RapSit-USA2024 : L’ouragan Tulsi

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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 RapSit-USA2024 : L’ouragan Tulsi

16 novembre 2024 (18H55) –Parmi les nominations-choc faites par Trump pour son administration, – la dernière en date étant celle de la gouverneure du Dakota du Sud Kristi Noem, impitoyable pour l’immigration illégale, au poste de Secretary of Homeland Security [ministre de l’intérieur], – celle de Tulsi Gabbard a constitué un choc formidable pour le Washington conventionnel et simulacré, ‘neoconisé’, corrompu selon les règles les plus honorables.

L’ancienne député de Hawaï et lieutenant-colonel de la Garde Nationale/US Army, par ses caractères personnels exceptionnels dont il a souvent été question ici, résume à la perfection et avec une élégance à mesure le caractère complètement extraordinaire, et le caractère métahistorique, – quoi qu’il advienne ensuite, gravé dans la métahistoire, – de cette élection américaine de novembre 2024. Je vous conseille de regarder telle ou telle vidéo, et de vous arrêter à tant de détails insolites après avoir traversé cette sorte de chemin de Damas imposé dans l’enfer d’un Satan qui, paraît-il, nous assure-t-on, n’existe pas parce qu’il est “à dormir debout”.

Note de PhGBis : « Ce segment de ‘The Devory Darkins show’ [https://www.youtube.com/watch?v=XO7xfzmWeuY] nous donne nombre des éléments d’information, de réactions [notamment Bolton inondé de fureurs froides !] et d’atmosphère concernant les nominations de Gabbard et des autres... Jusqu’à cette surprenante visite de Trump à la Maison-Blanche, reçu par un Joe Biden presque jubilant [dans son style retenu] et félicitant avec chaleur son successeur pour sa superbe victoire. A ce moment, l’on en vient à se demander de quelle substance aussi instructurée qu’un nuage de fumée presque diaphane, volatile et éphémère, qui disparaît d’un souffle, est faite cette force qui anime les passages de simulacres extraordinaires comme celui que nous avons connu plus précisément depuis la fin 2020... Brusquement, Joe Biden, détendu, amical, comme s’il retrouvait une sorte d’innocence enfantine qui habite souvent les déments séniles, paraît avoir publié tout cela pour serrer longuement la main de Trump : “You’re welcome, Donald”... »

Poutine à la tête du renseignement

Avec Gabbard a été aussitôt mise en cause ses qualités patriotiques (“c’est comme si l’on mettait Poutine à la tête de notre renseignement” a dit un sénateur démocrate dont les annales oublieront prestement le nom, comme nous-même et comme moi-même par conséquent) ; mais surtout, et de façon plus sérieuse, sa compétence dans les matières de renseignement, qui ne cesse d’être mise en doute de la manière la plus vile possible du côté des démocrates et des neocon, façon-Bolton.

Mais il est surtout intéressant d’entendre les divers officiers de renseignement ayant rompu avec leurs services et étant devenus des vedettes de la presse alternative et antiSystème. Bien entendu, l’aspect politique et symbolique de la nomination de Gabbard est partout applaudie dans ces milieux avec chaleur, pour saluer la personnalité la plus remarquable et la plus marquante de l’opposition au Système et à ses folies sanglantes, et peut-être même du monde politique américain lorsqu’il tente de n’être plus américaniste..

• Certains ont avancé que son absence de connaissance du renseignement serait peut-être un problème. On a entendu Ray McGovern à cet égard, pour parvenir très vite à la conclusion qu’on lit également dans une interview-express de Philip Giraldi à ‘Sputnik.News’ :

« Les objections à la nomination de Gabbard se sont concentrées sur son manque d'expérience dans le domaine du renseignement, affirmant qu'elle “sera incapable de percevoir les problèmes au sein d'une communauté de renseignement indisciplinée de 18 agences et bureaux”, a déclaré l'expert.

» Mais Giraldi a rétorqué qu'elle était “suffisamment intelligente, expérimentée et capable de rassembler autour d'elle” son propre personnel qui la guidera à travers les hauts-fonds de Washington DC. “À mon avis, elle est un excellent choix, venant de l'extérieur du ‘club’ de la communauté du renseignement, et elle pourrait être une DNI efficace et éthique”. »

• Finalement, on trouve les meilleurs arguments dans l’émission à trois du programme ‘Judging Freedom’ du Juge Napolitano, avec le même McGovern et Larry Johnson. On reprend ce passage, important dans la mesure où Johnson annonce connaître la personne qui sera l’adjoint principal de Gabbard et lui apportera une aide précieuse par ses connaissances et son expérience de la communauté du renseignement. (Le “Bolton en fureurs froides” mentionné est celui qu’on voit déjà dans la vidéo de ‘The Devory Darkins’.)

Larry Johnson : « Je pense qu'elle [Gabbard] va être efficace et je sais qui sera son adjoint. Je ne peux pas le dire pour le moment, je peux vous le dire hors ligne. Elle aura un adjoint qui a beaucoup d'expérience et qui sait dans quels placards sont enterrés tous les corps.

» Je m'attends à ce que vous assistiez à une réduction importante du bureau national du DNI parce qu'il y a beaucoup de types qui ne sont pas vraiment nécessaires. Ce sera notamment en réduisant les services de renseignement supérieurs, donc ce sont des gens qui sont l'équivalent d'un général une étoile-deux étoiles ou plus, le Centre National de lutte contre le terrorisme sera également réduit.

» Donc oui, je pense que c'est en fait un choix très fort de Trump, et d’ailleurs je sais que vous pouvez même vous dire que c'est bon parce que John Bolton n'aime pas ça. Vous savez, quand les néoconservateurs deviennent fous, cela vous dit que c'est un choix très efficace... »

Judge Napolitano :  « Je n'aurais jamais pensé que je présenterais John Bolton dans cette émission, en particulier pour vous deux, mais tant pis, laissez-moi vous montrer John Bolton en train de devenir fou... »

Regime change’ !

Pour poursuivre et terminer sur un schéma plus large, je voudrais mettre en évidence que nul mieux que le duo Mercouris-Christoforou a expliqué et démontré combien cet ouragan fantastique qu’est Trump-II avec Tulsi comme vedette est d’abord une affaire intérieure, – dans laquelle, bien entendu et en profondeur, l’évolution de la politique extérieure suivra nécessaire l’implantation de cette révolution interne. Cela rejoint une de mes convictions : il est peu utile et à bien courte vue et échéance  de changer la politique extérieure US par de simples décisions des gens en place ; il faut éliminer “les gens en place”, c’est-à-dire tout un système, – nommez-le l’establishment, le DeepState, – ou dites encore le Système. Le reste suivra, comme on détricote un pull-over.

On peut entendre un excellent exposé de cette situation dans un segment à deux (Christoforou en interrogateur, Mercouris en réponses diverses) le 15 novembre, mais aussi dans le tout-début du programme en solo de Mercouris du 14 novembre :

« Les dernières vingt-quatre heures seront  considérées comme les plus conséquentes de l'histoire américaine après la Seconde Guerre mondiale, autant que comme un signe de ponctuation absurde ou bizarre dans l'histoire de la continuité du gouvernement américain.

» Je dis cela parce qu'il m'est apparu clairement au cours des dernières 24 heures que le véritable objectif des différentes nominations que Trump a faites est de chercher à faire comprendre à ceux de sa future administration quel est leur véritable but. Je vais suggérer qu'il s'agit en fait et à certains égards, d’actes avec très peu de rapports avec la politique étrangère... Cette action est liée d'abord et avant tout à la question de savoir qui a le pouvoir à Washington, le pouvoir au centre absolu du gouvernement américain à Washington DC..  »

En d’autres mots : ce n’est pas la victoire, non, car cette sorte de chose n’existe pas dans la métahistoire. C’est le paroxysme du début de la phase finale, du Grand Jeu, du cœur le plus profond de la GrandeCrise (et nul ne sait ce qui vient après). Ainsi pourrons-nous garder, pour notre référence de l’évolution de la phase actuelle, les effets, les échos, les variations de la position de Tulsi Gabbard. En effet, et ceci sans donner aucun ordre sélectif et qualitatif sur la personne elle-même, – sa nomination au poste qui lui échoie est symboliquement, l’acte opérationnel le plus important de cette révolution, et son illustration la plus révélatrice.

Quoi qu’il en soit, il est important alors de savoir que ce à quoi nous assistons, c’est à la plus formidable tentative de ‘regime change’ au cœur du pouvoir qui ne cesse de proclamer depuis trente ans, en désignant tous les autres amis sur lesquels il règne paraît-il sans limites : ‘regime change’ ! ‘regime change’ !