Mark-Matrix est l’avenir de Sapiens.e

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Mark-Matrix est l’avenir de Sapiens.e

29 octobre 2021 – C’était à l’émission fameuse pour ses engagements militants de la chaîne fameuse pour sa militance engagée, ‘28-Minutes’ de Arte, il y a peu ; et est-ce un artiste, un scientifique, dans tous les cas et peu importe, un postmoderne de la modernité tardive. Il parle à un moment de Sapiens, une fois, deux fois, puis précisant :

– Je dis bien ‘Sapiens’ et pas ‘Homo Sapiens’. Ce n’est pas accidentel, n’est-ce pas. Après tout, cela pouvait être aussi bien une femme...»

Oui et ouais, c’est vrai, et même, pourquoi pas, une femme “racisée”, ‘Black, Brown & Beige’, comme disait ‘The Duke’ Ellington, dont tous nous descendrions comme de gentils petits soldats bien au pas ? Cela, pour expliquer le titre (« Sapiens.e ») et les débats essentiels de nos élites diverses. L’essentiel étant dit, passons au reste, c’est-à-dire l’avenir de l’humanité.

C’est en fait le débat animé qui accompagne, en contrechant et en arrière-plan, un changement de nom particulièrement sexy, – du fameux ‘Facebook’ en ‘Meta’ (ce nom devenant le nom du groupe ayant comme grandes divisions ‘Facebook’ [l’organisation opérationnelle elle-même], ‘WhatsApp’, ‘Instagram’, ‘Messenger’ et ‘Oculus’). On trouve dans le texte repris  ci-dessous les diverses explications et supputations accompagnant cette restructuration, avec les hypothèses tout aussi diverses d’une tactique pour éviter des mesures officielles de contraintes (qui auraient d’ailleurs pour objet, non pas de réduire l’activité censureuse de ‘Facebook’, mais bien au contraire de l’accentuer).

Plus intéressant pour mon compte, c’est l’intervention de Mark Zuckerberg. On reprend ici quelques-unes de ses déclarations pour éclairer l’esprit du bonhomme et embrasser l’âme de cette nouvelle entité qu’il met en place dans une atmosphère cosmique, selon les lignes de ce qu’il nomme ‘Project Nazare’. L’objet de la chose est simplement la mise en place structurée, et certainement plus sérieuse, plus agréable, plus logique que l’actuel, d’un «“monde parallèle” aux possibilités variées » ; et évidemment, à terme veux-je dire en lisant à livre ouvert dans sa petite cervelle et dans ses gros sabots, mise en place des possibilités “infinies” (le logo de ‘Meta’), cela nous permettant de caresser l’éternité, ou plutôt de songer sérieusement à fabriquer une “éternité parallèle” bien supérieure au modèle initial devenu obsolète.

« “Internet ne cesse d'évoluer. Nous sommes passés des PC aux smartphones, et du texte aux photos puis aux vidéos, et cela n'est pas fini [...] La prochaine plateforme sera encore plus immersive – une sorte d'Internet palpable, où vous serez dans l'expérience au lieu de la regarder. Nous appelons cela le métavers. C'est la prochaine frontière. C'est la promesse ultime, qui permettra de rapprocher les gens, d'avoir une sensation de présence, de pouvoir se téléporter n'importe où. [...]

» “On utilisera sûrement des avatars hyper réalistes pour le monde du travail, mais aussi d'autres plus cartoons voire totalement fantaisistes pour d'autres activités”, a expliqué Mark Zuckerberg, en prédisant que « les avatars deviendront aussi communs que les photos de profil aujourd’hui, mais ils produiront des interactions beaucoup plus riches grâce aux expressions faciales et au langage du corps”. Les utilisateurs pourront habiller leurs avatars grâce à des objets virtuels, et créer un “chez-soi virtuel”. »

J’ai toujours ressenti naturellement, sans chercher à mal ni même céder à quelque malveillance, une sorte de contre-empathie, une sorte d’inversion de l’empathie encore plus qu’une “antipathie”, pour ce gamin trop vite poussé, l’éternellement jeune Zuckerberg, au regard par instant halluciné, – et je dirais, des “instants insistants”, qui vous restent en mémoire. Sans doute est-ce mon côté “vieux réac’”. Mais là, vraiment, avec son ‘Meta’, “ailleurs” en grec mais en fait et dans ce cas venu du mot ‘metaverse’, lequel mot vient à son tour de « la littérature de science-fiction cyberpunk », avec ses projets grandioses, au jeune Zuck-‘Matrix’ (vous pensez bien qu’on y pense aussitôt), là le guignol devient opérationnel.

Je vous parle d’un sentiment, vous savez un de ces sentiments « que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître », qui est celui de l’incrédulité que fait naître le ridicule évident de l’espèce-Sapiens que votre expérience et une sorte de vieille sagesse intuitive vous ont appris à cultiver. Vous pouvez me parler de tout ce que vous voulez, des milliers d’ingénieurs Big-High Tech, des centaines et des centaines de $milliards, je vous répondrais par l’intuition du ridicule qui vous indique d’une façon évidente où se trouve la vérité-de-situation. Elle n’est certainement pas dans cet instant, puisque c’est tout son contraire, – instant fabriqué, faussaire, éternel simulacre, parabole recousue, pure antivérité-de-situation...

Vous comprenez bien, alors, que l’on parle de transhumanisme, car c’est bien cette vapeur d’alcool qui peuple en le grisant l’imaginaire de Mark-Matrix. Pouvez-vous imaginer, – question d’imaginaire, me direz-vous, – Dieu donnant une conférence de presse pour présenter la création du cosmos originel, avec projet annexe d’éternité, etc. ? Vous pouvez ? Eh bien, Mark-Matrix, lui, il le peut, et il a dit à son staff : “On y va ! Avec ‘Meta’ et ‘Nazare’, on va mettre KO ce vieux réac’, ce Dieu, là !”

Je ne sais si je suis aveugle mais je parviens pas à me départir de ce sentiment de l’imposture née de l’illusion et du vertige d’une création devant bouleverser le monde. Écoutant Zuckerberg dans ses perspectives à peine dissimulées, j’ai l’impression d’entendre, en mille fois plus audacieux dans la prévision, les gens de Lockheed-Martin parlant du JSF à la fin du siècle dernier, pour vous décrire le roi des cieux pour les trois-quarts du siècle suivant. Il se dit d’ailleurs que les milliers d’ingénieurs de ‘Meta’ rencontrent parfois, et de plus en plus souvent, des situations où ils perdent le contrôle de leur monstrueux système et n’y comprennent plus rien.

Je ne crois pas que les événements les plus importants, les plus essentiels de l’Histoire, aient jamais été annoncés, prévus, envisagés, comme par exemple les dirigeants de l’OTAN s’entendant en mai 1989 sur la prospective d’une possible réunification de l’Allemagne, encore plus un possible effondrement de l’URSS, pour au plus tôt passée l’an 2000. Je ne crois pas que cette fantastique usine à gaz hypersophistiquée puisse accoucher d’une telle chose que le transhumanisme. Je n’y crois pas plus que lorsque, ayant égaré le mot de passe de ma carte d’identité, je sollicitai pour sa réinitialisation un rendez-vous (nécessaire à cause du Covid-toujours-lui) par le seul canal de l’internet (le téléphone du service communal ad hoc ne répondant pas), je fus invité à présenter ma demande en introduisant ma carte d’identité et en l’identifiant avec mon mot de passe.

C’est un mystère pour moi que tant de gens de grand esprit croient à cet avenir, certains sinon la plupart pour le dénoncer comme catastrophique (le philosophe Onfray, par exemple). Ils devraient être instruits à propos de l’imprévisibilité des grands événements historiques pour la seule raison humaine. Ils devraient regarder au fond des yeux le jeune Mark-Matrix nous annonçant la Grande Nouvelle.

... Bref, voici l’histoire de ‘Facebook’ devenant ‘Meta’, de RT-France du 29 octobre 2021, – en observant, bonne poire pour la soif, que l’une des voix les plus critiques de l’aspect financier de l’opération est celle de la démocrate gauchiste-wokeniste AOC, alias Alexandra Ocasio-Cortez ; comme quoi, l’on n’est jamais assuré de la valeur d’un jugement par la seule connaissance des étiquettes que la raison entérine au fil des événements.

Semper Phi, PhG

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‘Meta’ : Facebook change de nom...

Le géant californien des réseaux sociaux s'appellera dorénavant Meta et veut créer l'internet du futur avec le «métavers», une mode virtuel complet en 3D. Une annonce qui survient alors que l'entreprise est de plus en plus critiquée.

Le 28 octobre, lors d'une présentation de 80 minutes, Mark Zuckerberg a annoncé le changement de nom et de logo de Facebook, l’entreprise qu’il a fondée il y a 17 ans. Le groupe – qui est la maison-mère de Facebook, WhatsApp, Instagram, Messenger et Oculus – s'appelle désormais Meta, et a comme logo un signe bleu semblable à celui de l'infini. Une façon de faire oublier les nombreuses polémiques qui ont entaché la réputation de Facebook au fil des années ? 

Ce nouveau nom correspond aux grandes ambitions du groupe californien, qui envisage de créer le “métavers” (‘metaverse’, en anglais), un terme issu de la littérature de science-fiction cyberpunk il y a un peu plus de 30 ans. Ce métavers est un « univers virtuel fictif, dans lequel les individus pourraient évoluer dans des espaces persistants et partagés, en trois dimensions ». Mark Zuckerberg l'imagine comme étant la future plateforme majeure de connexion à Internet, censée supplanter nos écrans actuels d'ici à la fin de la décennie.

Une évolution que le PDG de Facebook – désormais Meta – décrit en ces termes : « Internet ne cesse d'évoluer. Nous sommes passés des PC aux smartphones, et du texte aux photos puis aux vidéos, et cela n'est pas fini [...] La prochaine plateforme sera encore plus immersive – une sorte d'Internet palpable, où vous serez dans l'expérience au lieu de la regarder. Nous appelons cela le métavers. C'est la prochaine frontière. C'est la promesse ultime, qui permettra de rapprocher les gens, d'avoir une sensation de présence, de pouvoir se téléporter n'importe où. »

Ce “nouveau monde” – qui n'est pas sans rappeler l'univers virtuel inquiétant de ‘Matrix’ – pourra être rejoint par un écran connecté classique, mais surtout via un casque de réalité virtuelle ou des lunettes de réalité augmentée. Meta souhaite créer des lunettes d'apparence classique, mais qui permettront de voir « au-delà du monde physique ». Cependant, ce projet baptisé ‘Project Nazare’ n’a pas encore de date de sortie, comme le précise ‘20 Minutes’.

10 $milliards l'an

Ce grand projet métavers ne devrait pas aboutir avant la fin de la décennie 2020. Il coûtera 10 $milliards en 2021, et Mark Zuckerberg a prévenu que cet investissement augmenterait au fil des années. 10 000 salariés y travaillent d'ores et déjà dans le département ‘Facebook Reality Labs’ aux Etats-Unis, et Facebook a annoncé le recrutement dans les cinq prochaines années de 10 000 ingénieurs et développeurs supplémentaires en Europe.

Et pour cause : il s'agit pour Meta de bâtir un « monde parallèle » aux possibilités variées. Jouer à des jeux, se retrouver entre amis, assister à des évènements virtuels, faire du sport, travailler... « On utilisera sûrement des avatars hyper réalistes pour le monde du travail, mais aussi d'autres plus cartoons voire totalement fantaisistes pour d'autres activités », a expliqué Mark Zuckerberg, en prédisant que « les avatars deviendront aussi communs que les photos de profil aujourd’hui, mais ils produiront des interactions beaucoup plus riches grâce aux expressions faciales et au langage du corps ». Les utilisateurs pourront habiller leurs avatars grâce à des objets virtuels, et créer un “chez-soi virtuel”.

C'est ainsi que Meta entend rentabiliser son univers virtuel : alors que, comme le rappelle ‘Le Figaro’, 95% des revenus de Facebook provenaient de ses activités publicitaires, la firme californienne entend faire du commerce l’une des priorités de sa diversification. Mark Zuckerberg l’a énoncé sans ambages lors d'échanges avec des analystes financiers : « Si vous allez dans le métavers tous les jours, vous aurez besoin de vêtements virtuels, d’outils virtuels, et de vivre des expériences variées. Notre but est que ce marché atteigne les centaines de milliers de dollars. […] Je m’attends à une hausse massive de l’économie de la création et du commerce des biens digitaux. »

Autre objectif annoncé par le multimilliardaire de 37 ans : rendre Facebook/Meta indépendant des constructeurs d'appareils connectés. « Être un acteur stratégique de la prochaine plateforme de connexion à internet devrait aussi réduire notre dépendance envers nos concurrents », a-t-il expliqué.

Les ennuis de Facebook

Nul doute qu'avec ce chantier pharaonique, Mark Zuckerberg entend donner un prestige futuriste à son entreprise, à l'heure ou ses camarades milliardaires de la Silicon Valley se lancent dans la conquête spatiale.

Une annonce et un lifting qui tombent à point nommé pour Facebook, dont l'image ne cesse de se dégrader en raison de nombreuses polémiques. Le 4 octobre, Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger ont été victimes d'une panne massive sans précédent, et non sans conséquence sur le plan économique : le cours en bourse de l'entreprise de Mark Zuckerberg avait alors lourdement chuté.

Le lendemain, devant une commission sénatoriale aux Etats-Unis, l'ex-salariée américaine de Facebook Frances Haugen – présentée par certains comme une “lanceuse d'alerte” – a accusé le groupe d'être à l'origine de plusieurs dérives, avec plusieurs dizaines de milliers de documents à l'appui. « Je suis ici aujourd'hui parce que je crois que les produits de Facebook font des dégâts sur les enfants, sèment la division et affaiblissent notre démocratie », avait-elle déclaré, et avait par conséquent appelé à une meilleure régulation du réseau social par le Congrès des Etats-Unis.

L'ONG ‘Real Facebook Oversight Board’ affirme quant à elle ne pas être dupe de la stratégie du membre des GAFAM : « Changer de nom ne change pas la réalité : Facebook détruit notre démocratie et est le premier colporteur de haine et de désinformation. [...] Ce changement de nom ne doit pas nous détourner du besoin d'enquêtes, de régulation et d'un véritable conseil de surveillance indépendant pour responsabiliser Facebook

Facebook est également décrié depuis de nombreuses années en raison de son addiction aux données personnelles de ses utilisateurs. Comme l'indique ‘Le Figaro’, l’entreprise a vu ses recettes publicitaires légèrement décroître en raison de la nouvelle politique de confidentialité d’Apple déployée sur les iPhone (baptisée App tracking transparency), qui réduit la captation des données personnelles. Une autre problématique que Mark Zuckerberg entend régler grâce au métavers

Cancer dans la démocratie

Suite à l'annonce du rebaptême de Facebook, son concurrent Twitter a publié un message faisant indirectement référence aux polémiques entourant Facebook. Le réseau à l'oiseau bleu y affirme que le seul Meta qu'elle reconnaît est celui de son équipe d'apprentissage automatique, d'éthique, de transparence et de responsabilité (‘Machine learning, Ethics, Transparency and Accountability’, en anglais).

L'élue démocrate au Congrès Alexandria Ocasio-Cortez [AOC] s’est quant à elle exprimée comme suit (tweet) : « Meta signifiant “Nous sommes un cancer qui se métastase et transforme la démocratie en une machine de surveillance et de propagande mondiale pour renforcer les régimes autoritaires et détruire la société civile... pour le profit !” »

RT-France