• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:
Merveilleux texte souvent cité par Philippe Grasset. Pfaff décrivait la nouvelle dérive fascistoïde, l’impérialisme mégalomane et débile. Il n’avait oublié que deux choses : les élites européennes marcheraient les yeux baissés dans la répugnante combine néo-conne (les valises de billets de PCR) ; deux, le cochon de payant contribuable fermerait sa gueule et continuerait de payer pour engraisser cette armée. Tout cela se savait depuis Démosthène et son discours sur la réforme que mon ami Richer (voyez son phénoménal livre sur Sparte) avait donné à étudier à ses agrégatifs : une foule athénienne abrutie de spectacles et finançant ses guerres avec le racket de la Ligue de Délos et puis des mercenaires.
Car comme dit notre roi préféré, rien De nouveau sous le sommeil.
(Suite)
Dans ce livre étonnant écrit il y a presque cent ans Guénon faisait le lien entre la constatation de notre abrutissement et la situation de l’après-guerre mondiale (crise culturelle, sociale, communisme, tiers-mondisme, etc.). Il reconnaissait aussi la montée de l’occidentalisme en orient.
Il évoquait déjà notre abrutissement qui est très grand, qui est même hallucinant. Michael Hoffman évoque les trois « A » : apathie, aboulie, amnésie. Guénon souligne que comme le chien Ran-Tan-Plan de Lucky Luke l’avant-garde modeste des occidentaux « sent confusément » la crise :
« Que l’on puisse parler d’une crise du monde moderne, en prenant ce mot de « crise » dans son acception la plus ordinaire, c’est une chose que beaucoup ne mettent déjà plus en doute, et, à cet égard tout au moins, il s’est produit un changement assez sensible : sous l’action même des événements, certaines illusions commencent à se dissiper, et nous ne pouvons, pour notre part, que nous en féliciter, car il y a là, malgré tout, un symptôme assez favorable, l’indice d’une possibilité de redressement de la mentalité contemporaine, quelque chose qui apparaît comme une faible lueur au milieu du chaos actuel. »
(Suite)
Dwight Eisenhower et son fameux discours. Eisenhower a souvent eu bonne presse, et il semble avoir été un des derniers présidents prestigieux et équilibrés. De Gaulle l’aimait beaucoup (voyez le Peyrefitte, tome premier, pp. 306-307). Son discours reflète cet équilibre et sa lucidité. Le prestige et la puissance américaine, la force créatrice US étaient alors incontestables.
Regardez ce que disait Sam Peckinpah dans son interview à Playboy. J’ai retrouvé cette interview incroyable en préparant mon livre sur les westerns classiques, que doit préface Philippe Grasset. Un peu d’anglais :
“We're in the Dark Ages again. The time will come, he said when you'll look back on Harry Truman as possibly the best President this country ever had. Even Eisenhower was better than these guys. At least he knew who he was.
He wasn't dead and the society wasn't dead.”
(Suite)
On parle souvent de Pike et de Mazzini pour expliquer le pseudo-nouvel ordre mondial actuel. Or le nouvel ordre mondial commercial et britannique est déjà célébré par Voltaire dans son poème scolaire Le Mondain. L’unification planétaire est une vieille lune. On va voir avec un autre exemple prestigieux.
On connaît le président Ulysse S. Grantgrâce aux feuilletons télé (les Mystères de l’Ouest, qui constituaient une réflexion sur les agences secrètes), à la guerre de Sécession et à la Conquête de l’ouest. Mais ce qu’on ne sait pas c’est que, comme Dostoïevski (voyez Les Possédés), le président Grant décrit le nouvel ordre mondial à venir.
Dans une adresse présidentielle, Ulysse S. Grant donc évoque l’unification électromagnétique du monde par les réseaux, le télégraphe, le commerce, le canal de Suez. Comme je le montrerai un jour (voir annexe) cette unification électromagnétique du monde est le vrai sujet du roman-fleuve Moby Dick.
Grant sent venir l’unification du monde comme Joseph de Maistre dont je cite toujours la fin de la deuxième soirée pétersbourgeoise :
(Suite)
Nous sommes en 2018. Swift. Ce grand texte est redevenu indispensable dans cette phase agonique et eschatologique du capitalisme-turbo. Sans le vouloir les Français ont mis au pouvoir un agent de liquidation, et ils vont être servis. J’en ai parlé dans un récent libre publié aux éditions Avatar. Mais je laisse ici au lecteur le soin de redécouvrir le génie de Swift qui avait remarqué que les puritains anglais, ces adorateurs de la bible, adoraient affamer ou exterminer les Amalécites catholiques de l’Irlande éternelle. A l’heure où l’on célèbre les restaurants de viande humaine à L.A. ou ailleurs, la prose de Swift vous semblera rafraichissante (Wikisource.org).
(Suite)
Reparlons de la fin de l’histoire…
La catastrophe est arrivée avec Louis-Philippe, tout le monde devrait le savoir (cela me rappelle je ne sais quel journaliste royaliste qui me demandait si j’étais orléaniste ou légitimiste. On est légitimiste ou on n’est pas monarchiste, voilà tout). Depuis, on barbote. Voyez l’autre avec sa banque Rothschild et sa soumission aux patrons anglo-saxons.
Balzac c’est la comédie humaine et c’est aussi la recherche de l’absolu qui n’aboutit plus - et on n’a rien fait de mieux depuis. Car Balzac a compris mieux que tout le monde le monde moderne, peut-être mieux que Guénon même (à savoir que les résurrections et recommandations spirituelles seraient des potions, des simulacres).
Extraits de Z. Marcas, petite nouvelle méconnue, prodigieuse. On commence par la chambre de bonne :
(Suite)
On a fait de Céline un nazi et on l’insulte du soir au matin. Cette époque de misère ne sait qu’insulter tout le passé pour imposer au monde sa merde morale et culturelle.
L’homme venait de la gauche libertaire et il était évidemment plus subtil. Son pacifisme l’a rendu enragé comme je l’ai expliqué. Il est facile de lui jeter la pierre quand tout le monde aujourd’hui reconnait le rôle de Netanyahou ou d’Adelson pour pousser Trump et sa clique d’animaux à la guerre d’extermination contre l’Iran.
Voici ce que Céline écrit en 1933 dans un hommage à Emile Zola qui fourmille de vues passionnantes et vivantes sur notre monde moderne. Comme je l’ai montré dans mon livre, le diagnostic de Céline est terrible et se rapproche de celui des grands chrétiens comme Chesterton ou Bernanos, ou des grands critiques de postmarxistes de la modernité libérale (Debord, Boorstin, Mumford).
(Suite)
Tout le monde fait de son mieux pour commenter ou fêter le cinquantenaire de mai 68. Alors laissons parler un poète. Dans ses Mémoires JMLP y va de son interprétation et de sa métaphore (mai 68 comme… eau-forte) :
« …le dommage de Mai 68 est encore plus vaste, car au désastre de l’école s’ajoute celui des médias, de la littérature, des arts, du cinéma et de la télévision, de tout ce qui sous le mot impropre de culture influe sur la mentalité des hommes, et dont la maîtrise, le philosophe italien Gramsci l’a rappelé à toute une génération de révolutionnaires, permet de prendre le pouvoir sans peine.
(Suite)
Mon ami Guillaume de Thieulloy (les4verites.com, où j’ai écrit dix-huit ans) a publié aux éditions Muller le tome premier des mémoires de Jean-Marie Le Pen et bien lui en a pris puisqu’il en a vendu beaucoup – et ce n’est pas terminé…
A titre personnel j’ai rencontré plusieurs fois Le Pen dans les années 90 grâce à Serge de Beketch (voyez mon livre sur Serge). Nous avions fait une belle émission le 3 janvier 90 sur Radio-courtoisie où je l’avais étonné, tout « jeune homme que j’étais par mes connaissances sur l’ésotérisme et notre tradition » (nous évoquions les doriphories de Jean Phaure à propos des évènements de Roumanie). Le Pen est un bloc de culture et de sensibilité traditionnelle et française, et il me semble d’ailleurs que c’est comme cela qu’il faut lire ses mémoires, comme un bréviaire pour maintenir le cap spirituel en ces âges sombres où tout a été rasé, religion catholique romaine y compris ! Il ne subsistera que les catholiques parcs que j’ai évoqué dans un conte publié par Philippe Randa, ou ces oasis de tradition dont a parlé Benoit XVI (lui aussi remplacé, et de quelle manière!). La politique était foutue en France comme partout et c’est son message de solide menhir celte et enraciné qu’il faut méditer maintenant ; car le Pen est un éclairé et ce n’est pas pour rien si ce phare breton (sic) tient depuis si longtemps.
Je l’ai interviewé pour la presse russe en 2012 (Pravdareport.com) et il avait étincelé, évoquant un arc d’union boréale qui irait de la Bretagne à la Sibérie.
(nous en sommes loin…). Comme Serge, il avait compris que la Russie virerait à la tradition dès les années 90.
(Suite)
On l’a adoré ce film, parce qu’ils vont volontaires vers la mort, et qu’on les voit enfin se faire massacrer. On l’a adoré parce que les parques filent bien le destin du phénomène, dès l’arrivée à West Point, avec aussi la nomination factice et le rabbit foot. Enfin on l’a adoré ce film parce qu’il célèbre la grande victoire de la nation sioux. Film sur la magie de la destinée et la préférence donnée à la gloire sur le train de la vie paresseuse et matérielle. Comme dit Ken Watanabe dans le Dernier samouraï, la mort de Custer était une bonne mort !
Good death, general…
Film splendide, protéiforme, confus et brouillon, comme bien des Walsh dont le génie débordant s’accommode mal d’une morale, même hollywoodienne. Il est à la fois humanitaire, antialcoolique, antiraciste mais aussi belliciste, provocateur et affairiste ! Ce film féministe aussi célèbre la résignation féminine (« mon mari est parti mourir pour la patrie… »). Le personnage évoque nos mousquetaires : George Armstrong Custer the First est un être bellâtre, aristo, élégant, capricieux, batailleur, il ne lui manque plus que notre Alexandre Dumas pour devenir aussi populaire que notre d’Artagnan. Mais ne l’est-il pas ?
(Suite)
Tocqueville dit la même chose :
« Ce qu'ils cherchent dans un journal, c'est la connaissance des faits; ce n'est qu'en altérant ou en dénaturant ces faits que le journaliste peut acquérir à son opinion quelque influence. »
Ce qui vaut dans Valance c’est l’introduction. Et la conclusion : on parle du récit recyclé et réinterprété de la réalité, et ce n’est pas rien. Le développement du film est certes bien et intéressant : il y a un excellent méchant, Lee Marvin, on a des bons et d’une lutte du bien contre le mal, du droit contre la nature – ou la brutalité.On a un fantastique moment de tension-dissuasion (« Pick my steak Liberty, pick it up… Just try it Liberty, just try it. »). On a aussi le développement de la démocratie et de la vie politique et on apprend alors plein de choses sur le cirque électoral et les hôtels comme centres de la vie publique (surtout quand on n’a pas lu John Boorstyn). Mais tout de même, rien ne vaut l’introduction du film et sa dimension royale et surnaturelle. Elle est sépulcrale cette introduction, c’est comme si on avait su filmer en France la basilique de Saint-Denis et le linceul pourpre où dorment les rois morts…
Et comme tout est important dans cette introduction, Ford souligne les changements : le train ; le télégraphe ; le téléphone. Macluhan et Paul Virilio vont passer par là…
(Suite)
Urbaniste, philosophe, antisystème, Paul Virilio était interviewé par Jean-Luc Evard il y a dix ans et tenait les propos suivants sur la vitesse :
« Walter Laqueur l’a montré : une vie accélérée remplace l’atmosphère calme et recueillie de l’avant-guerre. De cent mille voitures particulières au sortir de la guerre, l’Allemagne passe à un million deux cent mille dix ans plus tard.
Les techniciens allemands sont aspirés par une seule ambition : les records de vitesse : le « Ruban Bleu » avec le Bremen, la première auto-fusée chez Opel, les trains ultrarapides, le développement de la radio avec ses informations hachées et renouvelées. Agitation, fébrilité, impatience donnent le sentiment de perdre la tête ; un poète trouvera l’image résumant l’époque : « Le temps roule en auto et aucun homme ne peut tenir le volant »
(Suite)
C’est une des plus belles expériences du cinéma américain, une des plus mystérieuses, envoûtantes, peut-être du niveau de 2001 ou du mécano de la General.
Ce film de légende, presque onirique, situé dans un espace et une temporalité incertains, est considéré comme le plus important ou presque du cinéma américain, et c’est justice. Tout en étant un western, il dépasse infiniment le genre, à moins qu’il ne l’accomplisse. N’oublions pas que le tiers du film est une lettre lue par Vera Miles ! L’aventure est déjà un récit écrit.
Infini du cowboy haineux avec un Wayne qui se surpasse, infini de l’indien avec ce cruel chef mystérieux et métaphorique.
La prisonnière c’est d’abord une arrivée. On arrive à une maison dont on repartira à la fin.
(Suite)
La dimension initiatique, chevaleresque et médiévale de Fenimore Cooper est évidente. Parfois on croit aussi lire du Tolkien. Lançons-nous quand le grand auteur présente un vieux chef à la Merlin ou à la Gandalf :
« Le costume de ce patriarche, car son âge, le nombre de ses descendants et l'influence dont il jouissait dans sa peuplade permettent qu'on lui donne ce nom, était riche et imposant. Son manteau était fait des plus belles peaux ; mais on en avait fait tomber le poil, pour y tracer une représentation hiéroglyphique des exploits guerriers par lesquels il s'était illustré un demi-siècle auparavant. Sa poitrine était chargée de médailles, les unes en argent et quelques autres même en or, présents qu'il avait reçus de divers potentats européens pendant le cours d'une longue vie. Des cercles du même métal entouraient ses bras et ses jambes ; et sa tête, sur laquelle il avait laissé croître toute sa chevelure depuis que l'âge l'avait forcé à renoncer au métier des armes, portait une espèce de diadème d'argent surmonté par trois grandes plumes d'autruche qui retombaient en ondulant sur ses cheveux dont elles relevaient encore la blancheur.
(Suite)
On peut s’adonner à l’adoration de la démocratie en ces temps d’État profond et d’Europe de Bruxelles, il reste que le mot plèbe, dont elle marque la triomphe, a été balayé de tous temps par les génies de l’humanité, à commencer par Platon ou Juvénal, jusqu’à Nietzsche ou Tocqueville. On a évoqué les transformations sociétales (les chiens et les gosses qui parlent aux maîtres et aux parents, etc.) du livre VIII de la République, mais on va revenir ici à la démocratie à la grecque et à sa gestion compliquée…
Fustel de Coulanges dresse un tableau assez terrible de la progression démocratique à Athènes et dans la Grèce ancienne, où elle fut plus cruelle qu’à Athènes, parfois abominable. Mais elle est tellement fatale et inévitable – y compris la décadence qui va avec – qu’on ne va pas la dénoncer !
La Cité dans l’Histoire… Fustel écrit, dans un style proche de Tocqueville :
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Koyaanisqatsi est un documentaire de 1983, produit par Coppola, sur la fin du monde. Il s’inspire d’une parole Hopi qui exprime ces notions de fin, de destruction, de transformation (quelle transformation ? Car on aimerait bien la connaître enfin). Il montre que ce qui est arrivé aux indiens nous arrive à tous et au monde : la destruction de tout par le moule capitaliste. Certains en sont encore contents et parlent de croissance.
L’apocalypse est donc de culture indienne ou peau-rouge aux temps postmodernes. C’’est pourquoi nous écrivons ce livre.
La dimension apocalyptique du monde est inhérente aux westerns. Le western décrit la destruction d’un paysage, d’une culture, et la rapide transformation de la culture vorace et parasite (celle du blanc). Il n’a donc rien d’optimiste par principe.
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Brute impériale, raciste humaniste, boutefeu impertinent, affameur et bombardier de civils, phraseur creux et politicien incapable en temps de paix, américanophile pathétique, Winston Churchill est naturellement le modèle de cette époque eschatologique et de ses néocons russophobes (Churchill recommanda l’usage de la bombe atomique contre les russes à Truman). On laisse de côté cette fois Ralph Raico et on évoque cette fois le brillant historien John Charmley qui l’analysa d’un point de vue british traditionnel : Churchill anéantit l’empire, choisit le pire et a guerre, varia d’Hitler (le moustachu puis Staline) et humilia l’Angleterre transformée en brillant troisième des USA. Autant dire que Charmley n’est pas bien vu en bas lieu. Il écrit en effet que l’Angleterre ruina deux fois l’Europe pour abattre une Allemagne qui finit par la dominer économiquement ! Nyall Ferguson a reconnu aussi les responsabilités britanniques dans la Première Guerre mondiale.
Coup de chance pour nous, un autre livre de Charmley a été traduit par Philippe Grasset pour les éditions Mols il y a quelques années. Dans Grande alliance Charmley notre historien montre le progressif abaissement matériel et moral de l’Angleterre – menée au suicide de civilisation par le boutefeu préféré de notre presse au rabais. Et cela donne :
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Mon épouse propose une nouvelle traduction de Pouchkine et de son classique Onéguine.
Tetyana a déjà traduit Tzar Saltan qui est sa meilleure vente sur Amazon.fr. Découvrez le film de Ptouchko pour profiter de la splendeur hyperboréenne de ce conte et de ce somptueux classique du cinéma soviétique.
Ici elle a traduit à ma demande Eugène Onéguine. J’ai appris mon peu de russe en lisant Onéguine. Il y a peu de tentations d’audace stylistique dans ces traductions. Mais comme elle est très douée pour la musique, Tetyana a décidé de rendre la musique de Pouchkine et d’Onéguine.
Et cela donne avec un point humoristique en plus :
(Suite)
Pour mieux apprécier les références à Frithjof Schuon, on se reportera au film d’Elliott Silverstein, un homme nommé cheval ; à celui de mon regretté ami Irvin Kershner, la revanche d’un homme nommé cheval. Au Dernier des mohicans de Michael Mann (scénario tarabiscoté mais fantastique partition de Trevor Jones), mais aussi à la version de 1936 avec Randolph Scott dans le rôle de Hawk Eye. Enfin bien sûr à Danse avec les loups qui en dépit de son catéchisme bon enfant, sensibilisa une opinion distraite.
Ici on va juste tenter d’élever le débat américain (en oubliant Trump, ses tweets et ses bombes) avec Frithjof Schuon, immense ésotériste suisse de culture alémanique et musulmane, qui a vécu en Amérique du Nord auprès de ses chers sioux lakotas…
Il est amusant avant de commencer de rappeler que les costumes indiens dans un homme nommé cheval venaient d’Hollywood ! Cette anecdote digne de Baudrillard rappelle que nous sommes tombés si bas que même quand nous parlons de tradition, nous évoluons dans le simulacre.
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L’Armageddon se rapproche et on citera Lincoln qui évoque « la fin des Etats-Unis qui ne peut être que sous la forme d’un suicide ». Ce suicide avait bien commencé avec la guerre civile qui tua 2% des Américains et en un sens mit fin à la grande civilisation nord-américaine (j’écrirai un jour là-dessus), celle des Edgar Poe, Melville, Thoreau, mais celle aussi des Thomas Cole et des Albert Bierstadt (découvrez ces peintres, Cole surtout qui peignit la dégénérescence des empires). A la même époque un certain Jules Verne sent cette violence monstrueuse dans son livre De la terre à la lune. Je cite ce maître (Le Gun-Club, chapitre un) :
« On sait avec quelle énergie l’instinct militaire se développa chez ce peuple d’armateurs, de marchands et de mécaniciens (…)
Le premier qui inventa un nouveau canon s’associa avec le premier qui le fondit et le premier qui le fora. Tel fut le noyau du Gun- Club. Un mois après sa formation, il comptait dix-huit cent trente-trois membres effectifs et trente mille cinq cent soixante-quinze membres correspondants ».
Tout cela pour dire qu’on n’a pas attendu les néocons ni Trump. On a affaire à un pays de fous adorant les armes, et massacrant pour son plaisir le plus grand nombre. Avis aux bisons, aux russes et aux chinois. En Amérique, le génocide indien fut un sport, comme la chasse aux esclaves qui horrifiait Dickens dans ses notes américaines.
(Suite)