• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:
Nous sommes très mal barrés au sens strict et nos gouvernants nous mènent droit à la tyrannie après ces pseudo-élections européennes.
Dans un excellent et récent texte Thierry Meyssan rappelle froidement :
« Le professeur de droit Walter Hallstein conçut le « Nouvel ordre européen » que le chancelier Adolf Hitler tenta de réaliser. Son idée était de fédérer les différents États européens autour d’une Allemagne élargie à tous les territoires de peuples germanophones. Par la force du nombre, Berlin aurait alors gouverné l’Europe. Walter Hallstein n’était probablement pas nazi, mais il fut choisi pour négocier ce projet avec le duce Benito Mussolini. En 1958, il devint le premier président de la Commission européenne, preuve que les États-Unis et le Royaume-Uni avaient adopté, pour leur compte, le « Nouvel ordre européen », une fois l’Allemagne écrasée. C’est pourquoi, au début de cet article, je notais la ressemblance des intentions du président Macron pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 avec celles du chancelier Adolf Hitler pour les Jeux de Berlin 1936. Dans les deux cas, il s’agit d’une manipulation de masse au service d’un impossible rêve impérial. »
On relira ici mon texte sur De Gaulle et la doctrine Hallstein : comme on sait, après la guerre les nazis ont choisi le parapluie américain pour s’imposer et poursuivre leur unification européenne et leur croisade antirusse.
Meyssan ajoute que cette Europe atlantiste-totalitaire est politiquement composée de la gauche et du centre-droit (souvenez-vous de la liste Weil et de la liste socialiste en 1979…) :
« Alors que l’Union européenne s’apprête à se transformer en un État unique, son évolution politique prend un pas autoritaire. »
On rassure Meyssan cette fois : l’Europe est depuis longtemps fasciste et techno-totalitaire sous sa verbosité démocratique. C’est une bureaucratie…
(Suite)
Il y a deux sortes d’imbéciles aujourd’hui : les hypnotisés qui adorent tout ce qu’on leur donne (guerre, vaccin, misère, satanisme) et les anesthésiés qui ne comprennent rien. N’ayant pas de télé, j’ai dû attendre le texte de Vigilant Citizen pour comprendre à quelle sauce les sorcières du Macbeth mondialiste et luciférien dévoraient les âmes du public des hébétés (mot utilisé déjà Tocqueville Chateaubriand ou Mgr Gaume). Le fait que des sites catholiques (tous à la ramasse comme toujours) ou antisystèmes n’y avaient rien compris ne vous étonnera pas. 180 millions de téléspectateurs tout de même, on a l’impression d’évoluer dans le vieux film de John Carpenter They Live (1985) ou dans l’Invasion des profanateurs de sépulture dont Don Siegel disait qu’il était un brulot destiné à attaquer les « légumes » que nous devenions (1955, invasion des foyers US par la télé)…
En bref donc presque tous les groupes de danse et de chant promouvaient le satanisme, en particulier (si mes souvenirs sont bons) l’espagnol, l’irlandais ou l’Anglais. Il n’y a plus qu’une langue en Europe, celle de l’anglais sorcier de Microsoft, le reste des langues sera bientôt interdit comme la famille ou la simple propriété (mais même ça ne les fait plus réagir…). On est dans un sabbat à ciel ouvert et Citizen rappelait que la Conchita W., femme à barbe, vainqueur du concours en 2014, avait été invitée à chanter aux huiles de ce monde, et plusieurs fois encore. Le satanisme est la religion officielle de ce monde occidental, il a été facilité par l’accession au pouvoir de ce pape monstrueux, amené au pouvoir par l’idole des foules Obama. Tout le monde s’en fout ou presque, sauf les distraits qui suivent certains lanceurs d’alerte, les mêmes qui ne veulent pas de la guerre d’extermination contre la Russie. Jean Raspail m’avait écrit pour me le dire que le Bergoglio était le Benoit XVI de son Camp des saints.
(Suite)
Guerre interminable ? George Orwell : « La guerre est engagée par chaque groupe dirigeant contre ses propres sujets et l’objet de la guerre n’est pas de faire ou d’empêcher des conquêtes de territoires, mais de maintenir intacte la structure de la société. ».
Certains se demandent ce que font les russes, d’autres se demandent même s’ils perdent. Les plus enflammés des antisystèmes prorusses crient au génie échiquier et judoka de Poutine puis traitent d’agents de l’Otan ceux qui ne sont pas d’accord. Parfois il y en a qui observent que le patron de l’Otan voudrait une guerre orwellienne et donc interminable.
Le général Delawarde avait écrit un texte où il posait les vraies questions :
« Dès le début de l’opération en Ukraine, j’ai commencé à me poser de nombreuses questions sur ses buts, ses objectifs et son résultat final. Les actions de notre armée et de nos autorités ont clairement indiqué que la Russie ne s’efforçait pas d’achever rapidement l’opération.
Voyez comme c’est étrange :
– Retrait volontaire des troupes près de Kiev ;
– Refus de la prise d’initiative ;
– Arrêt des opérations offensives et passage en défensif ;
– Négociations délibérément dénuées de sens ;
– Étranges échanges de prisonniers ;
– Frappes quasi-exclusivement contre des cibles militaires ;
– Refus catégorique d’endommager les infrastructures stratégiques “civiles” ;
– Référendums organisés à la hâte ;
– Refus d’attaquer les QG et centres de décision ennemis.
Rasoir d’Ockham aidant, la réponse viendrait vite :
« Évidemment, l’option la plus simple est de considérer que nos autorités (russes) sont des imbéciles. Bien sûr, qu’elles sont capables de mener une guerre normale. Pourquoi ne le font-elles pas ? »
(Suite)
La France en mode QR des JO est à la pointe du Grand Reset. La France a toujours voulu être à la pointe de la modernité, du progrès, des innovations, de la lutte contre la barbarie sauf coloniale… Rien ne l’arrête. Aujourd’hui elle est à la pointe de la surveillance numérique, des éoliennes ou de la lutte rabique contre la Russie. A la pointe aussi pour les changements de sexe, l’effondrement du QI, la disparition de la langue, et tout ce qui s’ensuit.
Mais ici faisons plutôt œuvre d’historien. En ce qui concerne la France relisez ici notre texte sur Taine et son Anglaise. Il ne prend pas une ride au pays de la Terreur révolutionnaire :
«Les grilles de la ville sont fermées; on ne permet à personne d’entrer ni de sortir sans un ordre de la municipalité, et on exige cet ordre même pour les habitants des faubourgs. Les fermiers et les paysans qui viennent à cheval sont obligés de faire noter sur leur passeport les traits et la couleur de leur bête aussi bien que les leurs… »
Avouez qu’on n’a pas besoin d’informatique avec de bons commissaires et un bon peuple d’esclaves révolutionnaires.
Certains esprits chagrins diront que c’est bien fait pour les parigots mais vous ne les connaissez pas – en ils redemanderont. Drumont devine déjà le parigot nouveau aussi imbuvable vers la fin des années 1870 qu’une bouteille de Beaujolais :
(Suite)
Nous sommes impuissants face au mal, surtout en occident – et en France : nous le voyons progresser, se diversifier, faire semblant de s’opposer (toute maison divisée contre elle-même triomphera…) lors d’élections dérisoires et truquées, ridiculiser toute opposition même faible et bavarde, imposer sans problème notre agonie digitale. La monstruosité de nos dirigeants mondialistes-progressistes et de ces bienveillants milliardaires génocidaires échappe totalement au troupeau qui est hébété (mot utilisé par Mgr Gaume, Baudrillard, Tocqueville ou Guénon tout de même…) mais aussi «parfaitement enthousiaste», comme disait Céline. Car le Kali-Yuga a la vie dure. Je l’ai compris en relisant McLuhan : la mutilation que nous a fait jadis subir la typographie fut irréparable (voir ici mon texte sur Lévi-Strauss et l’invention de l’Ecriture). Nous irons au génocide sur ordre précédé par le camp d’extermination électronique et sanitaire. Merci à nos hommes politiques et à leurs électeurs.
Pourquoi ne pouvons-nous plus rien faire alors ? C’est que notre mal vient de plus loin, comme dit Jean Racine. Relisons juste le chapitre de Guénon sur la Grande Muraille (Règne de la Quantité, XXV) :
« Aussi avons-nous parlé de « fissures » par lesquelles s’introduisent déjà et s’introduiront de plus en plus certaines forces destructives ; suivant le symbolisme traditionnel, ces « fissures » se produisent dans la « Grande Muraille » qui entoure ce monde et le protège contre l’intrusion des influences maléfiques du domaine subtil inférieur. »
Il y avait une grande muraille, il n’y en a plus. Guénon défend cette grande muraille pourtant matérielle (c’était comme les frontières, mieux que rien) :
« il importe d’ailleurs de remarquer qu’une muraille constitue à la fois une protection et une limitation ; en un certain sens, elle a donc, pourrait-on dire, des avantages et des inconvénients ; mais, en tant qu’elle est essentiellement destinée à assurer une défense contre les attaques venant d’en bas, les avantages l’emportent incomparablement, et mieux vaut en somme, pour ce qui se trouve contenu dans cette enceinte, être limité de ce côté inférieur que d’être incessamment exposé aux ravages de l’ennemi, sinon même à une destruction plus ou moins complète. »
(Suite)
On en reste à Todd pour la polémique que son succès allait nécessairement alimenter : il est accusé d’antisémitisme.
Il n’y a plus de question juive, il n’y a qu’une question antisémite, et Bernie Sanders (qui ose s’en prendre à l’idole des jeunes Bibi) comme Emmanuel Todd n’y peuvent mais. Le congrès US va criminaliser le christianisme comme prévu depuis longtemps (voyez Andrew Torba). Cette affaire judéo-ukraino-russe devient passionnante. Comme on sait un antisémite aujourd’hui « ce n’est plus quelqu’un qui n’aime pas les juifs mais quelqu’un que n’aiment pas les juifs » – en particulier les néo-cons aux commandes. Emmanuel Todd est donc accusé d’antisémitisme (bien que d’origine juive, avec des victimes d’Auschwitz, etc.) car il écrit en effet sur cet affreux conflit dans sa Défaite de l’occident :
« …les deux personnalités les plus influentes qui « gèrent » l’Ukraine, Antony Blinken, le secrétaire d’État, et Victoria Nuland, la sous-secrétaire d’État, sont d’origine juive. (…) Cette guerre, si elle présente l’avantage, dans les rêves des néoconservateurs, d’user démographiquement la Russie, ne contribuera nullement, quelle que soit son issue, à consolider la nation ukrainienne mais à la détruire. À la fin du mois de septembre 2023, la police militaire ukrainienne a ceint le pays de barbelés pour empêcher les hommes valides, écœurés par la contre-offensive inutile et meurtrière de l’été, exigée par Washington, de fuir en Roumanie ou en Pologne pour échapper à la conscription. Quelle importance ? Pourquoi les Américains d’origine juive ukrainienne qui, avec le gouvernement de Kiev, copilotent cette boucherie ne ressentiraient-ils pas cela comme une juste punition infligée à ce pays qui a tant fait souffrir leurs ancêtres ? »
On laisse de côté notre point de vue car ce sont les russes qui tuent, désolé (ils sont la cause matérielle au sens aristotélicien de ce demi-million de morts). Les russes trop confiants auront été roulés dans la farine en 2004 puis en 2014, ils ont perdu « la guerre de propagande » dont parle Custine, et il ne leur reste que la guerre de conquête, où ils ont toujours excellé. Ma femme étant ukrainienne, je mets ce point d’honneur à le rappeler. On n’en serait pas là s’ils avaient su jouer aux échecs sans renverser la table. Le putsch US pendant les JO de Sotchi est impardonnable. Il fallait prévoir et réagir. Pays cible de Brzezinski, l’Ukraine devait être hyper-protégée. Mais laissons cela.
(Suite)
Pepe Escobar a bien résumé récemment les observations d’Emmanuel Todd. Elles me conduisent à rapprocher cet auteur de Freud quand, dans son Inquiétante étrangeté (que j’ai beaucoup évoqué dans mon livre sur Kubrick), ce dernier évoque les démêlés du narcissisme psychique avec la trop dure réalité et « ses véhémentes protestations »…
Le plus important est là, rappelle Escobar :
« 1. Au début de l’opération militaire spéciale (SMO) en février 2022, le PIB combiné de la Russie et de la Biélorussie ne représente que 3,3% de celui de l’Occident réuni (en l’occurrence la sphère de l’OTAN plus le Japon et la Corée du Sud). Todd s’étonne que ces 3,3%, capables de produire plus d’armes que l’ensemble du colosse occidental, non seulement gagnent la guerre, mais réduisent à néant les notions dominantes de l’«économie politique néolibérale» (taux de PIB). »
C’est Kubrick qui fait dire dans Folamour à un de ses généraux génocidaires yankees qu’on est face à un tas de moujiks ignorants. Donc avec 3% du PNB des USA, ou de l’Espagne (qui refile, Pierre déshabillant Paul, ses Patriot à Z.), ou de Monaco, la Russie tient tête à tout l’occident. On verra quand l’Otan enverra ses troupes : leur énième opération barbe roussie promet...
Puis on se rapproche de Freud :
(Suite)
J’ai plusieurs fois évoqué la russophobie radicale dans mon livre sur Dostoïevski ou dans mes textes publiés dans les médias russes (voir liens). Cette russophobie européenne n’a pas attendu les américains. On peut dire qu’elle s’exprime une première fois lors de la conquête de la Russie par Napoléon qui est décrite par Tolstoï dans Guerre et paix (tome II, p. 107) : « Les forces réunies des différentes nationalités européennes se jetèrent sur la Russie. » chez Tolstoï comme chez Gogol, il y a une digression sur la dimension antéchristique de l’envahisseur franco-corse qui dévasta l’Espagne et prépara le règne de la finance.
Chateaubriand est isolé quinze ans plus tard quand il demande à la diplomatie française de se rapprocher de la Russie et d’éviter les ombrageuses Autriche et Angleterre qui déclencheront les conflits qui en terminèrent avec notre civilisation.
La guerre de Crimée (1853-56, un million de victimes, de faim, de froid, de maladie, etc.), permet à l’Europe entière de se défouler. La France et l’Angleterre qui sacrifia tous les chrétiens (obsessionnelle-confessionnelle habitude) d’orient pour protéger son empire ottoman (qu’elle sacrifia ensuite avec Lawrence pour les sionistes), mais aussi la Sardaigne du très opportuniste Cavour, l’Autriche très ingrate (sauvée par Nicolas en 1848, mais qui mobilisa cent mille hommes) et d’une demi-douzaine d’autres nations font directement et indirectement la guerre à la Russie POUR DEFENDRE L’EMPIRE OTTOMAN. Le contrat chrétien était rompu par les occidentaux, et la Grande Catherine s’en plaignait déjà (voyez la belle biographie d’Henri Troyat). Mieux vaut le mahométan que l’orthodoxe.
Il est intéressant aussi de rappeler que tous les gouvernements du continent approuvent systématiquement ce que font les américains puisque ce sont eux qui disposent aujourd’hui de la puissance militaire occidentale ; les américains ont droit de vie et de mort sur cette planète et tout le monde est content en Europe.
(Suite)
On était en 1976. J’avais quinze ans et plus trop d’illusions en politique (Chirac ? Cochin ? La liste Weil ! Le PS ! Les Européennes !). On avait beaucoup attendu l’album, après l’étrange et drolatique Vol 714 pour Sydney qui recyclait le Matin des magiciens de Pauwels et Bergier : et l’on fut servi.
Les picaros furent insultés ou incompris. C’était un album ingrat et exigeant, l’équivalent du cinéma d’auteur…
On voyait bien qu’Hergé avait renoncé à sa mythologie jugée réac par l’Ennemi ; comme si l’on pouvait encore pratiquer le voyage absolu dans les années 70 marquées par le tourisme de masse, les vols charter, les tropiques à l’encan et l’abominable Guide du routard. Le vacancier occidental, bien reproduit depuis en Asie, fut le yéti, l’abominable homme des plages. Revoyez-les, ces Bronzés, ce qu’ils ont fait à l’Afrique et à la montagne. En revoyant l’Eternel retour avec Madeleine Sologne et Jean Marais, je la trouve sublime, cette montagne enneigée : elle ne l’est plus. Elle a été déniaisée et, comme dit Pagnol, l’honneur ça ne sert qu’une fois. Stations de ski… Et vous avez vu dans Rt.com à quoi ressemble l’Everest ? A un WC géant.
C’est qu’avec la société de consommation (la mort, en vieux latin) la télé était passée par là avec le couillon tout-terrain Séraphin Lampion : bagnole, télé, Pastis, rigolade. Sans oublier la profanation du voyage que l’on nomme tourisme. 1.5 milliard de touristes maintenant… Pauvre Tintin, pauvre voyage initiatique. On pense à Céline (toujours) :
« Je voudrais voir un peu Louis XIV face à un "assuré social"... Il verrait si l'Etat c'est lui ! »
Le touriste a remplacé Ulysse comme l’assuré social vacciné son Roi-Soleil. C’est la vie.
(Suite)
Un voyage méconnu du maître russe se nomme Notes d’hiver sur des impressions d’été. Il évoque l’apogée de la civilisation bourgeoise et industrielle (vers 1860 donc) dans ses deux capitales, Londres et Paris.
Ici il ne s’agit pas comme dans Crocodile d’un conte fantastique et comique (voyez mon livre, que les roumains m’ont fait l’honneur de traduire et publier), mais d’un ensemble de réflexions face à la grande modernité. Les cibles de ce voyage sont donc surtout Londres et Paris, les deux capitales les plus avancées alors de cet occident modèle qui fonctionne en mode turbo maintenant, contre le monde (toujours…) et contre sa population toujours plus hébétée et « hallucinée » (Guénon).
Ce qui est clair c’est que la civilisation (l’anticivilisation de Guénon) est là : marchande, technique, mondialiste, fascinante, effrayante, babylonienne, apocalyptique. Et elle veut déjà refaire son homme à zéro façon Schwab :
« Mais, en revanche, quelle assurance avons-nous dans notre Vocation civilisatrice, de quelle façon hautaine résolvons-nous les questions, et quelles questions : Le sol n’existe pas, le peuple non plus, la nationalité est un certain système de contributions, I’âme, – tabula rasa, c’est une cire que l’on peut modeler pour en faire I’homme véritable, l’homme universel en général, I’homonculus ; il suffit de se servir des produits de la civilisation européenne et de lire deux ou trois livres. »
Le ton est sarcastique mais résume ce que nous vivons depuis deux siècles : le refus de l’homme, des peuples et des nationalités qui survivent tant bien que mal. Rappelons cette observation de Debord :
« Non seulement on fait croire aux assujettis qu’ils sont encore, pour l’essentiel, dans un monde que l’on a fait disparaître, mais les gouvernants eux-mêmes souffrent parfois de l’inconséquence de s’y croire encore par quelques côtés. Il leur arrive de penser à une part de ce qu’ils ont supprimé, comme si c’était demeuré une réalité, et qui devrait rester présente dans leurs calculs. Ce retard ne se prolongera pas beaucoup. Qui a pu en faire tant sans peine ira forcément plus loin… »
Donnons la note des éditeurs pour les moins érudits de nos lecteurs (s’il en reste) :
(Suite)
L’actualité belliqueuse rendrait anarchiste, ou libertarien. Zelenski fait liquider les ukrainiens pour les raisons que l’on connaît et que je ne vais pas discuter ici – on ne les connaît tous que trop ; mais il me semble opportun de rappeler que nous avons eu un héros national qui fit la même chose, qui n’était pas français et qui a envoyé les Français se faire liquider pour rien par des soldats mieux préparés et armés après une défaite impériale bien méritée (une « correction », disait Marx dans son Dix-Huit Brumaire, outré par les méfaits de l’armée française au milieu du siècle – colonisation génocidaire, répression politique et sociale, participation au putsch bonapartiste et à la dictature, pillages en Chine, invasion du Mexique, etc.) : il s’agit de Gambetta. On va laisser parler Drumont, redécouvert surtout grâce à Bernanos, au sujet de Gambetta, dont le nom orne des millions de rues en France comme celui d’autres tueurs-équarisseurs (comme disait Boris Vian) de peuples coloriés et de classes populaires françaises (Thiers, Ferry, Clemenceau, Freycinet, Poincaré, etc.).
Drumont fait le point après Sedan. On pouvait s’arrêter là – comme Zelenski, pas vrai ? Mais non Zelenski entre deux achats de châteaux veut l’Otan, la guerre nucléaire, l’extermination messianique. Entouré de nazis encore plus humiliés par les russes que la première fois (l’histoire se répète toujours comiquement donc), notre aventurier-messie-milliardaire-non-réélu veut finir comme Hitler : dans un bunker après avoir tout fait cramé, Paris compris.
Sans jouer à Duby, Drumont rappelle une évidence : la fréquence des raclées sans conséquence dans notre histoire.
« La situation était très simple, la France a passé son existence de nation à gagner des victoires éclatantes et à subir d’affreuses défaites, elle a eu tour à tour Tolbiac, Bouvines, Marignan, Rocroy, Denain, Fontenoy, Austerlitz, Iéna, Solferino et Crécy, Azincourt, Poitiers, Pavie, Rosbach, Waterloo, elle n’avait qu’à faire ce qu’elle avait toujours fait dans des circonstances analogues, à signer la paix, à soigner ses blessures, à dire : « Je serai plus heureuse une autre fois. »
(A suivre)
L’antiaméricanisme français a disparu depuis longtemps, voué aux poubelles historiques. Mais le triomphe US dans les esprits (la démocratie s’attaque aux esprits, pas aux corps, répète Tocqueville) est universel. 1,5 milliard de dollars pour le navet LGBTQ Barbie, un milliard pour le Top Gun. La surpuissance de la machine américaine sur le monde est totale – et immatérielle. Rappelons que les productions Marvel dépassent dix milliards de dollars (monnaie en perdition comme on sait) de recettes. Sega c'est plus fort que toi, comme disait la pub. Pendant ce temps Kirghizistan et Kazakhstan renoncent aux cartes de paiement russe (Rt.com)...
La marche mondiale à l’homogénéisation-américanisation via la technologie et les médias est devenue un galop. Tout le monde y court, même les opposants, rappelait Baudrillard égrillard à Guillaume Faye. L’Amérique fascine ceux qui la détestent.
Relisons alors Stefan Zweig qui finit au Brésil avant de se suicider aux barbituriques à Petrópolis (bel endroit traditionnel, où je vécus un temps, hors du moule brésilien postmoderne). Il écrit vingt ans auparavant son extraordinaire opuscule sur l’uniformisation du monde, traduit aux éditions Allia.
Il note cette surpuissance US dont le monde antisystème se targue d’assister à la fin. Trois dures palabres la résument : colonisation, esclavage et mécanisation.
«D’où provient cette terrible vague qui menace d’emporter tout ce qui est particulier dans nos vies? Quiconque y est allé le sait: d’Amérique. Sur la page qui suit la Grande Guerre, les historiens du futur inscriront notre époque, qui marque le début de la conquête de l’Europe par l’Amérique. Ou pis encore, cette conquête bat déjà son plein, et on ne le remarque même pas. Chaque pays, avec tous ses journaux et ses hommes d’Etat, jubile lorsqu’il obtient un prêt en dollars américains. Nous nous berçons encore d’illusions quant aux objectifs philanthropiques et économiques de l’Amérique: en réalité, nous devenons les colonies de sa vie, de son mode de vie, les esclaves d’une idée qui nous est, à nous Européens, profondément étrangère: la mécanisation de l’existence. Mais cet asservissement économique me semble encore peu de chose en comparaison du danger qu’encourt l’esprit.»
Voici comment commence le texte, comme un diagnostic triste : on est dans les années vingt et triomphe déjà cette sous-culture mondiale qui désole Céline, Bernanos, Chesterton, Duhamel et même Hermann Hesse (le Loup des steppes est un pamphlet antiaméricain) :
(Suite)
Mon livre commente la destruction – ou la disparition de la France – de 1945 aux années 70. Je considère que si la France est devenue ce que l’on sait depuis, elle était déjà foutue alors – dans les années 70. Je l’ai perçue ainsi enfant déjà quand j’y venais, sorti de ma tranquille Tunisie. Je suis arrivé à Brest en famille en 1972, ville entièrement détruite et reconstruite, artificielle au possible. Cela ne parlait que football et télé à l’école et j’avais déjà le caractère des trois vieux emmerdeurs des Vieux de la Vieille. Mon seul réconfort visuel : les classiques US à la télé encore bien doublés et Chapeau melon et bottes de cuir – Emma Peel et Tara King. Le reste c’était les ZUP et les supermarchés. Et la foule « non encore remplacée » s’y engouffrait gaiment, comme si elle n’avait jamais connu – et aimé – que cela. Le litre d’essence à un franc dix-sept…
Ce qui restait de la France c’était des bribes : le petit village, la petite campagne vite captée le tourisme industriel avant de servir d’investissement immobilier au bourgeois enraciné. Le reste était promis à plus d’industrialisation, plus de destruction, plus de remplacement. On avait une émission affolante qui s’appelait : la France défigurée (Péricard et Bériot) le samedi je crois, après manger (IE vite triturer ce qu’il y a dans le frigo).
Le remplacement aussi m’est apparu dès cette époque : on se foutait de l’histoire, de la littérature ; on aimait la baise, le tourisme, la gesticulation motorisée ; on aimait la destination exotique, la bouffe nouvelle, et la spéculation. Et on est passé de mille balles du mètre à dix mille euros en cinquante ans, et à peu près partout. On s’adapte, comme dit Céline.
Le cinéma a bien filmé tout cela : il est la vérité vingt-quatre fois par seconde quand la télé est le mensonge vingt-quatre fois par seconde – conditionnement pour accepter tout ça et pour la fermer. J’ai vu par le cinéma la France remplacée dans Play Time de Tati, j’ai vu la France cybernétique et totalitaire dans Alphaville, et j’ai vu les Valseuses. J’ai vu la fin des ânes dans le Balthazar de Bresson (tué par le trafic et le vélomoteur).
(Suite)
La démocratie a mué en occident depuis la fin de la bonne vieille guerre froide : tyrannie anglo-américaine, autoritaire construction européenne sur fond de surpuissance boursière et de grande invasion informatique, l’outil tyrannique par excellence comme a dit Harari. Avec sa féroce tradition jacobine, son messianisme humanitaire et sa conversion au mondialisme étasunien, la France est aux avant-postes de ce virage.
Alexandre Zinoviev devint un dissident de la société mondiale et mondialiste après avoir été un dissident soviétique. À l’époque il y avait des dissidents, maintenant, comme dit Paul Virilio, il n’y a que des dissuadés dirigés par des enthousiastes.
En 1998 le maître répond à une interview et explique que tout allait bien à l’ouest quand nous étions sous la menace soviétique (le capital faisait gaffe) :
« Pendant la guerre froide, la démocratie était une arme dirigée contre le communisme, mais elle avait l’avantage d’exister. On voit d’ailleurs aujourd’hui que l’époque de la guerre froide a été un point culminant de l’histoire de l’Occident. Un bien être sans pareil, un extraordinaire progrès social, d’énormes découverts scientifiques et techniques, tout y était »
La fin du communisme fut le crépuscule de nos droits sociaux et politiques (Joseph Stieglitz serait d’accord...) :
« Mais la fin du communisme a aussi marqué la fin de la démocratie, notre époque aujourd’hui n’est pas que post communiste, elle est aussi post démocratique. Nous assistons aujourd’hui à l’instauration du totalitarisme démocratique, ou si vous préférez à l’instauration de la démocratie totalitaire. »
Zinoviev décrit très bien le redoutable mondialisme qui naît du défunt et redouté communisme :
(Suite)
«Tous s’en remettent sur les étrangers pour les décharger de leurs devoirs et de la fatigue de penser, d’imaginer, de vouloir (Journal, Gallimard).»
La désolation de notre vie politique et la disparition de toute volonté nationale tourmente en France une petite minorité de nostalgiques et de souverainistes. Mais cette catastrophe est ancienne : on va le voir avec un vieux maître lui-même maudit.
Le journal de Drieu publié par Gallimard avait fait scandale il y a trente ans, lors de sa parution. C’est Jean Parvulesco qui me l’avait alors recommandé. Il m’avait enchanté. Je l’ai relu récemment avec un intense intérêt tant les préoccupations de Drieu recoupent les nôtres : sensation de décadence terminale, désespoir historique, incapacité de trouver des sauveurs, enfin sinistre impression causée par cette permanente torpeur française – la même que ressent alors Bernanos, un des rares écrivains qu’estime alors Drieu.
En pleine guerre, Drieu observe cette torpeur (si vous voulez de la ferveur, revoyez le Casablanca de Curtiz et ce groupe de figurants chanter la Marseillaise – la fille publique incluse) :
« Cette torpeur qui règne à Paris, qui s’est manifestée à l’occasion du bombardement n° 1. J’avais raison de dire il y a quelques années que les Français étaient devenus un peuple triste, qui n’aimait plus la vie. Ils aiment la pêche à la ligne, l’auto en famille, la cuisine, ce n’est pas la vie. Ils ne sont pas lâches, mais pires; ils sont ternes, mornes, indifférents. Ils souhaitent obscurément d’en finir, mais ne feront rien pour que ça aille plus vite. Cette 9e armée qui s’en va les mains dans les poches, sans fusils, sans officiers. »
Une génération avant Debord, Drieu observe :
«Où aimerais-je aller? Nulle part! Le monde entier est en décadence. Le « Moderne» est une catastrophe planétaire.»
(Suite)
C’est le sujet du jour : comment anéantir la Russie et exterminer les russes pour la troisième fois en deux siècles.
L’expression (“la destruction de la Russie comme clé de l’histoire…”) est de Georges Nivat, traducteur de Soljenitsyne, et date de 2016. Elle résume notre histoire : Charles X de Suède puis Napoléon puis Hitler puis les autres (le complexe Biden-BHL-Leyen) tentent d’abattre le croquemitaine. Elle résume l’atmosphère du jour : la Russie seule contre tout le monde ou soi-disant, avec l’empire américain et ses colonies, l’Europe motivée et le reste du monde plus ou moins entraîné dans cette croisade antirusse, qui succède à la croisade antiallemande des anglo-saxonnes guerres mondiales.
Car pour l’occident Poutine est moins Staline qu’Hitler. Simplement c’est un Hitler qui n’a pas à se coltiner l’Armée rouge, qui dispose d’une terre riche et immense, d’une économie autarcique, d’inépuisables gisements de gaz et de pétrole et d’une armée aguerrie. Snyder a rappelé que seuls 14% des soldats américains (oublions le F35, les Stinger de M. Cadbury et tout le reste) s’estiment opérationnels (et encore ? Contre les russes ou contre les irakiens ?).
Evidemment c’est l’occident (démocratique et humanitaire) qui comme Hitler veut anéantir la Russie et lui sauter à la gorge.
La lutte contre l’empire russe sourd à travers toute notre histoire depuis le dix-neuvième siècle : voyez le livre de Lesur qui en 1812 dénonce la montée de la puissance russe au moment où les troupes napoléoniennes dévastent la Russie. La Russie y est diabolisée à toutes les époques, empire du mal qui n’a pas fini d’exciter les haines de toutes les puissances occidentales : Henri Troyat remarque que la Grande Catherine se plaint déjà de cette préférence donnée à la Turquie. On pense à la haine du tsarisme, à la Guerre de Crimée du démentiel Badinguet aux ordres de Palmerston, au Grand Jeu britannique (voyez le Kim de Kipling qui lui ajoute une aura ésotérique soulignée par Guénon) ; puis on passe à l’homme au couteau entre les dents, au stalinisme et à la situation actuelle.
Il est vrai qu’en face ça résiste...
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On va donc refaire la guerre.
«Il ne manque pas un bouton de guêtre», disait l’auguste maréchal Le Bœuf en 1870, six mois avant de rendre glorieusement le fort de Metz avec l’illustre Bazaine, un autre maréchal de France…
Flaubert écrit alors dans sa correspondance : « Ce peuple mérite peut-être d’être châtié, et j’ai peur qu’il le soit. »
Nous sommes arrivés à un tel point dans la catastrophe française et sommes dirigés par de tels idiots que nous ne savons pas si cette nation-machin ruinée et surendettée survivra dans trois ans. Il est vrai qu’une partie des idiots aux affaires veut aussi nous faire disparaître pour obéir au conclave ploutocrate de Davos. Et comme une grande partie de la population est d’accord (télé-addiction, antiracisme, féminisme rousseauiste-sic, humanitarisme BHL, grand reset, russophobie, écologie, bellicisme ultra, chasse au pauvre et au carbone ou maintenant aux arbres, demandez le motif), pourquoi se gêneraient-ils ?
Depuis deux ans l’ennemi réduit sans y toucher l’OTAN à de la bouillie de chat ; il l’a fait avec 6% du budget militaire US (60 milliards contre 1100) et avec un sixième de ses propres troupes, les mêmes qui doivent se faire exterminer par deux ou vingt mille (qui sait alors ?) zouaves français ; en même temps l’Europe avance vers le grand reset involontaire (enfin, presque) à coups de pénurie et de passe énergétique, voire de confiscation des comptes bancaires. L’Ukraine entêtée (découvrez le livre de ma femme sur le patriotisme ukrainien qui a toujours été virulent et sous-estimé, surtout par les russes) va continuer ses opérations. Biden et Blinken seront contents sauf qu’ils peuvent aussi sauter électoralement, ayant fait doubler ou tripler le prix de l’essence dans le premier pays motorisé du monde automobile. On ne parlera pas de l’immobilier et des loyers (3000 dollars mensuels comme prix de base à Miami, 1200 dollars pour un 5m2 à New York, voyez le Daily Mail...).
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On a du mal à percevoir l’absence de mouvement sous le mouvement.
1870, la fête impériale, l’art de bien rigoler…
On laisse écrire Maxime du Camp.
Sur Bismarck :
« Bismarck fut habile, il agit envers nous comme en 1866 il avait agi à l'égard de l'Autriche. Quand il eut machiné son plan et préparé ses pièges, il se fit déclarer la guerre et prit l'attitude d'un pauvre homme réduit à la défensive; il mit les torts d'apparence de notre côté. Comme un pêcheur consommé, il conduisit le poisson dans la nasse sans que celui-ci s'en aperçût. »
Après une belle phrase sur notre esprit de décision :
« Il avait pris pour une démonstration de notre force ce qui n'était qu'une preuve de l'inconséquence de notre caractère. »
Maxime du Camp passe par l’Allemagne et il découvre que cette nation est scientifique, organisée et disciplinée, mais pas seulement : elle est inspirée spirituellement et elle chante bien :
« J'entendis de loin une mélopée lente et grandiose, qui montait dans les airs comme la voix d'un chœur invisible. Des enfants couraient dans la direction du bruit; le chant se rapprochait, s'accentuait, vibrait avec un accent religieux et profond dont je me sentis remué. Je reconnus le Choral de Luther, que psalmodiait un régiment en venant prendre garnison dans la citadelle que ce pauvre général Mack nous a jadis si facilement abandonnée. Je fus très ému, je l'avoue, et je me demandai quel caractère allait revêtir cette guerre pour laquelle les hommes marchaient en chantant des psaumes. »
Après on va faire la comparaison avec Paris et sa salade impériale :
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La presse française est une catastrophe. Elle pousse à la guerre (pardon, à la fermeté) nucléaire contre la Russie, au Reset, à l’aberration écologique, à la censure et à la fin des libertés, comme elle poussait au si oublié virus, au si oublié vaccin et à la chasse aux vaccinés. Serge Halimi, dont je vais reparler, a dénoncé récemment le rôle honteux et toxique de cette usine à torchons subventionnée dans les massacres de Gaza, rôle qui va déboucher sur la venue au pouvoir de Le Pen dont on verra si elle est aussi bien tenue en laisse que Meloni en Italie (l’extrême-droite aura fait tous les trottoirs depuis vingt ans).
Mais on aurait tort de croire que cela vient du seul Macron et des milliardaires possesseurs de journaux. Son mal vient de plus loin à cette presse, dirait Jean Racine – auquel on adjoindra Augustin Cochin qui parle de « Terreur sèche » intellectuelle au siècle des Lumières.
Car la France est depuis toujours un pays conditionné. On le voit bien en relisant sans les œillères scolaires Molière ou La Bruyère. Le bourgeois, le dévot, le malade imaginaire, la femme savante, le sot savant, l’escroc médecin, le pédant-expert, l’hypocrite, la précieuse, sont des mines pour qui sait voir ; et la crise du Covid marquée par la dictature et la tartuferie sanitaire, revêt un caractère très français. Taine ou Tocqueville avaient tout dit. Centralisation, pouvoir royal, révolution, empire, radical-socialisme ont pavé la voie de la soumission jacobine de la masse (voyez mes textes sur le sujet) et l’esprit libre souvent ne comprend pas sa solitude.
La presse française, qui appartient à quelques oligarques (dont Bernard LVMH, qui pèse aujourd’hui MILLE milliards…de francs) et est subventionnée à hauteur de 500 millions d’euros tant elle dégoûte les Français, aura été crasse et ignoble depuis le début de l’histoire vaccinale : affolement, confinements, masques, vaccins, meurtres de masse, passes sanitaires, chantage et menaces, elle nous aura tout imposé.
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J’ai beaucoup écrit et publié sur la Fin de l’Histoire. La notion est aristocratique : Chateaubriand, Tocqueville et Poe qui abominait la démocratie (voyez ses Entretiens avec une momie). J’ai enfin trouvé la correspondance de Tocqueville et Gobineau, qui évoquent tous les deux ce point expliqué au même moment par le mathématicien et historien Cournot. Le Second Empire c’est la prostration de notre histoire : étatisme, malthusianisme, chauvinisme et consumérisme. Rappelons que pour Francis Fukuyama la Fin de l’Histoire c’est stricto sensu la fabrication du bourgeois.
Arthur de Gobineau a travaillé jeune sous les ordres de Tocqueville. Ce dernier abomine ses théories mais le rejoint dans une certaine dimension, comme on verra tout à l’heure. Il écrit le 11 octobre 1853 :
« Je ne vous ai jamais caché, du reste, que j’avais un grand préjugé contre ce qui me paraît votre idée mère, laquelle me semble, je l’avoue, appartenir à la famille des théories matérialistes et en être même un des plus dangereux membres, puisque c’est la fatalité de la constitution appliquée non plus à l’individu seulement, mais à ces collections d’individus qu’on nomme des races et qui vivent toujours. »
Sur le racisme il dénonce un risque matérialiste et note le 17 novembre 1853 :
« Ainsi, vous parlez sans cesse de races qui se régénèrent ou se détériorent, qui prennent ou quittent des capacités sociales qu’elles n’avaient pas par une infusion de sang différent, je crois que ce sont vos propres expressions. Cette prédestination-là me paraît, je vous l’avouerai, cousine du pur matérialisme… »
En bon visionnaire humaniste, il pressent une doctrine horrible et dangereuse :
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