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3555• Articles du 5 octobre 2021. • La controverse radicale sur le wokenisme a désormais atteint la France de plein fouet. • C’est un facteur qui influence tous les aspects de la vie sociale et politique US, et notamment qui est tenu par certains comme un facteur déterminant de la déroute US (plus psychologique et politique que militaire) en Afghanistan. • Dans les deux pays, certains emploient le mot de “suicide” pour décrire ce courant d’influence psychologique et culturel aux USA et en France, en Occident d’une manière générale. • Contribution : dedefensa.org et Virginia Van Zandt.
En 2015, Éric Zemmour avait publié ‘Le suicide français’. Dernièrement, le trimestriel ‘Le Spectacle du Monde’ (numéro de septembre) portait en couverture de son dossier central, comme titre, sur fond de Statue de la Liberté, « Le suicide américain ». Le titre (et le contenu) n’a pas été très apprécié par l’“ami américain”, d’autant que ‘Le Spectacle du Monde’ fait partie (avec l’hebdomadaire ‘Valeurs Actuelles’) d’une groupe de presse (ValMonde) qui a toujours été proche des positions américanistes en politique extérieure, et même idéologiquement pendant longtemps. (Peut-être un peu moins ces dernières années...) Par conséquent, ce groupe était considéré par les autorités US, qui ont la psychologie qu’on sait, comme un fidèle affidé qui suivait sans trop poser de question. (Il est arrivé plus d’une fois que Zemmour nous dise que « [l]es USA n’ont pas d’alliés, ils n’ont que des vassaux »...)
Le titre et le dossier de la publication renvoient à l’aventure américaniste en Afghanistan, entre les 15 et 31 août, mais notamment et plus précisément comme un avatar de plus sur les nombreux cas crisiques qui gangrènent aujourd’hui les USA, – le wokenisme en premier, dont les Français commencent à s’aviser. Par ailleurs, les âmes sensibles ont pu reconnaître un parfum de souffre dans les réactions en France après l’affaire des sous-marins désormais de l’“anglosphère”, type-AUKUS, – parfum d’antiaméricanisme certes, cet incendie qui semble sans fin couver en France, toujours prêt à se ranimer et à gronder. Le dossier du ‘Spectacle du Monde’ sembla ainsi tomber comme un pavé dans la mare transatlantique, bien qu’il ait été composé chronologiquement avant cette affaire.
C’est en effet sur cet air des ‘sous-marins trahis’ que l’on pourrait lire cet article du 24 septembre (donc après l’affaire des sous-marins) d’une publication “francophone” de type américaniste, publiée auyx USA, et donc évidemment impartiale. Il s’agit du site ‘Le Courrier des Amériques’ éditant des articles en français si fort bien écrit qu’on se croirait en France, le plus souvent signé ‘la rédaction’, à partir de sa base de travail à Fort Lauderdale, en Floride, à côté d’une autre publication dite ‘Courrier de Floride’ et pas très loin de Saint-Germain-des-Près.
‘La rédaction’ a particulièrement peu apprécié ce dossier du ‘Spectacle du Monde’ et a donc publié un article sévère surmonté d’un titre pleine d’une mordante ironie (« A propos du (nouveau) “déclin de l’Empire Américain” ») ; lequel article commence de la sorte :
« Le départ des troupes américaines de Kaboul a pétrifié certains analystes français, considérant qu’il s’agit d’une « débâcle », aussi bien pour les uns qui redoutent un affaiblissement de l’Amérique, que pour les autre qui l’applaudissent. Il y a pourtant un défaut d’analyse, puisque ce départ des troupes américaines n’est en rien une défaite.
» Nous avons été lire le numéro spécial de ‘Spectacle du Monde’ pour savoir ce qui motivait un titre pareil : “Le Suicide Américain”. L’éditorial d’Antoine Colonna justifie ce titre. Pour lui, en effet, “l’histoire accélère” et “la victoire des talibans marque d’un symbole terrible ce que beaucoup ont déjà théorisé comme la chute d’un empire”. Au fil des articles, on doit comprendre que la société américaine est détruite par les ‘woke’ : “cette pensée s’est mécaniquement abattue sur le reste du pays”. On apprend ainsi que l’armée américaine est devenue une “usine à fous”, car il y a des transsexuels dedans, de l’antiracisme et “25 suicides” .
» Un article montre que “Des foules antisémites violentes sont, en mai dernier, descendues dans les rues de grandes villes américaines, notamment à New-York, formant des manifestations sauvages pour ‘casser du juif’. […] Tout comme en France, la gauche radicale américaine a transplanté avec succès le conflit israélo- palestinien dans tous les milieux intellectuels, universitaires et artistiques. L’avenir des juifs américains, bien préservé jusque-là, risque de se dégrader. Les représentantes Ilhan Omar, Rashida Tlaib et Alexandria Ocasio-Cortez incarnent une nouvelle Amérique et font peser une menace directe sur l’alliance avec Israël« .
» Et tous ces malheurs arrivent à cause des étudiants. ‘Spectacle du Monde’ traduit un article du conservateur américain Rod Dreher qui se termine ainsi : “Nous devons chasser l’illusion que les universités peuvent être sauvées. Au lieu de cela, nous devons travailler avec la diligence, le dévouement et la vision des bénédictins médiévaux ou des intellectuels dissidents de la guerre froide, pour garder vivante la lumière de la tradition intellectuelle occidentale au milieu de ce long âge sombre barbare”.
» C’est donc un “nouveau déclin de l’Empire Américain” dont il s’agit, et qui s’accompagnera bien évidemment (comme la première fois) par une invasion chinoise de Paris ! Bien entendu, les sujets évoqués ne sont pas amusants, aussi bien pour la montée de l’antisémitisme que pour le terrorisme intellectuel dans les universités, et bien sûr pour la capacité militaire américaine à contrebalancer celle des ennemis de l’Occident. Mais, ici, seulement des exagérations permettent de justifier le titre en couverture : “Le suicide américain”. A noter que le groupe éditeur de Spectacle du Monde a fait une promotion importante du “Suicide Français”, livre d’Éric Zemmour longtemps en tête des ventes en France, et qui annonçait “la fin de la France” pour des raisons assez similaires : victoire intellectuelle du gauchisme etc… A cette vitesse-là, on ne sait plus quel “suicide” est le plus grave. »
Mais en conclusion, comme un noyé qu’on rattrape de justesse, l’article perd son ton persifleur pour nous rassurer en relevant un article de ce même dossier du ‘Spectacle du Monde’ ; lequel article, assez curieusement (« paradoxalement », observe fort justement ‘Courrier des Amériques’), nous dévoile qu’il n’y a pas eu de défaite en Afghanistan... Mais de cela finalement, qu’il n’y a pas eu défaite, chacun convient et c’est bien plus grave : il n’est question que d’impuissance et de confusion de soi vis-à-vis de soi, de ce désordre américaniste que met en évidence ce « formidable chambard » de Kaboul à la fin août 2021...
Ainsi sauve-t-on les meubles de la communication : la logique exposée à partir de l’affirmation qu’il n’y a pas eu de défaite parvient même à nous convaincre que l’affaire des sous-marins AUKUS permet de comprendre combien le comportement militaire US en fin d’Afghanistan est d’une rare habileté, qu’il est dû à rien de moins qu’à une puissante manœuvre stratégique :
« Mais tout n’est pas exagéré dans ce numéro de ‘Spectacle du Monde’ et il suffit paradoxalement de lire l’excellent article de Raphaël Chauvency sur l’Afghanistan pour voir que ça ne servait à rien de paniquer sur l’Etat des forces américaines : “En pliant bagage d’Irak et d’Afghanistan, l’Amérique n’a paradoxalement pas entamé son prestige militaire. Elle a démontré des capacités uniques en termes de projection de force, de puissance de feu et de résilience: l’aventure a duré vingt ans. [...] L’armée américaine a voulu se retirer pour relever d’autres défis”. Et de citer les risques de conflits avec la Russie et la Chine. Ceux qui suivent l’actualité, notamment du côté de l’Australie, de ses alliances et de ses sous-marins, comprendront qu’en effet… les États-Unis ont décidé de ne plus perdre de temps sur des zones de conflits estimées comme étant désormais secondaires. »
Ce remarquable argumentaire nous convainc, indirectement mais fermement, qu’il y a eu et qu’il y a de plus en plus de graves préoccupations au niveau de la machine de communication du Système, de voir se répandre, même dans les publications où il met d’habitude sa confiance, des doutes extrêmement profonds sur la viabilité de l’“Empire”. A cet égard, le titre si expéditif et si radical que ‘Le Spectacle du Monde’ (qui a une édition anglaise) a donné à son dossier du mois de septembre semble effectivement avoir sérieusement préoccupé cette machine, au-delà de l’article du ‘Courrier des Amériques’.
Ainsi est-il intéressant de noter que l’hebdomadaire ‘Newsweek’, dont on connaît l’importance et l’influence, a cru devoir reprendre sur son site un article qui analyse les tensions actuelles entre la France et les États-Unis, principalement à la lumière de la question culturelle et sociétale du wokenisme, à partir d’un séminaire de la ‘Tocqueville Foundation.org’ sous la forme des “Conversations de Tocqueville”, organisé chaque année au château de la lignée depuis la publication du grand livre que l’on sait. L’article est repris de l’organisation d’information Zenger.News, dont Jean-Guillaume de Tocqueville, qui descend directement d’Alexis et qui préside ces conférences, est un investisseur direct. (La chose est explicitement précisée dans l’article, selon une formule de “transparence” désormais pratiquée dans la presse anglo-saxonne, et notamment la presseSystème qui entend se plier aux règles de la moraline courante et ainsi éviter “révélations” et polémiques.)
L’article est intéressant, précisément parce qu’il est repris par ‘Newsweek’ alors qu’il présente une vision certes conventionnelle de la situation franco-américaniste à propos du wokenisme, mais où les critiques qui sont faites à ce mouvement ne sont en aucun cas édulcorées. On retiendra évidemment celle qui clôt l’article, qui est plutôt du genre expéditif et qu’on a peu l’habitude de retrouver, égarée sur le site de l’hebdomadaire :
« “Les deux idéologies les plus toxiques du 20e siècle ont été le nazisme et le marxisme. À mon avis, le nazisme était une politique identitaire poussée à l’extrême, et le marxisme était une narrative sur l’oppression poussée à l’extrême. La combinaison des deux donne le [wokenisme] moderne qui est né aux Etats-Unis”, observe Vivek Ramaswamy, auteur de ‘Woke Inc.’.
» “Je pense que la montée du wokenisme moderne est en train de devenir l'une des exportations les plus toxiques de l'Amérique”, a ajouté Ramaswamy. »
Ce qui relie graphiquement (image de la couverture) et symboliquement les deux articles auxquels nous nous référons, c’est évidemment le fameux numéro du ‘Spectacle du Monde’, et son image de couverture elle-même, où la Statue de la Liberté, – cadeau de la France aux États-Unis pour le centenaire de leur fondation, – est présenté sur le fond d’un ciel d’orage et de feu. Dans cet assemblage peut être hétéroclite pour la logique et la force des arguments du débat, et malgré qu’il soit implicitement question de l’observation politique classique des liens transatlantiques, on distingue sans doute inconsciemment et pourtant symboliquement, – au travers des références fondamentales sinon originelles et ontologiques pour les USA comme l’est Tocqueville, – une véritable crainte de rupture civilisationnelle.
Il nous paraît effectivement évident que ce mouvement-‘woke’, – wokenisme ou wokisme selon que l’on nous suit ou pas, – est quelque chose de si extrême, de si radical et de si habité de bêtise à la fois, et bêtise métahistorique pour le coup, qu’il génère assez d’angoisse et d’effarement pour faire songer, au milieu du fracas de toutes les autres crises, effectivement à quelque chose d’aussi formidable qu’une rupture civilisationnelle. On trouve sur la vidéo des “Conversations de Tocqueville”, qui est mise en ligne sur le site référencé dans l’article ci-dessous, au milieu d’autres extraits d’interview du type “radio-trottoir” (ce serait plutôt “radio-château”) d’invités au colloque, une réflexion de cette sorte d’Alexis Brézet, du ‘Figaro’, louant la civilité des conversations entre gens d’un bord différent, d’orientation différente, et pourtant animés d’une même interrogation : « le besoin de comprendre ce qui se passe »... Et cette vidéo, elle, qui date des “Conversations” de la première édition, de juin 2019 ! C’est dire et imaginer avec quel ébahissement effaré les invités de la cuvée 2021 ont pu observer combien ce besoin avait encore grandi, et l’incompréhension encore bien plus profonde, il y a quatre mois, au superbe château de Tocqueville enchâssé dans une douceur et une beauté d’un lieu qui doit tout au passé, et qui ne nous dit rien de l’avenir.
Nous reprenons donc ci-dessous l’article de Virginia Van Zandt, de Zenger.News, que ‘Newsweek’ a repris le 1er octobre 2021. Le titre original est : « Macron, France Reject American 'Woke' Culture That's 'Racializing' Their Country »
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Après que le président français Emmanuel Macron a rappelé ses ambassadeurs des États-Unis dans le sillage d'un accord sur les sous-marins avec l'Australie qui a été torpillé par l'administration du président Joe Biden, les médias français réexaminent maintenant tout ce qui concerne l'Amérique.
La dernière cible ? L'idéologie ‘Woke’.
L'un des principaux magazines français, ‘Le Spectacle Du Monde’, a publié un article de couverture intitulé « Le suicide de l'Amérique ». Le magazine attribue le retrait de l’Amérique d’Afghanistan à « une dictature woke » et se demande si « l’empire américain s’effondre ».
Dans le même numéro, un article accuse les universités américaines d'être des îlots d’extrémisme, où même les costumes d'Halloween des étudiants sont contrôlés, citant l'université de Yale comme un lieu où les porteurs de costumes jugés « offensants » sont punis.
À quelques kilomètres de l'endroit où les soldats américains ont débarqué sur les plages de Normandie, une conférence réunissant des politiciens, des journalistes et des intellectuels de premier plan a consacré un panel à « l’idéologie woke l’Amérique ». Certains panélistes semblaient alarmés par les tendances qu'ils observaient dans la société américaine, notamment la censure “woke” présumée de Twitter, Facebook et d'autres géants américains de la technologie.
L'ancien Premier ministre français Alain Juppé et le PDG de l'Agence France Presse Fabrice Fries ont écouté attentivement le panel.
Les “Conversations de Tocqueville” sont une conférence annuelle organisée au Château de Tocqueville, le château de pierre où Alexis de Tocqueville a écrit son chef-d'œuvre, ‘De la démocratie en Amérique’. Pendant des années, ‘De la démocratie en Amérique’ a été enseigné dans les lycées et collèges américains comme une analyse amicale de l'expérience américaine.
Jean-Guillaume de Tocqueville, descendant en ligne directe du philosophe libéral du 19e siècle, qui préside la conférence, est également favorable à l’Amérique. Il travaille au bureau parisien de Jones Day, un important cabinet d'avocats américain. (Précision annexe : Tocqueville est un investisseur dans Zenger.News). Pourtant, le panel a été plein de critiques sur le déclin perçu de la liberté d'expression en Amérique.
« Notre mantra est que nous devons parler même si nous ne sommes pas du tout d’accord. Rien ne vous empêche de parler, d’échanger et de dialoguer », a déclaré Jean-Guillaume de Tocqueville à Zenger.News, peu après la conclusion des “Conversations de Tocqueville 2021”.
« La Révolution française est un événement qui a conduit à une guerre civile sanglante parce que les personnes qui n'étaient pas d'accord avec les nouvelles idées, les idées vraiment révolutionnaires, étaient simplement tuées et décapitées », a-t-il dit. « Ce n'était pas une bonne façon de débattre ».
Certains panélistes américains ont également profité du forum pour critiquer les méthodes d’expression des États-Unis.
« Si une expression s’oppose à une narrative dominante, on nous dit que c’est en soi un acte de violence. L’expression est donc considérée comme une violence. Et répondre à une telle expression par une violence réelle est un acte d’autodéfense. Je pense que cela est au cœur de ce qui nous arrive », a déclaré Janice Rogers Brown, ancienne juge du Circuit de la Cour d’Appel des États-Unis.
Le terme “woke” lui-même est devenu controversé aux États-Unis, alors même qu'il est de plus en plus utilisé en France.
« La communauté politique progressiste des États-Unis croit en la nécessité de travailler ensemble avec intégrité et dignité pour faire face à notre passé et construire un avenir meilleur. Nous n'utilisons pas le mot “woke” pour nous décrire ou pour décrire nos valeurs. Cependant, les conservateurs de ce pays utilisent le mot “woke” comme un mot chargé et péjoratif pour critiquer les progressistes, dans l’espoir de diviser et de distraire alors qu’ils nous enlèvent notre liberté de vote et nous refusent les ressources dont nos familles et nos communautés ont besoin pour réussir », a déclaré à Zenger Andrea Catone, directrice exécutive et co-fondatrice d'Action Together Network.
Les Français sont loin d'être unis dans leur opposition à la philosophie américaine “woke”.
Alors que les jeunes militants français ont adopté ce politiquement correct, les membres plus âgés de l’establishment politique et culturel ont des réserves sur cette idéologie controversée.
L’accent mis sur les relations raciales par le “wokeness” contraste fortement avec l'universalisme qui prévaut en France depuis la Révolution française. Alors que les initiatives sociales américaines donnent souvent la priorité à la race, la France s'appuie sur un modèle qui l’ignore en allouant des ressources aux étudiants et à d'autres personnes sur la seule base de leur situation financière. Cette différence juridique et culturelle permet aux Français de critiquer plus facilement les Américains.
Dans une interview accordée au magazine ‘Elle’ au début de l'été, le président Macron a déclaré que la « culture woke » importée des États-Unis “racialise” la France et crée davantage de divisions entre les minorités. Les commentaires de Macron sont considérés par certains comme une tentative d’attirer les électeurs modérés en France, car il doit être réélu en avril 2022. L'élection devrait être serrée.
Le sentiment anti-woke de Macron est largement partagé dans son gouvernement, même par la ministre déléguée à l’égalité des sexes et à la diversité, Elisabeth Moreno, une femme noire née au Cap-Vert, au large de la côte ouest de l’Afrique. Dans une interview télévisée accordée à Bloomberg, elle a salué la sensibilisation accrue aux questions sociales, mais a rejeté la cancel-culture selon l’idée qu’elle peut « exclure des gens des débats en cours parce qu'ils pensent autrement ».
Les Français se méfient de la “wokeness” depuis un certain temps. La réflexion du pays sur le mouvement ‘Me.Too’ contre les abus et les harcèlement sexuels a atteint son point culminant en 2018, lorsqu'un groupe de plus de 100 femmes françaises éminentes, dont l’actrice Catherine Deneuve, a rédigé une lettre affirmant que le mouvement était allé trop loin. Ces femmes ont mis en garde contre le « puritanisme au nom d’un soi-disant plus grand bien » et ont comparé le nouveau mouvement féministe à une « chasse aux sorcières ».
La lettre a soulevé des volées de critiques de la part d’influentes féministes françaises, dont Sandra Muller, fondatrice de ‘BalanceTonPorc’ (qui se traduit en anglais par “expose your pig”), l'équivalent français du mouvement ‘Me.Too’.
Lorsque ‘BalanceTonPorc’ s'en est pris à Dominique Boutonnat, un puissant producteur français accusé par son filleul d'agression sexuelle et de tentative de viol, les militants n'ont pas manqué de souligner que Macron l’avait précédemment nommé président du Centre national du cinéma.
Macron est un fervent partisan de l'égalité des droits pour les femmes et de la version française du mouvement ‘Me.Too’, mais a déclaré lors d'un discours à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes en 2017 qu'il ne veut pas voir une société où "« chaque interaction homme/femme est soupçonnée de domination ».
Alors que les Français se débattent avec les changements que le “wokisme” [wokenisme] peut apporter à leur société, un nouveau livre aux États-Unis aborde son effet dans ce pays.
« Les deux idéologies les plus toxiques du 20e siècle ont été le nazisme et le marxisme. À mon avis, le nazisme était une politique identitaire poussée à l’extrême, et le marxisme était une narrative sur l’oppression poussée à l’extrême. La combinaison des deux donne le [wokenisme] moderne qui est né aux Etats-Unis », observe Vivek Ramaswamy, auteur de ‘Woke Inc.’.
« Je pense fermement que la montée du wokenisme moderne est en train de devenir l'une des exportations les plus toxiques de l'Amérique », a ajouté Ramaswamy.