lui-même. Le président, qui eut tant de difficultés à l’être triomphalement, a aussitôt assimilé la mesure prise contre Le Pen à celles qui ont été prises, ou menacées d’être prises contre lui dans l’intervalle entre ses deux mandats. Trump juge que l’affaire Le Pen est « a very big deal » qui va certainement ouvrir un nouveau point d’affrontement entre Washington et l’Europe (la France) selon l’orientation définie à plusieurs reprises par le vice-président Vance.

« Le président américain Donald Trump a déclaré que les poursuites pénales engagées contre la cheffe de l'opposition française Marine Le Pen lui rappelaient ses propres batailles judiciaires sous l'administration de l'ancien président Joe Biden.

» Interrogé par des journalistes dans le Bureau ovale sur le verdict, Trump a répondu : “C'est une affaire très grave”.

« Je suis au courant, et beaucoup pensaient qu'elle ne subirait aucune peine », a-t-il déclaré.

» “Mais elle a été interdite de se présenter pendant cinq ans, et c'est la candidate favorite. Cela ressemble beaucoup à [notre] pays”. »

» Trump a souvent affirmé que les poursuites judiciaires et les enquêtes sur ses activités s'inscrivaient dans une “chasse aux sorcières” à motivation politique menée par l'administration Biden et les Démocrates. »

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Une ‘Symphonie d'un Nouveau Monde’?

  dimanche 30 mars 2025

30 mars 2025 (16H40) – Nous allons présenter deux documents traitant du même sujet et donnant un jugement diamétralement opposé, alors qu’on peut dire sans hésitation que les deux auteurs sont du même “camp”. Il s’agit de l’analyse d’un document réalisé chaque année par l’ensemble des agences de renseignement US : ‘Annual Threat Assesment’ pour 2025 (ATA-2025). Les deux analyses viennent successivement de Larry S. Johnson (le 25 mars) et Natalia Nikiforova de RIA Novosti (le 28 mars, via ‘usa.news-pravda .com’).

Bien entendu, l’intérêt de ce choix est de voir les deux jugements s’opposer de manière si frontale, essentiellement sur l’interprétation de l’étude. Dans cet exercice, je me garderais de prendre position, et sur le document, et sur les deux positions. Le but n’est pas de rechercher une vérité-de-situation du jugement, ce qui est aussi vain qu’inutile me semble-t-il, mais bien de tenter d’apprécier la vérité-de-situation de la divergence de jugements entre deux auteurs qui défendent la même cause. Je crois qu’il faut écarter, dans cette démarche, toute circonstance de corrélation ; rien dans les deux jugements ne l’indique et mon sentiment intuitif est que ces deux auteurs ne sont nullement du genre à se lire régulièrement l’un l’autre, si même ils se connaissent...

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Déambulations de la fuite ‘Signalgate

  jeudi 27 mars 2025

27 mars 2025 (15H30), - La question étant : à votre avis, la ‘fuite’ dite ‘Signalgate’ est-elle importante, et dans quel sens, et pour quelle signification ? Il y a de nombreuses interprétations, toutes politiques certes, outre l’aspect étrange ou grotesque de l’affaire, – discuter d’une question très délicate d’un bombardement des Houthis, entre des responsables de l’équipe Trump, réunis en un groupe sur le réseau public ‘Signal’, – juste le temps de nous apercevoir qu’un journaliste assez peu apprécié du groupe s’y est trouvé intégré... ! On imagine le tintamarre.

Notons la réaction d’un spécialiste des choses secrètes, dissident de surcroit, bien connu dans les milieux idoines, – Larry S. Johnson. Tout de même sévère, Johnson !

« ‘Charlie Foxtrot’ est un euphémisme poli pour un terme militaire grossier : “Clusterfuck” [on connaît ‘fuck’, le reste à votre convenance]. Cela décrit le premier scandale de l'administration Trump. D'une manière ou d'une autre, délibérément ou accidentellement, un journaliste sioniste du nom de Jeffrey Goldberg a été ajouté à une conversation Signal par le conseiller à la sécurité nationale de Trump, Michael Waltz, ou par un collaborateur de Waltz. Goldberg s'est soudainement retrouvé dans une conversation de groupe réunissant les plus hauts responsables de la défense, de la diplomatie et du renseignement de Trump. Le groupe comprenait notamment le directeur de la CIA, Ratcliffe, la directrice du renseignement intérieur, Tulsi Gabbard, et le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth.

» Si vous ne connaissez pas Signal, créez une conversation de groupe en nommant un groupe, puis en y ajoutant des membres de votre liste de contacts. Cela nous indique que Goldberg faisait partie de la liste de contacts de Waltz. Goldberg est un personnage particulièrement sordide, non pas parce qu'il a publié des extraits de la conversation, mais parce qu'il s'est comporté comme un journaliste d’un parti-pris politique. Un journaliste disposant d'un accès aussi inattendu aurait immédiatement écrit un article annonçant que les États-Unis allaient bombarder le Yémen, juste pour faire un exemple. Qu'a fait Goldberg ? Il a attendu que le bombardement ait lieu pour ensuite prendre l'équipe Trump à son propre piège. Il a créé l'histoire de Charlie Foxtrot, qu'il a publiée lundi dans le magazine The Atlantic.

» Ce n'était pas une fuite. C'était un cadeau fait à Goldberg. Bien que le contenu de la conversation ne soit pas officiellement classifié, les informations échangées étaient sensibles sur le plan opérationnel. La conversation a révélé que la plupart des membres de l'équipe Trump étaient superficiels et dédaigneux des implications militaires et diplomatiques de la décision de bombarder le Yémen. »

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L’héroïsme de l’hébétude européenne

  lundi 24 mars 2025

24 mars 2025 (18H10) – Une grosse quinzaine plus tard, puisque je me réfère à mon texte du 11 mars 2025, je m’interroge toujours  sur l’attitude de l’Europe après le soi-disant “lâchage” américaniste. Je dis “soi-disant” parce que je rappelle d’ores et déjà avec insistance que les USA n’ont pas “lâché” l’Europe, ils ont “lâché” une politique américaniste pure et dure, – la nommée politiqueSystème, – qu’ils appliquaient, eux, sans la moindre retenue, sans écouter rien des conseils de modération de cette Europe, depuis le 11 septembre 2001, et même mars 1999 et l’attaque contre la Serbie. Pour l’Ukraine, il n’y avait donc rien de nouveau, avec le coup du Maïdan du février 2014 et tout ce qui a suivi, – qui est en assez grande partie le fait de l’Europe et en très grande partie le fait des USA.

A ce sujet, un petit rappel ne me semble pas inutile : les “aveux” téléphonés par Victoria Nuland à son ambassadeur à Kiev, où elle lui expose la politique US (« Fuck the EU ! »). Nuland n’a même pas pris la peine d’utiliser un téléphone sécurisée. (« C’est le ‘KievPost’ qui, le premier a révélé l’affaire : voir le 6 février 2014. », repris par nous le 11 mars 2014.)

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