• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:
Le général de Gaulle disait à Alain Peyrefitte sur cette rivalité russo-américaine qui l’énervait quelque peu : « les deux super-grands s’entendent comme larrons en foire. »
C’est l’historien Charles Beard qui a parlé au moment de la lugubre présidence Truman d’une guerre perpétuelle pour une paix perpétuelle. La guerre perpétuelle est celle que mène à tout moment l’Amérique dans telle ou telle partie du monde. Les Etats-Unis ont mené dans le monde 200 conflits comme l’a montré Oliver Stone dans son angoissant documentaire. Sept conflits ont été menés sous le prix Nobel de la paix Obama qui cherche à retourner au pouvoir ; son successeur intérimaire Donald Trump fait déjà la guerre au Yémen et menace l’Iran. Ensuite on verra. Pour prouver qu’il n’est pas un agent russe, Trump déclarera la guerre à la Russie !
La paix perpétuelle consiste à faire de ce monde libre un monde sûr pour la démocratie - dixit Woodrow Wilson qui laissa bolchévisme et fascisme s’installer en Europe ; ses héritiers ont imposé l’islamisme aux musulmans.
Revenons en 2017, cent ans après l’entrée en guerre des USA le 2 avril 1917.
Le pentagone a eu ses 84 milliards de rallonge et c’est très bien comme ça. On aura peut-être les guerres que désire l’Etat profond US, quoique George Orwell soit d’un autre avis. Car un autre historien, Harry Elmer Barnes, a établi en 1953 un lien entre la politique US (l’Amérique a la rage disait alors Sartre, aujourd’hui tout le monde la célèbre) et 1984.
Le livre de George Orwell redevient un bestseller, il y a de quoi. Souvenez-vous des déclarations hystériques du général Mad Dog Mathis au sénat sur la menace existentielle que font peser la Chine et la Russie sur l’Océanie orwellienne, pardon sur l’Amérique et son chenil européen peu éclairé en ces temps derniers.
(Suite)
Certains pensent qu’Hollywood est une des simples agences de notre bon Etat profond US. On sait par exemple que la CIA a imposé dans le monde les musées actuels et l’expressionnisme abstrait, bref toute l’entropie artistique contemporaine. Les patrons de la CIA sont ces « fils à papa sortis de l’Ivy League » (Manfred Holler) qui ont toujours géré au mieux les intérêts financiers et les collections d’art des familles à Wall Street ; d’autre part les grandes stars (Fred Astaire, John Wayne, James Stewart) ont toujours accompagné l’agenda impérial américain. On sait aussi que l’Exorciste de Friedkin fut produit et écrit par William Peter Blatty (CIA officiel) et servait un objectif de reprise en main des populations en occident ; il servit peut-être aussi à justifier la campagne globale d’avortement et la triple guerre contre le pauvre Irak (revoyez le début).
D’autres pensent au contraire qu’Hollywood, comme la presse), sert la liberté et dénonce les excès du gouvernement et des sévices secrets ! Serge de Beketch me disait que là se trouvait la combine : une série comme X-Files sert des agendas gouvernementaux bien précis, comme de déconsidérer les théories de ceux qui doutent. On dénonce bêtement ou excessivement tels excès – et la brave dénonciation s’annule elle-même. Un épisode de Deux fics à Miami montrait comment le gouvernement exploite le délirium extraterrestre pour monter des opérations psy et essayer de nouveaux systèmes d’armement. Les extraterrestres, c’est la guerre froide !
On va parler de huit films, car comme on sait le huit est le nombre de la CIA.
(Suite)
Suite à une expression trop confuse, on dénonce un grand remplacement ethnique de la France. La vérité est qu’il y a longtemps que les Français ont été remplacés en tant que peuple et que créateurs de civilisation. J’en ai déjà touché mot avec Guitry ; dans les années 70 j’étais incapable de reconnaître la France que filmait Guitry vingt ans avant. Le changement, le remplacement donc avait eu lieu et il était brutal, irrémissible. Les personnes âgées devenaient des vieux cons, les pauvres des beaufs et les jeunes de rebelles américanisés (ah que Johnny !!!). Guitry faisait beauf et ringard, même si on pouvait l’apprécier en sortant la tarte à la crème du cinéma décalé. Quelques films s’en rendirent compte. Revoyez sous cet angle les Tontons flingueurs et le topo sociologue de la mère maquerelle qui parle de l’auto et de la télé qui nous font beaucoup de tort, de ces pensionnaires qui se raréfient et du mirage africain. Sous l’humour et le doigté d’Audiard, on constate qu’une civilisation a disparu. L’abruti de télé « rêve de savoir s’il est devenu l’homme du vingtième siècle », explique la sage madame Mado. On comprend pourquoi Céline aimait les bordels.
J’en arrive à Tati, fils d’immigré russe (grand remplacement ?) qui a filmé comme personne la disparition de l’ancienne France et l’avènement de la France androïde, mécanisée, américanisée et vitrifiée.
(Suite)
On s’achemine vers un événement pas très rassurant. Le système est devenu tyrannique et voudrait coffrer les gens qui ne lisent pas Le Monde. Le trio satanique OTAN-BCE-Bruxelles veut imposer son Macron comme hier son Juppé. Candidat du triangle magique Rothschild-Drahi-Soros, le vendeur d’Alstom est l’enclume rêvée où le marteau du capital mondialisé aplatira ce qui reste de France libre.
La nouvelle caste cruelle qui se met en place sous le label d’européen ou de libéral-libertaire n’a plus peur des obstacles.
Guy Debord :
« Il faut conclure qu’une relève est imminente et inéluctable dans la caste cooptée qui gère la domination, et notamment dirige la protection de cette domination. En une telle matière, la nouveauté, bien sûr, ne sera jamais exposée sur la scène du spectacle. Elle apparaît seulement comme la foudre, qu’on ne reconnaît qu’à ses coups. Cette relève, qui va décisivement parachever l’œuvre des temps spectaculaires, s’opère discrètement, et quoique concernant des gens déjà installés tous dans la sphère même du pouvoir, conspirativement. Elle sélectionnera ceux qui y prendront part sur cette exigence principale : qu’ils sachent clairement de quels obstacles ils sont délivrés, et de quoi ils sont capables. »
(Suite)
Sigmund Freud incorrect ? Dans son petit texte sur la guerre, voici ce que le vieux sage viennois écrit sur la culture :
« Et voici ce que j’ajoute : depuis des temps immémoriaux, l’humanité subit le phénomène du développement de la culture (d’aucuns préfèrent, je le sais, user ici du terme de civilisation.) C’est à ce phénomène que nous devons le meilleur de ce dont nous sommes faits et une bonne part de ce dont nous souffrons. Ses causes et ses origines sont obscures, son aboutissement est incertain, et quelques-uns de ses caractères sont aisément discernables. »
Voici les conséquences de ce développement culturel si nocif à certains égards, et auxquelles nos élites actuelles se consacrent grandement :
« Peut-être conduit-il à l’extinction du genre humain, car il nuit par plus d’un côté à la fonction sexuelle, et actuellement déjà les races incultes et les couches arriérées de la population s’accroissent dans de plus fortes proportions que les catégories raffinées. »
La domination allemande est absolue en Europe. 252 milliards d’euros d’excédent commercial. L’Allemagne contrôle et domine le continent ruiné par son euro (mais pourquoi faire la guerre ? demandait déjà Le Bon), culbute les élections qui ne lui plaisent pas (Portugal, Grèce), les supprime (Italie) ou ordonne pour qui voter (Macron ici). Comme l’a vu Emmanuel Todd, l’Allemagne dirige aussi l’offensive à l’Est contre la Russie, certainement plus que les Etats-Unis de Trump. Tout cela ne se fait pas dans l’intérêt du peuple allemand, mais le peuple allemand a été programmé depuis Kleist (voyez la fable des marionnettes à laquelle je consacrerais un livre) sur le devenir-animal ou mécanique de l’homme, pour ne pas rigoler. Comme dit mon ami le chanteur-humoriste Pierre Méchanick la différence entre l’humour juif et l’humour allemand c’est l’humour. Les Allemands font des guerres ou des affaires, pas l’humour. Et la venue sur leur sol de millions de migrants répond en substance au programme Zimmermann (celui du télégramme !) : le réveil des mahométans aux quatre coins de la planète à l’époque, pour en chasser les infidèles français ou britanniques (nous y sommes sauf qu’on va cette fois être aussi chassés de notre sol). On veut aussi au passage faire baisser les salaires, Car le dumping reste la plus efficace arme secrète allemande. Voyez Gustave Le Bon qui en parle déjà il y a cent-trente ans. Le but final du racisme – anglo-saxon ou germanique - comme l’a montré Philippe Grasset dans son dernier livre, c’est de remplacer l’homme –fût-il aryen – par la machine.
Pour ceux qui comme moi pensent que depuis 1815 ou les temps baroques l’histoire moderne est un présent permanent uchronique et dystopique, je recommanderai la lecture de Fritz Fischer sur les buts de guerre allemands en 1814. On l’écoute dans un anglais très simple !
“The war aims included the creation of a big Mitteleuropa under the full military and economic control of the German Empire and made unassailable by annexations in the west and east as well as the establishment of a ring of satellite states. In the west, Belgium was to be made a German dependency and the iron-rich French Lorraine to be annexed.”
(Suite)
Nos bons socialistes aux abois emprisonnent tout le monde. Que ne fera-t-on pas pour rester au pouvoir avec 4% dans les sondages ? Fillon en prison, Sarkozy en prison, le FN en prison, tous en prison et vive l’internationale socialiste ! Pendant ce temps Hollande visite Rajoy qui gouverne lui avec 20% des voix, fait rentrer tous les migrants à Ceuta et resserre les liens avec l’OTAN, augmente les impôts et le budget militaire, et prépare une Europe responsable et antipopuliste. L’osmose libérale-socialiste Madelin- Cohn-Bendit est magique. Elle a du reste un siècle et demi d’existence.
La terre brûlée socialiste on la connaît aussi. Finances et industrie en bouillie, banlieue en charpie, invasion du pays redressé, masse téléphage en sidération. C’est dans l’air, comme on dit à cette émission impossible pour débiles mentaux et retraités bien attardés.
Lorsque Hamon dit que le FN déclencherait des émeutes au pouvoir, il oublie de dire que les émeutes sont déjà là, financées et organisées par l’axe du bien Macron-Soros (en marche égale Forward, égale aussi pour ceux qui savent Vorwärts) et que ces émeutes sont là pour nous avertir. Mais malgré tout, comme dit Dostoïevski, on s’habitue à tout (même au bagne de Sibérie, c’est dans sa Maison des morts), même le touriste asiatique tabassé, même l’électeur floué, même l’étudiant endetté, même la ménagère plumée.
Donc Marine élue, cadeau Bonux pour le socialisme ? Et comment…
(Suite)
On rappelle la phrase éternelle de Chateaubriand, extraite de la conclusion de ses Mémoires:
« La folie du moment est d'arriver à l'unité des peuples et de ne faire qu'un seul homme de l'espèce entière… »
On pourrait croire que René Guénon s’adresse à un aéropage d’apprentis-initiés en rupture de ban avec le monde moderne et en recherche d’une sûre spiritualité. Rien de plus erroné. Il a publié nombre de livres et de textes pratiques, informés contre le monde moderne et ses conspirations, ou contre le monde moderne et son abrutissement (sa dénonciation du courtisan moliéresque à perruque, ignorant du moyen âge, montre que ce monde moderne est apparu d’un coup, vers et après la Renaissance). Les noms ont à peine changé, les méthodes et les objectifs restent les mêmes : conspiration, universalisme, gouvernement global, exotisme androïde, humanitarisme cool, régime alimentaire !
Parmi ces livres, celui sur le théosophisme. Il annonce la belle conspiration mondiale, multiraciale et occultiste sous l’égide anglo-saxonne et en particulier britannique. Ce livre devait attaquer la secte sur le plan spirituel, mais Guénon ne résiste pas dans les derniers chapitres de son livre à dévoiler ce qui se trame derrière la coulisse, comme disait notre bon Disraeli.
(Suite)
La rapidité de la soumission de Trump au système a été admirable, comme la soumission de Syriza en Grèce, ou la rapidité de l’annulation du Brexit ! Comme dirait Céline, la résistance populiste ne demande qu’à foutre le camp - ou à cliquer rageusement sur sa souris…
Voyons le cas de Marine élue.
La France aurait des taux d’intérêt pour rembourser sa dette qui monteraient le soir-même à 10%. La France aurait une révolution orange dans la rue. La France aurait une rébellion de la fonction publique. La France aurait une fuite de capitaux. La France aurait des bourgeois désespérés par l’effondrement du prix des appartements parisiens et des châteaux ancestraux. La France se ferait ferrer par l’Otan encore plus vite que la Serbie. La France se prendrait les attentats les plus rapides de sa carrière… Pour toutes ces raisons, le système veut Marine.
(Suite)
Le 21 décembre 1963, un mois après un inopiné accident de voiture, l’ex-président Truman, célèbre pour sa doctrine éponyme, sa Guerre Froide, sa bombe d’Hiroshima, sa guerre de Corée, sa bombe de Nagasaki, son Otan et autres merveilles rédige une maladroite lettre publiée le matin et censurée le soir-même.
Il s’interroge sur le destin de son enfant terrible, la CIA. Et sans le vouloir il nous révèle (confesse ?) plus de choses que dix imaginatifs articles conspiratifs. Cochin et Tocqueville nous le disaient déjà (lisez mon livre sur Littérature et conspiration) : pourquoi en effet avoir recours aux conspirations quand il s’agit le plus souvent de pratiquer la théorie de la constatation dans les textes officiels ? Le système est en effet sûr de lui : il ne cesse confesser ses crimes et ses erreurs, préférant se fier à notre ineptie !
Truman regrette donc le détournement et la détérioration de la CIA (pour notre ami Ralph Raico, la CIA est dès le début « comiquement inepte », inspiratrice de coups pourris et des pires scénarios hollywoodiens –voyez et revoyez le génial film germano-américain Red avec Bruce Willis). Et cela donnait ceci : Truman rappelle que l’on avait besoin d’intelligence et d’informations pour mieux agir. Son efficacité, écrit-il avec pompe, dépend de la qualité de ses informations.
(Suite)
Enfant, quand je découvrais un Guitry à la télé, je ne comprenais pas cette France. Je cherchais des anciens pour me l’expliquer. Les châteaux, les villages, François premier, Talleyrand, les royalistes, l’héroïsme, les champs de bataille, la galanterie, le génie littéraire ? Revoyez la Symphonie fantastique sur Berlioz, Hugo, Gautier, chef d’œuvre de ce virtuose Christian-Jaque, pour comprendre de quoi je parle : d’une France, de la vraie France qui avait déjà été remplacée. Les zombis qui avaient succédé à ces anciens Français n’auraient aucune peine (autant dire tout de suite ce que j’ai sur le cœur) à se laisser remplacer. On ne peut tuer ce qui est mort, dit mon bon maître Michelet.
Moi j’avais été élevé par les seins nus sur les plages, par les Shadoks et par Charlie-Hebdo ; par le franglais de nos aéroports, les statistiques du chômage et les promesses sociales de l’Union de la Gauche. Alors Guitry c’était Jurassic Park. On avait changé de France. Le Grand Remplacement culturel avait déjà eu lieu et, aux toiles de Jouy et à Rameau, avaient succédé les enfants de Marx et de Coca-Cola. Tous les Maurice Chevalier et Mistinguett du doux Paris avaient été remplacés par Sylvie et Johnny (notez que Chevalier fut une star américaine), la presse Filipacchi et la bande de copains. Revoyez le film avec Brigitte Bardot La mariée était trop belle. On est encore dans la France du terroir, de la distinction, de la coquetterie bon aloi. Quelques années plus tard, avec la même Bardot on bascule dans la lessive de masse : c’est Vie privée de Louis Malle.
(Suite)
Apocalypse Island : c’est ainsi qu’un rédacteur de Lewrockwell.com nomme la Nouvelle-Zélande. Le paradis tempéré du Seigneur des Anneaux est devenu depuis une dizaine d’années une capitale immobilière d’un genre particulier : on achète des îles hors de prix, des grandes propriétés, des haciendas comme en Patagonie. Mais la Nouvelle-Zélande précise l’article est avantagée car son archipel est loin de tout (la Patagonie n’est qu’à deux mille kilomètres du populeux Brésil ou de Buenos Aires…) et qu’il ne figure pas sur les cibles nucléaires. Le cinéaste Peter Jackson a joué un rôle aussi ici en filmant ce paradis pseudo-médiéval propre à attirer les milliardaires en mal de résidence secondaire eschatologique. Les plus négligents oublieront de lire Jared Diamond et sa description du massacre cannibale des îles Chatham : toute une tribu fut exterminée et dévorée au début du dix-neuvième siècle par ses voisins maoris (1).
On sait qu’en Patagonie les Soros, Benetton, Joe Lewis, Ted Turner (aujourd’hui tous bien vieux) ont acheté, pour des raisons spéculatives, sportives, esthétiques ou écologiques. Le fondateur de North Face Douglas Thompson avait même coupé le Chili en deux pour créer sa réserve Pumalin. Avec les gouvernements actuels rien de plus simple ! Les bons Bush eux contrôlent une partie du Pantanal paraguayen.
(Suite)
John T. Flynn est un pamphlétaire de la première moitié du siècle dernier. Il a écrit après la Guerre un best-seller contre Roosevelt, The Roosevelt Myth. Dès les années trente il reprochait au New Deal sa gabegie, son inutilité, sa dette immonde. Pour lui comme pour Georges Bernanos New Deal, fascisme et socialisme incarnaient une seule et même chose, l’Etat moderne qui met fin à notre simple autonomie.
Dans ses Leçons oubliées, Flynn compare Roosevelt au fameux stratège athénien Périclès : dette énorme, gesticulations médiatiques, grands travaux, constructions de prestige, bases, colonies (les bases US !), et une belle guerre mondiale et surtout perpétuelle. Tout rapproche Périclès de Roosevelt, y compris le prestige historique de ces deux grandes et catastrophiques figures. Roosevelt démantela les empires coloniaux et brada notre Europe - comme Périclès la Grèce avec la Guerre du Péloponnèse.
Flynn se réfère à Plutarque, au merveilleux Plutarque.
On cite la Vie des hommes illustres, Périclès, chapitre IX et suivants.
(Suite)
Fillon a fait payer cher l’activité très pro de sa femme. En bon bourgeois catho, il a volé et s’est fait prendre la main dans le sac. Alors il crie au secours et demande à son avocat de service de le protéger (revoyez l’Affaire Von Bülow pour comprendre). Le grand ami de la Russie demande alors au rejeton BHL (oui, oui, de BHL) de le protéger des griffes du canard enchaîné, torchon des flics de la pensée et de la CIA depuis des lustres. BHL continuera de réclamer sa guerre contre la Russie. Votez Fillon, vous aurez le déshonneur et la guerre. Sans oublier le SMIG à trente euros par mois.
N’oubliez pas non plus, puisqu’on en est encore à cette incurable bourgeoisie collabo-catholique, les appartements des Gaymard à treize mille euros par mois. Et le pantouflage de l’épouse Gaymard chez General Electric où, en bonne agente américaine, elle a armé le dépeçage du nucléaire français sous les hourrah de notre presse aux ordres.
Car ces gens-là ne se refont pas.
(Suite)
Je n’ai jamais compris pourquoi les leaders fascistes prenaient l’air méchant. Il suffit pour imposer le techno-nazisme de sourire et de prôner la société ludique.
Le texte qui suit a fait le tour du web :
« L’entreprise américaine est accusée d’exploiter ses employés du centre de Dumferline, dans la région de Fife, en Écosse, à tel point que certains d’entre eux sont obligés de dormir dans des tentes à côté du bâtiment pour assurer leurs 60 heures de travail hebdomadaire. »
Les tentes pourquoi pas ? On ne peut plus se loger en effet en société néolibérale :
« En cause, les salaires cassés (entre 3 et 5,7 euros/heure après les charges) qui ne permettent pas aux employés d’utiliser la navette de l’entreprise pour rentrer chez eux, rebutés par son prix prohibitif de 7,35 livres sterling par jour (8,7 euros). Un des salariés interrogés par le journal écossais The Courier confie habiter à plus d’une centaine de kilomètres du site et ne pas pouvoir couvrir cette distance deux fois par jour, les billets de train étant trop chers. »
(Suite)
La doctrine de Monroe (1823) est souvent citée, jamais lue. Demandez aux journalistes-système s’ils la connaissent. Ils savent que Trump c’est Hitler, que Poutine c’est Hitler et qu’il faut se convertir à l’islam comme la machine Albright qui décima les enfants irakiens.
On ne lit donc jamais la doctrine de Monroe. Et c’est dommage. Car elle ne promeut pas l’impérialisme américain. Elle veut empêcher l’impérialisme européen dans un continent récemment décolonisé ; et surtout, elle est russophile cette doctrine. Voyez comme elle débute :
« Sur la proposition du Gouvernement impérial de Russie, transmise par le ministre de l'Empereur ici accrédité, les pleins pouvoirs et des instructions ont été envoyés au ministre des États-Unis à Saint-Pétersbourg, pour régler à l'amiable les droits respectifs et les intérêts respectifs des deux nations sur la côte nord-ouest de notre continent. »
A l’époque l’Alaska est encore russe (elle sera vendue par le tzar Alexandre II). Il y a même des implantations russes sur la côte ouest américaine (la Californie entre dans l’Union vingt ans plus tard) dont le légendaire Fort Ross (fort russe), présent dans pas mal de westerns épiques ou maritimes (sur le sujet voyez Le Monde lui appartient de Raoul Walsh).
Les imbéciles seront surpris. Le texte de la doctrine Monroe insiste nûment sur l’amitié russo-américaine :
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Trump ne déçoit pas et il en devient bien affolant. Depuis vingt-cinq ans, depuis la chute du mur, l’Amérique nous affole. Et d’entraîner nos chères élites dans sa chute.
Je devrais rebaptiser mon livre sur Trump et le nommer : Donald Trump et le KO américain. Car il semble que ce drôle ait été mis là pour accomplir une mission qui relève de l’eschatologie – une eschatologie un rien comique.
Il en est des présidents américains comme de ce tyran de l’antiquité grecque : on prévenait un jour Denys de Syracuse qu’une vieille dame priait pour lui, alors qu’il en avait déjà commis de belles. Il la fit mander et la dame lui révéla qu’elle priait pour lui car le tyran précédent était moins nocif, et le tyran d’avant encore moins. Et de vouloir conserver le Denys par conséquent.
Voyez la montée en grade : Bush, Obama, Trump. Et on aurait pu avoir des boutefeux comme McCain ou la Clinton. Pauvre Amérique, pauvre monde !
J’en reviens comme toujours à Leslie Nielsen. Les méthodes de Trump s’apparentent à celles du flic le plus sous-doué de l’histoire (je reconnais au passage que l’attentat de Boston et sa bruyante résolution possédaient un style, une aura Leslie Nielsen).
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Dostoïevski a annoncé dans ses Possédés le bric-à-brac souffreteux de notre enseignement avancé, des magistrats subversifs et de l’avant-garde ploutocratique qui rêve de parader humanitaire dans les soirées milliardaires et philo-entropiques. Notre société ne se renouvelle pas, elle fait du surplace depuis longtemps en fait, et Tocqueville, Edgar Poe, Tolstoï ou Dostoïevski s’en rendaient très bien compte.
Toute cette théologie les pieds dans l’eau aura liquidé notre bonne vieille civilisation en un siècle et demi ; et ce qui reste de monde libre n’a qu’à bien se tenir, car le feu nucléaire n’est pas loin. On devient, si l’on n’est pas un dégénéré, une menace pour la sécurité nationale américaine.
Dostoïevski décrit le basculement occidental vers l’adoration du mal à cette époque flétrie ; Il écrit :
« Le précepteur qui se moque avec les enfants de leur dieu et de leur berceau, est des nôtres. L’avocat qui défend un assassin bien élevé en prouvant qu’il était plus instruit que ses victimes et que, pour se procurer de l’argent, il ne pouvait pas ne pas tuer, est des nôtres. Les écoliers qui, pour éprouver une sensation, tuent un paysan, sont des nôtres. Les jurés qui acquittent systématiquement tous les criminels sont des nôtres. Le procureur qui, au tribunal, tremble de ne pas se montrer assez libéral, est des nôtres. »
Les assassins d’Alep sont des nôtres, rien de nouveau sous le sommeil !
(Suite)
La médecine moderne, toujours plus chère et techno, nous ruine ou nous déçoit ; Obamacare est liquidé sans gloire et on se prépare à nous rembourser et à nous soigner toujours plus mal ; la durée de vie diminue dans plusieurs pays. D’ailleurs à quoi sert-elle ? Ce qui compte c’est une bonne vie, pas une longue vie. Mais allez l’expliquer.
En relisant mon Sénèque, je tombe sur la LETTRE XCV, sous-titrée Insuffisance des préceptes philosophiques. Il faut encore des principes généraux. Sur l’intempérance.
Voici ce qu’il écrit, reflet du présent éternel dans lequel nous vivons, nous qui feignons de voir du progrès - depuis l’illusion industrielle en fait :
« L’antique sagesse, dit-on, ne prescrivait rien de plus que ce qu’il faut faire ou éviter ; et les hommes d’alors en valaient beaucoup mieux ; depuis que sont venus les docteurs, les gens de bien ont disparu ».
(Suite)
On a tous dit ouf. On évite au moins la guerre nihiliste des néocons et des harpies comme Hillary et Angela. On va peut-être vers une déconstruction de l’Europe post-nazie que l’on a construite depuis les années 80, et que mon ami John Laughland avait décrite sans sa Tainted Source. En tant que patriotes on doit observer encore comme en 40 que les dangers ne viennent jamais pour nous du supposé complot judéo-bolchévique mais de l’extrême-droite supranationale, celle des banquiers et des dynasties (monarques russophobes et tous membres de plein droit des Bilderbergs), des hauts fonctionnaires gourmands et des rêveurs illuminés et post-terriens. Ils en veulent tous à mort à Trump d’ailleurs.
Trump peut construire un mur, on s’en fout. Les autres passeront quand même, car on est dans la modernité liquide décrite par le regretté Bauman. Ils feront le mur. Trump peut menacer la Chine, on s’en fout moins. La Chine c’est le piece of cake de ce siècle, c’est le gros morceau, qui tient plus comme disait Philippe Cohen du vampire du milieu que du dragon taoïste.
(Suite)