Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

De Russiagate à Obamagate

  mardi 12 mai 2020

12 mai 2020 – Ne comptez pas sur moi pour vous expliquer l’extraordinaire imbroglio juridico-espionneur menant de Russiagateà Obamagate. Sachez seulement qu’hier soir Trump a tweeté dans son langage codifié un jubilant « OBAMAGATE ! », que Tucker Carlson a présenté un formidable dossier, que vous en avez tous les éléments dans cet article kilométrique et d’une folle complexité, quasiment intraduisible et dans tous les cas inextricable pour mon compte, que nous donne en jubilant également et sans rien nous dissimuler  ZeroHedge.com, et prétendant nous expliquer « pourquoi l’ancien président devrait être en train de paniquer ».

(Pour le coup, ZeroHedge.com, loin de son  obsession antichinoise, redevient une source convenable... Ainsi va la balançoire Système-antiSystème. Il faut suivre.)

On doit admettre l’importance de l’événement en précisant que si “D.C.-la-folle” est parcourue par un courant de haine hystérique, le sentiment qui domine les “rapports” Trump-Obama se concentre dans une écrasante densité de haine pure, à la fois symbole flamboyant et formidable énergie destructrice réciproque. On doit l’admettre et juger parallèlement que les détails du labyrinthe qui traverse l’imbroglio pour aboutir à l’énigme en forme de simulacre explosant comme un acte nucléaire de communication, vraiment ces détails ne sont pas ce qui compte pour nous, pour moi enfin et qu’on me pardonne.

Disons pour faire court que le moment du basculement a été la décision du DoJ (ministère de la justice) d’abandonner les poursuites contre le général Flynn, premier et très-éphémère conseiller pour la sécurité nationale (directeur du NSC) du président Trump, démissionnaire en  février 2017 après une chasse à courre et aux sorcières remarquable d’ardeur, menée tambour battant par l’Intelligence Community (alias DeepState), cornaquée par le parti démocrate et, en sous-main vertueuse, par le redoutable montreur de marionnettes qu’est l’ancien président Obama.

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T.C.-90 : « Et maintenant ? »

  dimanche 10 mai 2020

10 mai 2020 – D’abord, comme on l’a vu hier encore, c’est notre référence, la lumière de notre civilisation, notre point de ralliement et notre exemple sans fin qui s’effondre sous nos yeux décillés depuis longtemps mais qui n’en croient pas leurs yeux...  Ainsi l’observe  pour son compte Daniel Lazare, le regard attristé et, j’en jurerais, désenchanté malgré lui, et surtout qui fait cette extraordinaire découverte : les choses en sont à ce point où l’Amérique nous fait pitié, – oui, pitié ! 

« En moins de trois décennies, en un simple clin d'œil en termes historiques, les États-Unis sont passés de l’unique superpuissance mondiale à une épave massive en train de sombrer, impuissante face au coronavirus et déterminée à blâmer le reste du monde pour ses propres défaillances. Comme l'a récemment fait remarquer le journaliste Fintan O'Toole dans le Irish Times :
» “Pendant plus de deux siècles, les États-Unis ont suscité dans le reste du monde un très large éventail de sentiments : amour et haine, peur et espoir, envie et mépris, crainte et colère. Mais il y a une émotion qui n’avait jamais été ressentie à propos des États-Unis jusqu'à présent : la pitié.” »

Bien entendu, on nous parle de Covid19, y compris de Covid19 manipulé par les pervers Chinois pour avoir raison de notre belle civilisation et de son joyau américaniste. Ce simulacre dérisoire, cet argument d’une telle faiblesse... Comparant l’embrasement actuel du Système, cette complète désintégration, le commentateur US  Bruce Wilds choisit l’image du dirigeable allemand, le Zeppelin LZ129 Hindenburg qui s’embrasa en quelques secondes alors qu’il était sur le point de s’amarrer sur le terrain d’aviation de Lakehurst, dans le New Jersey (USA), le 6 mai 1937, – marquant ainsi à jamais, dans la tragédie monstrueuse née d’une pichenette, la fin de l’aventure des immenses dirigeables :

« Pour revenir au point essentiel de cet article, les gouvernements et les banques centrales rivalisent [...] en matière de dépenses absurdes et alimentent des habitudes catastrophiques. Alors, Covid-19 doit être considéré comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il serait déloyal de penser que la catastrophe qui nous attend aurait été évitée si la pandémie n’était pas tombée sur le monde entier. Avant ce désordre de la pandémie, le désastre planait au-dessus de nos têtes sous la forme d'une dette sans cesse croissante. Comme le Hindenburg, il ne manquait qu’une étincelle. »

... Et l’on sait bien enfin que si sombre le paquebot cuirassé USS America, qui est tout autant le Système qui était la bouée de sauvetage à laquelle nous nous agrippions, se pose la question de savoir ce que nous allons faire sans lui (sans elle). Ainsi Charles Hughes Smith  s’interroge-t-il, comme vous tous, comme moi-même, comme l’esprit du temps et l’âme de nos espérances... “Et maintenant ?”, comme dit la chanson fameuse... 

« Une fois que la capacité du gouvernement à maintenir son autorité avec de l'argent créé de toutes pièces disparaît, l’ordre tout entier disparaît avec lui.
» L’ère du gaspillage, de l’avidité, de la fraude et de la vie avec de l’argent emprunté est en train de mourir, et ceux qui n’ont connu aucun autre mode de vie pleurent sa disparition. Cette disparition était inévitable, car toute société qui dilapide ses ressources est insupportable. Toute société qui fait de l’avidité privée la motivation et la priorité premières est insupportable. Toute société qui récompense la fraude par-dessus tout est insupportable. Toute société qui vit de l’argent emprunté sur ses avoirs futurs et d’autres formes de capital fantôme est insupportable.
» Nous le savons dans nos tripes, au fond de nous-mêmes, mais nous craignons l'avenir parce que nous ne connaissons pas d’autre arrangement que le présent catastrophique. Ainsi entendons-nous le faible écho des cris d’angoisse qui remplissaient les rues de la Rome antique lorsque le Pain et les Cirques s’arrêtèrent : “Que faisons-nous maintenant ?” »

Ces quelques extraits sont là essentiellement pour mesurer l’accélération formidable de ce qui est à la fois, – rencontre édifiante, – une “prise de conscience” et une “crise de conscience”. En deux mois, effectivement, le ton et les commentaires de la presse alternative, de la presse-antiSystème dans ce cas, et même d’autres sources beaucoup plus fréquentables, se sont absolument radicalisés. Sous la plume de nombre d’observateurs et d’analystes, l’effondrement du Système n’est plus une hypothèse, ni même une option écartant le “si” comme dépassé et ne considérant plus que le “quand ?” ; c’est un fait, un événement, un acte-même, en cours d’accomplissement sous nos yeux.

Cette similitude de convictions, cette dynamique puissante des perceptions et des jugements, représentent un facteur psychologique dans l’événement même de l’effondrement. Ce facteur psychologique accélère l’événement, il le renforce ; il va peut-être jusqu’à en révéler sa nature même et participer à sa compréhensibilité dans le contexte de toute la puissance métahistorique ainsi déployée. 

Pour autant, gardez-vous bien de ceci, et qui compterait même pour moi qui suis depuis si longtemps l’adversaire acharné du Système que vous savez : nous n’avons plus confiance en l’h[H]omme (ne me parlez plus de majuscule !) lorsque nous contemplons le désastre auquel a conduit quelque chose qui est pour une part de sa production. Notre responsabilité est immense, même pour ceux qui dénonçaient l’infâme ; nous affrontons la possibilité d’une formidable crise de culpabilité collective, une culpabilité ontologique, quelque chose qui ressembler  ait à une sorte de péché originel... Mais c’est aussi la voie vers une acquisition du sens de la responsabilité, ou une retrouvaille de la chose.

Moi-même qui ait toujours avancé cette hypothèse de la désagrégation ultra-rapide des USA (du Système), je suis stupéfait de la vitesse de ce phénomène dans notre perception, – je parle de ceux qui se disciplinent avec rigueur et ardeur pour avoir une juste perception subjective du monde, et de la catastrophe qui le frappe. J’ai bien du mal, infiniment de mal même, à considérer avec foi et ferveur la proposition de Smith : « Les contours d'un monde meilleur se dessinent. Les discernez-vous à travers la fumée alors que les derniers fantômes frénétiques d’un système insupportable laissent se dissipent dans les airs en libérant ainsi la dynamique de l’histoire d’un enchaînement catastrophique ? »

J’avoue être plus proche de la conclusion de Lazare, comme si l’on reconnaissait être à la disposition des événements cosmiques qui nous secouent, attendant la manifestation de leur volonté en même temps que leur verdict : « L’effondrement s’est donc intensifié, ce qui explique que l’Amérique est aujourd'hui un géant paralysé et sans défense. Un fou est à la barre, mais le mieux que les démocrates puissent offrir comme alternative est un vieillard souffrant de démence sénile au stade précoce, qui en plus pourrait être un violeur. Personne ne sait comment les événements vont se dérouler désormais. Mais deux choses sont claires. L’une est que le processus n’a pas commencé sous Trump, l’autre est qu’il se poursuivra sans aucun doute quel que soit le vainqueur en novembre. Une fois que la dynamique de l’effondrement est lancée, il est impossible de l’arrêter. »

Plus que jamais, l’inconnaissance est de rigueur, malgré qu’on en propose l’emploi pour les plus hautes perspectives de notre destinée. Seule cette vertu de l’inconnaissance pourra vous donner cette audace de l’esprit de proclamer : “Non seulement je sais que je ne sais pas, mais plus encore, je veux savoir en toute conscience que je ne sais pas”. En un sens, c’est adopter et adapter la troisième “Loi-de-Rumsfeld” (un philosophe méconnu, ce Rumsfeld) dans sa charade métaphysique, la plus importante et la plus sage : « But there are also unknown unknowns – the ones we don’t know we don’t know »(« et puis il y a les choses inconnues que nous ne connaissons pas, celles dont nous ne savons pas que nous ne les connaissons pas »). Cette sagesse revient à montrer que nous ignorons qu’il y a “des choses dont nous ignorons l’ignorance où nous sommes de leur existence et de leur signification”, et qu’il est impossible et complètement irresponsable de n’en pas tenir compte, – je veux dire, de ne pas tenir compte de l’objet de cette inconnaissance.

Cette situation nous conduit à la nécessité d’ouvrir le champ des hypothèses, et donc de s’ouvrir à l’intuition qui éclairerait la possibilité d’une appréciation dans nos observations de ces choses dont nous ne savons pas que nous ne savons rien sur elles. L’on comprend qu’en cela, je songe à ces “forces surhumaines” dont je parle assez régulièrement en me gardant bien de chercher à les définir, encore moins de chercher à les identifier.

Ces choses, – définition, identification, – viendront en leurs temps, à leur heure.

 

Le “sachant-rien-du-tout” au Pays des Merveilles

  lundi 04 mai 2020

4 mai 2020 – Ma copine Caitline Johnstone a l’amabilité de mettre en ligne, ce 2 mai 2020, un texte fait de plusieurs petites nouvelles, allusions, etc., aiguisés par le vif de son esprit critique. Je m’arrête à cette petite scénette très courte sur la “feuille de route” du Système en fait de communication et d’information. Cela m’invite à revenir sur l’un des fondements de ma démarche/de la démarche de dedefensa.org, par rapport au flot de la communication, au tsunami des informations qui rythment notre quotidien, sans plus de références de la moindre réalité, et bien entendu de la plus innocente parcelle de vérité.

Voici Caitline :

« – Un environnement médiatique nouvellement démocratisé a rendu difficile la distinction entre les faits et la fiction."
– Oh non alors ! Que faire, mon Dieu ?
– Censurer tout le monde sauf les sources d'information qui font autorité.
– “Sources d'information qui font autorité” ? Comme quoi, par exemple ?
– Ceux qui ont menti sur le Russiagate et toutes les guerres 
[, et tout le reste...] »

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Le temps d’avant

  dimanche 03 mai 2020

3 mai 2020 – Bien que confiné à souhait et sédentaire planté devant son internet, je n’en virevolte pas moins à certains moments du petit matin et de la journée, surtout pour la détente dont fait partie l’information courante. Bref, le 1ermai à 12H45, je me retrouve devant l’écran de ma grande lucarne, sur la chaîne des grands esprits, la ci-devant Arte, et l’émission est un épisode du Dessous des Cartes.  Le thème était : « Aéroports : la guerre des hubs » sur les “méga-aéroports” qui se développent peu à peu, et plutôt vite que peu à peu, avec une prééminence basculant de l’Occident du bloc-BAO vers l’Orient de l’Asie triomphante. Je suivis cela avec un intérêt détaché, devant ces projets pharaoniques de l’hypermodernité, pour attirer et coordonner ceux qui seront plus de 8 milliards en 2037, et qui n’étaient que 310 millions en 1970, – les passagers de l’air, c’est-à-dire les touristes.

Il me vint bientôt une remarque qui se réclamait d’une évidence criante, et je compris plus tard (c’est-à-dire ce matin, lorsque j’ai fait les recherches) qu’elle était à la fois injustifiée et justifiée. La remarque était la suivante : “Mais comment peut-on faire une telle émission aujourd’hui, alors que l’industrie du transport aérien est dans un état d’effondrement qui n’a d’égales que ceux des industries de l’aéronautique civile et du tourisme ?” Mes recherches montrèrent qu’il s’agissait d’une rediffusion  d’un épisode passé pour la première fois le  5 avril 2019. Ma conclusion fut que passer cette émission en avril 2019 avait du sens mais la repasser en avril 2020 telle quelle, par gros temps de Codiv19, relève d’une inattention coupable ou d’une ironie bien surprenante dans ces milieux de “sachants” de l’industrie du spectacle-studieux et de la communication bienpensante.

Il n’empêche, j’ai vu l’émission, ou disons une partie substantielle, assez pour faire naître cette question ontologique, de pure essence : “Mais dans quel monde vivons-nous ?”. La vision de ce film, avec des yeux de la crise-Covid19,  m’imposa la remarque fondamentale du changement, de la rupture, du bond cosmique : sans nul doute, je regardai une émission du temps passé, du “temps d’avant”, du temps où tous ces “sachants” pouvaient étaler paisiblement l’étendue infinie de leur savoir devant nos regards improbables en incertains.

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Hillary est in-sub-mer-sible

  mercredi 29 avril 2020

29 avril 2020 – Joe Biden est en train de se faire ses propres poches pour tenter de trouver une “coloc” qui fasse le poids. Songez à son dilemme : il pourrait être élu certes mais il s’en apercevrait à peine, vu son état mental, et il entrerait à l’hôpital, – pardon à la Maison-Blanche, à reculons et la tête-à-queue. Il lui faut donc une sorte d’aide-soignante, pour l’aider ; aussi est-il en chasse, et il se pourrait bien qu’il ait repéré l’oiseau rare... Surprise, surprise.

Redevenons sérieux, pour compléter le paysage présenté  avant-hier avec le plus grand sérieux. Biden, 77 ans, a, comme on dit, “des troubles cognitifs”. On espère qu’il tiendra au moins jusqu’à l’élection, pour être élu dans un fauteuil, et qu’à ce moment on pourra à la fois souffler et aviser. C’est alors que sa “coloc”, sa deuxième de liste, sa vice-présidente, commencera à jouer un rôle si important.

Comme vous avez pu le remarquer, je mets tout cela au féminin, simplement parce que Biden, sur ordre du parti démocrate et selon une manœuvre subtile de bienpensance, a annoncé fermement qu’il comptait prendre une femme comme colistière. Donc, c’est un dilemme dans le dilemme, car beaucoup de ces dames craignent le côté pince-fesses de Biden ; malgré son âge avancé et sa vigueur décrépite, un accident est vite arrivé.

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Le président et les deux gouverneurs

  dimanche 26 avril 2020

26 avril 2020 – Les choses se mettent en place élégamment, very nicely. Les “éléments de crise” (comme l’on dit “éléments de langage”) sont en place et opérationnels : un président en bien mauvais état, deux (au moins) gouverneurs, une Cour Suprême, un candidat en bien mauvais état, un ex-président du Brésil en activité et une pandémie. Agitez le tout et attendez le premier mardi de novembre pour que la greffe prenne... Après quoi, “après eux le déluge” ?

Covid19 a mis en évidence les faiblesses de Trump, comme nul n’en ignore. La gestion de la pandémie a été pour le moins hasardeuse et erratique. Trump évolue entre la nécessité de rattraper ses gaffes de départ instituant la quasi-inexistence de cette pandémie en apparaissant comme un défenseur des citoyens contre l’infâme virus, et d’autre part sur la nécessité dans son chef de “rouvrir l’Amérique” à sa puissance économique paralysée par le “confinement” contre l’infâme virus (“Reopen America”, selon le slogan d’Alex Jones d’Infowars  qui joue le rôle de mobilisateur des forces populaires pro-Trump).

En deux mois, son influence et son ascendant, – pour ne pas parler d’“autorité” pour son cas, – se sont trouvés fortement freinés par cette crise-Covid19. De par la répartition des autorités constitutionnelles, Trump a vu son pouvoir central contesté par les pouvoirs des gouverneurs des États, et particulièrement les deux démocrates de deux des plus importants États, Cuomo pour l’État de New York et Newsom pour la Californie. Cuomo a acquis une fameuse visibilité en tenant une conférence de presse quotidienne sur la situation de la pandémie dans son État, qui fait quasiment concurrence à celle de Trump ; pour certains, Cuomo paraît certaines fois être un président-bis, ou un “président-alternatif”, surtout quand Trump fait des gaffes.

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La “Mort Noire”

  samedi 25 avril 2020

25 avril 2020 – Je suis allé par hasard sur  cette intervention de Jérôme Salomon, et j’ai été extrêmement impressionné, – non pas le journaliste, l’auteur le commentateur, l’esprit critique de la fonction qui sont en moi, – mais la personne que je suis, par rapport à son éducation et sa culture, surtout en n’oubliant en rien les images de sa jeunesse, ses impressions profondes, les choses qui vous restent le long de toute une vie. Donc, le Directeur Général de la Santé parlait mercredi devant une commission parlementaire formée pour enquêter sur l’actuelle pandémie. Le passage référencé reprend deux affirmations :

• La pandémie Covid19 a  «un caractère exceptionnel»  et  «peut être comparée à la pandémie de peste de 1347 ou à la pandémie de grippe espagnole en 1917» ;

• Les deux pandémies signalées comme références ayant pris plusieurs années à se répandre sur l’espace mondial, la pandémie Covid19 est encore plus exceptionnel et elle est même unique : « C’est la première fois dans l’histoire du monde que l’ensemble des pays sont touchés en même temps en trois mois. »

Je mets aussitôt de côté la polémique : Salomon dit-il la vérité de son appréciation, ou bien dramatise-t-il à dessein, dans un sombre dessein, etc. ? Et d’ailleurs, Covid19 n’est-il pas un montage, “a hoax” ? Une manœuvre habile et juteuse de Big Pharma ? Un coup de force pour nous faire basculer dans un “1984 sanitaire” ? Ou certainement un coup monté par les Chinois pour liquider les yankees, ou bien certainement l’inverse ?

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De l’ontologie de l’antiSystème

  jeudi 23 avril 2020

23 avril 2020 – C’est un mot, une expression, un néologisme, etc. et que sais-je, qui a une réelle fortune depuis quelques années. Il faut dire qu’il désigne une catégorie de personnes et d’actes d’une très grande importance correspondant à la nouvelle situation que nous connaissons notamment depuis 9/11, et jusqu’ici sans rangement suggérant leur rassemblement. On l’a beaucoup utilisé sur ce site, jusqu’à en faire le sujet d’un concept du Glossaire.dde, mais selon une orthographe bien spécifique (l’antiSystème), qui avait été justifiée auparavant dans un autre texte, le 10 décembre 2010(« Des “antisystèmes” aux “antiSystème” »), introduisant le concept selon notre entendement bien spécifique.

Avec le Glossaire.dde du 27 juillet 2016, nous avions franchi un pas important en identifiant une chronologie nous faisant passer d’un modèle d’“antisystème” (modèle-Ron Paul) à un autre (modèle-Donald Trump). Quelques citations de ce Glossaire.dde rappellent de quoi il est précisément question :

« [...] [...A]insi verrons-nous qu’au bout du compte, franchissant un pas de géant, [la fonction antiSystème]s’est institutionnalisée elle-même à la mesure du Système lui-même, dans le champ de l’affrontement avec lui et pour l’affronter au plus haut qu’il est possible ; elle s’est “ontologisée”, pourrait-on dire en se référant au mot grec initial (ontos : être). Il n’a donc jamais été aussi urgent et nécessaire de tenter d’en donner une définition la plus complète possible. [...]

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Besoin d’un baril d’argent de poche ?

  mardi 21 avril 2020

21 avril 2020 – Imaginez qu’un lecteur de dedefensa.org, vous ou moi qu’importe, se soit mis dans l’idée d’acheter hier dix barils de pétrole. Il aurait reçu dix fois $37,62, ce qui lui aurait fait un bel argent de poche (ou l’occasion d’un don somptueux à dedefensa.org). Évidemment, me direz-vous, qu’est-ce qu’il aurait bien pu foutre des dix barils reçus comme une sorte de pochette-surprise ? Donc, il s’est abstenu.

Là-dessus, je vous dirais que j’apprécie beaucoup Max Keiser, qui officie à RT.com. Quel rapport ? diriez-vous ; évident ! répondrais-je. J’ai en effet l’intention d’introduire ci-après un excellent petit texte où l’on interroge Keiser sur cette journée mythique où l’on vous vendit le baril de brut “– $37,62”.

(Depuis, ouf et puis dernières nouvelles ; les prix ont rebondi, ils ont tenu et se sont confirmés “positifs” ce matin, – avant de rechuter “négatif”. Montagnes russes, Poutine suspecté.)

J’aime bien Keiser parce que c’est un drôle de loustic qui déteste mâcher ses mots. Ancien trader, investisseur, conseiller, etc., tout ça à Wall Street, donc grand connaisseur de Wall Street avec toutes ses arnaques et ses coups fourrés, il ne cesse de cracher avec délice et ardeur sur Wall Street. Vous direz qu’il crache dans la soupe et je répondrais pour lui : et comment ! Et il a bien raison, qu’il crache encore et encore, l’immondice monstrueuse qu’est Wall Street se trouve en substance de connaissance.

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SST victime de Covid-19

  samedi 18 avril 2020

18 avril 2020 – Parmi mes lubies, réflexes et habitudes d’expérience, parmi les références que j’affiche selon les circonstances, où la qualité est plus la piste à suivre que la quantité, l’on trouve le site SST (Sic Semper Tyrannis) du colonel Pat Lang... Ou doit-on dire déjà “se trouvait” ? C’est là tout le sujet de cette page du  Journal-dde.crisis.

Je n’ai donc jamais caché ma considération pour SST et le colonel Lang, comme on le lit dans de nombreux textes (SST est référencé 49 fois par un moteur de recherche balbutiant) ; par exemple le  1ernovembre 2016, avec cet avis sans barguigner :

« Je considère l’avis du colonel Lang sur ses matières du pouvoir et des arcanes bureaucratiques du Système, non seulement avec respect mais comme particulièrement intéressant à cause de son expérience au sein de la DIA, à des postes sensibles où il eut beaucoup à faire avec le pouvoir politique, et en général avec le Système. Ses engagements sur son site SST (Sic semper Tyrannis), assez peu orthodoxes pour un ancien officier de l’US Army (une dissidence affirmée objectivement de type antiSystème sur certains points essentiels de la politique de sécurité nationale), exprimés dans une attitude d’un patriotisme à toute épreuve, complètent le tableau pour justifier ma considération sur son jugement. »

Objectivement, SST est considérée dans les milieux de sécurité nationale (aux USA et dans d’autres pays de la sphère transatlantique/bloc-BAO) comme l’une des meilleures références de la “dissidence-sérieuse”. (Ou bien dois-je écrire “était considérée” ?) Sa couverture du conflit syrien notamment, ses positions sur les attaques chimiques-bidon, etc., constituent un des aspects les plus remarquables de ses activités de ces dernières années.

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Nous sommes « en temps de guerre »

  vendredi 17 avril 2020

17 avril 2020 – Hier soir, dans le 28 minutes de Arte réduit à la portion congrue “codivienne-19”, il y avait une interview-Skype de l’historien Stephane Audouin-Rouzeau, qui fait partie de l’élite historiographique, ou nomenklatura pour les esprits critiques, de notre establishment parisien. Cela écrit avec quelques discrets effets d’ironie sarcastique, simplement pour situer les circonstances, et laissant de côté ce que je peux penser de 28 minutes et des préjugés de mauvais esprit auxquels je pourrais me laisser aller, sans argument ni quelque raison que ce soit, vis-à-vis de Audouin-Rouzeau.

Il reste que ce Audouin-Rouzeau est un spécialiste de la Grande Guerre, président du Centre National de Recherche de l’Historial de la Grande Guerre, au musée de Péronne, avec beaucoup d’autres fonctions et activités (voir son Wikipédia). Son idée, qui constitue la poutre-maîtresse de l’interview, est que, dans cette époque Covid-19,  nous ne sommes pas « en guerre » comme dit notre-Président mais « en temps de guerre ».

Cette idée est opérationnalisée par cette remarque, que l’intervieweur Renaud Dély lui rappelle : « Vous avez dit  [à propos de l’époque ouverte par Codiv-19] : “J’ai l’impression étrange d’être plongé dans mon objet d’étude” », c’est-à-dire dans une sorte de remake du « temps de guerre » de 1914... C’est-à-dire la vie du pays français alors que la guerre de 1914 éclate, et non pas les tranchées où les hommes meurent, les routes où les déroutes se font et les lignes où se livrent les batailles. La remarque est beaucoup plus sociale et psychologique que militaire et opérationnelle, beaucoup plus ontologique que stratégique.

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De l’inconnaissance bien tempérée

  mardi 14 avril 2020

14 avril 2020 – Nous avons regardé et écouté les premiers échos du Coronavirus, alias Covid-19, d’un œil serein et d’une oreille légèrement narquoise. (Quand je dis “nous”, je ne m’exclue pas complètement, par rapport à la polémique signalée [la chinoiserie du virus Corona], et même pas du tout, et cela malgré mon attention à éviter de tremper le bout du doigt de pied dans les polémiques qu’affectionnent les zombieSystème optimistes-nihilistes et les antiSystème nihilistes-pessimistes. Disons qu’il faut tenter de saisir, “avec des pincettes” si vous voulez, ce qu’il y a de plus proche du ridicule dans ces supputations.)

Il n’était question que de savoir ce dont on était déjà assurés, si le gouvernement dictatorial chinois mentait ou disait la vérité, si les droits des gens étaient respectés, si l’organisation de riposte du gouvernement communiste chinois à l’épidémie naissante était au point, si la croissance chinois reculerait de un, deux ou trois points, si les bombardes hypersoniques chinoises tenteraient (elles échoueraient c’est sûr, technologies d’un autre temps) de déverser sur nos équipages des boulets épouvantables bourrés jusqu’à la gueule de Coronavirus.

Toute inquiétude était bannie au profit d’une jubilation absolument américaniste. Pompeo ricanait ouvertement en réclamant un regime change  d’urgence à Beijing, avec tant de bonhomie dévastatrice qu’on s’interrogeait pour savoir si ce n’était pas ses services qui avaient fabriqué la bestiole Covid-19, histoire de donner un coup de main aux Chinois. Le Système se félicitait bruyamment de sa propre vertu, de sa propre morale, de sa propre démocratie dont les Chinois s’avéraient plus que jamais dépourvus, privés et incapables à la fois. Puis brusquement, aidés en cela par le début de l’expansion du virus sur nos terres abondantes et aussi bien cultivées que civilisées, nous commençâmes à réaliser que nous étions tous dans la même baignoire, à barboter misérablement, et que le sort des Chinois n’était contenu par aucune barrière, que les chaînes libérales et libre-échangistes qui nous unissent comme les deux poignets d’une paire de menottes constituaient le meilleur moyen de partager le même sort éventuellement catastrophique, de connaître les mêmes avatars.

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T.C.-89 : Rubicon’s blues

  lundi 13 avril 2020

13 avril 2020 – A suivre les Masters of the Universe et leurs critiques-dissidents, jusqu’aux plus dignes d’entre eux, il me semble que la perception, la psychologie et bientôt le jugement ont franchi leur Rubicon. Au-delà, ce n’est pas Rome et ses ors, son pouvoir et sa grandeur mais une sorte de Désert des Tartares, une terra incognita comme philosophait César ou bien encore, comme dit dans une interview  de la BBC l’avisé Bill WaterGates  soupçonné de tous les maux, « We find ourselves in an uncharted territory ».

Je veux dire par là qu’il me semble qu’un sentiment que j’ai commencé à ressentir lors du dimanche des Rameaux semble bien se confirmer pour les Pâques : la perception que la mue de la crise est en train de s’achever. La chrysalide qu’est la crise-Covid19 est en train de se transformer en ce à quoi elle est destinée : déployant ses ailes comme un papillon brillant de toutes ses couleurs impériales, elle est en train de devenir la Grande Crise de l’Effondrement du Système (GCES). Pour autant, on ne doit pas penser que la crise-Covid19 se dissout dans la GCES pour ne plus exister, non elle est une composante de la GCES et elle perdure, et même elle continue à être la condition même de la réalisation de la GCES.

Mon impression vient de la lecture, notamment sur les sites convenables, antiSystème et pas trop hystériques, de plus en plus de ces textes caractéristiques, jusqu’alors de prospective un peu vaine et désormais d’une actualité que l’on devine formidable ; textes d’auteurs différents, de provenances très variées, envisageant des événements en apparence très divers mais dont on comprend aussitôt qu’ils sont en vérité tous liées par ce sentiment inéluctable de la catastrophe inévitable et nécessaire à la fois. Mais je précise aussitôt, pour écarter le catastrophisme réducteur, qu’il y a une latence formidable, une prégnance cosmique de cette perception eschatologique de l’apocalypse pris de moins en moins dans le sens de sa déformation populaire (de “catastrophe”, justement) et de plus en dans son sens réel originel de “dévoilement” (pour les Anciens) et de “Révélation” (pour les chrétiens).

Il est remarquable de constater comment les différents groupes que j’identifie au nombre de trois, – plutôt des groupes psychologiques où l’inconscient joue son rôle, que des groupes de pensées et de conceptions diverses, – envisagent des façons très différentes de progresser sur cette terra incognita, sur ce uncharted territory. Je ne parle pas de ce qu’ils ont déjà reconnu ou exploré, – c’est-à-dire rien d’un côté ou d’un autre, – mais sur la façon qu’ils choisissent pour évoluer, ou bien plutôt pour “se faire évoluer”. Je serais tenté de procéder à un rangement, – plutôt qu’à un classement qui suppose une hiérarchie que les évènements n’ont pour l’instant absolument pas autorisée.

(...Car bien sûr, ce sont les événements eux-mêmes qui conduisent le bal, imposent le rythme, marquent la cadence. Sans que nous le sachions et, encore moins, que nous l’envisagions, car il y a si longtemps que nous avons totalement “perdu la main”. Non seulement il n’y a pas de main ferme pour tenir le gouvernail, mais il n’y a pas de gouvernail, et au reste c’est aussi bien car les éléments déchaînés, comme sur un voilier pris dans la tempête et dérisoirement mis “à la cape”, nous pousse dans la voie qui leur sied.)

D’un côté il y a une attitude psychologique d’attente, qu’on dirait presque flegmatique parce qu’elle est finalement très énigmatique. J’y mettrais le groupe des grands pays qui contestent le pouvoir de l’Occident du monde, du bloc-BAO ; c’est-à-dire, la Chine, la Russie, l’Iran, et d’une façon plus générale les Eurasiatiques installés dans leur souverainisme ou leur confucianisme qui constituent un socle de tradition d’une certaine stabilité. Ils prennent les mesures qu’ils doivent ou peuvent prendre pour traiter les conséquences sanitaires, socio-économiques, etc., des diverses crises constituant la GCES, et ils les prennent avec détermination et discipline mais sans éclat excessif ni la moindre certitude d’être dans le meilleur.

Pour le reste quiu est l'essentiel de la crise qui mue, ils observent et ils regardent les événements se dérouler sans vraiment chercher à les influencer. Il est vrai qu’ils sont dans une sorte de contradiction, puisqu’adversaire des suprémacistes capitalistes et anglo-saxons, et en même temps complices du capitalisme où ils sont partie prenante, parfois d’une façon extrêmement affirmée où on les retrouve “plus royalistes que le roi”, – mais ce n’est jamais qu’un arrangement tactique. Leur socle de tradition leur permet de supporter sans trop de mal cette contradiction, mais ils ne sont en aucune façon des “gagnants” ou des “perdants”, ni certains aucunement de s’en tirer ; ils attendent et voient venir comme ils peuvent.

L’inverse psychologique dirais-je, – en prenant bien garde qu’on n’y voit pas de classement comme je l’ai dit, – est le groupe, la partie américaniste, marquée par une psychologie si singulière. Prise complètement de court, puisque Wall Street allait si bien, aveugle à la pandémie, l’Amérique américaniste a été frappée avec une violence inouïe. Après un temps de confusion qui a permis que se développent des conditions sanitaires et sociales catastrophiques, – entre les plus de 20 000 décès et près de 500 000 infectés, les 16 millions de chômeurs en trois semaines et  les files de voiture pour recevoir une ration quotidienne de nourriture des organisations caritatives, – le naturel de la psychologie a repris le dessus et les appels à la reprise du travail se multiplient, de l’administration Trump au candidat du “parti sociétal-progressiste”, le démocrate en superforme Joe Biden. Le but primaire, complètement primaire, est de réanimer l’économie en renvoyant les gens au travail aussi vite que possible et au risque de la maladie, de poursuivre l’ascension de Wall Street, d’enrichir les 0,1%, bref de reprendre comme avant. Il semble n’y avoir rien d’autre d’envisageable.

Pourtant, même dans les bastions du plus sérieux conservatisme mâtiné de libertarien où effectivement la dynamique économique tient la première place, comme par exemple sur le site Sic Semper Tyrannis du colonel Lang (qui appelle personnellement à la “reprise du travail”), la situation est considérée comme extrêmement grave dans tous les cas, je dirais presque : ‘d’ores et déjà’. Sur  tel texte  sur « La nouvelle ‘normalité’ post-Covid19 », où les commentaires sont aussi intéressants et valent autant que le billet qui les réclame d’ailleurs, vous lisez ceci : « Les États-Unis ressembleront-ils à l’Allemagne immédiatement après la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Moins de ruines et de décombres mais pas plus d’économie réelle » ; ou bien ceci : « [L’Amérique] deviendrait semblable à des pays d’Amérique Centrale multipliés par mille, – gangs, cartels, subornation, corruption, effondrement du respect de la loi, etc. »

Le climat psychologique en Europe, – qui forme le troisième “groupe psychologique” de mon rangement, – est bien différent du climat américaniste, même si les données pourraient paraître similaires à partir de deux entités complètement tournées vers le néolibéralisme. L’attention portée au sort de la population ressort du domaine de l’Etat (même si l’Etat est faible et peu efficace), selon une psychologie certes diversement affirmée mais dans tous les cas différente en nature de la psychologie américaniste qui ne raisonne pas selon un centre régalien impliquant un bien commun et un bien public, – pour synthétiser, un réflexe interventionniste dans les cas d’urgence totalement étranger à la psychologie américaniste. L’évolution pourrait alors être très différente de celle des USA, avec des divisions intra-européennes graves, avec des tensions transatlantiques qui le seraient encore plus, avec des institutions européennes affaiblies, voire ridiculisées par leur impuissance.

Dans un tel cadre, les opinions publiques pèsent lourd et s’ajoutent alors à l’influence des establishment médicaux qui ont un rôle important dans la direction crisique pour la période-Covid19, surtout en France, et qui ont pour but principal d’éradiquer la pandémie, qui s’appuient sur un personnel soignant devenue une icône d’héroïsme et vis-à-vis de laquelle il est difficile de prendre des décisions mettant en danger la bonne marche de l’éradication de la pandémie. Plus que jamais, l’Atlantique joue un rôle de diviseur entre ces deux sous-blocs rangés comme deux frères-siamois haineux dans le bloc-BAO.

Il est vrai que l’événement dominant est bien une chronologique que je peine à qualifier de “diabolique”, sinon par humour noir inversé ; en effet, je verrai plutôt cette chronologie comme “divine”, si l’hypothèse était encore acceptable dans notre époque tolérante et libérale. Cette chronologie, c’est le fait d’avoir placé la crise-Covid19 avant la crise économico-sociale ; et certes, comment faire autrement puisque Covid-19 est le détonateur de cette phase crisique ? La conséquence est que le sort des êtres humains menacés par la maladie, le sort des citoyens si l’on veut est placé “en première ligne”, qu’il prend donc une place prépondérante et rend difficile, voire quasiment impossible dans certains cas, l’habituel réflexe qui est de tout sacrifier, y compris le sort des citoyens, à une économie qui s’est effondrée sous le coup de sa crise saisonnière.

C’est en cela que 2020 est complètement différent de 2008 (on y reviendra).

C’est en cela que la possibilité du développement final de la GCES est très largement rencontrée, et d’ores et déjà peut-être bien décisivement lancée. Sur ce dernier point, j’aurais tendance à accepter l’hypothèse : le Rubicon est bien franchi, ô César.

Un dernier point à relever est la situation très complexe d’un véritable antiSystème, selon les options qui sont proposées, qui sont l’objet de critiques antiSystème dans tous les sens. Faut-il demander au nom des libertés contraintes et menacées par le Système, la fin du confinement accompagné de la reprise de l'économie travail qui sera aussitôt inscrite dans la logique du sauvetage du Système ? Ou bien l’inverse, qui favorise pour certains les tendances dictatoriales et policières du Système en assignant le citoyen 'à confinement’, mais permet aussi de rendre horriblement difficile le sauvetage du Système ?

(J’aurais tendance à répondre : “les deux, mon Général”, ce qui est assez juste car l’on va sans doute, avec ces pouvoirs politiques d’une incroyable faiblesse et les tensions internes qui règnent dans nos royaumes, naviguer entre les deux tendances, c’est-à-dire les affaiblir toutes deux et laisser s’étendre la Grande Crise. Le dilemme n'est rien d'autre qu'un ‘piège à cons’, comme il est dit par Jean Rochefort dans ​Le grand blond avec des chaussures noires.)

La situation est donc extrêmement compliquée, pour tout le monde, et pour l’antiSystème de base qui se voudrait activiste pas moins... Je conclurai par mon habituel “botté en touche”, dont je ne me suis jamais départi, et qui est sanctuarisé pourrait-on dire par la vertu d’inconnaissance : laissez faire, laissez-le faire, laissez aller et laissez-le aller...

L’on sait que le Système ne peut mourir que par autodestruction et je considère qu’il s’y emploie avec zèle. Il importe de ne pas trop le freiner dans cette ardeur.

“Surveillance de masse”, ainsi soit-il

  lundi 13 avril 2020

13 avril 2020 – Manifestement, la dernière conception à la mode, je veux dire pour les plumes de haut ramage, hors des bouillabaisses des complotistes professionnels, c’est que, dans cet enfer de la pandémie Covid-19, le Système ramasse les dernières miettes de son empire en ruine pour placer son effort décisif comme dans un coït cosmique et nous offrir sa “solution finale” postmoderne : l’installation d’une “surveillance de molasse”, soi-disant pour lutter contre Covid-19, en vérité pour nous tenir sous son joug. Pépé Escobar  décrit minutieusement ce Grand Confinement des âmes grâce à l’“immunité numérique” à la sauce-BillGates. Il termine tout de même par un bémol :

« Pourtant, sous tout cela, au milieu de tant d’anxiété, une rage jusqu’ici contenue semble se renforcer, pour éventuellement éclater d’une façon inattendue. A la lumière de la vitesse prodigieuse à laquelle change le système, il n’y a aucune garantie que les 0,1% eux-mêmes seront sains et saufs. »

Caitline Johnstone, que j’aime bien, écrit  dans le même sens, selon la même approche qui constate l’effondrement accéléré en cours du Système, et sa réaction désespérée pour reprendre le contrôle des choses du monde en établissant une censure et une surveillance de masse s’exerçant sur nous au nom de notre protection contre Covid-19. « Parce qu’ils ont peur de nous » écrit-elle, citant Jonathan Crooke, et elle-même partie prenante, identifiant cette tentative du Système, justement me semble-t-il pour la chronologie des capacités du Système, selon la proposition de chercher à « contrôler les masses avant que le contrôle ne soit perdu à jamais » ; et cela donnant cette conclusion d’un texte illustré notamment par un gilet-jaune :

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Le salaire de la haine

  mardi 07 avril 2020

7 avril 2020 – Le spectacle de l’Amérique s’enfonçant dans la crise, autant que la signification de cette descente en cette fournaise infernale, constituent évidemment le front essentiel de ce qui est désormais sans le moindre doute la Grande Crise de l’Effondrement du Système. Il importe de dire cela puisqu’il pourrait paraître à certains que notre et ma démarche américano-centrée soit, par rapport à ce qui se passe ailleurs, et notamment en France, une erreur de perspective autant que de sensibilité. Il n’en est rien de mon point de vue, et il n’en est rien d’ailleurs : c’est là-bas, plus que jamais, que tout se décide, et c’est là-bas, maintenant ou jamais, que se noue le destin de cette immense GCES, et par conséquent de nous-mêmes. C’est en Amérique que tout a commencé du travail sérieux du simulacre moderniste, c’est là-bas que le simulacre se dégonflera comme une piteuse baudruche crevée.

... Non, plutôt : “comme une haineuse baudruche crevée”. La présence de la haine dans les commentaires hystérique, – hystériquement correct, bien sûr, – que le personnel de la communication US fait sur cette crise est une marque absolument significative du sens des choses. Seul un monstre touché à mort peut éructer de haine comme ils le font.

(Non qu’ils soient des monstres car je ne leur en veux pas à ce point ; mais ils sont indiscutablement parties du monstre, ils sont employés par le monstre, ils sont des salariés à son service... Voilà qui justifie le titre de “salaire de la haine”, alors qu’on parlerait plus aisément je pense, en France et en Europe par exemple, du Salaire de la peur, selon le titre du film et conformément à un sentiment très compréhensible et presque raisonnable, – si l’on sait raison réparer et sortie de sa subversion.)

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Cap-tain Cro-zier !... Cap-tain Cro-zier !...”

  samedi 04 avril 2020

4 avril 2020 – Grâce à notre lecteur Dominique Larchey-Wendling (Forum de notre texte d’hier), on a pu prendre connaissance, et moi-même avec un particulier intérêt, d’un texte et d’une vidéo mis en ligne  hier soir  par CNN. La vidéo d’abord, parce qu’elle est très parlante : c’est l’instant où le commandant du USS Theodore Roosevelt (“T.R.”, ou “Big Stick”), le capitaine de vaisseau (Captain) Brett Crozier, quitte le porte-avions qu’il commandait, descendant la passerelle qui le conduit au quai. Une foule impressionnante est rassemblée sur le quai, sans aucun doute des marins du “TR”et d’autres de la base de Guam, et peut-être des familles, acclamant l’officier et scandant “Captain Crozier !... Captain Crozier !...”.

Dans l’esprit la scène rappelle le départ du général de Villiers, au milieu d’une haie d’honneur spontanément formée par les effectifs de son cabinet. Ainsi les gens qui ont choisi le métier des armes saluent-ils d’une façon qui n’est pas prévue par le protocole et qui est même vue d’un très mauvais œil par le règlement, surtout dans de telles circonstances, les chefs qui ont mis leur situation professionnelle en jeu pour défendre ceux qu’ils commandent contre les autorités et la bureaucratie militaire, lorsqu’ils jugent erronées et préjudiciables les décisions de ces structures dont ils dépendent...

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La Chine révélatrice

  samedi 04 avril 2020

3 avril 2020 – Pour poursuivre sur la page d’hier dans ce Journal-dde.crisis, il me semble opportun de présenter une analyse  publiée par  Moon of Alabama (MoA) et traduite par nos amis du  Sakerfrancophone. L'analyse vient prolonger et enrichir le débat proposé hier. MoA, qui est bien connu pour ses positions indépendantes et antiSystème, en plus de ses qualités professionnelles, est particulièrement à son aise dans les analyses factuelles sur tel ou tel cas où le simulacre-Système a accouché d’une horreur de communication et d’information, au-delà de la désinformation et de la mésinformation mais plutôt du domaine de Disneyland, qu’il s’agit de redresser avec aredeur et précision. Ainsi MoA fait -il la démonstration
1). qu’il est extrêmement difficile de tenir un bilan précis des pertes causées par une épidémie (on le voit bien dans les bilans historiques où l’on a pourtant eu le temps d’analyser et de comptabiliser, et qui restent extraordinairement imprécis : la grippe espagnole de 1918-1920 a fait de “de 60 à 100 millions de mort” et la grippe asiatique de1957, “de 1,5 à 4 millions de morts”).
2). Que certaines variations du bilan chinois sont par conséquent normales, – on retrouve le même cas dans de nombreux pays, y compris et surtout du bloc-BAO, – et par conséquent il est absurde d’accuser la Chine de mensonges, et plus encore de machination et de préméditation.

Évidemment, le grand intérêt de la reprise de ce texte est de le comparer à celui d’hier, où une partie importante était consacrée aux écarts antichinois de ZeroHedge.com, autre site connu comme MoA, également de réputation indépendante et antiSystème, et qui dans ce cas surprenant défend avec vigueur, et à de nombreuses reprises, et souvent dans les moindres allusions, la thèse officielle de la duplicité chinoise. On trouve ainsi concrétisée un cas presque parfait d’une opposition fondamentale entre deux sites de même tendance, illustrant ce chaos caractérisant désormais cequ’on nommait avant le “front antiSystème“ et qui se dissout aujourd’hui en un tourbillon crisique bien illustratif des Derniers Temps.

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L’Hystériquement-Correct

  jeudi 02 avril 2020

2 avril 2020 – Appelons cela HT, pour “Hystériquement-Correct” ; plus court, plus incisif, plus décisif... Car il me semble bien que le PC (Politiquement-Correct) est sur le point d’être détrôné par le HT, ce qui ne serait d’ailleurs que logique et justice intergénérationnelles puisque le HT est manifestement l’enfant monstrueux et peut-être bien inverti du PC, lui-même déjà rejeton difforme de la décadence accélérée de la pensée-Système.

Mais avec Codiv-19, nous y sommes, et l’Hystériquement-Correct est devenu la norme du conformisme et de l’alignement. Suivre le flot du système de la communication sur cette crise mondiale, sur la Grande Crise d’Effondrement du Système, c’est comme si vous étiez pris dans un gigantesque tourbillon (crisique, disons), tournant à une vitesse de plus en plus élevée. Jamais il n’y eut autant d’analyses, de commentaires, d’observations, de prédictions, de divinations, d’exclamations catastrophiques, eschatologiques, millénaristes, post-survivalistes, encadrées par de savantes digressions sur la SuperMéga-Grande Dépression qui arrive à grand galop, suivies par les bilans prospectifs, de centaines de milliers à des millions de personnes emportées par l’infâme virus.

A côté de cela, et pour redevenir plus “sérieux”, plus factuels, défilent les affirmations variées de dissimulations, de provocations, de manœuvres agressives, de montages machiavéliques, de machinations en un mot, tout cela dirigé en général contre la plus vertueuse d’entre nous, l’Amérique plongée dans un indescriptible chaos “avec Dieu à ses côtés”. Actuellement, comme on ne manque pas de le savoir, c’est la Chine qui tient la corde dans le défilé des coupables dont il est inutile de discuter la certitude de son rôle puisque la condamnation a précédé la culpabilité. Ces anathèmes défilent aussi vite qu’un éclair et arment les colères sans que personne ne prenne la peine de s’aviser de la validité des causes et des circonstances, ni, encore moins dans une époque où vraiment il semble qu’il “n’y ait plus d’après”, des conséquences. Qui se garde d’imposer de l’ordre et d’ordonner du rangement chez les fous devenus leurs propres gardiens ?

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De 9/11 à Covid-19, God on Our Side

  mercredi 01 avril 2020

1er avril 2020 – Le Washington Post annonçait hier à que les décès dus à la pandémie Covid-19 aux USA avait frappé 3 170 personnes. ZeroHedge.com présentait la nouvelle de la sorte :

« Mise à jour (1100ET) : La nouvelle épidémie de coronavirus aux États-Unis a franchi une nouvelle étape importante : le nombre de victimes a dépassé celui du 11 septembre.
» Selon le Washington Post, le nombre de décès s'élevait à 3 170 à 11 heures du matin, ce 31 mars 2020. Lors de l’attaques du World Trade Center, 2 977 personnes avaient été tuées, ce qui en faisait l’attaque la plus meurtrière sur le sol américain depuis Pearl Harbor. »

On notera bien entendu que la comparaison entre 9/11 et Covid-19 implique que les deux événements sont implicitement, et je dirais même inconsciemment”, considérés comme de même nature. Par conséquent, il apparaît évident, comme allant de soi et allant sans dire, que la pandémie est “implicitement, et je dirais même inconsciemment”, vécue comme “une attaque” lancée par un “ennemi” contre les Etats-Unis.

Le confinement de l’âme

  dimanche 29 mars 2020

29 mars 2020 – Le grand débat implicite qui embrasse la réflexion aujourd’hui, voire la méditation puisque le Grand Confinement nous en laisse le temps, est bien de savoir ce qu’il en sera “après” ; sans compter mais en n’écartant pas que l’on pourrait penser, comme il en fut de Saint-Germain-des-Près, qu’“Il n’y a plus d’après”). Ce qui me paraît remarquable, c’est la diversité des perceptions à cet égard, et cela dans une très grande confusion où le rangement entre pro-Système et antiSystème a de plus en plus de mal à se faire, tandis que les définitions de ce qu’est le Système et de ce qu’est “être antiSystème” paraissent de plus en plus floues, flottantes, improbables et incertaines.

Certes, l’interrogation se fait essentiellement autour de la simple question, – question simplette, question simpliste, question faux-jeton : “Tout redeviendra-t-il comme avant ?”. Il y a des nuances dans la foultitude de réponses, car l’on se précipite pour répondre : nous marchons vers un avenir totalitaire, un confinement perpétuel, un nouvel ordre mondial globalisé, ou bien le contraire de tout cela, et dans les deux cas vous pouvez aussi bien croire que rien ne changera et que tout a déjà changé. (Par exemple : “marcher vers un avenir de confinement totalitaire ? Mais nous étions déjà dans un confinement totalitaire, comme nous l’affirmèrent et nous l’affirment tant d’essayistes, d’écrivains, de grands esprits du passé, et la plus grande vertu de ce confinement était que nous l’ignorions.”).

Tout cela, on en conviendra, n’est que confusion et ne permet certainement pas d’envisager une réponse claire et nette.

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