RapSit-USA2023 : Panique sur la colline

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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RapSit-USA2023 : Panique sur la colline

26 juillet 2023 (19H10) – Cette somptueuse époque de simulacre extrême, bien au-delà du mensonge, exposé à une formidable pression de la communication allant du microscope instantané au télescope en millisecondes, nous donne à voir des spectacles qu’aucun Wagner (hors-Prigojine) ni aucun Debord n’aurait osé imaginer une seconde. Aucun des deux n’en aurait eu ni l’imagination folle, ni le paroxysme de la vision, ni l’élan incroyable du visionnaire.

En fait, le spectacle de Washington niant de toutes ses forces la vérité-de-situation qu’il est en train de documenter dans tous les détails au travers des témoignages et des révélations, – le sujet étant la corruption à la fois vertigineuse et abyssale du gang Biden, – ce spectacle relève d’une sorte de magie. On ne peut être à la fois plus négationniste et à la fois plus documentaliste de la chose qu’on dénie de toutes ses forces. Appelez ça schizophrénie, dystopie, strabisme convergent-divergent, ce qu’il vous plaira, mais nous y sommes...

Cette extraordinaire pathologie s’exprime dans le traitement fait à deux hommes. On a vu il y a deux jours celui qu’on applique à Donald Trump ; on voit aujourd’hui celui qu’on applique à Joe Biden, ou plutôt à la famille Biden, ou le “gang” Biden avec l’exploitation du concept de “Famille” dans le sens mafieux.

Il y a actuellement des auditions au Congrès qui secouent la capitale fédérale d’une étrange façon. Que ce soit par le simple “silence des agneau”, que ce soit [surtout] par malformation et déformation, désinformation et falsinformation, – le black-out et le mépris des médias de la presseSystème pour ces évènements est complet, et donc l’écho que nous avons ici, en Europe, quasi-nul ou si fortement endommagé par le voyage. (Qu’importe d’ailleurs, cela dit en passant, – car pour quoi comptons-nous dans ce maelstrom où nous figurons l’ombre des ombres des figurants ?)... Donc, “officiellement” personne n’en parle et pourtant tout le monde en parle.

A cet égard, le rôle de la presse  indépendante et alternative, celle que Korybko nomme l’Alt-Media Community [AMC], – et qui comprend d’ailleurs des combattants pro-Système infiltrés mais dont l’effet est ambigu, – ce rôle est simplement unique puisque sans elle il n’y aurait pas ce “bruit de fond”, ce brouhaha étouffé et pourtant si bruyant que la République tremble sur ses bases. Nous mesurerons un jour ce que serait notre destin de nous perdre dans les enfers du Mordor si l’AMC, d’ailleurs fabriquée par le Système qui ne fait rien de mieux que les outils de son autodestruction, n’avait pas existé.

Je m’arrête à un article d’un personnage dont j’ai déjà parlé à d’assez nombreuses reprises, le constitutionnaliste Jonathan Turley. Lui qui est par serment sacré et ferme conviction le défenseur des principes de la Loi sur laquelle prétend s’appuyer le Système, il joue dans cette affaire un rôle de boutefeu dissident du Système ; tant est grande la confusion que le torrent de mensonges alimente, tournant et retournant les positions des uns et des autres, et plaçant souvent, en position de vérité-de-situation, des batailleurs que rien ne semblait devoir rapprocher, – sinon, en cet instant, justement le goût de la vérité...

Ici, donc, Turley est un antiSystème puisqu’évidemment impitoyable critique des défenseurs de Biden. Il y a cet article où l’on voit sous sa plume des mots bien inhabituels : “Circulez, y’a rien à voir”, “panique”, « pirouettes et leurres flamboyants »... Ci-dessous, le titre et l’intro :

« “Circulez, y a rien à voir” : Les parlementaires et les médias paniquent face à la montée du scandale Biden

» Vous trouverez ci-dessous mon article paru dans le New York Post sur les derniers efforts déployés par les membres du Congrès et les médias pour inciter l'opinion publique à “passer à autre chose” dans le cadre du scandale de corruption Biden. Le message a été clair et amplifié, comme l'a souligné l'ancienne sénatrice américaine Claire McCaskill (D-Mo.) sur MSNBC : “On doit laisser tomber cette affaire !” À mesure que les preuves et l'intérêt du public augmentent, il est un peu tard pour les pirouettes et les leurres flamboyants. Cette semaine, le scandale risque de devenir encore plus grave pour les Biden et le pays. Les médias prennent de plus en plus l'allure de Leslie Nielsen dans ‘Naked Gun”, criant “Circulez, y a rien à voir ici” devant une scène apocalyptique virtuelle d'incendie et d’explosions. »

Les pitreries des défenseurs de Biden sont à la hauteur monstrueuse des escroqueries et autres pressions de corruption que “la Famille”, – essentiellement Joe et Hunter, – ont exercé en s’appuyant sur la puissance de la position de Joe (notamment en tant que vice-président d’Obama). On les voit tous les jours évoluer, d’auditions et dépositions, dans les salles de torture psychologique du Congrès, là-haut sur “the Hill” comme il est vertueusement nommé dans le langage du Temps des Pères Fondateurs. La force de l’évidence des charogneries, dévergondages et friponneries de la bande est telle que tous les efforts de dissimulation ne parviennent, par le ridicule involontaire dont ils usent, qu’à mieux encore mettre en lumière ces inconvenances démocratiques.

C’est évidemment ce phénomène-là qui m’intéresse, qui me paraît le plus remarquable. Ce formidable effort pour absolument étouffer toute cette affaire, et la manière dont cette affaire, – il n’y a rien à faire ! – déborde jusqu’à l’espace public, suffisamment pour en faire un élément de communication qui acquiert un terrible poids politique.

Il y a une stupéfiante contradiction dans les dynamiques en cours, qui devraient s’entrechoquer, s’annuler, se détruire, s’affronter si vous voulez, et qui pourtant ne font rien de tout cela... C’est comme si vous disiez “L’énorme incendie gronde mais couve”, ou bien autrement mais de la même façon “L’énorme incendie couve mais gronde”...

Lisez les dernières lignes de l’arricle de Turley :

« Ils se contentent à présent d'ignorer ce qui pourrait être l'un des plus graves scandales de corruption de l'histoire moderne, malgré le témoignage de dénonciateurs très crédibles et des milliers de pages de preuves à l'appui.

» Bien entendu, rien de tout cela ne fonctionnera. Le public a depuis longtemps perdu confiance dans les médias. En effet, le mouvement “Let's Go, Brandon” se moque autant des médias que du président.

» Les sondages montrent que le public ne “passe pas à autre chose” et considère désormais cette affaire comme un scandale majeur. Une majorité estime que Hunter a bénéficié d'une protection spéciale dans le cadre de l'enquête. Si les médias peuvent continuer à étouffer les preuves et les allégations au sein de leurs propres chambres d’écho, la vérité, comme l'eau, trouve toujours un moyen de s'échapper.

» Le scandale avance, avec ou sans les médias. »

D’une façon très significative, qui s’éloigne des habituels et très stricts arguments du constitutionnaliste, Turley personnifie “le scandale”, comme s’il s’agissait d’un personnage de tragédie, peut-être bien un Deus Ex Machina. Il le dote de capacités propres, d’une volonté sans faille, d’une perception hors du commun, d’une capacité incroyable de déjouer les pièges, d’une habileté à tracer sa propre voie. Il le charge d’une munition terrible, impitoyable, contre laquelle nulle briganderie, aucune machination ne l’a vraiment emporté en dernier ressort : la vérité.

J’aime énormément, je l’ai déjà souvent dit, ce mot de Howard James Kunstler où il nous parle des pouvoirs divins de la vérité, – ceux dont, je crois, Turley s’est emparé pour nous donner son commentaire :

« L’information indépendante continuera et sera diffusée, et il est utile de se rappeler que la vérité a des pouvoirs divins qui lui sont propres. »

Je pense que l’on ressent dans la prose courte, hachée et parfois abrupte de Turley, au contraire de ses habituels développement plus amples, cet “énorme incendie qui couve mais gronde”, cette colère devant les basses machinations des serviles employés de la Bête qu’est devenu le Système. Il ne doute pas que “Le Scandale”, devenu pour la cause un véritable médium, autant de communication que de philosophie, est effectivement un acteur autonome qui fera sentir toute sa puissance et son besoin de vérité.

Bref, en cet instant Jonathan Turley est un homme de la Résistance.