• Parmi les signatures régulières que nous affectionnons et auxquelles nous prêtons grande attention sur le net, il y a celle du russe Dimitri Orlov. • Il est le créateur d’une forme de pensée que l’on pourrait désigner comme une “science de circonstance”, une “science” suscitée par les circonstances même que nous traversons et que nous décrivons et désignons nous-mêmes comme la Grande Crise de l’Effondrement du Système (GCES) : la “collapsologie”, ou “science de l’effondrement”. • Nous pensons que suivre régulièrement ses écrits est d’un intérêt qui rencontre complètement l’orientation de dedefensa.org : cela peut être fait grâce à nos excellents rapports avec Le Sakerfrancophone, qui reprend systématiquement les textes d’Orlov (en général deux par semaine) et les traduit en français. • Avec l’accord du Sakerfrancophone, que nous remercions bien chaleureusement, nous allons donc reprendre les textes d’Orlov dans cette rubrique propre intitulée “Le monde d’Orlov”. • Son fonctionnement est régi par les mêmes règles que celui d’Ouverture Libre mais cette rubrique a désormais une place structurelle dans dedefensa.org. • Le premier texte, une interview d’Orlov par Le Sakerfrancophone du 15 juin 2016, à l’occasion de la sortie en français du livre d’Orlov (Les cinq stades de l’effondrement aux éditions Le retour aux Sources) sert parfaitement de présentation de cet auteur.

Voyons voir côté missiles

  mercredi 28 juillet 2021

Les missiles sont importants. Ils sont symboliquement importants, en tant que manifestation la plus virile, masculine et phallique du concours entre superpuissances. Pour reprendre l’hymne national américain : “L’éclat rouge des missiles… a prouvé dans la nuit… que notre drapeau était toujours là”. Pas de missiles – pas de drapeau – pas de « patrie des braves ». Les missiles sont importants d’un point de vue stratégique : si les missiles de l’autre camp lui donnent la possibilité de détruire votre camp en toute impunité, votre stratégie consiste à négocier les conditions de votre reddition.

Ils sont également importants sur le plan tactique. Votre marine répugnerait à naviguer dans des eaux étrangères en sachant que ses navires pourrait être coulés sans même avoir la possibilité de riposter. Il est terrible pour le moral d’avoir des missiles tombant du ciel et explosant sporadiquement parmi votre population civile tandis que vos militaires assistent impuissants à la situation.

Tout cela fait que les missiles valent la peine d’être observés, comme je l’ai fait, et je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer certains développements assez particuliers qui laissent présager des changements majeurs dans la façon dont les superpuissances doivent interagir. Tout à coup – ou pas si soudainement si vous avez été attentif – nous semblons vivre dans un monde légèrement différent.

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Cas d’école d’une honte nationale

  mercredi 21 juillet 2021

L’occupation américaine de l’Afghanistan est, heureusement, terminée, et la façon dont elle s’est terminée reflète parfaitement le caractère au départ erratique de cette initiative. Les États-Unis se sont retirés au milieu de la nuit, sans avertir leurs alliés et en laissant derrière eux un État fantoche s’effondrant rapidement, qu’ils ont mis en place et soutenu pendant deux décennies, pour un coût de $2 260 milliards. Pour vous donner un ordre d’idée de ce chiffre, la population de l’Afghanistan est de 38 millions d’habitants ; son revenu annuel par habitant est de 581 dollars. En multipliant les deux ensemble et le tout par 20 ans, on obtient 441,56 $milliards. Les dépenses américaines pour l’ Afghanistan ont dépassé le PIB du pays par un facteur de cinq !

Et qu’est-ce que cela a donné ? Eh bien, pendant qu’il était sous le contrôle des États-Unis (dans de nombreux cas plus théorique que réel), l’Afghanistan est devenu responsable de 90 % de l’approvisionnement mondial en opium, soit environ 58,5 milliards de dollars par an. Même s’il s’agissait d’un stratagème de corruption visant à utiliser des fonds publics pour s’emparer de l’argent sale de la drogue, l’entreprise afghane s’est avérée pitoyablement inefficace, et c’est probablement la raison pour laquelle le sujet n’est presque jamais abordé. Être dirigé par un gouvernement mafieux n’est peut-être pas particulièrement honteux pour les personnes qui ne connaissent pas la honte, mais être dirigé par un gouvernement mafieux qui ne peut même pas voler correctement est, pour les voleurs, le déshonneur ultime.

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La stratégie du boomerang

  vendredi 16 juillet 2021

Un boomerang est un bâton à lancer utilisé par certains aborigènes australiens. Le boomerang le plus connu est le boomerang avec effet retour : lorsqu’il rate sa cible, il décrit un cercle et revient vers la personne qui l’a lancé, lui donnant éventuellement un coup sur la tête pour l’effet comique. La plupart de ceux qui existent sont des souvenirs vendus en Australie, tout comme le didgeridoo, ce bâton creux qui fait un drôle de bruit. Telle devait être la vie en Australie avant l’arrivée de l’homme blanc : on sortait et on essayait de chasser avec un bâton tordu qui revenait en arrière et finissait par vous frapper sur la tête, puis on abandonnait et on rentrait à la maison, où on s’asseyait en faisant des bruits amusants avec un bâton creux. Pour compléter la série technologique, il y avait aussi le bâton de déterrage, pour déterrer des tubercules sauvages quand vous aviez faim.

En dehors d’une utilisation de niche consistant à débusquer le petit gibier, il s’agit d’une arme de plaisanterie qui est rarement, voire jamais, proposée à la vente dans les magasins de chasse sérieux. Des anthropologues travaillant en Australie ont trouvé un vieux squelette avec des fractures du crâne et des côtes qu’ils pensaient avoir été causées par un boomerang, après avoir exclu le didgeridoo et le bâton de fouille en raison de l’absence de bord tranchant. Cela les a amenés à penser que le boomerang aurait pu être utilisé comme une arme de meurtre et de guerre. Une autre théorie est que la pauvre personne à qui appartenait ce squelette avait simplement l’habitude de lancer son boomerang et d’oublier qu’il l’avait lancé. Il restait donc là, bouche bée, jusqu’à ce que le boomerang lui revienne en pleine face.

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Les 5 Stades de l’Effondrement” (réédité) en France

  vendredi 02 juillet 2021

Mesdames et Messieurs, je suis très heureux d’annoncer la publication (réédition) de la deuxième édition de mon livre, The Five Stages of Collapse / Les 5 Stades de l’Effondrement. Cela fait huit ans qu’il a été publié pour la première fois en anglais et cinq ans qu’il a été publié pour la première fois en français, où il s’est vendu à plus de mille exemplaires. « Ce n’est pas mal pour le marché français », m’a dit mon éditeur.

Normalement, un auteur serait très heureux de voir son œuvre aussi bien accueillie, et je le serais aussi, si ce n’était le sujet de mon livre, qui est l’effondrement sous toutes ses formes. Une partie de son succès s’explique peut-être par la curiosité intellectuelle et l’intellectualisme des lecteurs français, désireux de comprendre l’importance de cette nouvelle discipline qu’est la « collapsologie ». Mais il est naturel de soupçonner qu’une partie de l’intérêt provient des craintes sur l’avenir de la civilisation occidentale, de l’UE et de la République française. Je suis Russe, et les Russes aiment beaucoup l’art et la culture française et seraient très tristes de voir la France s’effondrer et se transformer en quelque chose de méconnaissable. Et cela rend cette occasion moins heureuse qu’elle ne le serait autrement.

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La grande requête de Biden

  mardi 29 juin 2021

Le sommet USA-Russie de Genève, qui a fait couler beaucoup d’encre, a eu lieu et aucun commentateur ne s’est aventuré à poser une question très simple et très nécessaire : Qu’est-ce que Biden était venu demander ?

Nous savons que la partie américaine a demandé cette réunion, tandis que les Russes ont simplement accepté, y voyant une chance sans risque de mettre les choses au clair et peut-être de rétablir un minimum de coopération internationale sur des questions clés telles que la cybersécurité. Négocier un nouvel accord majeur avec les Américains n’a jamais été le plan : les Russes ont décidé il y a quelque temps que les Américains sont nedogovorosposóbnaya – incapable de respecter un accord. Si les Américains n’honorent pas les traités qu’ils ont déjà signés, comme le traité sur les missiles à portée intermédiaire ou le traité “Ciel Ouvert”, quel est l’intérêt de conclure d’autres accords avec eux pour qu’ils ne les honorent pas non plus ?

D’autre part, un tête-à-tête avec Poutine était loin d’être une entreprise sans risque pour Biden. L’opinion publique américaine a réussi à se mettre dans le pétrin en exigeant de son président qu’il soit “dur avec la Russie”. « Personne n’a été plus dur que moi avec la Russie », a récemment déclaré Trump depuis les coulisses. En effet, juste après sa conférence avec Poutine, Biden s’est retrouvé confronté à des journalistes hargneux qui lui reprochaient de ne pas avoir obtenu de Poutine des aveux sur des choses que ce dernier n’avait pas faites. Biden a dû réciter toute une litanie d’inepties – tentatives d’assassinat de Skripal et de Navalny, ingérence dans les élections, piratage informatique, etc. – toutes absurdes et non prouvées – et les Russes ont réagi à toutes ces inepties par un geste typiquement russe consistant à se tortiller l’index sur la tempe, pour indiquer que ceux qui débitent ces inepties n’ont pas toute leur tête. C’était une situation sans issue pour Biden, et pourtant il a pris le risque. Pour quoi faire ? Quel était le gros lot pour lui ?

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La technosphère s’étouffe avec une puce

  samedi 26 juin 2021

La technosphère, que j’ai définie dans mon livre de 2016 “Shrinking the Technosphere” comme une intelligence émergente mondiale non humaine animée par une téléologie abstraite de contrôle total, a vu ses intérêts grandement avancés au cours de la pandémie de coronavirus de 2020-21, avec de grandes parties des populations humaines forcées de se soumettre à des mesures de contrôle qui se moquent de leurs droits humains et de leurs valeurs démocratiques tant vantés. C’était à prévoir : les technologies les plus puissantes de la technosphère sont celles qui tuent, et la façon dont elle s’en sert reflète sa haine profonde pour tous les êtres vivants, en particulier ceux qui sont volontaristes et difficiles à contrôler. Mais ensuite, la technosphère a commencé à rétrécir dans certains endroits. Elle est encore forte dans d’autres, mais il n’est pas trop tôt pour imaginer (oserais-je dire, prédire ?) comment elle pourrait continuer à rétrécir et quelles en seront les conséquences.

Dans mon livre, j’ai décrit les raisons et les méthodes qui nous permettront d’éviter de nous retrouver piégés sous la carcasse inerte de la technosphère. J’ai même fourni une feuille de route que les lecteurs pouvaient utiliser pour suivre leurs progrès en se libérant des griffes de la technosphère. Comme on pouvait s’y attendre, cela n’a servi à rien. Les seuls livres pratiques de ce monde sont les livres de cuisine ; les autres sont lus principalement pour se divertir – d’abord seul et, plus tard, lors de cocktails. Et le but de les écrire est de gagner un peu d’argent supplémentaire pour payer les baby-sitters (du moins, c’était mon cas à l’époque).

Pour comprendre ce qui semble devoir se passer, il faut d’abord se plonger dans l’ontologie de la technosphère : sur quoi fonctionne son logiciel d’intelligence émergente ? Il s’avère que, vu comme un système d’exploitation de réseau, il fonctionne en partie sur des cerveaux humains, mais surtout sur diverses puces électroniques, auxquelles est attaché un large assortiment de capteurs optiques, électromagnétiques et mécaniques. Bien que les humains exercent (pensent exercer) encore un minimum de contrôle sur la technosphère, celle-ci a une tendance naturelle à lui retirer le contrôle, même lorsqu’il s’agit de prendre des décisions de vie ou de mort, comme l’a montré un événement récent en Libye où un avion militaire sans pilote a pris de manière autonome la décision de tuer quelqu’un. Et l’exercice du contrôle nécessite des circuits de contrôle.

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Poutine est entièrement d’accord avec moi

  vendredi 11 juin 2021

Cela fait 16 ans que j’ai publié mon article« Leçons post-soviétiques pour un siècle post-américain ». Il était basé sur des prises de conscience qui m'avaient touché une décennie plus tôt, en 1996, à mon retour aux États-Unis, après avoir observé les conséquences de l’effondrement de l’Union soviétique. Depuis lors, je me suis concentré sur ce que je considérais comme les principales causes de l’effondrement, tant dans le cas soviétique qu’américain : une dette exorbitante, des problèmes dans le secteur de l’énergie et des systèmes politiques irréformables embourbés dans la corruption, leurs élites se berçant d’illusions dans leur sentiment de toute-puissance. Et voici maintenant une analogie vraiment effrayante : le baril de poudre qui a explosé sous l’URSS était le nationalisme et le séparatisme ethniques ; et le baril de poudre qui explose actuellement sous les États-Unis est l'(anti-)racisme “éveillé” : une autre marque de fascisme ethnique mais avec des caractéristiques américaines.

Cet article s’ouvrait sur le paragraphe suivant :

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Mon credo politique

  vendredi 14 mai 2021

Suggérer que les féministes qui dénoncent les conneries de l’aile gauche veut dire qu’elles soutiennent les conneries de l’aile droite, c’est grossièrement sous-estimer la quantité de conneries en jeu.”

Compte tenu du haut niveau de polarisation politique aux États-Unis et, de plus en plus, en Europe occidentale, il semble assez important d’éviter de se retrouver pris entre deux feux. Certains esprits curieux voudront peut-être savoir quelle est ma position politique : suis-je un Trumpiste ou une groupie de Biden ? Suis-je un communiste ou un fasciste ? Il ne sert à rien de dire aux gens que je ne suis rien de tout cela. Les gens supposent automatiquement que si vous n’êtes pas une chose, alors vous devez être l’autre. Heureusement, j’ai un credo politique fondé sur des principes. Ce n’est même pas individuellement le mien ; je le partage avec mon collègue Sergei Vasilyev et probablement avec tout un tas d’autres personnes raisonnables qui l’accepteront volontiers comme le leur après l’avoir lu. Et donc, sans plus attendre, voici mon credo politique (et celui de Sergei).

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Poutine et le fardeau de l’homme russe

  mardi 11 mai 2021

Dans son discours du 21 avril 2021, Poutine a fait une référence culturelle très pointue qui, si elle est exploitée, offre des indications majeures sur les événements actuels et ce qui est susceptibles de se produire.

Tout d’abord, un peu de contexte. En février 2021, Josep Borrell, le diplomate en chef de l’Union européenne, a effectué un voyage à Moscou qui a été qualifié de désastreux. Pendant son séjour, Borrell a exigé que la Russie libère Alexei Navalny, qui venait de commencer à purger sa peine pour une précédente condamnation pour fraude. En retour, M. Borrell s’est vu présenter un montage vidéo des atrocités commises par la police européenne à l’encontre de manifestants dans plusieurs pays de l’UE et s’est vu répondre qu’un tel comportement était inacceptable, laissant entendre que l’UE n’était pas en mesure de faire la leçon à la Russie en matière de droits de l’homme.

Son voyage a coïncidé avec l’expulsion d’un groupe de diplomates européens qui s’étaient ingérés dans les affaires intérieures de la Russie en s’impliquant dans des manifestations politiques dans ce pays, ce qui était incompatible avec leur statut diplomatique. Par la suite, le ministre Sergueï Lavrov a déclaré que, bien que les relations avec l’UE soient presque mortes, la Russie continuera à développer ses relations avec les différentes nations européennes. Puis, un peu moins de deux mois plus tard, plusieurs pays européens, tous anciennement membres du bloc de l’Est et désormais membres de l’OTAN, ont commencé à expulser des diplomates russes sous un prétexte fallacieux.

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Le dernier avertissement de Poutine

  jeudi 29 avril 2021

Poutine a choisi le 21e jour de la 21e année du 21e siècle, dans la 21e année de son illustre règne, comme date propice pour prononcer son discours annuel devant l’Assemblée fédérale de Russie. Vous pouvez le lire vous-même ici. Ce qui suit est mon opinion personnelle quant à sa signification.

Voici un très court résumé :

1). La « guerre » de 2020 est terminée et la Russie a gagné.

2). La Russie va être très occupée à améliorer la vie de son peuple.

3). Quiconque tente d’interférer avec la Russie le regrettera.

Maintenant, laissez-moi un peu développer pour vous.

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Le judo ukrainien de Poutine

  mardi 20 avril 2021

Une terrible guerre est sur le point d’éclater à la frontière entre la Russie et l’Ukraine – ou pas – mais il est probable qu’un nombre important de personnes seront tuées avant que le projet Ukraine ne soit définitivement terminé. Étant donné qu’environ 13 000 personnes ont déjà été tuées au cours des sept dernières années – la guerre civile dans la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, dure depuis tout ce temps – il n’y a pas de quoi rire. Mais les gens se désensibilisent face à une guerre de faible intensité même si elle a tué plus de dix mille personnes. Au cours des deux dernières semaines, un grand-père a été abattu par un sniper ukrainien alors qu’il nourrissait ses poulets et un jeune garçon a été tué par une bombe larguée avec précision sur lui par un drone ukrainien.

Mais ce qui est sur le point de se produire maintenant est prévu à une échelle différente : les Ukrainiens déplacent des blindés lourds et des troupes jusqu’à la ligne de séparation tandis que les Russes déplacent les leurs de leur côté de la frontière ukrainienne, une position à partir de laquelle ils peuvent détruire toutes les troupes ukrainiennes directement, jusqu’à leur pool génétique, sans même poser le pied sur le territoire ukrainien – s’ils le souhaitent. Les Russes peuvent justifier leur engagement militaire par la nécessité de défendre leurs propres citoyens : au cours des sept dernières années, un demi-million de résidents de l’est de l’Ukraine ont demandé et obtenu la citoyenneté russe. Mais comment la Russie peut-elle défendre ses citoyens alors qu’ils sont pris entre les feux croisés des forces russes et ukrainiennes ?

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Hyperinflation : On y va tout droit

  mercredi 17 mars 2021

L'impression monétaire prodigue de la Réserve fédérale américaine et des autres banques centrales occidentales s'est élevée à environ 10 000 milliards de dollars sur la seule dernière année. La quantité de monnaie en circulation est passée à 2 000 milliards de dollars, battant un record établi en 1945 et affichant une augmentation de près de 12% par rapport à 2019. Le déficit budgétaire fédéral américain s'élève à un peu près à 3 500 milliards de dollars, ce qui représente plus de 16 % du PIB – le plus haut niveau depuis la Seconde Guerre mondiale. Pendant ce temps, la dette fédérale américaine vient de dépasser les 28 000 milliards de dollars. Au cours de l'année écoulée, les États-Unis ont dépassé leurs revenus d'un pourcentage stupéfiant de 194%.

Les prix augmentent partout, même si l'économie sous-jacente reste dans un marasme inspiré du coronavirus, notamment parce que la consommation a été réprimée, avec le coronavirus comme excuse, pour retarder l'apparition de l'hyperinflation. Et puis le président de la Réserve fédérale est intervenu pour calmer les eaux troubles en affirmant publiquement qu’« il n'y a aucune raison d'avoir peur de l'hyperinflation »Cela ressemble beaucoup au déni, qui est la première des cinq étapes du deuil, après lesquelles viennent la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Powell a dit « hyperinflation » ; par conséquent, il y aura de l'hyperinflation

Ce qui arrive à la valeur de l'argent lorsqu'un gouvernement en imprime beaucoup, – pour le dépenser ou simplement le distribuer aux gens – c’est que l’argent perd de sa valeur parce qu’il y a plus d'argent par unité de choses à acheter avec. L’espoir que cette tendance se poursuive déclenche alors un processus continu d'augmentation des prix, appelé inflation, tandis que la perspective que le taux d'inflation continue d’augmenter déclenche l’hyperinflation.

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Pourquoi Trump devait échouer

  dimanche 07 mars 2021

La société américaine est à ce stade si polarisée que la grande majorité des gens ne voit pas les choses comme elles sont. Ils ne peuvent voir chaque chose que de la droite ou de la gauche, et donc tout ce qu’ils peuvent voir, c’est ce à quoi quelque chose semble être, vu de droite ou de gauche, et non ce qu’elle est réellement, parce que pour voir cela, il faudrait qu’ils s’élèvent au-dessus d’elle, c’est-à-dire au-dessus de la politique. Mais si je vous disais que je peux planer au-dessus de la politique et vous donner une vue d’ensemble de la présidence de Donald Trump, vous seriez raisonnablement méfiant de mes propres préjugés politiques, qu’ils soient conscients ou non. Pour contourner ce problème, je vais vous présenter une vue de la présidence de Donald Trump du point de vue de l’un des ennemis de l’Amérique – de ceux que l’Amérique a publiquement désignés comme ses ennemis, à savoir la Russie. Les analystes russes – ceux que je respecte particulièrement, étant des connaisseurs très pointilleux parmi les analystes russes – ont tendance à considérer Trump comme un idiot utile. Ils sont quelque peu déçus que Trump se soit avéré être insuffisamment utile et un peu trop idiot.

C’est intéressant mais pas trop important ; la présidence de Trump est terminée, le procès de mise en accusation de Trump (le deuxième !) est terminé, et attendre l’issue de futures affaires pénales alléguant que Trump a mené une insurrection, c’est comme attendre que le chat attrape la dernière souris. Mais le mouvement Trump, ses partisans et ses sympathisants sont toujours là, et étant donné la probabilité non négligeable que l’administration Biden s’avère être un désastre bien plus important que celle de Trump, nous pourrions voir de notre vivant un mandat Trump 2.0 et même 3.0 et ainsi de suite, dont aucun, selon mon analyste russe préféré, ne fonctionnera mieux pour tout un ensemble de raisons bien comprises. Voulez-vous savoir quelles sont ces raisons ? Alors, continuez à lire !

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Great Reaset’, pacte suicidaire

  mercredi 17 février 2021

La récente rencontre virtuelle des plus riches du monde à Davos a fait beaucoup de bruit. En prélude à cette rencontre, l’éternel coureur des jupons ploutocratiques, Klaus Schwab a publié un très court livre sur ce qu’il appelle le ‘Great Reaset’. Il a donné naissance à des slogans accrocheurs tels que “Tu ne posséderas rien… et tu en seras heureux”. L’une des personnes invitées à prendre la parole lors de cette réunion était Vladimir Poutine. Ce qu’il a dit a mis ces gens en état de choc. “Mais qu’en est-il de l’Europe ? !” s’est mis à crier Schwab dès que Poutine eut fini de parler. “M. Poutine, la Russie sauvera-t-elle l’Europe ? !” – “Peut-être”, dit Poutine. Parmi les dignitaires réunis, 80 d’entre eux se sont immédiatement inscrits à une conférence privée avec Poutine, cherchant comment être parmi les invités. Après avoir pris tout cela en considération et l’avoir laissé mijoter dans ma tête pendant quelques semaines, je crois que je comprends maintenant ce qu’est le ‘Great Reaset’ : c’est un pacte pour un suicide de l’oligarchie. Permettez-moi de vous expliquer…

Dans son disours, Poutine a exposé quelques nouvelles idées audacieuses. Je ne sais pas si Schwab a compris que Poutine lui a dit très poliment d’aller au coin et de sucer son pouce, mais en tant qu’homme à idées, Schwab est un désastre. Sa pensée est un mélange de platitudes pompeuses, de vœux pieux et d’incessantes contradictions, le tout servi par une ferveur révolutionnaire sénile digne de Léon Trotsky qui, à 141 ans maintenant, serait en effet assez sénile. Les dirigeants occidentaux semblent avoir accepté le concept du ‘Great Reaset’ de Schwab et abusent d’un autre slogan accrocheur : « Reconstruire en mieux ! »

Schwab pense que le coronavirus offre une grande opportunité pour son « Grand Reset ». En effet, cet horrible fléau a déjà tué plus d’un tiers de la population mondiale et le monde ne sera plus jamais le même. Oh, attendez, c’est à la ‘Grande Peste’ que je pensais, pas au ‘Great Reaset’ – je confonds toujours les deux…

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Un si beau plan

  vendredi 12 février 2021

Sur le papier, c’était un plan parfait. Faites asseoir Joe Biden au bureau ovale, faites imprimer par Janet Yellen beaucoup plus de milliers de milliards de dollars, gonflez la “Bulle de Tout” jusqu’à des proportions astronomiques et ensuite… faites-la éclater, bien sûr, mais d’une manière délicatement chorégraphiée pour que ceux qui sont bien connectés et au courant se dirigent d’abord vers les sorties et fassent un massacre pendant que tous les autres finissent par dormir dans des boîtes en carton sur des bandes médianes sous des viaducs d’autoroute. Que pensiez-vous qu’ils allaient faire, rendre l’Amérique Grande à Nouveau ? Cette petite démagogie populiste était un peu trop transparente, même pour The Donald. Il voulait juste vendre quelques casquettes.

En tout cas, revenons en au plan. C’était un plan magnifique, et il aurait pu fonctionner à merveille pour Biden, le cercueil présidentiel, et tous ceux qui naviguent avec lui, à l’exception d’un petit problème…

C’était trop évident ! Toute personne ayant une compréhension, même rudimentaire, des mathématiques transcendantes (c’est le genre de choses qui contiennent des nombres transcendantaux tels que π) sait que ce pigeon va se faire descendre. On ne peut pas continuer à imprimer de plus en plus d’argent tout le temps et pour toujours. On finit par actionner un déclic. Tenter de chronométrer l’événement est un exercice inutile, mais une masse critique de personnes est désormais convaincue que quelque chose peut se briser à tout moment.

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La propagande US aide la propagande russe

  mercredi 10 février 2021

Quel type de propagande préférez-vous, la version russe ou la version américaine ? Étant donné que ni l’une ni l’autre ne peut être considérée comme la vérité impartiale réelle (le terme “propagande” est une tarte à la crème) et qu’il semble important pour vous de connaître la vérité impartiale réelle (dites-moi pourquoi), vous pouvez ne préférer ni l’une ni l’autre. Mais c’est l’une de ces situations où vous devez choisir parce que dire la vérité réelle non vernie d’une manière suffisamment détaillée et factuelle vous endormirait sûrement. J’ai maintenant appris comment garder un public éveillé, en racontant une histoire – un récit, si vous voulez. Et une histoire, pour être intéressante, doit avoir un protagoniste principal et un ou plusieurs antagonistes. C’est comme ça que notre cerveau de singe est câblé, alors ne m’en voulez pas !

En parlant de cerveau, la propagande américaine semble un peu en état de mort cérébrale : elle est sédative, somnifère, somnolente et stupéfiante (c’est un dispositif poétique appelé allitération, d’ailleurs). Il suffit de regarder ces titres idiots (légèrement modifiés pour obtenir un effet) :

1). « Le dictateur russe diabolique empoisonne le principal candidat de l’opposition russe avec une arme chimique »

2). « Un dictateur russe diabolique arrête le principal candidat de l’opposition russe »

3). « Des millions de Russes protestent contre l’arrestation du principal candidat de l’opposition russe »

4). « Les Américains sont prêts à imposer davantage de sanctions à la Russie pour l’empoisonnement et l’arrestation du principal candidat de l’opposition russe afin d’empêcher un consortium germano-russe d’achever un gazoduc économiquement nécessaire vers l’Allemagne »

Oups ! cherchez l’intrus !

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Les voix d’outre-tombe de Microsoft

  mercredi 03 février 2021

J’ai écrit dans mon livre de 2016, Shrinking the Technosphere :

« …[Un] mouvement va se développer pour virtualiser les gens dans leur intégralité, y compris leur tête, en les remplaçant par des simulations informatiques. Dans un premier temps, cela sera fait pour que vos proches restent apparemment en vie après leur décès, mais plus tard, les personnes en âge de procréer décideront qu’avoir des enfants virtuels et simulés est beaucoup moins gênant que d’en avoir des physiques, avec tous les frais que cela implique de leur donner des implants neuronaux et plus tard de faire amputer leur corps. Les personnes en âge avancé, craignant l’apparition de la démence, choisiront de faire numériser leur cerveau à l’avance pour éviter de se mettre dans l’embarras sur les médias sociaux.

» Et cela déclenchera la tendance finale et inexorable qui consistera à remplacer les êtres humains physiques par des simulations informatiques. D’ici là, la puissance de calcul aura progressé au point que les simulations ressembleront étrangement à l’original supposé, pouvant envoyer des textes tels que « Oh mon dieu ! » et « Mort de rire ! » et échanger des selfies de leurs visages de canards simulés devant des lieux touristiques simulés, tout comme le faisaient les originaux autrefois.

» Pour des raisons d’efficacité, les humains simulés ne fonctionneront que pour le bénéfice des quelques humains non simulés restants. Et lorsque le dernier humain restant sera remplacé par une simulation, il sera enfin possible d’éteindre le tout. La technosphère gagne ; la partie est terminée. »

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La pandémie pétrochimique

  mercredi 27 janvier 2021

Je me demande à quel moment il deviendra évident pour une fraction critique de la population que le problème auquel s’attaquent les confinbements, les fermetures, les verrouillages, les couvre-feux et diverses autres mesures de contrôle prétendument épidémiques, qui sont en réalité des mesures de suppression de la consommation, n’est pas épidémiologique mais pétrochimique, motivé par la nécessité de réduire la consommation de pétrole de manière systématique et symétrique ? Après tout, cela m’est déjà apparu comme une évidence. Se peut-il que je sois vraiment seul ? Permettez-moi de vous donner un indice.

Pour revenir un peu en arrière, du point de vue du capitalisme transnational, le monde est là simplement pour lui fournir des ressources et des services à partir desquels il peut générer des profits. Sa vision du monde naturel montre un déficit mental frappant : une incapacité à voir les limites. Tant qu’il ne les rencontre pas, il ne peut tout simplement pas les voir et suppose que les ressources sont infinies. Et lorsqu’il se heurte à ces limites, il traite invariablement le problème comme un problème financier et jette de l’argent en l’air pour le régler, qui peut généralement être imprimé par une banque centrale convenablement coopérative. Il est évident qu’il considère la presse à imprimer comme une autre ressource inépuisable, comme en témoigne la longue série de poussées d’hyperinflation dans les pays du monde entier.

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Genghis Khan, que faire de l’Amérique ?

  mardi 19 janvier 2021

La situation politique aux États-Unis étant plutôt confuse en ce moment, il serait insensé d’ajouter à la pile déjà ridiculement énorme de commentaires politiques une autre brique d’absurdité politique. En outre, j’aurais du mal à pondre une telle brique car je m’en moque vraiment, profondément, sincèrement. Il y a plus de dix ans, j’ai réussi à prédire la trajectoire de l’effondrement des États-Unis et je peux maintenant me reposer dans un contentement digne de Bouddha, en répétant mon mantra politique préféré : « Les États-Unis ne sont pas une démocratie et peu importe qui est président ». Les développements récents ont forcé la plupart des formes de vie sensibles à convenir avec moi que les États-Unis ne sont pas une démocratie ; et c’est une question de temps avant qu’ils ne concèdent également que peu importe qui est président.

La voie à suivre pour les États-Unis est parfaitement claire : il n’y en a aucune. En tout cas, il n’y a pas de voie à suivre pour les États-Unis telle qu’elle a été conçue et constituée jusqu’à aujourd’hui sans inclure le présent. Bien sûr, quelque chose continuera à se produire, même si c’est désagréable et lamentable. Par exemple, un développement viable mais particulièrement désastreux serait de rétablir l’institution de l’esclavage, sous la forme du travail en prison. Le système est déjà en place ; il faut simplement l’agrandir. Une façon traditionnelle de l’agrandir, mise au point pendant la Grande Dépression, consiste à déposséder des millions de personnes, puis à les arrêter et à les emprisonner pour vagabondage.

J’en dirai plus à ce sujet plus tard, mais ce que je veux faire ici, c’est prendre beaucoup de recul et examiner une situation hypothétique intéressante : que ferait Gengis Khan ? Qu’adviendrait-il des États-Unis s’ils faisaient partie de l’Empire du ciel bleu de Gengis Khan?

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Comment le monde a très-vite changé

  jeudi 14 janvier 2021

De nombreux pronostiqueurs ont fait des pronostics pour la nouvelle année, en se basant sur la conviction qu’une année donnée est en quelque sorte nettement et significativement différente des précédentes. Bien sûr, nous savons tous qu’un horodatage n’est qu’une mesure du temps avec une précision particulière, et que tout appel à la numérologie a une connotation occulte – ce que les Pères de l’Église ont appelé autrefois “l’hérésie calendaire”.

Oui, la Terre tourne effectivement autour du Soleil (ce qui permet de passer outre les objections de la Société de la Terre plate des globalistes) et il existe des points géométriques intéressants sur son chemin, appelés solstices et équinoxes, mais c’est à peu près tout. Et, oui, il y a des rituels liés à ces points intéressants, comme souhaiter à chacun une “bonne année” ! Mais en ce qui concerne les prévisions, je serais heureux de laisser cela aux astrologues… sauf que certains de mes lecteurs ont réclamé une sorte de prévision, et je vais donc essayer de leur rendre service.

Il y a eu quelques changements dans le monde ces derniers temps qui semblent très importants à connaître. Malheureusement, ces choses ne peuvent pas être expliquées à un grand nombre de personnes parce qu’elles n’ont pas dans leur tête les concepts de base nécessaires pour les comprendre. Au lieu de cela, leur tête a été remplie de divers autres concepts et croyances synthétiques dont les conséquences sont douteuses. Par exemple, un grand nombre de personnes semblent penser que le “globalisme” existe. Bien sûr, si le globalisme est la conviction idéologique que la Terre est un globe plutôt que, disons, un dodécaèdre, alors, bien sûr, je crois au globalisme. Les gens croient à toutes sortes de choses – aux réptiloïdes, aux insectoïdes, aux vaccins à ADN humain, au Bitcoin, au Great Reset… Vous pouvez croire tout ce que vous voulez, mais je ne suis pas vraiment intéressé par tout cela.

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