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2009Dans notre numéro du 10 octobre 2011 de dde.crisis, nous étudions le caractère et le comportement qui nous paraissent nécessaires pour affronter ces temps de crise. Nous nous référons à l’idée d’“Honnête homme”, non comme à une référence achevée mais comme à un concept historique de bon aloi à partir duquel on peut effectivement extrapoler et affiner un “modèle” de caractère et de comportement pour le XXIème siècle, face au Système.
La notion d’“Honnête homme” date du XVIIème siècle. Bien que sa définition (on peut consulter celle de Wikipédia, elle fait l’affaire) ne nous indique nullement une position par rapport à la modernité, les réflexes idéologiques du Système en font nécessairement une idée datée, chargée des pesanteurs d’un passé condamné aposteriori par son propre futur, c’est-à-dire la modernité et l’époque post-révolutionnaire, après le “déchaînement de la Matière” ; ou bien, une idée incomplète, qui demanderait toute une évolution moderniste pour devenir acceptable. Bref, un jugement sans appel sur le fond, parce que sur un fond jugé non conforme, c’est-à-dire un jugement totalement moderniste.
Au contraire, nous nous référons à cette notion selon sa valeur propre, sans référence idéologique ou autre. Nous nous attachons à des dimensions pérennes, hors de toute datation et de toute définition imposant arbitrairement et brutalement une “extériorité” sociale (nécessairement moderniste) à l’“intériorité” psychologique. L’“universalité” qu’on trouve citée ici (Pascal) est bien entendu, traduite en termes de notre temps, celle du refus de l’enfermement-Système imposé par le développement surpuissant des technologies, et les avancées réductrices à chacun de ces domaines, dans les divers domaines de la puissance brute.
«L’Honnête homme est un être de contrastes et d’équilibre. Il incarne une tension qui résulte de cette recherche d’équilibre entre le corps et l’âme, entre les exigences de la vie et celles de la pensée, entre les vertus antiques et les vertus chrétiennes. […] L’Honnête homme est un généraliste, ce qui suppose une représentation unifiée du savoir. Il s’oppose ainsi au “spécialiste”. […] Cette conception de l’Honnête homme […] s’illustre également dans l’affirmation de Blaise Pascal selon laquelle “il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose. Cette universalité est la plus belle”.»
Cette notion d’“Honnête homme” est prise par nous comme référence pour décrire le caractère et le comportement que la crise de la Chute du Système rend nécessaires pour tenir une position digne et héroïque. Cette crise implique une certaine attitude, que nous jugeons impérative, et qui trouve un cadre adéquat par rapport à sa définition dans la notion d’“Honnête homme”.
Nous indiquons l’impératif qui nous conduit à déterminer un caractère et un comportement de résistance active contre le Système.
«Ces diverses considérations doivent signifier au lecteur que notre appréciation tranchante et sans retour est qu’il y a là un argument absolument impératif. Il s’agit de l’essence de soi, cette résistance et cette lutte contre une entité, une situation, une subversion générale, un Système qui s’est emparé de notre civilisation, l’a tordue et l’a retournée (“Contre-Civilisation”). Il s’agit non pas d’une situation morale, ou politique, mais d’une situation métaphysique fondamentale. L’argument de la résistance et de la contre-attaque est, sans le moindre doute, de l’ordre de la transcendance. Toutes les situations terrestres, et les jugements portés sur elles, doivent être appréciés, dans leur totalité, à la lumière de cette orientation impérative.»
La première nécessité pour l’“Honnête homme” est de “refuser de prendre parti”, ce que nous nommons le “non-parti pris”, dans les diverses querelles et polémiques internes du Système, pour ne pas se trouver dans l’obligation de cautionner au moins les références du Système, – c’est-à-dire, selon, l’inexorable enchaînement qu’impose la logique emprisonnée de la raison subvertie par le Système, le Système lui-même au bout du compte.
Cette volonté de “non-parti pris” est le contraire d’une absence de choix, puisque “prendre parti” dans des querelles à l’intérieur du Système, c’est, à un moment ou l’autre, accepter les références du Système et, par conséquent, choisir le Système. Le pire des choix possibles.
«[Cette idée] s’énoncerait précisément de cette façon : “l’Honnête homme doit résolument proclamer qu’il choisit le ‘non-parti pris’”. Disant cela, il est amené à préciser évidemment que le “parti pris” dont nous parlons représente évidemment des choix, des engagements, etc., dans des matières terrestres, des polémiques, des politiques, etc. Son choix de “non-parti pris” n’est pas un choix par défaut, un choix par absence de choix si l’on veut, mais parfaitement le contraire. Il s’agit d’un acte volontaire, puissant, difficile à réaliser, qui demande à la fois une lucidité extrême et une audace constante, qui sont celles de ne pas craindre les risques, autant celui de ne pas être compris que celui d’être calomnié, que celui d’être dénoncé, que celui de se retrouver, dans certaines circonstances, plongé dans une indifférence hostile, voire même dans une solitude marquée par une hostilité impitoyable.»
Notre démarche concerne sans aucun doute tous les domaines où se développe la crise. Nous citons différents exemples, notamment celui de la crise financière qui, notamment lors de l’été et du début de l’automne 2011, «est déclarée réglée après un paroxysme, tandis que la structure financière qui l’a subie est conservée. Tout paraît être selon la normalité, sauf que la crise rejaillit six mois après, quatre semaines après, quinze jours après. (Ce phénomène se manifeste en séquence accélérée pour la crise financière euroatlantique depuis le mois de juillet.) Ces coups de boutoir successifs détruisent évidemment l’équilibre de notre perception.»
Effectivement, dans cette observation des conséquences des engagements dans les querelles du Système, des “parti-pris”, c’est la psychologie elle-même qui est touchée. La nécessité que nous proclamons d’un comportement de “non-parti pris” est aussi une mesure d’hygiène psychologique. Il est évident que le Système subvertit les êtres, par le biais de cette subversion de la psychologie à laquelle conduit le choix de s’impliquer dans ses querelles internes, y compris pour sembler lutter contre lui …
«Nous ne parlons pas ici en termes économiques, ou en termes d’économiste, mais bien du point de vue de la psychologie. Nous constations qu’effectivement, à vouloir trop comprendre, à vouloir trop expliquer dans les termes de la spécificité de la crise sectorielle que l’on envisage (ici, la crise financière), l’on est conduit, non seulement à ne pas comprendre et à ne pas expliquer, mais surtout à faire évoluer sa psychologie vers ce comportement apparenté à la folie, un usage qui semble correspondre à un état de folie. Nous rejoignons alors les propositions que nous avons envisagées plus haut de la nécessité de choisir le “non-parti pris”, c’est-à-dire de refuser un engagement, un choix techniquement contraignant qui conduit à accepter d’être enfermé dans un débat technique qui vous emprisonne dans le Système, en vous faisant accepter les règles du Système. C’est à ce point qu’effectivement l’on découvre combien l’équilibre de la psychologie lui-même est menacé, combien la fatigue frappe la psychologie, combien cet état peut amoindrir la stature psychologique jusqu’à des comportements qui sembleraient répondre à des états proches de la folie.»
Cette résistance aux attaques du Système contre la psychologie, grâce à l’attitude de “non-parti pris”, ou d’“activisme désengagé” doit constituer une forte riposte de la psychologie. Elle trempe le caractère et pare l’“Honnête homme” ressuscité pour la bataille anti-Système d’une vertu d’héroïsme qui doit être la marque des combattants de cette bataille.
Pour substantiver notre propos d’une façon plus profonde, nous posons le problème de la liberté, considérée comme une des plus belles “conquêtes” de la morale et du caractère humains, dans les normes de la modernité. Or, la liberté est confrontée à une situation inédite et contradictoire, quand la règle de conduite suggérée est de se priver de cette liberté en refusant (en interdisant) l’“engagement”.
Nous observons que les conditions de cette bataille que nous tentons de définir conduisent à des révisions générales de tous ordres, y compris du fondement de “valeurs” jugées essentielles selon des définitions imposées par la modernité. C’est effectivement le cas de la liberté.
«Au regard de ce qu’on désignerait comme le Principe unique du fondement de l’univers, qui est nécessairement un principe de rangement, d’ordre et de hiérarchie, donc le principe structurel par définition, la Liberté est paradoxalement une expression du contre-principe de la déstructuration, donc une situation qui refuse l’empire du Principe unique. La Liberté est la matrice d’une situation de désordre à cet égard, et l’on pourrait considérer que la seule situation acceptable pour elle, d’un point de vue général respectant la vérité du Principe unique, est celle où elle est absolument soumise au Principe unique ; sinon celle où elle fait partie du Principe unique et est naturellement régentée par sa loi ; sinon celle où, sous cet empire, elle participe à la définition de la réglementation qui la limitera elle-même. Que cela soit, pour la raison humaine, une opposition en soi (la Liberté soumise à ce qui est par essence sa négation), est finalement ce qui fait qu’il y a une “question de la liberté” pour l’homme.»
Dans les conditions imposées par la modernité et par les contraintes-Système, encore plus dans le développement de la crise générale, le caractère même de la liberté a été utilisé pour parvenir au contraire de ce que la liberté devrait nous donner. Dans ce cadre, l’affirmation sans limites de la liberté, qui est l’une des points essentiels de la communication du Système, aboutit exactement à notre emprisonnement complet. D’un point de vue général, et tenant compte de la place et de l’importance que nous accordions à la liberté, cette application sans limite de la liberté dans ce cadre-Système, si elle est poussée à son terme, n’aboutit à rien d’autre qu’au suicide.
«Cela a conduit, comme l’on sait, à notre emprisonnement, et à des situations politiques perverses où la liberté devient un masque pour des situations d’autoritarisme arbitraires, de hiérarchie faussaires, de légitimité bafouée par des manœuvres de dissimulation portant le sceau de l’inversion. Par conséquent, le développement sans limite ni règles, ni hiérarchie, ni autorité légitime, qui est le but avéré de cette exploitation de la liberté comme vertu suprême dans le cadre du Système et de la modernité, ce développement de la liberté aboutit à notre emprisonnement. La liberté, c’est donc notre emprisonnement, – c’est-à-dire la liberté selon cette conception qui détruit le Principe unique originel…»
Face à ce qui est plus qu’un danger, qui doit être plus droitement défini comme une fatalité menant à la destruction, la seule réaction concevable est celle de l’emploi de la liberté pour notre sauvegarde. Il s’agit de l’utilisation de la liberté pour nous imposer nos propres contraintes agissant comme antidote du poison dispensé par le Système, et constituant à l’héroïsme dont nous parlons.
«L’alternative est bien entendu cette contrainte dont nous parlons, qui conduit la libre disposition de la liberté à en faire un usage tel, que l’on aille vers le renaissance de l’autorité légitime, de la hiérarchie, des engagements solennels d’honneur et de loyauté. Il s’agit d’une contrainte vertueuse, qui est imposée à soi-même par soi-même, qui agit en vérité comme une libération de l’esprit emprisonné vers l’intuition haute, – qui est la marque même de l’héroïsme dont nous parlons.»
Ces considérations conduisent à redéfinir l’“Honnête homme” selon les conditions du XXIème siècle. Ce qui est défini au XVIIème siècle comme “l’idéal de modération et d’équilibre” reste complètement justifié et vertueux, mais traduit en termes correspondant à la situation que nous traversons. Les valeurs de référence pour ce faire sont celles de la Tradition, et c’est appuyé sur elles qu’on doit lutter contre l’environnement maléfique imposé par le Système. Il s’agit d’une «action subversive antiSystème qui prend l’allure d’un extrémisme exempt de tout parti pris. Si l’on veut, “l’idéal de modération et d’équilibre” devient une attitude extrémiste lorsqu’elle est confrontée aux pressions du Système.»
La définition que nous donnerions de l’“Honnête homme” serait alors celle d’un “anti-moderne” appuyé sur «la puissance structurante de la Tradition» ; cela signifie moins épouser une doctrine comme la modernité nous a appris vicieusement à considérer cette sorte de démarche, mais bien trouver dans des principes structurants et cohérents, et baignés dans des origines transcendantales, une force telle qu’elle renforce et même transfigure la psychologie dans le sens de la hauteur. Ces principes ont la force qu’on décrit parce qu’ils appartiennent à une «philosophie dont la dimension exclusive est la métaphysique, où la modernité, du fait de ses liens avec le “déchaînement de la Matière” et sa dimension maléfique, n’a pas accès».
Ainsi définie, l’essence même de l’“Honnête homme” peut «se réclamer de tout esprit haut qui entend organiser sa résistance au Système, [elle] «constitue ainsi un bouclier invincible contre les attaques du Système et de la modernité, et peut ainsi évoluer sans crainte d’être soumis aux attaques vicieuses, le tirant vers le bas, de la modernité». C’est dans ces circonstances que l’“Honnête homme” peut évoluer dans une situation libérée par rapport à la situation imposée par le Système, choisissant ses alliés et ses causes de circonstance, sans se compromettre avec les uns, en écartant d’autres par simple appréciation tactique, et sans jamais s’engager de manière irrémédiable (“non-parti pris”). «L’Honnête homme est alors paré d’une fonction glorieuse et héroïque de destructeur du Système, gardant les acquis de la Tradition pour la phase post-Système.»
Nous passons ensuite à la description de ce que nous considérons comme le fondement de l’attitude et de l’“engagement” paradoxal de ce que nous nommons l’“Honnête homme”, ou l’homme antiSystème. C’est là que nous détaillons le comportement, parfois paradoxal, que nous recommandons. Nous nommons cela “activisme désengagé”, qui mélange paradoxalement un activisme extrême et ce désengagement que nous prônons par rapport aux conflits divers qui se déroulent dans le cadre du Système, également par rapport à certaines batailles contre le Système.
Les années 2007-2008 ont suscité ce changement fondamental. L’“ennemi principal” jusqu’alors, le système de l’américanisme, a laissé place à l’ennemi fondamental ”, sinon l’“ennemi exclusif”.
«Notre préoccupation centrale est évidemment passée au niveau beaucoup plus général du Système. D’autre part, la dégradation, l’effondrement accélérés du système de l’américanisme, qui accompagnent le même destin du Système dans ce sens, tendent à homogénéiser la situation, et à moins distinguer les USA du reste ; c’est pourquoi, comme nous l’avons déjà dit, nous parlons du “bloc BAO“ (“bloc américaniste-occidentaliste”), qui représente ce qu’on nomme en général l’Ouest, les USA et l’Europe occidentale en gros, – qui représente bien entendu le domaine central du Système lui-même. “Notre préoccupation centrale est, évidemment,” complètement “passée au niveau beaucoup plus général du Système”.
»Nous voulons signifier par ces divers exemples que les divers engagements que nous jugions si importants et si pressants, voire essentiels, lors des années 2001-2007, sont devenus complètement accessoires, et cela avec une brutalité qui témoigne de la contraction du temps, – et cela par rapport au seul engagement désormais possible, – par rapport au Système, contre le Système. Il est évident que cette posture comprend bien entendu un jugement général sur le bloc BAO, un jugement spécifique sur chaque pays du bloc BAO, un jugement spécifique sur le système de l’américanisme, etc. Mais l’on comprend bien que le militantisme contre ces divers composants du bloc BAO, la mise en procès de l’américanisme, la poursuite acharnée de certaines occurrences polémiques (par exemple, les montages ou pas autour de 9/11), ne présentent aucun intérêt pour notre propos ; bien au contraire, ils ménagent des risques de déviation, voire d’inversion. Dans ces divers cas spécifiques qui ont agité les années 2001-2007, ne doivent plus nous intéresser que des points bien précis qui permettent d’alimenter l’entreprise que nous suivons à l’encontre du Système.»
Pour certains, cela signifie dans certains cas une abstention qu’ils jugeraient condamnable. Nous ne partageons bien entendu pas ce jugement, parce que nous avons choisi la vision générale de la crise de la Chute, qui ne distingue plus telle ou telle partie du Système comme partie déterminante du Système à un point où il faudrait concentrer ses attaques contre elle. Désormais, la cible est générale ; c’est le Système, et cela nécessite une lucidité dans les choix, avec des abstentions dans certains cas… (Et cela amène à des attaques beaucoup plus violentes et efficaces dans d’autres cas, quand la cible est bien identifiée comme le Système ; à cet égard, nos écrits sur le site dedefensa.org en portent témoignage.) «C’est effectivement le paradoxe complet de ce que nous désignons comme “l’activisme extrémisme” du refus d’engagement, du refus du choix. L’apparente abstention est en vérité la manière la plus active, la plus roborative, la plus héroïque en vérité, de se plonger dans les affaires de ce monde plongé lui-même dans les flammes grondantes de sa Chute.»
Dans les deux dernières parties de notre rubrique, nous envisageons les effets de cette suggestion d’un tel comportement face à la crise (ce que nous avons substantivé sous le terme d’“Honnête homme”). Il s’agit de constater l’effet de ce comportement à la fois sur la psychologie et sur l’esprit lui-même, les deux choses s’influençant l’une l’autre. Bien entendu, nous affirmons que ce comportement est salvateur de l’une et de l’autre, dans des proportions absolument décisives.
Nous nous contentons de citer les deux conclusions de ces deux volets qui terminent cette rubrique centrale de notre numéro de dde.crisis, sur les effets du comportement recommandé face au Système et à la crise du Système.
Concernant le sujet qui expose combien le comportement recommandé peut être salvateur de la psychologie, pressée de toutes parts par le Système, combien il peut conduire à cette vertu d’héroïsme qui nous paraît si essentielle : il s’agit d’une bataille intérieure que chacun doit mener pour son compte… «Il s’agit d’ héroïsme, sans aucun doute, si l’on considère la disproportion des forces en présence, l’énorme surpuissance du Système, et cet héroïsme n’est nullement exempt d’une joie créatrice à pouvoir ainsi frapper, comme en toute liberté, cette représentation absolue du Mal. Il y a le sentiment, désormais très fort depuis ce tournant si souvent cité du 2007-2008, de se trouver devant une finalité essentielle. L’adversaire ultime est identifié, les conditions de la bataille, qui sera également ultime, qui l’est déjà, – Armageddon pour certains, sans nécessité d’explosion apocalyptique du monde mais avec la nécessité de la révolution de notre psychologie, certes, – ces conditions sont également bien reconnues, identifiées, formidablement précises. Il y a quelque chose de net, de coupant, d’infiniment précis et d’une infinie grandeur qui s’ouvre à nous. Les conditions de l’Histoire sont effectivement devenues absolument métahistoriques, l’on dirait au jour le jour, comme si nous pouvions devenir “métaphysiciens du quotidien”. Jamais nous n’avons été si proches de l’univers, proche de redevenir kosmos.»
Cette sauvegarde, ce renforcement de la psychologie, conduisent à la transformation de l’esprit, qui prépare ainsi les conditions pour l’époque totalement différente qui doit succéder à la Chute. C’est une transformation individuelle de l’esprit par la psychologie, qui doit aboutir à la formation d’un courant collectif, et cette transformation elle-même constituant une des forces qui accélèrent la Chute et préparent ce qui lui succèdera… « Si l’on veut, il s’agit d’envisager que la reformation des psychologies individuelles autour du concept d’Honnête homme rencontre les grands courants historiques (métahistoriques) antiSystème, cette rencontre devant aboutir à une fusion, à une transmutation, et débouchant effectivement sur un courant de psychologie collective qui prendrait sa place dans la grande crise de la Chute et de la fin du cycle, préparant effectivement les événements de transformation radicale d’après la Chute, et se préparant effectivement elle-même à ces événements.»