Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

L’IA tuant le logocrate,  – ou le sauvant ?

  lundi 04 novembre 2024

4 novembre 2024 (12H50) - Certains jugeront, comme moi-même de moi-même en cet instant, qu’il m’a fallu bien du temps avant de rencontrer une interprétation claire de l’Intelligence Artificielle (IA) qui me conduise en territoire connu du plus grand intérêt. Cela introduit, je nous avise que j’aborde cette affaire presqu’objectivement, comme d’une façon détaché, sans m’alarmer outre-mesure d’une possibilité qui nous conduirait à l’extinction de l’espèce, – la nôtre, l’arrogante, celle du « dernier homme » nietzschéen. Je juge en effet qu’alors, c’est que cette extinction était écrite, – quelle image étrange, – et que nous méritons parfaitement notre sort. Certains y verront l’Apocalypse-soft et le Jugement Dernier, d’autres une façon de clore l’Âge du Fer, ou Âge Sombre, ou mieux dit encore le Kali Yuga.

... Et ce qui est dit de l’IA pour aussi bien m’attacher à une pensée, est bien une catastrophe de fin de cycle qui mérite cette appréciation citée dans le texte référencée à l’instant ; – avec les perspectives de l’IA considérée hors des sottises de l’informatique et tous les “trans” qui vont avec, et présentées alors comme une belle possibilité de « phase terminale» :

« En d'autres termes, la phase terminale que nous vivons actuellement ne peut s'expliquer uniquement dans une perspective historico-politique, mais s'inscrit dans un cycle cosmique. Elle touche non seulement les cordes intimes de l'humain, mais aussi celles du divin... »

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RapSit-USA2024 : Remarque de circonstance

  lundi 04 novembre 2024

4 novembre 2024 (03H30) – C’est, comme l’on peut éventuellement y songer sans trop de risques, l’une des rares remarques de bon sens, caractérisée par une certaine stabilité de jugement dans le fol bouillonnement de l’élection du 5 novembre. Cela surprendra certains que l’on puisse accoler, même indirectement, Trump à un caractère de stabilité mais je crois que, dans ce bouillonnement qui engendre en permanence tourbillon crisique, Trump n’est plus un oiseau rare, une exception ni un intrus dans les habitudes du Système. Donc, pas (plus) de surprise.

La remarque concerne l’équipe de campagne, destinée à se prolonger au gouvernement s’il l’emporte, qui s’est formée autour de Trump. C’était une remarque latente dans mon esprit ; elle s’est concrétisée d’une façon décisive à l’occasion d’une vidéo du très-fameux et remarquable sociologue canadien Jordan Paterson (voyez ses vestes incroyables et le style old-dandy rappelant Philippe Noiret !). En fait, Paterson lui-même suggère la perception d’une telle équipe qu’il surnomme les ‘X-Men’ de Trump, à l’occasion paradoxale d’une analyse psychologique qui a des allures d’apologie de la seule ‘woman’ du groupe, Tulsi Gabbard. (Les trois autres sont incontestablement du genre masculin : Elon Musk, Robert Kennedy Jr.,  Vivek Rawaswamy, – avec un bel entourage de communication, dont Tucker Carlson.)

Ces dernières semaines, on a commencé à voir (à revoir) Gabbard proche de Trump, essentiellement depuis son inscription au parti républicain salué par Trump le 22 octobre dernier. A partir de ce moment qui consacrait son entrée au sein du GOP si nécessaire pour les électeurs républicains, elle est devenue extrêmement active, comme on peut le voir sur cette vidéo de samedi soir.

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De la rage libératrice d’être Russe !

  samedi 02 novembre 2024

2 novembre 2024 (20H15) – Alexander Douguine en agace certainement un certain nombre, y compris parmi ceux qu’on pourrait croire être de son côté. J’ai décidé, pour mon compte, de regarder et d’écouter cet homme, non pour ce qu’il prétend nous dire, non même pour ce qu’il prétend être, mais plutôt pour un des représentants, que dis-je un des porte-paroles des  courants tumultueux, des cascades d’événements qui emportent aujourd’hui l’histoire lorsqu’elle se fait métahistoire. Il le dit d’ailleurs lui-même, quand il parle de « l'idéologie [qui] est en train de changer, – elle passe du libéralisme à la russéité » Ainsi, son patriotisme sublime et métaphysique n’est-il pas un caractère de Douguine, que Douguine voudrait nous imposer, mais voici plutôt de quoi il ne s’agit pas et de quoi il s’agit :

« Il ne s'agit pas d'une décision ponctuelle des autorités, mais de la logique du temps, d'un ultimatum fixé par l'histoire elle-même... »

Sans doute en étonnerais-je certains et en scandaliserais-je d’autres, moi qui n’ait aucun intérêt particulier, ni pour la philosophie comme logique, ni pour la métaphysique comme science, – mais quoi, pour moi Douguine a quelque chose de Nietzsche, – disons, un Nietzsche russe.

Note de PhG-Bis : « Et s’il vous plaît, nous laissons de  côté la question religieuse pour le propos parce qu’entre Nietzsche et Douguine les étincelles sont à la fête ! Je crois que PhG vous donnera un de ces jours prochains un Nietzsche qui est dans ce genre, un Nietzsche auquel nous ne comprenons rien, lui-PhG et moi, et qui enflamment pourtant nos âmes et nos caractère d’un élan foudroyant ! »

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Le 5 novembre et la boîte de Pandore

  mardi 29 octobre 2024

29 octobre 2024 (17H15) – Je me rappelle fort bien qu’il y a précisément deux ans et demi, Larry S. Johnson, qui est devenu une référence de la dissidence avec son site ‘Sonar 21’, était encore un collaborateur assez régulier du site ‘Sic Semper Tyrannis’ [SST] du colonel Pat Lang (décédé depuis). Le site STT lui-même était d’ailleurs une de mes références, sans hésitation.

Puis soudain, en mars 2022, à l’occasion du début de la guerre en Ukraine, tout cela vola en éclat. J’écrivis ainsi, le 26 juin 2022 :

« Le cas de Pat Lang s’éloigne complètement, dans le constat critique que nous en donnons, de la question de l’IVG, mais reste dans l’affrontement suprême structuration-vs-déstructuration que je choisis ici comme référence. Depuis le début mars 2022, Lang a pris une position radicale pro-ukrainienne qui a constitué une rupture étonnante dans son évolution, alors qu’il était jusqu’alors assez favorable aux Russes d’une façon qu’on pouvait interpréter comme répondant selon une méthodologie que je favorise dans la bataille structuration-vs-déstructuration (je me réfère ici à l’aspect traditionnaliste des Russes, qui constitue sans aucun doute un pan essentiel de la politique du gouvernement russe). La position de Lang est notamment la cause du départ de son site de Larry Johnson, qui s’est placé en position indépendante avec son excellent site ‘Sonar21.com’ (pour ‘Son of the New American Republic Revolution, 21 century’)... Johnson est ainsi devenu une référence pour le dissidence dans Ukrisis, tandis que Lang me semble un peu flotter dans des eaux incertaines. »

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Encore une semaine métahistorique...

  jeudi 24 octobre 2024

24 octobre 2024 (13H55) – Il se pourrait que l’un ou l’autre, passant en revue nos récents articles, se disent “Oh, rien sur ceci, rien sur cela, rien sur...”, – et ainsi défileraient les principaux événements métahistoriques et subcrises de la GrandeCrise. Certes, je n’ignore rien de tout cela, mais que puis-je en dire, précisément, chaque jour, qui ne soit répétition de l’évidence, inéluctable répétition...

Retenez ce mot d’inéluctable, – inéluctabilité. C’est la marque du temps. Tout est annoncé, tout se déroule sous nos yeux, les plus formidables changements que nous avons déjà commentés jusqu’à plus soif sans vraiment y croire une seule seconde pour du vrai-réel, et rien ne se passe qui ne puisse ralentir cette inéluctabilité de leur manufacture. Nous l’avions prévu sans y croire, simplement parce que la logique métahistorique nous imposait cette conviction incroyable, mais c’est encore plus formidable quand cela se produit et nous restons bouche bée, plume en l’air, conduit simplement à une inéluctable répétition de ce qui est déjà écrit. Même la Bible et Nostradamus se taisent, effarés de constater que les événements, confirment, dépassent et emportent leurs prophéties les plus formidables.

Nous subissons aujourd’hui une formidable leçon d’humilité. Mais qui sommes-nous donc pour ainsi prévoir l’inéluctable en n’y croyant rien, et se retrouvant à terre, interdits, parce que le ciel nous est tombé sur la tête comme nous l’avions prévu en traitant avec dérision et mépris ces prévisions qui nous étaient extorquées, sans doute entre deux verres remplis jusqu’à l’indécence ?

Ainsi qui dira un mot ou l’autre qui ne contienne pas un soupir d’admiration, voire d’envie pour certains, devant la réunion des BRICS à Kazan, conduite par la baguette de l’irrésistible Vladimir Vladimirovitch. Aussi le commentateur (Larry S. Johnson) qui met en ligne un article où il écrit « Poutine re-structurant le monde sous nos yeux », s’attaque habilement à la seule démarche qu’il peut comprendre et expliquer, qui est la réaction de dénégation, de diffamation, de description mensongère de l’Occident-abusif et de ses légions de bonimenteurs incrédules et à la plume trempée dans le fiel du dénigrement :

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Les enfants de Merkel

  lundi 21 octobre 2024

21 octobre 2024 (17H50) – Depuis quelques temps déjà, nous observons avec intérêt le naufrage de l’Allemagne à la suite des nombreux trous que son équipage s’acharne à percer dans la coque sous la direction de sa direction politique. Ces derniers jours, on s’est beaucoup agité du côté, justement l’occasion est bonne, de cette direction, – avec hauts et bas, comme des hoquets à la façon Macron, – mais lui, cela n’importe pas,  on sait depuis longtemps qu’il fait n’importe quoi pour qu’on s’intéresse à lui et qu’il y trouve sa pitance.

Par exemple, successivement, Scholz nous annonce qu’il est toujours prêt, – on dirait “plus que jamais”, – à aller négocier à Moscou, certainement pour parvenir à une paix tout à fait honorable dont on dira à l’ami-Zelenski qu’il lui faut s’en contenter. Quelques jours plus tard, il prend à nouveau la parole pour accuser la Russie d’être la responsable de la crise économique que traverse l’Allemagne à cause principalement de l’interruption de livraison du gaz et du pétrole. La démarche est toujours la même, comme l’offre de parler de la paix : on insulte la Russie, on la sanctionne de toutes les façons, on la menace, on la conchie, et l’on est stupéfait qu’elle réponde finalement en coupant les livraisons d’énergie. Heureusement qu’en même temps que Scholz se plaignait de Moscou après avoir offert d’aller à Moscou, le leader de la CDU-CSU, adversaire actuel et futur partenaire de Scholz dans une Grande Coalition qui sortira des prochaines élections, Monsieur Friedrich Merz donc alignait Moscou dans son viseur et donnait à la Fédération de Russie un ultimatum de 24 heures, disons pour se rendre, sans quoi l ‘Allemagne livrerait des ‘Taurus’ à l’Ukraine pour que ce pays déclenche le pire orage de fer et de flammes qu’il ait subi depuis l’opération ‘Barbarossa’.

A ce point, je veux parvenir à me faire l’écho d’un excellent, vraiment très bon duo Christoforou-Mercouris sur l’Allemagne, hier, sous le titre :

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Bilboquet nucléaire

  jeudi 17 octobre 2024

17 octobre 2024 (15H00) – Laissez-moi d’abord reprendre pour exposer mon propos un texte de Andrew Korybko de ce jour sur les rapports USA-Russie concernant les risques d’un affrontement nucléaire. Je ne manque pas de citer Korybko pour sa logique claire à partir d’une appréciation complètement rationnelle ; je ne manque pas, par ailleurs, d’accompagner parfois sinon souvent mes citations d’une critique à peine voilée sinon tout à fait directe pour cette croyance inconditionnelle dans la raison.

Ici, il s’agit d’un texte, citant d’ailleurs le site ‘Politico’, très proches des autorités américanistes, comme l’on dirait pour enfoncer des portes ouvertes en réinventant le fil à couper le beurre. C’est-à-dire qu’on découvre devant nos yeux éblouis les stratagèmes et autres “trucs” de l’un et de l’autre des partenaires-adversaires du domaine stratégique nucléaire pour avertir son vis-à-vis que l’on risque une escalade vers le nucléaire stratégique justement et qu’il veille au grain de son côté pour ne pas perdre le contrôle de la situation.

Je cite donc...

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Le vent crisique tourbillonne

  samedi 12 octobre 2024

12 octobre 2024 (18H20) – Il semble raisonnable d’observer que le chaudron bouillonnant du Moyen-Orient, autour d’Israël, – “du fait d’Israël”, commence-t-on à dire, – soit en train de nous ménager des changements considérables sur fond de possibilités apocalyptiques diverses. Jusqu’ici, l’état d’esprit était aussi clair que la chose était incroyablement cruelle et complexe dans les manœuvres de guerre. Israël agissait comme on le voit faire sans que personne dans la majorité silencieuse et prudente de la communauté internationale n’osât une démarche fondamentale dans l’attitude habituelle. Seuls agissaient les acteurs principaux (Israël, les groupes palestiniens et proches d’eux, l’Iran, les USA et la Russie avec la discrétion qui lui est naturelle). Chacun allait, observait-on, au camp où on a l’habitude de les voir.

Les méthodes israéliennes étaient à peine contestées alors qu’elles étaient ce qu’on voit qu’elles sont, avec toute leur brutalité et leur cruauté. Tout le monde doit comprendre cela, ou refuser de voir, et je ne pense pas perdre mon temps à gémir sur l’évidence des actes terribles dont étaient victimes les Palestiniens. Il est vrai qu’Israël a toujours disposé d’un capital d’intouchabilité à cause de la victimisation dont jouit ce pays du fait de l’Holocauste, qui est devenu pour l’Occident une sorte de « religion d’État ». Le mot est de Diana Johnstone dans une lettre ouverte du 13 juin 2010 à son ami Noam Chomsky à partir de quoi l’on comprendra que la “sacralité” évoquée par Johnstone accompagne tout ce qui touche à Israël, – l’antisémitisme, le terrorisme, la question palestinienne, etc., et bien entendu les guerres que fait Israël et qui sont regardées avec attendrissement, – d’autant qu’on les perçoit comme nécessairement victorieuses :

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Visite aux morts pour la France

  mercredi 09 octobre 2024

Morts pour la France”, vous qui illuminez les voutes des cathédrales, vous qui furent les compagnons de Jeanne, vous qui reposez dans la boue renaissante de Verdun, oyez ce pays d’antan : c’est pour lui que vous mourûtes, disent les pédants, pour une fois justifiés dans leur langage.

N’empêche, le geste était beau et le reste, les souvenirs aussi, malgré les efforts des larves & termites qui ont suivis. “La France est morte” dit l’Espagnol Jesús Laínz, mais rassurez-vous la France pour laquelle vous êtes morts n’est pas celle-là. Ce que vous voyez mourir, c’est l’ombre puante d’un simulacre infâme, reductio ad nauseam à force de puanteur et d’infamie. Votre souvenir aura bien la force de réveiller une morte, l’autre France qu’ils ont humiliée et réduite en une souveraineté d’entropie.

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L’Iran dans le viseur éperdu du Camp-du-Bien

  lundi 07 octobre 2024

7 octobre 2024 (14H40) – Il est très difficile, aujourd’hui, de “pronostiquer” quand aura lieu une possible/probable guerre Israël-Iran ; et plus encore, en un sens, qui des deux, si guerre il y a, l’emportera.

Prenons un exemple venu de RT.com, qui est mon média interdit pour le meilleur et pour le pire. Voici l’article de Farhad Ibragimov, expert et enseignant à la Faculté des économies de l’université RUDN, correspondant associé à l’Académie des Sciences Sociales de l’Académie Présidentielle Russe d’Économie Nationale et d’Administration Publique. La question qu’il se pose, – en titre, – est exactement celle que nous nous posons :

« Y aura-t-il une grande guerre entre Israël et l’Iran ? »

C’est une analyse fort complète qui fait que plus on analyse plus on comprend l’inutilité d’analyser. La fin est assez piteuse et montre que même chez les Russes, où l’on a l’habitude parler sans mâcher les mots, – justement, dans ce cas on en mâche jusqu’à ne plus savoir qu’en faire :

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De la “vincibilité” des mythes modernes

  vendredi 04 octobre 2024

4 octobre 2024 (13H30) – Le réseau que tout bon esprit se doit plutôt trois fois qu’une de considérer comme fort suspect, ‘SputnikNews’, avait réuni, dans son émission ‘Fault Linesde mercredi, plusieurs journalistes et experts, – y compris des non-Russes, c’est dire, – avec, comme sujet, la riposte iranienne de la nuit précédente. La signification même de cette attaque a été fixée par le journaliste Esteban Carrillo, basé à Beyrouth. Pour lui, c’est la fin d’un mythe, celui de l’invincibilité du système ‘Iron Dome’ (‘Dome de Fer’) assurant une protection quasi-totale, – certains parlaient de 132%, – du ciel israélien.

Cette considération qui nous a paru assez considérable pour en faire le thème central de notre texte  nous a conduit à oser le terrible néologisme de “vincibilité”, – je veux dire : l’horrible néologisme pour désigner le contraire d’“invincibilité”. Carrillo, lui, a gardé des expressions classiques :

« Un “nouveau jour” [traduction plus catholique : un “jour historique” ?] pour le monde alors que le mythe de l’invincibilité israélienne est brisé.

» Bien que les dégâts causés par son attaque aient été relativement minimes, l’Iran a porté un coup psychologique important en pénétrant facilement le système de défense israélien ‘Iron Dome’, selon [le journaliste Esteban Carrillo, de Beyrouth...]

» Les responsables n’ont fait état d’aucun décès israélien après la frappe de représailles de l’Iran contre le pays mardi, mais l’ancienne projection de puissance et de dissuasion de l’allié des États-Unis dans la région pourrait s’avérer être la victime la plus importante des événements de la journée, [dit encore Carrillo]. »

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La charge de la brigade biblique

  mardi 01 octobre 2024

1er octobre 2024 (15H25) – Dans ce vent de folie belliciste triomphante qui a suivi la mort de Nasrallah, – Je me serais cru revenu dans ce bon temps d’avril 2003, de la chute de la statue de Saddam au discours de Bush sur le USS ‘Lincoln’, avec la belle banderole ‘Mission Accomplished’ derrière lui, et devant nous quelques belles années américanistes de campagne victorieuse et vertueuse en Irak, – dans ce vent-là, dis-je, j’ai trouvé matière à un certain malaise. Brutalement, Poutine était devenu une merde sans attrait, comme les Russes qui ne savent pas se battre, et j’ai compris que, par bonheur, tous nos ennemis et même, et surtout, tous nos amis ne sont en rien antisémites, et grands admirateurs des technologies américanistes qui tuent plus vite que leur ombre. Ah oui, j’oubliais, ils sont aussi grands admirateurs de la Bible, ce grand livre de guerre écrit par Clausewitz en collaboration avec Netanyahou.

J’ai trouvé un peu de baume au cœur avec mon dernier refuge, mon ami Mercouris qui, comme à son habitude, s’empresse de réagir en bridant toutes ses émotions et ses emportements quasi-hystériques qui balaient toute la sphère américaniste-occidentaliste, y compris nombre de ‘dissidents’ en papier-maché.

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Au rythme du temps qui court, qui court...

  vendredi 27 septembre 2024

27 septembre 2024 (16H15) – Pris au piège ! Hier, pour nos petites et minutieuses  activités, nous avons connu la mésaventure qui guette tout commentateur qui s’appuie sur l’actualité. Il faut dire que cette actualité est si rapide et si riche à la fois qu’elle nous donne de quoi mastiquer plusieurs fois, comme fait la vache avec son double estomac, de façon à découvrir ce qui se cache éventuellement sinon assurément derrière cette substance insaisissable, et qui peut enrichir nos réflexions. C’est le phénomène que j’ai somptueusement décrit, – je ne sais si je l’ai écrit pour autant, – comme “la métaphysique dans la rue”, sans y mettre la moindre nuance d’abaissement ni de mépris ; c’était notamment à l’occasion d’une remarque de Finkielkraut, qui depuis n’a pas suivi son adage, je trouve, de façon satisfaisante :

« Nous ne disposons plus aujourd’hui d’une philosophie de l’histoire pour accueilli les événements, les ranger et les ordonner. Le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous. Il est donc nécessaire, inévitable de mettre la pensée à l’épreuve de l’événement et la tâche que je m’assigne, ce n’est plus la grande tâche métaphysique de répondre à la question “Qu’est-ce que ?” mais de répondre à la question “Qu’est-ce qu’il se passe ?”... »   

Hier donc, dans ‘dedefensa.org’, il s’agissait de plusieurs éléments rassemblés dans le texte sur la situation chaotique et révolutionnaire aux USA à l’heure de la visite de Mister Z, avec notamment l’élément important du refus par Trump d’une rencontre pourtant programmée avec Zelenski. Cela entrait indirectement dans le cadre d’une analyse sur la position générale, – évoluant vers le néo-isolationnisme, – des républicains.

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Lettre au Père Noël

  mercredi 25 septembre 2024

25 septembre 2024 (16H00) – La grande cérémonie annuelle de l’ONU, à New York, est en cours. Chacun y vient avec son petit cadeau et tous ses vœux qu’il transmet aux autres du reste du monde. On joue à être civilisés et de bonne civilité. On se dit que tous ces siècles depuis qu’on a découvert le Progrès, n’auront pas été inutiles. Ainsi continue à se construire l’indescriptible édifice de nos irrésistibles vertus globalisées.

C’est assez touchant, cela ressemble à ces pseudo-“traditions” que l’on maintient de force pour retenir le temps qui passe ; et “le temps qui passe”, pour nous, c’est celui de l’avenir, des promesses du Progrès et des joies enfantines des  égalitarismes variés ; alors, on espère bien que ces promesses seront tenues, mais “le temps qui passe” sans rien y faire, c’est comme si le temps s’en allait, nous glissait entre les doigts, nous échappait des mains. « Las, le temps s’en va, va... »

C’est une inquiétante sensation alors que nous sommes au bord de l’Âge d’Or de nos  promesses non tenues. Le bruit court que notre civilisation patine, dérape, franchit la ligne rouge et court au précipice. Des philosophes travaillent sur la chose en cherchant des voies de transition, en tentant de distinguer ce qui nous attend une fois que ce sera effondré cet édifice dont ils prétendent humer la pourriture ; ces “philosophes”, – des mauvais sujets comme Douguine, comme Maffesoli.

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Infamie et chute du journalisme

  lundi 23 septembre 2024

23 septembre 2024 (17H20) – On commence par des compliments et échanges de bonnes manières. Hier soir, dans son style si caractéristique d’un impeccable anglais, parfois un peu pompeux, Alexander Mercouris tenait absolument à commencer son programme par une note toute personnelle. Je vous la livre intégralement :

« Avant de commencer et avant d'aborder les sujets de ce programme, permettez-moi tout d'abord d'exprimer mes plus sincères remerciements pour les mots extraordinaires et très bienveillants que Robert Kennedy Jr a dit à propos de Duran et d'ailleurs de moi-même dans un programme qu'il a fait avec l’excellent Jim Web l'autre jour. J'ai été vraiment extraordinairement ému par la gentillesse et la générosité des mots utilisés pour décrire le travail que nous faisons et mon travail. Ma femme, qui suit de près la campagne de Robert Kennedy et est une de ses grande admiratrice bien qu'ils ne soient pas d'accord sur tous les sujets, – je dis cela sans autre intention que la précision du propos, – ma femme a été absolument submergée de joie et de gratitude quand elle a entendu ses mots très bienveillants à mon sujet et aussi bien les mots très bienveillants de Jim Web. Laissez-moi vous dire pour ce début de programme qu'ils ont été énormément appréciés et que j’en suis très reconnaissant. »

Avec Mercouris, l’on peut être sûr de la réalité de ce qu’il rapporte, et que toutes les précautions nécessaires ont été prises ; je veux dire qu’il n’aurait jamais pris de lui-même la décision de citer RFK comme il le fait ici, et donc l’on peut être sûr que RFK a insisté pour lui faire savoir ses propos et qu’ainsi lui donnant l’autorisation tacite, sinon impérative, de les citer. Par conséquent, nous nous trouvons devant une occurrence d’importance : un homme politique d’une dimension conjoncturelle essentielle à l’heure des présidentielles, avec une réputation d’une grande famille politique, complimentant avec tant d’éclats un commentateur indépendant, sans liens avec les forces  puissantes, – influence, argent, etc., – du monde médiatique de la presseSystème. De plus, complimenter Mercouris c’est complimenter un commentateur des plus “sérieux” lui aussi, attaché aux grandes affaires très “sérieuses” du monde.

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RapSit-USA2024 : Kamala sans fin

  samedi 21 septembre 2024

21 septembre 2024 (18H15) – On nous donne une traduction d’un texte d’un ‘Piccole Note’, – sans que je sache s’il s’agit d’une rubrique, d’un patronyme ou d’un nom pur et simple du site italien ‘sinistrainrete.info’, – mais assez remarquablement bienvenu. Le sujet en est l’ineffable Kamala Harris et la grande question : quelle serait donc sa politique étrangère si se produisait l’extraordinaire événement-bouffe de son élection, ? La réponse est aussi brève et nette, et aussi claire que possible, – et vraiment pas bouffe du tout : « les guerres sans fin ».

L’idée de départ est assez bonne, je veux dire assez significative : le soutien expressément apporté par l’ancien vice-président de G.W. Bush, l’immanquable Dick Cheney (bonne description du bonhomme dans le film ‘Vice’), à Kamala Harris. Le soi-disant républicain porte ainsi sur le Grand Pavois du triomphe ce pur produit de l’élitisme hyper-démocratique et extrêmement besogneux dans la corruption du parti démocrate ? Alors, nous dit  ‘Piccole Note’, c’est que la messe est dite.

Il est vrai que le vieux Dick s’est beaucoup abstenu d’intervenir dans la vie politique depuis son départ du pouvoir, se contentant d’encourager et de soutenir sa fille Liz qui joue au sein du parti républicain le rôle assumé d’un sous-marin des neocon naviguant en surface, bannière au vent. Elle a les coutumes des trahisons républicaines coutumières à l’intention de Trump, dans toutes les occasions possibles, collaborant ouvertement avec les démocrates. Elle participa à l’enquête anti-Trump du Congrès sur l’émeute du 6 janvier 2021 et aux deux procédures de mises en accusation, et chaque fois comme une remarquable procureure, républicaine vivement appréciée des démocrates guillotineurs.

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RapSit-USA2024 : Bataille contre la Machine

  mardi 17 septembre 2024

17 septembre 2024 (08H55) – Même si pour les très-bons soldats américanistes de la presse européenne, le dossier de la seconde tentative d’assassinat contre Trump est clos après n’avoir jamais été ouvert, tel n’est pas le cas aux USA, en Floride, où cette affaire apparaît avoir de possibles ramifications assez étranges et intéressantes. C’est ce que pensent la police locale du comté de Martin, et même le FBI qui enquête à ses côtés.

C’est le sheriff Snyder du comté qui a soulevé le lièvre dans une conférence de presse où il était accompagné de représentants du FBI et du Secret Service qui ont semblé approuvé sa démarche. Cette démarche se résume à cet extrait de ‘ZeroHedge.com’, retranscrivant une partie de l’intervention de Snyder où il évoque sans se cacher derrière son petit doigt l’hypothèse d’une “conspiration” (ditto, un ‘complot’), et par conséquent des dangers pour la suite si la conspiration continue son travail de tenter d’avoir la peau de Trump :

« “À ma connaissance, a-t-il [Routh, l’homme à l’AK-47] des liens avec le comté de Martin ? La réponse est non… Je pense que ce que nous découvrons, c’est qu’il n’est pas de cette région, ce qui soulève bien sûr la question plus importante : comment un gars qui n’est pas d’ici peut-il se rendre jusqu’à Trump International, se rendre compte que l’ancien président des États-Unis joue au golf et est capable de se procurer une arme de guerre dans les environs ? ”, a commenté le sheriff Snyder.

« “Ce type fait-il partie d’une conspiration ? Est-ce un tireur solitaire ? S’il est un tireur solitaire, le président Trump est d’autant plus en sécurité que nous l’avons. Mais s’il fait partie d’une conspiration, alors toute cette affaire prend vraiment un ton très inquiétant”, a ajouté le shérif. »

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Fait divers : on a tiré (bis) sur Trump

  lundi 16 septembre 2024

16 septembre 2024 (16H30) – On va aussitôt m’en faire procès, avec juste raison : mais pourquoi ce “bis” dans « on a tiré (bis) sur Trump » ? J’avoue ma faute, succombant au démon du sensationnalisme et du parti-pris. C’est vrai, il semble bien qu’on n’ait pas tiré sur Trump, qu’on ait “failli” mais empêché de passer à l’acte ; c’est vrai qu’il était si tentant de faire ce titre où la tentative d’assassinat serait reprise dans les “Faits-divers”, dans une sorte de rubrique consacrée aux tentatives d’assassinat de l’ex- et peut-être futur président Trump. C’est vrai, c’est à peu près tout ce que cela  méritait dans l’esprit du temps et de son alignement ; une rubrique page 36, dans les faits divers, quelques lignes, et hop ! Passons à autre chose.

Je dois l’avouer, avec mon esprit tordu et mon oreille tendancieuse, c’est ainsi que j’ai interprété la nouvelle ce matin dans les journaux européens. Mais peut-être est-ce que je m’avance trop imprudemment et vont-ils éclater en nombre d’analyses éclairantes et impeccablement objectives. Dans tous les cas, mon titre reste en place pour ce jour, et il marque bien, au moins symboliquement, l’espèce d’indifférence affectée et d’agacement de la presseSystème pour ce qui constitue une chance bien imméritée pour ce candidat du diable de gagner un peu plus de commisération et donc de popularité par innocence et victimisation comme on aime tant à se parer aujourd’hui.

Trump, pour son compte, reste impeccable dans le rôle du héros de série télévisée : toujours ce cri d’héroïsme entêtée et cinématographique (son message churchillien au peuple américain : « Rien ne me ralentira ! Je NE ME RENDRAI JAMAIS ! »). Ils ont bien grand tort de lui laisser, par maladresse volontaire ou pas d’exécutants extrêmement amateurs, l’occasion d’ainsi montrer à bon compte ses réelles qualités d’intrépidité, – une sorte de “narcissisme héroïque”, si l’on veut. 

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Mégacrise-express

  samedi 14 septembre 2024

14 septembre 2024 (18H20) – Il s’est passé beaucoup de choses ces deux derniers jours, entre les bruits de plus en plus précis d’autorisation de tir en Russie de missiles à longue portée UK et USA ; l’avertissement de Poutine hier, accompagné d’une symphonie venue des responsables russes ; avec l’aide du décalage horaire, un rétropédalage discret et bien significatif du bloc américaniste-occidentaliste en plein sauvetage de face et de fesse. Les deux compères Christoforou-Mercouris et Mercouris seul vous expliquent en hyper-détails non censurés par Kamala le déroulé des opérations.

Bien. Pour résumer, j’emprunte un paragraphe du dernier texte de Larry Johnson :

« Eh bien, cela n’a pas pris longtemps. Il y a deux jours, des fuites dans les médias britanniques ont indiqué que le Royaume-Uni allait approuver la demande de l’Ukraine de lancer des missiles Storm Shadow plus loin en Russie. Le député McCaul a également fait savoir que l’administration Biden allait embarquer et approuver l’utilisation de missiles ATACMS et JASSM à l’intérieur du territoire russe. C’était un autre temps. Aujourd’hui, après l’avertissement de Poutine hier selon lequel de telles frappes seraient considérées comme une attaque contre la Russie par l’OTAN et entraîneraient des représailles, la presse a été informée que les États-Unis et les Britanniques n’allaient pas donner à Zelenski ce qu’il veut. Il semble qu’un peu de bon sens soit revenu parmi les décideurs de l’OTAN. »

Bref : tout s’est passé comme à Koursk, mais en hyper-accéléré. Mercouris le note et j’aurais tendance à appuyer avec force et en hyper-hyper-accéléré : à Washington, où personne ne commande, le Pentagone est sorti de ses gonds en avertissant le duo Sullivan-Blinken (et les compères britanniques qui mènent la danse de Saint-Guy, les petits malins qui profitent de la grille de l’asile laissée grande ouverte) : “Mais vous êtes fous ou quoi ?!”.

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Querelle sur le pont en forte gite du ‘Titanic

  mercredi 11 septembre 2024

Querelle sur le pont en forte gite du ‘Titanic

11 septembre 2024 (17H45) – ... Tant il est vrai qu’il faut, pour conclure à propos d’un débat qui n’eut jamais vraiment lieu puisque à trois (Kamala + les deux modérateurs d’ABC) contre un, en venir à cette métaphore de Maria Zakharova, hier matin et superbement dédaigneuse autant que superbe elle-même : “Qui s’intéresse à une querelle sur l’emplacement des chaise-longues un quart d’heure avant la rencontre avec l’iceberg ?”

Voici dans le texte :

« S’exprimant sur Radio Sputnik mercredi, elle [Zakharova] a déclaré qu’elle ne considérait pas cet événement comme de très grande importance. Cela importait autant que l’issue d’une hypothétique querelle à bord du Titanic au cours de sa traversée de l’océan Atlantique, a-t-elle affirmé.

» “Qui a gagné, selon vous ? Pourquoi cela aurait-il de l’importance ? L’iceberg est à 15 minutes”, a-t-elle déclaré.

» Poursuivant la métaphore, elle a déclaré que ni Trump ni Harris n’avaient l’intention ou la capacité de prendre la barre à roue pour changer la trajectoire du navire. L’Amérique est en marche vers un “désastre total et mondial” et le reste du monde essaie de s’y préparer, a-t-elle suggéré. »

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