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4756• Donnons au wokenisme ses lettres de noblesse opérationnelle (plus d’italique et guillemets facultatif), de façon à signifier qu’il ne s’agit plus dans notre conception d’un phénomène en attente d’homologation, avec à l’esprit qu’il traduit le mouvement ‘woke’ né aux États-Unis et opérationnalisé par les Black Lives Matter [BLM], leurs actions, leurs conceptions, leurs capacités entrepreneuriales autant qu’idéologiques... • Par ailleurs, on le rapprochera décisivement de toute la tendance française connue sous des noms divers, d’“indigénisme” à “décolonialistes”, en passant par l’immigration et le travers irréversible de l’ontologique, biologique et transcendantale culpabilité d’être “blanc”. • Ce mouvement totalement inexistant par la pensée (le ‘Rien’) et d’une fantastique puissance de communication est un phénomène essentiel. • Il est à l’image de son temps. • Il faut le suivre et tenter de l’appréhender, sans lui ménager nos tendres critiques. • Ces Notes sont d'une certaine façon la préparation d'un travail bien plus important à venir, sous forme de Notes également, qu'on présentera pour la forme comme la ‘Seconde Partie’. • Cette soi-disant ‘Première Partie’ présente la chose, le wokenisme du point de vue opérationnel, ses liens étroits avec le capitalisme, etc. • Dans la seconde, on ira à l'essentiel, qui est l'identification, la définition et l'importance ontologique du wokenisme dans la Grande Crise GCES .
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Décidément, il nous paraît pour l’instant préférable d’employer le néologisme ‘wokenisme’ en extrayant ce nouveau mot de son contexte américaniste (abandon de l’emploi de l’italique) et en employant ou pas, à volonté, les guillemets simples ; en lui attribuant divers mouvement qu’il aura pour tâche d’englober dans une même perception, notre perception ; d’abord Black Lives Matter [BLM] aux USA, Études Décoloniales et Postcoloniales [EDP, pour faire court, pour nous] en France, dimension indigéniste (néologisme que nous emploierons souvent également), avec son inépuisable et exotique réservoir d’autres néologismes, ‘radicalisme’, ‘colonialité’, etc. Ces hordes, pour ceux qui s’en sont préoccupés autrement que pour justifier leurs touchantes larmes de repentance, constituent un remarquable phénomène de notre temps, qui demande une interprétation autre que moralinesque, c’est-à-dire une interprétation aux conditions de l’esprit indépendant et libre qui juge, et non à leurs conditions de contraintes dictatoriales et censureuses, ouvrant obligeamment les portes de la nullité cosmique assumée en chantant, avec le sourire, tout heureux de ce vide-en-soi qui rend si léger.
On ne devra pas oublier, ‘horde’ parmi ‘les hordes’, celle constitué par l’attelage Žižek-Badiou tel que vu par Scruton dans sa définition du courant de ce qu’il nomme « la nouvelle gauche », eux qui relèvent, à partir de la même chapelle, d’une sorte de, – disons pour faire singulier et original, et “avoir l’air” comme chantait Jacques Brel, – d’une sorte de ‘nihilisme du Rien’ si l’on veut, cela irait bien certes, pour ne pas dire “cela irait rien”. Cette introduction rappelle que nous sommes dans le monde des fous, et cette citation du même Scruton à nouveau présentée fera l’affaire :
« Le baratin de Žižek et les nonsèmes de Badiou servent un seul but, celui de détourner l’attention du monde réel, de la morale ordinaire et du raisonnement politique. Ils n’existent que pour promouvoir une cause unique et absolue, une cause qui n’admet aucune critique, aucun compromis, et qui offre la rédemption à ceux qui y adhèrent. Et quelle est cette cause ? La réponse se trouve à chaque page de ces textes ineptes : le Rien. »
Car ce qui vient d’être illustré de façon fugitive et une fois de plus, mais de plus en plus, c’est l’extrême complicité, la chaude proximité entre le capitalisme évidemment globalisé d’une part ; et d’autre part, également en cours de globalisation, le ‘wokenisme’, – la « nouvelle gauche » de Scruton, comme l’on dirait d’une catégorie d’un gauchisme hyper-caviar & petits-fours (« Gauche caviar, gauche homard, gauche kebab, qu’importe ! »), et chose transatlantique comme une sorte de Moby Dick postmoderne, selon la colonne vertébrale de leur pensée fixée sur la “traite transatlantique” qui efface opportunément toutes les autres sortes de traites qui précédèrent (celle des Africains par les Africains, celle des Africains par les Arabo-musulmans, tout cela allant par millions avant les Européens).
En vérité, vérité-de-situation extrêmement claire, les événements autour de la galaxie wokenisme-BLM-indigéniste sont l’extraordinaire illustration opérationnelle du repositionnement de ‘la gauche’, comme fourrier intime, amie de cœur et de cul, de l’hyper capitalisme-globalisé. Ces fantastiques anti-impérialistes se précipitent avec fougue dans les bras des fourriers de l’impérialisme, bien plus, à mille lieues du colonialisme qu’on s’acharne avec férocité à déformer dans le sens des aiguilles d’une montre.
C’est une très grande faiblesse d’analyse de ne pas identifier le ‘wokenisme’ et de ne pas l’examiner avec l’extrême attention qu’il mérite. En attendant, quelques précisions opérationnelles et documentaires.
Le wokenisme se caractérise par plusieurs traits qui font de lui une force sérieuse, efficace, et surtout une force ‘de son temps’ et correspondante aux ‘caractères du temps’. C’en est à un point où on pourrait se demander si elle n’est pas simplement l’enfant naturel, forcé, inévitable de ce temps, presque un réplicant de l’époque-de-mort que nous vivons. Nous ne parlons bien entendu pas de complot, ni d’autre machination humaine de la sorte, – s’ils existent, ils sont des outils, ils ‘prennent le train en marche’, qui est la locomotive d’une force et d’un événement extrahumains.
Nous parlons d’un courant naturellement ‘logique’ en fonction du climat général, comme le furent le communisme, mais encore plus les fascismes (sans comparer, – ‘Dieu-est-mort’ nous en garde, – le wokenisme à quoi que ce soit qui puisse s’apparenter à un reste de l’extrême puanteur du fascisme qui empeste la galaxie). La différence avec ces deux exemples dynamiques et totalitaires est dans l’orientation, – optimiste et structuré dans un sens conquérant pour les exemples anciens du XXème siècle ; nihiliste, adepte du ‘Rien’ et complètement destructeur sinon satanique pour le wokenisme dans sa fondamentale orientation. De ce point de vue, le wokenisme est effectivement, complètement l’enfant de son temps, d’un temps-de-mort.
Le wokenisme est constitué d’un certain nombre de forces :
• ce n’est pas un courant de masse : il agit par minorités remuante, entreprenante, complètement utilisatrice des moyens technologiques et de communication du temps ; certains groupes populaires le suivent mais ils sont et seront inéluctablement grugés, cocus, ‘crétins utiles’ un instant, jetables à merci ;
• il a une idéologie égalitaire complètement utopique jusqu’à l’absurde, surtout jusqu’à l’absurde et au-delà de l’absurde, sans limite ni espoir de la réaliser, avec comme effet principal celui d’une complète destruction des structures existantes (on appelle cela déstructuration), sans discussion ni argument sinon l’utopie initiale, et nous touchons ainsi au port de la complète nullité du ‘Rien’ ;
• il a une fantastiques présence au niveau médiatique, une capacité d’influence et de fascination quasiment satanique, relayée d’une façon pavlovienne et souvent extatique par des élitesSystème (ZZ ou ZélitesZombie) totalement satisfaites de cette ‘servilité volontaire’ absolument assumée (c’est chez elles, chez ces Zélites, que s’exerce massivement, sans aucune pudeur, comme attiré par le fumet de la servilité, ce phénomène identifié par La Boétie, et nullement dans les populations) ; ces élites se recrutent le plus activement dans le monde de la communication (pub, journalismeSystéme donc bidon, communicants-qui-communiquent, arts coûteux et contemporains & ‘haute’ couture, etc.) et de l’entertainment (Hollywood), dans un climat policier-idéologisant de type McCarthyste en paillettes ;
• il a des groupes de manœuvres tactiques du type casseur d’ultraviolence, dans l’ultragauche nihiliste, que ce soit les Black Box ou les Antifas : peu de choses à dire sinon qu’ils sont bons à la manœuvre, ont des soutiens financiers sérieux et une certaine complaisance considérable des élitesSystème, qu’ils sont connus et jouissent d’une complète impunité des autorités complices par faiblesse, corruption, nihilisme, calcul politique, terreur médiatique et (un peu) par idéologie ;
• enfin, et c’est ce qui nous importe ici, la complicité totale avec le capitalisme, et beaucoup plus un partenariat qu’une soumission du type ‘idiots utiles’.
Les connexions sont directes, sans la moindre pudeur surtout aux USA, entre les groupes et acteurs-activistes du Corporate Power assurant les liens avec les ‘wokonistes’, et le pouvoir politique. Le meilleur exemple qui nous vienne sous la plume, nous qui apprécions tant le homo soronavirus [plutôt que sorosensus, après tout] , est celui de Patrick Gaspard, qui préside les groupes de l’Open Society de Soros arrosant activement et mettant en musique les BLM, et qui va passer dans l’administration Biden, – tel que, pur et dur, comme on vous le dit et sans sas de décompression, comme pion de surveillance avec la bénédiction du machiniste satanique Soros qui “remercie” le président de ses machinations.
Si Biden parvient à ses fins et prête serment le 20 janvier 2021, Gaspard prendrait sans doute la charge du département du Travail que le pauvre et triste Sanders, ‘éternel cocu éternellement content’, exigeait de recevoir pour son soutien sans bornes apporté à Joe Biden :
« Le président des fondations du groupe Open Society de George Soros, Patrick Gaspard, va démissionner, vers une éventuelle prise de fonction au sein de l’administration Biden.
» Gaspard, qui a servi pendant trois ans au sein de la fondation du milliardaire d'origine hongroise, a annoncé vendredi qu'il se retirera à la fin de l’année, a déclaré Open Society.
» Gaspard a précédemment été ambassadeur des États-Unis en Afrique du Sud entre 2013 et 2016 au sein de l'administration Obama. Avant cela, il a été directeur du Bureau des affaires politiques de la Maison Blanche. »
... Rien que de très normal, cette pénétration à ciel ouvert et en fanfare de la subversion satanique du Corporate Power. Lorsqu’on interpelle la presseSystème à ce propos (“vous avez vu, l’archi-prouvé subversif Soros place ses pions”), elle répond fort logiquement comme fait tout bon autiste-Système : “Comment ?! Poutine est encore en train d’interférer gravement dans nos affaires ?! Et l’on ne riposte pas, si nécessaire avec nos chars et nos missiles, avec Dieu notre-pote à nos côté ?! Merci de nous avertir...” Pour eux, le rose-bonbon est mis, et l’administration Biden fera l’affaire.
Dernière précision pour ce passage : Soros, enchanté des performances de Gaspard à la tête de Open Society dont il espère qu’il en fera bon usage dans l’administration-fantôme de Biden, a déjà nommé son successeur à son poste devenu vacant, Mark Molloch-Brown. Et sait-on la fonction qu’occupait jusqu’alors Molloch-Brown ? Président de la société Smartmatic, qui a filé ses données et ses programmes à Dominion, qui gère les votes si bien rangés des présidentielles US ; Smartmatic, on s’en doute, appartient complètement et paternellement à George Soros. Vous voyez le divin enchaînement ? Car il y a une chaîne de la vertu comme il y a une logique du progrès dans tout cela.
On s’en doutait depuis longtemps, notamment lorsque l’on détaillait le fonctionnement du conglomérat Black Live Matter Global Network (BLMGN), ou pour faire complet ‘Black Lives Matter Global Network Foundation’ (BLM-GNF pour faire court), – qui est « une affaire qui swingue ». Il y a une différence de comportement et de traitement entre les dirigeants et cadres de BLMGN et les sections locales des BLM aux USA, lesquelles assurent l’essentiel des manifestations avec les conséquences diverses de tout casser, de donner et de prendre des coups, etc., pour que cesse enfin the fucking ‘privilège blanc’ qui noircit l’histoire depuis les origines.
Sur RT.com, Nebojsa Malic notait, le 4 décembre :
« Alors que le BLMGN, dirigé par la “marxiste de formation” Patrisse Cullors, a profité de la manne des dons suite aux manifestations après la mort de George Floyd à travers l’Amérique, les sections locales ont été laissées à elles-mêmes... [...]
» Entre juillet 2017 et juin 2019, le BLMGN a dépensé $4,5 millions en consultants, voyages et salaires, alors qu'il n’avait donné que $328 000 aux sections locales, selon la Daily Caller News Foundation. Ce qui est nouveau, c’est que la collecte de fonds du BLM est devenue stratosphérique en mai de cette année, alors que les émeutes liées à la mort de George Floyd au Minnesota se sont étendues à tout le pays - et même au monde entier.
» Le BLMGN a récolté des dizaines de $millions en utilisant ActBlue, la plateforme de collecte de fonds du parti démocrate, et [...] des légions de vérificateurs ont insisté sur le fait qu’aucun de ces fonds n'a été reversé au DNC ou à une quelconque campagne personnelle pour les élections... »
... Ce qui signifie que les dirigeants de BLMGN se sont fort bien occupés de la gestion des fonds considérables puisque leur contribution aux batailles intérieures, émeutes, incendies, etc., se limitent à quelques miettes.
L’article de Malic enregistre et nous communique les plaintes et les colères des activistes BLM sur le terrain ; il en tire les conséquences et en expose les enseignements. Il ne peut oublier qu’il connut le régime marxiste en Serbie d’où il vient, et il explique le schéma de la chose, sur un ton à la fois ironique et compatissant. C’est un schéma bien connu, sans le moindre doute.
« Les militants afro-américains ont encore une fois pris en charge l’essentiel du fardeau de l’action des BLM, et le moins qu’ils pouvaient espérer c’est un peu d'argent pour leur peine. Non seulement les sections locales de BLM n'ont pas reçu cet argent, mais elles ont également subi le contrecoup des émeutes, des incendies criminels et des destructions de biens infligés par les émeutes à leurs propres communautés. Ce fut une situation gagnant-gagnant pour les soi-disant dirigeants, perdant-perdant pour les véritables guerriers qui se battent sur le terrain.
» Ce que les sections BLM ne comprennent pas, c’est que le système qu’ils ont adopté fonctionne exactement comme prévu. Ils ont peut-être oublié, et les grands médias détestent certainement le rappeler à quiconque, que les Cullors & Cie se sont vantés dans une interview de 2015 qu'elle et la co-fondatrice du BLMGN, Alicia Garza, étaient des “marxistes de formation”.
» “Nous sommes super-versés sur, en quelque sorte, dans les théories idéologiques. Et je pense que ce que nous avons vraiment essayé de faire, c'est de construire un mouvement qui pourrait être utilisé par beaucoup, beaucoup de Noirs”, a déclaré Mme Cullors à Jared Ball du Real News Network.
» Ayant moi-même été formé au marxisme il y a de nombreuses années, dans un pays qui n’existe plus, je ne me rappelle que trop bien comment, dans le “socialisme scientifique”, chacun est censé contribuer selon ses capacités et recevoir selon ses besoins. Mais dans la pratique, cela incite les besoins à croître, – et les capacités à décroître.
» C'est avant même que les responsables, – qui se croient déjà “plus égaux que les autres” de ce fait, comme le dit George Orwell dans ‘Animal Farm’, – décident que leurs besoins sont quasi illimités. Et comme il y a une quantité limitée de richesses à redistribuer, cela signifie que les besoins du plus grand nombre doivent être presque nuls. Lorsque les deux inévitabilités convergent... Vous voyez le tableau d’ici... »
... Cet aspect des choses constitue un schéma connu ; comme nous le fait opportunément, sinon justement comprendre Malic, il n’y a là rien de révolutionnaire. Il s’agit de la recette marxiste opérationnalisée, prise à son étape de décadence et de corruption de la séquence, époque brejnévienne, lorsque l’idéologie se marie complètement au capitalisme le plus corrupteur, que l’on parle du “capitalisme socialiste” ou du “capitalisme globalisé”.
Cette corruption va plus loin encore, elle se structure, se coordonne, s’interpénètre... Elle se situe dans l’esprit de la chose quand on constate certaines activités des grands groupes qui soutiennent BLM dans certaines questions qui sont l’objet de l’attention des nébuleuses droitdel’hommistes pullulant dans le bloc-BAO.
Ainsi en est-il de la question des relations de ces grands groupes ‘progressistes’, ‘droitdel’hommistes, – ‘wokenistes’ en un mot que l’on crée pour l’occasion, – avec la Chine par rapport à certains domaines très sensibles. Dans le bref compte-rendu de Paul Joseph Watson ci-dessous, il est question du traitement appliqué aux musulmans ouïgours du Xinjiang, selon les conceptions droitdel’hommistes et donc wokenistes.
Il n’est pas dans notre propos de débattre de cette question, mais d’observer l’attitude de ces ‘partenaires’ (wokenistes et capitalistes) dans une polémique où la position de critique extrême des gauchistes et sociétaux-progressistes en temps et lieux normaux est bien connue, sinon claironnée avec emphase ; ici, d’une façon très naturelle, nous entrons dans le domaine dit du ‘bas-bruit’, comme l’on dit dans le salons, ou de la technologie furtive, comme l’on dit quand on achète et pilote un JSF/F-35, car l’on sourit aux Chinois et se contente de s’informer s’il fait beau dans le Xinjiang.
« Nike, Coca-Cola et Apple, trois entreprises qui ont soutenu avec véhémence le mouvement Black Lives Matter après la mort de George Floyd, font pression contre l'interdiction américaine des importations de produits fabriqués par des esclaves chinois.
» La loi Uyghur Forced Labor Prevention Act, qui attend le feu vert du Sénat, interdit l'importation de produits fabriqués dans le Xinjiang lorsque les entreprises ne peuvent pas prouver que ces produits n’ont pas été fabriqués par des esclaves. [...]
» Nike, Coca-Cola et Apple n'ont jamais manqué une occasion d'affirmer leurs valeurs d'entreprise ‘woke’, le PDG d'Apple, Tim Cook, ayant déjà déclaré : “À la communauté noire, – nous portons toute notre attention. Vous comptez et votre vie compte”.
» En l’honneur du BLM, Nike a également publié une version modifiée de son slogan qui dit : “For once, Don’t Do It,”, tandis que le PDG de Coca-Cola, James Quincey, a déclaré : “Les entreprises comme la nôtre doivent s’exprimer en tant qu’alliées du mouvement Black Lives Matter”. [...]
» “Et pourtant, malgré leur moralisation, ces entreprises essaient maintenant de diluer l’action contre l’extrême oppression des musulmans ouïgours en Chine”, rapporte Spiked.
» Le New York Times rapporte que les lobbyistes cherchent à obtenir des changements tels que “l’assouplissement des exigences de divulgation” qui serait mis en place par la loi. Apple, dit-il, a proposé de prolonger les délais de mise en conformité, et n’est pas très enthousiaste à l’idée de donner des informations sur la chaîne d’approvisionnement au public, préférant plutôt communiquer ces informations au Congrès”. [...]
» “Mais les documents de divulgation sont révélateurs", écrit Spiked. Bien qu'ils ne soient pas explicites quant aux objectifs ultimes des dépenses, ils montrent que Nike et Coca-Cola ont tous deux payé pour des activités de lobbying contre la loi sur le travail forcé, tandis qu’Apple a également payé pour des activités de lobbying sur ce que qutotidien New York Times décrit modestement comme une “législation liée au Xinjiang”.
» L’hypocrisie pure et simple de ces sociétés transnationales, qui ont à maintes reprises fait preuve de vertu en soutenant le mouvement Black Lives Matter tout en essayant de maintenir l’esclavage moderne à des fins de profit, est plus que stupéfiante.
» Comme nous l’avons souligné précédemment, la NBA [direction du basket américain] a également soutenu le mouvement Black Lives Matter et toutes sortes d’autres causes ‘woke’ tout en cédant complètement à la Chine communiste, en particulier lors de sa répression brutale des manifestants à Hong Kong. [Plusieurs vedettes du basket US se soint prêtés au jeu lors de tournées en Chine.] »
Ce qu’on a exposé dans ces quelques interventions ci-dessus, c’est la corruption ordinaire du capitalisme, sans surprise, mais grossière, énorme, à l’échelle des proportions monstrueuses que le capitalisme a acquis, et évidemment avec les contradictions dont on s’arrange ou dont on se fiche bien, selon le degré d’hypocrisie qu’on se ménage. Il reste qu’il existe autour de ce ‘wokenisme’, des BLM et dans le monde universitaire américaniste, section ‘Gender Studies’ et Cie, et aussi des groupes français de type indigéniste, – il existe une sorte de pensée générale sur l’oppression, ou plutôt dirions-nous avec précaution, une ‘prétention de pensée générale sur l’oppression’ qui se trouve en un curieux rapport avec les réalités qu’on voit défiler ; on touche l’argent du capitalisme et l’on pense en mesure. (Le capitalisme n’y voit aucune objection, et nous dirions bien au contraire il y pousse, car le wokenisme est sa feuille de vigne $globalisée, comme d’autres ont une feuille de route.)
Il s’agit notamment de la référence constante et obsessionnelle aux caractères raciaux et indigénistes comme explication centrale, qui conduit, comme dans le cas des BLM et mettant à part la corruption (c’est difficile mais il faut y arriver), à ces proximités sans complexe avec le capitalisme. Alain de Benoist fait dans le dernier numéro d’Éléments de décembre 2020 une longue analyse critique de la ‘pensée indigéniste’, des EDP (un passage en a déjà été cité dans une page du journal de PhG, qui aborde cette question). On en extrait ce passage :
« ...Mais la grande erreur des études décoloniales et postcoloniales est surtout de n’analyser le système capitaliste qu’en l’identifiant au système colonial, avec lequel il n’a historiquement entretenu que des liens de circonstance. Le capitalisme est uniquement traité comme un système économique et un réseau de pouvoir global, – le ‘système-monde’ capitaliste, – qui serait intrinsèquement inséparable d’un colonialisme fondé sur la notion de race : c’est le thème du ‘capitalisme blanc (ou des Blancs)’. Le capitalisme est ramené au colonialisme, lui-même ramené à la domination blanche. D’où le recours à l’expression de ‘colonialité du pouvoir’, qui en réalité ne veut pas dire grand-chose. La thèse est d’autant plus maladroite qu’elle laisse entendre que les anciens pays colonisateurs se sont enrichis du fait de la colonisation, alors que l’on sait aujourd’hui que c’est l’inverse. Quant au capitalisme, il a démontré depuis qu’il n’est lié intrinsèquement à aucun contexte particulier, mais peut tout aussi bien s’adapter à n’importe quelle situation sociale ou politique pour autant qu’il puisse dégager un profit. La preuve en est que la domination du système capitaliste a été la même dans les pays qui n’ont jamais été colonisés. Les études postcoloniales ne voient pas que le moteur du capitalisme n’est pas le ‘colonialisme’ mais la marchandisation progressive de tous les domaines de la vie, l’hubris de l’illimité, la suraccumulation du capital, etc., aussi bien dans les anciens camps colonisateurs que dans les anciens pays colonisés. Cette façon d’expliquer le colonialisme (qui a commencé bien avant l’ère coloniale) par la ‘colonialité’ n’est tout simplement pas tenable. »
Nul ne niera le brio et la profondeur du propos d’Alain de Benoist, mais pour aussitôt admettre qu’il ne nous apprend évidemment rien. De même pourrions-nous donner un avis assez proche du livre de Pierre-André Taguieff (‘L’imposture décoloniale : Science imaginaire et pseudo-antiracisme’). Ce que nous disent ces deux intellectuels sur l’absurdité de prendre comme référence le colonialisme, à la lumière de définitions extrêmement contestables du colonialisme (alors qu’il y eut et qu’il y a des colonialismes), pour définir, quasi-ontologiquement, le capitalisme, est une évidence qu’il ne devrait même pas être nécessaire de décrire. Mais les pitreries du ‘Rien’ y obligent, en quelque sorte.
Bien entendu, nos auteurs ne sont pas fautifs, d’autant que l’activisme et la sonorité médiatique extraordinaires de ces mouvements permettent une diffusion maximale de cette ‘prétention de pensée générale sur l’oppression’ théorisée et mise à charge systémiquement et exclusivement, et souvent biologiquement, de ‘l’homme blanc’. Cela est conduit sur un rythme de très-très-grosse caisse, selon une approche intellectuelle d’une extrême « naïveté » mais imposée d’une manière extrêmement puissante par une extrême brutalité rhétorique, comme l’écrit Anne-Sophie Chazaud dans son livre si titre joliment trouvé de ‘Liberté d’inexpression’ (L’Artilleur, Paris 2020). Il y est question principalement de ce vaste mouvement indigéniste, défini comme d’une extraordinaire bassesse intellectuelle,
« recélant une conception « binaire, manichéenne et vide, [....] entre les bons et les mauvais (supposés tels), entre le moral et l’immoral, entre le Bien et le Mal, entre les supposés racistes et antiracistes [...] cette imbécile partition du monde... »
Alors et enfin, on comprend que ce qui nous arrête c’est l’extraordinaire et catastrophique ingénuité de ces pensées, leur bêtise abyssale, qui décourageraient aisément la critique par leur aspect complètement déformé, vide, complètement dépourvu de la moindre ontologie ; au point, c’est vrai, où l’on serait tenté de dire “à quoi bon ?” (“A quoi bon répondre de façon argumentée à ces théories pour démontrer leur inanité par ailleurs évidente ?”). Il y a évidemment de la logique dans ce constat de l’impossibilité de dialoguer, puisque c’est exactement ce que promeuvent les indigénistes et autres BLM : le refus du dialogue. Une pensée indépendante et ordonnée, sensible à l’intuition et armée de son expérience doit absolument passer outre à un tel dialogue impossible, et plus encore parce que ce dialogue la transformerait en valet de la repentance, – et alors, cette pensée constate ceci, et droitement, sans barguigner :
« Accepter de parler cette langue de la justification, de l’excuse, de la défense, de la preuve (non !Je ne suis pas raciste, voyez comme je suis fréquentable, comme je suis bienveillant !) c’est être sur un terrain où l’on a déjà perdu... » (Chazaud)
Par ailleurs, poursuivant son judicieux et utile travail d’analyse de cet objet non identifié en pleine décomposition, Chazaud parle des « rapports de force » caractérisant les rapports avec les indigénistes, avec leur formidable brutalité psychologique, ajoutant ceci qui nous intéresse : « On le constate, et cette caractéristique s’est renforcée lors du brutal mouvement de décompensation hystérique post-covidienne visant à inscrire violemment les théories racialistes, indigénistes et décoloniales dans l’agenda sociétal ». Parlant de cette « décompensation hystérique post-covidienne » des indigénistes français, Chazaud parle du premier ‘déconfinement’, du mois de mai 2020. On observera que les mouvements émeutiers BLM ont commencé aux USA le 26 mai 2020, le lendemain de la mort de George Floyd. Il y a concordance, et ce n’est en rien un complot, mais bien une ‘concordance psychologique’ remarquablement définie par cette expression extrêmement heureuse de « décompensation hystérique post-covidienne ».
Manifestement, tout cela mérite une exploration plus profonde... Pour cette raison, viendra la Deuxième Partie de ces Notes d’Analyse. Nous nous pencherons, en prenant garde de ne pas chuter, sur le fondement très précisément de la sorte de forces qui poussent à ce mouvement, et surtout à cette combinaison étrange du ‘Rien’ intellectuel et de l'extrême puissance d'influence. Dans tous les cas, nous exposerons notre hypothèse à cet égard.