Pascal B.
28/03/2011
Depuis le commencement, la précipitation avec laquelle Sarkozy s’investit dans le traitement de l’affaire libyenne m’interpelle ; une piste d’interprétation s’est concrétisée à la lecture de ce billet.
Le président français est en grandes difficultés politiques. C’est un battant ; c’est aussi un homme de coups ; il croit encore en sa bonne étoile, en sa puissance, en sa capacité à reprendre la main sur le cours des événements en retournant l’agenda médiatico-évenementiel en sa faveur. Pour cela, il lui faut une opportunité. Il la guette, il est à l’affut.
D’un autre côté on a BHL, prince de la sphère médiatico-droit de l’hommiste ! Le personnage est très réactif et il a ses entrées grâce à son carnet d’adresses. Il flaire les coups. Il a senti qu’il y avait une fenêtre très favorable à l’occasion de la progression initiale des forces libyennes rebelles qui avaient investi les faubourgs de Tripoli.
Là il a su voir dans les circonstances une conjoncture très favorable : Le CNTL est sur le point de renverser Kadafi ! Il faut sauter sur l’occasion et la servir sur un plateau à Sarkozy ui tient là une possibilité de frapper un coup retentissant sur la scène internationale ! Avec à la clé, le rachat de deux mois d’errements hautement préjudiciables !
Rencontre entre les eux hommes : tout va très vite. Sarkozy tente le coup. Sans trop réfléchir. A l’instinct. il est le premier à reconnaître le CNTL. Il se retrouve propulsé sur le devant de la scène diplomatico-médiatique. La vapeur semble s’inverser d’un coup !
Manque de chance, au lieu d’hériter d’une victoire servi sur un plateau, Kadhafi retourne la situation à son avantage. Le CNTL est sur le point d’être écrasé. Sarkozy se retrouve en tant qu’allié de la première heure obligé de réagir. Il n’a plus trop le choix puisqu’il doit d’un sens comme de l’autre frapper un coup décisif ! Il décide de jouer le tout pour le tout et de partir en guerre ! Un de ses dernières cartes à jouer pour rétablir son autorité politique sur la scène française ! Il fonce. C’est dans son tempérament. Avec la même assurance-inconscience que quand il tenta d’imposer son fils à la présidence de l’EPAD !
On se retrouve donc avec une guerre décidée à l’emporte-pièce dans un contexte où lui-même et son principal allié, Cameron, on beaucoup à faire oublier sur leur scène intérieure. Les trois chefs de guerre sont très jeunes avec une moyenne d’âge qui atteint tout juste les 50 ans avec Obama. Les voici parti à l’abordage quasi contraints par la pression des événements à court terme ! Affaire à suivre ...
Bilbo
28/03/2011
Bonjour,
à l’instar de nombreux projets technologiques ou non, le JSF est touché par ce que l’on appelle la loi du facteur Pi.
Cette loi empirique est très simple : pour connaître le coût final d’un projet technologique complexe, prenez le devis initial, multipliez-le par Pi (3,14), et vous obtiendrez une bonne estimation de l’addition finale.
Cette loi semble également valable en ce qui concerne la durée du projet.
Les exemples sont nombreux et concernent de multiples domaines : technologie, infrastructures… A tel point que le journal Les Echos a jugé opportun d’en faire le sujet d’un petit article en octobre 2010 (http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/020856745993.htm?xtor=RSS-2011).
Il semble que l’évolution du prix unitaire du JSF ait d’ores et déjà dépassé ce facteur Pi, mais comme le nombre d’appareils programmés diminue, ce rapport n’est pas encore atteint pour l’enveloppe totale. Encore un petit effort…
Cordialement.
Bilbo
Ilker de Paris
28/03/2011
Sur le plan de la geo-politique, outre l’aspect de l’influence politique dans le monde arabe, il ne faut pas sous estimer l’aspect économique de cette guerre, la Turquie a pratiquement 2% de son PIB investi en Libye, si les insurgés l’emportent le pays, avec ses réserves de pétrole (les plus importantes d’Afrique), sera livré a ceux qui les ont aidés - France en tête - sachant que ces insurgés sont des pantins, politiquement a l’Ouest…(ils n y connaissent rien), donc facilement corruptibles etc. La bataille est donc aussi économique : si Kadahfi reste au pouvoir la France n’aura plus de contrats en Libye, si les insurgés l’emportent c’est la Turquie qui sera exclue. Les Libyens dans tout ça ? Des variables d’ajustement.
Serge LEFORT
28/03/2011
L’élection présidentielle de 2012 approche, et la tension monte. Un échange de piques entre le président Medvedev et le premier ministre Poutine a relancé le débat visant à savoir lequel des deux hommes, qui incarnent des tendances de plus en plus distinctes de la société russe, serait candidat pour la présidentielle.
C’est autour de l’opération militaire en Libye que MM. Medvedev et Poutine se sont affrontés par journalistes interposés. Réuni avec des ouvriers dans l’Oural, le premier ministre Poutine s’est lancé dans une diatribe contre la politique américaine: la résolution de lONU sur la Libye était comparée à “l’appel moyenâgeux aux croisades”, tandis que les Etats-Unis se voyaient reprocher une tendance à l’usage de la force, de Belgrade à Bagdad en passant par l’Afghanistan, tous gouvernements confondus. Une déclaration “choc” aux tonalités de campagne, renvoyant aux grands acquis de l’ère Poutine: le retour du pays sur la scène internationale, la fierté retrouvée, le tout enveloppé d’un antiaméricanisme assez marqué.
Artisan d’un rapprochement avec Washington depuis le début de son mandat, le chef de l’Etat a mis le holà: Medvedev a en effet appelé en conférence de presse ses subordonnés à éviter toute expression susceptible d’attiser le “choc des civilisations”, et critiqué nommément le mot “croisade” sorti de la bouche de Poutine. Ce rappel à lordre réalisé par le chef de lEtat, souvent considéré comme soumis à l’emprise politique du premier ministre, visait à rappeler à Poutine que la ligne du pays en matière de politique étrangère relève strictement du président. Un porte-parole de ce dernier a fait amende honorable le lendemain en précisant que “l’unique position officielle de la Russie a été exposée par le chef de l’Etat”.
Serge LEFORT
27/03/2011
La confusion règne aussi en Russie entre le premier ministre russe Vladimir Poutine et le président Dmitri Medvedev :
Libye : pas d’ambigüité au sommet de l’État russe (Poutine), RIA Novosti, 22/03/2011.
Libye : la position officielle de la Russie est celle de son président, RIA Novosti, 22/03/2011.
Medvedev exige des “appréciations précises” de la situation en Libye [Vidéo], RIA Novosti, 22/03/2011.
La Libye serait-elle à l’origine d’un schisme au sein du tandem russe ?, RIA Novosti, 22/03/2011.
Poutine reproche à Washington sa façon d’utiliser la force armée [Vidéo], RIA Novosti, 22/03/2011.
Libye : Medvedev réprouve la référence de Poutine aux “croisades”, RIA Novosti, 21/03/2011.
Poutine reproche aux États-Unis la façon dont ils utilisent la force, RIA Novosti, 21/03/2011.
Libye : la résolution onusienne, un appel à la croisade selon Poutine, RIA Novosti, 21/03/2011.
Serge LEFORT
27/03/2011
Il semble que Robert Gates dise tout et son contraire :
Le ministre américain de la Défense Robert Gates a laissé entendre dimanche que les opérations de la coalition en Libye pourrait durer plusieurs mois.
“Dans une grande mesure, nous avons accompli notre mission en ce qui concerne sa mise sur pied effective. Désormais, la zone d’interdiction de survol et l’aide humanitaire devront être gérées pendant une certaine période”, a-t-il dit sur NBC. Interrogé ensuite sur ABC à propos de la durée de l’opération, M. Gates a rappelé que certains responsables de l’OTAN avaient parlé de trois mois, avant de noter que “des gens au Pentagone pensent que cela durer beaucoup plus longtemps”.
Boreas
27/03/2011
“Le ministre américain de la Défense Robert Gates, en visite à Moscou, a annoncé dans une déclaration sensationnelle à l’issue de son entretien avec son homologue russe Anatoli Serdioukov que: “les opérations militaires actuelles en Libye seront considérablement réduites dici quelques jours”, que “lavenir de la Libye est entre les mains du peuple libyen, et que cest à lui de décider.”
Boreas
27/03/2011
Bonjour.
Pour une fois, Monsieur Grasset, alors que je vous cite fréquemment sur mon blog http://verslarevolution.hautetfort.com/ , je ne suis pas d’accord avec vous.
La tribune de Hugo Natowicz sur RIA Novosti, que vous citez, me paraît quelque peu empreinte de cette vulgate médiatique occidentale (bien que l’auteur vive en Russie et ne soit apparemment pas un “agent” occidental) qui vise systématiquement à répandre la rumeur de dissensions entre Poutine et Medvedev.
Je vous recommande la lecture d’un article qui a fait justice de cette rumeur :
Un autre article plus récent dans le même sens :
“Le Président et le Premier ministre sont-ils en désaccord au sujet de lintervention militaire en Libye ?
Non, ils ne sont pas en désaccord. Ils formulent simplement le point de vue de la Russie différemment, ce qui est très sage de leur part, car ils pourront ainsi toujours changer de position. Medvedev sexprime dune manière plus démocratique, car il sadresse à lEurope et à lAmérique, alors que Poutine sexprime de façon plus conservatrice. Quand Poutine sest exprimé lundi, il sadressait à la Russie. Medvedev sadressait, lui, à la communauté internationale. Cest ainsi quil faut le comprendre. Ce sont leurs rôles.”
http://www.lecourrierderussie.com/2011/03/23/tatiana-brailovskaia-libye-russie/
Bernard DUPRE
26/03/2011
Bonjour,
A toutes fins utiles je vous fais part de cette info, sans aucune cotation possible:
=début de citation=
“Le président tchadien Idriss Deby Itno a affirmé, dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique à paraître lundi, qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait profité du soulèvement en Libye pour s’emparer de missiles sol-air.
“Ce qui m’inquiète, c’est ce qui se passe aujourd’hui en Libye et les risques d’implosion de ce pays”, a déclaré le président tchadien. “Les islamistes d’Al-Qaïda ont profité du pillage des arsenaux en zone rebelle pour s’approvisionner en armes, y compris en missiles sol-air, qui ont été par la suite exfiltrés dans leurs sanctuaires du Ténéré (partie centrale du Sahara, ndlr)”, a-t-il ajouté.
“C’est très grave. Aqmi est en passe de devenir une véritable armée, la mieux équipée de la région”, a-t-il estimé, assurant qu’il était certain “à 100%” de ses affirmations.
Le président tchadien considère qu’il y a “une part de vérité” dans les déclarations du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi qui a dit à plusieurs reprises qu’Aqmi manipulait les insurgés.
“Il y a, dans ce qu’il dit, une part de vérité. Jusqu’à quel point ? Je l’ignore. Mais je suis certain qu’Aqmi a pris une part active au soulèvement”, a-t-il indiqué.
Après des années de tensions graves avec la Libye du colonel Kadhafi, avec qui le Tchad a été en guerre dans les années 1980, Idriss Deby entretient désormais de très bonnes relations avec son voisin.
Le dirigeant tchadien a qualifié de “décision hâtive” l’intervention militaire lancée samedi dernier par une coalition internationale menée par la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Elle “peut avoir de lourdes conséquences en matière de déstabilisation régionale et de dissémination du terrorisme en Europe, en Méditerranée et en Afrique”, a-t-il regretté.
Idriss Deby a par ailleurs démenti les informations selon lesquelles des mercenaires tchadiens participeraient aux combats aux côtés des forces régulières libyennes.
“Il n’existe aucune filière, officielle ou officieuse, de recrutement de mercenaires pour la Libye. Cela dit, plusieurs centaines de milliers de Tchadiens vivent en Libye, certains depuis longtemps, intégrés à la société de ce pays. Il n’est donc pas exclu qu’une poignée d’entre eux aient pu, d’une manière ou d’une autre, participer aux combats à titre individuel”, a-t-il dit.
jeune afrique 25/03/2011
=fin de citation=
Boreas
26/03/2011
Bonjour.
Pour une fois, Monsieur Grasset, alors que je vous cite fréquemment sur mon blog http://verslarevolution.hautetfort.com/ , je ne suis pas d’accord avec vous.
La tribune de Hugo Natowicz sur RIA Novosti, que vous citez, me paraît quelque peu empreinte de cette vulgate médiatique occidentale (bien que l’auteur vive en Russie et ne soit apparemment pas un “agent” occidental) qui vise systématiquement à répandre la rumeur de dissensions entre Poutine et Medvedev.
Je vous recommande la lecture d’un article qui a fait justice de cette rumeur :
Stephane Eybert
26/03/2011
Quel beau texte ! Tout à l’honneur de DeDefensa.
Serge LEFORT
26/03/2011
Lire aussi Revue de presse Libye :
Libye : pas d’ambigüité au sommet de l’État russe (Poutine), RIA Novosti, 22/03/2011.
Libye : la position officielle de la Russie est celle de son président, RIA Novosti, 22/03/2011.
Medvedev exige des “appréciations précises” de la situation en Libye [Vidéo], RIA Novosti, 22/03/2011.
La Libye serait-elle à l’origine d’un schisme au sein du tandem russe ?, RIA Novosti, 22/03/2011.
Poutine reproche à Washington sa façon d’utiliser la force armée [Vidéo], RIA Novosti, 22/03/2011.
Libye : Medvedev réprouve la référence de Poutine aux “croisades”, RIA Novosti, 21/03/2011.
Poutine reproche aux États-Unis la façon dont ils utilisent la force, RIA Novosti, 21/03/2011.
Libye : la résolution onusienne, un appel à la croisade selon Poutine, RIA Novosti, 21/03/2011.
Serge LEFORT
25/03/2011
La guerre contre la Libye va passer, au plus tard, lundi sous commandement de l’OTAN c’est-à-dire sous commandement US :
Les États-Unis s’empressent de transférer à l’Otan le commandement de l’opération militaire en Libye, a confié vendredi à RIA Novosti une source diplomatique européenne à Bruxelles.
“Les États-Unis veulent se retirer le plus vite possible de l’opération menée conjointement avec la France et la Grande-Bretagne et en transférer le commandement à l’Otan”, a déclaré l’interlocuteur de l’agence.
RIA Novosti, 25/03/2011.
Par ailleurs, l’OTAN prépare une opération terrestre :
L’Otan élabore activement un plan d’opération terrestre sur le territoire de la Libye, qui pourrait débuter fin avril, a appris vendredi RIA Novosti de source haut placée au sein du Renseignement russe.
“Les informations provenant de différentes sources indiquent que l’Otan est en train d’élaborer, avec la participation active de la Grande-Bretagne et des États-Unis, un plan d’opération terrestre en Libye. Tout indique qu’une opération au sol commencera si l’Alliance n’arrive pas grâce aux frappes aériennes à faire capituler le régime Kadhafi”, a dit l’interlocuteur de l’agence.
RIA Novosti, 25/03/2011
Serge LEFORT
25/03/2011
Le chef d’état-major des armées françaises, l’amiral Edouard Guillaud, vend la guerre contre la Libye comme limitée dans le temps :
Interrogé sur la durée des opérations de la coalition internationale, l’amiral Guillaud a répondu : “par définition, je ne peux pas répondre à cette question, je doute que ce soit en jours, je pense que ce sera en semaine et j’espère que ce ne sera pas en mois”.
Xinhua
Or, non seulement la résolution 1973 de l’ONU, ne mentionne pas la durée, mais la Turquie va participer à des opérations militaires sous le commandement de l’OTAN… pendant au moins un an :
Après avoir répété qu’il était radicalement opposé à toute ingérence étrangère en Libye, le parlement turc a finalement avalisé jeudi l’envoi de cinq bâtiments de surface et d’un sous-marin au large de la Libye, pour une mission d’un an, rapporte le correspondant de RIA Novosti.
RIA Novosti
Le 20 janvier dernier, Alain Juppé et quelques généraux ont décidé de rebaptiser le “Collège interarmées de Défense” en “Ecole de Guerre”.
Causeur
Ilker de Paris
25/03/2011
Avoir une Europe puissance, oui, c’est dans l’intérêt des Européens de s’unir d’une manière plus intègrée particulièrement sur le plan militaire - l’union fait la force c’est connu. Néanmoins, que faire de cette force ? La même chose que les États-Unis : politiques hégémoniques sur fond de guerre de civilisation et avec la caution morale des “droits de l’homme” a géométrie très variable ? Personnellement je ne vois pas l’utilité alors d’avoir deux États-Unis et les pays européens ont alors raison de se ranger derrière les Américains.
Il faudrait que l’Union européenne se démarque de l’idéologie américaniste pour exister et federer autour d’elle, sinon on suivra les États-Unis dans le paraitre d’une différence pour finir par disparaitre
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