• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:
Si pour reprendre la vulgate imbécile Vladimir Poutine a fait élire Donald Trump (pourquoi ne pas désigner le changement climatique ?), on va rendre la politesse, mais avec des preuves. Les élites anglo-américaines ont fabriqué le nazisme.
Guido Giacomo Preparata dans son passionnant Conjuring Hitler explique comment les élites anglo-saxonnes (l’establishment anglo-américain de Carroll Quigley) ont utilisé le nazisme pour détruire la vieille Europe et empêcher l’unification eurasiatique. L’obsession de la diplomatie anglo-américaine est le contrôle de l’île-monde de McKinder ; on manipule l’hostilité germano-russe du Kaiser à Merkel et on maintient sa suprématie.
On le lit dans un anglais simple qui attend un traducteur.
“A detailed analysis of the emergence of Nazism might disclose that the Nazis were never a creature of chance. The thesis of the book suggests that for 15 years (1919–33), the Anglo-Saxon elites tampered with German politics with the conscious intent to obtain a reactionary movement, which they could then set up as a pawn for their geopolitical intrigues.”
On veut donc après la guerre un mouvement réactionnaire et antisémite en Allemagne, susceptible d’être utilisée comme pion :
« When this movement emerged immediately after World War I in the shape of a religious, anti-Semitic sect disguised as a political party (that is, the NSDAP), the British clubs kept it under close observation, proceeded to endorse it semi-officially in 1931 when the Weimar Republic was being dismantled by the Crisis, and finally embraced it, with deceit, throughout the 1930s. This is to say that although England did not conceive Hitlerism, she nonetheless created the conditions under which such a phenomenon could appear…”
(Suite)
Le Satiricon est souvent ramené à l’orgie romaine sauce Fellini. Or la réalité est autrement plus intéressante. Sur l’éducation romaine, voici par exemple ce que Pétrone a écrit :
« Donc, à mon sens, le résultat le plus clair des études est de rendre nos enfants tout à fait stupides : de ce qui se présente en réalité dans la vie ils n'entendent rien, ils ne voient rien. On ne leur montre que pirates, les chaînes à la main, attendant leurs victimes sur le rivage ; que tyrans rédigeant des arrêts pour commander aux fils d'aller couper la tête de leur père ; qu'oracles préconisant, pour chasser la peste, l'immolation de trois vierges ou davantage; que phrases s'arrondissant en pilules bien sucrées : faits, et pensées, tout passe à la même sauce… (Satiricon, I à IV)»
Pétrone dénonce la rhétorique, cette reine perturbante de l’Antiquité et de la politique. Il comprend avant Nietzsche que l’éducation, la répétition scolaire et universitaire tueront l’inspiration :
« Si vous me permettez de le dire, ô rhéteurs, c'est vous les premiers. Artisans de la ruine de l'éloquence. Vos harmonies subtiles, vos sonorités creuses peuvent éblouir un instant ; elles vous font oublier le corps même du discours qui, énervé, languit et tombe à plat. La jeunesse s'entraînait-elle à déclamer, quand Sophocle et Euripide trouvèrent le langage qu'il fallait au théâtre ? Existait-il des maîtres pour étouffer dans l'ombre de l'école les talents naissants quand Pindare et les neuf lyriques renoncèrent à lutterdans le même mètre avec Homère? »
Il faudrait retourner à la nature :
« Et, sans appeler les poètes en témoignage, je ne vois pas que Platon ni Démosthène se soient livrés non plus à ce genre d'exercices. La grande et, si j'ose dire, la chaste éloquence, méprisant le fard et l'enflure, n'a qu'à se dresser sans autre appui que sa naturelle beauté. »
(Suite)
J’ai déjà évoqué ici-même l’abrutissement technologique du Pokémon, établissant une parenté avec plusieurs contes cruels de Villiers de l’Isle-Adam. La crétinisation par la technique est un fait avéré de l’histoire, alors qu’on nous la présente toujours comme un facteur de progrès. A force de manger du fruit de l’arbre de la connaissance (pour reprendre l’image de Kleist dans son théâtre des marionnettes), on finit notoirement abêti. Avec neuf heures de connexion média par jour, je ne vous dis pas mes contemporains (pourquoi ce mépris ? T’es facho ?)…
On peut aussi être moins amusé que Villiers, et dénoncer après Bernanos et ses robots un avilissement par la technologie, un anéantissement même de notre contre-civilisation (Philippe Grasset) manipulée par des techniciens hors de pair et des généraux furieux à la Curtis Le May.
Nous passons tout le temps tout près de la guerre ; et nous savons que cette guerre voulue par les Huns et le sénat américain exterminerait tout et qu’elle n’amènerait rien du point de vue de la culture, de la gloire ou de la civilisation. Car on n’est plus au temps de la Guerre des Gaules ou de celle de Cent ans. Les bombardements américains et les artilleries allemandes auront mis fin à toutes les civilisations et à toutes les parfumeries qui pouvaient subsister.
Un des premiers à s’en être rendu compte est l’Arioste. On est au seizième siècle, et ce génie comprend tout de suite qui est le responsable : l’artillerie, la poudre à canon, la machine infernale. Et elle amène la fin du Monde.
(Suite)
La démocratie est pour nous ce qu’il y a de plus beau, de plus pur, de meilleur ; surtout la démocratie athénienne, qui pour Thucydide ne passe pas pour un régime de paix, mais d’oppression thalassocratique (Thucydide est d’ailleurs ciblé par le pion Popper).
Démosthène passe pour « l’orateur de la démocratie athénienne ». Car il est à la fois l’homme du merveilleux démocratique et de la décadence démocratique.
Mais pour Démosthène la démocratie est aussi ce qu’il a de plus décadent, de plus lâche, de plus déclinant. Alors pourquoi la défendre, alors qu’elle abaisse le citoyen et que devant elle s’élève un bel invincible empire qui permettra grâce à Philippe et Alexandre à la civilisation hellénique de se répandre aux quatre coins de l’Asie ?
Tout de même, il arrive à Démosthène d’être étonnamment moderne, je dirais même contemporain. Qu’on en juge de ces lignes que j’ai dénichées dans les fameuses Philippiques.
Sur la lâcheté commune et l’indifférence de tout le troupeau :
« De toutes les fautes nombreuses et depuis longtemps accumulées qui ont rendu notre situation mauvaise, la plus funeste, la plus embarrassante aujourd'hui, c'est votre aversion pour les affaires. Vous y consacrez les courts moments où, assis en ce lieu, vous écoutez les nouvelles; après quoi, chacun se retire sans y réfléchir, sans même en garder la mémoire ».
a théorie de la conspiration suppose un complot, des méchants, des sociétés (ou leur religion, leur représentation mentale) et une dimension, forme a priori de la sensibilité, le temps. Or il nous semble que c’est faire injure au vrai objet des conspirations technologiques modernes, que d’ignorer la terrible efficacité de ces conspirations contre l’espace, contre le décor, contre la terre. D’ailleurs Guénon s’est trompé, c’est l’espace qui a été tué et rongé, et remplacé, pas le temps (on peut toujours le plier, le ranger). La pseudo-société traditionnelle et ses géniaux Juvénal ou ibn Khaldun savait à quoi s’en tenir sur tel âge d’or ; le temps –le temps qui court - est toujours le même, ignoble, bâtard et désastreux. Mais la terre était belle. Mais elle avait encore un territoire, un espace, et cet espace a disparu dans le monde dit moderne, dans le techno-scope où nous évoluons. Guénon le dit d’ailleurs dans le Règne de la quantité ! C’est l’histoire de Don Quichotte et de ses moulins : quelque démon conspire et le sol se dérobe enfin sous ses pieds.
« …ce doit être la vérité, que ce sage Freston, qui m’a volé les livres et le cabinet, a changé ces géants en moulins pour m’enlever la gloire de les vaincre : tant est grande l’inimitié qu’il me porte ! Mais en fin de compte son art maudit ne prévaudra pas contre la bonté de mon épée. »
Mais lisons Wikipédia, notre bon vieux Wikipédia, qui met tout (n’importe quoi donc) à la portée de tout (et non plus de tous).
« Se référant à une fable de Borges écrite sous le nom de Suarez Miranda, remettant en cause aussi bien la notion classique de l'auteur, que celle de la chronologie nécessaire à toute histoire des idées (les nouvelles d'un auteur pouvant ainsi influencer un auteur antérieur), Baudrillard a affirmé que dans notre société actuelle, le simulacre avait remplacé l'original, comme dans une nouvelle de Borges, la carte de l'Empire se substituait au territoire lui-même. Baudrillard a éprouvé, en particulier dans les années 1990, ses théories à l'aune, non pas du réel puisque celui-ci a disparu, mais des événements médiatiques successifs. »
(Suite)
Les romanichels et les stars veulent plus de réfugiés ? Les stars hollywoodiennes votent pour Hillary ? Les stars ne veulent pas de Trump ? Nos acteurs subventionnés ont honte d’être français ?
Petite explication.
Tacite l’admirable… Voici comment il nous dépeint une agitation politique, celle des légionnaires, si proches, finalement, d’une révolte des étudiants, d’un printemps arabe, d’une péripétie mondaine. On devine l’importance du théâtre et du spectacle comme facteur de subversion et de manipulation des sociétés ; ce qu’ont rappelé Jean Chrysostome ou saint Basile dans leurs sermons.
C’est dans le livre 1 des Annales, chapitre XVI et XVII, qu’on a mal lu (et traduit) à l’école… Nous sommes sous Tibère.
« Telle était à Rome la situation des affaires, quand l’esprit de révolte s’empara des légions de Pannonie ; révolte sans motif, si ce n’est le changement de prince, qui leur montrait la carrière ouverte au désordre et des récompenses à gagner dans une guerre civile. »
Le printemps légionnaire va éclater. Il vient de l’inactivité et de l’oisiveté, si propices à déclencher des troubles. La mutinerie débute comme une fable d’Esope. Et là intervient un acteur. On sait le rôle que jouent les acteurs dans les révolutions (Couthon, Collot en France), le rôle subversif du théâtre et du spectacle moderne.
(Suite)
On va en fâcher quelques-uns. Mais cela ne fera pas de mal de distinguer le bon grain de l'ivraie et de cesser de fantasmer inutilement, à coups de Français de souche, de beaufs du dimanche ou de Séraphin Lampion ; car la réalité ordinaire du Français est celle-là.
On va expliquer pourquoi maintenant ce culte du Français de souche nous gave, avec quelques auteurs un peu plus sûrs que Renaud Camus et les geignards de Fdesouche.com .
Sur la question de l'immigration, Benjamin Stora a certainement plus raison que tous les experts fascisants réunis. On savait tous au lycée, bien avant la propagande socialiste et mondialiste, qu'un tiers des Français avait déjà des origines métèques dans les années 70, avant la nouvelle vague migratoire.
Nous sommes métissés de grecs, d'arabes, de polonais, d'italiens - eux-même métissés depuis des millénaires avec tout ce qui traînait dans la Méditerranée ! Juvénal décrit déjà une invasion syrienne, accusant dans la satire III « l'Oronte syrien de se déverser dans le doux Tibre » (Jam pridem Syrus in Tiberim defluxit Orontes, Et linguam, et mores...) !
Le dix-neuvième précipitant le déclin français, surtout démographique, le grand remplacement commence dès Louis-Philippe. L’industrialisation du Second Empire accélère le processus, et les guerres de Napoléon III et de la République dépeuplent la France de son élite physique et nordique. Madison Grant souligne que la taille des appelés a baissé de quatre pouces après les guerres napoléoniennes.
(Suite)
Hillary Clinton est démocrate. Que Tolkien n'ait pas été démocrate n'étonnera personne, même ceux qui s'efforcent de montrer que son œuvre ne signifie rien. En réalité il semble même que son message paradoxal et invisible ait a priori annoncé le Brexit, la volonté hauturière de l'élite celtique et anglo-saxonne de fuir le monde moderne (y compris au bas niveau hippie), et ce d'autant que ce monde moderne se manifestait dans sa chère Angleterre et dans ses dominions, Amérique comprise. Le récent réveil des peuples anglophones (australien y compris) qui coïncide avec la parution de mon Salut par Tolkien (éditions Avatar) ne fait que démontrer cette volonté du grand auteur de fuir le monde des stations-service, des sit-in, des centres commerciaux, des favelas et des interviews. Il a défendu la Tradition, c'est tout. Mais il n'y est pas allé par quatre chemins, comme je l'ai démontré dans le chapitre XIV de mon livre où je cite en anglais sa correspondance (des fois qu'on m'accuserait encore de manipuler le message...).
On écoute le maître sur la démocratie :
« I am not a ‘democrat’ only because ‘humility’ and equality are spiritual principles corrupted by the attempt to mechanize and formalize them, with the result that we get not universal smallness and humility, but universal greatness and pride, till some Orc gets hold of a ring of power – and then we get and are getting slavery. »
La démocratie mène à la tyrannie (Platon). La démocratie mène à l'ochlocratie via le nazisme (Hans Gunther). La démocratie mène même à Donald Trump (ne riez pas !).
(Suite)
Ce texte sur le dernier livre de Philippe Grasset ne sera pas un article ; j’en suis de toute manière bien incapable. Le livre de PhG est le plus important paru depuis des décennies en France et il se comparera à Debord ou aux meilleurs Baudrillard. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit.
Ce dont il s’agit c’est de sauver son âme du Titanic glacé qu’est devenu notre civilisation ; Titanic si glacé qu’il n’a plus besoin de couler. Il faut chauffer les paroles dont a parlé Rabelais.
On commence par Hamlet.
Hamlet explique à Rosencrantz que le Danemark est une prison.
Then is the world one, répond l’autre pour une fois plus inspiré (Acte II, sc. 2).
Ce que Hamlet appelle The Distracted Globe (TDG), après avoir écouté le fantôme (I, 5), ce mot global donc, et toutes ses connotations néo-totalitaires, PhG en parle très bien, en parle extraordinairement à sa page 200 :
« La rotondité de la terre permet de suggérer que l’espace physique prend la forme d’un symbole de l’inéluctabilité de la modernité comme maîtrise du monde (on dira plus tard globalisation du monde, ce qui veut dire sous forme pléonastique globalisation du globe et confirme que le globe terre n’est pas seulement un phénomène physique, et qu’il est également le symbole à la fois de la maîtrise et de la fermeture du monde par la modernité). »
92% des noirs ont voté Clinton ; 92% des musulmans ont voté pour Hollande en 2012 au deuxième tour. C’est même grâce à eux qu’il est passé... La question est : pourquoi ces minorités brimées (victimes du racisme, du sentiment d’insécurité, de la misère sociale…) votent comme les barons de Wall Street, les stars hollywoodiennes et les émirs du Qatar ? Pourquoi les minorités jouent le jeu du Soros (le cercueil, en grec ancien) et des milliardaires ?
Il faut comprendre ici que ce n’est pas la gauche contre la droite (les musulmans, de gauche ?), ni le « choc des civilisations » à la noix (où sont passées nos civilisations ? Enfin !), mais le système contre toute société.
Emmanuel Todd a récemment évoqué à propos des élections US un mercenariat électoral pour les démocrates. C’est très bien dit, maître, c’est même courageux de votre part. Il aurait pu ajouter (il n’aime faire les choses qu’à moitié, mais ne le décourageons pas) que la même attitude prévaut en France. Todd hurle après les cathos zombie qui font de sales coups aux musulmans, il oublie de rajouter que ces musulmans votent comme un seul homme pour le PS qui tue ou déplace un million de musulmans en Libye et ailleurs (on ne parlera pas de Juppé). Le PS se maintient et retournera aux affaires en faisant voter ses minorités, dût-il pour cela comme Obama/Hillary remplir la France de minorités et de réfugiés.
(Suite)
Un ennemi surpris est à demi vaincu. (Sun Tse)
La victoire de Fillon, sursaut de la France chrétienne et légitimiste, a surpris la maréchaussée médiatique ; elle a donc aussi surpris le néo-FN et ses cadres «comme il faut», qui bien que « comme il faut », n’ont pas su se faire recevoir à sciences-po. Il faut croire que le fait d’avoir chassé JMLP et ses «déplorables» dans les conditions que l’on sait n’a pas suffi. Depuis longtemps le néo-FN a choisi le déshonneur, et l’on est content d’apprendre qu’il a récolté la guerre et le déshonneur avec l’UEJF et les sicaires du PS.
Fillon suppose pour ce néo-FN une autre sérieuse épine dans le talon-aiguille. Voilà quelqu’un qui a su remettre le pétulant Copé à sa place (voyez la diatribe du gardon Askolovitch), qui a pris ses distances avec les humanistes islamistes, et qui a proposé un plan de bonne entente avec la Russie. Tout cela évidemment coupe l’herbe sous le pied au néo-FN d’autant qu’on n’y sent pas d’hostilité a priori contre la famille chrétienne ou cette France un peu routinière dont le néo-FN a prétendu se moquer avec son quarteron de gays en goguette, de rappeurs retraités ou de maniérés commentateurs de Chevènement.
(Suite)
Jamais nous n’avons été autant surveillés, menacés, humiliés, remplacés, écrasés d’impôts, et jamais nous n’avons été aussi platement soumis, que ce soit dans un hideux immeuble, dans un aéroport, dans un monstre de croisière. Plus je vois cela, plus je m’émerveille. Et plus je m’émerveille, plus je me fais traiter de factieux et de conspirateur.
Cela m’apprendra. On est trop bon pour moi. Je finirai comme les libyens, hagard sur les sables pour m’apprendre.
Il n’y a pas besoin de théorie de la conspiration. Le peuple n’est pas un gentil innocent, une victime naïve. Le peuple aime naturellement être mené à l’étable ou à l’abattoir. Telle est l’éternelle leçon de la Boétie qui s’extasie devant l’infinie capacité des hommes à s’aplatir devant l’autorité. Chouchou des libertariens et de mon très cher Murray Rothbard, l’adolescent prodige s’écœure lui-même en écrivant ces lignes, en rappelant ces hauts faits :
« Il n’est pas croyable comme le peuple, dès lors qu’il est assujetti, tombe si soudain en un tel et si profond oubli de la franchise, qu’il n’est pas possible qu’il se réveille pour la ravoir, servant si franchement et tant volontiers qu’on dirait, à le voir, qu’il a non pas perdu sa liberté, mais gagné sa servitude. Il est vrai qu’au commencement on sert contraint et vaincu par la force ; mais ceux qui viennent après servent sans regret et font volontiers ce que leurs devanciers avaient fait par contrainte. »
(Suite)
Que Donald Trump aura fait couler d'encre odieuse et imbécile ! Que Fillon est méprisé, que le vénéneux Juppé est encensé ! Que le Brexit fut sous-estimé !
Mais pourquoi la presse française – ou même anglo-saxonne - est-elle si nulle ? Un peu d'histoire.
En 1721 Montesquieu publie les lettres persanes, ouvrage destiné à être bouquiné par le public décalé, jouisseur et rigolard de la Régence. Le livre est lu par une « élite » qui est déjà celle d’aujourd’hui, bourgeoise, collabo, humoriste.
Le bouquin devient un classique, sans que l’on ait compris pourquoi, au milieu de cette littérature du dix-huitième siècle décadent, si proche de nos marottes et de nos caprices de vieux. Le livre recycle le style journalistique venu d’Angleterre, comme toute la décadence française et même européenne, le matérialisme et la superficialité. A la même époque, dans un article passionnant (je l’ai étudié ailleurs), Jonathan Swift se demande par quoi on va remplacer le christianisme en Angleterre ; ou comment le bourgeois british aux affaires pourrait se nourrir d’enfants irlandais (en 1846 ce même bourgeois libéral le prendra au mot). C’est le même bourgeois libéral qui veut déclencher une guerre contre la Russie – pour protéger ses Indes ou la Turquie ottomane - durant tout le dix-neuvième siècle ! Car le gouvernement anglais obéit à sa presse, remarque Tocqueville dans ses Souvenirs. Surtout quand il s’agit de faire la guerre à la Russie.
(Suite)
Aux années de tous les dangers succède la revanche du peuple.
François Fillon a été PM du scandaleux et déshonorant Sarkozy, mais ce n’est pas le problème. Il peut mentir et nous manipuler, mais ce n’est pas le problème. Il peut arriver au pouvoir et se dégonfler, mais ce n’est pas le problème. Il peut s’aplatir dans le futur face aux lobbies et au totalitarisme médiatique, mais ce n’est pas le problème. Il peut se soumettre aux minorités malveillantes et aux oligarques planétaires, mais ce n’est pas le problème.
François Fillon a gagné et triomphé aujourd’hui, et c’est la vérité du jour. Comme l’a dit JMLP, le candidat du système a AUSSI été culbuté, l’homme des lobbies, de nos médias débiles, des islamistes et des obèses du Bilderberg, l’homme aussi de la guerre à mort contre la Russie. Les Français sont moins nuls qu’on ne croyait. Ils votent pour un modéré révolutionnaire, excusez l’oxymore (le quoi, demande Patrick Cohen et la rédaction analphabète de France-Inter)
(Suite)
Nous sommes en Espagne, pays où je ne lis que la presse people : c’est la seule qui fasse son métier et qui ne raconte pas trop d’ordurerie. Le détritus socialiste El Pais recrache froidement le NYT (vive Wall Street, vive Obama, mort à Poutine et la Russie) et la presse de droite (ABC ou la Razon) est encore plus débile. Le regretté Guy Sorman y tient même une chronique pour justifier le génie libéral de nos banques, les bienfaits de la vague de réfugiés ou des sanctions antirusses. Quand je veux comprendre ce qui se passe en Espagne, je relis Quevedo, Gracian et mon vieux maître Ortega Y Gasset. Eux ne vieillissent pas.
La presse people donc. La prestigieuse revue Hola !, qui encense les amours du Nobel de littérature Vargas Llosa, cesse la première toute diabolisation du Donald et décrit la vie de sa belle épouse Mélanie, qui fut traînée dans la gadoue par la presse-système durant la noble campagne de la Clinton. On montre l’appartement géant de Central Park, celui qui fut utilisé par Taylor Hackford dans son chef d’œuvre l’Associé du diable. Hackford explique dans son commentaire que Donald fut princier pendant le tournage et qu’il a une dimension baronniale (on aimerait bien de telles explications à la télé socialo). Et Hola ! émerveillé montre l’intérieur du Boeing, les hélicos, la Floride hispanique de Mar-a-Lago, Trump Tower et tout le reste.
Les ploucs prétendent que Trump fait nouveau riche. En réalité il est Ancien Régime, il est princier, il est baroque, il est rococo (comme son duplex de 2000m2), il est tout ce qu’on veut sauf « nouveau riche américain ». Trump aime l’Europe et les châteaux, les statues et les tapisseries, le chic et le stuc de nos anciens monarques. Le reste est littérature et ce n’est pas à des ploucs à trois kopecks de décréter s’il est vulgaire ou pas.
(Suite)
C'est le chapitre IV de mon livre sur Trump.
Définissons d’abord la mégalothymie : c’est l’ambition personnelle poussée à l’extrême accompagnée d’une grande efficience sur le terrain (« il faut pouvoir vouloir » dit Nietzsche). L’aviateur, l’envahisseur, le grand musicien sont possédés par la mégalothymie. Or cette mégalothymie est prohibée aux temps postmodernes.
Notre réflexion sur la mégalothymie est nourrie par la lecture toujours passionnante de Francis Fukuyama (c’est un vrai nietzschéen, tant son livre fait « ruminer »). Ce professeur insulté mille fois par la classe intello française ou italienne (qui n’a pourtant plus grand-chose à nous dire), a bien utilement et bien simplement établi ou rappelé quelques faits importants.
Pour Fukuyama, « l’entrepreneur capitaliste décrit par Joseph Schumpeter n’est pas le dernier homme de Nietzsche. » Ce dernier homme de Nietzsche ressemble assez à notre électeur socialiste, démocrate, à cet arbre à enfants de Kundera, à notre abonné de canal plus. On cite le maître : « Voici ! Je vous montre le dernier homme. « Amour ? Création ? Désir ? Étoile ? Qu’est cela ? » – Ainsi demande le dernier homme et il cligne de l’œil. La terre sera alors devenue plus petite, et sur elle sautillera le dernier homme, qui rapetisse tout. Sa race est indestructible comme celle du puceron ; le dernier homme vit le plus longtemps. « Nous avons inventé le bonheur, » – disent les derniers hommes, et ils clignent de l’œil. » C’est le Français moyen actuel, tel que dénoncé par Céline aussi en son temps.
Comme s’il avait prévu l'increvable bobo socialo de RTT, Nietzsche ajoute :
« On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point. »
(Suite)
La vraie gauche a disparu depuis longtemps. Georges Sorel dénonçait déjà cette entropie politique propre aux partis socialistes dégénérés de la fin du dix-neuvième siècle. Lénine aussi soulevait avant la guerre de 14 la trahison des socialistes (ils déclarent toujours la guerre, ne savent faire que cela). L'alignement sur les USA dont Trotski a parlé en 1924 est également de l'histoire ancienne : je l'ai évoqué ici même.
Le cas français relève de la pathologie avec le répugnant PS aux commandes. Menaces contre la Chine ou la Russie, guerres à la Syrie, à la Libye, en attendant la guerre aux USA de Donald Trump. Le tout en saccageant le droit du travail français et en privatisant les aéroports pendant les vacances. Ces types sont bons pour les asiles en attendant les poubelles de l'histoire ; et ils osent cracher sur les peuples ! On croit rêver, mais c'est la réalité.
Et c'est partout pareil en Europe occupée. El Pais ose titrer dans son édition du 10 novembre : Obama et Hillary invoquent la démocratie. Alors posons la question : pourquoi donc « la démocratie » en Europe comme en Amérique ne signifie-t-elle qu'inégalités fantastiques, adoration du fric et du luxe, idolâtrie de la crétinerie médiatique, invasions à domicile, guerres humanitaires aux quatre coins du monde ? Oui, pourquoi ? Tocqueville toujours : le despotisme de la démocratie met fin aux libertés anciennes.
(Suite)
Tim Carney, journaliste américain, souligne que le petit blanc de Pennsylvanie qui avait voté Obama en 2008 aura voté Trump en 2016. Voilà pour le soi-disant racisme du petit blanc. Il restera chômeur non recensé et insulté invétéré. Car le petit blanc doit crever le premier. On est eschatologique ou on ne l'est pas. Voyez le grec, l'italien, le provençal dans leur Europe en voie de remplacement.
Les races n'existent plus, quoiqu'elles votent encore ! Le vote des noirs en faveur de Clinton s'est monté à 92%. Le vote religieux musulman en faveur de Hollande était identique, 93%, et c'est pour cela que Nicolas Sarkozy fut défait. On ne va pas le pleurer, ni sa Lolita francophobe. Les latinos votent démocrate à 70% et les asiatiques aussi votent démocrate (73%), alors qu'on les prétend de droite. Le PS observe la même stratégie que le parti de la lointaine cousine de Hollande : sarcler son électorat de souche pour le remplacer par un électorat de couleur, orange par exemple, celui qui veut mettre le président républicain à la porte au nom de la démocratie, et faire de Donald Trump un nouveau président ukrainien un nouveau Ianoukovitch. Car on est en démocratie occidentale, c'est-à-dire que le candidat qui n'est pas dans la ligne de la clique des minorités milliardaires & mondialistes doit vite ficher le camp.
Sachant en effet qu'une minorité vote à 90% en votre faveur, vous aurez grandement intérêt à la favoriser, à la laisser grandir. Et vous serez réélu. Cela sonne comme une fable de La Fontaine. Selon que vous serez...
(Suite)
Le début du XXème siècle avait été marqué par une énorme et dévastatrice vague de nationalisme : cette vague donna le tsunami des deux guerres mondiales qui succédait à la guerre de 1870 et à la volonté française de récupérer l’Alsace-Lorraine. Comme je l’avais dit dans mon livre sur l’exception française, la nation n’était pas une volonté de vivre, mais un désir sacrificiel de mourir ensemble. Le nationalisme devenant, surtout l’allemand et le français, un genre littéraire qui servait à programmer les esprits en vue d’une guerre perpétuelle appuyée aussi sur le darwinisme de l’époque (seuls les plus forts survivent). Au XIXème siècle on a ainsi appris au paysan l’histoire de « son pays » (alors qu’il n’était jamais sorti de son village et ne savait que son patois) et c’est grâce à cette programmation mentale « par les philosophes » et surtout les instituteurs qu’on a pu l’envoyer se faire tuer sur tous les champs de bataille. Hitler avait toujours évoqué avec émotion son professeur d’histoire de collège dont la mission était de fabriquer à la chaîne des générations de nationalistes guerriers. Arrivé au pouvoir, il alla même le revoir avec émotion : ce professeur était un pangermaniste convaincu et on lui doit donc en partie l’invasion de la Russie ! Aujourd’hui on nous traite physiquement moins mal (Tocqueville, toujours, mais après pas mal de guerres !) mais on nous programme toujours autant : nous sommes des bipèdes non déterminés, des citoyens du monde, des immigrés qui s’ignorent ou qui se sont oubliés, et du futur robot ou transhumain. Les charniers du siècle dernier ont ainsi été la conséquence de l’histoire et de la philosophie enseignées un siècle avant. Je ne caricature évidemment rien et il se trouve que de grands esprits parfois différents ont fait les mêmes remarques, car ils avaient compris le piège. Je pense bien sûr au poète Paul Valéry et à ses Regards sur le monde actuel qui valent bien plus que ses civilisations qui sont mortelles. Valéry écrit dans sa prose impeccable :
« L’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeurs ou à celui de la persécution, et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines. »
(Suite)
86% des Français seraient hostiles à Trump. Quel peuple mal informé... Ceci dit, la belle victoire de Donald Trump a été rendue possible par trois facteurs :
• La rage du peuple américain, que j'ai décrite dans mon livre. La rage et la misère sont totales : 70% des gens n'ont pas mille dollars devant eux, et les chiffres du chômage sont ignominieusement truqués.
• La classe des sites US antimondialisation ou anti-système (Zerohedge, Breitbart, The economic collapse, etc.) que l'on ne cesse de citer avec Philippe Grasset. C'est la victoire du petit peuple bien informé du web contre la presse aux ordres qui braille dans le vide, comme Friedman l'autre jour (Hear me out ? Mais pour qui se prend ce drôle payé par Carlos Slim ?). 60 000 commentaires pour un article de Breitbart ce soir. Voilà un peuple liquide bien mobilisé, vous ne croyez pas ? Ah, en France...
• L’aveuglement du système lui-même. C'est le facteur le plus important bien sûr. On ne croit pas que l'on puisse perdre. Or Hillary a bien perdu contre Obama, non ? Ce n'est donc pas un bon cheval Hillary, et pourtant le système la choisit... Une aberration stratégique de plus. On citera Debord toujours : « un État, dans la gestion duquel s’installe durablement un grand déficit de connaissances historiques, ne peut plus être conduit stratégiquement. »
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