• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit  de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.) 

• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:

 https://www.amazon.fr/Nicolas-Bonnal/e/B001K7A4X0

Pourquoi les USA n’auraient jamais dû exister

  vendredi 19 mai 2017

Un article d’Adam Gopnik dans The New Yorker a mis en rage les énergumènes de Prisonplanet.com (vive Trump, mais vive la guerre avec les russes). Il ne fait pourtant que reprendre à sa manière gauchiste les arguments des libertariens et de quelques traditionalistes dont je suis sur une question importante : l’existence-même des USA.

Nous aurions pu être le Canada. We could have been Canada.

On n’avait donc pas besoin de faire une guerre d’indépendance cruelle et dangereuse contre l’Angleterre. L’Amérique aurait été moins peuplée, serait restée un dominion tranquille comme le Canada et l’Australie, et l’Angleterre aurait continué de trôner pragmatiquement sur le monde. L’Allemagne n’aurait bien sûr pas osé la défier, et nous n’aurions pas connu les horreurs mondiales de nos guerres germano-britanniques.

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Le choc Macron et le reflux des antisystèmes

  mercredi 17 mai 2017

C’est Oscar Wilde qui dans ses aphorismes de Dorian Gray dit qu’il n’y a rien de pire que de ne pas atteindre son but, si ce n’est de l’atteindre. Coup sur coup les antisystèmes ont connu deux terribles déceptions en Amérique et en France. Le ludion antisystème a gagné à Washington et s’est allongé aussitôt devant son Etat profond, ses multinationales et la pensée unique (ou inique) ; le pion du système a gagné triomphalement en France, pays présumé des râleurs et de la révolution éternelle, en réalité pays du petit-bourgeois bien rangé devant sa télé, au garde à vous de la mondialisation, et ce depuis très longtemps. On risque dans cinq ans de voir la même pitoyable, la même éreintante configuration au second tour des présidentielles : la fasciste de service contre le sauveur des banquiers et de leurs indices. Mais comme le mouvement antisystème est nettement millénariste (croyance en la dette, la guerre, le krach, etc.), il va se remettre à croire en un écroulement du système ou en un grand soir apocalyptique et parousiaque. La bourse qui ne fait que monter à son nez et à sa barbe finira bien par s’effondrer, quoi ! Et d’ici là tout peut ENFIN arriver… On relira le classique de Norman Cohn sur les fanatiques de l’Apocalypse, plus dangereux en leur temps, sur ce sujet pas comme les autres. Sur le thème de la bourse, se rappeler que l’antisystème est rivé à son écran toute la journée. Le monde ne peut pour lui disparaitre que sur un écran. Videmus per speculum, comme dit saint Paul…

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Balzac et le parisien bobo vers 1840

  lundi 15 mai 2017

Leur stupidité réelle se cache sous une science spéciale.

Le parisien bobo énervait le contestataire de jadis. Aujourd’hui il exaspère les antisystèmes : il fait partie des profiteurs de la mondialisation, il est enchanté par le socialisme sociétal et ses innovation bikinis, il regorge de richesses et d’arrogance. Il est passé du RPR au PS dans les années 90 et 2000 en se rendant compte deux choses : un, il n’y avait plus de peuple rouge ou rose à redouter ; deux, le PS et le RPR c’était la même chose. Alors pourquoi ne pas se vouloir bohême ?

La bohême sent son dix-neuvième et son Balzac. Alors on repart sur ce génie méconnu, saccagé par notre enseignement à la noix. Car voici comment il le décrit déjà notre bobo parisien :

« Un des spectacles où se rencontre le plus d’épouvantement est certes l’aspect général de la population parisienne, peuple horrible à voir, hâve, jaune, tanné. Paris n’est-il pas un vaste champ incessamment remué par une tempête d’intérêts sous laquelle tourbillonne une moisson d’hommes que la mort fauche plus souvent qu’ailleurs et qui renaissent toujours aussi serrés, dont les visages contournés, tordus, rendent par tous les pores l’esprit, les désirs, les poisons dont sont engrossés leurs cerveaux ; non pas des visages, mais bien des masques: masques de faiblesse, masques de force, masques de misère, masques de joie, masques d’hypocrisie ; tous exténués, tous empreints des signes ineffaçables d’une haletante avidité ? Que veulent-ils ? De l’or, ou du plaisir ? »

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La présidence Zuckerberg, victoire de la matrice…

  samedi 13 mai 2017

Dans son excellent blog sur le désastre américain, Michael Snyder souligne les désastres urbains de Chicago et Baltimore ; il décrit une explosion de la violence, une décrépitude des infrastructures, un état de faillite, bref une crise digne du film de Lynch Eraserhead, qui métaphoriquement montrait l’écroulement de Philadelphie sous la désastreuse administration Johnson, et la monstruosité transhumaine qui en découlait par nécessité.

L’écroulement américain j’en ai déjà parlé. Il est physique et non virtuel bien sûr. On arrive à cet épisode d’Astérix où le lion obèse a bouffé tout le monde dans l’arène. La finance et le crédit (il a remplacé le credo, disait Marx) ont phagocyté le pays, et les villes en crise se vident les unes après les autres. Il y a celles qui se vident à cause de la crise, du déclin, de la désindustrialisation, et celles qui se vident à cause de leur luxe et de leur prix extravagant (j’en ai parlé à propos de New York, qui a perdu un million d’habitants). Le délire devient tel que l’on peut même parler d’une prolétarisation des milliardaires. Pour huit millions de dollars à Manhattan, t’as plus rien.

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Nos oligarchies expliquées aux moins nuls

  jeudi 11 mai 2017

On parle d’oligarchies en France, en Amérique et en France. Voyons de quoi il retourne, car cette notion grecque est vieille comme la lune.

Dans son livre sur les partis politiques (sixième partie, chapitre deux), le légendaire Robert Michels reprend (et n’établit pas), à partir des théoriciens Mosca et de Taine, sa thèse sur la loi d’airain des oligarchies. Et cela donne, dans l’édition de 1914 :

« Gaetano Mosca proclame qu'un ordre social n'est pas possible sans une « classe politique », c'est-à-dire sans une classe politiquement dominante, une classe de minorité. »

Michels indique aussi, sur la démocratie et son aristocratie parlementaire ou intellectuelle :

« La démocratie se complaît à donner aux questions importantes une solution autoritaire. Elle est assoiffée à la fois de splendeur et de pouvoir. Lorsque les citoyens eurent conquis la liberté, ils mirent toute leur ambition à posséder une aristocratie ».

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Tacite et le message anti-impérialiste il y a 2000 ans

  lundi 08 mai 2017

Les extraits que vous allez lire sont de Tacite (Agricola, XXX-XXXII). Ils exposent le message national, rebelle et anti-impérial du chef de la résistance bretonne à l’envahisseur romain qui l’attaque avec son armée mondialisée, ses mœurs sexuelles dépravées, ses impôts incroyables et son esclavage assorti. Ils sont d’une actualité brûlante et valent tous les écrits de résistance postérieurs. Lisez-les bien par conséquent :

« Parmi les chefs, Calgacus se distinguait par sa bravoure et son lignage. Devant la foule qui s'agglutinait et réclamait le combat, il prit la parole. »

Voici les propos qu'on lui prête :

« XXX. 1. Chaque fois que je pense à nos raisons de faire la guerre et à l'état d'urgence où nous sommes réduits, j'ai vraiment l'espoir que cette journée, qui scelle aujourd'hui notre entente, marquera pour toute la Bretagne le début de sa liberté. Car c'est tous ensemble que vous êtes ici réunis, vous qui n'avez jamais connu l'esclavage. Au-delà de notre terre, il n'y a plus rien. La mer ne nous protège même plus : la flotte romaine nous y attend. 2. Alors, prendre les armes pour combattre – un honneur que revendiquent les braves – c'est le choix le plus sûr, même pour les pleutres ! 3. Ceux qui autrefois, avec des fortunes diverses, ont combattu les Romains, voyaient dans notre force armée l'espoir d'être secourus. Pourquoi ? »

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La leçon de Macron aux antisystèmes

  samedi 06 mai 2017

La grosse claque essuyée, il faut s’interroger sur la victoire du système. Ce triomphe prouve plusieurs choses :

• Les médias continuent de faire ce qu’ils veulent des Français. Les Français n’ont pas digéré le média internet, et ils ne veulent pas l’utiliser. Ils se font donc abrutir par la presse et par la télé qui leur disent pour qui voter.

• Les socialistes malins joueurs ont été des renards - au sens de Pareto. Pareto : « Pour empêcher la violence ou pour y résister, la classe gouvernante recourt à la ruse, à la fraude, à la corruption et, pour le dire en un mot, le gouvernement, de lion se fait renard. La classe gouvernante s'incline devant la menace de violence, mais ne cède qu'en apparence, et s'efforce de tourner l'obstacle qu'elle ne peut surmonter ouvertement. A la longue… seuls les renards sont appelés à faire partie, tandis que les lions sont repoussés. »

• Tout le monde a oublié que Macron a été le désastreux ministre de Hollande. Que voulez-vous y faire ? On rappelle que le QI des Français a baissé de quatre points en dix ans.

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Le bébé Hollande et la dissonance cognitive

  jeudi 04 mai 2017

Le bébé Hollande (dixit la candidate officielle et ratisse-large du tiers-monde français), on sait qui c’est. Je rappelle que 4% des Français voulaient du Hollande, qu’il ne s’est pas représenté pour cela ; et que le peuple le plus éclairé de l’univers va élire son clone –  ou son bébé.

Pour se rappeler ce qu’est la dissonance cognitive, lisons en anglais le dico d’Oxford :

 « The state of having inconsistent thoughts, beliefs, or attitudes, especially as relating to behavioural decisions and attitude change”.

La dissonance cognitive - dernière mouture média - est apparue en France avec la dynastie le Pen, au beau début des années 80. Les Français n’aiment pas trop l’immigration et les musulmans ; mais ils ont encore plus peur du nazisme (du FN donc, car au pays de Voltaire on fait dans le subtil) ; le Français n’aime pas le socialisme mais il aime les aides sociales : les Français aime les libertés mais il aime les règlements ; le Français aime la nature mais il aime aussi son confort. C’est Léon Bloy qui  à propos du tourisme écrit déjà :

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Maxime du Camp et le déclin français en 1870

  mardi 02 mai 2017

On a du mal à percevoir l’absence de mouvement sous le mouvement.

1870, la fête impériale, l’art de bien rigoler…

On laisse écrire Maxime du Camp.

Sur Bismarck :

« Bismarck fut habile, il agit envers nous comme en 1866 il avait agi à l'égard de l'Autriche. Quand il eut machiné son plan et préparé ses pièges, il se fit déclarer la guerre et prit l'attitude d'un pauvre homme réduit à la défensive; il mit les torts d'apparence de notre côté. Comme un pêcheur consommé, il conduisit le poisson dans la nasse sans que celui-ci s'en aperçût. »

Après une belle phrase sur notre esprit de décision :

« Il avait pris pour une démonstration de notre force ce qui n'était qu'une preuve de l'inconséquence de notre caractère. »

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Jules César et la Gaule divisée en partis

  samedi 29 avril 2017

Consolons-nous comme nous pouvons. La France n’est pas pliée en quatre, comme le voulait Coluche (c’est d’ailleurs Jacques Attali qui avait lu son éloge funèbre), mais elle reste après tout divisée en deux ! Il y a une droite divisée (Fillon-Marine) et une gauche divisée (Macron-Mélenchon), mais plus maligne. Or alors que certains nous parlent de Grand Remplacement, on démontrera le contraire avec Jules César, qui avait déjà dit décrit le Clochemerle français.

Suivons Kojève et retournons au grec et au latin. Tout y était décrit point par point, sauf la Corée du Nord (mais peut-être qu’en cherchant bien…).

Prenez donc le livre VI de la Guerre des Gaules, chapitres 11 et 12.

«  Au point où l'on est arrivé, il n'est pas sans doute hors de propos de parler des mœurs de la Gaule et de la Germanie, et de la différence qui existe entre ces deux nations. Dans la Gaule, ce n'est pas seulement dans chaque ville, dans chaque bourg et dans chaque campagne qu'il existe des factions, mais aussi dans presque chaque famille : ces factions ont pour chefs ceux qu'on estime et qu'on juge les plus puissants ; c'est à leur volonté et à leur jugement que sont soumises la plupart des affaires et des résolutions.»

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Gustave Flaubert et notre eschatologie française

  mercredi 26 avril 2017

Lire la correspondance de Flaubert, c’est comme visiter ce beau pays qu’on ne connaissait que par les films ou les cartes postales. C’est le découvrir lui par-delà des personnages et des histoires. Même le style est mieux, qui échappe aux aigres remarques de notre Roland Barthes. Un mot revient : assommant, un autre : ennui. Tout est vain, tout est mort, tout a été, comme dira Nietzsche.

Commençons par la bonne femme. Il n’y va pas avec le dos de cuiller Flaubert, d’autant qu’Istanbul est déjà saturé de tourisme.

« La femme orientale est une machine, et rien de plus ; elle ne fait aucune différence entre un homme et un autre homme.

Fumer, aller au bain, se peindre les paupières et boire du café, tel est le cercle d'occupations où tourne son existence.

Quant à la jouissance physique, elle-même doit être fort légère puisqu'on leur coupe de bonne heure ce fameux bouton, siège d'icelle. »

La suite avec Chesterton et son évocation du féminisme.

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La Macron-économie enfin expliquée aux moins nuls

  lundi 24 avril 2017

Deux grands journalistes de la gauche traditionnelle, Aude Lancelin et Serge Halimi (auteur des Chiens de garde) ont bien résumé cette élection avant qu’elle n’ait lieu. Ce n’était pas difficile.

Dans son édito du Monde diplomatique, Serge Halimi souligne son écœurement devant un « nouveau vote utile ». « Le candidat mondialisé » (il a fait 50% en Amérique du Nord, compatriotes expatriés, comme vous pensez bien !) va l’emporter face à la nazie de service, la fille Le Pen donc.  On peut faire confiance à cette dynastie insurrectionnelle pour servir de repoussoir mondial et local lors des grandes occasions et indécisions. Et encore chapeau à la tactique Philippot.

Aude Lancelin dans un texte émouvant a parlé du « putsch démocratique ». C’est plutôt un putsch ploutocratique, tant elle explique à quel point les patrons de presse et du CAC40 ont imposé le poulain de Hollande (chapeau, Mr président, vous les avez bien eus) et Drahi-Bergé-Niel à la populace hébétée. Comme disait Céline avec de la vaseline et de la patience éléphant encugule fourmi.

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Invisible Armada : cherche porte-avions désespérément...

  vendredi 21 avril 2017

Certains ont peur de la super-armée US, ils ont peut-être tort. On est en Amérique postmoderne, avec un guignol qui ne veut pas jouer au martyr aux commandes, et une marine plus très équipée par rapport à la Chine et la Russie, alors on a un peu de temps devant nous. On a parlé du syndrome Leslie Nielsen pour Donald, on peut rajouter le symptôme Abrams-Zucker pour la guerre du Pacifique : on ne recherche plus pilote, mais porte-avions désespérément.

Un rappel d’abord : on nous demande souvent de réagir positivement ou négativement à des évènements. Or ces évènements sont montrés, ils ne sont plus avérés. Dans le monde postmoderne, tout est montré, mais rien n’est prouvé. Le temps de chercher les preuves de la non-existence d’un événement incriminé - de Boston à Orlando en passant par Istanbul -, on est passé à autre chose. Miles Mathis parle d’engineered events.

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Kubrick et la démence des élites américaines

  mardi 18 avril 2017

L’Armageddon se rapproche et on citera Lincoln qui évoque « la fin des Etats-Unis qui ne peut être que sous la forme d’un suicide ». Ce suicide avait bien commencé avec la guerre civile qui tua 2% des Américains et en un sens mit fin à la grande civilisation nord-américaine (j’écrirai un jour là-dessus), celle des Edgar Poe, Melville, Thoreau, mais celle aussi des Thomas Cole et des Albert Bierstadt (découvrez ces peintres, Cole surtout qui peignit la dégénérescence des empires). A la même époque un certain Jules Verne sent cette violence monstrueuse dans son livre De la terre à la lune. Je cite ce maître (Le Gun-Club, chapitre un) :

« On sait avec quelle énergie l’instinct militaire se développa chez ce peuple d’armateurs, de marchands et de mécaniciens (…)

Le premier qui inventa un nouveau canon s’associa avec le premier qui le fondit et le premier qui le fora. Tel fut le noyau du Gun- Club. Un mois après sa formation, il comptait dix-huit cent trente-trois membres effectifs et trente mille cinq cent soixante-quinze membres correspondants ».

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Du combat tellurique contre le système technétronique

  jeudi 13 avril 2017

Il y a quatre ans, pendant les fortes manifs des jeunes chrétiens contre les lois socialistes sur la famille (lois depuis soutenues et bénies par la hiérarchie et par l’ONG du Vatican mondialisé, mais c’est une autre histoire), j’écrivais ces lignes :

« Deux éléments m’ont frappé dans les combats qui nous occupent, et qui opposent notre jeune élite catholique au gouvernement mondialiste aux abois : d’une part la Foi, car nous avons là une jeunesse insolente et Fidèle, audacieuse et tourmentée à la fois par l’Ennemi et la cause qu’elle défend ; la condition physique d’autre part, qui ne correspond en rien avec ce que la démocratie-marché, du sexe drogue et rock’n’roll, des centres commerciaux et des jeux vidéo, attend de la jeunesse.»

L’important est la terre que nous laisserons à nos enfants ne cesse-ton de nous dire avec des citations truquées ; mais l’avenir c’est surtout les enfants que nous laisserons à la terre ! Cela les soixante-huitards et leurs accompagnateurs des multinationales l’auront mémorisé. On a ainsi vu des dizaines milliers de jeunes Français – qui pourraient demain être des millions, car il n’y a pas de raison pour que cette jeunesse ne fasse pas des petits agents de résistance ! Affronter la nuit, le froid, la pluie, les gaz, l’attente, la taule, l’insulte, la grosse carcasse du CRS casqué nourri aux amphétamines, aux RTT et aux farines fonctionnaires. Et ici encore le système tombe sur une élite physique qu’il n’avait pas prévue. Une élite qui occupe le terrain, pas les réseaux.

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De Trump à Lincoln : pourquoi le président US fait la guerre

  lundi 10 avril 2017

Un qui avait bien pesé la misère du puissant de ce monde c'est Juvénal. S’adressant à Hannibal, il écrit dans sa dixième satire :

« Va insensé, cours à travers les Alpes escarpées, pour finalement amuser des écoliers et devenir un sujet de déclamation. »

Or là est le problème : pourquoi ne célèbre-t-on que ceux qui font la guerre, les Hitler, Napoléon et Gengis Khan ?

Evoquons le cas de l’hyperpuissance dont Oliver Stone nous a rappelé qu’elle a livré comme deux-cents guerres au vingtième siècle ; et évoquons aussi le film Les hommes d’influence qui montre comment l’on doit créer des guerres de diversion pour amuser la galerie ou remonter dans les sondages.

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Paradjanov et la fonction sacrée du cinéma (en URSS)

  samedi 08 avril 2017

Mon texte sur Léon Trotski et la soumission européenne à l’Amérique dès les années vingt a fait le tour du monde. Certains m’ont juste reproché en France de n’y rien comprendre, ce qui est normal quand au nom du même trotskysme on soutient en ex-agonie Soros, Clinton et Macron ; que ces cheap donneurs de leçons se mettent à lire Trotski au lieu de donner à des ouailles yéyés  de béotiennes leçons de marxisme libéral et parano-sociétal…

Evoquons un autre thème, celui du cinéma pour introduire le meilleur, le plus souverain et miraculeux cinéaste du monde, le soviétique Serguei Paradjanov, d’origine arménienne. Et c’est encore Trotski qui va nous y aider, dès 1923. On verra que le bolchévique n’était pas ce qu’on nous dit non plus.

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Gibraltar et les origines pirates de la fortune anglaise

  mercredi 05 avril 2017

L’Angleterre menace une autre fois l’Espagne de guerre pour Gibraltar. Comme on sait l’inventrice de la démocratie oligarchique est toujours en guerre pour un peu de terre.

Je redécouvre un texte de Keynes sur les origines pirates de la fortune anglaise. Tout cela rappelle la phrase de Trotski que j’avais citée ici :

 « L’histoire favorise le capital anglo-saxon: pour chaque brigandage, elle lui sert un mot d’ordre d’émancipation. »

Le bon sénateur La Follette se demandait au sénat en 1917 comment le président Wilson pouvait lancer l’Amérique dans une guerre aux côtés de l’empire, des colonies et de la couronne (au sens de keter) britannique, connue pour son sens de la hiérarchie sociale, son gout du sang et de la taxation planétaire.

Avant de rappeler Keynes je citerai les Mémoires d’outre-tombe :

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La route de la servitude (de La Boétie au micron)

  dimanche 02 avril 2017

Il n’y aurait pas besoin de théorie de la conspiration. Le peuple n’est pas un gentil innocent, une victime naïve. Le peuple, cette somme d’atomes agglomérés, de solitudes sans illusions (Debord) aime naturellement être mené à l’étable ou à l’abattoir.

Telle est l’éternelle leçon de la Boétie qui s’extasie devant l’infinie capacité des hommes à s’aplatir devant l’autorité. Chouchou des libertariens et de notre cher Murray Rothbard, l’adolescent prodige s’écœure lui-même en écrivant ces lignes, en rappelant ces faits :

« Il n’est pas croyable comme le peuple, dès lors qu’il est assujetti, tombe si soudain en un tel et si profond oubli de la franchise, qu’il n’est pas possible qu’il se réveille pour la ravoir, servant si franchement et tant volontiers qu’on dirait, à le voir, qu’il a non pas perdu sa liberté, mais gagné sa servitude. Il est vrai qu’au commencement on sert contraint et vaincu par la force ; mais ceux qui viennent après servent sans regret et font volontiers ce que leurs devanciers avaient fait par contrainte. »

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De Gaulle et le Grand Remplacement  (au cinéma)

  mercredi 29 mars 2017

Un des films qui montre le mieux, sous le gaullisme, le Grand Remplacement de la France sur le terrain, est le classique de Demy Les Parapluies de Cherbourg. Il montre nûment la fin du romantisme sur fond de grand remplacement urbain. Le garage organique au centre-ville, le petit magasin de parapluies ; puis la solitude amère et le « bonheur glacé des multinationales » avec cette station Esso perdue dans la neige, dans la banlieue de Cherbourg transformée en mégapole de poche. On est dans ce que j’avais nommé dans mon récit onirique les Territoires protocolaires. Howard Kunstler a évoqué la géographie du nowhere, du nulle part, territoire bon pour les deux clodos qui attendent Godot.

Les cinéastes de la Nouvelle Vague rêvaient avec Hawks et Hitchcock (qui disparurent aussi dans les années soixante), et ils ont montré ce remplacement. C’est le type seul dans un bar qui clope tout le temps, l’homme-enfant Jean-Pierre Léaud, citant Marx, draguant une consommatrice, toute la journée coincé par le périphérique. En 1957 Chevalier publie l’assassinat de Paris. La grande cité est éventrée et à la ville-lumière filmée par Minnelli dans un Américain à Paris ou Stanley Donen (Funny face) succède le pachydermique parking désolé recouvert de voitures laides mais fabriquées ici par des ouvriers arabes hélas traités comme des arabes.

Guy Debord dans la Société du Spectacle (§174) :

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