Notes sur la liquidation de Platon-Aristote

Analyse

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 4952

Notes sur la liquidation de Platon-Aristote

• Autrement dit : “‘Cancel’ Platon & Aristote !”, mot d’ordre chronologiquement extrême du wokenisme. • Nous ne cesserons pas d’affirmer que ce que nous nommons ‘wokenisme’ constitue la plus puissante entreprise de déconstruction de tout l’univers social et culturel de la civilisation ayant abouti au bloc-BAO, – des USA d'abord, de la France ensuite et immédiatement après dans l'ordre d'importance. • Les Français commencent péniblement à en prendre conscience, car leurs élitesSystème si piètres, si hystériques en faveur de l’‘ouverture aux autres’, du globalisme, de la dénonciation du ‘repli sur soi’, ont une peine considérable à sortir de la prégnance provincialiste-parisienne pour appréhender comme tel cet évènement à dimension universelle. • Le wokenisme, en complément quasi-fraternel avec la crise-Covid, forme avec elle l’essentiel de la Grande Crise GCES. • Nous luttons tactiquement contre lui pour aiguiser les esprits et protéger les âmes  contre l'aveuglement, mais il doit stratégiquement aller à son terme pour achever l’autodestruction du Système. • L’essentiel est de distinguer la dimension universelle et l’ultimité de ces crises.

15 février 2021 – Vous pouvez aller voir sur le site d’Alexander Adams de quelle sorte d’homme il s’agit, selon un jugement que recommanderait une vision humaniste : érudit, critique d’art et auteur, dans l’état d’esprit que l’on aurait hérité de l’“honnête homme” au sens du XVIIe siècle, quels que soient les concessions de survie de sa culture qu’il fasse à un temps qui nous menacent tous dans l’intégrité de rien moins que notre âme. Cette rapide introduction, pour identifier à quelle mesure et dans quel climat d’une haute culture assiégée et martyrisée, se fait le commentaire d’Adams, dans RT.com ce 10 février 2021.

Nous donnons quelques extraits significatifs du texte d’Adams, dominé par le constat que les intellectuels du wokenisme en sont désormais à l’identification des artisans originels de la peste de la ‘blanchitude’ et du postcolonialisme (avec le colonialisme entretemps mais comme s’il l’avait précédé, car le postcolonialisme explique tout, est la source de tout). Ces satanistes-originels, comploteurs blanchisés avant le complotisme, on les trouve dans la bande, le gang Platon-Aristote-Plotin, absolument racistes-précolonialistes et ainsi de suite...

(Tout cela doit être clairement acté dans nos esprits un peu lents, en attendant que se poursuive l’enquête sur l’exploration du temps passé. Nous remonterons certainement aux Sapiens qui laissent percer certains signes de blanchitude, déjà imposteurs des véritables sapiens de couleur et LGTBQ, – sans parler du Dieu-Kaos originel, sans doute la base de départ de l’infamie, dont on ne vous dit rien de la couleur de peau, – mais entre nous vous savez bien car vous devriez savoir sous peine d’enquête--cancel...) :

Adams, donc : « ...Dan-el Padilla Peralta, un universitaire noir, affirme que la civilisation occidentale est basée sur des conceptions de la ‘blanchité’ [ou ‘blanchitude’] provenant de l’interprétations des sages de l’Antiquité. Récemment, des classicistes ont dénoncé les liens de leur propre discipline au suprémacisme, pour tenter de la disculper d’un prétendu racisme.
» Padilla va plus loin et affirme que les départements des classiques sont hostiles aux minorités. “Si l’on voulait concevoir une discipline dont les organes institutionnels et les protocoles de contrôle visent explicitement à désavouer le statut légitime des universitaires de couleur”, a-t-il déclaré au New York Times, “on ne pourrait pas faire mieux que ce qu’ont fait les classiques”.
» Il a ajouté que “les classiques sont si enchevêtrés dans le suprémacisme blanc qu’ils en sont inséparables... la production de la blanchité doit être soumise à un examen plus approfondi qui détermine que cette blanchité réside dans l’être même [l’essence] des classiques”.
» Padilla a négligé le fait qu’il est professeur de lettres classiques à l'université de Princeton, invité à publier et à intervenir dans des conférences. Beaucoup pourraient souhaiter une délégitimation aussi gratifiante que la sienne. On lui conseillerait de relire Platon pour se remettre à la logique inductive.
» Les anciens avaient beaucoup à dire sur la tolérance, l’équité, la logique et l’empathie, et ils ont exposé les vertus de la démocratie et de la liberté d’expression. Les philosophes stoïciens ont donné des conseils sur l’autonomie, exact opposé et antidote de la culture de la victimisation. En tant que tels, ils sont un obstacle tenace aux idéaux progressistes, – c’est pourquoi Padilla et d’autres ont décidé qu’ils doivent être liquidés-annulés [‘cancelled’].
» Toute faculté acceptant de telles absurdités trahit tout engagement envers la vérité empirique, le rationalisme et la recherche de la connaissance. Pourquoi alors une faculté en viendrait-elle à tout de même l’envisager ?
» Une autre excellente défense des classiques par Rich Lowry dans la National Review contient pourtant une affirmation contestable : “Il est rare de trouver d’autres exemples d’universitaires tellement absorbés par la haine de leur propre discipline qu’ils en viennent à littéralement chercher à les détruire de l’intérieur.” Au contraire, les départements universitaires sont remplis d’universitaires accablés de culpabilité [réelle ou feinte], croyant que leur enseignement est rongé par le sexisme, le racisme et l'homophobie. Ils seraient tout à fait prêts à détruire leurs propres facultés afin d’affirmer leur vertu. Nous avons vu cela dans d’autres domaines. »

La filière France-USA

Ce texte est significatif de la guerre culturelle totale en cours, qui nous fait considérer que le mouvement que nous avons qualifié de ‘wokenisme’ constitue un phénomène d’une puissance fondamentale et l’un des acteurs principaux et totalitaires de cette guerre totale. Il a pris une forme tellement radicale, tellement outrancière et impudente dans tous ses extraordinaires travers et sa culture fiévreuse de la démence et du culte du ‘Rien’, qu’il est très largement identifié par une partie de plus en plus importante du monde intellectuel et de la communication qui tend à sortir de sa sidération pour envisager de s’affirmer contre lui. (Pour autant, cela ne signifie pas qu’on ait aussitôt, totalement compris l’ampleur et la puissance du défi.)

Cela vaut certes pour les USA mais aussi pour le reste, notamment pour la France, qui, dans la bassesse où elle se trouve amenée, a pourtant un rôle spécifique et remarquable. Les interventions officielles sur le “séparatisme”, pris en France comme un élément du débat intérieur sur l’immigration et la communautarisation de l’Islam, sont beaucoup plus largement interprétées (aux USA et dans les pays anglo-saxons) comme des affirmations sans nuances contre le wokenisme considéré comme une doctrine pseudo-idéologique à vocation internationaliste. Cela est certes prêter beaucoup d’intentions et de capacités intellectuelles aux dirigeants français qui en sont absolument dépourvus, mais cela est prendre en compte une résilience française dépassant les médiocrités de circonstance, et imposant à toutes les interventions humaines des discours dont l’interprétation la plus haute les dépasse complètement, jusqu’à en invertir totalement le sens [inversion vertueuse quoique totalement involontaire dans ce cas].

... Par exemple, ce texte du 10 février de Brandon Morse, dans RedState.com :

« La culture [wokeniste] de l’extrême gauche est une maladie qui a infecté notre pays et les responsables français tirent maintenant la sonnette d'alarme pour dire qu’elle ne doit pas infecter la France elle-même.
» La culture wokeniste est une idéologie qui brise toute interaction avec quoi que ce soit, jusqu’à l’identité de la personne qui interagit avec elle. Par exemple, elle a donné naissance au Projet 1619 [développé par le New York Times], qui réduit l’Amérique à son seul péché d’esclavage et affirme que le caractère fondateur des USA a été institué par l’arrivée du premier esclave en 1619, et non lors du texte fondateur de 1776. Comme le nazisme l’a fait avec les juifs, le wokenisme enseigne que les blancs sont responsables de tous les problèmes qui se posent à l’humanité et que, pour obtenir une véritable égalité, ils doivent être désavantagés de diverses manières tandis que les autres races doivent bénéficier d’un traitement et d’avantages particuliers.
» Selon le Daily Mail, les responsables français voient ce qui se passe en Amérique et font clairement savoir qu’ils doivent s’y opposer sur le plan idéologique :
» “Dans un discours prononcé en octobre sur la ‘lutte contre le séparatisme’, Macron a estimé qu’il ne faut pas laisser ‘le débat intellectuel à d'autres’. Il a mis en garde contre ‘des théories sociologiques entièrement importées des USA.”
» Son ministre de l'éducation, Jean-Michel Blanquer, a également mis en garde en octobre contre une “bataille à mener contre la matrice intellectuelle des universités américaines”. »

Ambiguités et contradictions France-USA

Nombre de critique US ne manquent pas au reste de rappeler que cette doctrine internationaliste de déconstruction est originellement de provenance française, ce qui est mettre en évidence la contradiction fondamentale du destin français faisant côtoyer tout au long de l’histoire du pays le pire et le meilleur... dans ce cas, avec les USA, l’origine du wokenisme se trouvant chez les philosophes déconstructeurs français (Derrida, Foucault, etc.) essaimant dans le monde universitaire aux US dans les années 1970 : « Vous voulez connaître un bon canari de la mine de charbon que menacent les ‘Prozis’ (surnom des socialistes progressistes) ?  Un bon point de départ est l’utopie [sociétale] progressiste de la France.  Le pays qui a été le premier exemple de ce que la gauche radicale veut pour l’Amérique, vient d’envoyer un avertissement à ses plus affirmés zélateurs : Votre wokenisme est une menace existentielle pour la France... »,

Sur ce thème, on reprend ici une critique de Luc Ferry, qui a effectivement l’avantage de mettre en évidence le caractère transnational de ce mouvement et l’un (il y en a d’autres) des fondements de son origine réelle venue des États-Unis par le biais de sa rampe de lancement qui se nomme ‘Politiquement-Correct’ (PC). Cette identification n’est pas toujours faite alors qu’elle est fondamentale pour comprendre combien cette ‘guerre culturelle totale’ transcende les frontières et les anciennes lignes de séparation politique.

 «  [Pierre Nora] a fait observer qu’un militantisme haineux et agressif avait désormais pris la place du débat argumenté s’agissant de ces sujets qu’on pourrait dire “radioactifs”. Plus question d’adosser les raisonnements à une connaissance solide de l’histoire, des sciences exactes ou de la philosophie. Il suffit de disqualifier l’adversaire en le traitant d’islamophobe, de raciste, de misogyne ou tout simplement de “mâle blanc. Que ce soit sur la 5G, l’histoire de l’esclavage, le féminisme ou l’islamisme, la terreur plane sur les esprits au point que les meilleurs d’entre eux finissent par se garder de toute intervention publique de crainte d’être victimes d’injures, voire d’une fatwa assortie sur les réseaux sociaux de menaces de mort, ce qui, on me l’accordera, ne facilite pas la discussion sereine et argumentée. [...]
« Paradoxe suprême: sans s’en rendre compte, tous ces militants, pourtant anticapitalistes et antiaméricains, ne font que singer servilement ce qui se trame depuis quarante ans dans les universités outre-Atlantique avec la calamiteuse mode du politiquement correct qui vit naître l’écologie décoloniale et de l’écoféminisme dont Greta Thunberg est aujourd’hui la porte-parole. Ils se bornent à mimer cette grotesque américanisation de la France qui emprunte à Derrida l’idée de “déconstruction” et à Trump celle de “vérité alternative”. Consternant ! »

Ferry fait à notre sens une confusion qu’il est bon de mettre en évidence. Lorsqu’il met en parallèle le déconstructivisme de Derrida (et des autres de la French Theory : Foucault, Deleuze) et la “vérité alternative” de Trump, il pousse un peu loin le bouchon. La parole de Trump est celle d’un charlatan-bateleur qui ne fait pas mystère de l’‘engagement’ de son langage, et par conséquent de la manipulation qu’il lui fait subir, grossièrement, sans prendre de gants, avec des approximations qu’on jugera mensongères ou légères selon ce qu’on en a, mais aussi pour répondre à des offensives très longues et sans pitié d’un DeepState mentant plus vite que son ombre, simulant comme un entonnoir psychiatrique,  manipulant comme un gigolo, souteneur complètement en ménage avec le wokenisme et sa réinterprétation totale des événements. En quelque sorte, Trump lutte contre le wokenisme-déconstructiviste en lui opposant sa propre déconstruction de forban des tour bardés de $millards. Le premier (wokenisme-déconstructiviste) à tout à voir avec “l’américanisation de la France”, le second (déconstruction de forban) rien du tout.

Alors, on en vient à observer une critique virulente de l’Europe, – et surtout, essentiellement voire exclusivement, et dans tous les cas paradoxalement, de la France, – soudain identifiées comme sources des influences principales à la base du wokenisme qui a embrasé le parti démocrate. Cette fois, l’on ne parle plus de la lointaine French Theory mais des très récents événements, et l’accusateur, qui dénonce une “européanisation de l’Amérique” (et même une “francisation de l’Amérique”) n’est autre que l’honorable Jonathan Turley (cité dans le texte sur « L’européanisation de l’Amérique ») dont on connaît la haute tenue et la recherche du maintien de l’objectivité intellectuelle dans ce chaudron bouillonnant de démences diverses :
 « Le fait le plus effrayant est que le contrôle [la censure] de l’expression à l’européenne est devenu une valeur fondamentale du parti démocrate. Autrefois parti qui luttait pour la liberté d’expression, il est devenu le parti qui exige des lois sur la censure d’internet et la chasse au discours de haine. Le président élu Joe Biden a appelé à un contrôle de la liberté d’expression et a récemment nommé responsable de sa transition pour les questions relatives aux médias l’une des figures les plus affirmées de la lutte contre la liberté d'expression aux États-Unis. C’est une tendance qui trouve désormais un soutien dans les médias, qui ont célébré le discours du président français Emmanuel Macron devant le Congrès où il a appelé les États-Unis à suivre le modèle de l’Europe en matière de lutte contre les discours haineux. »

Une définition du wokenisme

Pour compléter ce rapide coup d’œil sur un phénomène pseudo-idéologique (‘simulo-idéologique’ pour ajouter le sens de ‘simulacre’ ?), il nous semble utile de rappeler notre définition de ses composants. Il faut bien mettre en évidence combien le wokenisme est enfant de son temps, avec sa puissance totalement construite sur la communication, avec sa séduction exercée au niveau des affects les plus sommaires, voire des instincts les plus bas, – bien plus bas que les instincts du monde animal, – enfin avec sa complicité avec le Politiquement-Correct qui règne essentiellement, sinon exclusivement dans les élites absolument asservies au Système. Le wokenisme ne représente rien, sauf ‘le Rien’ qui est le but complètement assumé sinon affiché du Système ; il est nécessairement destiné à servir le Système, dont il constitue l’un des principaux moyens de déstructuration culturelle, sociale et psychologique.

Ainsi est-il absolument logique que son attaque contre le passé, qui est la principale structure d’une civilisation, soit d’une virulence extrême et qu’elle vienne des représentants les plus significatifs des élites, là aussi sans la moindre surprise. Si en France, nous avons notre bonne vieille tradition de corruption des élites actualisée par le casq d'un Olivier Duhamel, aux USA ils ont le professeur africain-américain Dan-el Padilla Peralta qui nous signale, via évidemment l’incontournable référence du New York Times, ceci :
“les classiques sont si enchevêtrés dans le suprémacisme blanc qu’ils en sont inséparables... la production de la blanchité doit être soumise à un examen plus approfondi qui détermine que cette blanchité réside dans l’être même [l’essence] des classiques”. (Pour ‘classiques’, l’on doit lire les ‘Anciens’, ces odieux simulacres de la blanchité que sont Platon-Aristote-Plotin & toute la bande. Il est dommage qu’ils ne soient plus là pour tenter de réparer leur faute ontologique, conformément à la feuille de route wokeniste.)

Ainsi et quoi qu’il en soit, on rappellera ces extraits de texte qui tentent de donner une définition absolument trompeuse, outrancière, complètement infectée de blanchité, du wokenisme, – la nôtre, certes...

• Du point de vue de ce qu’on pourrait nommer ‘dynamique chronologique’, on proposera cet extrait des premières appréciations du wokenisme, quand il était encore ‘Wokenisme’ en majesté...
« Cette dynamique époustouflante de force déstructurante qui stupéfierait Derrida, Deleuze, Foucault & Cie eux-mêmes, continue à se développer, entre les encouragement à brûler les livres non-conformes, style-nazi, et le travail sur les listes à constituer des partisans et collaborateurs de Trump qu’il faudra s’employer à envoyer dans des camps, style-goulag, quand le temps des lendemains chantera avec l’arrivée du bon vieux Joe. Anticipant les événements en cours, sans lui-même en prendre l’exacte mesure car cela était impossible (c’est à peine possible aujourd’hui) mais tout en détaillant les aspects conceptuels qui soutiennent aujourd’hui le ‘Wokenisme’, Roger Scruton écrivait en janvier 2015 (version française, ‘L’erreur et l’orgueil’, publiée en mai 2019) : « Nombre de ceux qui ont été désignés comme les gardiens de la culture occidentale reprendront tout argument, même imparfait, et toute source d’érudition, même hypocrite, afin de dénigrer leur patrimoine culturel. Nous sommes entrés dans une période de suicide culturel... ». (Scruton poursuit : « ...comparable à celui que connut l’islam après l’ossification de l’Empire ottoman » ; c’est bien au-delà dans l’abîme qu’il faut se situer, et bien sûr Scruton ne pouvait le prévoir, du fait de l’ébouriffante rapidité des événements.)
» Bien évidemment, on ne fait pas assez mention de cette dynamique, on n’insiste pas suffisamment sur sa prodigieuse diffusion, sa vitesse d’influence et de conviction semblable à celle d’un immense incendie par grand-mistral. Il ne faut aucun doute pour nous qu’il s’agit là de l’élément central des évènements de l’année 2021, et dans ce cas quel que soit le président pour USA2021. Un signe de l’importance du ‘Wokenisme’ est tout le mal qu’on a eu, et qu’on a encore, sans compter ceux qui en, ignorent tout, pour le prendre au sérieux. »

• Du point de vue du jugement qualitatif qu’on peut porter sur le wokenisme, on peut aisément reprendre ce jugement largement partagé par les intellectuels regroupés dans la résistance à ce mouvement :
« La sottise, l’ignorance, l’inculture, la médiocrité de la forme même de l’intelligence (quelle que soit son intensité, il s’agit d’une forme d’intelligence actant et tirant vers le bas, le encore-plus-bas, donc renforçant directement la bêtise en l’armant d’arguments, en la structurant littéralement), voilà leur lot... Tous ces travers avérés constituent les principaux caractères des thèses indigénistes et plus généralement wokenistes, pour ce mouvement que nous avons baptisé du néologisme de ‘wokenisme’ – pour notre propos et pour la facilité du propos, en France et aux USA. Cela est si incontestable, si évidemment mis en lumière par la réflexion, la mémoire, l’équilibre et l’harmonie du caractère comme moyen d’observation, qu’il n’y a nul besoin de démonstration, ni aucune possibilité de dialogue, – et d’ailleurs, pour quoi faire, pour quoi dire ? »

• Au niveau quantitatif de la principale force de notre époque, qui est la communication,
le wokenisme « a une fantastiques présence au niveau médiatique, une capacité d’influence et de fascination quasiment satanique, relayée d’une façon pavlovienne et souvent extatique par des élitesSystème (ZZ ou ZélitesZombie) totalement satisfaites de cette ‘servilité volontaire’ absolument assumée (c’est chez elles, chez ces Zélites, que s’exerce massivement, sans aucune pudeur, comme attiré par le fumet de la servilité, ce phénomène identifié par La Boétie, et nullement dans les populations) ... »

Complémentarité ultime wokenisme-Covid 

Nous ferons enfin quelques observations de conclusion que nous inspirent la puissance du courant wokeniste autant que la profondeur abyssale de la néantisation qu’il propose comme fin. Il est essentiel d’en saisir les implications crisiques universelles, autant que son caractère d’ultimité suggérant une dynamique d’effondrement. Il nous apparaît évident que ce mouvement d’une ampleur si extraordinaire, et entraînant les deux pays qui occupent traditionnellement les deux pôles culturels et intellectuels de l’ensemble américaniste-occidentaliste (bloc-BAO), est de nature à constituer une dynamique de dislocation de la civilisation (de la contre-civilisation) qui s’est emparée de cet ensemble depuis la charnière XVIIIe-XIXe siècles (le “déchaînement de la Matière” pour nous, marquant l’élan de la modernité). Cela marque l’ambiguïté de la position qu’on doit avoir vis-à-vis du wokenisme, humainement et tactiquement insupportable, ‘Systémiquement’ [vis-à-vis du Système] et stratégiquement, absolument nécessaire

Dans cette guerre de l’ultimité des destins collectifs, à nulle autre pareille en raison des moyens employées et des cibles visées (les âmes des gens), cette dynamique du wokenisme est d’ordre culturel et social (sociétal), mais aussi d’ordre psychologique. Ses domaines d’influence, qui ne sont politiques qu’indirectement et donc dégagés des cadres conformistes des jugements de ce domaine (droite-gauche, fascisme-démocratie-socialisme, etc.), rencontrent sans aucun doute les terrains d’action de la crise de la crise-Covid, autre facteur crisique  constitutif de l’ultimité dépassant si décisivement le stade sanitaire d’une simple pandémie pour constituer elle aussi un élément d’action de la dynamique de dislocation intra-civilisationnelle.

Une structuration de l’agressivité crisique complètement incontrôlable, au point qu’on pourrait la comparer à une activité sismique, caractérise la crise du wokenisme, comme celle de la Covid. Les deux crises sont classées dans des domaines évidemment de natures apparemment différentes, – dont les commentateurs et les élitesSystème surtout, et le public en partie, jugent instinctivement qu’ils n’ont rien de commun, – mais il s’agit du jugement d’un instant, et d’un temps largement dépassé où il existait un certain rangement cohérent.

Ce rangement est aujourd’hui remplacé par un extrémisme paroxystique qui se garde absolument de la moindre cohérence, qui fait même vertu de cette incohérence. Les deux crises s’interpénètrent dans leur nihilisme (wokenisme) ou leur absence apparente de sens politique (Covid), dans la seul mesure qui importe, qui est celle du renforcement et de l’enfièvrement réciproques de leurs dynamiques respectives tendant continuellement à fusionner pour entretenir et amplifier l’étape de la ‘masse critique’, en marche vers la ‘masse vertueuse’ de l’achèvement de l’effondrement du Système (GCES).

De ce point de vue de la proximité crisique des deux crises, il est temps également et évidemment, – il est temps d’enfoncer les portes qui devraient être largement ouvertes, –de prendre conscience de cette proximité. Le champ de la bataille est essentiellement, proche d’être exclusivement du fait de la communication, dans cette époque étrange où les affrontements des représentations de la réalité sont les premières armes utilisées contre les psychologies individuelles et collectives. C’est avec ce constat à l’esprit qu’il faut poursuivre cette bataille. Ce qu’il reste de haute culture du courant civilisationnel de la Tradition qui a cheminé depuis l’origine entre les aléas de l’Histoire, doit se trouver des places fortifiées d’où l’on peut poursuivre le combat. Après tout, Adams, qu’on a cité longuement au début de cette analyse, publie régulièrement sur RT.com.

Pour ce cas, c’est chez les Russes, que notre conscience dynamique ne manque jamais de dénoncer avec une haine rarement vue et de la même eau que celle que dénonce Adams, que les restes de cette haute culture peut trouver un refuge d’où elle peut dénoncer le traitement totalitaire, déconstructionniste et entropique, dominé par une sidérante bêtise déployée avec une profonde intelligence, dont elle est l’objet. (On rappelle par ailleurs, – cas de Patrick Buchanan, –  la dimension traditionnelle que certains, qui leur sont en général étrangers ou hostiles, peuvent trouver chez les Russes.) Pour d’autres cas, certains refuges dans la presse alternative et indépendante jouent également un rôle vital qui doit être exploité. Il s’agit d’évoluer avec souplesse, pour constamment suivre et identifier les nouvelles positions antiSystème tactiquement utilisables et qu’on découvre souvent stratégiquement proches.

Il s’agit d’établir une défense agressive, suscitant la dynamique de la contre-attaque, prenant continuellement en compte l’aspect universel de la dynamique déstructurante à l’œuvre par le biais de la fusion des dynamiques du wokenisme et de la Covid. En même temps, il s’agit de ne pas du tout négliger ce qui peut être retiré d’absolument antiSystème et utilisable avec profit, dans ces dynamiques crisiques qu’il est pourtant nécessaire de combattre. Là aussi, souplesse et adaptabilité sont requises. Leur efficacité dépendent sans aucun doute de la prise de conscience et du choix d’en faire une inspiration à mesure, de l’aspect universel, embrassant l’ensemble de la crise civilisationnel que nous décrivons : ni le wokenisme, ni la Covid ne sont des phénomènes réduits à eux-mêmes, mais d’abord des manifestations de l’ultimité de notre Grande Crise.