• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit  de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.) 

• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:

 https://www.amazon.fr/Nicolas-Bonnal/e/B001K7A4X0

Swift : comment déguster les enfants catholiques irlandais

  vendredi 22 septembre 2017

Soumis durant des siècles à la cruauté des ogres protestants anglais (l’un d’eux vint en France et faisait collection d’oreilles de nos prêtres), les « papistes » irlandais, à qui la littérature british doit pourtant les quatre cinquièmes de ses génies, ont eu droit à tout : déportation, esclavage (lisez White cargo de Jordan et Walsh), famine, extermination jusque dans les églises sous le puritain Cromwell qui voulait remplacer le déjà vieux dimanche des chrétiens par le sabbat des Juifs qu’il avait rappelés à Londres pour détrôner Amsterdam et conquérir les mers et les marchés financiers. Cromwell créa l’Océania d’Orwell, qui a depuis la vie dure. Lisez Harrington à cet effet. Sur la Grande famine, je vous recommande pour commencer la page Wikipédia en anglais sur an Gorta Mór, Pendant qu’on mourait de faim en Irlande, on exportait dans ses ports ! Ô liberté du commerce ! Que de crimes on déguste en ton nom !

L’étude de Wikipédia est cette fois objective, insistant sur la cruauté tartufe et libérale (on ne va pas intervenir, il faut laisser faire le marché, etc.) et irresponsable des autorités britanniques d’alors, qui étaient prêtes à faire la guerre pour défendre le mercanti Don Pacifico (citoyen de Gibraltar) à Athènes mais qui laissèrent crever un million des enfants de l’Irlande, non sans nous avoir fait le coup imparable et scrofuleux de la charité et des pleurnicheries humanitaires.  Au même moment on drogue et on bombarde les chinois, on affame les hindous…

Le texte de Swift est irrésistible, un monument d’humour noir. Le capitalisme anglo-puritain dégénère toujours comme on sait en cannibalisme, et ce sous toutes les latitudes. Il propose donc de donner à manger ces enfants, et varie les recettes pour amuser le gastronome britannique.

(Suite)

L’Occident, Maupassant et la « mère aux monstres »

  lundi 18 septembre 2017

La société occidentale est devenu ce monstre moral qui fabrique des monstres transhumains, financiers, métapsychiques, médiatiques, militaires, terroristes, ne me demandez pas lesquels. Elle ne se dirige pas forcément vers sa fin, elle nous dirige vers notre fin puisque nous sortons comme l’a vu l’économiste Charles Gave de l’histoire sans l’honneur de la résistance ou du martyre.

Après elle en tuera d’autres (Japon, Corée, Chine, Inde…).

Je n’ai pas envie d’en dire plus, et vous recommande cette lecture de Maupassant, qui résume avec son froid coutumier l’étrangeté de notre nature humaine stressée par son intérêt, sa lâcheté, sa malice. Ici contraception, fric, tourisme et cirque…

(Suite)

Le théâtre révolutionnaire, arme de destruction massive

  vendredi 15 septembre 2017

J’ai déjà évoqué la culture comme arme de destruction massive (et la culture en général d’ailleurs, pas la culture moderne seulement). Réseau international a courageusement diffusé en 2013 une étude complète sur l’ère du verseau et les scandaleux concerts d’Altamont ou de Woodstock qui servaient à détruire et anesthésier la jeunesse de l’époque à coups de sexe, drogue (fournie par le pouvoir) et rock’n’roll. Lucien Cerise a justement rappelé que toute cette sous-culture anglo-saxonne préparée par les sévices secrets (lisez le Tavistock Institute de Daniel Estulin), ce viol au-dessus d’un nid de cocus (Kesey était essayeur de drogues pour la CIA tout de même) a servi à dépolitiser une génération et à la préparer froidement à la liquidation mondialisée (voyez l’article de Charles Gave sur causeur.fr). Cette génération est la mienne, avec elle celle du baby-boom. Les plus jeunes paient déjà les pots cassés de cette volonté d’anéantissement. Et nous, nous avons traversé une époque d’un vide absolu, comme le soulignait déjà en ricanant l’ami Lipovetsky mis à la mode dans les années 80.

Les gens du spectacle sont connus pour leurs positions avancées, comme on dit. En ce moment ils sont tous contre Trump en Amérique et aux avant-postes en général de la subversion ou de la mondialisation. Certains (Oldman) pensent de travers, qui se font vite reprocher leur malséance politique. Le reste prône le monde ivre et libre actuel, où il est interdit d’interdire.

Virgile, Ovide et le mensonge médiatique en l’an zéro

  mardi 12 septembre 2017

Pas de commentaires ! Les romains savaient tout mieux que nous (voyez mon livre noir de la décadence romaine) et notamment sur les mensonges médiatiques qui alors avaient une dimension mythologique !

Ovide écrit dans les Métamorphoses (chant 12, voyez ebooksgratuits.com, p. 300):

« Entre le ciel et la terre, et le vaste océan, s’élève un antique palais, au milieu de l’univers, aux confins des trois mondes. Là, dans les régions les plus lointaines, l’oeil peut tout découvrir. Là l’oreille peut entendre la voix de tous les humains : c’est le séjour de la Renommée ; incessamment elle veille sur la plus haute tour de ce palais, dont nulle porte ne ferme l’entrée. On y voit mille portiques jour et nuit ouverts, et le toit qui le couvre par mille issues laisse passer le jour. Ses murs sont un airain sonore qui frémit au moindre son, le répète et le répète encore. Le repos est banni de ce palais ; on n’y connaît point le silence. Ce ne sont point cependant des cris, mais les murmures confus de plusieurs voix légères, pareils aux frémissements lointains de la mer mugissante ; pareils au roulement sourd qui, dans les noires nuées de la tempête, lorsque Jupiter les agite et les presse, prolonge les derniers éclats de la foudre mourante. Une foule empressée sans cesse assiège ces portiques, sans cesse va, revient, semant mille rumeurs, amas confus de confuses paroles, mélange obscur du mensonge et de la vérité. Les uns prêtent une oreille attentive à ces récits frivoles ; les autres les répandent ailleurs. Chacun ajoute à ce qu’il vient d’entendre, et le
faux croît toujours. Là résident la Crédulité facile et l’Erreur téméraire, la vaine Joie, la Crainte au front consterné, la Sédition en ses fureurs soudaine, et les Bruits vagues qui naissent des rapports incertains. De là, la Renommée voit tout ce qui se passe dans le ciel, sur la terre, et sur l’onde, et ses regards curieux embrassent l’univers. »

(Suite)

John T. Flynn et les origines du détraquement US

  samedi 09 septembre 2017

A l’heure où les USA avec leurs fous alliés dont la France, se comportent comme le gros sheriff débile, enragé et surenchérisseur de Rambo, il est bon de rappeler un message antimoderne.

J’ai déjà donné une bibliographie libertarienne. Je rajoute un texte sur John Flynn, dont le livre sur le mythe Roosevelt ne fut jamais traduit.

Grand journaliste économique, défenseur de la paix et ennemi du Big State devant l’Eternel, Flynn est un des modèles de notre génération libertarienne. Idole de Rothbard, il a tout vu arriver, entre la Première Guerre Mondiale, la Deuxième, les guerres de Corée et tout le reste. En un siècle un pays prospère et libre s’est mué en tyrannie médiatique et oligarchique. Ou, comme disait Etiemble, en ploutocratie impérialiste et raciste.

Sans oublier belliciste. Visionnez l’excellent film d’Oliver Stone (lui-même pro-Roosevelt et pro-Wallace) sur l’histoire untold de son beau pays.

(Suite)

Guénon et les enjeux spirituels de la disparition de la monnaie

  mercredi 06 septembre 2017

On sait que l’argent ne vaut plus rien. Les prix de l’immobilier ont été multipliés par cent à Paris en soixante ans. J’ai plusieurs exemples en tête.

On se doute que sur ce sujet j’aurai recours à René Guénon, au règne de la quantité (chapitre XVI). Ensuite à Egon Von Greyerz, dont tous les crétins se moquaient récemment encore sur certains soi-disant sites antisystèmes !

Une chose est sûre, le fric, qui ne valait déjà plus rien, va disparaitre. Une autre l’est moins, savoir si on nous volera notre or (quand vous en avez) comme au temps de Roosevelt (Gold Reserve Act, bonne fiche sur Wikipédia-anglais), des nazis et du Front populaire. Il suffira de tuer quelques contrevenants pour faire craquer tous les autres. L’Etat moderne, qui en a vu et fait d’autres, ne s’arrêtera pas là. Lisez l’historien Hoppe pour le comprendre enfin.

Je vais insister théologie ici, parce les choses sont plus graves que ne le pensent les « éconoclastes » : l’annihilation de la monnaie reproduit en ces Temps de la Fin l’annihilation spirituelle de notre civilisation ET MEME DE NOS PERSONNES.

(Suite)

 

Maurizio Blondet et le suicide spirituel européen

  dimanche 03 septembre 2017

C’est Orlov qui parle de race mourante à propos des blancs américains. Mais nos nations se crèvent, comme disait Flaubert.

Dans un de ses meilleurs textes, notre ami blogueur italien Maurizio Blondet – qui reprend certains de nos textes, à Philippe Grasset et moi-même – pourfend ses compatriotes mélomanes. Ils ont été 220 000 ou plus en juillet à affronter intempéries, vie chère et conditions difficiles pour aller écouter un vieux rockeur dont je ne savais rien, moi qui enfant écoutais Canzonissima en Tunisie (on avait la Rai) ! Vasco quelque chose…. Rossi, oui le rebelle de façade, la star de pacotille qui aura joué toute sa vie, comme tous les sportifs ou presque, le rôle de dérivatif au troupeau fatigué des masses postmodernes, jadis décrites par Gustave Le Bon ou Joé Ortega Y Gasset. Ce n’est plus la « masse et puissance » du grand Elias Canetti, c’est masse et impuissance.

Et Maurizio – qui m’avait remercié d’avoir retrouvé le texte (1) où Bakounine regrette l’effondrement italien, cinq ans après sa soi-disant liberté – de se demander : et si ces gens étaient allés sur Rome ? S’ils avaient accepté cette « condition soldatesque » (dixit Maurizio) pour se révolter contre un système qui les ruine, les dépossède, les remplace, les liquide ? Si ces gens s’étaient dépêchés de se précipiter à la gorge des banksters et des bureaucrates plutôt que de se livrer, béats esclaves, à la voix de fausset d’un chanteur ?

(Suite)

Ortega Y Gasset et la montée eschatologique de la stupidité

  jeudi 31 août 2017

 

Relire Ortega Y Gasset, pourquoi faire ?

Pour y trouver les éléments expliquant notre présent effondrement moral, intellectuel et psychique, qui ne frappe pas encore tout le monde, comme il ne frappait pas encore tout le monde à l’époque d’Hitler, Staline et Mussolini !

Sous un masque libéral d’emprunt britannique, Ortega a surtout célébré l’homme traditionnel, l’élite traditionnelle, et a il a regretté l’avènement de l’homme-masse, le dernier homme nietzschéen, qui est toujours plus content, toujours plus massifié et toujours plus soumis.

Comme Tocqueville, le très modéré (en apparence) auteur espagnol voit arriver un homme bien nouveau et bien inquiétant :

« Symptôme d'une autre réalité, d'une réalité très grave : l'effroyable homogénéité de situation où le monde occidental tout entier sombre de plus en plus. Depuis que ce livre a paru, et par les effets de la mécanique qui y est décrite, cette identité s'est développée d'une manière angoissante. »

(Suite)

Feuerbach et la copie de christianisme vers 1860

  lundi 28 août 2017

J’ai écrit sur ce sujet, citant le fameux texte de Swift qui se demande avec quoi on pourra remplacer le christianisme en 1707 (voyez Paul Hazard). Dans ses lettres si perçantes, Montesquieu se moque du pape, « vieille idole qu’on encense par habitude. » Un siècle après Michelet se demande, à propos de la fin du moyen âge, ce que la religion fait encore en occident (elle attendait Bergoglio !) et impute son maintien à l’habitude et à l’éducation, ce qui n’est pas si faux, la natalité catholique dans les classes privilégiées s’étant bien maintenue. Seule une poignée de chrétiens, souvent socialistes alors, se révoltèrent contre l’involution des bourgeoisies dévotes, des patrons bien féroces, des clergés plus ou moins pédophiles et les démocraties chrétiennes que Bayrou ou Merkel ont célébrées et accompagnées comme une cohorte d’euphoriques démoniaques. Car on ne m’empêchera pas de dire ce que j’ai à dire sur ce sujet pointu. L’Eglise catholique romaine est un des bras désarmants de Soros, du mondialisme et du trotskysme de la fin.

Et si cette Eglise n’a peut-être pas de divisions au sens de Staline, elle en est une.

J’en viens à Ludwig Feuerbach.

Feuerbach est un grand philosophe athée qui a exercé une grande influence, y compris stylistique, sur des maîtres tels que Karl Marx ou Guy Debord.

(Suite

De Gaulle face à la doctrine Hallstein

  jeudi 24 août 2017

J’ai évoqué dans plusieurs textes la résistance du général de Gaulle à l’empire mondial américain. Aujourd’hui on va évoquer le Saroumane allemand qui prépara sa défaite au cours des années soixante. Je n’use pas du nom Saroumane par hasard. Comme je l’ai expliqué par ailleurs, Tolkien haïssait leur Europe comme le Commonwealth britannique.

Je le cite dans mon livre à ce propos : For I love England (not Great Britain and certainly not the British Commonwealth (grr!). Le grand homme ajoute : I do find this Americo-cosmopolitanism very terrifying.

Walter Hallstein, pour ceux qui ne le sauraient pas encore (malgré François Asselineau ou Etienne Chouard) est un ancien juriste nazi devenu patron de la première commission européenne. C’est lui qui a fait de notre Europe un Lebensraum germano-américain à la solde du mondialisme et du déracinement. Comme disait mon ami John Laughland dans son livre publié il y a déjà vingt ans, les origines de leur Europe ne sont pas démocratiques. Leur source est pourrie (tainted). L’involution satanique de l’institution n’a rien pour nous surprendre.

(Suite)

Les horreurs de cette ordure de Hegel sur les Africains

  mardi 22 août 2017

On connait mon souci citoyen et mes préoccupations citoyennes. Aujourd’hui je vais dénoncer à mes lecteurs et concitoyens respectables un des plus préjudiciables philosophes européens, j’ai nommé GWF Hegel !

Le célèbre philosophe prussien, idole de tous nos profs marxistes de philo, écrit dans la raison dans l’Histoire les horreurs suivantes :

« De la même façon, en période de sécheresse, ils doivent faire pleuvoir. Pour ce faire ils n’invoquent pas Dieu. Le pouvoir vers lequel se tournent ces hommes n’est pas un pouvoir supérieur, puisqu’ils croient produire eux-mêmes ces effets. Pour se préparer, ils se mettent dans un état d’enthousiasme extraordinaire. Avec des chants et des danses furieuses, en mangeant des racines et en buvant des liquides enivrants, ils se mettent dans un état de transe extrême et profèrent alors leurs commandements. Quand ces ordres restent longtemps infructueux, ils désignent parmi les assistants, qui peuvent être leurs parents les plus chers, ceux qui doivent être massacrés, et les autres les dévorent. En bref, l’homme se considère comme l’entité suprême qui a le pouvoir de commander. Souvent le prêtre passe plusieurs jours en proie à un état dans lequel il est livré à la folie, tue des hommes, boit leur sang et le fait boire aux assistants. Ainsi quelques hommes seulement ont, en fait, le pouvoir sur la nature, et eux-mêmes ne l’ont que lorsqu’ils s’élèvent au-dessus d’eux-mêmes en un état d’horrible exaltation. »

(Suite)

Les 47 rônins à la lumière de la Fin de l’Histoire

  samedi 19 août 2017

Fin de l’Histoire ? Reparlons des 47 rônins, film tourné en 1963, au moment de l’agonie du cinéma japonais ou américain (derniers Ford, derniers Walsh), relié à la Fin de l’Histoire telle qu’elle a été décrite par Kojève, lequel comme on sait s’est inspiré de l’exemple japonais, pays plusieurs fois « sorti » de l’Histoire. Godard aura bien recensé cette Fin de l’Histoire dans son Mépris, qui hypostasiait la Fin de l’Histoire du cinéma comme métaphore de cette Fin du monde. La télé recouvrirait ce monde au lieu de nous le découvrir. Nous avons choisi la version en couleur (tohoscope) de notre maître nippon préféré Hiroshi Inagaki.

On est à l’ère Edo, au début du dix-huitième siècle tout couvert de perruques, de casinos et de ridicules châteaux rococo en Europe. Tout est confort civilisé, geisha, salons de couture, bouquets de fleur, raffinement tranquille. La corruption est là, l’âme noble le sent, comme Saint-Simon en France ou comme l’Arioste dans sa tirade sur l’artillerie. Dans les Sept samouraïs, les quatre victimes sont tuées par des armes à feu invisibles – c’est déjà la guerre pas très brave à la sauce anglo-américaine.

(Suite)

De la culture comme arme de destruction massive

  jeudi 17 août 2017

La culture moderne veut détruire tout ce qu’il y a eu avant elle. L’idéologie du progrès l’a rendue folle (idem en 93 !) et elle est convaincue qu’elle peut juger et refaire le monde. Tout ce qui aura été conçu par le mâle blanc, bourgeois dont se moquait Sartre dans son plaidoyer aux étudiants japonais. Voyez Lost in translation pour voir ce qu’on a fait depuis du Japon.

Nietzsche, toujours lui, écrit :

« Les historiens naïfs appellent « objectivité » l’habitude de mesurer les opinions et les actions passées aux opinions qui ont cours au moment où ils écrivent. C’est là qu’ils trouvent le canon de toutes les vérités. Leur travail c’est d’adapter le passé à la trivialité actuelle. Par contre, ils appellent « subjective » toute façon d’écrire l’histoire qui ne considère pas comme canoniques ces opinions populaires . »

(Suite)

Philippe Grasset et l’alittérature : notes sur le dernier roman

  lundi 14 août 2017

Comment peut-on être romancier, cent ans près Flaubert, son Bouvard et son copain de plume ? Borges se pose la question.

J’ai connu jeune Raymond Abellio, qui m’avait rendu fou de bonheur à l’armée quand j’avais découvert dans les fosses de Vincennes (au S.H.A.T. pour parler comme Philippe et ses imbroglios de sigles) la Fosse de Babel. Le roman du huitième jour ! Ensuite j’ai bien connu Jean Parvulesco, qui se surpassait en écrivant la servante portugaise (car je ne crois qu’à la chance du débutant). Moi-même j’étais très fier de mon Nev le bureaucrate et de son atmosphère messianique et  technologique qui avait séduit Dimitrijevic. Et je suis reparti dans cette atmosphère rococo de littérature d’après la littérature pour faire mes maîtres carrés. Parodie, recyclage, Dumas, Dostoievski, Leslie Nielsen (la dernière star américaine) et la descente aux affaires remixant Virgile et Trump l’humour !

Eh bien j’ai retrouvé un peu de cette atmosphère jubilatoire et rutilante ici.

Philippe Grasset a créé le meilleur blog du monde, parce qu’il n’en est pas un, et un style viral, hypnotique, apocalyptique et translucide qui n’appartient qu’à lui seul. Il décrypte pour tout le monde, plagiaires y compris dont moi, les secrets du grand monde, et il nous rappelle à ce sujet (« le roi n’est pas un sujet, mais l’agence ? ») les faits suivants dans son Nietzsche au Kosovo.

(Suite)

De Neymar à Hitler : leur foot nous les casse

  samedi 12 août 2017

La presse espagnole, tout aussi minable et abjecte que la presse française, ne parle que de deux choses cet été : le coup d’Etat US à venir au Venezuela (en attendant celui des USA, lisez David Stockman et Philippe Grasset sur ce sujet croustillant, la révolution orange en Amérique !) et le transfert du footeux Neymar à un milliard d’euros ou quatre fois plus.

En creusant ce sujet fatigué, je tombe sur un article qui reproche au nazi Franco (« Franco est nazi et il a aidé à l’holocauste », c’est ce qu’on raconte maintenant en Espagne, alors qu’il avait sécurisé tous les juifs qu’il pouvait) d’avoir organisé des matchs de foot avec les nazis de Vichy ou même les italiens nazis. On va reprocher au poisson de nager maintenant…

Remarquez que s’il avait joué avec l’U.R.S.S., on le lui reprocherait aussi… Il fallait que l’équipe espagnole joue avec l’équipe US le jour de Nagasaki (seul archevêché japonais d’ailleurs) ou avec l’équipe british le jour de Dresde. C’est décidément le seul moyen de complaire à cette terrifiante presse aux ordres.

(Suite)

Alexis Carrel et notre civilisation destructrice

  mardi 08 août 2017

On va laisser en parler un qui a le don de les énerver, les médias et les « élites », j’ai nommé Alexis Carrel. Prix Nobel de médecine quand même, et grande star en Amérique à l’époque de Roosevelt. Le chirurgien avait enlevé ses gants pour dire ses quatre vérités, car il savait avant les Orlov, Kunstler et autres collapsologues que nous étions bien condamnés. On cite l’édition américaine que le prestigieux Carrel avait présentée à New York avant la Guerre :

« En somme, la société moderne, cette société engendrée par la science et la technologie, commet la même faute que toutes les civilisations de l’Antiquité. Elle crée des conditions de vie où la vie de l’individu et celle de la race deviennent impossibles. Elle justifie la boutade du doyen Inge : Civilization is a disease which is almost invariably fatal. Bien que la signification réelle des événements qui se passent en Europe et aux Etats-Unis échappe encore au public, elle devient de plus en plus claire à la minorité qui a le temps et le goût de penser. Toute la civilisation occidentale est en danger. Et ce danger menace à la fois la race, les nations, et les individus. Chacun de nous sera atteint par les bouleversements causés par une guerre européenne. Chacun souffre déjà du désordre de la vie et des institutions, de l’affaiblissement général du sens moral de l’insécurité économique, des charges imposées paries défectifs et les cri­minels. La crise vient de la structure même de la civilisation. Elle est une crise de l’homme. L’homme ne peut pas s’adapter au monde sorti de son cerveau et de ses mains. Il n’a pas d’autre alternative que de refaire ce monde d’après les lois de la vie. Il doit adapter son milieu à la nature de ses activités organiques aussi bien que mentales, et rénover ses habitu­des individuelles et sociales. Sinon, la société moderne rejoindra bientôt dans le néant la Grèce et l’Empire de Rome. Et la base de cette rénovation, nous ne pouvons la trouver que dans la connaissance de notre corps et de notre âme. »

(Suite)

Rimbaud et la mondialisation en 1875

  samedi 05 août 2017

La fausse rebelle Viviane Forester avait dû son succès à un emprunt de choix : l’horreur économique, cela vient de Rimbaud. Je ne sais même plus si cela était reconnu dans le navet d’alors qui renforça les socialistes (DSK-Jospin) aux affaires. Mais venons-en à Rimbaud

Rimbaud naît en 1854, en pleine révolution industrielle et éducative, au milieu des transports coloniaux et des expositions universelles. J’ai expliqué dans un petit livre le lien entre l’œuvre de Dostoïevski et cette mondialisation émergente (1), à forte teinte anglo-saxonne (le mot « occidental » n’a aucun sens : nous vivons sous le talon de fer financier et militaire anglo-américain) et impérialiste. J’ignore si nous en sortirons, si nous voulons en sortir même, et c’est pourquoi je parle de présent perpétuel depuis lors (2).

Le prodigieux gamin se veut voyant (3), mais il est aussi très observateur. Il voit le triomphe du commerce, de la science, de l’instruction, du tape à l’œil aussi (l’art industriel de Walter Benjamin). Il voit aussi avec humour, sur un ton décalé comme on dit aujourd’hui, les grands bouleversements démocratiques arriver. Il s’en méfie un peu de cette modernité future avortée.

« Que les accidents de féerie scientifique et des mouvements de fraternité sociale soient chéris comme restitution progressive de la franchise première... »

On va citer avec peu de commentaires. On note l’ironie, l’observation, le lexique immobilier et hôtelier (Ritz est déjà à l’œuvre, lisez les belles pages d’André Siegfried).

(Suite)

Marx et Tocqueville face au Mordor anglo-saxon

  mardi 01 août 2017

C’est l’été et avec lui les marronniers de l’été : la liste des milliardaires de la répugnante revue Forbes reprise par les perroquets caquetants. On apprend en même temps que 30% des Allemands font la queue pour décrocher un deuxième boulot. Il y a trente ans Louis Althusser disait dans une revue marxiste qui l’interviewait que la misère que l’exploitation plutôt avait été déplacée : voyez des images industrielles de Chine, du Bengladesh et du Mexique pour vous distraire. Par ailleurs, « cet heureux temps n’est plus », comme dit Racine, et on trouve aujourd’hui de bonnes vieilles usines de misère en Europe. Pas de parti communiste, pas de revendications salariales, etc. Le capital a gagné.

Voyons d’où nous venons.

Voyageur impénitent, anglophile renommé, Tocqueville décrit ainsi les horreurs de la modernité émergente :

« Quelques-unes de ces rues sont pavées, mais le plus grand nombre présente un terrain inégal et fangeux, dans lequel s'enfonce le pied du passant ou le char du voyageur. Des tas d'ordures, des débris d'édifices, des flaques d'eau dormantes et croupies se montrent çà et là le long de la demeure des habitants ou sur la surface bosselée et trouée des places publiques. Nulle part n'a passé le niveau du géomètre et le cordeau de l'arpenteur. »

(Suite)

Le monde doit imposer des sanctions aux USA

  samedi 29 juillet 2017

C’est John Wight qui a eu cette bonne idée sur le site de nos amis de Sputniknews.com : et si le monde libre, ou le monde libéré (car le monde n’est plus libre) plutôt, imposait des sanctions à cet Etat voyou fantastique et tératologique, à ce rogue state (Derrida en avait très bien parlé) absolu et déchaîné, ivre de sa chair bleue, pour reprendre Valéry, qui menace la Russie, puis la Chine, puis la Corée, puis le Moyen-Orient, puis l’Iran, puis l’Allemagne et l’Europe ? Tout se passe comme dans une cour d’école de malappris, quand un costaud (un « bully », comme on dit là-bas) menace ou tabasse les petits un à un, chacun son tour, pendant que les autres, plus larvaires et lâches que jamais, assistent aux passages à tabac.

Gilles Deleuze disait que la vie moderne est un mauvais film, et je suis d’accord, car j’ai fait de cette remarque un fil rouge dans mes livres. Mais la diplomatie moderne devient elle précisément un mauvais western. Prenez l’homme de Laramie par exemple, un des meilleurs films d’Anthony Mann avec un impeccable James Stewart. Un gros éleveur s’est arrogé le droit de dire que tout ce qui était autour de lui à trois jours de cheval était à lui (idem pour la rivière rouge de Hawks avec John Wayne : le pistolet établit les titres de propriété). Après c’est aux voyous dirigés par son taré de fils de mutiler et de mitrailler les résistants et mécontents. Eh bien c’est devenu ça l’ordre nouveau US, puissance tarée et travestie, revêtue des oripeaux du bien, et qui prétend nous mener à la guerre nucléaire dans l’indifférence de tous les laquais de ce subcontinent pour soumettre ce qui y reste de la résistance !

(Suite)

Plutôt Bouvines que le 14 juillet, non ?

  jeudi 27 juillet 2017

Certains auraient voulu nous faire défiler le 15 pour mieux profiter du football à Rio. Le destin et l’Allemagne n’en ont pas voulu ainsi. Mais le 14 juillet reste une date ambiguë qu’il importe de discuter.

En 1870 les républicains prennent le pouvoir dans une France conservatrice en profitant de la déculottée de Sedan qu’ils prolongent froidement. En quelques années ils modifient le pays. Nos lois, nos écoles, nos traditions vont être altérées à jamais ; nous allons nous jeter dans des guerres désastreuses et dans des aventures coloniales mal ajustées qui se termineront mal ; le pays va décliner dans tous les domaines – surtout démographique, ce n’est pas un hasard, car aujourd’hui comme hier les républicains sont les chantres du grand remplacement. Les Français ne leur ont jamais convenu.

(Suite)